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[RP] Maison close de la rose noire

--Anton_


[ L'Entrée dans l'Antre Des Plaisirs]

Apprécie à sa juste valeur que le Gardien à la porte puisse avoir un oeil exercé. Mouvement de tête incliné pour le saluer. Regard franc. En ce bas monde, il n'y avait pas de sous-métier ou de métier plus dévalorisant que l'autre. S'ils existaient, c'est qu'ils y avaient leur place et leur rôle. Des armes. Non il n'en portait aucune. Sa haute taille, sa carrure et sa prestance étaient suffisantes à faire fuir toute tentative de mal sur sa personne. Cela lui était arrivé une fois, traces indélibiles sur son visage qu'il gardait comme un souvenir à son imprudence et sa fragilité d'antan. Depuis cet incident, cela en était finit d'être une victime et de se bercer d'illusion sur le monde autour de lui. Il en imposait. Non point comme un rempart face à sa peur mais parce que c'était ce qui lui ressemblait. D'une main experte, il retira un gant de sa main, puis l'autre. Les posa dans une des poches de son manteau. Puis il retira celui-ci pour venir le déposer sur son avant-bras. En chemise de haute couture, noire, déboutonnée à peine au col, il sourit au Gardien de la Porte et lui fit comprendre d'un signe de son regard transparent pour lui notifier qu'il n'en portait aucune.

[ L'Entrée au Salon]

Anton sentait déjà les effluves confinées de ce lieu. Le couloir pour y accéder laissait à peine entrevoir une lumiére tamisée que dégageait le salon. Part de mystére au mélange des parfums qui émanaient, des bribes de conversation. Comme l'avancée vers un tunnel où la lumiére jaillit. La découverte soudain d'un paradis prometteur. Ce fut le cas à son apparition au Salon. Il ne fut pas déçu. Les lumiéres jaillirent. Il est Roi, Prince et Chevalier en ce lieu. Tout est pour lui. Il sourit. Qui oserait venir à lui. Le prendre en main. Devrait-il choisir ? Qui sait...Il salua d'un mouvement de la tête la gente féminine et masculine. Il ne savait pas encore quelle nature s'offrairait à lui. L'ombre des courbes féminines ou masculines.
--.geoffroi


[Porte : entrées en masse ]

Le noble sieur enlève son manteau, et d'un geste clair lui montre qu'il est sans armes. Avec la blonde accrochée dans le dos, Geoffroi ne peut pas vraiment aller palper. Grincant des dents à la situation, il hoche la tête à l'homme balafré et lui cède le passage.

Dites Geoffroi quel est votre histoire à vous ? Parce qu'au final, on ne sait rien de vous.

Elle le colle, le caresse, lui tourne les sens. Lui murmure des mots lascifs à l'oreille. Geoffroi déglutit difficilement, et manque de ne pas remarquer la visiteuse suivante. Diversion bien utile, le temps de chercher quoi répondre à la blondinette à peine émêchée et très allumée dans son dos.

"Hum...C'est ici...La dite maison...?"

D'ordinaire il s'amuserait un peu avec elle, lui demanderait de préciser de quelle maison elle parle. Mais il a d'autres blondinettes à fouetter. Un hochement de tête. D'une main il écarte doucement sa sangsue, murmurant un "excusez moi un instant" et s'avance pour fouiller la donzelle. Ne trouve aucune arme, et au visage mal assuré qu'elle affiche, n'en est pas surpris.

Vous pouvez entrer, damoiselle.

Derriere elle, un vieil homme, à l'air peu menaçant. Il le salue d'un hochement de tête. L'homme se laisse docilement fouiller comme s'il avait l'habitude. Geoffroi trouve facilement deux dagues que l'homme ne tentait pas de dissimuler.

Entrez... je vous rendrai cela à la sortie, mon sieur.

Derrière les deux, il ferme la porte. S'adosse au mur comme pour protéger son dos de nouveaux assauts. Il a envie... mais c'est tout sauf l'endroit ou le moment.

