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[RP] Maison close de la rose noire

Rouquine
[ Salon : squatteuse à son insu]

Tadzio, pensionnaire permanent... bienvenue à la Rose.

Rouquine sourit en guise de remerciement. Première règle de survie dans un bordel : se faire des alliés, et avec le temps peut être même des amis. Elle se félicite qu'ici ça paraisse possible, voire facile, du moins au premier abord. Et maintenant qu'elle a une jeune fille à couver, elle va en avoir besoin.

Pourquoi loues-tu au mois ?

Le regard intensément bleu de la jeune fille pétille. L'homme est plaisant à regarder, et puis son regard est franc : les questions ne la dérangent pas quand elles sont posées sans arrière pensées. Vrai, songe-t-elle, que les catins "indépendantes" sont rares... C'est si difficile de se protéger dehors, et elle remercie encore Aristote d'avoir rencontré le Dauphin dont le seul nom recadre les mauvais payeurs, même s'il est loin aujourd'hui.

Parce que je parcours la france au gré des... offres d'emploi. Je suis ici pour un mois, plus si je m'y plais. Mais si un de mes clients m'appelle eh bien...

Minuscule haussement d'épaules en guise de conclusion. Qu'un duc ou un comte l'appelle à son "chevet" et elle prendra la route, c'est ainsi qu'elle aime vivre, malgré le danger des grands chemins. A cet instant Emilla entre dans la pièce, et le regard de Rouquine la couve jusqu'à ce qu'elle atteigne le comptoir où.. .tiens, voilà donc ou se cachait Lucrèce ! Elle sourit aux deux, soulagée d'avoir sa "création" sous les yeux, de savoir qu'elle peut bondir à sa rescousse au moindre souci. Puis elle repose son regard bleu roy sur Tadzio, croisant les jambes pour exposer une cheville délicate. Ne pas oublier qu'on est au boulot, hein.

Jusqu'ici l'acceuil fut très chaleureux. Pourvu que ça dure...

Sourire en coin, puis ses yeux se reposent nonchalamment sur la porte, par habitude. Il ne manquerait plus qu'un client les croient ensemble et leur fassent à tous deux manquer une passe....
_________________

Rouquine sévit au Boudoir des Sens.
--Jules.
[ Devant la porte ]



Il avait pris son premier bain en un an et s'était grossièrement taillé la barbe, se forcant à se concentrer uniquement sur la tâche pour ne pas trop penser à ce qu'il s'apprêtait à faire. Mais à présent qu'il était devant la fameuse bâtisse, son esprit vagabondait sans vergogne et le doute s'emparait de lui pour la première fois depuis des lustres. Il se figea un instant, jaugeant la porte close comme un ennemi potentiel. L'idée avait pourtant parue excellente la veille, accoudé à une table crasseuse jonchée de choppes vides, encouragé par les rires gras de ses compagnons de débauche. La bière aidant, il s'etait confié, chose rare. Il ne pouvait plus être soldat. Sa dernière bataille l'avait laissé avec une jambe raide, bien trop lent au combat. Travailler la terre d'un autre le répugnait. Se marier....? Il aimait trop les femmes, qui le lui rendaient bien.

Hé ! 'Cherchent des hommes au bordel de la Rose Noire, avait lâché l'un de ses compagnons de beuverie sur le ton de la plaisanterie. Les yeux de Jules s'étaient transformés en deux fentes dangereuses, et l'homme avait hâtivement ajouté : Non mais pas pour te vendre à des hommes, mon gars... Parait qu'ça s'fait maint'nant, des riches nobliotes en mal de sensations qui se pointent la nuit en cachette....

Si j'étais point si gras, j'irai, moi, avait renchéri un autre, les yeux rêveurs ou embués d'alcool, c'était difficile à dire. Toi t'es bien bâti, les ribaudes se battent pour s'asseoir sur tes g'noux... Imagine, des femmes à plus s'avoir qu'en faire, riches en plus... paraît qu'elles ont la peau douce comme celle d'un enfançon! Et c'est toi qu'est payé !

