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[RP] Maison close de la rose noire

--.geoffroi


[Devant la porte ouverte/ La porte est fermée à présent]

Il est toujour nez à nez , yeux dans les yeux, bedaine contre abdominaux avec le sergent. La blonde est partie, vexée peut-être, mais il n'a vraiment pas le loisir de s'en préoccuper de suite. Le duel de regards et de volontés se poursuit, quand une voix mielleuse l'interpelle. Léger frisson de malaise au ton de fausse gentillesse.

- Je suis Harmonie. Puis-je rencontrer la Cheffe de ce bordel ? Je viens me proposer comme tavernière au bar.

Les yeux toujours plantés dans ceux du sergent, il lui répond d'un ton sec.

C'est pas une taverne, ici. On entre pas sans rendez vous avec la "cheffe". Passe ton chemin, gamine.

Le sergent ne lui répond toujours pas. Avec un haussement d'épaules, il recule dans la Rose Noire.

A ta guise, mon gars.

La lourde porte claque, enfermant le soldat dehors. Geoffroi pousse un soupir de soulagement et s'adosse contre le mur pour s'enfiler une grande lampée de sa bière, à présent tiède.

Mais au moins, il n'a plus soif.
--Jules.


[ Chambre 2: Humour et soulagement]

Les yeux le fixaient, jugeaient, comprenaient. Et il restait là, retenant son souffle. Puis une moue qui fit monter l'inquiétude, suivie d'un long soupir, qui, semblait-il, scellait son sort. Il se dégagea alors d'elle pour s'allonger à son côté, ne la lâchant pas du regard.

Quand le vin est tiré, il faut le boire.

Une silence pensif s'ensuivit et il soupira intérieurement, baissant les yeux.

Nous l'appellerons César en hommage à son père, fier conquérant parti se battre en des contrées lointaines dont il ne revint pas d'ailleurs. .

Jules releva les yeux subitement. Le ton était trop léger, trop ironique... ce qu'elle disait, trop amusant, pour qu'elle soit sérieuse, assurément. A nouveau elle le faisait sourire, mais pas d'attendrissement cette fois.

Car.... il est évident mon cher que vous m'avez ensemencé. Cet enfant naîtra dans des draps de soies. Je tairai cet impair pour ne pas aggraver votre infortune.

Lorsqu'elle accompagna ses dires d'un hoquet dépité, Jules se mit à rire, silencieusement, ses abdominaux secoués de spasmes incontrôlables. Soulagement. Amusement. Elle avait de l'esprit et de la répartie, songea-t-il avec admiration. Leur regards se croisèrent à nouveau ; elle lui souriait. Les lèvres de Jules se plissèrent en une sorte de moue montrant qu'il estimait avoir mérité qu'elle se moque ainsi de son moment de panique. Il se laissa caresser la barbe, posant un baiser dans sa paume, yeux sur elle. Sa cliente le complimentait, le rassurait, bien que cela soit inutile à présent, l'humour l'ayant fixé bien plus sûrement qu'une explication. Il la regarda rouler sur le ventre, s'étirer, et ce fut un compliment bien plus parlant encore que ces paroles.

Vous ne m'en voulez pas de vous avoir taquiné ?

La mine de petite fille prise en faute lui arracha l'ombre d'un sourire, et il lui caressa le dos d'une main distraite, comme pour ne pas oublier sa toute première nobliote. Ne dit on pas qu'on oublie jamais la première...?

J'ai mérité la taquinerie, belle dame. Le lot du novice...

De côté, une main jouant toujours sur ce corps qu'il possédait une minute auparavant, il posa son visage tout près du sien sur l'oreiller et l'observa en silence. Faudrait-il redescendre bientôt ou au contraire la garder contre lui tant qu'elle le voudrait ? Autant il était habitué aux bordels à soldats, autant cet endroit semblait privilégier la qualité à la quantité. Devait-il réclamer de l'argent...? Cela lui semblait incongru, qu'une si belle femme songe même à le payer lui ou un autre... Mais peut-être préférait-elle la sécurité relative d'un établissement sophistiqué au risque des rencontres hazardeuses ou des commérages.... Il se prit à se demander pourquoi elle cherchait un amant, ici ou ailleurs. Pourquoi elle n'avait pas un tonne de prétendants, aussi vifs d'esprit qu'elle. Le coin de sa bouche remonta malgré lui, repensant à la comédie qu'elle venait de lui jouer.

