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[RP] Maison close de la rose noire

--La_dame_rouge


[Salon, avec rouquine]

D'un geste de la main, la maquerelle balaye les craintes de la rouquine. Un sourire et elle fait feu de paille de cette inquiétude, a peine murmurée. C'est ça être femme parmi les femmes, être mère d'une maison remplie d'enfants. C'est avoir un coeur qui ne s'embarrasse plus de petits contretemps, c'est la clémence sans l'oubli. Bonne mais pas folle.

Ho ça? Ce sont les débuts, laborieux souvent!

Penchant un peu la tête de coté elle guette les réactions de sa jeune recrue...

Quant à Enzo, il est déjà en besogne... Il m'a tout dit, et sa franchise est appréciable, tout comme la tienne d'ailleurs. Tout se sait mon enfant, tôt ou tard. Alors les plus intelligents sont ceux qui n'attendent pas que les rumeurs les désavouent.

Regard circulaire, personne ne semble trop s'intéresser aux deux silhouettes féminines qui parlementent dans un coin du salon en retrait, aussi la Rouge s''enfonce un peu dans son siège. Le buste détendu, le bras indolent reposant sur un coin d'accoudoir.

Autrechose peut-être?

--Mme_red
[ Chambre 1 - Sincérité partagée - ]

Un début de réponse qui est une caresse. Aussi léger qu’un souffle, les doigts glissent sur son visage et la Red se crispe subtilement, de cette tension saine qui précède le frisson. Quand le visage de Tadzio s’approche, elle ferme les paupières, comme si la perte d’un sens permettait d’en ouvrir d’autre, plus secrets, plus charnels.

Souffle chaud contre son oreille déclenchant le frémissement contenu.

Une phrase pour apaiser son appréhension et le ton est donné. Le visage de l’homme se recule et les perles grises s’accrochent à son regard espiègle. Il n’en faut pas plus pour que le naturel revienne au galop, attiser par ce sourire provocant qui s’offre à son regard. La retenue s’efface devant l’arrogance. La blonde reprend de son assurance.
Rougir? Si ses joues s’empourprent se sera plus la cause de cette bouffée de chaleur qui lui monte à la tête plutôt que cette timidité donc elle a tôt fait de se dévêtir.

Humeur lutine, lèvres mutine, elle lui renvoie son sourire. Deux doigts grimpent sur le torse de Tadzio en petit pas rythmé, accompagnant la phrase qu’elle s’apprête à lui souffler:

_ Ne sont-ce donc pas les hommes qui sont censé s’imposer voir… "dominer"?

Au dernier mot se joint l’index qui s’appuie sur le sternum de l’homme. Plaisir de contredire! Relancé la provocation sur le provocateur. On est femme ou on l’est pas!S’il souhaite jouer la carte de la provocation, pour sûr que le beau mâle aura du répondant. Le visage de la blonde se rapproche de manière infime du visage de Tadzio déjà si près. Elle suspend ses lèvres à un doigt des siennes.
Secondes immobiles pour que les souffles se mêlent.

_ Dois-je attiser le chat pour qu’il sorte les griffes?

Secondes immobiles pour que les souffles s’embrasent.
Attisante proximité.


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Rouquine
[Alcôve dans le Salon, avec la Dame Rouge : phase 2]

Tout se sait mon enfant, tôt ou tard. Alors les plus intelligents sont ceux qui n'attendent pas que les rumeurs les désavouent.

Soulagée d'être comprise, la jeune fille sourit. Qu'Enzo soit déjà au travail la laisse totalement froide, c'est tout juste si elle l'entend. Elle hoche la tête résolument aux dires de sa nouvelle patronne.

Je ne sais si je suis très intelligente, mais pour moi c'est question de respect Aristotélicien que d'être honnête, et de bon sens aussi. Une catin malhonnête est une catin morte. Tout comme une catin indiscrète.

Elle ajoute son credo par réflexe, tant elle le répète souvent. Elle a presque oublié le second sujet à aborder, sans doute par peur de ce qui l'attend, aussi se redresse-t-elle aussi clairement que la Rouge se détend lorsque la question tombe.

