Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, ..., 103, 104, 105, ..., 153, 154, 155   >   >>

[RP] Maison close de la rose noire

Rouquine
[cuisines, puis chambre de Rouquine : le temps se gâte]

La réponse ne laisse aucun doute sur les craintes de la jouvencelle et Rouquine soupire, ne sachant pas trop quoi lui dire. Elle l'avait prévenue que si elle entrait ici...

Mais la vaillante gamine des rues se redresse, sourit. Et alors que notre petite catin s'apprête à l'enlacer, un Jules à la mine sombre entre, se penche sur.... elle ? Ben...ça...


Rouquine, un mot. En privé.

En pri...?

Elle tombe des nues, la petite rousse. Son regard incrédule croise celui d'Emilla. Que veut-il bien lui dire qui doive lui être caché ? La peur lui ceint le vente soudain. Il a l'air fermé. Déterminé. Il est plus beau que jamais mais la jeune catin est aveuglée par l'inquiétude et y prête peu d'attention. Elle se lève, et se force à sourire à Emilla.

Euh, Jules va m'aider à monter mes baggages, si tu veux bien, soeurette... je redescends vite... promis.

Elle l'embrasse sur le front et attrape ses jupons à pleines mains pour s'extirper de sous la table et sortir de la cuisine, Jules sur les talons. En silence ils montent, atteignent la chambre louée par la petite catin. Elle ferme la porte derrière lui, le regarde, inquiète. Ils n'ont croisé personne.
Elle espère contre toute logique que ce n'est rien de grave, qu'il a juste une confidence à lui faire sur Emilla, mais les précautions du soldat pour ne pas faire de brui, sa mine fermée, mettent ses sens en alerte.

"En privé", ici, ça veut souvent dire en cachette. Alors elle s'assied sur son lit, tapote l'etoffe à son coté et une fois qu'il est assis, chuchote.


c'est grave ?
_________________

Rouquine sévit au Boudoir des Sens.
--Jules.


[chambre de Rouquine : une annonce délicate.]

Jules ne l'était pas. Délicat. Il hocha la tête, oui, c'etait grave. Les yeux noirs plongés dans ses mirettes pervenche, il n'y alla pas par quatre chemins, mais prit bien soin de garder une voix basse, chuchotée.

La Rouge vient de m'ordonner de dépuceler Emilla. En faire une catin. Sinon elle la chassera.

Pause d'une fraction de seconde pour jauger sa réaction et trouver les mots suivants.

Tu dois m'aider. J'ai quinze jours.

Le pire restait à dire. Machoires serrées, il poursuivit.

Elle veut le secret. Mais j'peux pas la tromper c'te gamine. On risque gros si la rouge apprend que je te parle.

Accoudé à ses cuisses, il passa une main nerveuse dans ses cheveux, les tirant en arrière. Oui, cette situation était à s'arracher les cheveux. Va au bordiau, qu'y disaient. Des femmes, du vin et un toit, qu'y disaient....

Rouquine
[chambre de Rouquine, puis Cuisines : Panique et plan d'attaque.]

ordonner, dépuceler, chasser ! Les yeux bleus s'emplissent de panique un instant. C'est arrivé. Elle savait que ça arriverait, mais l'entendre est terrible néanmoins.

Tu dois m'aider. J'ai quinze jours.

Quinze ! ?

Grand Dieu du Ciel et de la terre, c'est trop peu ! Elle va devoir prendre Emilla avec elle sur les routes, et comment la nourirra-t-elle...Mais la voix de Jules la coupe en pleine crise de panique.

Elle veut le secret. Mais j'peux pas la tromper c'te gamine. On risque gros si la rouge apprend que je te parle.

Yeux aggrandis de surprise elle le regarde s'inquiéter, tête basse. Julot, mon Julot, t'y tiens tant qu'ca, à ma soeurette...? Alors devant le découragement du soldat, la brave petite catin se calme, et prend la barre. Une main posée dans son dos, elle chuchote à son oreille.