Après cette phrase, ses souvenirs étaient flous. Ne restait de sa nuit que cette idée saugrenue et un léger mal de crâne. Il s'approcha en boîtant, leva le poing et marmonna en l'abbattant sur l'huis.

Alea Jacta Est.
--Leah
[Devant la porte]

Elle avait passé la nuit précédente dans une auberge des plus correctes, qu'elle n'avait eu aucun mal à s'offrir. L'argent qu'elle avait gagné à Londres ces dernières années, en effectuant contrat sur contrat avec la discrétion d'un serpent, avait jusqu'alors largement couvert ses dépenses. Elle s'y était fait un nom, puis elle s'était lassée, et avait choisi de jeter son dévolu sur Paris. Mais ses victoires outre-Manche résonnaient encore trop fort à ses oreilles pour qu'ils ne lui laissent pas le goût amer de l'ennui une fois arrivée dans la capitale, où son nom inconnu ne lui avait permis que de faire de médiocres affaires jusqu'à présent.

Il lui fallait quelque chose de plus consistant que les petits règlements de compte pour lesquels elle était payée ces derniers temps. Ce n'était pas la gloire qui l'attirait, mais plutôt le souci de l'élégance. Travailler à l'occasion pour un commerçant malhonnête ne lui convenait pas. Elle était gracile, quoique trop maigre, futée, quoique trop froide, et, tout comme elle s'était lassé de sa ville natale, elle se lassait désormais de tâches qu'elle n'estimait pas à sa hauteur.

Elle avait alors entendu parler de la Rose Noire, où luxe et plaisir se côtoyaient continuellement. L'endroit était plus qu'un bordel selon les dires: c'était une maison où les plus riches et les plus influents se pressaient pour les services d'hommes et de femmes qui n'avaient rien de prostituées des bas-fonds. Elle s'était intéressée au sujet, questionnant autour d'elle, pour finalement se décider à tenter sa chance. Le gardien qui veillait sur l'entrée, sans doute, saurait la renseigner avant même qu'elle ne pénètre dans les lieux. Puisqu'après tout, ce n'était pas son corps qu'elle venait offrir, mais un autre type de service.

Ainsi donc, Léah laissa au hasard la chance de la servir. Et puisqu'un homme venait de frapper à sa place, à quelques pas devant elle, elle n'aurait qu'à patienter...


--Marigold.
[Presque plus dans le bureau, presque au salon....]

Marie ne pipa mot quand la Dame lui exposa qui était en lieu et place de Baudoin, elle hocha la tête pour dire qu'elle avait compris et s'apprêtait à prendre congé comme telle une apparition divine, Baudoin passait la porte.

Un sourire béat s'afficha sur la blondine, elle lui aurait volontiers sauté aux cou mais elle devait faire bonne figure et son coup de mou du début de soirée était déjà bien suffisant pour une résidente de la Rose.

Elle bredouilla :
Bonsoir Baudoin ... quand la Rouge lui demanda de demander aux visiteurs de patienter, elle s'esquiva donc sans oublier d'offrir son plus beau sourire à ses parents de substitution. Toute à sa joie, elle ne nota ni l'extrême fatigue e l'un, ni l'extrême émoi de l'autre et descendit enfin au salon, se dirigeant vers Geoffroy à qui elle fit la commission concernant les personnes qui désiraient voir la Rouge : ils devraient patienter, elle n'était pas disponible pour l'heure...

Elle se retourna vers la salle, et faillit défaillir. Tadzio ! SON Tadzio !!


* Oui, j'ai bien dit SON Tadzio car au cas où vous ne l'auriez pas encore noté cher lecteur de mon cœur, la blondine a tendance à s'approprier ceux qui l'entourent avec bienveillance, mais reprenons le cours de notre récit... *

Son Tadzio, donc, partageait son divan avec une rousse à la croupe incendiaire. En franchissant, les quelques pas qui la séparait du "couple", elle se remémora les mots de la Dame, il devait s'agir de la nouvelle, de la temporaire... et ceci la rendit plus jalouse encore, car la Rouquine allait quitter la Rose un jour sans que personne n'y trouve rien à redire.
Choisissant, de ne pas chercher quelque affrontement que ce soit, elle s'avança son éternel sourire aux lèvres.

