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[RP] Maison close de la rose noire

--Desiree
[Chambre de Désirée]

Bien sur que oui je te veux pour moi toute seule.

Elle se tait, parce qu’il a sorti les boucles d’oreilles complétant la parure qu’elle arbore avec fierté depuis son retour du marché.
Puis elle dépose son verre de vin sur la table, là où il a choisi de s’installer dans le fauteuil. Et, tout naturellement, elle se glisse sur ses genoux, et reprend comme si de rien n’était, jouant avec les mèches brunes, enfantine, confiante.


Tu es un trophée rare, Thorvald des Miracles, se pourrait-il que tu l’ignores ? Elles sont belles, les boucles. Merci.

Oui, merci, parce que le violet est sa couleur préférée, merci, parce que sa venue ce soir confirmera sa position de favorite de la Rouge, merci parce que tu es beau et séduisant et que tu sais réellement ce qu’est une putain.
Elle sourit, à mi chemin entre la moue boudeuse de l’enfance et l’espièglerie de la femme – ou l’inverse, allez savoir ! – les doigts graciles jouant toujours dans les mèches brunes devant son visage.


Tu as dit que tu étais venu pour moi…

Des mèches, une main glisse au cou, parcourant de l’index cette zone où palpite une grosse veine, où la peau est si douce, aussi. Agit-elle par calcul ? Non. Par désir ? Encore moins. Par instinct, peut être. En confiance qu’elle est, assise sur les genoux de celui qui pourrait la tuer ou l’enlever d’une seule main, comme une princesse sur son trône. Sans même plus chercher à le séduire, trop curieuse qu’elle est de savoir les vrais buts de sa venue.
Peut-être est-ce pour cela qu’il fait un si bon gardien, parce qu’il effraie les hommes et rassure les femmes.


…alors dis moi, que puis-je faire pour toi ?

___________
Thorvald_
Peut-être est-ce toi, le trophée ...

Il la laisse s'assoir sur ses puissantes cuisses, toute légère et parfumée. Il la respire, mais ne la touche pas. Les bras accoudés, ouverts. D'une main il fait tournoyer le liquide carmin, tenant le verre par le ventre et le laissant pendre nonchalamment. L'autre main attend dans le vide, large et gracieuse. Il semble s'offrir. Et elle en a profité pour s'installer ... Il appuie sa tête sur le haut et majestueux dossier. Le fauteuil craque un peu et gémit sous la masse. Il la regarde et laisse passer un silence.

Que me vaut ce sourire ? Tu semblais plus irritable, au marché. As-tu dormi depuis ? Es-tu en paix ici ? Te plais-tu à la Rose Noire ?


Sans lâcher la jeune catin des yeux, le Colosse porte à nouveau la coupe à ses lèvres. Il essaie de s'imaginer Désirée aux Miracles. Elle a des goûts de luxe, mais il a de beaucoup d'argent. Qu'est-ce qui pourrait empêcher ce merveilleux pétale mauve de changer de maison ?... surtout s'il lui garantit une protection dont la réputation n'est plus à faire. Avant de se lancer, il doit tâter le terrain, comprendre sa position ici.
Quant à savoir si elle est douée, il le pressent déjà. Prête à vendre son âme pour cacher son corps sous de riches atours ... ou peut-être est-ce l'inverse ? Troublante, en tous les cas. Et l'effet n'est pas seulement valable sur lui, d'après ce qu'il a pu voir dans le regard des autres hommes en si peu de temps ...

_________________
X
--Desiree
[Chambre de Désirée]

Je souris parce que je suis contente que tu sois venu.

Et de fait, elle sourit. Les mains jouent toujours sur les mèches brunes, comme une gamine agacerait un frère ainé aimé. Les pieds nus se balancent, c’est l’enfance encore sui revient quand il est là, pourquoi ?

Tu poses beaucoup de questions, Thorvald des Miracles.

Et pourtant, elle sourit toujours, elle se cale mieux contre lui, s’adossant au bras du fauteuil, passant une main derrière lui, sur sa nuque, jouant toujours des cheveux sombres. Elle réfléchit à toute vitesse, se demandant de plus en plus où l’entrevue va les mener, mais elle se laisse aller contre lui, parce que malgré tout elle est confiante, qu’elle aime cette odeur de rose et cette nonchalance, qu’elle aime ce non désir d’elle qu’il semble éprouver, elle aime à discuter avant d’être besognée et elle se prend même à penser qu’il pourrait être agréable de sentir son ombre colossale au dessus d’elle.

