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[RP] Salle des fêtes de Montmirail - Au 7, rue de la Mairie

Maria_paz
La Paz avait flambé des pommettes un long moment après le nettoyage de la tache, peu habituée à montrer ne serait-ce qu'une jambe.
Cramponnant le tissu a pleines mains, Kaelig avait investi en énergie dans le nettoyage. Énergie proportionnelle à l'énervement dont elle forçait le trait pour taquiner Bradwen.

C'était amusant.
Mais bien plus encore l'histoire reprise par Max. Intrigante même.
Sa manière de la raconter naturelle et original.
Maria ne disait mot. Ne devinait rien. Se laissait aller sans trop chercher. Attendait la suite avec des yeux souriants et calmes comme ceux des enfants captivés par les histoires à coucher dedans.

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supercalifragilisticexpialidocious
Bradwen
Une histoire cette chansonnette ? Lire cette histoire dans ses pensées ? Voilà tout un défi que la blondinette envoyait à l'adresse du paysan.

Quelques notes fredonnées ça et là à son oreille, voilà tout ce qu'il disposait pour "lire dans ses pensées". Ca... et sa connaissance de ses souvenirs partagés durant leurs brèves rencontres, si la réponse à cette question se trouvait bien dans son passé.

Se pouvait-il qu'elle ait écrite cette musique ? Se pouvait-il qu'elle l'ait joué devant des personnages de haute importance ? Bradwen capta le regard de la paysanne, essayant d'y puiser quelques informations dans l'émeraude de ses yeux, comme si Dieu lui avait réellement octroyé ce don divinatoire. Il y lut beaucoup de choses personnelles, mais point d'histoire de chansonnette. Cela resterait sans doute un mystère jusqu'au jour où Kaelig accepterait de lui dévoiler ce secret.

De son côté, Max avait réussi à capter l'attention de son public. Ici nul effort de devin n'était requis. Max était tout simplement captivant ! Au fur et à mesure que l'histoire progressait, Bradwen essayait de deviner qui pouvait bien estre cette créature qui lui répondait ainsi près de ce lac berruyer.

Bradwen se pencha successivement vers Kaelig et vers Iseuld, ses voisines de table, pour leur chuchoter.


Hum... Moi, j'verrais ben dame Alpaide dans c'te rosle-là ! Pensez-vous qu'il nous conte la façon dont il s'est lié d'amitié avec elle ?

La suite de l'histoire allait-il lui donner raison ? Quoi qu'il en soit, L'histoire d'eau de Max donna l'envie au paysan de siffloter discrètement un petit aire bien connu...
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Kaelig
Kaelig plissait le regard de concentration, la main toujours posée sur la cuisse de son âme soeur. Max parla de prendre ses jambes à son cou. Derechef, la donzelle imagina la scènette au sens propre. Son parrain raconta ensuite qu'il se trouva dans une nudité des plus complètes à parler à un buisson. Point besoin de buisson, il le faisait très bien tout seul! S'ensuivirent des attouchements mystiques, des murmures bourdonnants, une étrange sensation. A attirer votre curiosité tout ceci. La blondinette avait une imagination fertile, à s'en délecter les canines! Les évènements contés avec talent étaient d'ailleurs visibles de façon intégrale dans la caboche de la paysanne. Lorsqu'une pensée "impure" vint faire tressaillir ses traits. Elle n'imaginait plus Max... Oh, un joli fessier bien ferme! Prenant soudain conscience que son faciès était accommodé à prendre le parti de la moindre de ses émotions, la légumière s'appliqua à se conformer à la neutralité la plus totale.

Le diacre se pencha vers elle et Iseuld, leur murmurant quelques mots discrets. Alpaïde? Elle n'y avait point pensé! Pourquoi pas... Du peu que la paysanne avait pu admirer de la jeune femme pleine de vie et de bon sens, le rôle pourrait lui être attribué à merveille. Plongée à nouveau dans ses réflexions personnelles (il faut dire que lutter contre l'évasion spirituelle quotidienne était un sacré défi pour le champ de blé!), la damoiselle tapota bien malgré elle des doigts sur la jambe du tribun lorsqu'il chantonna un air bien jovial ma foi. La musique faisait partie de son âme, ne l'oublions point.

