Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, ..., 100, 101, 102, ..., 153, 154, 155   >   >>

[RP] Maison close de la rose noire

--Enzo.


[ L'appréhension de l'Ivresse, début d'un long Deliruim Tremens ]


Sombré soit. Faire disparaitre la douleur encore soit. Il sait que l'alcool est une bonne solution pour faire tomber la fiévre et aider à minimiser le ressenti à la douleur. Mais lui, l'alcool, ce n'est pas trop son délire. La perte de contrôle. La perte de ses paroles, de ses actes. Il avait toujours eu des retours assez étranges de ses délires alcooliques. Appréhension. Son subconscient avant tendance à ne pas lui laisser de répit ni de repos. Ses rêves ou ses cauchemards pouvaient être tant signe de chaos, d'un retour du passé, de prémonitions. Il appréhende. De boire ce cognac. Que l'ivresse s'empare de son âme, que celle-ci se livre sans qu'il ne le sache. Qu'elle le hante encore de souvenirs ancrés en lui sans qu'il ne puisse s'en détacher.Et que cela le chamboule. Le laisse dans des doutes qu'il avait su effacer sur ses mois écoulés. La coupe ambrée était proche de ses lévres, l'odeur vint agresser ses narines. La main de la jeune femme posée sur sa nuque, l'aidait juste au mouvement de sa tête. Ses mains allaient se poser autour du verre, mais il s'abstient quand il vit qu'elle le tenait. Il recula un peu la tête. Puis revint à nouveau pour prendre courage, ses lévres étaient proches du rebord de la coupe:

Enzo, prenez une petite gorgée si vous n'avez jamais bu de ce breuvage. Car il est fort. Vous risqueriez de vous étouffer par le feu que risquez de ressentir. A vous de me guider pour le boire à votre rythme. Mais il vous faut tout le boire. D'accord ?

Il posa son regard noir fiévreux dans le sien, clignant une fois des paupiéres pour confirmer. Il jeta un bref coup d'oeil sur la dose dans la coupe. Une grimace que Lymae mettrait sur le compte de la douleur. Tout ça. Il appréhendait plus que tout là. Sacré dose de cognac. La main sur sa nuque était si agréable, si douce. Il était friand de ce geste, de cette caresse. Elle était celle qui lui procurait un total abandon sous son passage. Ce qu'il fit. Il se laissa faire, suivi le mouvement de cette main, bougeant doucement dans la paume de sa main pour lui faire comprendre que cela l'apaiser plus que tout. Tel un animal qu'on gratifie d'une caresse sur la partie de son corps préféré.Ses lévres se portérent sur le rebord de la coupe. L'odeur de plus en plus forte. Le délice de sa main sur sa nuque valait bien de prendre soin de boire tout ce liquide ambré. Le premier contact avec celui-ci, brûla légérement ses lévres. La coupe se versa doucement vers son visage. Le cognac s'écoula lentement sur sa langue, dans sa bouche pour venir prendre comme tel un feu qui se propage longuement le long da sa gorge, et s'écoule en embrasant violemment son abdomen, son torse, son ventre puis déversé direct dans son estomac. Cela le prend aux entrailles. Les tord, les broie, les essore presque d'une chaleur insupportable, inhumaine. Sa main se posa délicatement sur celle de Lymae qui tenait la coupe pour lui demander d'attendre encore un peu avant de continuer à déverser entre ses lévres. Un regard soudain brillant, une chaleur qui avait prit possession de sa tête, son esprit et son corps. Il se sentait partir d'un coup. Même si cette soudaine chaleur inhabituelle commençait à se propager, a lui donner des sortes de courbatures encore plus persistantes. Trop chaud d'un coup. Son front bouillait, des gouttes perlaient. Un mélange de fiévre et de frissons. Ses yeux se sentirent comme proches d'une source de chaleur insupportable. Il devait forcer sur sa vue pour parvenir à centrer son attention ou que la vue ne soit plus floue. Il releva sa tête en arriére un peu. Son regard se croisa celui de la jeune femme puis sans comprendre pourquoi, le deliruim tremens commençait son oeuvre et c'est de cela qu'Enzo avait peur avec les effets de l'alcool. Autant cela devait se produire pour un sevrage d'alcool, autant pour lui, cela était dans le sens contraire. Ses effets-là étaient pour lui comme une délivrance de son âme, de son lui intérieur qu'il ne pouvait pas controler ni refouler comme il pourrait le controler tous les jours en état de pure conscience. Les mots dépassérent le stade de ses lévres:

Le désir est l'appétit de l'agréable...lança-t-il à brule pourpoint.

Il avait lu cela peu dans sa chambre à la Rose noire où bon nombre de parchemins, de livres jonchés le rebord de sa fenêtre, le sol, la table contre le mur, sur le guéridon et un peu partout. Enzo lisait tout sur tout. Chaque jour qu'une question venait en son esprit, il s'attelait à s'y informer, à en lire tout ce qu'il pouvait. Il voulait tout connaitre, tout savoir. Allier la lecture au vécu. Oui cette citation l'avait marqué. Aristote, ce bon vieux Aristote en était le maître. Assez incroyable qu'il puisse être un penseur d'époque avec de telles vérités fondamentales. On ne pourrait pas lui reprocher de ne pas avoir un regard ouvert sur son monde malgré ce que ses livres sur la vertue de la religion pouvaient en démontrer le sens contraire.