Tadzio, mon ange, Morphée a enfin daigné te laisser quitter sa couche?


Et la Marie de s'asseoir le plus lascivement du monde sur la méridienne qu'elle avait l'habitude d'occuper, tout en envoyant un baiser à son si cher collègue. Puis, tortillant ses cheveux aux couleurs de blés murs, elle adressa un tout simple :

BOnsoir, je suis Marigold, enfin Marie mais les gens m'appellent Marigold ici, tu dois être la nouvelle... la Dame m'a parlé de toi...

___________
--Tadzio
[Entre deux feux ?]

Parcourir la France, ou s'attacher à un client particulier ? Non, aucune de ces deux formules n'aurait convenu au courtisan, et il était heureux d'avoir trouvé sa place à la Rose Noire. Tadzio n'avait pas de félin que la lascivité, il était au moins aussi casanier que le plus reclus des chats. La simple idée de prendre la route parvint à lui nouer les muscles, et il s'étira lentement tandis que sa nouvelle collègue semblait surveiller la préposée aux boissons. Ces deux-là étaient-elles arrivées ensemble ?

Visiblement rassurée, Rouquine reprit la conversation, non sans commencer à déployer ses charmes au profit d'un client potentiel. Après tout, le salon n'était plus vide. En connaisseur, Tadzio hocha imperceptiblement la tête... beau brin de fille. Si seulement celles qu'il devait satisfaire lui ressemblaient un peu, il ne serait pas exclu qu'il prenne un peu de plaisir de temps à autre ! Enfin, le boulot était le boulot.


L'ambiance est bonne. Je ne vois éventuellement que Rosa, qui pourrait te considérer froidement au début... je l'aime bien, mais il paraît que toutes les Italiennes sont un peu jalouses. Enfin, comme vous n'avez pas le même... type, vous ne devriez pas être en compétition sur les clients, tout devrait donc vite se tasser. Et puis...

Il n'acheva pas, voyant Marigold arriver avec ce qui ressemblait à s'y méprendre à une lueur meurtrière dans le regard. Ce n'était pourtant pas le genre de la petite blonde ! Pourtant, cela amusa Tadzio. Décidément, le tempérament féminin... si se lever n'avait pas représenté un effort, il lui aurait collé un affectueux baiser sur le front. Heureusement, elle se calma en s'approchant, et était redevenue tout sucre tout miel lorsqu'elle prit la parole.

Grand prince, le courtisan ne répondit à sa pique qu'en tirant légèrement la langue, et laissa les deux femmes faire connaissance, tournant son attention vers l'entrée.

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Homme de plaisirs à la Rose Noire
Rouquine
[ toujours au salon : griffera, griffera pas ?]

Elle écoute Tadzio avec une attention non feinte. Rosa. Elle note le prénom dans un recoin de sa tête. Il semble prêt à lui livrer autre chose quand il s'interrompt, et la rouquine sait de suite pourquoi. Vu qu'elle guette la porte, elle n'a manqué ni l'entrée de la blondinette, ni l'expression de son visage. La jeune fille a l'air à peine plus jeune qu'elle, peut être de l'âge d'Emilla ? Elle s'avance et la rouquine se tend imperceptiblement, prête à affronter l'antipathie d'une eventuelle rivale. "Mon ange"... A-t-elle empiété sur un territoire quelconque ? C'est si fréquent quand on met plusieurs travailleuses dans la même pièce, elle aurait du s'en souvenir mais elle a perdu l'habitude de travailler dans un bordel. Toutefois la blondinette sourit et va s'installer non loin après avoir soufflé un baiser au brun, qui lui tire gentillement la langue. Les craintes de la jeune catin s'apaisent, pour l'heure.

BOnsoir, je suis Marigold, enfin Marie mais les gens m'appellent Marigold ici, tu dois être la nouvelle... la Dame m'a parlé de toi...

Elle sourit en retour, chaleureusement. Tant que la blondine ne montre pas de franc signe d'agressivité, autant la traiter en amie. Elle ne laisse pas la phrase laissée en suspens l'inquiéter. Qu'aurait pu dire la Dame à son égard, après tout ?