Bon...T'as raison, si tu lui mens elle craindra les hommes plus encore, après. Je vais lui parler. Lui expliquer et elle choisira. Toi, ou partir avec moi sur les routes. T'inquiète pas, Jules, tu as eu raison de venir me trouver. Merci. T'es un brave homme.

Dans un élan de reconnaissance, elle lui embrasse la joue.

J'oublierai pas. Sortons d'ici avant qu'on nous trouve.

Une derniere petite tape sur son épaule, et la catin s'est levée. Y a du boulot. Elle ouvre la porte en grand et dit d'une voix claire et normale.

Merci Jules, l'est bien lourd mon bardas, avec toute mes fanfreluches !Bon, j'vais au bain moi, je te recroise ce soir au salon ?

Les yeux lui disent merci, et puis le masque est mis. Brillant, souriant, avenant. Et la catin de redescendre aux cuisines.

Emilla, Geoffreoi est revenu ou non ? Tu viens prendre un bain ?
_________________

Rouquine sévit au Boudoir des Sens.
--La_dame_rouge


[Retour au bureau, désagréable surprise.]

Elle avait laissé Jules à ses réflexions, il avait compris sa besogne et s'acquitterait d'elle sans récalcitrance. C'est paisible qu'elle passe donc la porte de son bureau, imaginant déjà Baudouin pourfendre son malandrin. Des murmures lui parviennent, la maison s'est éparpillée. Ici les filles parlent en messe basses, là bas la porte a claqué. Désirée est quelque part en haut avec Thorvald et Marie quelque part dehors avec Geoffroi... Tout va pour le mieux. Ou pas.

La petite note trône sur son bureau et attire irrémédiablement son regard, elle file regarder le tout de plus pres et découvre une lettre, juste au dessous. La Rouge s'en saisit et lit le tout attentivement.





Voici cette lettre de la part d'une jeune femme qui souhaitait vous rencontrer, et sera là ce soir, à l'ouverture. Dans tous les cas, je vais en ville. Je serai là à l'ouverture comme il se doit.
Enzo




Bonjour dame Rouge,

Je suis Lymae de la Loire. Enfin, une partie de mon nom. Suivant les conseils de ma soeur, je viens chez vous parfaire mon éducation comme elle vous dirait, sur le domaine des plaisirs charnels.

Élevée d'une manière très stricte, ma connaissance en ce..... domaine m'est totalement inconnu. Alors si vous acceptez ce marché, 1,000 écus vous sera donné.

Lymae de la Loire.


QuuOOoooa? C'est un peu ce qui se passe dans sa tête. Car entre temps, en tripotant ses papiers machinalement pendant sa lecture étonnée, elle s'est rendue compte brutalement que la rente d'Elisabeth ne se pavanait plus négligemment sur le bureau. Souvenez-vous...

Geste brusque, les deux lettres claquent entre le bois et la main raidie de la Maquerelle. Sa première pensée vient à Enzo, qu'elle voit déja partir avec la rente loin du bordel.


Le faquin!

HA LE FAQUIN!!


Qu'on me l'attrappe! Qu'on me l'étriiiiiipe!


C'est dans un monologue hystérique qu'elle ébranle sa maisonnée, et personne de l'étage à la cour ne peux passer à coté.


Non mais qui, QUI lui a permis de sortir, et avec MON argent!?!

Comme un beau diable hors de sa boite, la maquerelle a surgit de son antre, tremblante comme une feuille, cette fois c'en est trop. Trop de ces libertés, trop de sa gentillesse, trop de sa patience. Standing ovation pour l'enfer du décor, il ne fait pas bon d'éveiller si brutalement la Rouge qui dort.

--Emilla_kair_d_ancle


[Cuisine : insouciance de l'innocence]

Emilla regarde la Rouquine suivre Jules à l'étage, intriguée. mais elle ne dit rien, comme à son habitude. Elle a une place ici et elle y tient. Elle n'est certe pas une des pensionnaires avec leurs jolies robes et leurs privilèges mais elle a su se faire un petit nid dans la maison et celle ci est devenu peu à peu la sienne, avec sa drôle de famille : la "mère" intraitable et aimante, le "père" prodigue qui venait de rentrer et tous les enfants, plus ou moins turbulents, allant et venant mais rentrant toujours au bercail au final.

