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[RP] Maison close de la rose noire

--Jules.


[Cuisines]

T’aurais dit t’es qui…Ça aurait surement changé la donne…


Il dut tendre l'oreille, mais comprit assez de la phrase pour, alliée au regard changeant du tout au tout, comprendre qu'elle avait pris la phrase différemment du "tu fais quoi ici?" qu'il avait voulu dire. Foutue habitude de parler en raccourci, avec les femmes ça lui jouait toujours des tours.

Le regard bleu se durcit, la voix se fit sourde, et il se raidit.


Cela n’a aucune espèce d’importance…Je ne te retiens pas…

Je demandais ce que tu fais ici. Ton rôle...ton métier...?

Le regard noir de Jules s'adoucit légèrement, même si sa voix restait naturellement rauque et sans tendresse. Décidément, il n'était pas une femme rencontrée ce soir qui ne soit un oiseau blessé, à part la Rouge, et encore, peut-être cachait-elle juste ses sentiments mieux que les autres....
Elle ne le retenait pas, aussi se leva-t-il lentement, mais sans sortir pour autant.


T'offenser n'était pas mon but.

Il avait parlé à voix basse, et resta là, regard toujours plongé dans le sien. Il ne souhaitait pas forcément rester, mais l'idée de causer peine à une femme, aussi moqueuse soit elle, lui était désagréable. Si elle voulait vraiment qu'il parte il le saurait bientôt.

Rouquine
[Comptoir : une conseillère bien maladroite]


Tout d'abord la réaction d'Emilla lui arache un soupir intérieur ; va-t-elle devoir être plus directe pour se faire comprendre ? Elle a visiblement oublié ce que c'est d'être pucelle et innocente... Mais cela la rassure un peu aussi, qu'Emilla ne pense pas à mal au premier mâle qui passe. Puis l'idée semble enfin faire son chemin dans l'esprit de la jeune serveuse, et son teint pivoine , ses yeux qui se détournent des couples présents font légèrement sourire la jeune catin. Rafraichissant et difficile à la fois, d'apprendre la vie à une pucelle, songe-t-elle en l'écoutant s'empêtrer.

Oh!!! Mais, mais, mais... Pourquoi je me rapprocherais comme ça de Jules??? D'abord je n'ai pas les sous pour ça et puis... et puis je suis pas... enfin... j'ai jamais... oh et zut, je trouve pas mes mots!!! en tous les cas, je vois pas pourquoi la Dame devrait s'inquiéter, j'ai pas les moyens et je suis sure que jules ne voit en moi qu'une gamine et puis... oh, et puis rien...

Elle baisse les yeux, et Rouquine ouvre la bouche pour répondre. Mais quoi ? Lui expliquer que les relations entre employés sont interdites parce que justement ils ne se paient certainement pas entre eux ? Ne vaut-il mieux pas qu'elle la laisse se tromper lourdement afin qu'elle pense Jules inaccessible...? Quant à la voir comme une gamine... Même si c'est vrai ça pourrait changer, mais là encore, est-il bien utile de la détromper...

Se grattant pensivement le menton, la jeune catin promue grande soeur en une journée hésite, s'éclaircit la gorge, et finit décider que puisque le corps semble visiblement bien protégé par l'innocence même de la jeune fille, il reste le coeur.


Tu as raison, pardonne moi.. J'oublie que tu es pucelle. Je suis catin, je vois le pêché partout.

Une moue moitié désolée, moitié amusée retrousse ses lèvres, elle presse la main d'Emilla gentimment. Elle baisse la voix pour continuer.

C'est juste que tu as l'air.. euh, tent... attirée par lui, ce qui est normal, vu son physique et le bon traitement qu'il te donne. Et euh... même si tu n'agis pas sur cette attirance, même s'il ne te courtise pas..

Comment dire à une jeune fille de ne pas tomber amoureuse, sans immédiatement lui en donner l'idée ? C'est impossible... Elle s'eclaircit la gorge et lui donne le conseil qu'elle même n'a jamais vraiment suivi.

Protège ton coeur, voilà.

C'est dit, c'est sorti. Qui vivra verra. Sans attendre elle change de sujet.

