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[RP] Maison close de la rose noire

--Emilla_kair_d_ancle



[Cuisines : asile de repos]

Emilla se fait entrainer un peu abasourdie par la Rouquine. Visiblement, celle ci est bien contente de rejoindre les lieux et il faut dire que de ne plus avoir à sourire et faire semblant est un soulagement pour la jouvencelle. S'asseyant un peu chancelante à la table, elle gronde doucement, et ses traits sous la tension qui s'éloigne se tire pour révéler les cernes sombres et la peau opaline. Les lèvres se pincent quand elle s'assied et que la douleur la lance au ventre.

Je crois qu'il faudrait que je mange un peu et qu'on m'explique comment déserrer cet étau de tissu, je n'en ai pas l'habitude.

Pas un mot de plus, elle sait que la Rouquine comprendra l'allusion. C'est que la jeunette en dehors de bandages pour dissimuler ses courbes féminines qui s'épanouissent un peu plus chaque jour, elle n'a pour ainsi dire jamais les carcans de la mode qui sont imposés aux femmes. Alors un corsage serré sur une plaie et des bleus, ce n'est pas le confort ultime. Son regard se pose sur Jules et Cerdanne. Trop de risques pour en révéler plus, on verra bien avec le temps s'ils sont gens à qui octroyer sa confiance.


--Enzo.


[ Quelques heures de repos au Salon ]

Cela se fit tout seul. Emilla vint à lui, prit sa commande et comme elle savait toujours aussi bien le faire, elle lui déposa son grand verre de fruits frais devant lui, en bout de comptoir. Un grand sourire de satisfaction vint éclairer son visage, s'étendre sur ses lévres. Un merci à peine audible, à peine murmuré du bout des lévres. . Il rencontre le regard de la Rouquine.Bon, serait préférable de quitter le comptoir. Pis la cuisine, ce ne sera pas pour lui maintenant. Semblerait que tout le personnel ou une bonne partie y est décidé d'en faire leur quartier général pour cette minute. Il avait de toute façon oublié de demander s'il y avait moyen de se substanter un peu, Emilla aurait peut-être pu lui amener un petit encas au comptoir. Il en oublia vite l'idée. Surtout qu'il ne serait pas simplement satisfait d'une mise en bouche mais d'un menu complet de l'entrée au dessert.

Il s'empressa de prendre une grande gorgée du jus bien frais qui lui laissa échapper un long soupir de bien-être. Il s'en passa la langue sur les lévres comme un enfant, puis en reprit une grande gorgée à nouveau. Son estomac semblait se calmer un peu. Certes, il ne serait pas comblé mais pour quelques instants, il aurait l'impression d'avoir été nourrit de la meilleure pulpe sucrée.Ce fruit-là, trés rare et cher, importé avait des vertus que peu en connaissait la raison et la vraie valeur. Voilà à quoi servait sa curiosité insatiable, ses rencontres, et ses lectures
interminables entre autres. Et cette grande faculté de pouvoir se fondre dans n'importe quel contexte, paysage et endroit.

Dormir, il n'en avait pas l'habitude. Il préférait le jour et dans des lieux les plus insolites.Dehors, sous les étoiles, prés d'un feu...Par là. Cet endroit même si on se plaisait à l'appeler un bordel, avait tout de même le luxe de ce que lui-même avait du mal à s'y faire, s'y fondre et encore plus de s'y endormir pour se reposer. En jetant un oeil autour de lui au salon, il reconnut qu'une chambre serait plus appropriée.Il n'avait jamais dormi dans un lit et n'avait aucune idée de comment on pouvait se sentir dans des draps. Il soupira. Pourtant, il aurait fallut.

Besoin d'être un peu loin des regards aussi. Il n'avait pas la force de remonter à l'étage.Ni d'entendre forcément les béatitudes non dissimulées soit des collégues soit des clients et clientes. Il décida de rester au salon. Un divan de libre, parfait.Eloigné des couples un peu trop investis dans leurs quêtes des plaisirs, il termina son verre d'un trait. Il le déposa sur un rebord par là autour de lui. Ne s'en souvient même plus, le sommeil le gagne. Il tomba directement sans demander son reste, allongé,visage enfouit dans le velours du divan.