César, hmm...? Mais si c'est une fille ?

Quelques instants plus tard, il roula sur le dos, décidant de s'accorder quelques minutes encore auprès d'elle. Rester ainsi à récupérer ses forces avec cette femme pleine d'esprit le tentait, mais il ne pouvait prendre le risque que la Dame Rouge lui refuse un emploi s'il ne l'impressionnait pas. il lui faudrait charmer d'autres femmes avant la fin de la nuit. Son ventre se serra.. Réussirait-il seulement à les contenter toutes ? A les désirer toutes ? La réalité du métier le frappait de plein fouet.. Il ne put que remercier Christos que sa première cliente n'ait été ni vieille ni laide...

--Anacreon


[Complaisances dans l'Erèbe]

Il accueillit sa première réponse avec force envie de lui démontrer le contraire plus... physiquement.
Mais une main furtive, des airs susurrés, des courbes aguichantes et incitatrices, le voilà invité à remonter vers la surface, ou à déchoir plus encore, Héra se jouant peut-être de lui. Cependant, l'état de semi-ébriété qui commençait à prendre possession de lui lui ôta toute faculté de résistance. Et quand bien même, la lutte était déjà perdue avant même de débuter. Alors ne répondant qu'à son instinct typiquement masculin donc, il la suivit, gravissant les escaliers, la dive bouteille à la main. Mais ce faisant, et afin de poursuivre le jeu de verbiage qui s'était immiscé entre eux, il tenait à la rassurer sur son intellect et sur le fait qu'il n'était pas aussi niais que sa question le laissait entendre:


-J'ai parfaitement compris. Mais comprenez-moi, dans un bordel, les femmes qui ne sont pas péripatéticiennes se font rares, pour ne pas dire inexistantes...
Alors quand vous me dites qu'une femme trouve son plaisir plus... difficilement qu'un homme, que celui-ci n'est pas aussi accessible, je me demande: que faites-vous dans le sanctuaire le plus grandiloquent pour prôner un plaisir bien plus... mécanique que cérébral? Car c'est bien cela que vous laissez entendre, non?
Et si le corps féminin répondait plus à d'adéquates combinaisons tactiles plutôt qu'à des... particularismes? Simple question Thea...


La maïeutique. L'art de faire "accoucher" les esprits. L'hellène connaissait bien évidemment la pratique socratique qui consistait à amener son interlocuteur à trouver la réponse au plus profond de lui-même, en ne lui apportant justement aucune réponse, mais en lui posant des questions, toutefois influentes sur le cours de la discussion. Stratégie rhétorique habile qui consiste à amener un divergent là où on le désire. Sa faiblesse? Tomber sur un obtus, un benêt, persuadé d'avoir raison sans savoir se justifier. Et de ce qu'Anacréon a pu voir en arrivant en France, c'est que cette engeance est nombreuse... A chacun sa vérité paraît-il... La réponse facile pour qui n'a pas envie de chercher pourquoi il pense ainsi et pas autrement! Pauvres et éminentes déités philosophes, voyez comme les porcs osent mettre à bas et fouler votre intellect largement supérieur au leur, ainsi que vos réflexions et trouvailles, qui parfois au prix de maints efforts de toute une vie, ne trouvent plus auditoire intéressé!
Échaudé le grec, mais encore assez sobre pour savoir manipuler le verbe avec une certaine verve, en attendant de montrer qu'il sait aussi se servir de leur paronyme...
En lui demandant ça, il ne voulait pas la mettre mal à l'aise, mais il se découvrit il y a quelques temps, un incommensurable plaisir à débuter n'importe quel échange par un langage savamment proportionné. Il se rappela aussi, du même coup, où il se trouvait et à qui il avait affaire. Jouer ainsi avec une déesse comportait des risques. Simples mortels, si les Érinyes, déesses de la vengeance sont des femmes; si Ishtar, symbolisant à la fois l'amour et la guerre, est une femme; si, dans le même registre de paradoxe, Hathor et Sekhmet sont des femmes; si tout autre symbole représentant l'amour et le désir conjugués à la violence ont pour allégorie une femme, il ne s'agit pas d'une coïncidence... Mais qu'il est bon, compréhensible, naturel, sacré, une fois que l'on suit de telles ondulations, de succomber pour s'offrir la plus dure et la plus entêtante des dépendances: celle d'utiliser sa liberté pour y revenir, presque inlassablement. Et il ne s'agit là, il ne doit s'agir là, que des besoins du corps... Alors Anacréon dégustait son appréhension de l'inconnue.
Les chaînes devaient voler en éclat. Marchant dans le couloir jusqu'à se mettre juste derrière elle, il suivit des paumes de sa main les lignes sveltes de son dos, sans la toucher, ne voulant pas qu'elle se doutât d'une suite dont l'imprévisible se mêlerait pourtant aux souhaits les moins dissimulés...
Thorvald_
[Chambre de Désirée]

