Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, ..., 105, 106, 107, ..., 153, 154, 155   >   >>

[RP] Maison close de la rose noire

--Emilla_kair_d_ancle


[Les deux bains : contrition et amitié]

Sortant sans un mot du bain, Emilla regarde le dos de la Rouquine et soupire. Elle se rend compte que les filles ici n'ont certainement pas eu la chance que la Rouge lui offre et qu'elle pourrait tomber bien plus mal que Jules. Mais voilà, elle a peur de s'attacher à lui et de souffrir autrement. Mais ça elle ne se sent pas la force d'en parler.

Alors sans un mot, elle sort de l'eau, s'enroule dans une serviette et vient enlacer la Rouquine dans son dos, murmurant doucement.


Merci... Merci de veiller à ce point sur moi. Si j'avais une soeur, elle ne serait pas meilleure que toi. Je suis idiote d'avoir si peur, j'ai de la chance. Mais j'ai peur de m'attacher à lui...

Puis j'ai peur de devoir m'occuper d'homme comme le goupil qui t'a attaquée. J'étais à l'abri derrière mon comptoir.



Rouquine
[Les deux bains : un petit merci et ça repart.]

Deux bras minces l'entourent, et la Rouquine commence à fondre. L'est attachante, cette fille, y a pas à dire..

Merci... Merci de veiller à ce point sur moi. Si j'avais une soeur, elle ne serait pas meilleure que toi. Je suis idiote d'avoir si peur, j'ai de la chance. Mais j'ai peur de m'attacher à lui....

Fondue. Ca n'aura pas pris longtemps. La Rouquine sourit, se retourne et enlace l'auburn qu'elle a fait passer pour sa soeur sur un coup de tête. Ou un coup de coeur. Elle a peur de s'attacher. Cette peur rouquine la connait bien. Sourire en coin.

Alors tu serais attachée à un homme qui te porte une grande affection, pas à un coquin ou un faquin. Au moins il ne te ment pas, ma jolie. Il aurait pu te séduire, te faire miroiter des choses. La chute n'en aurait eté que plus rude. Tu ne rêveras pas de noces comme la pauvre Marie...

Puis j'ai peur de devoir m'occuper d'homme comme le goupil qui t'a attaquée. J'étais à l'abri derrière mon comptoir.

La catin redevenue mère poule embrasse la tempe de la jeune fille. Se détache d'elle pour mieux planter son regard bleu dans le sien.

Avec Léah, Geoffroi, Jules et maintenant le vieux cerbère de retour, tu ne risques rien. Tu hurles, ils accourent. Les coups, c'est fini, Emilla.

Elle la lâche et commence à se rhabiller.

Et puis tu auras de jolies robes, à manger tous les jours à ta faim, ta peau restera blanche et fine et pas frippée comme un pruneau comme les paysannes...

Elle babille, elle babille, et à l'entendre on croirait que la vie de catin est la meilleure vie au monde.....
_________________

Rouquine sévit au Boudoir des Sens.
Thorvald_
Non, elle n'est plus catin en cet instant où les corps chavirent, où, légère, elle vient dompter le monstre. Le lit craque. L'homme gémit. Ou bien est-ce l'inverse... Et Désirée laisse son corps la conduire, trouver les résonances, les points lumineux. En eux.

Les grosses mains sont guidées, puis prennent leur envol sur des hanches dont la douceur les perce. Les doigts se serrent, l'accompagnent sur quatre temps forts, puis courent sur le coccyx, remontent la colonne en sueur, lento ma non troppo, s'accrochent à ses épaules fines pour les derniers accords. Les bassins se heurtent. Les souffles sont à l'unisson, les voix se crient des silences féroces. Les yeux se voilent ou s'admirent, selon que le plaisir est insupportable ou harmonieux ... jusqu'au dernier temps qui lentement s'égraine. Jusqu'aux dernières graines.
Vaines.

Sans le savoir, il tient contre lui un ventre déjà prometteur. Sera-t-il encore là quand ...

Est-il là, d'ailleurs ?
Là sans y être, épuisé, essoufflé, vaincu. Seul son corps reçoit contre lui le corps brûlant de Désirée. Son esprit vogue encore dans les souvenirs de leur transe. Un bras, énorme, s'échoue sur les draps frais. Les jambes s'allongent enfin. Seule une main flirte encore sur les reins.

_________________
X
--Desiree



[Chambre de Désirée]


Elle ne bouge pas. Chaque souffle partagé est une grâce. Elle reste allongée sur lui, alanguie. Elle sourit. L’oreille apposée sur le torse savoure l’élan des palpitations qu’elle y entend. Elle laisse le temps s’écouler. Elle savoure les moments volés. Quand la sueur sur eux commence à sécher, elle roule sur le coté.
La tête se niche au creux d’une épaule, le corps se love dans le bras qui l’enlace. Une jambe reste égarée sur celles du géant. Une main se pose sur le torse musculeux. Elle s’en est remise à lui, depuis longtemps déjà. La prudence n’est plus de mise.

Elle relève un instant la tête. Observe le visage masculin, le gigantesque corps. Elle aime sa nudité. Elle rougit lorsque le regard glisse vers le bas de son ventre et cache sa gêne sous les mèches blondes, se nichant à nouveau contre lui. La nuit est encore loin. Peut être saura-t-il encore l’honorer de la sorte avant qu’ils ne doivent se séparer. Ses joues la cuisent. Elle sait qu’elle ne devrait pas avoir de telles pensées, jamais. Elle est en danger.