Je n’étais pas irritable, je marchandais, je me suis reposée, je suis en paix ici, et je me plais à la Rose Noire. D’autres choses te turlupinent ?

Elle se redressa à nouveau, jouant toujours avec ses cheveux, observant le visage, dessinant un instant ses traits, sondant le regard gris.

Que veux tu, Thorvald ?

La phrase pouvait s’entendre de multiples façons. C’était voulu. Ou peut être pas.
___________
--La_dame_rouge



[Bureau]



Attentive, elle écouta les explications de celle qui se présenta comme la Rouquine. Elle la laissa parler, parce que c'était le moyen le plus efficace d'en apprendre le mieux sur le compte de ses interlocuteurs, en général. Ce fut encore le cas, cette fois-ci. Ainsi donc, la Rousse était déjà rodée à la clientèle de la haute société, celle que voulait attirer la Rouge. Bonne chose ça. Elle serait rentable tout de suite...

Haussement de sourcil quand elle entend "de passage". Bon.. Elle ne veut clairement pas faire partie de ses filles, mais à y réfléchir de plus près, la Rouge ne trouvait pas ça inintéressant. Une jeune femme qui louait ses services pendant quelques semaines, une bonne part des bénéfices, c'était tout avantageux pour elle, et ça permettrait de pimenter le quotidien du Bordel.

Avant de répondre donc à la requête de la catin, elle tourna la tête et posa son regard sombre et scrutateur sur la fille visiblement plus jeune qui l'accompagnait. Comme si elle avait lu dans ses pensées, la Rouquine la lui présenta comme sa demi-soeur. L'histoire était plausible, et la maquerelle n'aurait pas réagi si les mots suivants n'avaient pas failli la faire s'étrangler.


Vous prenez mon Bordel pour un hospice?

Le ton était sec et le vouvoiement s'adressait aux deux, mais la Dame ne regardait plus que la Rouquine, Pour que tu te portes garante d'elle, ma fille, encore faut-il que moi j'ai confiance en toi, déjà. Ce qui n'est pas le cas avant que je ne te voie à l'oeuvre.

Je n'ai pas besoin de deux catins actuellement. Par contre j'ai besoin d'une serveuse. La plus jeune ira donc derrière le comptoir, c'est l'offre que je lui fais. Elle aura un salaire décent, la chambre et les repas assurés.

Et nous verrons plus tard, selon comment elle s'en sort, si elle est capable de rapporter un peu plus d'argent en vendant les charmes indéniables qu'elle a...

Quant à vous, j'accepte votre proposition. Je vous louerai une chambre contre la moitié de vos bénéfices. Par ailleurs, si vous acceptez, il vous faudra quand même vous plier aux règles de vie strictes que nous avons ici, le temps que vous resterez dans cette ville. Alors?..

Cette fois, le ton était légèrement impatient. Non pas que la Rouge en avait déjà marre de négocier. Mais le sens des affaires qui avait pris le dessus à l'entrée de la Rouquine commençait de nouveau à laisser la place à la sourde angoisse qui l'avait étreinte depuis qu'elle avait réalisé l'absence de Baudouin.

Elle voulait envoyer des missives, à tous les contacts qu'elle avait, remuer ciel et terre pour que quelqu'un enfin lui donne des nouvelles de l'homme qui lui manquait... Et pour cela, il fallait d'abord clôturer ce contrat...





Rouquine
[ Bureau : Bras de Fer]

Vous prenez mon Bordel pour un hospice?

Les yeux de la rouquine se plissent instantanément. Sa main va se placer sur la main d'Emilla et l'agrippe. Eusse-t-elle été seule, peut-être les paroles dures auraient elles glissées sur elle comme sur les plumes d'un canard, mais elle est en mode mère poule,là de suite, et ce ton lui déplait, d'autant qu'elle a bien dit que l'enfant travaillerait dur pour sa pitance. La maquerelle serait-elle sourde, ou se montre-t-elle désagréable pour instaurer un rapport de force ?

Je n'ai pas besoin de deux catins actuellement.

A présent ce sont les narines qui frémissent. Cette femme n'écoute rien on dirait, et la Rouquine songe à se lever et à lui lancer qu'elle ira proposer ses services à la Rose Pourpre, qu'à cela ne tienne... Lorsque la phrase suivante tombe, la prenant totalement au dépourvu.

Par contre j'ai besoin d'une serveuse. La plus jeune ira donc derrière le comptoir, c'est l'offre que je lui fais. Elle aura un salaire décent, la chambre et les repas assurés.