--Liebault


[Alcôve… au point du jour : When he calls to me, I am ready]


Ou…i… Oui…

Oui, il va lui montrer. Il faut juste… Juste qu’il se remette des violentes émotions qui le submergent. Il faut juste qu’il se fasse maitre de lui-même avant de devenir celui de l’autre.
C’est si bon de voir le plaisir que l’autre prend de lui. Plus fort encore que celui qui étreint son épouse grosse, et qui au petit matin leur vaut le sourire goguenard de leur valet et gouvernante respectif.
C’est meilleur. C’est plus violent, c’est plus douloureux, c’est plus… mâle. Viril. C’est sale et terrible. Ca les damne et les réjouit. C’est bon… Oh, oui… comme c’est bon…

Sur son corps fragile, meurtri de griffures et de coups de dents, l’amant repose, alangui et quémandeur. Et entre ses doigts le désir assouvi reprend faim. Un sourire nait sur le visage brun, un sourire avide, vicieux, le sourire ce celui qui en veut encore, là, maintenant, alors que les corps s’épuisent et que les esprits cèdent.

C’est lui qui décide, maintenant.
Le membre est dur entre les doigts de l’amant, dur et douloureux, le désir devient pressant. Impérieux. Les doigts se crispent sur le corps fatigué, imposent et manipulent.
Pourquoi pas ? Pourquoi ne pas explorer lui aussi l’étroit chemin qu’il ne connait pas encore ? L’idée nait et le vice lui dans son regard en même temps que le sourire éclot.

Il se glisse, il se faufile rapidement, dans le dos de l’amant, et d’un geste brusque, d’une violence dont il ne se savait pas capable, il s’invite sans sommation dans ce lieu qu’il ne connaissait pas encore. C’est si bon. Il reste ancré, immobile au tréfonds du corps de son amant. C’est si bon.
Les mains sur ses hanches, il prend du recul pour de nouveau s’engouffrer, d’un puissant coup de reins, qui lui arrache un râle. C’est si bon ! Les doigts se crispent sur les hanches de l’amant, et le geste est repris, recommencé, encore, et encore, c’est si bon ! Si douloureusement bon !
Il ahane et gémit dans le cou de l’homme dont il laboure les chairs. Il le serre trop fort peut être mais qu’importe, il ne peut plus contrôler la danse folle que ses hanches ont entreprit.
Il… ne… s’arrêtera…qu’à… la… jouissance… ultime…

Une marque de dents sur l’épaule de l’amant annonce la fin de son calvaire. La semence qui s’échappe en lui restera stérile, mais l’Eglise ment certainement sur la nécessité de reproduction dans l’union des corps. Le Très Haut ne peut pas avoir inventé de plaisir aussi violent pour ne pas le voir sublimé dans l’enchevêtrement des corps masculins. Ce n’est tout simplement pas possible.

Il ne bouge pas. Il garde le corps de l’amant pressé contre le sien, il le maintient dans l’étreinte, et il refuse de quitter l’étroit conduit où sa chair pourtant s’amollit.


__________
--Marigold.
[Là où autour d'eux plus rien n'existe]

Encore une fois, Marigold a su choisir, elle a su élire celui qui l'aimerait pour ce qu'elle n'est pas, ce qu'elle n'est plus. Une jeune fille prête à se donner pour la vie. Alors elle s'affaire, se livre, s'offre, entièrement effrontément.
Encore une fois, elle aime et est aimée en retour. Amours éphémères, dont elle espère qu'ils dureront toujours. Amours menteuses qui s’évanouiront avec l'aube et qui la laisseront seule , telle une rose au milieu d'un potager.
Encore une fois, son amant est prêt à se rendre, prêt à l'honorer de sa semence dont elle ne fera rien. Il souffre de son plaisir à elle, elle gémit de son plaisir à lui. Ils s'aiment et rien d'autre que l'aurore ne viendra les déranger. Peu importe si la nuit se termine en cette alcôve, la blondine savoure cette histoire d'amour sans lendemain.