Devant la porte, ils se tiennent debout, habillés, comme si tout n'avait été que chimère.
Si le soleil n'avait pas déserté la chambre, il jurerait qu'il vient juste d'entrer.
Mais non, la nuit vient.
Et Désirée, si proche, sent encore son odeur, à lui. A encore aux joues le rouge de leur pulsion. Il prend son visage à deux mains, dans ces deux grosses paluches qui pourraient la broyer, mais qui ont à peine osé la toucher, à peine osé effleurer son corps meurtri ... il la force à le regarder.

Je reviendrai, je te le promets.

Lui qui jamais ne promet, jamais ne donne prise sur lui, ni ne s'engage, vient de prononcer ces mots sans hésiter. Et si tu ne revenais pas ... pourquoi promettre inutilement ? Il se penche vers elle, leurs fronts se touchent. Elle appartient à la Rose Noire, vole-la pour la Pourpre si tu veux, mais à toi jamais elle n'appartiendra. Idiot. Leurs lèvres se frôlent, se goûtent une dernière fois avant de franchir la porte. Avant de retourner en scène. Jouer le jeu. Se disent une dernière fois leur envie.

La nuit est plus sombre aux Miracles. Il faut se presser. Traverser les quartiers, se méfier des coupe-jarrets. Et s'il dormait ici ? Retrouver la Rose, rallumer la lanterne. Le baiser se fait plus pressant, plus douloureux. Faire honneur à sa Reine comme Désirée honorera la sienne. Lentement il se séparent. Maintenant ils sont prêts à affronter les fauves, la liesse en bas, les masques.

Il la laisse passer devant, le guider vers les escaliers. Suit, dans son sillage, son odeur bouleversante. Il ne laisse rien paraître de ce cœur qui se fend. Il a belle allure, sa chemise est bien mise, ses cheveux souples. Le gris peut-être a pris des teintes mauves, mais nul ici ne s'en soucie. Il regarde la salle, les clients. Lequel sera le sien ?... Aucun si tu l'enlèves. Appâte-la jusqu'à la porte. Force le gardien à te laisser lui dire au-revoir sur les marches et ... vole-la. Délayez vos couleurs dans le noir de la nuit.

_________________
X
--Anton_


[ Un coin de Paradis entre Fleurs et Fruits, pourquoi pas ]

Le délice de fleurs avait quelque chose d'un Jardin D'Eden. Un Adam et Une Eve ensemble. Cela lui plaisait ce tableau. Il s'en délecta rien que d'y penser. Il ne bougea pas d'un millimétre quand une charmante jeune femme se présenta:

Que pourrais je vous servir messire, qui satisfasse vos désirs?

Son regard transparent semblait laisser paraitre un sourire furtif pour la saluer. Il inclina légérement la tête. Cette jeune femme avait droit autant que quiconque en ce lieu à une marque de respect. Ce qu'il fit. Il ne se présenta pas. L'occasion se présentera surement en temps voulu. Un regard intrigué vers Marigold. Saurait-elle appréciée un verre d'hypocras avec lui et une bonne coupe de fruits. Est-ce la saison...Il ne sait même plus. Son envie est là.

La jeune femme qui vient de présenter pour une commande,avait placé une de ses mèches aubruns derrière son oreille fine.