Mais... c'est exactement ce qu'elle demande...?! Non, c'est même bien plus, car jamais elle n'aurait osé rêver un salaire pour Emilla ! Le gite et le couvert... et surtout la sécurité, étaient ses seuls espoirs. Pourquoi la remarque sur l'hospice, alors ? Elle plisse le nez, mais ses yeux perdent leur lueur dangeureuse. La main qui une seconde auparavant s'apprêtait à tirer Emilla de la pièce, se détend et se fait caressante, nonchalante. Elle s'adoose à son siège et écoute patiemment la suite.

Quant à vous, j'accepte votre proposition. Je vous louerai une chambre contre la moitié de vos bénéfices. Par ailleurs, si vous acceptez, il vous faudra quand même vous plier aux règles de vie strictes que nous avons ici, le temps que vous resterez dans cette ville. Alors?..

Alors... alors ça lui va très bien. Elle prend son temps pour formuler une réponse, les yeux encore un peu froids, refusant de s'aplatir devant la Rouge. Sa voix est calme, et fort douce. Sûrement pour adoucir un peu le cinglant de ses mots.

Alors... La plus jeune s'appelle Emilla, et elle sera ravie de servir derrière le comptoir, car elle n'a pas le souhait de vendre son corps, ni de vous demander la charité, Dame... Comme je l'ai dit d'entrée, elle travaillera dur.

Sa tête se penche un peu sur le côté, elle se fend même d'un sourire poli.

Quant à moi, je suis sûre de savoir m'adapter à vos règles. J'aimerais toutefois les connaître avant que de m'engager aveuglément à les suivre, si vous aviez la bonté... une pause et elle se reprend ostensiblement, comme si elle venait de se souvenir que ce mot semble enrager son interlocutrice. non, l'obligeance, de me les expliquer ?

Ah, et j'aimerais également le droit au même accès à vos clients que vos filles... puisque mes clients ne manqueront point de revenir icelieu après mon départ... pour peu que je les encourage à découvrir mes.. collègues.


Son regard ne flanche pas. Sa demande est raisonnable. Elle maîtrise son art, et montre une capacité d'adaptation sans pareille aux goûts des hommes. Tendre ou passionnée, soumise ou sévère, elle sait tout faire, et elle le sait. Si les règles sont acceptables, elle a trouvé une maison pour le moment. Sinon, la concurrence est à deux pas .
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Rouquine sévit au Boudoir des Sens.
--Emilla_kair_d_ancle



[ Bureau : Le Paradis de l'Enfer]

Vous prenez mon Bordel pour un hospice?

Emilla se figea. Elles avaient échoué. Elle allait devoir ressortir et qui plus est, elle avait mis en danger la position de la Rouquine qui avait tant fait pour elle ces dernières heures. Teint pâle sur peau opaline, la demoiselle s'agrippa à la main qui la saisit et son océan émeraude se posa désolé sur sa comparse. Elle ne voulait pas lui causer de souci, elle allait se lever, partir et lui rendre sa vie qu'elle bouleverse.

Je n'ai pas besoin de deux catins actuellement.

A ces mots, son corps se figea. Avait elle l'air d'une catin ainsi vêtue? La dame croyait elle qu'elle voulait vendre son corps marqué par les coups que ne dissimulait que très partiellement ses vêtements et sa chevelure détachée et soyeuse le long de son visage? Non, elle savait que les marques étaient là, elles étaient bien assez douloureuses pour ne pouvoir les ignorer. Elle sentit la fureur de la Rouquine auprès d'elle, prête à bondir et s'en aller, pour elle, pour la protéger. Son coeur se serra car pour une fois qu'elle faisait confiance, elle causait du souci à celle qui lui tendait la main.

Par contre j'ai besoin d'une serveuse. La plus jeune ira donc derrière le comptoir, c'est l'offre que je lui fais. Elle aura un salaire décent, la chambre et les repas assurés.

Mais... mais... Emilla resta figée, sans voix, ses yeux devenus immenses par la nouvelle, dévorant un peu plus encore son visage fin, mis en valeur par les marques plus sombres sous ses yeux. Et soudain une pensée saugrenue traversa l'esprit d'Emilla. Où diable allait elle trouver de la poudre et des pigments pour camoufler les traces de coups afin de ne pas causer souci à sa patronne. Car oui, cette femme lui offrait certainement sans le réaliser un abri et une vie comme elle n'en avait jusqu'alors jamais rêvé. Un vrai toit, un vrai lit, un travail, des repas et même un salaire pour son labeur. Elle avait déjà servi dans une taverne, oui non en fait un bouge, plein de soulards avinés qui ne prêtaient guère attention au garçonnet qui passait les choppes. Mais elle avait déjà fait ça. Ca serait surement différent ici, elle doutaient de trouver le moindre soiffard brailleur ici, mais ça lui convenait parfaitement!