Enzo sentait monter comme des sensations encore plus prononcées de bien-être. Un flottement intense. Son corps entier se relâchait. Partait à la dérive. Il tentait tant bien que mal de garder contenance. Cela risquait d'être de plus en plus dur. Coriace ce cognac. Persitant. Récurant. Doux paradoxe entre cette brûlure inaltérable, cette fiévre tenace, ses frissons qui glacent son intérieur alors que son corps est bouillant,alanguit, ses sens altérés, son esprit en plein début de délire


Lymae, je crois que je commence à ressentir les effets du cognac...Vous êtes sûre qu'il faille tout boire...

--Marigold.
[A la porte de la cuisine... ou Si j'avais un marteau je frapperai le jour je frapperai la nuit ...sur tous ceux qui se mette en travers de ma route.. ]

Ca y est on est parti on y est on ouvre la porte et....


*Mais qu'est-ce que c'est que ce géant là il vient faire quoi... Désirée il vient voir Désirée, mais il sait pas lire, la Rose est fermée pfff... et bientôt elle sera ouverte et j'aurai pas pu sortir*

Et voilà notre blondine qui commence à surchauffer, entre le regard déçu, l'invitation à la cantonade et le retard toujours plus grand, elle risque d'être de bonne humeur la Marie... En plus voilà son chaperon qui s'éloigne pour chercher la folle, oui parce que là cette fois, ça y est elle a craqué elle déteste tout le monde!! Le bellâtre il va apprécier sa balade à ça pour sûr!! Elle va lui faire payer sa paresse, et ses sentiments et le cirque des autres avec .
Pour la première fois depuis bien longtemps, le visage se ferme , la bouche tombe et le regard se fait noir.


Bon Geoffroi, ça y est on peut y aller, parce qu'avec les courses pour Emilla, bientôt ce sera plus la peine de sortir...

Sans attendre de réponse, elle sort son aumônière au poignet, un pan de son jupon dans une main. Elle se dirige vers la sortie de la petite cours, vers la rue aussi vite qu'elle le peut comme si de cette sortie dépendait sa prochaine inspiration et donc sa vie...

--Lymae
[Comme il fait chaud soudainement dans la Chambre de l'Auberge]



Je le vis prendre de ce liquide, mes prunelles suivant le chemin qu'il prenait avec un semblant d'hésitation. Je le vis aussi fortement frissonner. Pourtant je voulais qu'il boive tout avant de pouvoir confortablement l'étendre pour y dormir comme un enfant.

Oui c'était cela, il était vulnérable tel un enfant qui s'abandonne. Confiant alors qu'il devrait ête méfiant. Nous nous connaissions si peu et voilà que nous étions à vivre une situation qui nous rapprochait inexorablement.

J'avais un désir brulant de le serrer dans mes bras. Tant il m'émouvait et me bouleversait comme personne ne l'avait fait. Sauf, que tout cela, il fallait que rien n'y paraisse. La digne fille noble devait garder ses distances. MAIS COMMENT Masye ? Tu ne m'as pas dis que je pouvais être ainsi troublée, perturbée.


Citation:
Le désir est l'appétit de l'agréable...lança-t-il à brule pourpoint .


Cette phrase, dites simplement, sans artifice, de sa voix si douce, presqu'un murmure, me fit trembler. Que je dû prendre sur moi pour ne pas que ma main se retire, brûlante de ce désir de vouloir caresser sa chevelure. De vouloir.... Non Lymae, assez! Reprends-toi.

Je fermai les yeux, cherchant autant à fuir ce qui me rendait si faible tout en désirant l'appeler plus à moi. Je ne savais plus que faire, quand ho! Providence ? Démence de la souffrance ? Il me demanda s'il devait tout boire. Je lui souris alors, lui disant avec une infinie douceur,


Je le dépose sur la table Enzo, et si vous en désirez encore, bien je vous aiderez... Maintenant reposez vous. Ne vous inquiétez plus de rien. Je serai juste sur le grand fauteuil, tout près de vous.

Voilà ce que je lui dis, presqu'en murmurant. Déposant le verre d'abord et venant par la suite déposer sa tete sur le grand coussin pour ensuite le recouvrir de la couverture. Je ne pus résister à lui replacer une mèche de cheveux qui lui barrait un oeil. Et aussi, de lui déposer une bise sur le front.

Sans plus rien dire, j'allai véritablement dans ce fauteuil. J'étais épuisée de ces émotions et ces sens qui m'interpelaient et me perturbaient ainsi. Un peu de repos, me ferait autant de bien. J'étais surement trop fatiguée pour être totalement moi-même. Surtout que cette agression m'avait tout de meme inquiètée.

Je retirai de ma robe, ma dague si bien placée que personne ne pouvait la détecter, et ces deux bourses l'une raisonnablement arrondie et l'autre, fortement remplie. Me souvenant alors, du pourquoi qu'elle était ainsi que mon regard se reporta sur Enzo, qui venait du lieu où je voulais à mon arrivée faire affaire.

Le voulais-je encore ?

Secouant doucement la tête, je me dis que je verrai cela plus tard. Que l'urgence était le bien être d'Enzo. Ne m'arrêtant pas un instant, qu'il pouvait être ce qu'il était à la Rose Noire. Il n'avait tellement pas l'air de ce que je faisais comme idée d'un homme qui vendait ses charmes.
--Enzo.


[ Chute vertigineuse vers les Abysses profondes ]

Qu'est-ce qui lui avait prit de citer Aristote, et surtout cette citation. Sûrement le trouble qu'il pouvait lire sur le visage de Lymae. Au lieu d'en garder pour lui cette émotion qu'elle pouvait ressentir, il l'avait annoncée comme si de rien n'était. C'est là qu'il comprit qu'il ne lui faudrait pas boire davantage de cognac au risque de ne point savoir se taire, ou de ne pas savoir se tenir. Et bien souvent l'alcool était mauvaise conseillére pour bien des choses. Il regarda la jeune femme. De toute sa compréhension, elle prit en compte sa demande pour lui répondre:

Je le dépose sur la table Enzo, et si vous en désirez encore, bien je vous aiderez... Maintenant reposez vous. Ne vous inquiétez plus de rien. Je serai juste sur le grand fauteuil, tout près de vous.