édit pour une répétition que j'étais pourtant persuadée avoir évitée...
--Anton_
[ Un monde à part... ]

Sans pudeur, ils se sont offert cet instant unique. Deux étoiles filantes au firmament, incandescentes, ardentes. Braises, laves de Passion dévorantes. Celles qui vous enflamment, vous irradient de sa voile lactée insaisissable. Laissant dans leurs trainées lancinantes. Cette voûte céleste qui les enserre en un seul corps fuselant, se capturant dans une spirale infernale. Perdus dans la constellation, ils fusionnent, deviennent une météorite à la course folle. Rien ne peut l'arrêter.Elle fonce droit devant elle. La chute vertigineuse du plaisir consumé, partagé. Si bien cachée aux yeux de tout autre. Qu'on ne l'aperçoit que lorsqu'elle a finit sa course, s'encastre de plein fouet. Laisse un cratére emplit de tant de puissance que l'impact est une antre à elle seule, jaillissant de la semence de la terre, fertile, abondante, vive comme un long torrent aux remous de plus en plus intenses. Secoués, tiraillés, terrassés. Tremblements. Séisme. Perte de contrôle. A peine aimés, consumés, que les deux étoiles filantes profitaient de cette distance pour faire disparaitre leurs traces aux yeux du monde. Pourtant toujours et encore ancrées l'une en l'autre dans le plus grand des mystéres des lois de l'Univers.
Garder juste ce que la brume matinale viendrait balayer de son manteau. De sa vérité crue. Elle se déparaillerait de son manteau comme une femme qui se dévétit. Tout le superfuge serait bien entretenu jusqu'à l'ultime chute. Le retour à la réalité.
--Enzo.


[ Trop, c'est trop...Foule houleuse en cuisine...]

Trés agréable la douceur et la profondeur d'un divan. Ses paupiéres ne tremblaient pas. Pourtant un bruit sourd s'insinuait de plus en plus en fort. Contre toute attente, la faim fut plus forte que le sommeil, et c'est d'un élan soudain qu'Enzo se releva d'un bond, prit son verre vide qu'il ramena sur le comptoir, passa derriére puis se présenta dans la cuisine. Sa main se porta sur un côté de son visage pour le découvrir de ses méches trop longues. Il les observa longuement. Tout d'horizon sur la cuisine pour avoir un rapide aperçut de comment cela pouvait marcher dans cette piéce. D'un côté, un gaillard barbu avec une jeune femme qui semblait raffoler des tranches de miche avec du miel. De l'autre, installées en table, La Rouquine et Emilla. Vague hochement de tête pour saluer.

Son regard reconnut le garde-manger. Petit sourire taquin, cela lui arrivait à défaut d'être ironique. Sa main vient discrétement chaparder une tartine au miel juste sous le nez du barbu et de la jeune femme à ses côtés lors de son passage prés d'eux. Enzo ne pu s'empêcher de sourire, de croquer à pleine dents dedans sans même se cacher, alors que ses pas s'éloignent d'eux pour aller ouvrir le garde-manger. Nez collé dedans, la tête presque entiére, juste un léger de bruit de farfouillis se fait entendre. Tout heureux, il en ressort avec dans ses mains, une écuelle avec un morceau de viande, et une sorte de légume, un panaïs, quelques fruits divers. Planche en bois, couteau en main, il coupe, découpe, taille. Mélange de fruits en salade. Le légume prêt aux côté des morceaux de viande taillés en cube. Le tout en mode cuisson sans aucune matiére grasse, pour ne laisser aucune odeur particuliére ou trop marquée qui pourrait géner ou nuir les autres. Il ne les fait qu'à peine saisir pour ne rien perdre de leur saveur. Passage sous l'eau des ustencils utilisés, mise en séchage sur un torchon.