Elle vit bien le nez retroussé de la Rouquine mais elle sentit la douceur de sa main sur la sienne se détendre et pour la rassurer et lui faire comprendre sans mots comme promis que tout ça lui convenait tout à fait, elle déposa une caresse douce de la pulpe de son pouce sur le dos de la main de sa "demie soeur". Elle écouta les échanges entre les deux femmes toujours en silence. C'est qu'elle parlait peu déjà d'ordinaire la sauvageonne mais là en plus les deux femmes semblaient s'affronter dans les termes de leur marché et elle n'osait piper mot.

Alors... La plus jeune s'appelle Emilla, et elle sera ravie de servir derrière le comptoir, car elle n'a pas le souhait de vendre son corps, ni de vous demander la charité, Dame... Comme je l'ai dit d'entrée, elle travaillera dur.

Emilla sourit timidement à la Rouquine, elle avait compris le sens de sa caresse sur sa main, son acceptation du marché. Elle avait exprimé également pour elle sa plus grande crainte et ses limites et se sentit soulagée de la voir prendre ces choses là en main. Elle admirait la Rouquine, son assurance et sa détermination malgré sa noblesse de coeur. Elle sentait certe que la Dame en Rouge la jaugeait d'une manière qui la mettait mal à l'aise, mais elle espérait que son corps meurtri serait un frein qui lui laisserait le temps de se faire une petite place dans l'établissement et de se faire oublier.
--La_dame_rouge


[Bureau]

La petite n'a de toute façon pas la carrure pour être catin, elle se tait, les catins ne se taisent pas , elles alpaguent, elles haranguent, elles aguichent, et ce même lorsqu'il s'agit de négocier le pain sur l'étal du boulange. L'obligeance, elle avait. Se raclant brièvement la gorge la Rouge reprit son assise vaguement rigide dans son siège. Ses mains se joignirent, baguées sans trop de tape à l'oeil, et s'entrelacèrent amoureusement.

Les règles... Chaque fille se doit d'être prête dans le grand salon à l'ouverture de la Rose, aux vêpres. Coiffée, propre et souriante, jusqu'aux laudes, voire aux primes bien que ce soit plus exceptionnel. A la fin de la nuit de travail, l'argent acquis doit être remis dans le bureau.

Elle faillit poursuivre pas son habituel " ou a Baudouin " mais... Le noeud dans sa gorge de biche se manifesta de nouveau. Non, Baudouin avait deserté... Baudouin n'était pas. Serait-il de nouveau demain? Elle cilla, imperceptiblement, mais elle cilla tout de même. Geoffroi n'avait pas sa confiance, puis son travail était temporaire... Oui... Temporaire... Elle poursuivit.


La part de chaque fille sera remise à sa porte à la sexte.


Devançant peut-être une pensée que pouvait avoir la rousse, elle précisa:


Il n'y a pas de vol à la Rose, chacun s'occupe de ses affaires et de sa chambre attitrée.


Le chapitre des châtiments pourrait lui être éviter pour ce soir, histoire de ne pas apeurer la visiteuse. Puis les grosses pognes qui s'en occupaient étaient ce soir absente, alors...


Le garde manger et les cuisines sont libres d'accès. La toilette s'organise de façon à ce que les filles jouissent du bain le matin, apres leur nuit et les hommes le soir.

Sourire entendu, à cette dernière révélation.

Car nous avons des hommes aussi, il est injuste de n'appeler les enfants de la rose que par une désignation féminine... Voilà pour l'essentiel à savoir. Les personnes louant les chambres sont libres d'entrer ou sortir de la rose.

Regard furtif à Emilla.

Pour les clients... La loi des filles sévit toujours, vous pourrez choisir vos clients... La plupart du temps. Vous pourrez trouver arrangement avec les autres.

Espérons le. Les filles étaient si cruelles parfois. La rousse devra certainement montrer les dents, pour ne pas se laisser manger le pain dans la bouche.

Cela convient-il?


A prendre ou a laisser mes enfants..

Thorvald_
[Chambre de Désirée]

Toi.

Nulle sensualité dans le ton de sa réponse. Il exprime juste ce qu'il veut, ferme et précis.
Mais il ne dit pas encore comment.

