--Enzo.
[ L'appréhension de l'Ivresse, début d'un long Deliruim Tremens ]
Sombré soit. Faire disparaitre la douleur encore soit. Il sait que l'alcool est une bonne solution pour faire tomber la fiévre et aider à minimiser le ressenti à la douleur. Mais lui, l'alcool, ce n'est pas trop son délire. La perte de contrôle. La perte de ses paroles, de ses actes. Il avait toujours eu des retours assez étranges de ses délires alcooliques. Appréhension. Son subconscient avant tendance à ne pas lui laisser de répit ni de repos. Ses rêves ou ses cauchemards pouvaient être tant signe de chaos, d'un retour du passé, de prémonitions. Il appréhende. De boire ce cognac. Que l'ivresse s'empare de son âme, que celle-ci se livre sans qu'il ne le sache. Qu'elle le hante encore de souvenirs ancrés en lui sans qu'il ne puisse s'en détacher.Et que cela le chamboule. Le laisse dans des doutes qu'il avait su effacer sur ses mois écoulés. La coupe ambrée était proche de ses lévres, l'odeur vint agresser ses narines. La main de la jeune femme posée sur sa nuque, l'aidait juste au mouvement de sa tête. Ses mains allaient se poser autour du verre, mais il s'abstient quand il vit qu'elle le tenait. Il recula un peu la tête. Puis revint à nouveau pour prendre courage, ses lévres étaient proches du rebord de la coupe:
Enzo, prenez une petite gorgée si vous n'avez jamais bu de ce breuvage. Car il est fort. Vous risqueriez de vous étouffer par le feu que risquez de ressentir. A vous de me guider pour le boire à votre rythme. Mais il vous faut tout le boire. D'accord ?
Il posa son regard noir fiévreux dans le sien, clignant une fois des paupiéres pour confirmer. Il jeta un bref coup d'oeil sur la dose dans la coupe. Une grimace que Lymae mettrait sur le compte de la douleur. Tout ça. Il appréhendait plus que tout là. Sacré dose de cognac. La main sur sa nuque était si agréable, si douce. Il était friand de ce geste, de cette caresse. Elle était celle qui lui procurait un total abandon sous son passage. Ce qu'il fit. Il se laissa faire, suivi le mouvement de cette main, bougeant doucement dans la paume de sa main pour lui faire comprendre que cela l'apaiser plus que tout. Tel un animal qu'on gratifie d'une caresse sur la partie de son corps préféré.Ses lévres se portérent sur le rebord de la coupe. L'odeur de plus en plus forte. Le délice de sa main sur sa nuque valait bien de prendre soin de boire tout ce liquide ambré. Le premier contact avec celui-ci, brûla légérement ses lévres. La coupe se versa doucement vers son visage. Le cognac s'écoula lentement sur sa langue, dans sa bouche pour venir prendre comme tel un feu qui se propage longuement le long da sa gorge, et s'écoule en embrasant violemment son abdomen, son torse, son ventre puis déversé direct dans son estomac. Cela le prend aux entrailles. Les tord, les broie, les essore presque d'une chaleur insupportable, inhumaine. Sa main se posa délicatement sur celle de Lymae qui tenait la coupe pour lui demander d'attendre encore un peu avant de continuer à déverser entre ses lévres. Un regard soudain brillant, une chaleur qui avait prit possession de sa tête, son esprit et son corps. Il se sentait partir d'un coup. Même si cette soudaine chaleur inhabituelle commençait à se propager, a lui donner des sortes de courbatures encore plus persistantes. Trop chaud d'un coup. Son front bouillait, des gouttes perlaient. Un mélange de fiévre et de frissons. Ses yeux se sentirent comme proches d'une source de chaleur insupportable. Il devait forcer sur sa vue pour parvenir à centrer son attention ou que la vue ne soit plus floue. Il releva sa tête en arriére un peu. Son regard se croisa celui de la jeune femme puis sans comprendre pourquoi, le deliruim tremens commençait son oeuvre et c'est de cela qu'Enzo avait peur avec les effets de l'alcool. Autant cela devait se produire pour un sevrage d'alcool, autant pour lui, cela était dans le sens contraire. Ses effets-là étaient pour lui comme une délivrance de son âme, de son lui intérieur qu'il ne pouvait pas controler ni refouler comme il pourrait le controler tous les jours en état de pure conscience. Les mots dépassérent le stade de ses lévres:
Le désir est l'appétit de l'agréable...lança-t-il à brule pourpoint.
Il avait lu cela peu dans sa chambre à la Rose noire où bon nombre de parchemins, de livres jonchés le rebord de sa fenêtre, le sol, la table contre le mur, sur le guéridon et un peu partout. Enzo lisait tout sur tout. Chaque jour qu'une question venait en son esprit, il s'attelait à s'y informer, à en lire tout ce qu'il pouvait. Il voulait tout connaitre, tout savoir. Allier la lecture au vécu. Oui cette citation l'avait marqué. Aristote, ce bon vieux Aristote en était le maître. Assez incroyable qu'il puisse être un penseur d'époque avec de telles vérités fondamentales. On ne pourrait pas lui reprocher de ne pas avoir un regard ouvert sur son monde malgré ce que ses livres sur la vertue de la religion pouvaient en démontrer le sens contraire.
Enzo sentait monter comme des sensations encore plus prononcées de bien-être. Un flottement intense. Son corps entier se relâchait. Partait à la dérive. Il tentait tant bien que mal de garder contenance. Cela risquait d'être de plus en plus dur. Coriace ce cognac. Persitant. Récurant. Doux paradoxe entre cette brûlure inaltérable, cette fiévre tenace, ses frissons qui glacent son intérieur alors que son corps est bouillant,alanguit, ses sens altérés, son esprit en plein début de délire
Lymae, je crois que je commence à ressentir les effets du cognac...Vous êtes sûre qu'il faille tout boire...