Autrechose peut-être?

Oui, ma Dame. Cette première nuit n'aura pas eté... routinière. Je vous ai parlé de mes clients nobles.. Eh bien l'un d'eux m'a suivie ici. J'etais ravie, car c'est un riche client et un homme bon sous ses airs sévères.

Elle déglutit, repensant aux yeux jaunes, cruels, fous. Baisse les yeux et ajoute d'une voix peu rassurée.

Enfin c'était. Je... je suis navrée, ma Dame, il semble que j'ai attiré dans votre établissement un homme changé. Amer, qui a l'alcool mauvais. Il.... a descendu toute une bouteille d'eau de vie avant de se jeter sur moi et j'ai bien vu dans ses yeux qu'il voulait me faire mal.

Les mains se mettent à trembler, elle les cache prestement dans ses jupes.

J'ai eu de la chance, il s'est écroulé sur le lit avant de... Enfin voilà, je ne vous aurais jamais importunée avec ceci, s'il n'etait pas encore là haut...à cuver son vin. J'ai pris dans sa bourse de quoi vous dédommager pour la chambre.. rien pour moi, bien sûr. Et je serais venue vous en avertir plus tôt mais j'ai eu un client...

Elle relève ses yeux bleus sur la mère maquerelle, se mord la lèvre, rougissante. Ah, elle a belle allure, la catin de haut vol avec ses clients irréprochables, tiens...

Je ne savais pas... qu'il avait changé. J'espère qu'il ne blessera aucune des filles et... enfin... qu'il partira sans... esclandre...
_________________

Rouquine sévit au Boudoir des Sens.
Cerdanne
[Un tango à ...dans le Salon ]

Elle regarde la main qui enserre son poignet comme une tenaille durant un instant et prend le temps de mesurer la force des doigts, la volonté des serres qui murmurent. »Tu ne m’échapperas pas ».
Alors elle sourit, la Provençale.
Parce qu’elle aime les défis et que celui-là a un joli minois…

Pas du tout envie de faire scandale ici en plus.
La rose comme planque ce n ‘est pas dégueu.
A aucun moment d’ailleurs, elle essaye d’échapper à la menotte.
Elle sourit un peu plus, même.
La main est fine, la pression est ferme, alors Cerdanne se rapproche.

Elle ne veut pas danser ? Ce n’est pas grave.
Ce n’était pas la bonne musique de toute façon…
Mais murmurer à l’oreille. Ce n’est pas interdit…


C’est un client de la rose, dis-tu….
Tu t’imagines quoi…
Que je bosse ici comme toutes les autres ?

Tsss …T’as des progrès à faire, belle brunette.
Je suis une cliente, avertie, tout comme mon bien heureux compagnon qui tête les nuages au milieu des coussins.
Je te donnerais bien mon autre main, Chaton…
Mais elle garde au chaud mon billet pour le nuage du froufrouteux…
J’en suis le gardien.
N’imagine pas que tu vas pouvoir en profiter de façon gratuite. Le monde est terriblement cruel, tout à un prix..

Tu veux bien être mon guide jusqu’à une chambre, ou tu vas voir ailleurs si j’y suis ??
On dérange La Rouge si tu veux hein, pour confirmation.
Elle sera ravie de de me faire des excuses pour avoir eu raison de conserver son petit pot de paradis.

_________________
--Jules.


[ Chambre 2, puis comptoir : Quand le corps ne veut pas obéir]

A sa grande surprise, elle passa de passionnée à douce et tendre. Sa respiration se fit plus régulière alors qu'elle nichait sa tete dans son cou. Il déglutit, tenta de ne plus penser à la toison qui lui caressait le ventre. Lorsqu'elle releva les yeux sur lui, il inspira pour se calmer.

Je voulais vos lèvres, vous sentir contre moi et vous aimer peut-être encore.. et encore.

Son entrejambe avait réagit aux paroles avant qu'il n'ait eu le temps de se maîtriser. "Encore et encore..." des images lui venaient devant les yeux, il voulut les fermer mais c'eut eté pire. Calme, soldat, repos, bordel.