Elle laisse le silence s’égrainer. Les yeux se fermer. Qu’importe le danger. Au creux de lui elle ne risque rien n’est-ce pas ? Il ne la fera jamais souffrir et il saura la sauver. Gentille Désirée, rêvant, à demie éveillée…
Le danger…

Son instinct de survie doit être pourtant le plus alerte. Car la question est posée avant même que son esprit n’ait fini de la formuler.


Comment la Succube traite-t-elle ses filles lorsqu’elles sont grosses ?

Le danger… Il revêt bien des formes. Les yeux gris sont relevés, ils guettent les réactions du visage alangui. Et maintenant que la question est formulée, la tension du corps blond est palpable. Danger. Et réel intérêt.
__________
--Enzo.


[ Devant le bureau, Et maintenant... ]

Enzo regarda ce doigt pointé sur lui, ce regard déterminé à son encontre. Comment cela fut-ce possible qu'il se retrouva dans une telle position? Il n'avait pas certes opté pour calmer les esprits même s'il pensait vraiment au fond de lui, avoir été des plus courtois quoiqu'un peu trop confiant. Et son brin de dérision n'avait pas porté ses fruits. Il fit une simple moue. Les observa les uns et les autres. Qu'est-ce qui était le plus pathétique dans tout ça. Que la colére puisse laisser s'emporter, accuser à tord et être persuadée d'avoir raison de la part de La Dame Rouge ou bien tout simplement de voir que ses collégues tentaient de sauver leurs fesses juste pour ne pas perdre leurs places, et ne se méler de rien en allant même jusqu'à penser qu'Enzo puisse être un voleur ? Mouais...Et puis, de quel vol et de quel argent, elle lui parlait ?

Un nouveau délire? Qu'est-ce que tu insinue là petite raclure? Non seulement tu désobéit mais en plus tu m'insultes?

Comment cela je vous insulte ? Et vous, de me traiter de voleur, de petite raclure sans savoir, ce n'est pas une insulte ça ? J'ai de quoi m'interroger non ? J'arrive, on me saute dessus, me traite de voleur, et je dois fermer ma bouche ? Mettez-vous à ma place deux secondes quand même...

Il recula un peu devant le geste nerveux de la Maquerelle:

Non, "on y va" pas, mais pour qui te prend tu? Je t'ai posé une question, tu ferai mieux de répondre, où est mon argent?

Enzo les regarda tour à tour, complétement perdu. Mais quel argent ? Il en avait laissé de côté sa détermination tellement que tout cela lui semblait irréaliste. Radoucit, plus calme, il commença enfin à entamer une conversation plus posée:

Attendez, vous me parlez de quoi ? De quel argent ? Vous faites allusion à quoi exactement ? Peut-être pourriez-vous être plus précise.

Il la voyait bien qu'elle tentait de l'intimider, bras croisés, droite comme un I, calme. Elle semblait avoir reprit son esprit. Et ce menton qu'elle montrait en avant, revelé pour bien marquer son mépris. Tout ce qu'il déteste, qu'on le prenne de haut. Fatigué, épuisé, il tenta tant bien que mal de reprendre depuis le début toute cette histoire:

Des jeunes comme toi je n'ai qu'à me baisser pour les ramasser, si tu crois que tu es indispensable. Tu as pris la confiance, ma confiance, tu m'as volé et en plus tu fanfaronne? Tu crois que tu peux te permettre de sortir en me laissant une vulgaire note, tu penses que le choix t'appartient?

De mieux en mieux. Jamais, il ne s'était senti indispensable. Il était dans cette maison comme un simple homme de compagnie, rien de plus et rien de moins. Il n'avait jamais fait parler de lui, ni fait d'histoire et c'était fait discret comme jamais. Des jeunes comme lui, oui. Et voilà, la jeunesse payait pour son soi-disant manque de respect, d'écart de conduite. Voué encore pour des années à cette étiquette de jeunes vaurien, branleur à qui on ne pouvait faire confiance. Cela devait-il l'étonner ? Pas vraiment...Elle veut le remplacer et bien soit, qu'elle le fasse. Mais il ne partirait pas sans avoir prouvé son innocense et que la Maquerelle à son tour ne lui présenta des excuses pour son accusation à la va vite:

D'accord, soit je n'aurai pas dû sortir, quitter la maison close sans avoir eu une autorisation de votre part. Je n'aurai pas dû vous laisser un simple mot sans avoir votre réponse et j'aurai dû vous remettre en main propre la lettre de la jeune femme. Je ne me crois pas indispensable, loin de là. Ce qui m'est passé par la tête, c'est simple. Cette jeune femme Lymae qui vous avait fait parvenir cette lettre devait revenir en soirée pour vous voir, à l'ouverture. Elle semblait apeurée, pas rassurée dans ses rues toute seule. Je n'ai pas réfléchis. J'ai juste pensé à sa sécurité, et à l'aider pour pouvoir être présente pour votre rendez-vous à toutes les deux, dans la soirée. Je n'ai jamais trompé, ni abusé de votre confiance et à personne en ce lieu. Je ne fanfaronne pas, je suis outré que vous puissiez penser que j'ai commis un tel acte tout comme vous être outrée de ce que cela ai pu se produire...