Et si je vous racontais mon histoire après mon service...? Nous serions plus... tranquilles.

Là. Si elle est sérieuse, elle attendra. Si elle s'amusait, elle le laissera enfin travailler. Enfin peut-être. Tandis qu'il ecoute sa réponse, des coups sont frappés à la porte.

Ouvrez au vicomte de St Pardoux.

Avec un grincement, il la rouvre. Décidément ce travail n'est pas de tout repos. Devant lui, deux hommes. L'un visiblement soldat, qui vient de frapper. L'autre, bien mis... probablement le Vicomte. Il se prend à se demander ce que fera le soldat pendant que son maître monte.. Oh, s'il pouvait rester à attendre dans le sas, quelle meilleure protection contre la tentation....

Messieurs, bienvenue à la Rose Noire. Vos armes, je vous prie ?
Thorvald_
Chambre de Désirée

Le lit est à peine défait, les murs ont à peine murmuré. Seuls les vêtements épars témoignent encore de la hâte avec laquelle ils se sont donnés.

Les dernières lueurs du jour frôlent les corps apaisés, mettent en relief les courbes, les muscles, les arrêtes. A contre-jour, la colossale main contemple les contours. Un doigt désinvolte glisse sur la cicatrice, sur ce ventre au repos, repu, détendu.
Il n'a pas envie de partir.

La plénitude qui l'envahit le rend incapable de se lever. L'idée même qu'il va devoir s'habiller, quitter les lieux, rentrer ... est trop lourde. Il s'abandonne à cet instant, hors de temps, hors de la réalité, hors du corps ...

Puis il surprend ce souffle retenu, lève les yeux vers cette larme qui dévale. Se rapproche en silence, la boit dans un baiser, tandis qu'elle se perd dans ses cheveux, et de sa grosse main efface la jumelle qui doit courir sur l'autre tempe. Il comprend, son trop-plein, la force de l'émotion, qui l'étouffe, qui appuie sur son sein et submerge ses derniers remparts. Il en a la gorge nouée, incapable de la consoler par autre chose que par ses gestes. D'ailleurs, peut-on, doit-on, consoler ce qui n'est pas véritable tristesse ... Sa main la contraint doucement à tourner la tête vers lui. Il la contemple et l'embrasse.


Sais-tu que ... je ne veux pas partir.

Mais il le faut Thorvald, ne sois pas idiot. Ne prononce pas les mots mièvres, les mots creux. Dormir, libres, seuls au monde ... Deux roses veillent sur vous : multiples et divines épines dont vous ne pouvez vous défaire. Vos destins sont tracés, vos volontés dissoutes à l'ombre de parfums impérieux. Et pourtant te voila ... amoureux ? Idiot. Renie-la. Paie-la, tiens, pour lui montrer qu'elle n'est rien qu'un pétale de plus. Dis-lui, pourvoyeur, qu'elle est capable de désir, finalement, et digne de la Rose Pourpre. Dis-lui, et brise ce lien qui nait. Ce lien qui ne peut que vous mener en enfer.
Il entrouvre les lèvres et se résout ...


Je ne veux pas ...

... à répéter l'inéluctable. Et ponctue :

... mais il faut.

Les gris se mélangent à nouveau, audacieux, impétueux. Les yeux seuls se disent la vérité.
_________________
X
--Emilla_kair_d_ancle


[Bureau - l'élixir de la Dame Rouge]

Emilla s'incline et note dans sa tête la boisson qu'apprécie la Dame Rouge.

Je vous ramène ça de suite.

Sortant prestement, le petit caméléon se dirige vers son antre, flacons, bouteilles, voici l'hypocras à la belle robe ambrée, transparente et brillante. Emilla la sert fraiche et en hume les arômes caractéristiques : brûlant d'épices Orientales, pruneau confit, puis gentiane et angostura. Elle sourit, elle aurait du se douter.