Pourtant, sa réputation l'a précédé : elle sait qui il est, d'où il vient, et peut-être ce qu'il veut. Le voila donc forcé de jouer cartes sur table. Il était plus aisé autrefois d'appâter les ribaudes, incognito, et de laisser la Rose Pourpre se refermer sur ses proies, consentantes mais obligées de succomber au charme des lieux. Plus difficile, ce jour, de faire venir la douce enfant dans ses filets ...
Faudra-t-il user d'autres charmes ?
Il aurait aimé s'en passer.


Sinon explique-moi bien ce que je fais ici, loin de la Succube, dans un bordel adverse, au creux d'une chambre féminine dont la sensualité prête à tous les crimes ... Ne crois-tu pas que j'ai, chez moi, tout ce qu'il me faut ?

La question n'en est pas une. Il la regarde un instant, sourit en coin, et ajoute.

Tout ... sauf que ce matin, en faisant mon marché, j'ai trouvé un pétale que je désire ardemment présenter à ma Reine.

Sans bouger, il dépose son verre sur le sol et remonte ses doigts le long des petons pâles et des douces gambettes qui se balançaient là, à portée de main, si tentantes et si désinvoltes. La main se fait plus ferme tandis qu'elle franchi le galbe du genou, plus large en parcourant sa cuisse et en se glissant sous l'amas de tissus qui se froisse et frémit. Il se met la main au chaud.
En réalité, il palpe la marchandise.

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X
Rouquine
[Bureau : au chaud]

Tout le temps que la Rouge lui parle, sa main est restée fidèlement sur celle d'Emilla, fil ténu mais essentiel, qui lui permet de donner, et de recevoir. Donner du réconfort, recevoir permission de parler pour elle. Sans cette main Rouquine sait déjà que jamais Emilla n'aurait refusé cette offre, cadeau tombé du ciel, mais cette main fine dans la sienne lui rappelle qu'elle n'est plus la seule concernée. Pour le première fois depuis qu'elle a quitté les Flandres, elle se sent responsable d'une autre âme que la sienne.

Les règles, ma foy, semblent facile à suivre. Elle hoche la tête régulièrement, à la fois pour les enregistrer et les accepter. Elle sourit imperceptiblement en entendant la réponse à sa prochaine question sans avoir à la poser. Elle sera donc libre de ses mouvements, et de rendre visite à ses clients les plus exigeants, chez eux. Le regard de la Rouge se pose sur Emilla à cet instant. Elle ne loue pas de chambre, elle...Elle devra sûrement demander permission.

Son regard bleu se pose sur sa protégée. Elle sait qu'Emilla veut tout sauf sortir, du moins pour le moment. Elle lui sourit doucement, donne à sa main une petite pression réconfortante.


Tu devras demander permission pour sortir, tu comprends...?

Elle attend une réponse ou un signe d'Emilla, puis pose à nouveau son regard sur la Rouge. Elle a parlé de choisir les clients... de s'arranger avec les autres... Cela surprend Rouquine, mais il est vrai qu'elle n'a pas travaillé en bordel depuis bien longtemps. Elle sourit à sa nouvelle patronne.

Vos règles seront aisées à suivre, et me conviennent absolument. Je m'engage à vous prévenir, ou votre guardien, si l'on me réclame à domicile et que je dois m'absenter de nuit...

Quant aux clients, je demandais surtout le droit d'être vue, et donc choisie par les vôtres, si le cas se présentait. C'est chose faite, et j'en suis ravie. Pour ce qui est des miens... s'ils me rendaient visite ici, il n'est que justice que vos filles y aient accès, ne serait-ce que pour assurer leur retour après mon départ ; je m'arrangerai donc pour qu'ils passent un peu de temps au salon avant que de monter avec moi.


Elle ne s'inquiète pas de la concurrence sur ses clients. Qu'ils goûtent donc les autres, ils reviendront bien. Quant aux clients de la Rose Noire... eh bien qu'ils choisissent, le client n'est il pas roy ? Elle ne se lève pas, bien consciente qu'il ne lui revient pas de mettre fin à l'entretien. Mais elle détache son buste du dossier, signifiant qu'elle est prête à sortir et laisser la maquerelle vaquer à ses affaires.

Souhaitez vous que nous commencions dès ce soir ?
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Rouquine sévit au Boudoir des Sens.
--Desiree
[Chambre de Désirée]


Je ne fais pas ce métier par plaisir.