Et c'était vrai. C'est ce qui l'avait tant bouleversé. De la sentir si fragile, si vulnérable dans cette rue, devant cette porte. Pour cela, qu'il n'avait pas songé une seconde que sa conduite serait prise pour une fuite, une demande de liberté, ni une façon de contourner les régles. Et la voici qui riait. Se moquait. Se rassurait. Montrait bien son dégoût. Cela l'agaça un peu. Son air supérieur alors que la maquerelle a tord et tout faux sur toute la ligne. Certes, sur le vol de l'argent. Pas sur le reste. D'accord, elle montrait les canines. Enzo se passa les mains sur le visage. Il ne s'en sortirait jamais s'il continuait dans cette voie-là:

Leah, va me chercher Geoffroi immédiatement au marché, dis lui de se ramener fissa. Jules, tu ne me laisse pas sortir cet insolent tant que je n'aurai pas obtenu excuses et aveux.

Il secoua la tête. Mais cela en devenait de plus en plus absurde. Il avait demandé à avoir des explications en tête en tête avec la Dame Rouge dans son bureau. Il n'avait pas eu un comportement agressif ou menaçant vis à vis d'elle et pourtant...Elle montait de toutes piéces cette mise en scéne comme si cela était le scandale de l'année, l'affaire du siécle. Cela prenait vraiment des proportions incroyables. Et maintenant, fallait rajouter Geoffroi:

Mais bon sang, si je vous avais volé quoique ce soit, vous pensez vraiment que je serai revenu ? Pis arrétez de vous comporter comme si j'étais dangereux, violent...Ai-je eu le moindre mouvement provocateur ou déplacé qui aurait pu le laisser envisager ? A part me défendre, et qu'on me laisse m'exprimer ? C'est moi qui vous ai demandé de pouvoir m'expliquer. Au lieu de cela, vous n'en démordez pas que je sois coupable. Avez-vous au moins songé que je puisse être innocent ? Non même pas...

Pendant qu'il prétait attention aux propos de la Dame Rouge, il garda du coin de l'oeil Jules et Leah. Bien joué. Impossible d'entrer dans le bureau. Pourtant, cela servait bien à cela ce lieu. Le conflit serait donc réglé en famille devant tout le monde, aux oreilles de chacun et chacune. Oui, Enzo était de plus en plus persuadé qu'il serait là uniquement pour servir d'exemple. Cela ne pouvait être autrement. Regard derriére lui où le soldat avait prit position surement pour le maitriser au cas où il intenterait d'avoir un geste vis à vis de leur patronne. Il laisse venir, faire. Lui, il n'a jamais été aussi décontracté par le fait de son innocense, même si cela ne serait pas suffisant pour le prouver à cette minute:

Reste tranquille. M'oblige pas à recommencer, Jules s'avança dans son dos, lui grogna dans l'oreille .

Enzo fit pivoter sa tête sur le côté à l'encontre du soldat, ses iris noires le détailla. Il laissa paraitre un sourire ironique sur ses lévres. Il secoua doucement la tête:

Franchement vous êtes pathétiques, vous n'avez honte de rien, vous ne doutez de rien. Comment peux-tu Jules imaginer une seconde que je m'en prendrai à la Dame Rouge...Ou à l'un et ou à l'une d'entre vous en cette maison close? Vous allez faire comment quand vous allez vous rendre compte que vous avez eu tord, que vous m'avez accusé et secoué pour rien? Je ne suis pas un voleur, je n'ai jamais rien volé de toute ma vie. Ma vie ne dépend pas des écus comme la plupart de ceux et celles qui sont en ce lieu. Pitoyables, préparez-vous à me faire des excuses en retour...

Ses iris noires depuis le début avaient remarqués les doigts de Leah resserrés au creux de sa main. Pas bien difficile de comprendre. Elle le ferait oui. Sans êsitation. Il en était certain. La jeune femme ne semblait pas apprécier que la Maquerelle lui ordonna d'aller chercher Geoffroi au marché. Il ne la quitta pas des yeux. Plongea dans ses iris, puis lui dit:

Il ne se passera rien Leah, tu peux partir rassurée. Ce n'est pas mon genre de me battre à tout va pour un oui et pour un non...Je n'ai rien à me reprocher...

Non, il ne l'était pas. Et encore moins de se prendre une nouvelles raclée. Aucun d'entre eux n'avait fait un commentaire sur sa tenue. Sur sa chemise ensanglantée. Sur les traces sur son corps. La douleur refaisait son apparition. Légére. Sinueuse. Discrétement, il plaça une main dans son bas du dos, au niveau des reins. Il se les frictionna un peu. S'étira longuement en grimaçant. Fit pivoter sa tête, son cou d'un côté puis de l'autre, se caressa la nuque longuement puis reporta son attention sur La Dame Rouge:

Je vous présente mes excuses pour avoir quitté la maison close sans vous en informer. Par contre, pour les aveux pour le vol, je ne peux pas car je n'ai rien fais...Ce n'est pas moi, je suis innocent...

--La_dame_rouge


[Bureau]

Elle fait signe a Jules de la suivre avec le jeune homme dans le bureau, d'une poigne imaginaire intime de refermer la porte derrière eux. Peu intimiste la petite reunion, mais le credo du péché originel a semé la confusion dans son esprit.