Calmement, tandis que tous s'égaient dans la maison, elle range les vestiges du petit déjeuner et nettoie la vaisselle oubliée par certains. Mais déjà la Rouquine revient et c'est dans un sourire qu'elle répond à sa proposition.


Geoffroi ne rentrera pas avant quelques heures. Nous avons tout le temps pour notre toilette. Si les bains sont libres en haut, nous pourrions profiter d'un peu de calme?


--Jules.


[chambre de Rouquine, puis devant le Bureau : Montagnes Russes]

La main sur son dos caressait, la voix à son oreille rassurait. Il releva la tête. Le monde tournait à l'envers, une catin de dix-sept ans le rassurait, lui.Il se redressa, sourit à son baiser sur la joue.

J'oublierai pas. Sortons d'ici avant qu'on nous trouve.

La voila qui déclarait bien haut qu'il etait monté l'aider avec ses bagages. Elle était douée, la petite rousse. Le soldat se leva, calme et décidé. Elle allait parler à Emilla et puis on verrait bien. Il la suivit jusqu'aux cuisines, mais la laissa y entrer seule. Elle aurait besoin de parler à Emilla. Propre et sans corvée à faire avant la nuit, il s'aventura dans le salon, quand...

HA LE FAQUIN!!
Qu'on me l'attrappe! Qu'on me l'étriiiiiipe!


La voix venait du bureau. La Rouge...? La Rouge criait ? Abasourdi, il se demanda l'espace d'une fraction de seconde si elle parlait de lui. Les aurait-on entendus parler, lui et Rouquine ? Non, impossible, et puis jamais elle ne réagirait ainsi...une colere froide serait plus appropriée. La voila qui sortait, visiblement hors d'elle. Il serait vite fixé.

Non mais qui, QUI lui a permis de sortir, et avec MON argent!?!

Sortie, argent, non ce n'etait pas lui, et en quelques secondes malgré sa jambe raide, il fut à ses côtés, une main au creux de ses reins, le visage inquiet. Pour mettre une telle femme dans cet état, il fallait faire fort. Et même s'il la trouvait dure, il restait avant tout un soldat. Loyal.

Ma Dame, qui vous a volé ? Dites moi son nom, j'ai une jambe raide mais je peux encore fiche une raclée à un voleur...

Lui rendre service ne serait pas une mauvaise idée... Vu qu'il lui venait de lui désobéir. Mais elle lui interdirait peut-etre de sortir, à lui aussi. Et puis s'il savait cogner, il ne serait pas assez rapide. Et Baudouin et Geoffroi qui venaient de partir... Vive, maligne... il restait...

LEAH !

--Enzo.


[ Chambre: La raison de la Sagesse est la plus forte...]

Comme un simple retour des choses, s'ils étaient sur le point d'être l'un à l'autre, Lymae et Enzo pourtant gardérent la tête froide, et celle-ci bien vissée sur leurs épaules respectives. Les mots avaient réussit à franchir le barrage des émotions qui les intimaient de s'offrir sans raison. Et cette complicité, cette tendresse prit sur le pas sur cette passion dévorante, incontrôlable. Leurs regards se perdirent longuement comme pour s'annoncer un départ, une séparation. Il le fallait pour bien des raisons. La condition de Lymae ne lui permettait pas de se donner ainsi à un homme inconnu, en cet endroit et peut-être encore moins dans une maison close. La place d'Enzo n'était pas non plus en cette chambre. Et il risquait de le comprendre fort vite à son retour à la Rose Noire. Sans quitter leurs gestes de connivence, leurs émotions toujours aussi présentes à travers leurs désirs mutuels, ils se résignérent tous les deux. Enzo avait récupéré grâce à ses heures de sommeil, ses douleurs présentes mais largement superficielles et acceptables au niveau de la souffrance. L'alcool s'était dissipé, et les vapeurs n'avaient plus aucune emprise sur lui. Il pouvait donc reprendre la route vers le lieu où il résidait sans trop tarder et avant son ouverture. Lymae, toujours pras trés rassurée en ces rues, et prévoyant le retour seule en cette chambre, trouva préférable de ne point l'accompagner, surtout que sa demande auprés de rendez-vous avec la Dame Rouge, elle ne comptait pas y faire présence. Ils se quittérent sur le pas de la porte de la chambre, trés discrets, en chuchotis, loin des regards de curieux ou d'oreilles tout aussi indiscrétes. Elle l'avait recouvert d'une veste pour cacher l'état de sa chemise ensanglantée qu'il rangea dans son pantalon pour mieux la masquer encore. Ils se dirent au revoir sans vouloir songer à un adieu.