C’est vrai, cela semble à la mode d’être putrelle de carrière. Ses collègues semblent toutes contentes de leur sort, et ravie de se faire besogner plusieurs fois par nuit. Elle, non.
Elle frémit lorsque la main puissante se referme sur sa cheville, et cesse de jouer avec les cheveux foncés. Elle est habituée depuis si longtemps à ce contact qu’elle honnit, et pourtant, à chaque fois, elle ne peut empêcher un tressaillement. Toujours, au moins lors du premier contact.
En général, quand la main est caressante, elle se détend rapidement et parfois même arrive à ne pas les trouver trop désagréables. Comme celles de son petit puceau de la veille. Les naïfs sont souvent les plus délicats.

Le regard gris se relève et se fixe dans celui de son client.


Qu’est-ce que la Pourpre a de plus que la Noire à m’offrir, hormis l’obligation de passer entre les bras de son Gardien dès qu’il le désire ?

Elle saisit la main vagabonde, y entrelace ses doigts, réajuste son jupon jusqu’à ses chevilles et repose le tout sur la soie délicate.

Tu n’es pas à la Pourpre, je ne me couche pas pour toi sans salaire.

Elle sourit pour adoucir son propos, lève sa main libre pour caresser sa joue, passer un pouce sur ses lèvres. Vrai qu’il est assez joli garçon, plaisant à regarder, plaisant à la conversation… Il serait dommage qu’il reparte d’ici sans l’envie d’y revenir.

Comment serais-je payée, si je te suis à la Pourpre ?

Après tout, cela ne fait jamais de mal de se renseigner, et puis cela lui ferait toujours quelque chose de plus à raconter à la Rouge, il n’est jamais inutile d’en savoir le plus possible sur la concurrence.
Et puis surtout, tant qu’il parlait, il restait, et elle préférait de loin être avec lui ici que de retourner en bas attendre le client.

___________
Thorvald_
[Chambre de Désirée]

Sous sa main il sent la jambe qui se tend et la froidure qu'il engendre par sa caresse. Pourtant elle est là, si proche, tiède et parfumée sur ses genoux, mais si loin en cet instant. Elle se dérobe à lui et, peu habitué à ce genre de réaction, il se glace.
Et montent en lui les réminiscences d'anciennes blessures refoulées, la vieille fêlure du colosse d'airain ...
Puis il se raccroche à ce qu'elle dit. Ce qu'elle dit ...

Il s'est trompé. Ce qu'il avait pris pour de l'indifférence feinte, de celle qui hypnotise les hommes et plait à la clientèle, est en fait un mal profond. Un océan de glace.


La Rose Pourpre ne te paiera pas.

Comme du regret dans le ton en ajoutant :
Car tu n'y viendras pas.

Par-dessus le tissu, il serre son énorme main sur la sienne, sans même s'en rendre compte.


La Succube a à cœur le bonheur de ses filles.

Le marchandage s'arrête là, sur cet imprévu.
Elle ne ressent pas ... Ne prend pas de plaisir ... Pas de plaisir. Comment fait-elle ? Comment alors supporter chaque coucher de soleil et son lot de clients ? Pour qui ?
Un enfant mis en nourrice ? Un proxénète fou ? Une mère malade ?
Des boucles d'oreilles assorties à sa robe ?
Soudain le bijou qui irradie contre son cœur, à travers le tissu de la poche, le dégoûte.
Certes, les filles des Miracles ne travaillent pas pour rien, mais elles ne montent qu'avec des clients qui leur plaisent. On s'y paie même le luxe de refouler les impolis et les goujats.
Autrement est inconcevable pour le Colosse.


A moins qu'un jour ... quelqu'un ne te fasse découvrir le plaisir.
Alors viens me voir et me reposer cette question.


D'un geste tendre, il repousse une mèche d'argent derrière son oreille, et la scrute. Ses yeux ont un peu la même couleur que les siens. De ce gris qu'ils ont à l'âme. Il voudrait rester, encore un peu ... lui épargner la nuit.

Prends les boucles.

Il ne bouge pas, la laisse agir.
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X
--Emilla_kair_d_ancle


[Bureau et au delà?]

Emilla écoutait les consignes, et se pensant moins observée, son regard ne se déroba plus. Bien au contraire, il se fit scrutateur, attentif et scintillant. Des regards dérobés et craintifs, les yeux si souvent ourlés et dissimulés par des cils épais et soyeux se firent océans de verdure, à l'affût des attitudes et des réactions.

La demoiselle discrète se parait de sa nature de caméléon qui lui avait permis de survivre si longtemps : se fondre dans son environnement et lentement s'adapter à la situation l'air de rien. Sa main se fit un peu plus présente dans celle de la Rouquine, son corps tassé se redressa pour se rapprocher des assises assurées des deux femmes en présence et sa respiration se calma, maintenant qu'elle avait bon espoir de survivre à cette soirée. Le changement était subtil mais il était là.