Elle ne le croit pas innocent pour autant, mais compte avoir plus de détail quant à sa venue dans la pièce quelques heures plus tot. Elle lui désigne du menton le fauteuil en face, prend elle même une assise rigide , un face à face.


Tais toi donc un peu, tu parles trop. Va à l'essentiel. Ces gens pitoyable comme tu dis, t'offrent le pain que tu ne mérite pas soit dit au passage. Tu es venu dans le bureau pour me laisser ce mot, oui ou non?


Tapant de l'index sur le bois de la table, elle fronce des sourcils en quête de vérité.


Là, ici, il y avait un pli. La rente d'une loueuse, apportée ce matin même et déposée, ici.

Tu étais seul , non? Qui t'a vu? Tu es entré ici comme si c'était ta chambre, et lorsque tu es reparti il n'y avait plus d'argent. Alors, que s'est-il passé?


Sortir sans autorisation, rentrer sans autorisation, ne pas avoir de témoin. Trois erreurs malheureuses, qui font du brun le coupable idéal.

--Enzo.


[ Dans le bureau, face à face]

Enfin, La Dame Rouge se décida à les faire revenir dans le bureau. Jules y fut invité aussi. La confiance n'était pas du tout acquise. Le doute. L'ultime doute. Il avait le sentiment que plus il cherchait à prouver et démontrer son innocense, plus cela le rendait encore plus coupable à leurs yeux. Enzo n'avait plus du tout envie de se justifier. La fatigue refaisait surface. Tout ce que Lymae lui avait apporté en bien-être, douceur, et soins commençaient à se dissiper. Il tenta comme il pu pour en garder le souvenir pour ne pas éveiller encore plus la douleur, et surtout, ne pas s'emporter. La Maquerelle ne se rendait même pas compte que ses propos étaient des plus blessants, des plus cruels. Et le pire, c'est que ses "enfants" ne s'imaginaient pas un instant que leur "mére", le ferait de même si un jour, l'un d'entre eux ou d'entre elles devait venir à se retrouver dans sa situation. Quoique...Enzo n'en fut pas certain. Il savait qu'au fond que lui, la plupart de ses collégues savaient pertinament bien jouer la comédie, ou bien profiter, de certains liens tissés avec La Dame Rouge pour que leurs erreurs et fautes soient impunies. Et oui...Certes, tenir tête à la matriarche n'était pas ce qu'il y avait de mieux mais il était comme ça, et ne supportait pas l'injustice. D'un autre côté, il s'en moquait un peu. Il ne devait rien à personne. Et ce qu'on pouvait dire de lui vu que cela était faux, erroné devrait lui passer au-dessus. Il opta donc pour la désinvolture. Besoin de repos, pas utile de s'en faire.

A sa grande surprise, elle lui proposa de s'asseoir face à elle par un simple mouvement de son menton. Geste agaçant en soi mais auquel, il s'éxécuta sans broncher, heureux de pouvoir avoir de quoi se reposer un peu. Il eût du mal à trouver l'assise adéquat pour son dos, ses reins. Se cala bien au fond, laissa un long soupir se faire entendre, fixa droit de ses iris noires celles de la femme bien décidée à ne pas lâcher l'affaire ni lui:


Tais toi donc un peu, tu parles trop. Va à l'essentiel. Ces gens pitoyable comme tu dis, t'offrent le pain que tu ne mérite pas soit dit au passage. Tu es venu dans le bureau pour me laisser ce mot, oui ou non?

Il posa deux doigts sur sa tempe pour maintenir sa tête, allons bon, il doit se taire et aller à l'essentiel, si elle avait commençé par là avec ses questions, ils n'auraient pas perdus autant de temps, une êvidence. L'interrogatoire commença, Enzo resta calme, posé. Des images de Lymae lui revenait en tête. Un sourire figea ses lévres et les étira. Il répondit:

L'essentiel, je vous l'ai dis: ce n'est pas moi, je n'ai rien volé. Quand à me taire, faudrait savoir...Et je fais comment pour vos questions, par écrit, par langage des signes, par mimes, par signaux de fumée, si vous ne voulez pas m'entendre ? Pitoyables...Oui, vous l'êtes de m'accuser sans savoir et d'oser imaginer que je puisse être l'auteur de ce vol. Vous m'offrez le pain que je ne mérite pas ? Cela veut-il dire que mon travail ne vous convient pas, que vous envisagez de me virer de toute façon que je sois le voleur ou pas ? Cela irait trés bien avec votre remarque sur le fait que je me crois indispensable au sein de cette maison...

Il croisa ses jambes l'une sur l'autre, son coude bien placé sur l'accoudoir du fauteil, ses iris noires plantées sans relâche dans le regard féminin:

Oui, je suis venu dans le bureau pour déposer la lettre de Lymae, et mon mot pour vous prévenir de mon intention d'accompagner et d'escorter cette jeune femme dans les rues de Paris pour sa sécurité.

Devrait-il en relater l'agression, montrer ses marques, avouer qu'il doit se reposer car la douleur refaisait surface petit à petit et que les heures filaient trés vite, que l'ouverture approchait à grands pas. Il quitta le regard de la Dame Rouge, et sa position, pour de ses deux mains remettre sa chemise dans son pantalon, et bien caché toutes les traces visibles d'une quelconque bagarre dont il avait été victime. Il tira sur la veste pour couvrir sa chemise, puis se repositionna, son regard rivé dans les yeux féminins. Les sourcils se froncérent, un index tapota la table:

Là, ici, il y avait un pli. La rente d'une loueuse, apportée ce matin même et déposée, ici.