Tandis qu'elle lui murmurait ses mots, le reposait avec douceur sur le grand coussin, elle remonta la couverture sur lui. Elle balaya une de ses méches pour dégager sa vue. Ses lévres chaudes vinrent déposer un baiser sur son front, ce qui lui fit fermer les yeux, d'une main agrippant un bout de couverture contre lui. Elle restait à ses côtés. A veiller sur lui. Il pouvait entendre son déplacement silencieux jusqu'au fauteil. Ses paupiéres tremblérent légérement puis elles devinrent immobiles lorsqu'il cru sentir son regard porté sur lui. Rassuré. Confiant.

Il était temps. Comme confiné dans un brasier aux flammes endiablées, tout son corps vivait maintenant au rythme de la fiévre. Tremblements légers, sueurs froides. Enzo vascillait dans le monde de ses songes. Tout se mélangeait dans une mise en scéne d'images floues, seules les voix, les mots étaient trés distincts et d'une véracité inouie.


[ Quand l'essentiel vient vous frapper de plein fouet ]

Enzo avait laissé le noir parfait l'envelopper. Ce silence le prendre, l'emporter. Les bourdonnements dans ses oreilles se turent tout comme les battements de son pouls qui ne cessait de marteler ses tympans, ses tempes à cause de la fiévre. Sa tête dans un étau. Depuis que le cognac avait fait son effet, cette sensation s'était dissipée comme soudain s'il avait placé en ses bras en croix, s'était lancé dans les airs, planait dans les airs.

C'est ainsi que tout commença:


" Un tapis de nuages épais, moelleux dans lequel il se roulait sans fin. Bonheur éphémére. Soudain deux nuages se séparérent pour laisser apparaitre un grand bureau devant lui. Un homme assit dans un fauteil. Un air pas commode du tout. Tout de blanc vétu. Une bonne moustache autoritaire. Des cheveux poivre-sel. Un visage émacié. Des yeux gris petits à l'affût de tout. D'un geste de la main, il tapa sa pipe sur le bureau pour en faire tomber le tabac, la remplit , l'alluma et hop, tira dessus dans une longue inspiration. Enzo se releva pour venir prés du bureau gigantesque, posa ses deux mains sur le rebord. Il leva la tête vers l'homme. Qui était-il ? Une plaque sur le bureau accessible à sa vue, lui laissa entrevoir, gravée dans son bois: Aristote. Enzo poussa un long soupir. Pfff encore lui...Il avait fait quoi pour qu'il ne le lâche plus. Il poussa la fumée de sa main car Aristote prenait un malin plaisir à lui recracher la fumée de sa pipe dans son visage:

Enzo, es-tu prêt à jouer à question pour un damné ?

Hum ?

Il le regarda ahurit. S'il n'avait que cela à faire de son temps, pourquoi pas. Il lui confirma par un mouvement de tête positif. Aristote le toisa de son regard, Enzo fit une moue puis articula:

Oui, je suis prêt. Allez, envoyez vos questions...

Aristote fit un mouvement dans l'air avec sa main. Celle-ci vint claquer l'une de ses cuisses. Un rire fusa faisant trembler les nuages sous ses pieds. Il s'accrocha aux bords du bureau. Ses iris noires allérent à la rencontre des grises de son interlocuteur. Voit vraiment pas ce qu'il y a de risible:

Une seule question Enzo, et une seule réponse...

Les régles étaient simples. Tant mieux. Il ne comptait pas tous les jours offrir à Aristote de quoi le distraire. Il vit celui-ci prendre une fiche entre ses mains, la lire à haute voix rauque:

Enzo, voici la question: quel est le talent de ton espéce ?

Hum ?

Yeux grands ouverts. Son espéce ? Mais comment cela...Il le fourdroya du regard. C'était bien trop vague, comment pourrait-il répondre ? Il fit mine de se gratter la tête pour chercher dans sa mémoire, si cela pouvait correspondre à quelque chose qu'il aurait lu par là. Aristote fit un signe de la main à deux hommes habillés tout en blancs, des ailes dans le dos et une auréole au-dessus de leur tête. Ils avaient des visages d'une beauté incroyable, divine. Ils vinrent prés d'Aristote, derriére le bureau, chacun d'un côté du grand fauteil:

Alors Enzo, souhaites-tu faire appel à un ami pour t'aider, je te donne des propositions ou bien, souhaites-tu l'avis du public...termina-t-il en désignant les deux anges à ses côtés.

Il fit un grand sourire forçé. Il réfléchit, il ne voyait qu'une seule réponse:

Le talent de mon espèce est sa capacité à T’aimer et à aimer ses semblables. Les autres espèces ne savent aimer qu’elles-mêmes...

Il tapota de ses mains en rythme tout fier sur le bord du bureau. Tadam, dans les dents. Son visage rayonnait comme jamais. Il nargua même les deux anges, en leur faisant un clin d'oeil:

Est-ce ton dernier mot Enzo ?


Oui c'est mon dernier mot, Aristote...

Passablement agacé, celui-ci vit sa frimousse se renfrogner. Il cogna sa pipe d'un geste colérique, quelques marques rougeâtres apparurent sur son visage. Enzo recula un peu. Il consulta une fiche devant lui, qu'il prit en main, et lu à haute voix avec un sourire amusé:

Ton voeu avant de rejoindre le monde de l'au-delà est donc de vouloir mourrir en pleine extase ?