Je préfère rester sur ces moments que nous avons passés ensemble et qui vont accompagner les heures où ici je resterais... avant de m'en aller.

Et voilà qu'elle lui caressait la bouche...

Je vous rend votre liberté. Enfin, si vous voulez bien me déposer sur la terre ferme.

Il ne voulait pas. Aussi la plaqua-t-il plus fort contre le mur, l'embrassant fougueusement une dernière fois, avant d'obéir enfin, la reposant et faisant plusieurs pas en arrière. Si elle le laissait juste après avoir réveillé ses instincts, il la laisserait dans le même état.

Revenez me voir.

Ce n'etait pas un ordre, et si sa voix semblait sèche, ses yeux parlaient pour lui. Il sortit immédiatement, sans attendre de réponse. Il devait se calmer, s'il voulait faire ce métier. Ses pas le conduisirent de nouveau au salon, et directement au comptoir. Boire lui ferait du bien.

--La_dame_rouge


[Dans un coin à confidence, salon]

Ses nobles clients.. Oui pour sûr, elle avait bien entendu la Dame que sa petite rousse avait dejà une clinetèle établie, et avait même estimé que c'était un bon atout. A la première déclaration de sa jeune putain, la maquerelle eut envie de lui couper la parole.

Il n'y a pas d'homme bon.

Non, car cas contraire tu ne serais pas puterelle mon enfant. Ils paieront tous pour te souiller et c'est bien là la preuve que l'homme n'est pas bon par nature. Mais la Rouge la laisse parler, et peu à peu elle se fait mutique face aux confessions de sa voisine. Première nuit et on a dejà tenté de lui refaire le portrait, c'est donc ça? Donnez leur le mauvais vin et ils vous battraient vos filles comme plâtre, les hommes ne sont pas bons non. Ce ne serait pas la première fille à se faire lever une main leste au dessus du visage... Mais étant sous son toit depuis quelques heures seulement, la Dame garde toute réserve à ses dires, quoi que tout de même un peu crispée. C'est que le bougre dormait encore à l'étage...

Et quoi mes beaux yeux? N'as tu jamais été fasse à la nature humaine que tu es ainsi toute chamboulée? La dame la scrute, presque mécaniquement. Un doute vient poindre à la surface de son esprit.


Tu n'as jamais dû essuyer les colères de tes clients Rouquine? Jamais tu n'as récolté une nuit à ne plus pouvoir poser le séant sur un coussin?

La question est inquisitrice. Cette fille est toute retournée par un client qui n'a même pas dans sa grande bonté touché un de ses cheveux... Son regard est révélateur, c'est une gosse, et sa bouche a vendu plus qu'elle ne possédait.

Laissons-le dormir. Nous aviserons à son réveil, les nobles clients détestent être dérangés dans leur sommeil... Puis d'ici là, le vin aura vu dissiper ses effets...

La Dame est sceptique. Mais quelle putain est-elle? Jamais désabusée, abusée, corrigée, souillée, terrorisée. Jamais putain, en somme. Là où d'autres auraient encaissé sans rien dire, la Rouquine elle vient lui conter ses misères d'alcôves... Ce n'est pas le discours d'argent qui intéresse la maquerelle, ce sont les mots entre les lignes qui sont bien plus parlants... La Rouquine ne connait pas non plus ses clients. Il n'y a pas d'homme bon, il n'y a que des femmes naïves. Et la Rouge n'en est pas une.

--Emilla_kair_d_ancle


[Comptoir : instants en suspend]

La nuit s'allonge doucement, les clients sont à l'étage ou en passe de s'y rendre, et le salon est calme. La Dame Rouge discute dans une alcôve avec la Rouquine et la nouvelle gardienne s'occupe de la dame qui vient de chipper une boite au noble évanescent sur les coussins. Emilla a certes vu le geste mais reste sans une réaction. Ce n'est pas sa tache et personne ne l'a interrogé. Et puis la dame n'étant pas de la maison, elle doit être une cliente et Emilla ne connait pas encore assez les us de la maison pour se permettre d'intervenir. Qui plus est la louve semble gérer l'affaire sans souci.