Tu étais seul , non? Qui t'a vu? Tu es entré ici comme si c'était ta chambre, et lorsque tu repartit il n'y avait plus d'argent. Alors, que s'est-il passé?

Il l'écouta avec attention, mine de rien, tout ceci avait son importance. Une rente d'une loueuse ? Il avait beau chercher dans ses souvenirs, il ne voyait rien pourtant à l'emplacement que le doigt indiqué. A son tour de froncer les sourcils, il préféra donner réponse de suite aux questions, il tenterait de se souvenir par la suite:

Oui, je suis venu seul. Aucune idée si on m'a vu ou pas. Mais comment pouvez-vous dire que ce pli était encore là quand je suis venu, peut-être ne l'était-il plus, peut-être l'a-t-on dérobé avant mon passage ? Peut-être que la loueuse a changé d'avis et l'a reprit ? Attendez, il y a une multitude de possibilités... Je ne dois pas être le seul à être passé prés de ce bureau sans que quiconque ne l'est remarqué et pire, moi, je vous en ai informé de mon passage.Je présume que vous allez dire que vous avez confiance en chacun d'entre eux et d'entre elles mais pas en moi...Si c'est le cas, pourquoi agir ainsi vis à vis de moi ? Pourquoi ne me croiriez-vous pas tout autant que les autres ? Qu'est-ce qui vous fait avoir des doutes comme cela ?

Enzo trouvait que cela devenait long cet interrogatoire. Si un pli, il y avait, bon sang, où était-il ? Il tenta comme il peut de se souvenir, il se massa la tempes de ses deux doigts, puis comme un peu absorbé, lointain, il se mit à raconter dans un monologue:

La jeune femme attendait dehors pour que je vienne vous remettre le pli en main propre. J'ai vu qu'elle n'allait pas bien, je lui ai donc demandé de m'attendre le temps que je vous trouve et que vous me donniez une réponse.Je suis allé vers la cuisine pour vous voir, la Rouquine a fait son apparition, je me suis fais discret préférant la laisser à ses retrouvailles. J'ai vaguement entendu votre voix et celle de Désirée dans la cour extérieure. Je n'ai pas voulu déranger. Je me suis dirigé vers votre bureau, suis entré. J'ai déposé le mot de la jeune femme, cherché de quoi écrire pour vous informer de mon absence.

Et dans un ton tout aussi anodin, il la fixa dans son regard:

Je n'ai aucun souvenir de ce pli à cet endroit quand j'y étais. Je me souviens que je m'en suis voulu parce que je me suis fais mal en me prenant le coin de la table ici, dans la hanche...Parce que j'avais des chances d'être marqué pour ce soir sur le corps.

Il enleva doucement le pan de sa chemise de son pantalon pour lui montrer la marque êvidente du coup:

Et j'ai eu tellement mal sur l'instant qu'en voyant que la table avait bougé, que dans un geste énervé, je l'ai remise comme elle l'était au départ. Ensuite, j'ai fais le mot. L'est placé dessous le pli de la jeune femme, et j'ai quitté votre bureau...

Silence, gros silence. Enzo leva les mains en l'air, paumes vers le haut, impuissant. Les faits étaient là. Rien d'autre à ajouter. Son essentiel à lui était là.

--Leah


[Au marché]

Marie et Geoffroi...

Elle avait fini par retrouver le Gardien et la sulfureuse blonde, qui ne pouvaient guère passer inaperçu au milieu de la foule si banale. Lui a posé sa main sur ses fesses à elle, et Léah manque de lever les yeux au ciel. En quelques enjambées, elle est auprès d'eux, les apostrophant d'une voix pressée:


―Geoffroi, tu dois rentrer en urgence. La Rouge t'attend pour t'occuper d'Enzo.

Si la voix de la Louve n'a rien de chaleureux, cela doit au moins rassurer le cerbère sur la nature de la requête. Rien à voir avec le sexe: il s'agit d'exercer ses talents de colosse.

―Je peux escorter Marie jusqu'à son retour.

La brune aux oreilles perçées pourrait presque en rire, si la situation le permettait. Marie va la détester, sans aucun doute, de la priver d'un mâle pour le remplacer par une femelle...

--La_dame_rouge


[Bureau]

Blablabla...

Dieu qu'il l'assomme de paroles alors qu'elle lui demande de se taire! C'est un discours qu'il débite avec aplomb et qui la fait tiquer, totalement. Jamais elle n'a eu un jeune aussi insolent.


Alors elle regarde ailleurs pendant qu'il use de discours, et elle le coupe de temps à autre d'un "mhhhh" ou d'une grimace d'agacement.


C'est moi qui pose les questions, et pour le peu de réponse que tu m'apportes je te trouve bien bavard!

Un ton plus bas, elle lui persiffla au visage.


Faut-il te couper la langue pour savoir ce qu'il est advenu de mon argent?