Et les voilà qu'ils se regardaient les trois, pouffaient de rire, se zieutaient, se tiennaient les côtes. Là, d'un geste vif, les deux anges jettérent leurs auréoles sur Enzo. Se les prenant en plein visage, il vascilla, et tomba entre les nuages qui se fendirent sous ses pieds, l'entrainant dans une chute sans fin. Seul son cri effroyable se fit entendre..."

[ Retour à la réalité, torpeur... ]

Enzo se redressa d'un coup sur le lit, affolé, persuadé qu'il perdait de la vitesse dans sa chute, sur le point de s'écraser sur la terre ferme. Il reprit sa respiration, on visage humide, son corps humidifié par la fiévre. Il serra encore plus la couverture contre lui. Finalement, peut-être voudrait-il mieux le finir ce verre de cognac. Il posa son regard noir fiévreux, embué d'une torpeur encore présente à cause de son cauchemard, vers celui de Lymae assise dans le fauteil:

Je veux bien finir le cognac, j'en ai besoin...

--Lymae
[Auberge....Chambre et Émotions]



Je le regardai se laisser aller au sommeil. Il était si attendrissant. Si .... je tus ces pensées qui voulaient prendre possession de mon esprit. Je percevais aussi qu'au fil du temps il s'agitait. Seulement je ne pouvais rien y faire. J'étais impuissante. La fièvre était sournoise. Elle a toujours eut des manières indécentes d'abandonner l'humain dans des délires qu'il ne pouvait contrôler. Et les rêves en étaient une sorte.

À force d'écouter le silence, de le fixer ainsi, à mon tour je sombrai dans une douce torpeur. Le sommeil me gagnait malgré l'inconfort du fauteuil. Ce qui n'était pas vraiment grave. Je n'étais pas une vieille femme qui n'arrivait plus à bouger ou si peu.

Le temps passa quelque peu. Combien de temps ? Juste le temps de pouvoir remarquer que la lueur du jour avait changer d'endroit. De celle qui passait par la fenêtre et éclairait peu à peu un autre objet.

Je ne saurai dire si je rêvais à Enzo, car je ne le voyais pas. Sauf, que mes sens étaient en ébulition. Une véritable tornade, lorsque j'ouvris vivement les yeux à son exclamation pour le voir assit droit dans le lit. Me demandant de lui donner le reste du Cognac.

Je laissai mon coeur reprendre le chemin tranquille de l'assurance et me levai en souriant toujours aussi chaleureusement pour reprendre le verre et le tendre aux lèvres désirables d'Enzo. Ma main revenant vers sa nuque par souci de faire les mêmes gestes que plus tot.


Voilà Enzo....et encore là, vous me dites quand arrêter.
--Enzo.


[ Dans la chambre de l'Auberge, l'aprés-midi défile...]

Lymae revint prés de lui avec les mêmes gestes. L'odeur du cognac revint raviver ses narines mais il prit sur lui. La main sur sa nuque qui le guide lui procure un tel bien-être, comme une sensation de possession. Une chose étrange traversa son esprit. Ce geste si tendre, si agréable. Il voulait rien laisser paraitre de ce trouble en lui. Il aimait sa main à cet endroit. Sa douceur. Sa patience. Son attention:

Voilà Enzo....et encore là, vous me dites quand arrêter.

Ses lévres trempérent dans le cognac, ses yeux se rétrécirent sous ce goût amer, fort qui avait tendance à rester bien imprégné partout où le liquide passait. Tout le corps en feu encore. Du regard posé dans celui de la jeune femme, il lui fit comprendre qu'il désirait tout boire. Doucement une de ses mains posées sur la sienne autour de la coupe, celles-ci guidaient ensemble pour parvenir à verser. Il garda ses iris noires accrochées aux siennes. Il aurait tant aimé connaitre ses pensées. Il était ravi qu'elle ne lui pose pas de question sur la raison de son réveil en sursaut.Là le cognac prenait tout son intérieur telle la lave du volcan qui fait irruption de toute part. Il ne pu s'empêcher de laisser exprimer cette sensation subite de feu intérieur:

Waouu...Houlà...souffla-t-il entre les rasades qui s'enchainaient selon sa volonté

Il en finit par juste ouvrir la bouche pour laisser échapper un son muet, un léger son de surprise à peine perceptible. Il sait, il connait. Mais est toujours autant sous l'effet de plus en plus pénétrant dans son estomac. Son autre main essaya de refroidir son haleine ou d'en faire disparaitre celle du cognac trop présente. Les minutes défilérent. Le cognac fut terminé. Et Enzo partit à la dérive, la tête vascillant d'avant en arriére doucement, soutenue heureusement par la main derriére sa nuque. Il n'était plus du tout apte à comprendre, entendre quoique ce soit. Et cela n'était pas plus mal. Il pencha sur le côté. Sa tête glissa. Il était bien là au creux de l'épaule de Lumae. Il ferma les yeux, sa respiration chaude au creux de son cou.

--Lymae
[À l'Auberge, les sens en éveils]



Tout de lui maintenant me bouleversait. Cette proximité me torturait. Le regarder boire, le sentir sous ma main, effleurer sa peau de mes doigts sur les siennes l'aidant à boire. Une furieuse envie de l'embrasser me vint.

Il était si émouvant. Comment résister ?

Hooooo Christos! sa tête sur mon épaule. Son souffle à mon cou. Que de peine à garder l'attitude adéquate d'une jeune fille sans émoi. Heureusement, il s'était endormi. Complètement ivre de ce cognac.