Cette boisson est un équilibre parfait entre alcool, sucre, acidité et arômes. Long en bouche, il présente un équilibre charmeur, cajoleur même qui surprend et accapare. Emilla ramène la boisson à la Dame Rouge et attend en silence de savoir si tout va bien pour retourner prendre soin des clients. Déjà des bruits dans le sas. Elle ne peut s'absenter trop longtemps.



Orphelya_valbony
[Dans l'entrée de la Maison]

Suite aux paroles du "garde" à l'entrée, Phélya se faufila dans l'endroit en se raclant la gorge. Elle n'avait pas pour habitude d'aller là bas. Elle releva un peu sa robe pour avoir moins de difficulté pour marcher. Elle jeta un coup d'oeil sans savoir quoi chercher, ni même quoi faire.
Que voulait-elle? Un homme? Rien peut-être... Elle fixa ses pieds en grimaçant.. Lorsque la donzelle était en taverne, c'était la reine de la drague, la meilleure pour mettre un homme dans sa couche, et pourtant, aller dans un "endroit de plaisir" lui était impossible.
Si elle pouvait passer dans un trou de souris, Phé l'aurait fait... Elle resta comme une idiote vers la porte, n'osant rien dire, rien faire, rien regarder.
--Desiree


[Chambre de Désirée]

Je sais.

Bien sur qu’elle le sait. Elle n’a pas envie de le voir partir non plus. Elle voudrait pouvoir figer le temps, là, à cet instant ou après une jouissance comme elle n’en avait jamais connu, les corps alanguis se reposent. Ce moment où la grande main couvre son ventre, suivant la cicatrice blafarde qui le coupe en diagonale.
Elle roule lentement sur le coté, se redresse sur un coude, frissonnant légèrement maintenant que la sueur sèche sur son corps, et que les flammes du feu faiblissent. Elle caresse à son tour le ventre du colosse, un sourire presque amusé aux lèvres. Elle se demande un instant combien d’amantes il a eu, et son sourire s’élargit. Surement autant qu’elle a eu de clients.

Elle ne dit rien de plus, pour l’instant. Elle se contente de savourer l’instant, gris dans le gris, les derniers instants, vite, avant qu’il ne parte. Les ombres jouent sur leurs peaux, les ombres s’allongent, se jouent d’eux, marqueuses implacables du temps qui file autour de leur parenthèse. Elle se penche, vite, sur lui, elle hésite un instant entre ombre et lumière, et pose ses lèvres dans un creux, si près de la bouche gourmande que leurs souffles se mêlent un instant.
Il n’y a pas de mots, elle le sait, pour décrire les minutes écoulées entre ses bras, pour peindre avec précision les sentiments brillants qui l’ont envahie depuis. Alors elle n’en cherche pas, elle reste silencieuse et savoure, encore un peu, encore quelques secondes, sa présence. Ensuite, il partira, et elle ne sera pas triste, parce qu’il lui a donné en quelques moments volés des souvenirs à chérir à jamais.


Tu es beau.

Pas une question, ni une remarque : un constat.
Elle se redresse, elle s’assoit. Elle n’ose plus trop le toucher, parce qu’elle ne veut pas que par un geste maladroit, détestable parce que machinal et mille fois répété sur d’autres corps, elle ne les renvoie tous les deux à leurs conditions.
Elle murmure enfin …


Tu vas être en retard.

… parce que toujours ce sont les femmes qui se doivent d’être raisonnables. Parce que déjà elle se prépare à la longue nuit l’attend, et qu’elle ne sait pas si celle là sera meilleure où pire que les autres, maintenant qu’elle chérit les instants passés dans les bras d’un géant. Elle serre ses mains entre ses genoux, assise au bord du lit, pour se retenir de le toucher encore une fois, pour ne garder que les brulantes images en souvenir. Le dos s’arrondit légèrement, elle ne bouge pas, elle se rhabillera plus tard, quand il sera parti ou prêt à le faire.