Emilla profite du calme pour s'adosser au mur et reposer ses cotes, la douleur se fait déjà un peu plus diffuse et la fleur de sang sur son corsage ne semble plus vouloir éclore d'autres pétales. Inconsciente de sa présence, elle ferme les yeux et profite du calme pour respirer profondément : faire refluer la douleur, l'ignorer pour ne pas la laisser prendre le dessus. Un verre d'alcool l'aiderait surement mais ce n'est pas le moment. Après le service, peut être, elle pourrait se laisser aller, demander l'aide de sa soeurette et panser ses blessures. Pour le moment, il lui faut tenir, sa place ici en dépend.

Un bruit soudain, la fait réagir, son châle glisse sous la surprise, mais elle le remet en place vivement, retenant la grimace de la douleur réveillée par le mouvement brusque. Ouvrant ses paupières, ses prunelles vertes se posent sur Jules. Il est donc redescendu finalement? Peut être a t'il besoin de quelques chose? Inspirant une dernière fois, ses lèvres ourlées se parent d'un sourire doux et elle quitte le mur bienfaiteur pour s'en retourner à sa tâche, s'appuyant mine de rien au comptoir.


Puis je vous aider?

Rouquine
[Salon : Candeur et Fierté]

Tu n'as jamais dû essuyer les colères de tes clients Rouquine? Jamais tu n'as récolté une nuit à ne plus pouvoir poser le séant sur un coussin?

La question la prend par surprise. Elle s'attendait à des reproches. Penchant la tête de côté, elle réfléchit un instant. Non, jamais un client n'a eté en colère contre elle.. Un peu brutal parfois, mais le nom de son protecteur les calmait vite. Elle ne se rend pas compte, la Rouquine, que son talent inné pour amadouer les hommes n'est pas si courant. Elle prend cela pour de la chance uniquement, et peut-être n'est ce que cela en effet.

Menton levé, regard franc dans celui de la maquerelle, elle fait de son mieux pour parler posément. Elle voit bien que la Rouge est revenue de tout. Aristote fasse que je ne devienne jamais comme ça, prie-t-elle en silence. Si elle ne croyait plus en la nature humaine... Autant crever.


Je n'ai été battue et violentée qu'une fois, ma Dame. La première. J'ai eu la chance d'éviter d'instinct les hommes violents, la plupart du temps... De trouver excellente protection en la personne du Dauphin les autres fois. Et d'arriver à nouer des rapports amicaux avec mes réguliers.. Oui... j'ai eu beaucoup de chance, c'est évident.

Alors pourquoi n'as-tu pas évité celui-là, Rouquine ? Elle entend déjà la question de la Rouge, et y répond d'elle même. Celui là, il a changé. Celui-là...elle n'aurait jamais du l'aider à revenir à la vie.

Le Vicomte de Saint Pardoux, c'était un peu plus qu'un client, ma Dame. Je l'ai soigné, lui ai rendu service. Voilà pourquoi je suis un peu... secouée.

Elle hausse les épaules, comme pour en chasser le sentiment de trahison. Puis plisse à peine les yeux sous le regard inquisiteur de la maquerelle, et se redresse. Elle est jugée, elle le sait.

Enfin, ça ne m'a pas empêchée de faire mon travail et de satisfaire pleinement un client, juste après, hein. Je ne venais pas vous conter ma vie ou mes mésaventures. Juste vous prévenir que par ma faute un client difficile est dans vos murs, c'est tout.

D'ailleurs... je devrais peut-être y retourner.... ?

La Dame Rouge a très certainement deviné qu'elle n'a pas l'expérience dont elle s'est vantée. Mais si elle la croit faible... Il va tout simplement falloir lui montrer que non.
_________________

Rouquine sévit au Boudoir des Sens.
--Jules.