Se tourne vers la table, écuelle de fruits, écuelle de viande et de légume qu'il pose dessus en plein milieu, prés des petits pains et de la carafe de vin. Ceux et celles qui en veulent auront qu'à se servir. Lui, il a trop faim et ne peut attendre au risque de s'effondrer sur le sol de la cuisine. S'installe à la table, pose une autre écuelle sur le plat chaud pour en garder la chaleur. Une coupe en main, il se sert de quelques fruits pour commencer, et s'en remplit une autre de vin. Affamé, Enzo l'est. Comme si cela n'est qu'une obscession, il voit à peine ce qui l'entoure. Placé un oeil sur le comptoir, il peut observer de loin ce qui se déroule sur le salon un peu. Cela lui permet d'avoir une vision d'ensemble et surtout l'empêcher de piquer du nez dans sa coupe qu'il venait déjà de terminer en quelques secondes. Il finit par boire le jus des fruits au fond de sa coupe. Pour lâcher un long soupir de satisfaction.


--Anacreon


["Pourvu seulement que tu me foules..."]

L'entrée était béante et ne demandait qu'à être franchie. Pourtant, Priape ne vint pas. Lui-même était torturé par un membre constamment réclamant sans que le plaisir, accordant pourtant sa délivrance, n'amenuise l'état d'excitation dans lequel il continuerait de se trouver. Il savait à l'avance que la douleur de poursuivre encore et encore jouxterait aussitôt la jouissance. A l'échelle humaine, cela se traduit par une certaine frustration plus cérébrale que physique de ne pouvoir obtenir plus que l'imagination limitée des hommes le souhaiterait. Et à la prise des jambes de Lady pour former un étau enserrant autour de ses hanches, l'art de se débaucher ne voudrait souffrir aucune contrainte.
Pour ralentir donc cette douleur, le mieux était encore de faire perdurer l'excessive envie qui prenait petit à petit possession de son esprit afin qu'elle ne diminuât pas après l'extase. Mais torture il y avait quand même, car ledit esprit lançait des injonctions pour enfin assouvir l'ordre de la chair. Des préliminaires plus longues que l'acte en lui-même, cela tient de l'exploit par la maîtrise de son désir, ou de la précocité... Et dans la rancune, on impose ce stoïcisme à l'autre, en ne faisant que l'attiser davantage. Alors Priape se faisait attendre, toujours sous l'apparat de plus en plus véridique d'une naissance de bestialité, sur le pas de la porte, immobile, mais ô combien tendu.

La divinité recherchait sa transcendance et Anacréon ne pouvait que la suivre sur son chemin. Le satyre pénétrait enfin, n'y résistant plus, prenant bien soin de marquer toute la largeur et de frotter toutes les parois par des épaules envahissantes et une carrure toujours plus imposante au fur et à mesure de son avancée. Au loin, l'hétaïre ajustait son sourire, et les baisers violents qu'elle était prête à donner sans retenue. S'y entendaient des soupirs, des souffles, des gémissements et le bruit des premiers claquements, pas encore sonores. S'y voyaient des gestes démesurés, des regards éperdus tournés vers l'azur zéphyrien. S'y sentaient les arômes délicats des chaleurs de la transsudation première, froide, pour la surprise autant que pour la joie de se voir investir et investi(e).
La Pythie débutait sa cérémonie, et désormais c'était sa prédiction qui était requise. Quelle magnificence que de voir cet état d'ébriété où la moindre parole et le moindre geste se subliment d'eux-même par le débridement d'une sensation poussée à son paroxysme! Le satyre lui-même ne détachait pas son regard, et la danse inoculée et voulue était contagieuse, l'animal traçant de semblables manières, suivant un rythme dont le détenteur restait à définir. La nuit aidait au développement de ces mystères où un monde surgissait pour substituer l'autre. Et comme lancé en terra incognita, on veut en explorer les moindres parcelles.
Quelle envie de la toucher plus précisément! Pourquoi s'en priver d'ailleurs? C'était sitôt le fond de l'antre atteint que les mains vinrent agripper les deux demi-lunes coopératives, la portant et la calant contre le mur de derrière. Les caresses se faisaient griffantes, tout en n'étant pas rébarbatives, s'immobilisant parfois pour profiter d'un passage plus malaxant. Priape, lui, bougeait en revanche tout le temps et continuait à explorer et à s'adosser aux colonnades d'acanthe, dont les fleurs étaient cette fois-ci bien réelles, la principale surplombant le sanctuaire, s'ouvrant à lui et le narguant arrogamment, pour le défier de ne pouvoir s'en saisir par son seul membre ou ses mains déjà besognantes. Ruser? Un satyre n'en manque pas quand il s'agit de nymphe. Et plutôt que de sortir du lieu, il se ferait plus ondulant pour que ce fût le bas-ventre et le pubis qui trouvassent à s'occuper. Dans l'ébat, la conscience de tous les organes, des sensations, trouvent leur maîtresse dans cette transe irraisonnée que l'on appelle hétaïrisme. Et tout cela s'accorde au féminin.