Délicatement je déposai sa tete sur l'oreiller.... L'entendant marmoner pour le voir ensuite silencieux et.....heureux aurais-je pu croire en apercevant cette douce sérénité sur son visage. Je caressai sa joue. Juste céder à ce geste et je retournai alors à mon fauteuil et fermai les yeux. Tentant à la fois de fermer mon corps et surtout, cette irruption de chaleur qui venait bruler le creu de mon ventre. Était-ce normal qu'à l'évocation d'Enzo, mes seins se durcissaient au point d'en faire mal ? Masye ne m'avait jamais parlé de cette sensation.

J'avais une vive envie de toucher ces parties de mon anatomie qui me chavirait. Découvrir ces sensations jusque là inconnues me troublait. Me bouleversait. Et tout cela, à cause d'un jeune homme attendrissant et combien émouvant.

Tout ce que je fis, résistant encore là à ces turpitudes intérieurs, fut de déposer ma main à l'intérieur du haut de ma robe et de toucher la peau de mon sein et de ce mamelon qui était durement dressée.
Rouquine
[Cuisines : peinard, le déj]

Je suis Baudouin, l'ancien cerbère.

La jeune fille sourit, naturellement, sincèrement. Instinctivement aussi, allez, ne soyons pas avares de mots. Si Marie la voyait, elle la taquinerait encore sur sa préférence pour les "vieux", comme elle dit. "Ils ne sont pas vieux, ce sont de vrais hommes !" répondrait-elle. "Tes préférés sont des enfants..."

Il est à première vue plus âgé que Jules, mais il lui fait la même impression. Sécurtié, virilité. Avec en plus, la sagesse. Jules est trop jeune pour être sage
.

Bonjour, Baudouin, moi on m'appelle la rouquine. Je travaille ici. Enfin je loue une chambre.

Notez qu'elle ne dit jamais "je m'appelle rouquine". Car ce n'est pas son prénom, mais ce prénom elle ne le livre qu'aux très, très proches. Comme si rouquine etait la catin, et le vrai prénom.. la jeune fille d'avant.
Seuls le Dauphin et Baile le connaissent, pour l'instant. Elle n'a même pas encore eu l'idée de le révéler à Emilla, mais celle-ci ne lui a jamais demandé, quand elle y songe...

Elle écoute Léah poser des questions, sur les clients qu'il a vus passer, et s'accoude à la table, menton dans les mains, prête à écouter la réponse. Elle est bien, là. Désirée et Geoffroi sont partis, eux qui amènent toujours un brin de tension dans son échine. La présence de Léah est calme, celle d'Emilla, tendre. Et celle de Baudouin, intéressante.

Elle sent qu'elle va bien l'aimer, celui-là. Il semble moins à vif que le présent gardien, avec lequel elle a toujours l'impression de devoir faire attention à ne pas l'énerver. Mais l'avenir dira si elle a raison...

_________________

Rouquine sévit au Boudoir des Sens.
--Enzo.


[ Par la chaleur désarmante d'une chambre, d'une jeune femme et d'un cognac ]


Il n'avait pas demandé son reste. L'ivresse avait fait son chemin. Confiné dans un coma alcoolisé qui devrait être bien réparateur, il sombra de suite. Ses pensées fusérent aussi vite que sa perte de connaissance dans son subconscient. Un tourbillon d'images, d'échos de voix troublantes. Une fresque de sa vie peinte en couleur qui le fit revenir à des réalités plus abruptes. Il ne saurait définir comme cela avait commencé. Bien ancrés en lui, il n'en perdit pas une seule miette comme une leçon de la vie qu'il ne fallait pas ignorer. La fatalité frappait que trop pour ceux et celles qui ne savaient pas prété une oreille aux signes et écouter.Le visage enfoncé dans le coussin, Enzo n'en était que plus attiré vers cette chute vertigineuse où il en était resté avant son réveil. C'est ainsi que cela se continua comme une fin sans épilogue: la chute

"Il continua à tomber depuis les nuages. Il ne luttait pas. Son corps flottait, se laissait porter vers le vide comme une êvidence. Le vent fouettait son visage, tout son corps. Sensation grisante. Plus il tombait vers le sol puis il avait la sensation que celui-ci n'était jamais aussi prés qu'il ne l'aurait pensé. Espérait-il vraiment s'écraser ? Puis sans comprendre, il se mit à tourner sur lui-même. Certes, il chutait mais moins vite. Sauf que là, il faisait des cercles sur lui-même. Là apparut soudain dans la ronde de son regard des visages. Etrange impression d'être au ralenti. Tous ces visages, il les connaissait. Visages de femmes et d'hommes qui avaient traversés sa vie, puis ce fut leurs corps dévétus qui prirent forme sous l'aspect trouble qui se dissipa pour mieux pouvoir les reconnaitre. Enzo ne prit conscience de rien sauf quand tous ces visages, ses regards, ses sourires vinrent se mélanger les uns et aux autres, et que les corps s'enroulérent tous autour de lui. Les mains parcourirent son corps. Les corps se mélaient, s'emmélaient dans un mouvement lascif incessant. Lui, il s'abandonnait, se livrait, se laissait prendre sans pudeur. Tête en arriére, gorge déployée, regard fiévreux perdu dans le vide par tant de caresses sur sa peau.Une voix féminine que seul lui pu reconnaitre se mit à lui souffler au creux de son oreille. Bercé, comme une longue léthargie toujours présente en lui. Envoûté, il ne pouvait jamais l'oublier. Elle était en lui pour toujours. Ses mots avaient un impact sur sa raison, sur son corps. Elle embrasait tout son être dans le plus grand des secrets. Ses lévres frolérent son âme par ses mots:


Parmi toutes ces femmes et ces hommes, c'est moi que tu cherches. C'est moi que tu vois, que tu sens, que tu devines. C'est moi que tu aimes à travers eux...C'est moi que tu désires, que tu veux...