A la fin de la nuitée je manderai à la dame rouge la faveur de dormir ensemble, ainsi je pourrai tenter de soigner tes plaies, tu veux ?
_________________

Rouquine sévit au Boudoir des Sens.
Cerdanne
[ Cuisines ]


Elle le fixait, regard toujours aussi froid, s’attardant un instant sur la silhouette.

Elle passa pensivement une main sur son front et joua un instant avec sa tignasse emmêlée.
Elle n’avait pas la moindre envie, ni même la moindre force de lui répondre.
Tout juste arrivait elle à se tenir encore droite et à ne pas perdre pied. Putain de nuit de putain de nuit…
La rose ce soir était bardée d’épines.

La Provençale se saisit d’un large couteau de cuisine et attaqua de couper d'épaisses tranches de pain…
Ouvrit un pot de miel et se mit à sourire.
Autre nuit, même repas…
Il n’avait pas la dégaine du gigolo, ce Jules là.


Et toi ? Un vrai choix…ton métier?
Tu me fais penser à un Soldat fatigué qui cherche solde..


Elle ricana amèrement.

Soldat ou pas tu te serais surement bien entendu avec Baudouin.

Machinalement, elle versa du vin dans deux verres et lui en tendit un.

Navrée, pas autre chose. Et le bar est trop loin.
Trinquons aux offenses qui n’en sont pas, Monsieur Jules.

_________________
Orphelya_valbony
[Le silence est la meilleure solution.]

Phélya l'écouta, il avait changé de comportement, cette fois-ci, c'était lui qui ouvrait la porte soit. Elle se dirigea vers celle-ci, silencieuse, se mordillant un peu la lèvre du bas.
Peut-être qu'il se serait passé quelque chose, mais nullement ici, maintenant elle en était totalement sûre. Elle lui souriait un peu, mais ce fut tout.
A quoi bon chercher à aller plus loin.

Elle inclina la tête en lui faisant signe qu'il trouverait toujours la bourse sur le lit, au cas où. Il y avait plus d'une cinquantaine d'écus, et après tout, elle n'était pas resté avec lui plus de deux heures...

"Au revoir..."

Elle n'osait pas le regardant les yeux. Elle avait perdu toutes réparties, aucun argument pour lui montrer que la vie était meilleure hors des murs du bordel, mais il s'en fichait, il tenait à cette vie d'homme de plaisir. Elle n'en dira pas d'avantage.

Phé avança jusqu'aux escaliers en serrant un peu les dents. Ses mains agrippèrent sa robe pour la relever et ses pieds s'engageaient dans les grandes marches du bordel.

Direction le salon..

_________________
--Jules.


[cuisines : trêve]

La jeune femme avait l'air plus lasse qu'agressive, quand bien même son regard froid le détaillait. Il laissa faire, sans montrer la moindre émotion. Elle se mit à sourire sans qu'il comprenne pourquoi, et répondit à sa question par une autre.

Et toi ? Un vrai choix… ton métier?
Tu me fais penser à un Soldat fatigué qui cherche solde...Soldat ou pas tu te serais surement bien entendu avec Baudouin.


Le ricannement amer le surprit légèrement, mais il prit le verre de vin qu'elle lui tendait et le leva pour trinquer.

Soldat. Blessé, pas fatigué.

Il but une gorgée.

Qui est Baudouin ?

--Emilla_kair_d_ancle


[Comptoir]

Emilla rougit encore plus en écoutant les explications de la Rouquine. Ah, mais non, elle n'est pas ... attirée par Jules, pas du tout, mais quelle idée? Jules est.. gentil c'est déjà beaucoup. Elle ne ressent rien, se lier c'est se mettre en danger, et elle a déjà pris des risques en se liant à la Rouquine. Elle ne veut pas se rendre plus fragile.

Mon coeur, j'en veux pas, ça ne sert qu'à souffrir et je ne veux pas, c'est trop dangereux. S'il le faut, je vais l'éviter et puis c'est tout...


Emilla sourit par contre à la nouvelle de pouvoir dormir dans la sécurité de la chambre de la Rouquine.

Tu crois qu'elle acceptera? Je veillerai sur toi et je m'occuperai de tout.