L'artisan boulanger rit, ranimant ainsi sa nature profonde : rire aussi!

Et c'est tout? Vous avez juste remis vos braies? Point de fin malicieuse? Point d'espièglerie? Point de curiosité plus poussée?
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Max_premier
Oh mais attendez, la surprise est loin d'être finie, je vous rassure et non pour répondre à votre curiosité, Alpaide pour une fois n'était pas là ; on ne se connaissait même pas. Je pense qu'elle vous racontera elle même quelques anecdotes sur notre rencontre mais pour l'instant, patience, imaginez la scène :

la chaleur estivale, un grand arbre à l'ombre prometteuse mais des herbes qui bougent seules, des insectes qui parlent, je me demandais si je ne devenais pas fou, de fatigue, ou d'une insolation.

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Bradwen
Il sentit des doigts battre la mesure sur sa jambe. Bradwen se retourna vers la propriétaire de ces doigts musicaux lui souriant d'un air taquin. Il déposa alors son main sur la jambe de Kaelig et à son tour se mit à battre le rythme de la mesme façon.

Le roi du bénéfice, sa teste d'vra tomber...

Max venait de déclarer que l'inconnu(e) n'était pas Alpaide. Le paysan leva le sourcil gauche en guise d'interrogation. Ainsi, il avait rasté la cible. Qui pouvait donc bien estre cette créature qui avait visiblement tant perturbé l'herboriste.

Le diacre refit surface au dessus du paysan et Bradwen essaya de regarder autour du cou de Max. Portait-il son médaillon d'Aristote ? L'histoire qui racontait était-elle acceptable pour l'église ? Hum... Il avait haste d'entendre la suite de l'histoire...
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Kaelig
Des doigts familiers et rythmiques vinrent taquiner le haut de sa jambe. Un regard émeraude les suivit du tapotage pour ensuite venir se poser, complice et amoureux, dans ceux du diacre. C'était la première fois que le paysan posait aussi intimement sa main sur elle, en public. Et cela lui était fort plaisant!

La reine du profit, ses pas devront les suivrent...

Quitte à parler en énigme, autant continuer sur la lancée! Et parlant du loup et de ses crocs, personne ne savait la suite de l'histoire. C'en était une bien belle d'énigme...
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Iseuld
La tête lui tournait un peu, l'hypocras ingurgité en était la cause, mais elle n'aurait donné sa place à personne pour tout l'or du monde.
Iseuld rejeta ses cheveux en arrière et s'assit, les yeux rivés sur Max qu'elle essayait d'imaginer...le rouge lui monta aux joues..tel qu'il se décrivait lui même, là au milieu des broussailles, les pieds dans l'eau...
elle attendait la suite avec impatience et, jetant un regard de côté, s'aperçut rapidement qu'elle ne devait pas être la seule à avoir de l'imagination.
IL lui sembla que Kaelig faisait d'immenses efforts sur elle même pour paraitre tout à fait détachée des choses de ce monde...à moins que ce ne fut la présence de la main du diacre sur sa jambe qui la troublait à ce point ?

Un éclair de malice passa dans les yeux de la jeune fille et elle arbora un sourire radieux en lançant vers le couple


-" étrange histoire, mais passionnante n'est ce pas ???"
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Max_premier
Non pas seulement remis mes braies, tu vas voir Kaelig.

J'avais pris un parchemin et ma plume mais la concentration comme vous pouvez l'imaginer n'était pas facile à obtenir, je voulais écrire à Lillaka l'herboriste qui me forme et avec des bzzz bzzz à mes oreilles
: Hum déjà sachez que je ne suis pas une "bestiole" !! Z'allez finir par être vexant vous savez ??? Et justement je suis une charmante jeune femme ! Bon d'accord... j'étais une charmante jeune femme... Enfin je crois... J'en suis pas certaine à vrai dire... qui ressemblaient à bestiole, vexant, femme Un moment de silence puis une sensation au dessus de mon épaule. Je vais vous gêner si je parle hein ? Z'avez l'air d'entendre certains mots... Ca me faisait ça aussi de mon vivant ! Vous savez quand on s'endort par exemple, on a l'impression d'entendre des voix inconnues, qui disent juste des mots, parfois des phrases... Ca fait bizarre j'vous l'accorde... J'vous gêne pas là ? Je parle beaucoup hein ! Vi mais j'ai personne à qui parler en fait... Ca manque de morts ici !!!! J'vous laisse écrire... Promis ! et avec concentration j'avais compris gêner, voix, bizarre, beaucoup, promis.