Quand la Dame Rouge eut fini ses explications et posa son regard sur elle, Emilla d'instinct s'effaça légèrement, pas encore sure de l'attitude la plus sure pour ne pas se mettre en danger. Mais pour la première fois de la soirée, ses lèvres vermeille s'entrouvrir et sa voix douce se fit entendre pour répondre à la Rouquine.

Je n'aurais pas envie de sortir dans l'immédiat de toute façon. Si je veux mériter mon salaire, je dois connaitre au mieux les breuvages servis et me familiariser à cet endroit. Et puis... Je n'ai rien à voir dehors.

Son regard s'assombrit au souvenir de ce qui l'attend si elle sort de là et la sauvageonne ne peut retenir un frisson de peur. elle préféra écouter la fin des discussions et nota la remarque de la Rouquine, de nouveau le velours de son contralto si inattendu chez une demoiselle si frêle se fit entendre.

Désirez vous que je me rende au comptoir? Si c'est le cas, serait ce inconvenant de demander poudre et pigments pour gommer un peu les ombres sur ma joue?
--La_dame_rouge



[Bureau, les portes de la rose sont ouvertes aux clients]

Laissez, laissez venir à elle les petites catins, le royaume de la nuit leur appartient. La Rouge est en beauté ce soir, elle a pris son temps pour la Mansarde d'une se des loueuses puis pris son temps pour s'apprêter. La poitrine serrée dans un corset pourpre, les bas épais noués de laine finement cardée, la taille enserrée de perles carmines. Ses cheveux ont été tressés puis ramenés en un chignon strict, le châle qui couvre ses épaule avale sa silhouette droite. Pas de poitrine mise en avant, ni de fard trop prononcé, la lippe est fière et l'oeil encore vif. Sans détour elle pose une dernière question à ses interlocutrices.

Savez-vous lire, écrire, chanter? Savez vous prier?

Il le faudra si ce n'est pas le cas, les nobles ne viennent pas à la Rose Noire pour trousser des souillons, des paria. Réputation oblige... Si on ne peut toujours lutter contre la vérole ou les parasites, on peut lutter contre l'ignorance, et c'est un atout majeur pour la maison, un signe de prestige.

Vous pouvez commencer dès maintenant, les portes sont ouvertes aux clients. Choisissez une chambre à l'étage, nous nous entretiendrons demain pour le déjeuner. La Rouquine saura certainement masquer ces vilaines marques, a n'en pas douter.

Un sous entendu? Peut-être. Les chambrines possédaient le nécessaire, et plus encore. De quoi farder, boire, fumer, laver, aimer.... Elle indiqua sur un vélin le prix des alcools pour la jeune recrue, utile si toutefois la jeune fille savait lire. Et quand bien même, connaissait-elle les divers flacons, les divers plaisir éthyliques que l'on pourrait lui mander? La Rouge précisa que pour toute hésitation, il faudrait mander à quelqu'un de la maison, mais ne jamais prononcer la phrase fatidique ' je ne sais pas ' . La Dame appuya sur le fait qu'il faudrait à la jeune femme aller chercher le client, car les hommes s'ils n'ont pas soif, reviennent souvent sur leurs envie lorsqu'un sourire venait les inciter à la consommation.

On faisait tourner la maison ou pas...


--Desiree
[Chambre de Désirée]


Non. Elles sont le paiement pour mon corps, et tu n’y a pas gouté, encore.

Elle use du mot « encore », parce qu’elle ne veut pas qu’il parte, elle veut qu’il reste là, qu’elle puisse profiter de l’aura protectrice encore un moment. Avant de replonger dans le ventre chaud du bordel, et de caresser des hommes en ne pensant qu’à l’argent, ou même plutôt aux jolies choses qu’elle pourra s’offrir avec l’argent gagné.
Malgré elle, sans s’en rendre compte, elle abandonne la grosse main sur ses cuisses, elle se défait de son emprise pour enrouler ses bras au cou du colosse, glisser sa joue dans son cou, ses lèvres près de son oreille, pour murmurer :


La Rouge a aussi à cœur le bonheur de ses filles, Thorvald. Je suis sa préférée, elle ne le dit pas, mais je le sais. Ta venue me confortera peut être cette position de manière officielle. Je serais folle de la quitter maintenant. Un temps, comme si elle pesait ses mots, pour être sure d’elle en les articulant, pour être bien certaine qu’elle les pensait. Je suis heureuse ici. Et de fait, elle l’était. Le travail ce n’est pas toute la vie, et la couturière ou la fromagère, ou la fermière se brisant l’échine dans la boue de ses champs aimait-elle ce qu’elle y faisait ? Certainement que non. Et la blonde, lentement, avait pris goût au luxe et aux luttes de pouvoir des maisons closes. Elle avait pour la Rouge un amour et une vénération chevillés à l’âme, et son but ultime était de lui succéder à la tête de la maison close, quand dans quelques années la Rouge serait fatiguée de la gestion de la maison, et Désirée moins jeune et plus rentable au bureau qu’à la chambre.
Sa progression de carrière était envisagée, somme toute.


