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[RP] Moulin des Kerdren, et les ailes tournent encore ...

Missanges
Aucun rêve, aucun cauchemar n’étaient venu troubler mon sommeil. Et pourtant je sentais la caresse du vent sur mon visage. Une chaleur rassurante, bienveillante, semblait être là.
Lentement mes paupières se soulevèrent et une silhouette encore floue apparut à contre jour, assise près de moi.

Une faible lueur inondée mon lit, un rayon de soleil taquin jouait avec une fissure du volet et essayait de gagner sur l’obscurité de ma chambre.
Aucune idée du temps passait à dormir. Mais est ce bien important. Non le plus important était là devant moi. Mon père se tenait près de moi.
Un sourire éclaira mon visage et mon corps se souleva pour aller contre le sien pour me blottir dans ses bras.

Il était là vivant revenu des ténèbres, revenu chez lui.

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Chanson. Parole et musique de Peter et Missanges de Kerdren Encyclopédie
Viken
Viken était de retour à Kastell. Il savait qu'il devrait en repartir prochainement pour quelques temps. Aussi avait il décidé d'aller saluer ses amis au moulin. Il venait prendre des nouvelles de son ami et compagnon d'armes Blotus, le fils de la famille, touché dans sa chair alors qu'il oeuvrait pour le bien de tous. Par sa démarche, Viken voulait apporter son soutien à cette famille, durement touchée par le destin.

Il frappa donc à la lourde porte du moulin, impressionné par l'imposante stature de la bâtisse. Patientant quelques instants, il vit la porte s'ouvrir en grand, laissant apparaitre trois silhouettes vêtues des traditionnelles tenues bretonnes.
"Les mamettes" pensa t il, intimidé de les voir en vrai. Il en avait déjà entendu parlé, à maintes reprises, mais cette fois il se retrouvait face à leurs regards inquisiteurs et n'en menait pas bien large.

Timidement, il murmura presque un ...
"Demat mesdames !" qui resta sans réponse. Les mains sur les hanches, le sourcil levé, les mamettes attendaient visiblement la suite.

Se sentant un peu incongru dans le paysage, Viken ne se sentit pas le courage d'en dire plus, cherchant dans l'une des poches de son mantel, un mot qu'il avait préparé en cas d'absence des membres de la famille.
C'est à ce même moment qu'il vit apparaître un énorme rouleau à pâtisserie semblant jaillir du dos de l'une des mamettes. Celui-ci lui barra le geste aussi sûrement que l'aurait fait une épée affûtée. Stoppé dans son élan, le poids de l'ustensile tenu avec fermeté par la vieille femme, lui intima de renoncer à poursuivre.
Il s'apprêta à rajouter un mot lorsque la plus forte des femmes, imposant sa carrure s'avança d'un pas, lui barrant tout espoir d'une entrevue future.
Viken connaissait la légendaire réputation des mamettes, il ne put s'empêcher de penser qu'elles se surpassaient pour lui lorsque la dernière, jusqu'ici restée dans l'ombre de la porte s'avança à son tour pour lui montrer du doigt le chemin qui l'avait amené jusqu'ici.

Il n'insista pas plus. Les saluant d'une respectueuse révérence, il tourna les talons en silence et reprit la route du village. A l'angle de l'écurie qui jouxtait le moulin, il entendit "Nuage" lancer un hennissement qu'on aurait sans conteste pu prendre pour un rire moqueur.
Viken haussa les épaules en murmurant pour lui même ...
Tu te fais des idées !
Missanges
Le soleil était à moitié de sa course et j’étais encore dans l’écurie. Nous étions arrivés de Brest ce matin et Nuage n’avait pas vraiment épargné le popotin de Viken.
C’est que ce canasson était un peu jaloux et faut dire aussi, que nous avions repris depuis la mort de Nek nos habitudes lui et moi et rien, que lui et moi qu’on se le dise !

Il en résultait finalement de tout cela que j’allais repartir en voyage. Perdue dans mon futur itinéraire ma main passant sur le dos de Nuage l’étrillant un peu plus énergiquement que d’habitude. Sa tête vint frôler mon bassin me donnant à son tour un coup énergique. Ses yeux me regardant sa bouche s’ouvrit sur une rangée de dents se voulant moqueuse.

Je souris et mes lèvres vinrent se poser sur le haut de ses naseaux. Foutu canasson va !

Une ombre se profila et tournant la tête je vis Viken passer devant l’écurie semblant partir.

Héééé ! Mon ami, tu partais sans me dire bonjour. Nuage te manque déjà !!


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Chanson. Parole et musique de Peter et Missanges de Kerdren Encyclopédie
Viken
Il s'éloignait à peine lorsqu'il entendit dans son dos.

Héééé ! Mon ami, tu partais sans me dire bonjour. Nuage te manque déjà !!

Il se retourna pour répondre à Missanges dont il avait reconnu la voix.

Euh ... non, ce n'est pas nuage que j'étais venu voir mais ton père et toi.

Il s'approcha d'elle et lui déposa une bise sur la joue avant de reprendre.