Alors là, je me suis dit bon j'arrête d'être rationnel ou je vais devenir fou et je me suis mis à lui parler carrément. J'ai posé une feuille de parchemin et ma plume encrée au sol et je lui ai dit : "si vous arrivez à bouger les feuilles peut-être que vous pourrez faire bouger ma plume sur le parchemin ?" Un silence, plus rien et à nouveau quelques bruits C'est trop dur pour moi... et vous me croirez si vous le voulez mais au bout d'un petit temps, sur le parchemin est apparu un mot, enfin des lettres qui ressemblaient à ANAN Hum... Désolée, je ne peux rien faire de mieux... puis j'entendis un mieux et là j'ai continué à lui parler, l'appelant Anan, je trouvais ça joli

Je lui ai posé plein de questions vous me connaissez, lui ai dit qu'avec un doigt si elle en avait un, directement trempé dans l'encre ce serait peut-être plus facile Bien sûr que j'en ai un !!! Mais déjà c'est difficile de prendre une plume solide entre mes doigts... Alors étaler des particules d'encre... Autant essayer d'écrire dans l'eau ! J'ai tenté le coup et ça ne donne pas grand chose !! et je lui ai demandé si il ou elle avait besoin de quelque chose Il sourit en haussant les épaules. Ben oui, hein.. on ne se refait pas. JE VOUS L'AI DIT JE SUIS UNE FEMME !!!!!! Et personne ne vient jamais... Surtout pas avec de l'encre et du parchemin... Toujours pas de vent et les feuilles qui bougeaient doigt, eau dit et femme Là je me suis levé et j'ai regardé derrière l'arbre et quand je suis revenu au parchemin y'avait écrit "FEMFANTO…X" Devinez à quoi j'ai pensé ?
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Maria_paz
Maria détache son attention, referme le bec, se gratouille la cime avec énergie.

- vous avez pensé à... Une femme fantôme ?... le X, j'vois pas où ça mène !
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supercalifragilisticexpialidocious
Kaelig
Iseuld avait raison. L'histoire était des plus passionnantes. Soudain, la blonde sursauta, envoyant par la même occasion une onde à son âme coeur. Un monologue avec sa conscience se fit ressentir alors que son regard se perdit dans le fond de la salle, vers les ménestrels à moitié assoupis.

Si mes oreilles bourdonnent, suis-je épiée moi aussi par une créature? Un esprit? Dévêtue?

En un geste de défense face à l'assaut d'une flopée de frissons, ses bras vinrent se placer devant sa poitrine, en croix. Heureusement que le bras du diacre venait ceinturer son dos sinon la donzelle aurait aisément basculé en arrière. Cette histoire lui envoya une rafale supplémentaires de trépidation, éjectant ainsi les membres de son tronc dans une position plus naturelle. Le bas de son dos venait d'onduler involontairement jusqu'à sa base de son cou. Sa peau perlait, frémissait. Même si une personne lui avait déjà avoué qu'on l'avait épiée, la situation contée n'était en rien identique puisqu'il n'y avait point de bourdonnement. Juste un jeu d'ombres enivrant.

Se rendant soudain compte que son aparté avait été mouvementé, son regard dévia naturellement vers Bradwen. Une moue de gêne apparut sur ses traits en guise d'excuse. La paysanne s'éclaircit la voix, le poing devant les lèvres. La donzelle prit ensuite la parole à la suite de Maria.

Vous avez pensé au surnom que vous donneriez à la grenouille que vous croiseriez la fois d'après en vous promenant près de ce lac?