Rouquine
[Comptoir]

Le coeur trop grand de la très jeune catin se serre en entendant Emilla décréter ainsi qu'elle ne veut pas avoir de coeur. Mais elle ne peut qu'acquiescer en silence, car l'encourager à écouter son coeur serait l'encourager à s'attacher à Jules, ou un autre. Et quand on vit dans un bordel, on ne rencontre pas de mari. En toute logique, à moins d'une chance inouïe, Emilla deviendrait sûrement catin un jour, si elle restait ici...

Tu crois qu'elle acceptera? Je veillerai sur toi et je m'occuperai de tout.

Une sourire arraché, vite caché. Emilla, veiller sur elle... Le monde à l'envers mais l'intention la touche et son sourire illumine ses yeux verts trop souvent tristes ou apeurés.

J'en suis même certaine. Je loue ma chambre après tout, et puis cela lui libèrera la couche qu'elle te destinait...

Et puis ça découragera Tadzio, Enzo ou un autre de lui rendre visite. Non qu'un visite du ténébreux Tadzio lui déplaise... Mais c'est justement là le danger. En définitive, sa fausse soeur a raison : elles veilleront l'une sur l'autre.

Il te faudra dormir dans ma couche, mais elle est grande, et puis on se tiendra chaud comme ça.
_________________

Rouquine sévit au Boudoir des Sens.
--.julien.


[Alcôves : aux lèvres éperdues s'offrent des noces clandestines...]

Des lèvres pulpeuses, hésitantes, qui s'approchent à leur tour de mon intimité, de ma sensualité.
J'encourage mon amant, caressant sa charmante chevelure, et j'observe son cou, sa nuque. Longue, douce. J'y discerne même un grain de beauté.
Mes lèvres s'y déposeraient, mais la pénétration de mon membre dans sa bouche me crispe, et en un mouvement, je me redresse, de même que l'objet qu'il introduit en lui.

Le faisait-il pour la première fois ? Je n'en savais rien, et n'aurais pu le déterminer. Son geste était celui d'un expert, et sous mes jambes, mes orteils se serrèrent.
Je suis nu, entièrement nu, je lui suis livré.

Contre toute attente, j'aime la nudité. Je vivrais ainsi. Mon corps sent, mon corps respire, mon corps vit.
Offert à toutes agressions, je suis plus à l'aise que jamais. Naturel.
Ma peau est pâle, comme la sienne. Face à face, il me prend en main, et je le fais aussi.
Ma jambe droite s'immisce entre les siennes, et mon genou va lui caresser l'entre jambe.
Je l'enlace, lui embrasse le cou, et me frotte contre son corps. Un va et vient chaste, je glisse.
Enfin, je lui mordille une oreille.


J'aime...

Oui, j'aime son être, j'aime son oeil étrange, j'aime son regard sur moi.
Enfin, mes doigts s'égarent sur son dos, puis plus bas, puis plus bas, et l'un se perd en lui, doucement, pendant que ma langue se promène encore sur son visage.

Je retiens mon excitation, s'il me touche, je ne le pourrais plus.
Mon index quitte sa cachette, et termine de le déshabiller. Autant ses chausses, je lui baise les pieds qu'il a fin, et me redressant, je laisse passer ma langue brûlante sur ses tibias, sur ses cuisses, sur ses...et enfin sur sa verge.
Ma bouche est pleine, ma bouche en veut, et le mouvement est rapide. En fait je le veux, je le désire. Cette délicate semence, je la veut tout en moi !
--Romeo..


[De la Rose Noir à une taverne non loin de là]