C'est ainsi qu'il dévala doucement les escaliers de ce lieu. Il ne croisa personne. Une aubaine. Il s'arréta net sur le pas de porte de l'Auberge comme pour observer dans la rue puis portant une main dans une des poches de la veste donnée, il sentit sous ses doigts une étoffe de velours comme une bourse bien remplie. Les bruit des écus, et leurs formes particuliéres lui vinrent à son esprit. Enzo tourna sa tête vers le haut de l'immeuble, se montra, vint se placer en bas de la fenêtre où se tenait la chambre en question. Lymae était là, à le regarder partir. Il lui fit un sourire et dans ses iris noires, lui laissa comprendre toute la reconnaissance qu'il avait pour elle, et qu'elle serait ad vitam dans sa mémoire et son coeur. Sa main bien posée sur la bourse pour ne pas laisser le bruit des écus retentir, il s'éloigna, à contre-coeur, laissant son dos à la vue de la jeune femme. Petit à petit, il disparu au loin dans la rue.

Ses pas furent lents pour son retour à la Rose Noire. L'agression du marché ne semblait plus l'épouvanter autant. Il ne prêtait même pas attention à rester vigilant. Seul la sensation de venir perdre quelque chose d'important le vidait de toute volonté, de force. Il se devait de reprendre du poil de la bête. On ne choisit pas toujours ce qu'on peut vivre, ressentir. Cela ne se présente pas seulement quand on en a envie ou besoin. Et cela ne se réalise pas forcément comme, quand et où on le voudrait. Faudrait s'y faire. La vie semble ainsi mais Enzo déteste quand il est fataliste, résigné, convaincu. Long soupir. Quelle journée mais quelle journée...

Il ne voulait plus qu'une seule chose maintenant, rejoindre ses pénates, et avoir la paix. De la tranquillité. Pas le moment vraiment de le sortir de sa léthargie actuelle. Juste pouvoir garder avant l'ouverture de la Rose Noire, ces souvenirs avec lui-même.


[ Retour à la Rose Noire ]


La fameuse grande porte. La revoilà. Souvenir de Lymae, de leur premiére rencontre, premiers mots échangés. Sourit malgré lui. Tellement rare quand il en a la spontanéité de sourire. La tête ailleurs, dans les nuages, il léva son bras pour venir frapper avec vigueur au bois solide. Trois coups, trop classique, c'est ce que tout le monde faisait à chaque fois. Deux coups suffiraient. Bien percutants, marqués. Ce qu'il fit. Il jeta un bref regard dans la rue aux alentours. Il ne savait pas à qui il s'attendait pour venir lui ouvrir. Geoffroi sans doute. Enzo s'arrangea comme il faut, s'examina de prés pour ne rien laisser paraitre de ce qui s'était passé. Pas un brin de chemise qui dépasse. Pas la moindre goutte de sang à la vue. Avoir l'air normal, dégagé, détaché comme si tout allait bien. Avait juste oublié son haleine encore imbibée par le cognac. Détail de taille oublié. Evitera juste de parler de trop prés ou tournera la tête pour lâcher les mots sur le côté.

L'aprés-midi semblait avoir encore quelques heures devant elle avant le soir. Juste ce qu'il fallait pour être sur pied et se détendre. Il révassait déjà à un bon sommeil encore, un bain et se préparer.