Elle avait tellement raison pour cela qu'il était si inaccessible car au fond de lui , son coeur lui appartenait et il n'y pouvait rien. Il avait beau désirer, croire aimer, se perdre dans le plaisir, le désir: éveiller, emporter,faire perdre la tête, Ce qu'il pouvait ressentir de fort, puissant, passionnel, fusionnel fuyait au fil des jours et des nuits malgré lui. Il ne pouvait rien en garder sur la durée puisque tout le ramenait à elle. Peut-être son choix dans ce travail d'Homme de compagnie. Enzo gardait tout cela au fond de lui comme un lourd secret qui vrille tout son corps, son coeur et son âme. Il adorait cette sensation d'appartenir sans appartenir. D'être sans être. D'avoir, de posséder sans vraiment y parvenir. Peut-être le plus beau des supplices, celui de désirer à en mourrir sans pouvoir l'assouvir. Faire dresser tout ce qui peut se dresser sous le pouvoir d'un désir violent qu'on étreint à peine dans son imaginaire.
Il la vit soudain se dissoudre, disparaitre à peine ses mots prononcés. Comme elle savait si bien le faire à chaque fois. L'écho retentit sans cesse, avec ses mots. Les visages et corps féminins se dissipérent petit à petit pour le laisser tournoyer sur lui-même sans fin. Enzo se perdit dans sa chute comme s'il ne voulait plus réagir, et disparaitre à son tour au côté de cette apparition magnifique qui hantait ses rêves, sa conscience, son âme, son corps. La rejoindre tout simplement pour vivre en paix et ne plus être ce qu'il est. Il s'était mis à hurler le nom de cette apparition pour ne pas qu'elle le laisse seul ici."


[ Chambre, retour à la réalité ]

Mouvement de son corps sous la couverture, murmures faibles. Même si dans son rêve, il se voyait hurler, cela n'en était point le cas dans la chambre. Il semblait calme, serein. Chaque fois qu'une nouvelle sensation, un nouvel éveil au désir se propageait en lui, cette phrase refesait surface en son esprit. Jamais pu l'oublier et son message continuait son chemin, son impact malgré lui en son fort intérieur. La vérité et l'êvidence, on ne pouvait les ignorer. Il fallait vivre avec même si ce qu'on vit n'est pas ce que l'on aurait souhaité.

Et si cette apparition venait de faire surface sous un autre rêve encore, Enzo savait que le désir naissant entre lui et Lymae avait réveillé cette voix protectrice.


--La_dame_rouge


[Direction les Quatre bains]

Et sans se presser. La Rouge descend au rez de chaussé après s'être chargé les bras d'étoffes qui feront office de serviettes dans la pièce aux bains. Sereine, elle pousserait même la chansonnette sur le chemin... Mais ne le fait pas. Question de tenue. Elle voit deja Baudouin étriper Tibère, le lui ramener haché menu menu... Apres tout, ce n'est que justice pour l'offense qu'il a faite à son établissement. Mais non, il sera marqué au fer, cuit au cul!

Entrant dans la seule pièce du bordel qui n'a pas de porte elle ne prend pas garde à qui s'y baigne. Les carrés de tissus sont soigneusement pliés, dos aux baquets elle les range bien à plat sur une petite console. C'est un aquatique bruit qui la fait se retourner, et là ou toutes les femmes en auraient lâché leur paquetage, elle hausse des sourcils presque amusés. De bonne humeur la Rouge...


Jules!

Pas une vraie exclamation, quoi qu'elle était passée a coté du corps nu et trempé du soldat sans le remarquer. Il est là, dans son eau encore claire à faire des ronds dans l'eau. Elle se retourne, appuyant son dos contre le mur et le regarde sans gêne, comme la première fois où il est entré dans son bureau. Il n'y a pas à dire, cet homme est une infinie source d'inspiration. D'ailleurs, il en inspire plus d'une au bordel. Il n'y a qu'a regarder Emilla qui a les yeux comme les chaloupes à chaque fois qu'elle le croise. La Dame se pose a se propos une question. Le moment est idéal pour lui en toucher deux mots.

Tant que je t'ai sous la main...

Elle décolle le plat de son dos pour mieux aller le rejoindre, non pas dans l'eau mais à coté, tirant un petit trépied contre la paroi du baquet.

Emilla et toi, vous êtes plus que des amis? J'ai vu sa façon de te regarder, depuis longtemps.


Indiscrète maquerelle, Jules ne peut lui refuser réponse. Ses bras s'enroulent comme des serpents au dessus de son menton qui s'y repose, sur le rebord du bain. Confidence pour confidence, cet homme n'est pas désagréable à regarder.

--Lymae
[Un chambre où il fait de plus en plus chaud]



Je m'étais assoupi. Trève de souffrir. Souffrir ce désir qui m'étreint sans comprendre le vertige qui l'accompagne. Je me sentais à l'abri. Dormir me redonnerais la tranquilité.

Hey non! Je ne connaissais pas encore les affres du désirs qui vous mordent jusque dans vos rêves venant là vous étreindre. J'étais là endormie cette fois dans le lit où Enzo était. Le corps sage, ce que je croyais, quand soudain, ou plutot quand je réalisai dans ce rêve que j'étais nue. Ce que jamais je n'avais fait. Moi la pudique. Oui d'apparence. Ce que j'avais toujours cru être moi.