Elle hésite, prête à murmurer encore quelque chose, et retient les mots au dernier instant, entre ses dents serrées. Le corps semble ployer de tristesse, mais c’est la langueur qui l’accable, et dans le gris brille la joie farouche de qui vient de découvrir un grand secret.

_________
--Jules.


[ Chambre 2 : quand le soldat se lâche..]

Avec un " eh ?" surpris il s'était retrouvé sur le dos, la belle dame le chevauchant avec un abandon qu'il croyait ne voir que chez les femmes de sa condition, à lui. Gémissements, ondulations, yeux clos... Et puis ce regard envoûtant, brûlant de la même fièvre que lui, enfin. La danse sensuelle qu'elle entama sur lui le laissa coît, yeux élargis de suprise, souffle court. Dieu que c'etait bon... Il n'osait bouger de peur que le charme ne fût rompu et que l'oiseau s'envole. Son souffle rauque se calquait de lui même sur celui d'Esteline, lorsqu'elle se pencha sur lui, l'embrassa pleinement. Son torse tressaillit au contact des doux orbes qui s'y pressaient.

A votre rythme, Jules... pour.... pour votre plaisir, et le mien.

Tout, les mots, les yeux, la voix hachée de plaisir et de désir mêlés, lui donnait la permission. Et quand bien même sa tête lui disait d'y aller lentement, qu'elle pouvait juste croire qu'elle voulait... son corps cette fois ne lui laissa aucun choix. D'une main, il la repoussa avec douceur, l'invitant à se redresser, glissa sur un sein, vint se poser sur sa hanche. L'autre la rejoint vite et bientot ses larges mains lui ensérraient la taille, la soulevant d'à peine un pouce.

Faut pas me le demander deux fois, lâcha-t-il, le désir lui faisant oublier de faire un effort d'élocution.

La belle ainsi maintenue en place, il laissa ses reins s'activer en de petits coups secs et de plus en plus rapides, se déléctant du spectacle. La poitrine tressautait sous son nez, et s'il relevait à peine la tête, il pouvait voir l'endroit ou leurs corps se rejoignaient, encore et encore. Après quelques temps de ce traitement, Jules décida qu'il voulait plus.. pouvoir l'embrasser, contempler sa chevelure étalée sur l'oreiller blanc. Il l'attira donc contre lui, calmant les tressautements de ses reins, et tout en l'embrassant, placa une main derrière sa tete pour la renverser tout en douceur. Une fois au dessus d'elle, ses yeux noirs se firent pétillants, tandis que les paroles d'Estelline lui revenaient en mémoire..."Oserais-je dire qu'il me tarde aussi de... d'être à vous.... ".. Ses reins brûlaient d'agir, il ne les retint pas. Fini les coups de semonce, et tandis qu'il labourait sa prise d'assauts de plus en plus rapides, il haleta contre sa bouche...


Maintenant oui... Maintenant vous êtes à moi.....

--Anacreon


[Rougeoyant mystère pour une Métamorphose. Deuxième partition]


Et face à ce déni aimable, Anacréon n'eut d'autres choix que de se métamorphoser en un certain passage d'un livre X ovidien bien connu pour continuer à éblouir l'oreille de la rutilante voilée.
Le visage ne doit pas changer de manière drastique, juste laisser un très léger sourire effleurer le visage pour lui montrer qu'il comprenait qu'il allait devoir redoubler de talent pour mériter sa place. Si Orphée avait réussi à retirer Eurydice des enfers avec une simple demande, il n'y aurait pas de quoi chanter ses louanges... Car sa réussite est connue de presque tous. Ce qui l'est moins, c'est le temps que cela lui a pris et s'il ne lui a pas fallu plusieurs discours pour étayer son argumentation, au lieu du seul que fournit l'auteur latin. L'officieuse histoire contre l'officiel mythe. Et avec un bordel, la seule chose d'officielle, c'est que ce n'est pas un mythe. Seulement, ce dernier se construit plus facilement.
Alors Anacréon inclina son crâne une deuxième fois, en signe de respect, arrêtant par la même occasion son sourire mystifié, puis pinça ses cordes, et donna à la dame rouge un aperçu plus concret de ce qu'il réclamait, entamant son deuxième chant de son œil inquisiteur:


-Nè*, je sais pertinemment où je me trouve, et c'est pour ça que je suis devant vous.
Selon l'éducation que j'ai reçue, je n'arrive pas à trouver satisfaction parmi des travaux plus... conventionnels. Je suis formé à trouver mon intérêt chez les personnes elles-mêmes... plutôt que dans ce qu'elles font. Et quel meilleur endroit qu'une maison close... pour parachever ma quête d'immanence à laquelle je me destine? Car je ne regarde pas ce genre de bâtisse... d'yeux négatifs. J'aime à voir un esprit plus débridé, plus libre en chacun en parfaite concordance avec hum... l"hidoni**" refoulé que j'ai vu alentours condamné. Je ne peux, ni ne veux faire autre chose.
Ce que vous pouvez m'offrir? Outre mes drachmes? Hum... la possibilité de me réaliser.
Ce que je peux apporter, si vous décidez de m'éprouver? Hum... la variété, toujours attirante et innovante, la finesse et le verbe, pour ceux et celles dont la parole est une préliminaire à l'acte, et si vous aviez la bonté de me mettre à l'essai...


Là, il décolla son dos du dossier du siège, pour se courber tout en la regardant, et prendre une position plus confidentielle, ses mains jointes entre elles à hauteur de ses genoux, qu'il prit soin de décroiser.

-... le prix que vous pourriez demander de moi si je me révélais efficace...

Cela lui était difficile comme exercice. Orphée chantait dans sa langue, pas Anacreon. Heureusement, le royaume était grand et les rencontres déjà nombreuses, ce qui lui réussit un peu dans son apprentissage.
Mais il savait néanmoins qu'il fallait doser les propos pour ne pas bercer dans la logorrhée et ne pas lasser, mais aussi en rajouter avec harmonie pour prouver que l'on n'est pas déficient. Et pour se vendre, il ne fallait pas qu'il jouât les taciturnes de toute façon.
Une autre stratégie rhétorique qui marchait parfois assez bien, était de montrer qu'on avait un peu d'humour, pour contraster avec le sérieux du discours. D'autant qu'elle ne semblait pas imperméable au rire. Bien sûr, il fallait y mettre les mimiques:


-Je vous implorerais bien de me donner cette place, mais j'ai malheureusement encore trop de fierté pour le faire. Et votre estime me serait importante. Je ne veux pas commencer à commettre des... bévues...

Cette partition se voulait assez tragi-comique. A chaque personne sa préférence. Le tout est de toujours trouver assez vite.

*Oui
**Plaisir
Thorvald_
[Chambre de Désirée]

Il ferme les yeux sous ce demi baiser. Il aurait tant voulu, qu'elle le retienne. Ou mieux, qu'elle parte avec lui. Échapper au temps qui voile les fenêtres de sombres déchirures de sang. Au temps qui les enveloppe tous deux dans l'obscurité. Qui glace leur peau humide.

Et toi, si belle ...

La main de Désirée le quitte, à tout jamais peut-être, et dans son ventre, quelque chose se tord. Comme un nœud.

Oui des maîtresses, il en a eues, des tas. Des tas de maîtresses. Il les imagine, en tas, nues, dodues et offertes. Non, des femmes sublimes. C'est l'amertume qui le fait songer. L'amertume de quitter cette femme, sa pudeur, sa délicatesse. Son authenticité.

Il regarde son dos se voûter. Elle attend qu'il parte. Et c'est comme des épines recourbées, des griffes, qui la retiennent dans cette chambre, où des clients vont se succéder, pour la salir, la meurtrir, l'obliger. Ne sois pas idiot, Thorvald, c'est son métier. Comme le tien de faire rentrer ces types-là au sein d'une autre Rose, pour d'autres filles. C'est une fille. Comme les autres. Une putain.