Anton lui sourit. Premier sourire:

Deux verres d'Hypocras si Marigold apprécie bien sûr, à elle, de vous le préciser. Sinon qu'elle commande selon son choix. Si c'est possible, une coupe de fruits pour accompagner raisins blancs et fraises. Je ne sais pas trop si c'est la saison. Et si vous le désirez, je prends aussi à mon compte, votre verre, si vous en désirez un. Merci.

Il lui donna à nouveau un inclinement de tête, attendant de pouvoir profiter de la présence de sa Déesse Blonde à ses côtés.
--Emilla_kair_d_ancle


[Salon - Le contraste de deux fleurs]

Emilla sent le regard sur elle et son esprit s'affole car celui là il ne la regarde pas, il la voit. Elle fait tout pourtant depuis le début de la soirée pour se faire juste assez présente pour n'être qu'élément du décor et n'attirer l'attention de personne sur elle.

C'est qu'elle ne réalise pas la caméléon qu'au milieu de toutes ses fleurs pleines d'éclats aux milles formes et senteurs, son aspect de simple coquelicot des champs, innocence et vulnérabilité la différencie sans qu'elle puisse rien y faire. Alors elle tente de se faire discrète, et jusqu'à présent l'effort avait suffit.

Emilla baisse ses jades instinctivement et la mèche auburn revient les voiler légèrement. Malgré leur âge proche, elle est si différente de Marigold, rayonnante et sensuelle. Diaphane, délicate, et irradiant cet aura des vestales que nul n'a touché, le contraste entre les deux est saisissant. Et c'est avec une impatience qu'elle cache parfaitement, que le petit caméléon attend la commande de la Gold pour pouvoir retourner se cacher derrière son comptoir.


Nous avons des raisins, messire, et quelques fraises primeur, je vais vous les réserver. Et merci pour ce verre, un jus de fruit me sera parfait.

Pas d'alcool pour elle, elle n'est pas sure de conserver sa prudence et son attention si elle laisse une de ces boissons l'enivrer.


Tibere.
[Chambre: Lorsque l'élève se fait... maître]

Un fin sourire étire les lèvres, sournois. Il aime la perversion qui se montre. Libéré de ses carcans, Julien se laisse aller à la sodomie, attisant le désir et le plaisir.

Le blond le laisse prendre les rennes. Il se plie à ses volontés. Les corps se lovent, les bouches se cherchent, se trouvent, se dévorent, brûlantes. Tout oublier, il n'y a que lui, le jeune puceau qui devient mâle, bestial. et Tibère s'offre, se livre, sans concession. Pas de sentiments juste du plaisir à l'état brut, aucun danger. S'abreuver à la source du vice... Dieu qu'il aime ça... Il murmure à son jeune amant, langoureux:


A ton tour Julien, viens... possède moi...

Le désir vrille ses reins cambrés et brûle son ventre, il dévore des yeux l'objet de son désir, dressé vers lui. Il aspire à la douloureuse saillie qui le conduira aux portes de l'ivresse... encore.

Plus de Miracles, plus de Crocs, de mission, plus de Swan, ni d'Eli, juste deux hommes qui fusionnent, deux bêtes assoiffées de luxure, deux corps qui s'imbriquent l'un dans l'autre, jusqu'à la jouissance... encore... enfin. et un cri rauque vient ponctuer les gémissements des amants s'adonnant au péché.


Julien!

Soubresauts, entre-chocs des chairs en sueur, violence de la saillie, animale. Les sens s'enflamment, se libèrent, les esprits s'embrument dans l'ivresse du plaisir.

Le blond est loin de s'imaginer la trahison de son compère d'infortune, il est loin de s'imaginer ce qui se trame, en bas, il n'est plus que feu, lave, et sa seule réflexion se traduit par la raideur de sa verge. Il s'agrippe aux draps, les traits tirés, visage crispé, possession ou libération... nul ne le sait.

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--Enzo


[ Renouer avec les Hommes...En offrir le meilleur de lui qui puisse exister pour retrouver la Paix avec les Hommes...]

Il la sentait à la fois libérée mais comme éprise d'un nouveau désir auquel elle n'avait pas renoué depuis longtemps. Il ne savait pas à quoi cela était dû. Peut-être lui en parlerait-elle ou pas. Il posa son regard sur les pas féminins qui évoluaient dans l'escalier avec les siens. Il sourit en la voyant avec grâce relever un peu sa robe. Il l'attendait. Sentir le regard de Phé sur lui, son sourire et cet éternel mordillement de lévres qui lui ressemble tant.