En somme, elle ne l'avait que peu écouté, décrochant au premier couplet. Insupportable, il était insupportable. Pourtant, avant de commettre la grave erreur de se mettre la maquerelle à dos, elle l'appréciait relativement bien. Sa discrétion surtout, qui était un atout majeur dans cette cage dorée... Mais pour l'heure le jeune Enzo partait en représentation, depuis une bonne poignée de minutes qui n'arrangeaient en rien sa défense. Peut être voulait-il gagner du temps? Désavoué le garçon, pour sûr qu'il avait perdu de sa superbe, ce coté mystérieux qui le caractérisait.


Tes excuses ne valent rien, les faits sont là. Tout le monde ici ne se permet pas tes libertés, je ne vois pas une fille entrer dans mon bureau en mon absence. Tu passes, mon argent disparait, je ne suis pas dupe.


S'adossant dans son fauteuil, elle regarde machinalement au sol. Et là dans un coin, lui apparait soudain un petit bout de papier clair, dépassant du pied du meuble. Tiens...? Sans se pencher elle laisse la pointe de son pied tirer lentement la mystérieuse... Enveloppe? Ses sourcils frémissent, vite domptés d'un air faussement naturel et pensif. Elle a compris.

Aussi ses yeux viennent immédiatement rencontrer ceux de Jules, et ses lèvres se pincent , s'ourlent. Prise de court, elle a un geste agacé à l'encontre d'Enzo.


Ramène-le dans sa chambre Jules, qu'il n'en sorte pas jusqu'à ce soir.

Soir qui était presque là d'ailleurs. Faire comme si de rien n'était, malgré le trouble de sa découverte... Autant que faire se peut, les chasser pour en avoir le coeur net.


--Lymae


[Dans la chambre de l'Auberge et...]

J'allais succomber à ces sens qui me perturbaient. Que je vivais pour la toute première fois et je comprenais qu'Enzo avait ce qu'il fallait pour me faire découvrir merveilleusement cette part de moi que ne commençais à vivre intérieurement.

Une part de moi le voulait. Parce que je ressentais Enzo comme s'il était cette part de moi que jamais je ne pourrai retrouver. Seulement, ma raison était trop forte. Je ne pouvais me laisser aller sans réfléchir aux conséquences. Comme je ne suis pas de nature à agir sur un coup de tête, je parvins à expliquer à Enzo mes états d'âmes. Je me permis même de lui caresser la joue avec une tendresse qui me fit monter les larmes aux yeux.

Ce n'était pas sa condition d'homme de la Rose Noire qui me répugnait. Rien chez lui me répugnait. Mais il fallait que je me retienne et la compréhension du jeune homme était tout à son honneur. Un homme digne de confiance.

Pourtant, suite à une longue conversation, d'une douceur qui me bouleversa, je lui demandai d'enfiler une veste dans laquelle j'avais glissé la petite bourse. Je voulais ainsi qu'il dissimule son état pour pouvoir rentrer chez lui sans être regardé de travers
.

Merci Enzo... je.... je ne pourrai jamais vous oublier....Telles furent mes dernières paroles en le voyant disparaitre dans le couloir. Vite j'allai à la fenêtre pour le voir une dernière fois derrière mon rideau de larmes qui cette fois je me permis de laisser rouler sur mes joues. Je commençais sérieusement à ressentir un étrange vide. Avec cette sensation de commetre un geste absurde.

Était-ce possible que d'une seule personne on ait la sensation d'avoir laissé passer une destinée qui aurait pu être la plus douce et complice qu'elle aurait pu être ? C'était ce que je ressentais. Venant bêtement de laisser passer une chance de bonheur pour des raisons de convenances.

C'est là que j'écoutai mon coeur, abandonnant ma raison qui ne faisait que me rendre malheureusement. J'allai donc à ma table d'écriture et entama une petite lettre pour la maquerelle, comme m'avait dit ma chère soeur, et dévalai l'escalier de l'auberge pour me rendre à pieds à La Rose Noire sans plus attendre. Sans plus aucun doute sur mes émotions. Qu'importait qu'ensuite nos routes se sépareraient, là, ce qui comptait, était Enzo. J'avais aussi prit soin de prendre la moitié de la bourse en ma possession. S'il fallait que je paye pour voir Enzo je le ferais. Je n'avais aucune honte,


[A la porte de la Rose Noire]

Revenir là me fût étrange. J'avais la sensation qu'au matin, c'était une gamine qui était venue devant cette porte et que là, comme un siècle plus tard, une autre personne y revenait. Étrange comme je sentais qu'en si peu de temps j'étais devenue une femme même si mon corps était encore une damoiselle.

Mon incertitude n'était plus. Ma peur non plus. Cet inconnu du matin, n'était plus. Je savais maintenant ce qui m'importait et j'étais prête à me défendre s'il le fallait. Dagues aux bons endroits. S'il le fallait la jeune femme sans défense que je semblais être, allait riposter s'il le fallait. Mais mes arguments monétaires, allaient surement m'aider à venir à bout.

C'est là que je frappai fortement à la porte. Cette fois je voulais que l'on m'entende. Un sourire me vint aux lèvres quand du coin du regard je tentai de voir en sachant qu'il ne serait pas là, si Enzo y était. Me ramenant à la mémoire le jeune homme qui à cet instant avait touché mon coeur.
--Jules.