Bah, que voulez-vous répondre à cela vous? Un regard amusé balaya la table des convives, en attendant qu'une meilleure proposition fasse son apparition. Néanmoins, le champ de blé pencha sa caboche vers le clerc, reposant en toute délicatesse une main sur le haut de sa jambe.

J'ose espérer ne point vous faire peur par moment...

Un sourire à la lueur complice déchira ses traits alors que son regard se perdait parmi les étoiles.
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Bradwen
L'esprit du paysan avait de plus en plus de mal à se concentrer. Entre les sollicitations réciproques d'avec sa voisine et l'intriguante histoire de Max, Bradwen avait bien du mal à rassembler ses idées.

Qui pouvait bien estre cette mystérieuse apparition ?


Dis-moi Max, Une femme qui n'peut t'nir une plume malgré l'fait qu'elle ait des doigts... Aurais-tu vu une femme fantosme comme l'dit Maria ? Fantosme ? Esprit ? Mordiou Max ! J'avoue qu'j'ai du mal à suivre l'histoire là ! L'hypocras et la bière m'ont encrassé la cervelle ! Tu vas tout d'mesme pas m'dire que t'as rencontré un esprit... pour de vrai ?!?!?!

Se tournant vers Kaelig, il lui demanda.

Un esprit ? Près du lac du Bourges ?

Puis, plus discrètement à l'oreille de la légumière

M'faire peur ? Ma foi, j'pense ben qu'avec les brumes qu'j'avions en c'moment dans la teste, j'pourrions avoir peur de rien ! Connaissez-vous quelque chose qui pourrait m'faire passer les effets d'alcool en moi ?

Et enfin, il s'adressa de nouveau à Max qui devenait de plus en plus intriguant au fur et à mesure que son histoire avançait.

Max, là, j'pense qu'vous d'vez une explication à tous icelieu ! Vous avez vu quoi près d'Bourges hein ?
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Max_premier
Max sourit en voyant les réactions de l'auditoire. Il pouvait le faire maintenant mais il est vrai que ce jour là, il avait été lui même tiraillé entre la peur et la curiosité...

Point de grenouille Kaelig mais n'ai pas peur de ce que Bradwen dit car dans les esprits c'est comme chez les gens, il y a apparemment les gentils même farceurs et les mauvais et si Maria a donné en premier la réponse, je vais vous dire comment je l'ai sû plus sûrement ensuite.

J'ai dit tout haut à Anan que je poserai les questions et qu'elle pourrait y répondre par l'affirmative en faisant un trait vertical et horizontal pour la négative. Je lui ai d'abord demandé si c'était bien le fantôme d'une femme et si elle avait besoin d'une autorité religieuse pour l'aider, tu vois Bradwen, déjà à l'époque, je prenais mes précautions. Je n'avais pas l'impression d'être en danger et puis de toutes façons, c'est ma manière d'être, aider même au mépris du danger. La réponse n'a pas tardé I _ + et une sorte de mot CUL ANI Génial... Il va me prendre pour une obsédée sexuelle morte... Alors que je me sens simplement seule sans personne à qui parler -_-
Hey m'sieur... Prenez pas peur hein... Heyyyy !!


Ce mot était raté apparemment Heyyyy… j'ai pris ça pour du patois et j'ai dû lui dire que j'allais partir, le soleil se couchait. Alors j'ai eu d'autres mots PADAMI et en dessous MERC "Je ne vous oublierai jamais"... et le dernier mot que j'entendis c'était jamais puis un tremblement de l'eau me fit comprendre qu'elle était partie.

Ca m'a laissé une sorte de vide, d'inachevé et je me suis souvenu du tavernier. J'ai pensé alors qu'en laissant du parchemin et de l'encre, elle pourrait à nouveau communiquer avec d'autres personnes et qu'ainsi ils auraient moins peur des âmes en peine j'ai mis un mot pour les curieux "Ne pas toucher, parchemin réservé à une charmante dame fantôme Anan… soyez gentil avec elle." et j'ai cru entendre un Au revoir juste après avoir repris mes affaires et entamé la suite de mon voyage et maintenant je relativise je vous assure, tout ce que je peux voir et entendre.
Max attendit les réactions et espérait avoir participé à cette veillée à hauteur de l'estime qu'il portait à ses amis.
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Kaelig
Quelque chose qui pourrait vous faire passer les effets d'alcool? Ma foi...