"C'est un alcool fort..J'en avais b'soin...C'est avec d'la pêche j'crois. Général'ment, ça s'boit en fin d'soirée pour se détendre un peu plus. En tout cas, j'crois que ça détend bien... Vous d'vriez tenter un jour."

Enzo sourit et machinalement son regard se porta sur le salon qu'ils commençaient à surplanter au fur et à mesure qu'ils montaient l'escalier. Il pivota un peu, essayant de trouver Emilla du regard. Où pouvait être la jeune femme ? Il sourit en l'apercevant de loin, prés d'une alcôve avec un client. Celui au regard limpide et la cicatrice au visage. Quelques minutes à poser son regard insistant sur elle. Le sentirait-elle ? Il l'espérait. Dans l'attente, il sourit à Phé et lui chuchota:

Je vais tenter et y goûter de suite en votre compagnie, vous en désirez un vous aussi ?

Puis elle prononça une phrase trés révélatrice:

"Si ch'ui là..C'est parc...Parce qu'il faut que j'mette une croix définitiv'ment sur mon passé...avec les hommes.

Il posa son regard tendre sur Phé. Quelle image pouvait-elle avoir des hommes ou qu'avait-elle bien pu avoir vécu pour s'être détaché d'eux et vouloir avec prudence et beaucoup de peur et d'appréhension revenir vers eux. Seule elle pourrait décider d'en livrer son secret et de le garder. Pour entretenir la conversation et ne pas perdre le fil, il poursuivit d'une voix douce:

Si je peux vous y aider, ce sera avec plaisir. Je vais vous faire oublier et vous donner goût aux choses simples, comme elles devraient l'être toujours.

--Emilla_kair_d_ancle


[Salon - Effluves d'un passé infernal]


Emilla attend avec calme la commande, le regard baissé, mais son instinct de survie la prévient d'un picotement dans le cou. On la surveille et ce n'est jamais bon signe. Abandonnant un court instant la contemplation du sofa et de ses velours pourpres, ses prunelles de jade s'étirent au delà du client et tombent dans le regard abyssal de ce nouvel homme de la Rose. Que lui veut il? Pourquoi la détaille il soudain sans raison?

Emilla se tend imperceptiblement et sa lèvre se laisse mordiller pour en calmer le tremblement instinctif et inquiet. Le dernier à l'avoir surveillée ainsi de loin l'a laissée pour morte, rouée de coups dans une ruelle. Le Salon perd son éclat, son visage se fait plus opalescent et c'est avec la force du désespoir qu'elle parvient à garder contenance sous ce regard scrutateur. Plus jamais l'horreur de ces derniers jours, plutôt mourir. Elle est prête à tout pour que jamais cela ne recommence...


Attila_caligula
[Chambre de la Rouquine]

Il est venu chercher remède à son mal de mâle probablement. La frustration qui l'emprisonne d'un carcan d'acier depuis qu'il a quitté les chemins d'Alençon pour ses terres Limousines le marque cruellement. De gai il est devenu sinistre, autrefois bavard il fait maintenant dans le concis, d'ironique il devient cynique, de vigoureux, violent.

Il était mauvais, le voici assoiffé.

La bouteille est vidée en un clin d'oeil, lâchée négligemment sur le sol tandis que le Leu tangue vers la Rouquine. Sa vision est trouble, paresseuse, tout comme sa cervelle enfin libérée de ce qu'il fuit depuis deux mois. La catin le regarde avec une certaine tendresse. Elle l'a connu mourant, sans défense qu'il était cloué par cette plaie béante. Il est dangereusement vaillant. Il était enthousiaste, ravi de la crainte et de la haine qu'il suscitait en Alençon, il est aujourd'hui forcé de jouer un jeu dont il n'est pas le maître, pour un comte qu'il méprise, dans un conseil qu'il honnit.
Pour tout dire, la gamine du comptoir n'a pas menti. Le feu entre ses jambes s'est éteint au fur et à mesure que sa gorge est calcinée par le breuvage. Ce qu'il est venu chercher restera donc hors de portée ses forces le quittant comme compagnie de gueux à la bataille.