Enchantée, Marigold. Oui, je suis la nouvelle. On m'appelle Rouquine, pour ma part. Très original, je sais.

Un sourire d'autodérision effleure ses lèvres, un léger haussement d'épaules vient l'accompagner.
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Rouquine sévit au Boudoir des Sens.
--Marigold.
[Au salon... J'y suis j'y reste!]

Tadzio lui tire la langue pour toute réponse... humm cette langue combien de fois Marie en a rêvé pour s'encourager lorsque le client était peu avenant, cette bouche, ce corps... Elle rougit, elle le sent... vite penser à autre chose se concentrer sur les quelques bribes que lui sert la rousse... Rouquine, original.. oui aussi original que Marigold pour une MArie aux cheveux d'or, quand on y pense. La blondine ne lui répond pas elle acquiesce les yeux rieurs.
Elle retourne à Tadzio, voyant que Lucrèce est déjà servie.


Tadzio, je vais me chercher un verre... aurais-tu envie que je te rapporte un petit quelque chose à boire ou à grignoter, je sais à quel point ton appétit est... insatiable...

Petite allusion, pour faire illusion... La Rouquine comprendra peut-être que bien plus qu'inaccessible comme le veut le règlement, le bellâtre est ... réservé.


____________
Rouquine
[ au salon : bon, il arrive ce client oui ?]

"....je sais à quel point ton appétit est... insatiable... "

Si la rouquine était cruelle elle poufferait de rire. Au lieu de cela, elle est presque attendrie par l'allusion tout en "finesse" de la blondinette. Pas touche à celui là ? Aucun problème, il n'est pas client. Elle ne peut toutefois empêcher son sourcil gauche de s'arquer légèrement alors que son regard amusé croise celui du bellâtre. Curieuse de voir comment il le prend....Mais très vite ses fins sourcils se plissent légèrement et son regard se perd dans le vide à mesure qu'un flot de questions l'assaillent...

La blondinette fait-elle semblant, ou couche-t-elle avec le courtisan...? Elle ne se souvient pas en effet d'avoir entendu la Dame Rouge dire que c'etait interdit. Pourtant en toute logique... ça l'est. Ca doit l'être, sûrement, pour éviter les embrouilles...? Une légère moue d'incompréhension plisse ses lèvres. Quand bien même ce serait permis, elle ne voit vraiment pas pourquoi on irait se fourrer ainsi dans une multitude de complications. N'est-ce pas assez déjà, d'avoir à garder son coeur contre l'attachement aux clients doués au lit ou touchants, agréables, drôles ou encore intelligents... sans en plus s'exposer aux griffes d'un séducteur professionnel ? Son coeur d'artichaud ne tiendrait pas deux secondes... C'est tout juste si elle ne remercierait pas Aristote pour la multitude de clients laids, bêtes, arrogants ou gras qu'il lui envoie. Au moins pour ceux-là elle n'éprouve ni tendresse ni amitié.

Son regard balaie la salle, allant des deux filles au bar, à la porte, avant de revenir sur Tadzio et Marigold. Elle sent venir un soupir, puis un baillement qu'elle étouffe immédiatement ; comment font-ils pour supporter cette attente ? Ses moments libres sont d'ordinaire passés chez elle, ou en taverne, à boire et à prospecter le client.. Attendre ainsi est d'un ennui... Vite, un sourire. L'attente sera plus longue si elle ne sourit pas. Son pied bouge tout seul, ses quenottes mordillent ses lèvres... elle se penche et la question à ne pas poser sort toute seule, mais fort heureusement à mi-voix.


Dites...L'attente est elle... longue, en général, à la Rose...?
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Rouquine sévit au Boudoir des Sens.
--Emilla_kair_d_ancle


[Salon : combat de poules à propos d'un coq?]

Lucrèce plongée dans les délices de sa prune, Emilla découvre un des avantages de sa fonction. Élément du paysage derrière son comptoir, les gens ne prêtent pas attention à sa présence, se dévoilant inconsciemment. Et elle ne peut retenir un sourire à la joute qui se joue autour du ténébreux alangui. Elle fronce un peu le nez à certaines allusions, en loupe royalement d'autres du haut de sa naïveté à ce genre de jeux, mais sent que l'enjeu est fort amusé de la situation.