Là, mon corps se mouvait, mes mains aussi. Parcourant mon corps, allant d'entre mes cuisses à cette chaleur qui me brulait à mes seins qui pointaient, me faisaient tordre non pas de douleur, mais de cette envie folle de m'unir entièrement à...à?

Je m'attendis alors crier....

ENZO.....

Oui c'était ça ma vérité. Cette envie profonde qui me tenaillait le corps et que je refusais d'admettre... Je laissais alors mes mains agir, se glisser à cette chaleur pour découvrir le feu en caressant ce lieu si chaud, si humide...Ce rêve était le miroir de ce que je ne laissais pas paraitre.


ENZO!

Ce cri cette fois véritable me réveilla et me fit me lever droite. Me découvrant vêtue. Oufffff quel soulagement. Mais de courte durée. Mes seins eux étaient découverts. Tous les deux. Dressés, dures. Je n'osais regarder vers le lit. La honte se mêla au désir, me submergeant dans la confusion totale de mon esprit.

Je ne comprenais plus. J'avais peur de tout cela tout en étant envouté par ces changements qui me prenaient de court. Je me détournai du lit, réalisant que ma semi nudité s'offrait au jeune homme. Certes endormi, du moins était-ce ce que mon esprit croyait et je commençai, de mes mains tremblantes à replacer dignement mon corsage.

Je dû me mordre une lèvre pour retenir un cri de frustration et un léger gémissement.
--Jules.


[Aux Bains : Visite inattendue]

Il ne remonta que lorsque l'air lui manqua, prenant une grande inspiration, et s'essuya les yeux avant de les ouvrir... sur la Rouge.

Jules !

Elle était là, adossée tout naturellement au mur, avec cette élégance qui ne cessait de l'intriguer. Sans chercher à se cacher, il s'adossa dans son baquet, repliant une jambe pour se stabiliser en position mi assise, mi allongée.

Oui, ma Dame ?

Tant que je t'ai sous la main...

La voilà qui s'avancait, prenait un siège, se penchait dangereusement près de son corps nu, et pour un peu il eut pu croire qu'elle songeait à goûter la marchandise qu'elle vendait d'ordinaire aux autres. Non qu'il pensât une seconde à la lui refuser, mais la surprise du geste lui fit arquer légèrement un sourcil.

Emilla et toi, vous êtes plus que des amis? J'ai vu sa façon de te regarder, depuis longtemps.

....

Etait-elle donc un peu sorcière pour venir lui parler justement de l'objet qui occupait ses pensées quelques secondes auparavant...? Il resta d'abord sans réaction visible, le visage fermé, cherchant à comprendre où menait sa question. Puis renonça. Le plus simple était encore de lui répondre. Etaient ils plus qu'amis ?

Non, ma Dame.

Elle le regardait toujours, le menton sur ses bras, presque comme une enfant qui attend qu'on lui conte une histoire à la veillée. Il savait bien que sa réponse était insuffisante, et se força à élaborer.

C'est interdit, non ? Et elle est pucelle.

Sa façon de le regarder. Ah... ça. Oui, lui aussi avait vu.

Mais je la trouble. Oui.

Et elle le troublait aussi, seulement la Rouge ne semblait pas l'avoir remarqué. Plus facile de lire le visage d'une pucelle que d'un soldat, assurément... En tous les cas il n'allait certainement pas le lui dire. Le regard noir se planta dans celui de sa patronne.

Pourquoi ?

--Enzo.


[ Délire Icarien: Un cri...]

Enzo avait enfilé ses plumes pour voler vers le soleil comme s'il avait besoin de ce délire pour aller se brûler les ailes. Aujourd'hui Icare, demain, ce serait quoi Narcisse ? Son esprit avait un sens particulier d'être éveillé dans son sommeil. Il adorait les fables, les contes et les légendes et bien souvent, les comparaisons de son vécu lui revenaient sous ses formes littéraires acquises dans son esprit. Pas eu le temps de prendre son envol de la falaise, d'étendre ses bras ailés de plumes qu'un cri déchira le silence de ce paysage si emprunt à la nature et son silence légendaire.

ENZO!

De quoi ? Il s'arréta net dans sa course, ses bouts d'orteils recrocquevillés sur le bord de la falaise, son corps qui vascille d'avant en arriére. Mais quoi encore...Qui ose troubler son sommeil, son rêve, son illusion, son utopie. Mais oui qui donc...D'un seul coup, il réalisa. Cette vois sacrebleu: Lymae. Elle devait être en danger et les deux brutes devaient être revenues pour lui régler son compte. Tourna sur lui-même. Elle est où bon sang...Il ne la vit pas. Panique...

[ Réveil en mode urgence dans la chambre ]

Réveillé d'un coup par le cri dont il avait cru reconnaitre son prénom, il se dressa assit dans le lit. Perdu dans son délire Icarien, sa tête pivota dans tous les sens, son regard se porta sur ses bras qu'il examina. Plus de plumes. Plus de falaise. Une main parcourut son visage. Toutes les étranges sensations avaient disparues. Combien de temps qu'il était là à dormir. Même s'il avait le sentiment que cela ne faisait que peu de temps, la lumiére plus terne de la piéce à travers le voilage, moins vivace, lui laissa présager que des heures avaient dû passer. Le fauteil. Lymae debout, de dos. Ses mouvements semblaient présager qu'elle remettait de l'ordre dans sa tenue. Il n'osa pas prendre la parole. Pourtant son cri ne pouvait pas le laisser indifférent. Qu'y avait-il vraiment ? S'était-elle endormie, et avait-elle revecu l'agression du marché, avait-elle peur ?