Finalement il s'effondre sur la couche et les râles voisins des deux bougres sont bientôt couverts par les puissants ronflements de Saint Pardoux, gage de nuit calme et paisible sinon torride.
--Desiree


[Chambre de Désirée]

Il promet. Il promet. Ne promet pas beau Thorvald, les promesses ne servent qu’à faire mal, je vais t’attendre maintenant, et mille hommes passeront entre mes draps que je t’attendrais encore.

De toute son âme, elle lui sourit, alors que les fronts s’accolent, que les souffles se cherchent, s’emmêlent. Elle se laisse aller au baiser, elle le savoure, parce qu’elle sait que c’est le dernier… Et peut être à jamais. Et quand les corps s’éloignent, ce n’est que pour mieux rapprocher les âmes. Elle lui sourit encore. Et le précède dans l’escalier. Elle a natté ses cheveux dans une tresse au dessus de son épaule en marchent, dégageant sa nuque. Elle sait qu’il la regarde, elle voudrait lui dire tant de choses encore, ou le toucher à nouveau.

Au lieu de ça, devant elle, le sourire creux et le regard froid sont revenus se plaquer sur son visage. Elle a réendossé son rôle habituel, la catin la plus douée du bordel, la princesse, puisque la reine est celle qu’elle vénère, la Rouge qu’elle ne quittera pas, jamais, pour aucune raison. Elle ne se mêle pas aux autres, elle ne leur parle pas, elle ne plaisante pas. Elle monte avec un client, et redescend. Elle a l’allure habituelle. La seule différence c’est que son client redescend en même temps qu’elle, mais chacun sait qu’il est un client particulier, venu pour elle dans la maison, et non pour une autre. Normal qu’elle le bichonne un peu plus que les autres, aux yeux de ses collègues. Sourire figé, regard mort. Désirée-vite-fait-bien-fait est dans la place, écartez vous si vous ne voulez être piétiné.

Elle se dirige à la limite, aux rideaux masquant l’entrée, d’une traite, elle ne regarde pas qui est là et qui ne l’est pas, elle marche jusqu’aux tentures et se tourne vers le colosse.


Le bonsoir, mon doux sire.

Les yeux démentent la voix, mais il n’y a que lui qui le sait. Elle lui parle, mais c’est pour les autres, c’est son ton habituel, son ton spécial clientèle. Les yeux, eux, lui disent tout le bonheur qu’elle ressent depuis qu’il lui a ouvert de si vastes espaces à découvrir. Elle n’est pas triste de le voir partir, elle ne peut plus être triste depuis qu’elle ressent tout ça. Le gris le dit.

Elle attendra sagement qu’il soit parti pour tourner les talons. D’avoir entendu la porte claquer, pour décider de comment expliquer au mieux à la Rouge pourquoi il n’avait pas payé.
Et les perles de lui sourire, sous le masque de catin.

_________
--Marigold.
[Au salon]

Marie s'installa auprès de Anton sur lequel elle posait un regard empli de tendresse et désir mêlé. Elle ne savait pas faire autrement qu'aimer la blondine, et chacun de ses clients elle les aimaient profondément. Le seul dont elle avait eu peur au premier regard, la faisait encore frissonner le soir dans son lit. Il l'avait marquée jusque dans sa chair et avant enfoncé la pointe de son couteau jusqu'à son âme. Depuis ce soir-là, elle n'avait plus été tout à fait la même. C'est certainement pour cela, que les cicatrices l'attirent autant ... car elles sont le symbole d'une souffrance qu'elle a également subie. Comme si les corps meurtris pouvaient mieux se comprendre.
Emilla arriva enfin et recueillit les souhaits du jeune homme, il commandait de l'hypocras et des fruits. Il importait peu à vrai dire à Marie car elle ne buvait jamais d'alcool ou presque mais aucun de ses clients ne l'avait jamais remarqué tant elle s'évertuait à les satisfaire et à devenir celle qu'ils attendaient. Donc un alcool ou un autre ne changeait rien une bouteille de vin capiteux et une autre de jus de raisin l'attendait dans sa chambre, elle serait toujours à temps de se rafraichir grâce à celui-ci s'ils montaient.
Elle tenta d'accrocher les prunelles presque translucides de ses émeraudes et lui répondit avec grâce :

De l'hypocras sera parfait, merci. Et puis... je suis très friande des fraises.