Quel homme étrange et dangereusement fascinant. Il est visiblement de ces êtres qui émoustillent le regard de tous ceux qui le croisent et le sait parfaitement. La barricade se met en place peu à peu en Emilla : cet homme est un danger pour elle, elle doit s'en prémunir absolument. Il est pire que les brutes de la rue : on peut s'y attacher. Il suffit de voir pour ça les réactions de la blonde.

Emilla l'a reconnue tout de suite d'ailleurs : la furieuse qui l'a éjectée sans ménagement dans la rue, sans un regard, sans pitié. Barricade pour elle aussi, mais pour d'autres raisons. Elle n'a pas le coeur de la Rouquine et la confiance fragile de la jouvencelle ne se fera pas pour celle là très facilement.

En attendant, on parle boissons et si elle veut se rendre indispensable ici, elle ne doit jamais faiblir. S'extirpant de derrière le comptoir, elle inspire un instant, se rappelle la démarche des nobles Dames dans les rues, et le petit caméléon fait son œuvre, traversant la pièce telle un félin... chaton. Ben oui, c'est bien de vouloir s'adapter, mais l'expérience n'est pas là et il y a dans ses mouvements doux et fluides une fragilité qui la rend touchante et différente au milieu des filles si pleines d'assurance. Elles sont l'expérience, elle est l'innocence.

Pardonnez moi, vous désirez boire quelque chose il me semble. Que voudriez vous que je vous apporte?

Toujours cette voix d'alto épaisse comme le velours et incongrue avec le physique délicat.

--Enzo


[ Devant La Porte ]

Enzo venait de débarquer. Les nouvelles allaient vite. On semblait chercher des hommes de compagnie et lui, il avait besoin d'argent et de continuer à offrir le meilleur de lui-même alors pourquoi pas. Il connaissait déjà les joies de l'amour et du plaisir. Initier tôt, et ayant déjà eu cette activité, cela ne devrait pas lui proposer de soucis. Rester à savoir s'il ferait effet et affaire en ce lieu. Il se présenta à la porte de l'établissement. Quelques personnes semblaient avoir prit les devants et patientés à leur tour. Il devrait attendre. Client ou candidat, qu'importe. L'amour avait le don d'appartenir à quiconque savait le faire partager et ce, sous bien des visages, des corps si différents, si loin les uns des autres. Que tout est possible et que chacun a sa chance pour avoir sa place. Il ne se faisait pas d'illusion non plus. La facilité, il connait. Il en vit depuis toujours. Mais chaque endroit, chaque établissement, chaque rencontre a un goût d'aventure, d'interdit, de confidence, de partage. Même dans la plus grande indifférence et désinvolture, se livrer sans âme est se livrer et donner un peu de soi sans le vouloir. Le plus beau de ce métier étant de savoir sa cacher, se métamorphoser et surtout être ce que l'on est pas. La frontiére en est si mince, et la recherche des plaisirs toujours poussés plus loin pour en procurer toujours plus, que se cotoie sans le savoir un devoir et une simple envie.

Il regarda un peu autour de lui, les alentours. Ce n'était pas si malfamé que ça comparé à d'autres lieux qui étaient de sordides bouges, des tranches la gorge à chaque coin de rue ou des dépouille-bourses sans vergogne. Non, même pas à l'horizon de charmantes jeunes demoiselles de joie pour aguicher. Cela laissait présager que l'établissement sous ses yeux, se suffisait à lui seul dans les parages pour satisfaire cette clientéle.

Il espérait vraiment qu'il en ferait parti.
--Lady.


Le géant n'était pas là pour se distraire, ou alors il avait passé commande spéciale, vraiment les hommes étaient étranges. Mais c'est aussi ce que les femmes appréciaient chez eux. Sa petite bousculade et sa main baladeuse me donnèrent l'élan suffisant pour retourner au chaud dans le salon. Je n'avais pas envie de m'asseoir à attendre mollement une "proie". Je décidais de parcourir lentement la pièce, ses moindres recoins, toutes ses niches, plume légère perchée sur ses talons.

