--Enzo.
[ Un réveil comme il les aime ]
Les mois avaient filés entre les murs de la Rose Noire. Enzo avait certainement changé, évolué comme tous et toutes en ce lieu. Il espérait que non. Ne pas perdre sa curiosité, son enthousiasme, son insouciance étaient capitales pour lui pour ne pas s'enfoncer dans la routine. Il faisait son possible pour que cela ne soit pas le cas. Il s'étira comme un félin de tout son corps dans les draps, laissa glisser ceux-là sur le côté pour se retrouver nu, tourner sur le ventre, son visage enfouit dans un coussin. Il pouvait sentir un rayon de soleil venir lui parcourir de sa légére chaleur la chute de ses reins.L'instant qu'il préférait. La langeur, la léthargie qui prenait son corps dans une chaleur, douceur juste avant de sortir du sommeil. Ce doux éveil tellement meilleur pour qui s'y connait, de le partager, d'entrer dans le délice d'avoir eu l'impression de rêver que deux corps n'avaient fait qu'un alors que cela avait été bien réel.Enzo sourit. Son regard plongé par le minuscule espace où le jour se faufilait à travers les volets, il aime cette chambre. Ce calme. Même s'il sait que d'ici peu l'animation de la rue reprendra ses droits comme il se doit. Les toits étaient toujours là pour lui offrir une possibilité de liberté, quand cela lui traverserait l'esprit. Quelques gazouillis. Il ne rêvait pas. Les choses allaient si vite, les mois, les jours et les nuits. Il profita de ces quelques bruits bien à lui, se frotta les yeux. Et voici que la maison se réveillait par les va et vient, les bruits de couloir, les paroles diffuses qui remontaient à l'étage depuis la cuisine, la porte d'entrée.
Il se releva en fronçant les sourcils un peu, s'assit dans le lit, un coussin derriére son dos, drap remonté sur ses cuisses.Main passée sur son visage. Lui aussi avait quelque peu subit des modifications. Ses traits endurcis. Son visage amincit mais plus viril de par la présence d'une légére absence de rasage. Son corps s'était comme modelé à ce qu'il vivait, partageait avec les autres corps. Les bruits se faisaient de plus en plus pressants à ses oreilles. Il était réveillé cette fois-ci. Pas de doute. Il jeta les draps d'un geste de main vif, s'extirpa du lit. Direction l'armoire où le peu d'argent lui avait permit quelques frais personnels pour la garde-robe. Chemise blanche, bottes, braies noires...Il emporta le tout avec des serviettes. Il ne supportait pas d'être en cuisine ou de descendre de sa chambre à la vue des autres sans être impeccable sur lui, de la tête aux pieds.
[ Cuisine...Petit déjeuner en famille...]
Enzo déboula des escaliers à toute vitesse. L'action, il en voulait. Vif, il passa le comptoir et fit son apparition en cuisine. Il ouvrit de grands yeux devant tant de monde. Sourit amusé presque malgré lui. Devrait pourtant être habitué depuis le temps. Et pourtant, non...Il remonta ses manches de chemise jusqu'au coude pour êviter de les tacher. Il adorait avoir une allure décontractée, non-chalante, abordable. Juste en apparence.Car en réalité, il était sûr de lui, confiant, taciturne. Son regard noir perçant scruta vite fait l'ensemble de la cuisine. Il salua les présents et les présentes:
Bonjour, bonjour...
Enzo prenait toujours soin d'être en mouvement perpétuel, de faire comme s'il était pressé, débordé. Sa façon à lui de se sentir vivant et de ne pas perdre son temps.Il passa tour à tour en revue les mains et les joues. S'aventura dans la cuisine, serra les mains aux hommes avec un mouvement de tête pour les saluer. Un sourire, et une bise déposée sur une joue des femmes. Il chipa au passage quelques fruits dans le garde-manger, les pressa vite fait pour son verre traditionnel matinal. S'assit à la grande table, essaya de se réveiller tant bien que mal, se tartina une tranche pour la beurrer. Pendant ce temps, il reléva la tête pour écouter, suivre un peu les conversations déjà en cours.