Sa bouche agrémentait son utilité d'une langue inquisitrice, et son bassin d'un crescendo. Il se retenait encore. La douleur, la gueule de bois après l'ivresse dionysiaque, pas encore! Leur mélopée était trop envoûtante pour qu'il désirât y mettre fin. Alors il n'hésitait pas à ralentir de temps en temps, et à se diriger vers le lit pour marquer une brève pause, la déposant sur le dos et déplaçant ses mains sur ses hanches pour s'y appuyer, plongeant son regard vague dans le sien. Nulle parole de sa part, le langage doit être le dernier recours pour s'exprimer dans ces moments-ci. Seule venait sa prière onomatopéique, signe de sa démesure proche, installé sur ses genoux qu'il était devant l'inspiratrice.
--.julien.


[Alcôve, la fin est proche, ne le sentez-vous pas ?]

Ce n'est pas ce que j'avais attendu. A vrai dire, le jouvenceau ne m'avais pas paru plus expérimenté que moi, et je n'aurais guère cru qu'il me prenne avec tant de passion, tant de véhémence.
Lorsqu'il me prit, je ressentis encore cette foutue douleur.
Je poussai un cri, qui résonna dans la pièce. Au fond, j'étais persuadé que nous avions été vus, forcément, par quelqu'un, et à cette idée, mon arc se banda de nouveau, à ma grande surprise.

Vidé, par deux fois, je n'aurais pas cru l'excitation encore possible, et son retour mua le mal situé entre mes jambes en un doux plaisir.
Son étreinte me réchauffait, et bien vite, je m'habituai à son rythme, à ses saccades.
Lui aussi me mord, et je souris.
Plantant mes dents dans sa chair, je n'avais pas pensé à la sensation qu'il ressentirait, et une morsure ne faisait aucun bien, si ce n'est à celui qui la produit.
Et poussant un cri en sentant sa mâchoire se refermer sur mon épaule, je suis distrait par une sensation orgasmique.

Une. Deux. Trois.
Giclées après giclées, me voilà souillé de nouveau. Je suis soudain secoué de spasmes, et je me laisse choir sur le sol, enserrant ses jambes.
Mon antre se referme, gardant avec elle le souvenir de mon péché. J'embrasse un tibia et me redresse. Un humide filet, conséquence de son plaisir, me coule alors le long de la cuisse. Non, je n'aurais pas de souvenir.

Mes mains caressent sont visage un instant, je l'embrasse, et me fait tendre après tant de violence.
J'approche doucement mes lèvres de son oreille, et lui murmure ô combien il a été parfait.
Un rien sadique, je lui jure avoir passé la nuit la plus intense de ma vie, libre à lui de penser qu'il en est la seule raison.

Silencieux, assailli par ces pensées lugubres de la condition humaine - post coitum, animal triste - je me rhabille.
Mes vêtements sont sales, et je rentrerais honteux au Louvre, et accomplirait, fatigué, mes basses besognes du jour, sans briser le secret de ces lieux.
Je déchire un pan de ma chemise. Signifiant mon appartenance, j'offre à celui que j'appellerai Lié ce morceau de tissu, brodé des armes de mon maître.
A tout hasard.
Un dernier baiser sur sa joue, et sans chercher à être retenu, je m'en vais trouver quelqu'un à qui donner le paiement dû à Tibère.