Son dos, si pâle, se détache dans la pénombre. Il voudrait ramener ses longs cheveux sur une épaule, pour le dégager, le parsemer de baisers. Remettre ça. Rester toujours. Lui susurrer des paroles rassurantes.
Elle attend qu'il parte. Il faut mettre fin à son supplice. A leur supplice.

Le colosse se redresse, se lève sans bruit, récupère les vêtements semés entre le lit et le fauteuil. Les enfile.
Fin de l'histoire.
Bordel, il ne peut pas, partir comme ça, comme un goujat. Il se retourne vers elle. Esquisse un geste, puis se ravise. Retient les mots.
Il voudrait dire : laisse-moi revenir, laisse-moi payer ta nuit, tes nuits, toutes tes autres nuits ... Quand bien même il oserait, il n'en aurait pas les moyens.


J'y vais.

La voix est nouée.

Quand il sortira, sa veste noire sera restée, oubliée. Dans la poche, les bijoux ... et l'espoir d'une suite.

_________________
X
--Le_sergent_bourgogne


[Entrée]
- De quoi nos armes? Mon Maitre est en galante disposition, il ne part pas conquérir la Terre Sainte
- Quoique...
- ...et moi je m'assure que son précieux petit Saint Frusquin rentrera bien en entier aux aurores. Mon épée? Autant vouloir me retirer la vue.

Le vieux sergent aux cinquante campagnes regarde d'un ton rogue le godelureau qui voudrait lui prendre son fer. Jeune, bien plus que lui même... probablement en pleine forme, mais ça sentait pas son foudre de guerre. Plutôt un étudiant en Belles lettres qui, avantagé par la Nature, arrondit ses finances avec un petit boulot peinard.
Bourgogne est tout sauf un boulot peinard.

- Alors qu'est ce qu'on fait Gueule d'Ange? T'essaye de me prendre mon fer pendant que je lui cherche un fourreau dans tes tripes?
Le sergent s'est mis devant le portier, rempart de cuir, acier et chair constellé d'éraflures, escars, cicatrices et couperose, volubile du parler des soudards, généreux en postillons et épithètes orduriers. Derrière, le Vicomte d'Ysengrin remarque à peine la scène, n'ayant d'yeux que pour l'intérieur feutré de l'établissement.
- Bourgogne, je te laisse discuter ferraille avec le petit personnel. Et ne te fais pas esmoigner, j'ai besoin de toi pour rentrer. Réserve un coche pour l'aube.
- Mon Prince va pas entrer seul dans ce gourbi?
- Tu veux me la tenir pendant que j'officie?

Bourgogne reporte sa mauvaise humeur sur le bellâtre qui s'obstine à vouloir le désarmer. Il pensait secrètement avoir quelques moments en galante compagnie, même si ce n'est que pour montrer quelques cicatrices et en narrer l'histoire à des ribaudes émerveillées par les horreurs de la guerre, la connerie des hommes et le riche vocabulaire du Sergent. Mais le vicomte en a décidé autrement. Et tandis que ce dernier pénètre dans l'établissement en se débarrassant de son mantel, le vétéran, menton en avant, plaque sa gueule cassée contre celle du Portier-figure-de-mode et, bedaine ceinte de cuir contre abdominaux juvéniles sous le drap de Flandres, reprend son dialogue belliqueux avec son jeune homologue:
- Alors Gueule d'Ange, quand c'est-y qu'tu vas me séduire et me faire rendre les armes?
--.geoffroi


[Porte]

Geoffroi s'écarte pour laisser passer le Vicomte. Reste l'autre. Belliqueux, postillonnant, bedonnant et de mauvais poil. Si on avait dit à Geoffroi qu'il préférerait ça aux avances inquiétantes d'une jolie blonde pendant son service, il aurait ri, tiens.

Alors Gueule d'Ange, quand c'est-y qu'tu vas me séduire et me faire rendre les armes?