J’aime la Rouge. Je ne partirais jamais d’ici. Une pause. Je me suis enfui d’une maison, une fois, en Bourgogne. Le jour où j’ai eu ça. Elle montra la ligne courbe et très nettement dentée sur son bras, presque amusée par le souvenir. J’étais ivre, je crois bien. Nouveau temps. La Rouge m’a sauvée. S’il fallait mourir pour elle, je le ferais.

Elle se tait, maintenant, et le bout de ses doigts vient machinalement caresser le cou du géant, l’effleurant à peine au début, pour finir par ressembler plus à un massage, jouant des muscles tendus et des nœuds nerveux avec dextérité. Paradoxe de la blondine, qui n’aime pas le contact des hommes sur sa peau, mais qui s’apaise en les massant. Et à nouveau, un murmure, dans son cou :

J’aurais aimé que tu viennes me voir par désir plutôt que par intérêt, tu sais…
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Thorvald_
La grosse main, libérée, s'échappe à nouveau vers la coupe, qu'elle saisit et porte aux lèvres du Colosse. Le pourvoyeur s'est trompé de cible. Il n'en revient pas. Qu'elle soit attachée à la maquerelle des lieux, qu'elle ne veuille pas la quitter, ne l'inquiète pas. Non, ce qu'il le torture c'est d'avoir mal jugé la catin, ce matin au marché. Était-il donc mal réveillé ? Était-il sous le charme de sa franchise et de sa grâce ? Ou bien est-il tout simplement en train de vieillir. Il n'a plus l'œil. D'ailleurs, il n'était pas parti en chasse depuis longtemps.

Il boit et se souvient de Jane, l'aveugle qu'il avait ramassée dans une ruelle et qui l'avait tant ému ...

Puis rouvre les yeux sur les lèvres de Désirée. Elle se fait chatte, veut le retenir, le prend dans ses filets à son tour. Au moins, si elle n'accepte pas ses pattes sur sa peau, désire-t-elle qu'il reste. Elle se confie à demi, raconte, montre. Patient, il pose ses lèvres sur la vieille cicatrice, comme s'il pouvait faire disparaître cette horreur de son bras immaculé.

Il voudrait se débarrasser des boucles. Les lui donner, pour rien, pour effacer sa venue. Pour oublier le temps qui passe. Oublier le mal fait à Jane. Oublier ses crimes. Retrouver l'innocence. Il voudrait mais ne peut se résoudre à toucher à ces petites pierres violines, à les lui accrocher, à la décorer pour ses actes héroïques ... Il soupire sous le massage qu'elle lui fait.
Le pourvoyeur laisse la place à l'homme.
De sa main libre, il dégrafe le collier qu'il lui a offert, et le pose en grappe sur la table. Plus de décorations. Son cou est nu.

Il répond au murmure dans son cou :


Je ne vais jamais au bordel.

Il ne va pas au bordel, il y vit. Mais ne se sert jamais dans la marchandise. Ou alors c'est qu'elle lui tombe toute crue dans les paluches.

Je devrais peut-être m'y mettre ... à mon tour.

Mais j'ai si longtemps vécu de l'autre côté du miroir.
Avant de rencontrer la Succube aux Miracles, je me prostituais en Artois. Des femmes surtout, des hommes aussi. Sans le savoir, elle m'a sauvé des vieilles baronnes.
Je lui dois beaucoup, moi aussi.


A vrai dire, il la vénère, telle une déesse, prêt à se sacrifier sur l'autel de la luxure avec elle. Pourtant, c'est ici qu'il est, avec une petite putain qui ne prend pas plaisir à ce qu'elle fait. Et qui pourtant le fait si bien ... quel gâchis.

Sers-moi.

Finalement, il n'y a plus de lutte à mener, plus de jeux, plus de feintes à trouver. Juste passer une petite heure à discuter un peu, et il repartira. Il peut donc boire.
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