--Enzo.
[ Rose Noire...C'est quoi la Rose Noire ? ]
Oublie total, abandon d'où il est, et de tout ce qui l'entoure. Envolée magnifique de toutes ses obligations, responsabilités. Lié au bien-être des soins que lui procure Lymae. Depuis des mois, il avait passé le plus clair de temps à écouter, à être aux services d'autrui, de donner, d'offrir tout de lui, de son corps pour apporter chaleur, plaisir, réconfort. Pour la premiére fois, c'est lui qui était dans ce rôle. Il avait oublié combien cela pouvait être si bien, si agréable malgré la situation différente et la douleur à l'origine de cette attention portée sur lui.
Enzo aida lentement dans son mouvement de bras pour retirer celui-i de sa manche. Il aurait tant aimé ne rien laisser paraitre sur son visage de la souffrance pour ne pas inquiéter la jeune femme. Cela était impossible. Ses trait se crispaient malgré lui même si son regard enfiévré par une lueur vive, voulait tant garder sur elle, cette capacité à ne rien laisser passer de douloureux à partager, quand il tourna sa tête vers elle un peu, ses iris noires perçantes par dessus son épaule:
Enzo, je crois que vous avez une ou deux côtes de fragilisées. Parce qu'il n'y a rien de visible.
D'un seul coup, il oublia de penser de suite que cela était une bonne nouvelle qu'il n'y est aucune trace importante sur son corps. Il pourrait prendre son service comme convenu. Non, cela ne vint pas à l'esprit. D'ailleurs, il ne pensait plus à rien. Il ne voulait plus y penser. Juste trouver une solution pour lui enlever cette douleur et avec douceur, si possible. Lymae semblait s'y prendre trés bien. La seule chose qui importait pour lui à cette minute. De ses iris noires profondes, il laissa un sourire de remerciement les traverser. Il fut rassuré quand le linge humide vint longer son dos. A nouveau cette odeur d'onguent ou de baume refit son apparition. Sa tête se posa sur le côté dans le coussin. Son visage s'y enfonça dedans. Il ferma les yeux. Il laissa aller son esprit pour ne plus songer à la douleur, la surpasser:
Seriez vous en mesure de boire du cognac? C'est bon pour aider à diminuer la souffrance et souvent à éliminer la fièvre.
Il ouvrit les paupiéres. Releva doucement son visage du coussin, sa tête apparut par dessus son épaule, son regard noir se porta sur la jeune femme. Dans un souffle, prés de son visage, il lui dit:
C'est une bonne idée, vous avez raison. Oui, je peux...
Les doigts de Lymae commencérent un léger massage, de ses reins jusqu'au haut de son dos. C'était vraiment trés relaxant. Les mains féminines étaient d'une douceur incroyable. Il pouvait les sentir sur sa peau, fébriles au début, puis ils semblaient prendre leur marque pour mieux prendre possession de son corps. Enzo en oublié tout sauf cette chambre, Lymae et ce bien-être qui s'insinuait sur sa peau, son toucher émouvant de par son regard plein de compassion, d'attention à son égard, les expressions de son visage qui semblaient lutter contre des sensations confuses, et son contact sur son corps, comme une découverte nouvelle pour elle.
Il ne voulait pas briser ce lien qui se tissait entre Lymae et lui.