Chose accomplie, je sors.
Le jour ne tardera pas à pointer, et c'est un jour nouveau pour moi. Je ne suis plus un garçon.
--Liebault


[Alcôve… au point du jour ]



Un sourire nait au coin de ses lèvres au murmure de l’amant. Il ne répondra pas que pour lui il en a été de même. Mais il sait qu’il reviendra s’encanailler ici.
Ce n’est que lorsqu’il reçoit au creux de la main un lambeau de chemise, un écusson, qu’il comprend qu’il a été floué. Il n’était pas avec un homme de plaisir, ni même un client lambda de l’établissement. Non, il était avec la valetaille d’un noble. Un noble de son rang, et dont les armoiries était évidement connues du jeune homme.

Voulait-il lui signifier ainsi qu’il l’avait reconnu, et allait-il le faire chanter ?

Non. Non, ce n’était pas possible. Le garçon avait tiré trop de plaisir de sa chair à lui. Il voulait surement simplement lui indiquer qui il était, comment le trouver.
Mais ils ne vivaient pas dans la même ville. SI Liébault était cloitré à Paris, Julien devrait suivre les Amahir-Euphor de Volvent dans leurs déplacements entre Orléans et Bourgogne. Pour le peu qu’il en savait, le couple voyageait souvent. Lui s’en gardait bien, et préférait l’air putride de la capitale à un castel familial.

Il se rhabille lentement. Essaie, du moins. Et finit par se contenter de renfiler braies, bottes, chainse et chemise. Le pourpoint est bien trop compliqué, et la chemise restera délacée.

Il trouve quelqu’un à qui laisser le prix de l’utilisation de l’alcôve, récupère sa dague et se glisse dehors. Le gardien saura bien refermer derrière lui.

L’aube est là. Son coche l’attend. L’écusson serré dans sa main, il y grimpe, sous le regard goguenard de son valet, l’air aussi détendu que lui… mais bien moins débraillé : il savait s’habiller seul, lui.

__________
--Esteline_de_montmorency



[ Comme on scelle une lettre sur ses secrets, comme on balaie d'un revers de la main ses regrets,
comme on regarde l'aube naissante, la vie reprenait le cours qu'on lui donnait.]



La femme, l'amante qu'elle avait été durant cette si étrange nuit faisait place doucement à la Duchesse de Montmorency. Même en se rhabillant elle gardait cette élégance des gestes appris.
Ses mains accomplissaient avec grâce et sensualité des mouvements caressants tout en se revêtant des habits délaissés, gainant là un bas sur une longue jambe fuselée, renouant là un bustier aux rubans de satin blanc.

Bottée et maintenant revêtue de sa robe de taffetas, Esteline essaya de discipliner sa longue chevelure bouclée avant de se coiffer de son chapeau à plumes.
Dans la grande glace, son regard émeraude capta l'image du lit défait. Un sourire tendre se dessina sur ses lèvres avant que d'un battement de cils ne se referment les souvenirs de ses ébats avec le soldat.
Une main fine caressa du bout des doigts la commode , emportant gants, et bourse qu'elle mit à son poignet, suspendu par une cordelette, et dans son autre main, la précieuse lettre.
Un dernier regard sur la chambre qu'elle quitta en laissant la porte entrouverte.
En bas le silence était revenu. Au loin elle entendit un léger brouhaha de voix où se mêlaient voix masculine et sonorité plus haute féminine.
Esteline passa dans un froissement de taffetas, ses pas la guidant vers la sortie, mais une voix dont elle connaissait le timbre lui fit ralentir le pas. Elle esquissa un petit sourire songeur en pensant à Jules, puis s'échappa, laissant dans son passage l'effluve d'un doux parfum fleuri.
A l'entrée elle récupéra sa dague à la poignée d'argent puis demanda une calèche qu'elle attendit dehors, dans la fraîcheur matinale. Un nouveau jour commençait, mais pour elle c'était bien plus que ça et elle inspira profondément sans se départir de son sourire.
--Enzo.