Ton maître semble un habitué des bordels, étrange qu'il t'ait jamais appris qu'on y rentre pas armé. Tu crois que nos filles écarteraient les cuisses avec la peur au ventre ?


Il en mène pas large, face à cet animal là, parce qu'en effet, il a plus une gueule d'ange qu'un corps de bucheron. Mais c'est ça ou pas de paie. Et il y tient, Geoffroi, à sa paie...

Alors maintenant mon gars, t'as deux choix . Soit j'te claque la porte au nez et tu te les gêle dehors ... Soit tu me donnes tes armes et tu viens t'installer dans le sas avec moi. Tu s'ras à deux pas de tes précieux joujous, tu s'ras au chaud, tu boiras une bonne bière...

Il se penche et lui chuchote à l'oreille avec un sourire entendu.

Et si t'as de la chance, la belle blonde à moitié saoule qui me colle depuis tout à l'heure viendra p'tete s'asseoir sur tes g'noux. Une nobliote, en plus.... une de ces peaux... pis à peine vêtue sous sa pelisse, tu verrais ça mon gars....

Et Geoffroi s'écarte légèrement, attendant réaction.
Elisabeth_stilton
[Porte - SAS - Salon]

Bien puisque c'est ainsi je vous laisse. Nous verrons plus tard si j'ai encore envie de vous parler.

Vexée oui elle l'est la blonde. Et effectivement elle verrait comment sa soirée finirait pour aller voir le gardien ou pas. Elle voulait lui laisser un gout amer de l'avoir laisser partir aussi elle l'embrassa avant de se diriger nonchalamment vers le SAS. Elle n'avait pas entendu sa dernière remarque en partant aussi elle ne la releva pas.

La blonde passa le SAS, puis arriva au salon. Elle observa les gens encore là oui pas et remarqua que Tibère n'était toujours pas là. Visiblement son puceau l'attirait plus qu'elle. Soit. Elle le remplacerait sans soucis par un autre qui serait ravi d'avoir son argent. Doucement elle alla s'installer dans un fauteuil attendant de voir si elle trouverait homme à son goût.
--Elric_lesang
[De dehors au sas, du sas au salon]

De la compagnie, ça, il y en avait. Une dame, d'abord. Depuis quand les femmes fréquentaient-elles les bordels ? aurait pu être sa première réaction, s'il ne s'était pas souvenu que la Rose Noire offrait les services d'hommes de plaisirs. Oh, porte ouverte... Un portier un brin gringalet, une jeune et jolie blonde qui battait en retraite vers un endroit manifestement plus lumineux, la dame qui attendait à ses côtés fut introduite, fouillée rapidement, laissée passer finalement. Son tour vint. Les deux poignards attirèrent évidemment l'attention de celui qui était là pour les conserver

Je vous laisse ça, si j'ai bien compris ? A tout à l'heure, mon gaillard.

Et Elric tendit les deux poignards sanglés dans leurs fourreaux de cuir, prestement dégagés de sa ceinture, geste que le cerbère semblait avoir anticipé, puis, après une solide bourrade au gardien (c'était trop tentant, fallait le reconnaître, et traduisait également la petite pointe d'envie de l'intendant : quelle chance que de pouvoir côtoyer de belles créatures, de plaisir en plus, chaque nuit...), il suivit les traces de la blonde qui s'était esquivée. Elle ne devait pas officier là, elle, même si elle avait l'air appétissante : jamais une fille de joie ne se serait permis ce qui ressemblait à un mouvement d'humeur... Du moins, pas là où il fréquentait habituellement. Et le presque vieil homme finit par prendre pied dans le salon, après avoir traversé d'un pas sûr le sas. Première réaction : par tous les diables des enfers, mais c'est qu'il y a foule ! Sur les fauteuils, hommes et femmes. Les filles étaient aisément reconnaissables, pour certaines. Une tignasse rousse retint son attention un instant, une blonde plus loin... C'était ça, le plus dur, à l'arrivée dans un établissement qu'on ne connaissait pas : par où était-il censé commencer ?