--Leah


[Couloir, puis cris, et bureau de la Rouge]

Négligemment, elle n'était pas monté rejoindre sa chambre. Elle s'était laissée glisser sur un fauteuil, les chevilles croisées loin devant elle, la tête légèrement penchée sur le côté. Sa main droite jouait audacieusement avec le stylet qu'elle gardait en temps normal caché au creux de sa manche. Si longtemps qu'elle n'en avait pas fait usage, exception faite de ses entraînements. Si longtemps qu'aucun contrat n'avait été froissé entre ses doigts graciles, puis brûlé, puisqu'il ne fallait jamais conserver aucune preuve. Sa mémoire en était emplie, mais de matériel, il ne subsistait rien...

Le cri la fit tressauter. Elle s'entailla légèrement l'index sur la lame, grimaçant sous l'effet de la douleur. Maudire celle qui l'avait ainsi dérangé? Elle n'y pensa même pas: un cri de ce genre n'était pas de ceux contre lesquels elle pouvait tempêter. C'était un cri d'alerte.

En quelques secondes à peine, ses foulées amples couvrant rapidement la distance, elle se retrouva au bureau, face à Jules dont la voix avait crié son nom, et à la Maquerelle, dont les cris résonnaient encore contre les murs du bordel. Elle tremble, tant la colère l'inonde. Grâce à Dieu, grâce au Diable, ce n'est pas dans sa main qu'est le stylet: sinon, sans doute les tentures auraient-elles souffert de cet accès de colère. Colère justifiée? Sans aucun doute. Mais contre qui? C'est ce qu'il reste à Léah à apprendre...


―Son nom, ma Dame, et il ne passera pas la nuit.

Vaniteuse? Non. Ambitieuse, pleine d'une haine qui ne vient même pas d'elle, mais qu'elle lit dans les yeux de celle pour qui elle est ici. A cet égard, la Louve est comme Jules. Loyale, parce qu'elle l'a choisi.

Trois coups sont alors frappés à la porte. La Louve jette un regard à Jules. A qui d'aller ouvrir? Il l'a appelée, elle est ici, pas derrière la porte. Alors quoi, on échange pour cette fois-ci, soldat?


--Jules.


[Dans le salon devant le bureau de la rouge, puis porte, puis retour au point initial. Mais si, c'est facile.]

[Avec la Rouge et Léah]

Léah arriva sans tarder, fit à la Rouge la même déclaration que lui à peu près, et Jules hocha la tête gravement pour appuyer sa collègue. Oui, il était à vendre ici, mais on ne se refait pas si vite, et il se sentait souvent plus proche de Geoffroi et de Léah que des catins ou d'Enzo. et Tadzio...

Deux coups à la porte, un regard de Léah. A contre coeur il hocha lentement la tête. Il fallait agir vite, elle était rapide, lui ne l'était plus. Se promettant de revenir aussitot l'importun qui cognait à cette heure refoulé, il boita jusqu'à la porte et l'ouvrit.


[La porte.]

Ah, ce n'etait qu'Enz... Mais que faisait-il dehors ? Les paroles de la Rouge lui revinrent aux oreilles, en flash rapide.

Hé, c'est Marie qui sort aujourd'hui. Juste Marie.
HA LE FAQUIN!! QUI lui a permis de sortir!?!


Sans prendre le temps de se demander si un voleur reviendrait sur les lieux du crime, il attrapa le jeune homme à deux mains par les pans de sa chemise et l'attira à l'intérieur. Il était sorti sans permission, et la rouge criait, ça lui suffisait, au soldat.

[Retour à la Rouge et Léah]

Plaçant une main ferme à son col et l'autre à l'arrière de ses braies, il le traîna sans ménagement, façon pantin, dans le salon à la porte de la Rouge. Même en boitant, la chose fut assez aisée, vu la différence de carrure des deux hommes
.

C'est lui que vous cherchez, ma Dame ?

Et de le lâcher enfin. De toutes façons il ne pourrait pas aller loin, encadré qu'il etait par un soldat barraqué et une jeune femme aux gestes si vifs qu'ils donnaient le tournis.

Rouquine
[Cuisines : bloquées ?]

Si les bains sont libres en haut, nous pourrions profiter d'un peu de calme?