Je jetais des regards sur les travailleurs et travailleuses de la Rose et souriais de ne pas avoir à faire cela pour de l'argent, mais uniquement pour la recherche de ma vérité. Mon regard se reportais frëquemment sur le mignon gardien qui avait pris ses fonctions à la porte, par l'entrebaillement de la tenture. La petite moue boudeuse de sa bouche me fit passer la langue sur mes lèvres et j'imaginais un instant le faire sur les siennes. J'émit un petit "humm" sans m'en rendre compte.

Mes yeux détaillent ensuite la gente masculine présente sans pouvoir déceler celui qui serait assez fou pour me faire sombrer dans sa folie. Les hommes dans l'enceinte du bordel ont plus l'allure d'appats que de proies. Flute ! Allais-je perdre encore une nuit sans savoir ? Je sentis le démon grogner dans mes entrailles, remuer dans mon bas-ventre, dans un refus au renoncement. Je soupirais et continuais ma promenade lascive........
--Leah
[Devant la porte]

Décidément, on se pressait aux portes de la Rose Noire... Un sourire effronté, caché par quelques indomptables mèches noires, vint orner les lèvres de la fluette jeune femme. Elle observa méticuleusement les vêtements des deux hommes, cherchant à savoir si leur bourse était assez remplie pour s'offrir les services d'une des filles de celle que, dans le quartier, on nommait la Maquerelle, sans connaître son véritable nom. A moins qu'ils ne soient pas clients, mais employés, ce qui pouvait aisément se concevoir au vu de leur joli minois...

-« Messieurs », salua-t-elle, un brin d'ironie dans la voix, et un accent si peu marqué qu'il était difficile d'en deviner la provenance. Puis, s'adressant à celui qui la suivait de peu, elle se recula d'un pas sur le côté, lui faisant place nette.
-« Je vous en prie, passez devant moi. Je compte seulement m'entretenir avec le gardien... pour ce soir. »

Un rayon de lune accrocha les bijoux d'argent percés à son oreille gauche. Ils avaient toujours effrayé la plupart de ceux qu'elle croisait: en ces temps reculés, ils étaient réservés aux individus en marge de la société, contraints de les porter pour être immédiatement identifiés par les bien-pensants, et fuis. Ainsi, nombre de bourreaux, d'hérétiques et de malfrats s'étaient vus ornés de ces scintillantes marques de leur différence. Leah avait fait le choix de se les imposer d'elle-même. Quant aux prostituées, elles faisaient souvent partie de ces "infâmes" relégués au ban de la société et portant également ce signe distinctif.

Au moins une caractéristique qui rapprochait l'Anglaise de ces dames...


--Jules.


[ devant la porte : qui, qui me parle ?]

"Messieurs"

Jules se retourna, plus par réflexe que par politesse, et posa son regard sombre sur l'origine du ton ironique. Il la détailla rapidement, habitué à évaluer son entourage pour les classer en deux catégories : dangereux, ou non. Un sourire ornait son minois, un bijou son oreille. Mais elle ne portait pas les atours des catins. Dangereuse ? Potentiellement, très. D'autant plus qu'elle n'en avait pas l'air. Il hocha la tête, le regard calme, lâchant un 'M'zelle" bourru.

Elle s'écarta pour laisser passer un homme qu'il n'avait pas entendu arriver, plongé qu'il était dans ses pensées. Un joli garçon rasé de frais, pas assez richement vêtu pour être un noble client, s'il en croyait la réputation du bordel. Une léger soupir s'exhala de ses levres charnues et légèrement gercées. Dangereux ? Non, mais si c'était à cela qu'on devait ressembler pour être embauché à la Rose Noire, il repartirait bredouille, certainement, et soulagé, peut-être. Avec un grognement intérieur, il se détourna pour faire à nouveau face à la porte. Elle le narguait, comme une garce qui vous allume et refuse d'ouvrir les cuisses. Il sentit ses mâchoires se contracter et fourra les mains dans ses poches pour se retenir de frapper à nouveau. Bon sang, il aurait préféré monter à l'assaut d'une ville fortifiée que de rester là, impuissant...
--Tadzio
[Tirs croisés au salon]