Et ce fut là qu'il avisa ce qu'il aurait dû remarquer en premier : de quoi boire. Probablement à un prix exorbitant, mais la marge inattendue que conséquente qu'il avait dégagée le lui permettrait sans peine, et lui paierait même les services d'une demoiselle. Enfin, pour autant que ce terme s'appliquait à elles... Bref, boire quelque chose lui permettrait de prendre la température du lieu, et de déterminer qui était qui. S'adresser à une cliente serait du plus mauvais effet, à coup sûr. Aussi se dégagea-t-il de l'entrée pour aller s'accouder là, un brin nonchalant mais priant silencieusement pour que sa mine un peu vieillissante ne lui vaille pas le dégoût général. Après tout, il était encore vert, que diable ! Rejetant sa cape en arrière pour dégager ses bras, révélant au passage une chemise et des braies aussi sombres, il fit signe à la gamine qui venait de revenir d'il ne savait trop* où pour attirer son attention, puis prononça, de sa voix sourde :


Vous auriez de la mirabelle, demoiselle ?

Trop jeune pour être des filles, probablement, puisqu'elle était cantonnée là. Il n'avait aucune raison d'être brusque, direct ou sans respect avec elle.

HRP par MP. Modo Sad
--La_dame_rouge
[Bureau]

Merci Emilla.

Elle porta ses lèvres au breuvage, savourant avec lenteur les arômes qui s'en dégageaient , titillant son palais.

Revenant au jeune visiteur, elle le laissa parler. Tout se faisant elle fit tourner le fond de sa coupe dans sa paume, regardant de temps à autre son interlocuteur. Qu'avait-il mal compris dans sa première réponse? Elle se mordit fugacement la lippe, soucieuse de la garder d'un rouge constant au fil de la soirée. Parfois, elle semblait être absente, pourtant elle écoutait... écoutait.. Toussotement poli.


Anacreon. Je n'ai pas besoin d'un nouvel homme ce soir. pas pour ravir ces dames, du moins. Si vous n'avez pas le talent d'un charpentier, alors je ne puis rien pour vous.

Des bras de plus pour les travaux qui débuteraient le lendemain arrangeraient ses délais, mais rien de plus. Quatres hommes , pas un de plus, pas un de moins.

Puis un homme de passage ne m'intéresse guère. J'ai à coeur de servir une clientèle qui se satisfait d'une certaine constance dans leurs préférences... Mes hommes sont permanents.

Soupir.

Navrée.
--Emilla_kair_d_ancle


[Bureau au comptoir: à votre service]

Emilla se retire du bureau de la Rouge, visiblement plus rassurée à son air satisfait de la boisson. Elle rejoint avec empressement le comptoir car déjà un nouvel homme s'y présente, visiblement un client. Rajustant son voile sur ses épaules, elle se pare d'un doux sourire et écoute sa commande. De la mirabelle? Elle a cru en sentir tout à l'heure en cherchant les liqueurs. Le flacon rond et plein lui fait de l'oeil et elle le saisit, retire le bouchon de cristal avec délicatesse et en hume les arômes. Mirabelle sans conteste. Le liquide légèrement doré se laisse ruisseler dans un verre à liqueur et Emilla le tend avec délicatesse au messire.

Voici pour vous, mon seigneur. Désirez vous autre chose? Peut être de la compagnie?

Emilla l'observe inclinant un peu la tête de ses jades intriguées. L'homme n'est plus de la prime jeunesse mais il a dans son regard une force peu commune et une détermination certaine. Cherche t'il une maitresse femme, une femme enfant, une plus maternelle? C'est que chaque fleur de la Rose a ses particularités et depuis le début de la soirée, Emilla s'efforce de les juger pour pouvoir aider les clients les plus indécis. Un client satisfait est un client généreux et qui sait, cela lui vaudra peut être des pourboires qu'elle pourra présenter à la Dame Rouge.


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