La main féminine posée sur la jambe de Bradwen se balada le temps de la réflexion. De haut en bas, de bas en haut. Les doigts fins arpentaient chaque parcelle de peau.

J'ai en effet quelques solutions. Mais bien inconfortables. De l'eau glacée, une gifle...

Les doigts de Kaelig quittèrent la cuisse du diacre pour venir enlacer les siens, posés sur sa jambe à elle. Son regard émeraude suivit le geste.

Je préfère de loin la manière douce. Un baiser, une caresse... une danse.

Max venait d'achever son histoire. Mais la paysanne ressentait comme un goût d'inachevé. Une lueur malicieuse vint chauffer ses traits.

Je l'aime cette histoire Max! Mais est-elle véritable? N'est-ce point un conte inventé de toute pièce afin de nous faire passer un bien agréable moment? N'avez-vous point brodé certains passages afin d'en faire une légende digne d'un esprit?

Un sourire plissa sa suspicion théâtrale.

Quoiqu'il en soit, vous avez joué avec nos émotions, notre imagination, notre créativité. Vous nous avez donné à tous des frissons!

Le champ de blé balaya d'une expression de bien-être l'assemblée. Elle était sûre ne pas être la seule. Ces dires se multipliaient au nombre de villageois présents dans cette salle. Un murmure mourut auprès d'une esgourde religieuse.

Je vous rassure, ces frissons ne sont point ceux que vous me donnez, mon tendre. Les vôtres sont bien plus...

La légumière marqua volontairement une pause.

... enivrants!

L'ambiance se voulait plus intimiste après ce conte créatif. Ce qui incita peut-être le geste suivant. Kaelig colla timidement ses lèvres rosées au coin de celles de Bradwen alors que ses joues s'enflammèrent.
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Bradwen
le paysan jeta un coup d'oeil autour de la table. Tout le monde semblait fasciné par l'histoire de Max. La fin de l'histoire cependant laissait Bradwen sur sa faim.

Max mon ami, vous estes ben l'plus estrange des aristotéliciens que j'connaisse. Moi aussi, j'suis pas sur que c't'histoire n'ait pas été ben ben romancée... mais avec un talent incontestable. Max, j'vous décerne l'titre de conteur par excellence d'Montmirail...Bien sur ça n'engage que moi ! Max, j'ai vraiment passé un bon moment à t'écouter... et qu'cette histoire soit vraie ou pas, on r'connait ben là l'homme de coeur que tu es ! Si un jour j'me s'rais d'mandé pourquoi j'trouvais ton amitié digne d'intérest, ce soir aurait été soir d'révélation !

Sous la table, le paysan sentit la main de sa voisine quittait sa place pour venir croiser la sienne. Bradwen referma sa poigne sur celle-ci et se pencha vers Kaelig pour lui déposer un baiser dans le cou et entendre la réponse à sa question.

Eh bien ma mie, puisque vous m'le proposez, j'pense que j'vais opter pour... toutes les méthodes doulces ! Elles sont sur'ment ben plus efficaces qu'les méthodes dures ! Et ben plus agréables aussi !

La soirée tirait à sa fin et le paysan avait encore une promesse à honorer avant que le jour ne pointe le bout de son nez. Sans lascher la main de Kaelig, il se leva de table et le couple, dirigé par Bradwen, se retrouva devant des musiciens bien fatigués. Certains dormaient déjà sur leur instrument. D'autres discutaient paisiblement.

Sieurs, j'sais ben qu'le jour va bientost s'lever mais les amoureux qu'nous sommes peuvent-ils abuser encore un peu d'vot'bonté ?

V'là, ma mie aimerait qu'vous jouiez une dernière musique... Kaelig ? Si vous voulez ben expliquer à nos amis l'morceau qu'vous avez choisi ?