J'étais venu pour prendre des nouvelles de Blotus et de Jeni qui je l'espère se remettent au plus vite. Et pour vous apporter mon soutien dans cette nouvelle épreuve.

Puis marquant un silence.

Et puis, j'ai apporté ma contribution pour le clan. Je voulais vous la donner avant mon départ demain soir.

Il lui tendit alors un maigre sac d'écus qu'il avait à la ceinture.

C'est tout ce que j'avais, j'espère que cela servira quand même.

Il prit congé en lui souriant.

Tu passeras le bonjour à ton père dès qu'il sera moins occupé.
Missanges
Ma main se tendit pour prendre son sac d’écus, je ferais l’addition demain. Demain est un autre jour…
Merci pour tout Viken. Blotus et Jeny se remettent doucement. Mon père va bien.. Je te souhaite une bonne route. Prend soin de toi.

Je le regardais s’éloigner. Sa silhouette s’estompa doucement, puis ne fut qu’un point dans le lointain. Sur une route, au détour d’un chemin, le hasard vous permet de faire des rencontres et avec le temps celles-ci deviennent des amis. J’avais trouvé en Viken un ami sincère et précieux et pour ma part il sera toujours associé avec Sanzi…

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Chanson. Parole et musique de Peter et Missanges de Kerdren Encyclopédie
Missanges
Retardant l’échéance de reprendre possession de l’intérieur du moulin, je restai longuement assise dans l’écurie partageant ces heures avec Nuage.
Reprendre l’habitude !
Reprendre les habitudes quotidiennes lorsqu’il en manque un !
Faire semblant de ne pas remarquer la place vide à table lors des repas.
Faire semblant de ne pas remarquer le fauteuil vide devant la cheminée.
Ne plus entendre la voix narrant des exploits enrichis par l’imagination.
Ne plus sentir la chaleur d’un corps contre soi dans un lit devenu si froid.

Me redressant doucement, m’attardant encore un instant auprès de Nuage. Frottant mes habits d’un éventuel brin de paille tenace. Mes pas reprirent la direction du moulin.
Poussant la porte, une odeur vint titiller mes narines. La salle embaumait le sucre et l’odeur des crêpes. Les Mamettes étaient aux fourneaux, des éclats de voix venant de la cuisine me parvinrent. Evidemment la voix de Mahestine couvrait celles des deux autres Mamettes qui devaient acquiescer de la tête sur la recette des crêpes. Je souris en pensant qu’elles allaient me manquer.

Montant dans ma chambre, j’ouvris la fenêtre regardant la plage. Le moulin avait une vue magnifique sur celle-ci. L’air frais me fit du bien. Je regardai évasivement ce cadre sans détailler les choses qui en faisaient pourtant son décor. Seulement contempler la mer, sans penser, sans rêver de quoi que ce soit. Je suivis un moment un oiseau plongeant dans l’écume d’une vague remontant bredouille, son casse croûte épargné, mais pour combien de temps…

Mon regard se porta sur un pêcheur tirant son filet, ramassant son butin de la journée. Ses gestes étaient précis, cela me rappela nos parties de pêches avec Nek.
Une porte claqua, des rires fusèrent. Je reconnus la voix de mon père et de son épouse Lilith.
Peter et Lilith avaient remis de la vie dans ce lieu.

La vie s’animait aussi le soir. Kastell semblait sortir de sa léthargie et s’animer comme autrefois. Le soir les tavernes s’emplissaient et les chopes se vidaient.
Alors pourquoi partir Miss ?
Ce murmure revenait sans cesse. Je ne savais même pas pourquoi je voulais partir ou je ne voulais pas le savoir. Peut être est-ce cela la vraie question. Moi qui prônais aux autres de faire face, je fuyais pourtant. Peut être pour clore une page, prendre du recul, me donner du temps…

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Chanson. Parole et musique de Peter et Missanges de Kerdren Encyclopédie
Clochette
un pigeon vint se poser sur le bord de la fenetre de miss , voyant la belle en train de rever en profita pour lever son arriére train et deposer dans un pffioouuuu magistral sa signature matinale ...se secouant l'arriére train il resta ensuite planté devant elle attendant qu'elle daigne prendre le message ...



ma cherie ...

juste quelques lignes parceque je n'ai pas eu loisir de te croiser ces derniers jours .etant tourmentée moi aussi ..

je connais ta peine , je connais ton désarroi , je connais aussi ton désir de voyage encore que reflechissant bien je ne sais si c'est un désir ou une fuite...

on se connait toute les deux , on est faites pareilles , et je connais ton amour pour st pol , alors au moment ou il renait lui aussi de ses cendres et que tout raisonne comme avant ou les tavernes se remplissent me fais pas croire que t'as envie de voyager , je ne te crois pas .

je suis mal placée pour t'ecrire c'est vrai , la fuite a etait pour moi toujours plus facile ... mais toi ma miss , qui est toujours la a secouer les gens pour leur montrer que rien ne doit les detourner de leur vie , alors toi ma miss pourquoi tu n'appliques pas ce que tu conseilles aux autres

alors si il faut que quelqu'un te souffle ce que tu dois faire je veux bien etre celle la , je suis la pour toi autant que tu l'es pour moi , partir ne servira a rien , on ne laisse pas derriére soit quelquechose qui n'est pas aboutit , ou reglé si tu préféres , et la aussi je suis bien placée pour le savoir , mieux vaut prendre son temps et avancer prudement mais , ne ps fuir car le passé nous rattrape toujours ..