"Du calme, oui, tu vas en avoir besoin", songe la catin en se retenant de prendre Emilla dans ses bras. "Avec ce qui va te tomber sur la tronche comme nouvelle...." Attendre l'aube lui semble impossible, jamais elle ne pourra jouer les filles enjouées toute la nuit avec ça sur le coeur. Mais alors qu'elle hoche la tête avec un sourire crispé, des cris parviennent du salon.


Qu'on me l'attrappe! Qu'on me l'étriiiiiipe!


Cette premiere journée n'est décidément n'est pas de tout repos. Elle échange un regard étonné avec Emilla. Figée.

LEAH !

Cette fois c'est la voix de Jules. Les sourcils montent encore plus haut sur son front, et de longues secondes s'egrennent. Enfin elle retrouve ses jambes, et s'approche avec précaution de la porte entre la cuisine et le salon. L'entrebaille. La dame est devant la porte du bureau, blême de colère, Jules à ses côtés, Léah également... Quoi qui frappe la dame rouge, elle est entourée. Occupée. Profiter de cet instant pour parler seule à Emilla... Mais comment ? Sortir de la cuisine, c'est se mêler à eux, s'enquerrir du trouble. Et rester c'est être trop proches de la maquerelle pour parler de ce qui occupe l'esprit de la Rouquine.

La Dame semble en colère... chuchote-t-elle à Emilla. Elle referme la porte avec précaution, s'y adosse. J'aimerais te parler en privé mais... On ne peut pas le faire ici, et on ne peut pas sortir sans se faire happer dans....D'un geste du pouce pardessus son épaule elle indique le salon. Ca.

Soupir. Elle va devoir attendre l'aube, et quelle horrible nuit elle va passer... Deux coups secs lui font dresser l'oreille et elle se retourne pour réentrouvrir la porte. Ses yeux s'écarquillent pour ce qui semble être la énième fois de la journée. Jules est en train de trainer Enzo devant la Dame Rouge, par la peau des.. !? Elle se retourne vers Emilla, retenant avec peine un sourire amusé.

Euh, regarde...chuchote- t-elle en s'écartant pour la laisser voir. Bon, ma chérie... c'est l'occasion. Tu veux bien monter avec moi ? Ca n'a pas l'air trop... grave, et on va pas ajouter à l'agitation....Bon, on passe, et on fait comme si on voulait pas se mêler de ce qui nous regarde pas... d'accord ?

Mon Dieu, Sainte Illinda, Sainte Boulasse, faites que la curiosité d'Emilla sur ce que j'ai à lui dire dépasse celle de savoir ce qui arrive à Enzo... Sinon je vais crever d'anxieté toute la nuit, moi ! prie-t-elle en silence.
_________________

Rouquine sévit au Boudoir des Sens.
--Desiree



[Chambre de Désirée]


Oh ! Que c’est bon ! Qu’il s’exécute ! Qu’il soit bien sur ! Qu’il sache ! Qu’il goûte ! Encore !
Le tango des souffles court parcourt la soie du lit, tant et tant, les corps plient et courbent, s’arquent pour mieux se retrouver. Elle ne ferme pas les yeux non, pour rien au monde elle ne le ferait. Il faut qu’il voie. Qu’il regarde tout ce qu’il veut. Elle l’aime. S’aiment-ils ? Oui, oui, surement, sinon pourquoi serait-il à danser sur elle au lieu d’être reparti avec son bien ?
Ne pas penser, Désirée !
Combien de catins a-t-il possédées ainsi ?
Ne pas penser, Désirée !
Combien de fois viendra-t-il encore avant de se lasser ?
Ne pas penser, Désirée !
L’abandonnera-t-il maintenant qu’elle peut souffrir par lui ?
Ne pas penser !

Est-ce de la confiance ou de la bêtise ? Lentement elle referme le flot de ses doutes, et les envoie au diable. Le plaisir, c’est le plaisir qui prend le dessus. C’est les pleins et déliés qu’ils écrivent au rythme des soupirs essoufflés. C’est ce gigantesque corps qui semble douter un instant et qu’elle attire, qu’elle attise, parce qu’elle se consume.