Elle rougit et rit doucement, espérant ne pas être passée pour plus gourgandine qu'elle ne l'est réellement. En attendant que la jeune serveuse revienne avec ce qu'ils avaient commandé elle proposa à Anton de profiter de ses mains expertes pour un massage à moins qu'il ne préfère seulement discuter en dégustant les fruits.


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Rouquine
[Chambre de Rouquine : Alerte orange, alerte rou... ah non. ]

Il ne lui répond pas, ne lui sourit pas, ne lui goûte pas le cou, ne lui attrape pas l'arrière train. Quelque chose cloche. Ou sont les pattes balladeuses, ou est le sourire carnassier ?

Et puis il lève le goulot à ses lèvres et elle recule, franchement inquiète. A la vitesse ou il descend l'eau de vie, il y est trop habitué. Les yeux jaunes, inquiétants d'habitude, deviennent terrorisants. Il a l'oeil mauvais, même sur elle, qui se croyait à l'abri. Il tangue vers elle, et elle hésite à le repousser, quitte à perdre sa place. Parce que ce client là, elle l'a déjà perdu, qu'il le veuille ou non. Elle a juste à s'écarter et il s'écroule sur le lit. La rouquine reste un bon moment là, bras ballants, à s'assurer qu'il ne va pas se réveiller.

C'est quand il se met à ronfler qu'elle ose bouger. Les mains graciles trouvent ses poches, du bout des doigts, s'arrêtant au moindre sursaut, bruit ou mouvement du Vicomte... cherchant la bourse. Elle prend moins que s'il l'avait eue, mais assez pour apaiser la Rouge. Regarde le visage du Vicomte endormi. Il a l'air à nouveau débonnaire, comme elle l'a connu. Avant, elle lui aurait surement dégagé les cheveux du front... Mais là elle ne peut se résoudre à le toucher. Une patte pourrait l'agripper et Dieu seul sait ce qu'elle deviendrait alors sous ses griffes. Car c'est bien la volonté de faire mal qu'elle a vue dans ses yeux avant qu'il ne s'écroule. Elle déglutit, incrédule. Il ne l'a pas désirée elle. Il a désiré, voulu, lui faire mal.


Adieu.

Il n'est plus "mon loup" il n'est plus "Vic" il n'est plus rien. Elle referme la porte sur lui, laisse la lanterne allumée. Il faudra qu'elle prévienne la rouge ou le gardien qu'ils ont un client "difficile" à l'étage. Elle, ne l'approchera plus.

[Salon : Comptoir. Libre et indemne, ou presque]

C'est les joues un peu blanches qu'elle entre à nouveau au salon. Sans un regard pour les gens qui l'entourent -ou pas- elle fonce au comptoir, s'y accroche un peu trop fort. C'est seulement à ce moment là qu'elle s'aperçoit que ses mains tremblent. Le contre coup, la peur de ce qui aurait pu arriver, sans doute. Elle les pose à plat sur le comptoir, doigts écartés, pour qu'elles ne tremblent plus si fort.

Emilla....

Eh merdre voilà que sa voix tremble aussi. Elle baisse vite les yeux pour ne pas affoler la jeune fille, puis s'éclaircit la gorge.

Donne moi un demi verre de quelque chose de très fort pour un coup de fouet, soeurette... Et ma boisson habituelle.

Un coude, dans son champ de vision... elle lève le nez et offre une pauvre excuse de sourire au client accoudé à côté d'elle. Vieillissant... calme. Ca lui fait du bien, à la Rouquine, de se rappeler que tous les hommes ne sont pas forcément des bêtes bléssées voulant blesser à leur tour. Vite, cette boisson, se reprendre avant que son état ne soit repéré et rapporté à la Rouge.
_________________

Rouquine sévit au Boudoir des Sens.
--Esteline_de_montmorency


[Chambre 2 : Lorsque le flot est mal noué, un simple mouvement le défait ]

Esteline battait lentement des cils tandis que Jules l'observait en silence . Il avait compris qu'elle l'avait gentiment taquiné et n'en semblait pas offusqué . A ce moment là elle le trouva plus proche qu'il ne l'avait été, même en étant en elle. Le regard sombre se voila , semblant se troubler sous un questionnement qui n'obtint aucun écho de la belle atteinte d'une surdité momentanée, handicapante quand seule la parole reste l'unique moyen d' échange.