[Comptoir : hésitation]

Cette fois il ne l'avait pas rêvé. Elle avait mal, la petiote. Son regard se porta sur l'auréole de sang qui tachait son corsage, tandis que son cerveau tournait à tout allure, oubliant Estelline et la frustration qu'elle avait engendré en lui à l'instant. La jeunette avait bien clairement dit que ce n'était pas ici qu'on l'avait tabassée à ce point. Elle semblait même voir le bordel comme un refuge. Bon. Dire quelque chose mettrait donc sa place en danger... Mais ne rien dire aussi, car d'autres ne tarderaient pas à remarquer son teint pale et le sang... surtout le sang.

Une bière, s'il te plaît.

Il s'accouda au comptoir, penché en avant. Un joli brin de fille, songea-t-il en la regardant s'affairer. Gracieuse, fragile... Qu'une ordure en ait profité pour la passer à tabac lui arracha un rictus de dégoût. Il y avait vraiment des malades sur cette terre, pour abuser ainsi du sexe faible au lieu d'en apprécier la beauté. Pas étonnant qu'elle réagisse comme une biche effarouchée à peine on lui parlait. Elle revenait poser sa boisson devant lui, et il y vit l'occasion de l'alerter. Prenant bien soin de regarder ailleurs, il marmonna du coin des lèvres...

Tu devrais cacher ça, mignonne...

Son regard se porta sur la tâche. Avec un peu de chance la jeune fille le suivrait.
--Emilla_kair_d_ancle



[Comptoir : apprendre la confiance]

Emilla sourit doucement à la commande d'une bière. Il l'impressionne cet homme, et trouble sa tranquillité d'âme, elle ne sait pas trop pourquoi. Il faudra qu'elle en parle avec la Rouquine quand la soirée sera finie. Cette boule dans son ventre. Pourtant elle a moins peur de lui. Elle sais juste que cette réaction n'est pas normale et qu'elle doit se protéger pour ne pas souffrir encore. Les hommes font souffrir, ils sont ainsi, et il faut faire avec.

Prenant une chope, elle y verse la bière, choisissant le pichet le plus frais, toujours impressionnée que la Dame Rouge parvienne à se fournir ainsi en pain de glace. La chope glisse sur le comptoir, déposé par une main gracile et toujours aussi timide dans ses gestes quand il s'agit de Jules. Pourquoi a t'elle chaud, c'est insensé, elle doit parler à la Rouquine...

Soudain, le regard de Jules se pose sur son corset et les mots la glacent. Qu'a t'elle fait de mal? Elle baisse son regard et pose ses doigts sur le tissu. Les rondeurs de jouvencelle mises en valeur dans son corsage serré, cachent la tache, mais le rouge sur ses doigts lui fait réaliser la situation. La plaie s'est réouverte et cela doit se voir en effet. Les mots sont murmurés, un brin affolé.


Merci... Euh...


Le regard de jade parcourt la salle et se pose sur un foulard sur une des méridiennes.

Croyez vous que je pourrais emprunter ce tissu? Il fera une ceinture acceptable et devrait dissimuler pour quelques heures tout... ceci.

Emilla rougit, pourvu que le sang ne continue pas. Prenant un des chiffons du bar, elle casse de la glace qu'elle y insère pour glisser le tout sous son corsage, dos à la salle. Le froid fait naitre des frissons sur sa peau, y laissant une chaire de poule légitime. Mais elle sait que la glace et la pression, même si la douleur s'en trouve ravivée, devraient permettre d'arrêter les saignements.

Il va falloir par contre dissimuler la situation et sans Jules, elle n'a guère d'espoir. Elle toujours si en retrait et méfiante envers ce dernier d'ordinaire lève ses prunelles immenses vers le soldat et ses lèvres égrainent leur supplique avec une désarmante candeur, ne réalisant pas combien ses propos pourraient être mal interprétés par bien des hommes.


Je vous en prie, aidez moi, je ne veux pas perdre cette place... Je ferai ce que vous désirez en échange...