Elle voudrait, elle voudrait qu’il ne puisse pas lire dans ses yeux comme il le fait, qu’il n’ait pas vu le doute s’infiltrer, comme un nuage voilant un brillant soleil d’été, elle voudrait qu’il ne voie pas non plus enfler et déferler la vague brulante qui serre son ventre. Qu’il ne se rende pas compte que les arcs se creusent moins. Il ne voie pas qu’elle s’alanguit, sous lui, crucifiée de plaisir.

Parce que s’il voit, il s’arrêtera, il partira, il la laissera déjà alors que l’après midi ne se transforme pas encore en soir. Les bras se referment. Il n’est pas question de le laisser partir.
Même si là bas, loin, en bas, des cris ébranlent les murs. Elle reconnait la voix. Elle entend certains mots. Faquin, argent ? Qu’importe ! Si la Rouge lui pose des questions, elle fait des heures supplémentaires avec un client si particulier qu’on lui ouvre à des heures spéciales.

Et en attendant le courroux de la Dame, elle se cambre et s’arque encore, elle se donne au corps qui la domine. Elle l’aime.

__________
--Emilla_kair_d_ancle


[De la cuisine à l'étage : fuite d'une biche affolée]


Emilla s'apprête à suivre la Rouquine quand elle la voit refermer la porte précipitamment aux cris qui fusent dans le salon. L'adolescente se fige et tend l'oreille, entrant sa tête entre les épaules aux phrases qui fusent. Emilla n'aime pas les cris et la violence et voir Jules ramener brusquement Enzo la fait blémir. Elle se mord la lèvre pour le cacher et n'attend pas de répondre à la Rouquine. Elle se faufile, petit caméléon, regard baissé pour ne pas attirer l'attention, ses jambes fuselées tricotent et disparaissent dans l'escalier priant que la Rouquine la suive, fuyant le conflit au plus vite.

Arrivée à l'étage, elle s'adosse au mur et ferme les yeux. Son coeur bat à un rythme infernal, la peur nouant son ventre comme à chaque fois que la violence envahit son univers. A la Rose elle est devenue à la fois plus forte et plus fragile. Si elle se sent en sécurité, elle reste terrorisée par les épisodes brutaux et voir Jules ainsi lui a fait peur, lui qui est touujours bourru mais doux avec elle. Emilla se force à respirer plus lentement, et les yeux clos elle attend d'entendre la Rouquine la rejoindre pour ouvrir les yeux, toute penaude de son comportement.



Rouquine
[cuisines / salon/ couloir]

Emilla jette un oeil par l'entrebaillement de la porte, mais au lieu de sourire à la scène... elle disparait, laissant Rouquine interdite. Eh m... !

Vite, elle suit, hoche la tête, gênée, à personne en particulier, et contourne à pas de loup le groupe en plein crise, genre style "j'ai rien vu ça me regarde pas", elle qui la première aurait accouru, ne serait-ce que par cusriosité, si les circonstances avaient été autres.

Les escaliers sont gravis quatre à quatre, et un soupir exhalé en découvrant Emilla adossée au mur, yeux clos... puis ouverts sur elle.

Penauds. Rouquine se force à lui sourire, doucement.


Bouge pas, chuchote-t-elle d'une voix douce. J'arrive.

En hâte elle trouve une soubrette qui fait les chambes, lui mande un bain, vite. Puis retourne auprès d'Emilla. Elle porte une main lente, très lente, pour lui caresser la joue, comme ce premier après midi à l'auberge, il y a ce qu'il lui semble maintenant des siècles, et puis l'enlace, une main caressant son dos, lui murmurant à l'oreille.

Excuse moi, j'ai pas pensé. Le bain sera bientôt prêt. Tu as eu peur, c'est ça ? Parle moi.
_________________

Rouquine sévit au Boudoir des Sens.
--Emilla_kair_d_ancle


[couloir menant aux bains : presque même pas peur!]


Emilla se mordille la lèvre, baissant les yeux, coupable de réagir si bêtement.