César, hmm...? Mais si c'est une fille ?

Un sourire s'afficha aussitôt sur les lèvres de la jeune femme. Était-ce à cela qu'il pensait ? La rétorque fut facile.

Césarine , bien évidement. Enfin au demeurant ...

Sur le dos à présent le soldat se perdait à nouveau dans ses songes. A ce moment là elle se dit qu'elle était loin de lui. Quand l'esprit se parle à lui même, c'est un huit clos sans porte ni fenêtre. Sans accès. Il lui aurait été cependant facile de s'approcher de lui, rester un instant rêveusement dans ses bras, comme deux amants qui se câlinent. Retrouver les gestes de tendresse que seuls ceux qui ont partagés étreinte si intime et passionnée connaissent. Cette félicité ne semblait plus de mise. Elle ne connaissait pas les règles.
Esteline s'éloigna aussi. Elle aurait pu lui dire ce qu'il venait d'accomplir. Bien plus qu'une étreinte , c'est son corps entier qu'il avait délivré. A quoi bon lui parler de ce qui lui était arrivé. Elle le rejetait en bloc. Ironie du sort mais bienvenue, un roturier lui avait rendu ce qu'un noble lui avait volé.
Esteline sourit doucement à cette constatation. Elle saurait se montrer généreuse, assurément. Ne s'était-il pas porté à son secours? N'avait-il pas été amant doux et attentionné, et si patient ? Un frisson parcouru son corps. Elle avait froid soudain.

La fine silhouette se leva, entraînant avec elle du bout des doigts un coin de drap dont elle se drapa ensuite le buste. Sa bouche lui parut sèche.Un regard vers la carafe de vin et les deux verres esseulés guida ses pas silencieux sous la plante de ses pieds nus.


Désirez-vous un verre ?


Sans attendre de réponse elle en servit deux puis porta la liqueur à ses lèvres pour la goûter d'une gorgée. L' alcool coula dans sa gorge, brûlant ses cordes vocales qui avait tant vibrées sous le doux chant de la volupté et de l'acte d'amour." A ta nouvelle vie" se dit-elle pour elle même.
Elle tournait toujours le dos à Jules dont il ne pouvait voir d'elle que ce corps drapé comme une nymphe romaine aux épaules frêles et dénudées. Esteline ferma les yeux en passant d'un geste machinal sa main sur son bras nu.
--Jules.


[ Chambre 2 : Now what ?]

Il l'entendit se lever, et, tiré de ses pensées, se redressa sur un coude. L'observa lui proposer un verre mais boire, le dos tourné, immobile. Elle ressemblait à une statue, ainsi. Soupir intérieur. Il avait toujours, même à son âge, du mal à lire les femmes et leur complexité. Fallait il la laisser tranquille...ou au contraire la rejoindre ? Il s'assit, trouva ses braies, les renfila ainsi que sa chemise, pour lui donner un peu de temps. Mais lorsqu'il fut habillé, elle ne s'était toujours pas retournée. La silhouette lui semblait si frêle dans son drap blanc. Temps d'agir.

Il s'avanca vers elle, prenant son verre au passage. Resta dans son dos pour s'immiscer le moins possible, lui laisser garder secrète l'expression de son visage. De sa barbe il caressa son cou, de son bras, lui entoura doucement la taille.


Tout va bien, Estelline ?

Il aurait du l'appeler Dame, sûrement. Mais comment ne pas se sentir proche, même juste un peu, d'une femme qu'on vient de voir à son moment le plus vulnérable, le plus sacré ? Chassant de sa tête ses préoccupations privées sur ce qu'attendait de lui la Dame Rouge, il se promit de lui consacrer toute son attention. Les filles de fermes étaient peut-être simples, mais aucune n'aimait être abandonnée après l'amour. Il paria qu'il en était de même pour les femmes de rang.

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