Et alors que la musique recommençait pour une dernière fois en cette veillée montmirallaise, le paysan emmena la jeune montmirallaise au milieu de la salle pour terminer la soirée ensemble, bercés par une musique qui devait devenir leur musique, regard étoilé de l'un plongé dans le regard étoilé de l'autre, mains jointes l'une à l'autre... Une première danse qui était promettait de ne pas estre la dernière.
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Kaelig
Le temps de quelques secondes, Kaelig prend un certain recul. Recul qui lui permet de se rendre compte de la justesse des mots du diacre. En un souffle, il est capable de faire voguer espoir, jovialité, rire, taquinerie, simplicité, humour, vivacité, réjouissance, et j'en passe. Bradwen est bel et bien né pour être bavard. Le bavard de Dieu...

Des lèvres chaudes qui frôlent le creux de son cou, un rire chatouillé et voilà que son tendre ami emporte sa main pour la suite des festivités. Les actes des deux amoureux, au fur et à mesure de la veillée, s'étaient fait de plus en plus naturels. Comme un quotidien commun de confiance qui s'installe. Comme un avenir destiné au coin d'un regard échangé. Comme une âme anticipant la gestuelle de sa soeur. C'est donc non sans grande surprise que Kaelig se lève, enlacée par une poigne meneuse.

Un des ménestrels a prit position sur le mur dans le fond de la salle, le fessier sur le sol froid. La tête de son luth sert d'appui à son menton, sa bouche jouant des mécaniques au rythme de sa respiration. Le bas de la caisse est posé à terre, les jambes de part et d'autre, courbant la position du musicien. La jeune femme blonde laisse entrevoir un sourire.

Au commandement doucereux, la paysanne se met à fredonner l'air murmuré quelques heures plus tôt. Son faciès s'exprime selon les moments d'intensité de la mélodie, fermant de temps à autre les yeux, ses mains fines montant par moment selon l'angle de la note.

Bradwen et Kaelig s'éloignent des instrumentalistes et se dirigent vers le milieu de la salle des fêtes. Ils prennent de la distance vis-à-vis de tout en entrant dans un monde qui leur appartient La mélodie commence. Deux mains s'enlacent tendrement comme on embrasse un avenir heureux. La blonde regarde tout d'abord les doigts s'enlacer et ne former plus qu'un pour ensuite dévier son regard dans celui du paysan. Un doux brasier envahit la moindre parcelle de son corps. Une flamme se reflète dans ses pupilles.

Les doigts agiles du violoniste écrasent les touches du manche avec soin alors que la mèche de la baguette glisse harmonieusement sur les cordes tendues. Le luthier pince avec fermeté et confiance ses cordes à la sonorité plus métallique. La chansonnette est enivrante. Elle a le talent d'en faire ressortir les sens. L'ouïe tout d'abord. Ensuite, vient la vue. La paysanne n'est point capable de détacher son regard émeraude de celui, clair, de son compagnon de coeur. Un sourire réciproque file avec tendresse, une étoile vient se loger au coin de leurs lèvres. Leurs yeux pétillent d'une rare complicité. Comme s'ils s'étaient toujours connus. Le toucher. Son partenaire mène la danse, la jeune femme n'a qu'à suivre les pas de son souffle sur son visage. Le contact de ses mains chaudes dans les siennes apaise la donzelle, la réconforte. L'odorat. L'artisan possède en permanence cette odeur d'épis de blé dorés au soleil. Avoisinant celui du maïs cuit dans du beurre, l'adjointe au tribun ne souhaite point s'habituer à ce parfum qui est le sien. Arôme qui peut être accentué lorsque des mains fines viennent déplacer quelques mèches de sa tignasse. La chevelure d'or aime cette surprise presque quotidienne. Le goût... Sens encore non point exploré durant cette soirée de découvertes.

Aucun mot ne vient aux lèvres de la femme aussi bavarde que le diacre. Étonnant, n'est-ce point? Point tant que cela, car il est le seul à pouvoir effectuer une tâche aussi ardue. Pourquoi donc gâcher un tel moment de plénitude par de vulgaires paroles ne pouvant escalader en rien la hauteur de cette montagne à la neige éternelle?
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