[ A l'allure d'un Prince dans son Palace ]

Ecuelle en main, petite fourchette pour venir se servir de quelques morceaux de viandes et de légumes, il replace ce qui fait d'office de couvercle sur le met chaud. Petit pain devant lui qu'il déchique de ses deux mains. Il savoure ce bon repas simple, quelques lampées de vin rouge pour agrémenter. Fait claquer sa langue comme une amie à lui a l'habitude de faire. En sourit. Il ne traine pas trop. Il a une faim qui l'incite à se manger vite, comme si, on allait venir lui voler son écuelle, le bras bien autour d'elle, et sa fourchette qui pique, ramasse sans cesse pour porter à sa bouche. Vide son verre de vin. Ramasse toute sa vaiselle. Se léve du banc. Lave ce qu'il a utilisé, le met à sécher. Hoche de la tête pour saluer la Rouquine et Emilla. Autant pour le barbu et la jeune femme en sa compagnie. Grand sourire de malice. Encore une tartine au miel de chaparder sur son passage prés d'eux. Fait même un grand gémissement de bien-être quand il croque dedans. Temps pour lui d'aller se coucher, quelques heures de repos dans un grand lit.Il ignore totalement encore les couples en émoi à cette heure si matinale. Grimpe les marches vite fait, retire sa chemise, ouvre la porte de la chambre. Retire tout ses habits, de son simple appareil, prend place sous les draps, s'étire de tout son long, souffle sur les chandeliers sur le guéridon: bonne nuit la compagnie. S'endort avec les premiers bruits d'animation de la rue, l'éveil matinal de la ville.

--La_dame_rouge


[Trois mois plus tard... Cuisines]

Début d'apres midi à la Rose, la maison est calme car fermée aux clients et pourtant ses habitants s'agitent. La Rose est belle, la Rose a changé. Depuis les premières aventures contées de nos jeunes - et moins jeunes - gens, le lupanar s'est vu agrandir d'un petit autel à prières dans l'arrière cour et d'une salle d'eau plus grande et bien nommée salle des Quatre Bains. Les clients y sont menés selon leur bons vouloir et elle ne possède pas de porte. Oui, la Rose aime admirer les belles choses...

Jules, Enzo, Emilla sont toujours là, et bien là même. Maitrisant leurs arts avec assurance, le temps est toujours bon enseignant. Désirée est toujours engrossée, mais le secret n'est pas encore révélé... Rosa n'est jamais revenue et la maisonnée a cessé de se questionner laissant ses fantômes à l'oubli. Tibère n'a pas non plus repointé son museau, peut-être avait-il senti l'odeur du fer chauffé à blanc dans un recoin de l'âtre... Tadzio a pris congé pour quelques temps, Elisabeth a regagné sa mansarde, plus fidèle que les fidèles aux atours de la Rose Noire. Les filles ont eut leur
fameuse commande de robes directement sorties des ateliers des Doigts d'Or sous les ordres de Maistre Attia Des Juli.

La Dame Rouge elle, boit son traditionnel bol de lait fumant à la couleur si ressemblante à son teint. La grand tables est dressée et attend ses enfants pour partager le premier repas de leur longue journée... Même Geoffroi a pris l'habitude d'y participer, ce que ne faisait pas Baudouin par le passé. Des amourettes sont nées, des inimitiés aussi. Ainsi s'épanouissait la plus huppée des maisons...



--Marigold.
[Dans la cuisines, seule avec SA dame enfin pour le moment]

C'est une Marigold au teint frais, reposée comme un bouton de rose à l'aurore, qui se précipite déboulant des escaliers telle une gentille furie. Elle ne porte pas sa somptueuse tenue griffée des DO bien entendu, elle a trop peur de la tâcher, elle, ne porte rien de plus qu'une longue chemise de lin légère qui vient mourir sur ses cuisses. Elle virevolte et vient embrasser Sa dame.

Bonjour Mère , quelle belle journée n'est-ce pas?

Et oui, lorsqu'elles sont seules, la blondine aime se faire croire qu'il s'agit de sa mère , elle est si aimante si bonne, si douce avec sa Marie. Elle l'étreint dans un élan d'affection, c'est peut-être la seule tiédeur qu'elle ressentira de la journée, tout ensuite ne sera qu'excitation, chaleur, tourbillon, alors... là elle profite , elle se délecte de ce bref tête à tête...

Ma Dame, y a-t-il eu du courrier ce matin? Tadzio a -t-il écrit?