Une heure, deux heures, ... Combien de temps, le jeune garçon s'était laisser aller à attendre devant cette porte, imaginant une rencontre probable avec une personne du sexe opposé. Sa première rencontre...
Le jeune homme baissa la tête au bout d'un certain temps d'attente, ses jambes le lâchaient, il se sentait fatigué. Que faire ? … Rentrer ? …Certainement pas les gardes avaient dus se rendre compte de sa fuite et s'étaient surement mis à sa recherche s’ils le retrouvaient à coup sur son emprisonnement dans le futur château se ferait sous une surveillance des plus renforcée et stricte.
Le jeune garçon aira doucement dans la rue sombre et découvrit non loin de là une taverne d’après l’enseigne au-dessus de la porte. Elle était bien éclairée et laissait entendre à qui passait devant de la musique des plus joyeuses. L'ambiance avait l'air toute à fait chaleureuse. En s'approchant de la vitre le jeune Romeo put voir des hommes riant à gorge déployée autour d'une table avec une chope de bière valsant dans leur main.
Que d'énergie ici, cela intriguait fortement l'adolescent. Il décida de pousser la vieille porte et entra dans le lieu inondé de bruit. Romeo ayant peur que quelqu’un le repère, préféra garder sa cape sur lui et de protéger son anonymat. Le gros tavernier derrière son comptoir qui s'efforçait de crier au-dessus de la musique pour parler de sa voix forte se tourna aussitôt vers Romeo qui restait sur le pas de la porte et observait sous sa capuche ce monde étranger à ses yeux.


"ENTREZ DONC VOYAGEUR !! IL NOUS RESTE UNE TABLE DANS LE COIN LA BAS !!! ALLEZ VOUS Y ASSOIR ON VA VOUS SERVIR !"

Romeo afficha un sourire en découvrant pour la première fois un homme aussi extraverti et généreux. Le jeune homme se dirigea donc vers le coin ou se trouvait la table. Là c’était moins bien éclairé que le reste de la taverne mais mille fois plus convivial qu'ailleurs. Une fois installé Romeo regarda autour de lui les hommes qui chantait à tue-tête en se tordant le cou avec les musiciens.
Ça y ai ...la vie commence ...

_________
Cerdanne
[ Cuisines]

Qui est Baudouin ?....

Cerdanne reste silencieuse un court instant, regard soudain lumineux et vide son verre de vin d’un trait.
Elle regarde sans dire un mot le Jules qui se tient raide devant elle et sourit à nouveau.
Une tartine de miel et de pain craquant.
C’est ce qu’elle veut, là…maintenant.

La brune s’assoit tranquillement à table et d’un geste invite le brun à la rejoindre.
Avec application, elle laisse couler le miel dorée sur les tartines coupées auparavant et en tend une à son invité.

Tout en mordant dans le sucré, elle répond enfin.
Entre deux bouchées gourmandes, elle sourit encore, rêveuse.



Baudouin, un brun comme toi.
Un soldat comme toi.
Vieux et blessé comme toi.
Nouveau sourire brillant de miel.
Il était gardien ici..avant..
Un ami...
Il finira par revenir. C’est certain.
Le temps de tuer ses fantômes.
Tu n’as pas entendu parler de lui ??

_________________
--Jules.


[Cuisines : comment ça vieux ?]

Jules mordit dans la tartine pour ne pas sourire à la remarque de la jeune femme. Pour les donzelles à peine déflorées, si on était pas puceau on était déjà vieux. Il secoua la tête tout en mâchant. Non, jamais entendu parler de Baudouin. Mais si le freluquet à la porte le remplaçait, ça expliquait un peu son zèle et son besoin de faire une démonstration d'autorité...

Le gardien actuel est pas très... menacant. Même s'il essaie.

L'ombre d'un sourire en coin.

Il est tout nouveau ?

--Esteline_de_montmorency


[ Ame déchirée, âme convoitée.... Renaissance ]

Jambe nue qui frôle le tissu, léger mouvement d'un corps endormi qui s'éveille à nouveau à la vie. La belle se réveille doucement , un petit soupir naissant au bord des lèvres délicieusement ourlées. Battement de cils bordant un regard vert irisé de paillettes dorées.
La jeune femme se cambre en s'étirant nonchalamment , ses gestes emprunts d'une sensualité féline. Allongée sur le dos, les yeux rivés au plafond, Esteline respire doucement, prenant conscience de l'endroit où elle se trouve. Une chambre dans une maison de passe.. son arrivée troublée à la Rose noire dans la soirée... Jules...

Un autre soupir lui échappe tandis que ses doigts plongent dans sa brune chevelure aux boucles souples, s'attardant sur une mèche qu'elle lisse pensivement.
Qui aurait cru qu'un jour elle se retrouve là, à moitié dévêtue après avoir fait l'amour avec un homme de compagnie, un soldat de surcroît.