[Bureau de la Rouge, puis couloir devant la porte d'Enzo]

Les mâchoires serrées, Jules attendait que le flot de paroles interminable cesse. Jamais il n'avait entendu un homme parler autant. Une femme non plus, d'ailleurs, maintenant qu'il y songeait.

Littéralement soulé par le trop plein de paroles, il devait se concentrer pour ne pas tanguer. Loin de se demander à présent si Enzo etait innocent, il se prit même à ésperer qu'il soit coupable, afin que la Dame Rouge le chasse du bordel et le remplace bien vite... par un muet. Et enfin, la délivrance. La dame parlait.


Ramène-le dans sa chambre Jules...

Enfin il allait pouvoir rejoindre la rouquine, s'enquérir de la situation, savoir si elle avait parlé à la jouvencelle et comment Emilla avait pris la nouvelle le cas écheant...

...qu'il n'en sorte pas jusqu'à ce soir.

Le soldat pâlit légèrement. La fin de sa journée de repos serait donc réduite à jouer les gardiens de prison pour pipelette incorrigible...? Mais il se contenta de hocher gravement la tête et de faire signe à Enzo de le précéder. Dieu fasse que la Rouge se souvienne qu'il n'était pas gardien et ait la bonne idée d'envoyer Geoffroi le relayer à son retour du marché.

Poussant légèrement Enzo devant lui, il ignora les coups frappés à la porte et le suivit à l'étage, lui ouvrit la porte de sa chambre, tendit qu'il y entre et claqua la porte derrière lui avant de se poster devant, jambes légèrement écartées, une main saisissant le poignet opposé. Hors de question de rester dans la chambre avec Enzo, ce serait risquer de l'étrangler pour le faire taire.


Thorvald_
[Chambre de vérité... Désirée]

Les corps se détendent. L'esprit est encore égaré, juste avant le sommeil. Comment ne pas savourer cet instant où tout a été donné, où plus rien n'est à prouver. Savourer encore. Lutter contre l'incomparable envie de s'endormir, apaisé, dans un sommeil sans rêve. Lourd.

Le lit fait un creux sous le vaste corps du colosse qui sombre. Elle est contre lui, encore frémissante, et lui, il sombre. Il pourrait la prendre, encore et encore, contre les murs, sur le plancher, retournée contre la cheminée, ou se laisser chevaucher la journée entière dans ce splendide fauteuil témoin de leurs premiers émois. Mais non, il roupille, ça y est. Presque, il ronfle.

Ha non il n'a pas ronflé :
Comment la Succube traite-t-elle ses filles lorsqu’elles sont grosses ?

Il ouvre un œil hagard. Hein quoi, on me parle ? Un client veut entrer ? Où suis-je ? La chambre est encore là, paisible, accueillante. La belle est encore là, plus blonde que jamais, plus envoûtante, plus fragile, plus ... grosse ??

Tous ses sens s'éveillent en même temps. Il se retient de rebondir dans le lit et de s'écrier "grosse" ? comment ça "grosse" ? Parce que si elle ne parle pas d'elle, il aura l'air bien con. Le cœur se met à battre à toute allure. Les pupilles se dilatent. Le regard s'abaisse lentement, nonchalant, rassurant, alors qu'en dedans c'est le tumulte, le chaos, l'alerte incendie.

La Succube traite bien ses filles. Grosses ou pas, je suppose. Le cas ne s'est jamais présenté... à ma connaissance. Mais je ne suis pas dans le secret des déesses.

Et hop, une petite pirouette, pour attiser les sourires. Et tout en resserrant sur sa taille fine son gros bras qui s'était tristement avachi sur le sommier, il reprend, plus grave, d'une voix qui se veut réconfortante.

Pourquoi me demandes-tu cela, ma Désirée ?
_________________
X
--Desiree



[Chambre de Désirée]


Elle a senti le cœur s’affoler sous son oreille. Elle a senti le sang pulser plus vite. Mais c’est un regard rassurant qu’il lève vers elle. Elle reste lovée contre lui, frémit lorsqu’il l’enlace à nouveau. Elle prend le temps d’enregistrer l’information. Si jamais vu à la Pourpre, c’est un cas rare. Peut être parce que les femmes grosses étaient chassées des bordiaux le temps de leur calvaire.
Elle en était là de ses réflexions lorsqu’il l’acheva. D’un pronom.
Elle avait déjà ouvert la bouche pour lui répondre. Elle la referma, comme un poisson hors de l’eau. Cherchant l’air autant que la fable à lui raconter. Balbutiant.


C’est… mon amie Marie.

Bien joué. Tout le monde sait qu’elle n’a aucune amie. Qu’elle ne vit que dans l’espoir de plaire à la Rouge, et d’engranger assez d’argent pour lui plaire tant que c’est elle qui sera choisie pour lui succéder. Qu’importe, il faut continuer à parler, même avec le palpitant emballé. « Ma » Désirée. Sienne. Il la faisait aussi sienne qu’elle voulait l’être. Le gris se redresse, cherche le regard où se confronter un instant, mais un instant seulement. Plus, cela serait dangereux. Juste assez pour voir s’il pense les mots. Sienne.
Elle se mord la lèvre, et reprend. Vite.


Elle est grosse et elle a peur de se faire chasser.