Délicieux, absolument délicieux. Sans une longue habitude d'impassibilité, Tadzio aurait probablement souri largement avant de lancer quelque invitation gaillarde aux deux combattantes. Cependant, il travaillait depuis assez longtemps pour savoir que du début de la soirée au matin, seuls les clients devaient profiter des faveurs du personnel. Si la nuit qui s'annonçait était aussi calme que la précédente, peut-être se lèverait-il à nouveau à l'aube pour rendre une visite impromptue à Marie... ou à la nouvelle. Il aviserait.

Enfin, il pensait, il pensait, et la jolie blonde attendait toujours !


Pardon, Marie... non, rien pour moi, je te remercie.

A peine la jeunette possessive avait-elle tourné le dos, que Rouquine revenait à la charge. Le courtisan en conçut quelque étonnement : il était plus habitué à séduire qu'à être séduit, malgré les petits jeux auxquels la plupart des résidents de la Rose Noire se livraient la plupart du temps. Seulement, ce décolleté offert à la vue, les lèvres découvrant le bout des dents, ce ton de conspiratrice... heureusement que Marie ne regardait pas.

Tout dépend des jours. Hier, j'ai cru comprendre qu'on avait refusé du monde... aujourd'hui ça a l'air plus calme, mais la soirée ne fait que commencer, et il y a déjà du monde à l'entrée. Ton tour viendra, ne t'en fais pas.

Il était même prêt à parier qu'elle serait choisie la première... tiens, pourquoi pas ? Avec un sourire à peine perceptible, et sur un ton encore plus bas, il ajouta :

Ma paie de ce soir que tu seras la première femme choisie.
_________________

Homme de plaisirs à la Rose Noire
Rouquine
[ Quiproquo au Salon]

Elle voit Emilla s'approcher juste au moment ou Tadzio refuse un verre, et lui sourit.

Merci soeurette mais je préfère boire plus tard, pour faire consommer les clients..

L'appeler ainsi l'amuse, renforce le lien si récent et pourtant si fort qu'elles partagent. La question etait posée a Marigold et Tadzio ; c'est la voix de l'homme qui l'arrache à la contemplation d'Emilla et elle se tourne à nouveau vers lui. Il porte un air légèrement étonné. Est-ce parce qu'elle a appelé Emilla "soeurette" ? Ou parce qu'elle a montré de l'impatience...? La jeune rouquine se fustige mentalement d'avoir confié ce défaut. Une ribaude se doit d'être patiente...Si la rouquine avait la moindre idée de la véritable raison de son étonnement, elle éclaterait d'un rire bon enfant et incrédule. Totalement inconsciente, donc, qu'il a pris son chuchotement prudent pour une confidence de séductrice et la croit en concurrence avec Marie, elle écoute sa réponse et sourit sans coquetterie au compliment qu'elle prend pour de la bienveillance venant d'un collègue habitué aux lieux.

C'est gentil, ça. Mais ce n'est pas tellement d'être choisie vite qui m'importe. C'est plutôt qu'il arrivent vite. Je sais, c'est bête.. mais attendre sans rien faire m'ennuie... Seulement j'hésite à trop parler avec un autre employé.

Léger haussement d'épaules.

Dans le seul bordel ou j'ai jamais travaillé avant celui-ci, la maquerelle voyait cela d'un mauvais oeil. Ca nous donnait l'air déjà trop occupé pour être abordées, je crois. La Dame Rouge m'a donné des règles sommaires mais n'a pas abordé les relations entre employés... Peux-tu m'éclairer ?

Elle veut savoir si elle doit limiter ses échanges avec ses collègues pendant les heures de "représentation".... mais aussi, un peu, si l'intimité amoureuse est permise entre employés à la Rose. Car aussi improbable que cela lui paraisse, la réaction possessive de Marigold a semé le doute dans son esprit .Et ainsi, le quiproquo continue...
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Rouquine sévit au Boudoir des Sens.
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