Mnnnh... et quel soldat... délicieux amant.

Esteline sourit en ayant une tendre pensée pour lui, surprise tout de même qu'elle paya pour ces instants, alors que les hommes défilaient pour obtenir ses faveurs. Tout lui parût étrange à son réveil, les événements qui l'avaient amené jusqu'à la Rose, sa soirée avec Jules alors que son idée était de voir la Dame en Rouge pour devenir elle même une fille à plaisir, une favorite peut-être. Comme tout cela lui parut étrange à la lueur de l'aube naissant. La chambre était toujours plongée dans la pénombre mais elle sentait d'instinct le jour poindre.

Ame mon âme, me laisseras-tu donc en paix? N'ai-je pas déjà payé pour les turpitudes que je sais être du passé? Oui je le sais... je le sens, une page est tournée écrite dans le noir, écrite dans le sang. J'aspire à d'autres choses à présent.

La belle resta songeuse un instant, triturant doucement sa mèche bouclée entre ses doigts fins et blancs.

Je connais l'amour et la forme qu'il revêt, initiée en cela par mes nombreux amants. Je veux trouver mon unique. Celui qui saura autant mêler nos corps en étreintes et en soupirs que me charmer par son esprit. Je veux pouvoir l'admirer, en faire mon Dieu, m'attacher à ses idées en affirmant les miennes... trouver mon pendant qui maintiendra le juste équilibre de nos âmes se reconnaissant en une fusionnelle union.


Décidée, la jeune duchesse se leva avec grâce, ses pieds nus foulant le sol. Elle prit place devant le parchemin immaculé qu'elle se devait de remplir pour achever le triste chapitre des jours passés afin de se tourner vers son avenir naissant.
Ses yeux parcoururent à nouveau la lettre qu'elle avait écrite à son ami, le baron Elvin de Cursac.



Citation:
Cher Ami,

Je n'ose vous dire d'où je vous écrie sans penser que vous seriez bien capable de m'y venir chercher. Pour vous rassurer je vous dirais que c'est un endroit où étonnamment je me suis retrouvée. Je vous conterais cette aventure dés mon retour mais là n'est pas la nouvelle que je viens vous annoncer. Je sais que vous suivrez à la lettre mes désirs sans poser de questions. Poursuivez vos recherches afin de trouver cette fripouille de Aldin mais je vous demande de ne pas l'occire. Il a payé en partie ce qu'il m'a fait subir.
Mes souvenirs s'effaceront mais lui gardera à tout jamais sur son visage la trace de son infamie. Borgne et laid je l'ai rendu, à l'image de son âme. La mienne doit retrouver paix et quiétude. C'est à ce seul prix que je ne me perdrais.
Lorsque vous l'aurez trouvé, remettez lui le pli que je joints à votre missive et laissez le partir loin... très loin.

Mon cher et tendre ami, il me tarde de vous retrouver. Je vous dis à bientôt.

Amitiés,

Esteline



Puis elle approcha le vélin vierge sur lequel sa main écrit sans trembler cette fois ci.


Citation:
Aldin de Montmorency

Par cette lettre je vous fais grâce de votre insignifiante vie. Je ne reviendrais pas sur cet acte ignoble commis sur ma personne mais sachez que si vous réapparaissez , vous mourrez. Dés que j'aurais l'assurance que vous avez quitté le Royaume de France, je vous ferais parvenir une cassette avec de quoi subvenir confortablement à vos besoins.

Ceci est ma volonté

Esteline De Montmorency




La duchesse se relit puis passa le bâtonnet de cire à la flamme d'une chandelle en y apposant le sceau des armoiries de la famille Montmorency. Songeuse mais soulagée, elle attendit que la cire se soit durcie pour mettre la missive d' Aldin dans celle adressée au Baron son ami, qu'elle scella également de son sceau.
Un sourire étira sa petite bouche pulpeuse . Sur son visage, un air décidé, celui de ne pas laisser échapper l'homme si particulier qu'elle croiserait un jour et dont elle ferait son mentor, son amant, son pendant...
--La_dame_rouge


[Cuisines]