--La_dame_rouge


[Salon, en retrait]

La Dame hocha la tête à la dernière phrase de la jeune rousse. Détachée penserez-vous... Oui, détachée. Car elle venait de prendre conscience de quelques choses qui n'avaient rien à voir avec l'objet de leur conversation au sujet de sa nouvelle recrue. Bien sûr, elle en apprendrait davantage avec le temps, car il est bien connu que celui-ci est un grand bavard... Mais en attendant, elle garda lèvres closes, donnant congé à son interlocutrice.

Pas pour la nuit, non. La rousse aurait tôt fait de retourner au comptoir, poitrine en avant... Mais la conversation de la maquerelle avait comme sa grande compréhension ses limites. Les maigres indices sur le mâle qui faisait tourment à Rouquine la plongèrent dans une petite réflexion. Elle ne monterait pas voir qui s'étendait, comme une loque puant la piquette sur la couche à l'étage. Mais la curiosité est un défaut de femme...

Entendu mon petit.

--Jules.


[ Comptoir : Moment de faiblesse]

Elle s'affolait, et il ne pouvait l'en blâmer. Mais au coeur de sa panique, elle réussissait toute de même à réfléchir correctement, ses yeux cherchant une solution plutôt que de s'agrandir et de se figer comme ceux d'une biche aux abois. Le regard sombre, empreint de pitié une seconde auparavant, devint quelque peu admiratif. Le sexe faible ne l'était pas tant que ça, et avait une capacité à résister et à encaisser qui l'avait toujours laissé songeur. Celle-ci, si elle n'était point encore complètement femme, en montrait déjà les qualités.

Croyez vous que je pourrais emprunter ce tissu? Il fera une ceinture acceptable et devrait dissimuler pour quelques heures tout... ceci.

Emilla rougit de façon charmante, et tandis qu'elle se détournait, Jules se prit encore une fois à penser que son appréciation des femmes causerait sa perte, tôt ou tard. Si même les toutes jeunes filles, à peine pubères, éveillaient en lui cette envie de jouer les chevaliers servants, il n'etait pas sorti de l'auberge, tiens.

Elle lui refaisait face. Secouant légèrement la tête, il grommela.


Trop risqué. Il doit appartenir à une des filles. Elle te l'arracherait tôt ou tard de la taille et tu serais découverte.

Et puis traverser la salle maintenant attirerait le regard de l'ennemi sur eux, songea-t-il, toujours prompt à calquer une analogie guerrière sur toute situation. Les yeux immenses le dévisagaient.

Je vous en prie, aidez moi, je ne veux pas perdre cette place... Je ferai ce que vous désirez en échange...

Un sourcil fourni s'arqua au choix de ses derniers mots. Il s'éclaircit la gorge.

Ne parle pas ainsi, mignonnette. Un autre que moi... Faut pas s'offrir comme ça.

Soupir. Pauvre cervelle d'enfant emprisonnée dans un corps de jeune femme. Son innocence la perdrait... et elle perdrait vite son innocence.

Il détacha le foulard vert qu'il avait autour du cou et le posa nonchalamment sur le comptoir.


Prend ça. Tu me le rendras plus tard.

Orphelya_valbony
[Laisser s’envoler la peur et s’abandonner…]

Il s’occupait d’elle avec une telle douceur qu’elle en réclamait un peu plus à chaque fois. Les joues virèrent doucement au rouge cramoisi tandis qu’il passait du « vous » au « tu ». La confiance s'installe doucement mais sûrement.

Son souffle chaud dans son cou la fit frissonner de bas en haut, des frissons qui se rapprochaient plus en plus à chaque baiser dans sa nuque. Elle ferma les yeux, s’allongea sur la couche, en retirant au passage son lacet qui retenait sa généreuse poitrine. Sa peau laiteuse, pâle était abimée. Il y avait dessous son corset une cicatrice au niveau de son cœur, une deuxième venait se croiser sur la première, une plus ancienne au niveau du ventre. Il n’était pas beau, elle avait à la fois honte de le montrer et à la fois qu’une peur, elle sait qu’elle peut faire fuir ainsi… S’il voulait le retirer, elle le laisserait faire…Au plus pire des cas, il partira comme elle était venue. L’un de ses mains retournait toute suite vers son corps chaud et musclé tandis que l’autre alla se plaquer contre sa nuque pour l’attirer doucement contre elle pour l’embrasser avec passion..