Je... c'est stupide, je le sais bien, mais je ne supporte pas la violence. Ca fait remonter trop de souvenirs terribles que je veux effacer à vivre ici. Et voir Jules rudoyer Enzo, ça m'a glacé le sang... J'ai peut être tort de lui faire à ce point confiance. Après tout, c'est un homme comme les autres.

Bon là une petite voix dans la tête d'Emilla se fait narquoise, à une telle subtilité : "bien évidemment qu'il n'est pas comme les autres, le Jules! Il veille sur toi et te fait sentir jolie et heureuse. Tu te sens en sécurité quand il est là et des papillons dans le ventre". Une autre voix s'élève alors dans sa tête : "Tu parles, t'en as une trouille bleue quand vous êtes seuls et tu sais même pas pourquoi pauvre courge va! C'est un mec, et les mecs sont tous les mêmes. Protèges toi ou tu vas dérouiller!"

Emilla agite sa tête doucement pour faire taire son tintamarre intérieur. Elle voudrait juste ne pas avoir vu cette facette de Jules. Est il seulement capable de se contrôler ou finira t'il par la frapper parce qu'elle n'apprend pas bien son écriture ou toute autre raison? Il faut qu'elle se calme, tout ceci n'a aucun sens : elle est en sécurité désormais à la Rose.

Rouquine
[couloir, puis 2 bains. Un brin de diplomatie, une touche de manipulation...]

Je... c'est stupide, je le sais bien, mais je ne supporte pas la violence. Ca fait remonter trop de souvenirs terribles que je veux effacer à vivre ici.

Rouquine prend un inspiration pour se forcer à rester patiente. Elle n'a pas eu la chance d'echapper au viol en plus des coups, elle, lui souffle une petite voix. Respire, Rouquine, tu as ramassé Emilla, maintenant tu vas la sortir de là sans la bousculer.

Et voir Jules rudoyer Enzo, ça m'a glacé le sang... J'ai peut être tort de lui faire à ce point confiance. Après tout, c'est un homme comme les autres.

Un sourire en coin, caché dans le rideau de cheveux de celle qu'elle étreint. Oui, on verra ça.

Allons, viens, allons au bain.

[Deux Bains, à l'étage]

Elle se déshabille, prenant soin de ne pas regarder Emilla et de prendre un ton détaché en parlant. Le bustier saute, la chemise...

La violence fait partie de notre monde, tu sais... L'important c'est qu'ici elle sera jamais aussi grave que dans la rue. Alors faut rester ici.

Elle s'assied sur le bord du bain, enlève ses bas, parle sans détacher ses yeux de sa tâche. Il FAUT qu'Emilla ait confiance en Jules. Sinon c'est la rue... La vérité c'est qu'il ne faut faire totalement confiance à personne, elle le sait surtout depuis son incident avec le Vicomte. Mais si elle dit ça à Emilla...

Pour Jules... Tu trouves pas que t'es un peu ingrate, là ? Ne m'as tu pas dit qu'il te protège, ici, qu'il t'aide avec ta lecture ?

Elle laisse à Emilla le temps d'absorber ses dires, le regard soigneusement baissé. C'est un peu cruel, mais la gamine serait bien plus bousculée dans la rue. La Rouquine entre dans le bain chaud, et attend qu'Emilla l'y ait rejointe. Une fois face à elle dans le baquet, elle plante ses yeux bleus dans les emeraudes qui lui font face.

Souviens toi ce que j'ai dit. Pour te protéger des hommes, il n'y a pas mieux qu'un autre homme, Emilla. Pourquoi le voir bousculer Enzo te fait si peur... il ne fait que protéger la Dame Rouge, visiblement !

Violence... ce n'en etait pas, aux yeux de la rouquine. Mais l'heure n'etait pas au vocabulaire. L'important etait de lui montrer que le but etait de protéger. De protéger une femme. Elle sourit, et assène ce qu'elle espère être le coup de grâce.

N'aurais tu pas aimé qu'il te protège de celui qui t'as passée à tabac, Emilla ? Quitte à le rudoyer ?
_________________

Rouquine sévit au Boudoir des Sens.
See the RP information <<   <   1, 2, 3, ..., 103, 104, 105, ..., 153, 154, 155   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)