Poussant la porte des cuisines elle remarqua immédiatement les deux voix mêlées et les silhouettes qui se trouvaient là, paisiblement. Baudouin. Ils parlaient de Baudouin. Immédiatement elle se tendit, entra roide et muette. Passant devant le couple comme un fantôme, elle se saisit d'une coupe sur la table qu'elle emplit à la cruche de vin. Dernier verre de la nuit, la maquerelle décida d'aller se coucher. Coupe en main, elle fouilla le garde manger, écoutant tout de même ce qui pouvait se dire derrière entre les deux jeunes gens. Demain il ferait jour sur la Rose, peu à peu l'animation allait quitter les couloirs et le salon pour laisser place a un silence quasi mortuaire. Elle prit une miche de pain, salua d'une main les deux visiteurs et repartit.

[Etage, la maquerelle ne réapparaitra pas de la nuit]

Traversant le salon elle monta à l'étage, avec une idée en tête. Trouver Rosa. en vain. Pas de Rosa qui vive... Ni que ne soit morte, bien heureusement! Elle frappa donc doucement à la porte de Lucrèce qu'elle n'avait pas revue depuis le début de la soirée. Pas de réponse. Qui ne dit mot consent, la porte fut poussée découvrant l'enfant endormie sous ses draps. Pas d'elle , cette désertion. Chambre vide de client, Lucrèce rêvait peut être à une vie meilleure... Pain et vin déposés à son chevet, la Dame laissa la belle au bois dormir de tout son saoul, se promettant de revenir au réveil chercher sa jeune blonde. En reprenant le long corridor qui menait à sa propre chambre elle associa la disparition de la Rosa avec celle de Tibère... Le cancrelat le paierait bien assez tôt. Quelques chambres voyaient encore leurs bougies éclairées, les enfants veillaient bien tôt ce jour ci.

--Anacreon


["Ainsi qu'un ruban pour tes seins,
Une perle à ton cou,
Et des sandales..."*]


Elle délivrait une mélopée où ne manquait que la lyre. Ainsi les rêves orphiques auraient accompagné le chant si expressif et si incitateur d'Eurydice, prise dans les étaux manuels et linguaux du chantre de Thrace. Il parcourait le rosoyant monde humidifié par ses soins: des monts qu'un Olympe envierait, il allait jusqu'à la porte féconde du cap Ténare menant à l'Hadès, que tous craignent de franchir pour n'arriver jamais à en ressortir, mais combien recherchée. Il n'oubliait pas non plus de passer par ce marbre précieux et à chaque fois original tiré des montagnes de Lesbos, que l'illustre poétesse louait outrageusement... Agenouillé devant elle, les doigts entrelacés aux siens, il semblait l'invoquer, la prier, l'honorer, en se repaissant du sacrifice qu'elle lui faisait de sa chair, de ses chairs.
Il prévoyait toujours un éventuel chancellement de ses jambes, et davantage une vision plus excitante en contre-plongée. La cloison derrière elle devait servir d'encadrement et accueillir la Cariatide de manière toute religieuse afin qu'Anacréon fût le premier à pouvoir se recueillir dans cet Érechtéion. Il est étonnant de voir, pour peu que les connaissances soient au faîte d'une imagination fertile, à quel point le corps féminin s'accorde avec toutes les comparaisons possibles pourvu qu'elles suggèrent la méconnaissance et les mystères, les mêmes qui nécessitent des initiés comme ceux célèbres à Éleusis.
Le regard pétillant, heureux de plus d'avoir trouvé partenaire qui savait un tant soit peu admirer son origine, il s'en donnait à cœur joie, ne lésinant pas sur tout les comparatifs qu'il avait appris de son mentor - que l'aristotélisme et l'hétérodoxie orientale là-bas condamneraient s'ils avaient connaissance des manières particulières d'enseignement. Aussi lui restait-il moult notions à parfaire à défaut de les découvrir. Prosterné et honorée, les amants en étaient au stade de la prêtrise. Le fidèle affirmait sa piété sur un bas-ventre vénusien qui se contractait et se soulevait au gré des souffles éoliens, tandis que ses mains aux doigts repliés et aux ongles ancrés pour énerver sa peau étaient joints sur l'extérieur de ses cuisses. Il n'était pas encore prêt ni ne voulait franchir même le pronaos du temple. Car tous les composés buccaux s'attifaient de falbalas habiles pour un jubilé qui se destinait uniquement à montrer la dignité du plaignant pour y pénétrer.