La châtaigne mêla doucement sa langue à la sienne, ne voulant pas s’arrêter. Après tout, elle était du genre à commander, et non l’inverse. Elle avait peur des conséquences, le fait d’être allongé avec un homme de plaisir qui n’était là que pour l’argent. L’hésitation la quitta, si il ne la mettait pas en confiance en la guidant, elle partirait discrètement laissant sa bourse bien remplie sur le lit en guise d’Au revoir.

_________________
--Emilla_kair_d_ancle



[Comptoir : embarras quand tu nous prends...]

Emilla écoute le conseil de Jules. Il accepte de l’aider ce qui est déjà un soulagement sans égal. Il a raison, si elle prend le voile, elle va le souiller de son sang et l’une des pensionnaires sera surement furieuse contre elle. Comment n’y a-t-elle donc pas pensé avant ? Surement l’inquiétude… Elle lève donc les yeux implorants vers Jules mais ne comprend pas sur l’instant ses propos.

Me… M’offrir ? Pardon… Oh ! Non, non… Je ne voulais pas dire ce genre de choses, je ne suis que serveuse ici et je n’ai jamais … enfin… fait ce que les dames font ici.

Emilla le regarde écarlate, se disant qu’elle doit sembler bien stupide et sans consistance face à toutes ces femmes. Elle n’est après tout que la petite serveuse derrière le comptoir, serviable et discrète et c’est aussi bien ainsi.

Mes propos ont peut être été mal à propos je suis désolée. Merci de votre aide.

Emilla baisse les yeux et prend son foulard sur le comptoir. Faisant de son mieux, elle tente de dissimuler la tache mais ne la voyant pas, elle tâtonne cherchant à deviner son étendue, totalement embarrassée. Désespérée, elle finit par lever ses prunelles de jade pleines d’hésitation.

Serait ce abusé de … de vous demander de m'aider à le mettre en place ?

Quel embarras décidément…


--Geoffroi



[Porte - La femme, dernière entrée de la nuit]


Droit au but. Certainement pas pour déplaire à Geoffroi. En d'autres temps d'autres lieux, il aurait parié que le jeune homme en face de lui avait quelque origine marseillaise. Mais en cet instant, tout ce que le gardien sait, c'est que l'attitude du client en jette. Visiblement noble et riche, certainement habitué à se faire commander, il sait exactement ce qu'il veut, malgré la jeunesse qu'il affiche, et son "entrer" raisonne aussi fort qu'un "forniquer" dans une bouche de gueux...

Impressionné malgré lui, il reste un moment sans réagir puis reprend ses esprit et tend la main en silence pour prendre l'arme offerte. Il s'apprête à lui répondre, mais c'est cet instant que choisit une espèce de furie pour apparaître et se coller à la porte. La première réaction de Geoffroi est instinctive.


Non désolé, vous ne pouvez pas encore, et pas comme ça.

Grommelant intérieurement, et sans prêter plus d'attention que ça à la vue plongeante qu'il a sur son décolleté, il regarde à nouveau le jeune homme, puis s'écarte, se plaçant devant la femme et désigne le sas.

Le Bordel est vôtre ce soir, Monsieur.

Malgré lui, une lueur d'envie brille dans ses yeux. Oui, des fois il aimerait bien être client lui aussi, Geoffroi. Le nombre de personne qui avaient franchi le seuil de la Rose ce soir, pour diverses raisons, commençait à éveiller en lui autre chose que simplement la satisfaction d'être payé à la fin de la nuit. Ce qu'il a lu sur leur visage, les images qui sont alors nées dans son esprit, tout cela commence à faire son effet, et il se demande bien comment y résister.

Le jeune homme disparu, il soupire très discrètement puis se retourne vers la femme.

Ecartez donc les bras, Dame, que je vérifie par moi-même si vous n'avez pas d'arme.




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