Mais c’est sur son ventre à elle que se replient cinq doigts protecteurs. C’est viscéral.
Quelques semaines plus tôt, elle méprisait les grosses rombières qui, enceinte neuf mois sur douze, poussaient leurs maris au bordel. Elle les méprisait parce que leurs hommes préféraient lui donner de l’argent pour son corps souple et jeune plutôt que d’assaillir leurs rondeurs.
Maintenant, elle était prête à abandonner l’ultime but de sa vie, et un statut enviable de catin pur luxe, pour la vie qu’elle sentait palpiter sous son ventre plat.
Elle se redresse à nouveau, s’assoit , une jambe repliée sous elle, et le contemple gravement.


Les hommes trouvent-ils toujours les femmes désirables quand elles sont grosses ?

Le geste protecteur, s’il était discret quand elle était contre lui, crie un aveu maintenant qu’elle le domine. Plus encore que la dernière question qu’elle pose, les yeux baissés, n’osant croiser son regard.

Me trouverais-tu toujours belle, si c’était moi qui l’étais ?

C’est beau, l’innocence. Parfois.
Si elle avait mesuré ne serait-ce qu’un instant les enjeux de sa question, elle ne l’aurait pas posée. Elle n’aurait même pas parlé de son « amie ». Mais il l’avait fait sienne. D’un pronom, il avait brisé tous les remparts. Piétiné des années de protection. Brisé sa volonté, avec sa bénédiction.

__________
Thorvald_
[Chambre de Désirée]

Thorvald tique un peu. C'est sorti tout seul, ce pronom possessif. Sans doute Désirée n'est-elle pas du genre à se laisser posséder. Pourtant, elle ne semble pas relever et lui parle de son amie Marie. Depuis quand les putains s'appellent Marie... Depuis quand Désirée se préoccupe du sort des putains enceintes...

Mais Thorvald admet.


Oui, c'est très embêtant pour ton amie.

Ça le rassure. Parce qu'il est un peu jeune pour s'occuper d'un enfant, parce qu'il ne saura pas, parce qu'ils vont se faire virer de leurs Roses respectives, parce qu'on n'aime pas une catin.

Voila, on y est. Il l'aime.

Il la regarde s'assoir, face à lui, splendide dans sa nudité. L'idée qu'elle est réellement enceinte fait son chemin, mais il se garde bien de le montrer. Pourtant, le gris de ses yeux vacille quand il prend conscience de cette main, posée sur ce ventre. Cette main qui désigne et qui cache. Il fronce les sourcils et se redresse sur un coude. De l'autre main, il relève le menton, et éludant la première question, répond à la deuxième :


Tu seras toujours belle.

Il pose ses lèvres sur les siennes, pour les clore autant que pour les goûter. Pour retenir les évidences. Mais il ne pourra nier longtemps. Le ventre finira par s'arrondir. Il saura. Tous sauront. Sera-t-elle chassée ? Pourra-t-il la protéger ? Devront-ils se marier ? Reprendra-t-elle sa place avec un enfant dans les pattes ? Vous le saurez dans la saison 3 ! Parce que pour l'instant, il l'embrasse, avec gravité. Il l'embrasse comme on n'embrasse pas les putains : avec son âme.
_________________
X
--Desiree



[Chambre de Désirée]


Et elle l’embrasse. Qu’importe le reste si elle peut l’embrasser encore. Encore un peu. Qu’importe ce qui adviendra. Il lui restera des instants à chérir. Qu’importe puisqu’elle sera toujours belle. Puisqu’il le dit. Puisqu’il le dit elle le croit. Elle sera toujours belle.
Il l’aime.
Elle le sait, il n’a pas besoin de le dire. Elle le sait, et elle ne lui posera pas la question. Elle sera toujours belle. Il a forcément raison, puisque c’est lui qui le dit.

Elle l’embrasse et elle se laisse embrasser. Les ombres commencent à s’allonger. Il devient dangereux de s’aimer trop visiblement. Mais n’est-elle pas en danger constant depuis sa dernière visite ? N’est-celle pas en sécurité que lorsqu’il est là ?
Elle l’aime et elle l’embrasse.
Se doute-il ?
Surement puisqu’elle sera toujours belle.

Elle l’embrasse et se redresse et se penche sur le grand corps, une main de chaque coté de son visage, elle l’embrasse et elle le regarde. Elle l’aime et elle ne le dira pas, jamais. Ils seraient chassés. Elle serait sinon battue, au moins marquée. Elle perdrait tout espoir d’avenir. Elle perdrait tout l’argent déjà économisé. Elle perdrait tout, et lui avec. Et lui perdrait au moins autant.
Il faut se contenter des gestes et des regards. Il faut bien que cela suffise. Cela suffira bien puisqu’elle sera toujours belle. C’est lui qui le dit.
Les pouces effleurent les lèvres charnues.


Tu es si beau…

Un souffle à peine audible. Un sens très clair. Je t’aime tant.

La raison voudrait qu’il parte, maintenant que les ombres commencent à s’étirer. La raison voudrait qu’elle ne l’embrasse plus. L a raison voudrait qu’elle se soit tue. La raison voudrait qu’elle n’ait pas posé de question. La raison voudrait qu’elle ne l’ait pas fait monter dans sa chambre. La raison voudrait qu’il ne soit pas venu, la première fois.
Il y a bien longtemps que la raison n’est plus.
Elle l’embrasse.

__________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, ..., 105, 106, 107, ..., 153, 154, 155   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)