Ses yeux étaient fermés, décuplant les sensations tactiles et olfactives, permettant une meilleure concentration sur l'endroit tâté. Ne pas la regarder encore. Il était certain que l'image pythique quelle dégagerait le mettrait en transe bien trop tôt. Il n'avait encore que mentalement la première image de sa nudité, et celle-ci se devait d'être conservée, comme une première impression dont la justesse était indiscutable. Pourtant, l'arôme d'une anémone qui s'ouvre subrepticement aux rais qui lèchent ses fins pétales ne peut que devenir la principale source d'une déraison qui lutte avec la retenue due aux préliminaires. Ses mains remontaient et caressaient chaque parcelle érogène accessible de l'avant de son corps: ses hanches, son bas-ventre, son ventre, pour s'arrêter à la naissance de ses seins, l'index et le pouce comme cisaillant les deux protubérances pour sentir davantage cet Idéal féminin qui lui était donné, les paupières toujours fermées.
Et c'est là seulement, quand il fut positionné de la sorte, qu'il gravit les marches. Le muscle lingual se délectait de l'ambroisie accordée quand ses lèvres vinrent boire au hanap, avec pour seul prière quelques décibels dosés. Ni trop bas pour qu'elle pût les entendre, ni trop hauts pour qu'elle ne crût pas à une exagération. Somme toute, ne se forcer en rien. Et le meilleur moyen de ne pas se forcer reste encore de ne pas y penser volontairement. Et quand l'airain des portes lui furent grandes ouvertes, l'hellène n'hésita pas, pouvant respirer à loisir tout l'encens que dégageait une statue érigée d'un rouge intense, qui ne manquait pas d'arracher à lui-même les folles envolées respiratoires qui obéissaient certainement au Priape empressé. Et ses mains, dont leur cécité ne leur avait jamais permis d'autant voir, forgeaient une nouvelle "née de l'écume", délicieusement arrogante et attisant les passions les plus violentes quand nue ou à travers son péplos, s'affirmaient tendus ce que tant de femmes jalousent quand elles en manquent. Anacréon effectuait tout cela dans la prime posture, mais cela ne pouvait durer. Aussi, écartant sans les condamner les élans de délicatesse dont il avait fait preuve jusqu'ici, il revint entrelacer ses doigts aux siens et plaquer ses mains en croix contre le mur. S'étant relevé, collé à elle de tout son long, il avait émis le désir de lui faire partager son propre goût. Le satyre, frappant des poings contre les battants de l'entrée du sanctuaire, voulait se joindre à la cérémonie et chasser l'"ἄγγελος"*. L'animalité est un stade transitoire, et la créature réclamait son dû...


*Ange
Cerdanne
[ Cuisines ]

Elle le regardait mordre dans sa tartine et sourit...

Ça creuse hein…
Toi c’est ta première journée, je suppose ?
Je ne t’avais jamais vu auparavant.
Le petit brun ?? Il remplace le Cerbère je suppose, en attendant qu’il revienne …
Ça finira bien par lui manquer au grognon…. Sa dame rouge et ses filles…

Toi non plus, tu ne le trouves pas assez imposant ?
Pas évident de remplacer un ours.


La Provençale le fixa un instant et croqua une autre bouchée de pain.

Il serait aussi bien à attendre les clientes dans un des sofas roses.

Le sourire aux lèvres, elle leur versa du vin et s’apprêtait à trinquer à nouveau quand la porte s’ouvrit…
Geste suspendu une fraction de seconde.
Le temps de situer l’humeur de la maquerelle sur la précieuse échelle Dame Rouge…
Une ombre muette mais apparemment aucune réflexion désagréable n’allait fuser…
Son regard la suivit discrètement et elle la regarda quitter la cuisine tout aussi discrètement qu’elle était entré .
S'affala sur un coude et reporta son attention sur Jules.


Et toi content d’être ici ?
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