C'est que la blondine elle s'est fait des illusions, depuis le jour du départ de Tadzio, depuis cet instant où il l'a embrassée, ce n'était rien d'autre qu'un gentil baiser, des lèvres à peine frôlées, mais depuis, elle y croit elle espère, elle s'imagine des choses la jeune catin... Alors , elle rêve, que quand il reviendra, il l'aimera en secret, qu'il viendra la rejoindre la nuit venue, pour dormir dans ses bras puissants, et que et que peut-être même qu'un jour il l'épousera, et que leurs enfants grandiront à l'ombre de la maison... Car oui elle a de l'imagination, mais celle-ci à une limite les quatre murs de la Rose...

C'est si agréable mère, un petit déjeuner dans le calme...

______________________________

--Lady.


[Ce qu'il reste dans nos mémoires ....]

Hummm .......... Les souvenirs se trient d'eux mêmes, et toujours notre mémoire n'en garde que les plus succulents. Celui là le restera longtemps....

Suite de cette nuit là à la Rose .....

Nous n’étions plus que deux corps, deux aimants, un mâle, un femelle, qui savaient l’inévitable proche, et qui pourtant faisaient tout pour le retarder. C’était l'ultime attente, l'ultime désir de ce qui pouvait s'approcher le plus près du divin.

Érigé fièrement entre mes cuisses, je me fis appât pour attirer le fauve et soudain il bondit, s'engouffra dans le piège que mes muscles refermèrent sur lui. Quel étrange sensation que de désirer cette force, cette puissance qui vous envahit, qui vous pousse dans vos derniers retranchements, dans votre extrême intimité. Étrange et si bon à la fois !

L'homme était doué ! Ses mains, loin d’être inactives, s'empressaient de caresses et de pressions qui ne faisaient qu'augmenter la tension d'un sein offert. Sa bouche venait titiller par moment des endroits précis, comme un calcul savamment préparé.

Accrochée à lui de toutes mes forces, mes doigts s’enfonçaient dans la peau de ses épaules alors que sa propre chair tentait de me contraindre à la vertigineuse chute. Mais je voulais encore, je voulais plus, je voulais que nous allions au delà ce qu'il nous était possible.

C'est alors que la chambre bascula, tout fut sans dessus dessous, et nous, toujours dans la même position, nous nous retrouvâmes sur le lit. Mes yeux plongèrent dans les siens pour y lire les mêmes sensations que celles qui m'appartenaient. Mon sourire s'envola pour illuminer la pièce et j'attirais l'Apollon un peu plus à moi pour enfin le gouter. Ma langue se dispersa sur son cou, ses épaules, partout où je pouvais, je le dévorais de ma bouche. N’étant plus soumise à la terrible loi de la pesanteur, mes mains s’égaillèrent pour trouver son corps et en sentir toutes les tensions, toute sa puissance qui serait bientôt mienne. J'osais glisser une paume de main sur une fesse, un doigt sur la chaleur qui s'accumulait sur son bas ventre, une caresse en appelant toujours une suivante.

Comme une liane je m’étirais contre son tronc,
Comme une fleur exotique je m'offrais à son chaud soleil,
Comme une femme, enfin, il m'apprenait à me libérer.
--Agius


Comme toute les semaines depuis des mois, il frappait à la porte des cuisines du bordel de la Rose Noire. Comme depuis des mois maintenant il venait payer, pour la Doyenne et la plus présente des pensionnaire de l'hôtel Arnvald, la Dame Rouge. L'homme ne savait pas ce que faisait la blonde dans ces lieux et ne voulait pas le savoir. Il était grassement payé pour s'occuper des pensionnaire de l'hôtel et il le fait bien. Sa place il ne l'échangerait pour rien au monde. Toujours est il qu'il devait remettre l'argent que sa maitresse vienne ou pas dans l'établissement. D'ailleurs personne ne savait quand elle y allait ni quand elle en revenait sauf lui. La première nuit, elle avait eu le regard brillant de satisfaction, contrairement aux jours qui suivirent, il savait qu'elle y allait mais il manquait quelque chose. jamais il ne l'aurais questionné, mais c'était sa maitresse et il sentait qu'il s'était passé quelque chose. Las de se poser des questions, il frappa pour de bon, annonçant qui était derrière la porte.

C'est Agius.
J'apporte le paquet de la semaine.
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