Lymae, êtes-vous sûre que vous allez bien ? J'ai cru entendre crier...Est-ce vous ? Que se passe-t-il ?

Sans s'en rendre compte, les effets de l'alcool et la fiévre s'étaient apaisés. Tout son corps semblaient avoir reçu comme un don exceptionnel pendant ces quelques heures de sommeil pour le remettre d'aplomb. Peut-être aussi ne focalisait-il plus sur lui, sa douleur et son état général. L'abstraction par l'esprit pouvait être une arme redoutable et permettre d'être résistant, tenace et faire face à toutes épreuves.

--Baudouin.



[Cuisine: la converse]

Adossé au mur, comme un veilleur bienveillant, l'ancien cerbère regarde tout ce petit monde s'agiter. Mari semble quelque peu sur les nerfs. Le nouveau cerbère, fait figure de jeune fou et ne peut qu'arracher un sourire au vieux soldat. Ses yeux se posent sur son homologue veilleuse.

Oui, j'ai vu pas mal de monde. Des voleurs, pas trop. Quand il y a des yeux partout, les voleurs ont peur et quand ils vous sentent trop présent, ils ne tentent même pas de commettre un méfait, pourtant il ne faut jamais les sous estimer, et ce, même si nous sommes trois à veiller sur la maison.

Pour les violents... même en leur supprimant leurs armes à la porte et en faisant une fouille de près, il y en a toujours qui, dans le feu de l'action, se prennent pour Dieu et veulent assouvir un besoin de puissance inérant. Alors, des violents, oui, il y en a, et parfois même il faut être très vif pour éviter qu'une fille se fasse violenter de trop, voire pire.


Il serre un peu les dents. La patience, il la acquise depuis peu. Combien de fois a-t-il malmené les gens? Lorsqu'il était soldat, parti pour une Croisade vaine, où il a vu les plus grands délices et les pires atrocités?
La tendresse, il l'a apprise tard aussi. Son poing se serre un peu plus au souvenir d'une Cerdanne qu'il avait lui même violenté, ivre de colère.
La colère et le besoin de puissance sont sans doute les deux plus grands ennemis de l'homme.

Sortant de sa torpeur temporaire, il sourit à la jeune garde.


Et toi, que faisais-tu avant la Rose? Soldate? Mercenaire?

Son regard se pose sur ses oreilles percées. Etranges bijoux. Il la regarde, un peu curieux, un peu affectueux. Elle est jeune, certes, mais il sent en elle cette force et cet écho qu'il avait aussi retrouvé chez une capitaine à l'Ecu Vert qu'il avait croisé à la Rose. Ce genre de femme, il aime, elles sont ses alter ego. Elles lui rappellent aussi sa jeunesse guerrière. Attendant sa réponse, il se tourne vers celle qui semble la plus conviviale, appréciant le regard pétillant qu'il trouve au fond de ses yeux.

Il sourit aimablement à la Rouquine.


Vous êtes une loueuse? Hum.. je vois. Et vos affaires marchent bien?

Son regard se perd sur le décolleté de la jeune femme, l'espace d'un instant, avant de reprendre contenance et de redevenir de marbre. Il sait que le seul danger qu'il peut rencontrer dans cette maison, c'est Cerdanne. Il voit les filles comme ses propres enfants et les hommes... et bien, ce sont des hommes, il n'a jamais apprécié ni approuvé ce qu'il considère comme des relations contre nature, donc pas de risque pour lui d'être tenté.

En revanche, il sait que Cerdanne vient souvent. Son ancienne amante a toujours un effet puissant et diabolique sur lui. N'est-ce pas à cause d'elle qu'il a quitté la Rose? Pour son salut, elle ne vit pas en la demeure et risque juste d'y débarquer à tout moment.

Autre danger potentiel, la Rouge. La tendre affection qui les lie va de pair avec la puissante attirance qu'il ressent pour elle. Mais elle est la maquerelle, la Reyne des lieux. Intouchable, inatteignable...

Un troisième danger se profilerait-il à l'horizon? Bizarrement, la jolie rousse ne lui donne pas l'envie de la paterner et s'il ne savais pas se maîtriser, elle pourrait même lui faire rapidement rétrécir les braies tel un jeune puceau. Oui, mais Baudouin n'est plus puceau depuis longtemps et avec les ans, il a appris la maîtrise de soi. Distance à tenir donc, avec ce joli fruit qui semble lui tendre les bras.

L'air de rien, il se concentre sur la conversation, se demandant comment vit une jeune femme comme elle.


--Emilla_kair_d_ancle


[Cuisine : contemplation et réflexion]


Emilla relève son nez de son bol de lait. A cet instant, dans cette chemise trop grande, du lait en moustache, elle a plus que jamais un visage d'innocence, même si le corps qui se cache sous la chemise commence à chanter une autre chanson. Posant ses coudes sur la table et son menton sur ses mains, elle regarde sans un bruit le grand cerbère. Le petit caméléon jauge et étudie cet homme qui visiblement ne laisse personne indifférent ici. Desiree semble éprouver colère voire haine envers lui. Marie le voit visiblement plus comme un père. Et la Rouge... La Rouge, elle ne lui avait jamais vu ce regard là pour un homme.

Cet homme l'intrigue et en mordillant une tartine pleine de confiture, elle l'observe discutant avec Rouquine, silencieuse mais attentive. Elle est ainsi Emilla, elle jauge et observe pour comprendre ceux qui entrent dans son univers.



See the RP information <<   <   1, 2, 3, ..., 100, 101, 102, ..., 153, 154, 155   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)