ma miss , ta place est ici et pas ailleurs , ta place est parmi nous , auprés de tes amis , dans ton moulin dans nos tavernes , dans le village , et je te fais part de mon désir de te voir rester ici ...

c'est ici que tu verras le chemin , c'est ici que tu trouveras ta voie , c'est ici que tu trouveras le réconfort et c'est ici que nous sommes la pour toi ici est ta vie , ici sont tés reponses , et pas ailleurs quelque soit le temps que ça prendra ...

alors ma miss ... part pas ..

( suis desolée piou est pas en forme ce matin je t'ai envoyé ce pigeon euh .. ce pigeon ... un peu ...enfin bref tu verras , renvoie le vite c'est un conseil d'amie )

t'embrasse ma miss
ton amie clo

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Peterpan31
Peter savait le moulin vide en ce moment.

Miss était allée voir quelques amis dans le sud de la France, quant à Blotus il se soignait à Dieppe avec Jenifael des blessures subies par ces maudits fourbes de Normands.

Pour une fois, ce n'était pas un mal que ce soit ainsi.

Accompagné de Lili, il tourna la clef dans la serrure. Le loquet céda, et le coeur battant, l'homme à collants verts demanda à son épouse :


Madame de Kerdren, accepteriez-vous que je vous prenne dans mes bras pour passer ce pas de porte, et ainsi consommer cette union qui me transporte de joie ?
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Fol d'amour pour sa Lili
Lilith_de_kerdren
Nous l'avions tant attendu ce moment...et il était enfin arrivé...

C'est donc avec un sourire radieux que je répondis a mon cher petit mar
i:

J'accepte avec plaisir que tu me prennes dans les bras, pour me faire passer le seuil de cette porte...
Pour comme tu viens de le dire: euh!!! consommer enfin cette union...


J'avais ce regard malicieux tourné vers mon mari, me demandant combien de pièce, il allait me faire passer avant d'arriver dans sa chambre...euh notre chambre....


*léger soupire*


Allez viteuh mon ange...tu sais que...l on doit...euh...enfin tu as compris...pi j'ai envie moiii

Tout en me collant dans ses bras...je ne cessais de le fixer...ressentant en moi, quelque chose que je n avais plus ressentie depuis fort longtemps, ce petit truc ... lors des premiers émois...

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Peterpan31
incroyable qu'ils aient pu ne point céder à ce désir brûlant tout ces longs mois...

Et pourtant, comme deux adolescents à la découverte de leur premiers frissons d'amour, ils grimpaient quatre à quatre les marches de l'escalier en colimaçon du Moulin pour rejoindre la chambre nuptiale.

Manquant de trébucher à plusieurs reprises, Peter s'affala finalement avec Lili en riant sur le lit à baldaquin que Missanges et Clochette avaient installé pour les nouveaux mariés.

Puis les rires se turent. Peter regarda le visage de Lili, si belle à la lueur de la bougie vacillante. Soufflant sur la flamme orangée, seules les étoiles étincelaient à présent dans la pièce.

Sans peine, ses lèvres trouvèrent celles de sa moitié, pour lui déposer un baiser langoureux.

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Fol d'amour pour sa Lili
Lilith_de_kerdren
[Sur ce lit, près a ce donner l’un a l autre]

La chambre était superbement agencée, il y a avait un parfum presque inconnu qui se diffusait dans l’air.

Tout avait été préparé a l’avance, pour que cette nuit, notre nuit, soit la plus belle de notre vie, nous allions enfin nous découvrir, enfin nous livrer l un a l’autre…

Après avoir, rendu l’obscurité a cette pièce, mon mari revint a mes cotés, m’enlaçant, m’embrassant, mettant tout mon corps en émoi…Mes mains vagabondaient sur son torse pourtant encore entravé par sa chemise…

Je continuai un long moment avant de me décider à lui ôter chaque bouton, un a un je les fis sauter…

La sagesse qui nous avait retenus jusqu'à maintenant, n’était plus de mise, elle avait définitivement quitté les lieux, pour laisser place à un manège de caresses…très langoureux, très passionné

Mon envie se faisait de plus en plus présente, tout comme la sienne je pense…

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Un_conteur
...


Chut. Plus aucun bruit dans le Moulin. Même les ailes, rassasiées de vent ont arrêté un instant leur course folle.

Deux amants, enivrés l'un de l'autre, se sont endormis à la lueur d'une étoile qui scintille plus forte que les autres.

Cette nuit-là, elle aura une suite. Assurément.
Viken
Nous étions de retour à Kastell en cette matinée fraiche du mois de Mars. Les rues étaient encore désertes, lorsque nous traversâmes la ville sur le dos de Nuage qui martelait les pavés de ses sabots ferrés. Il semblait avoir reconnu l'endroit, accélérant la cadence instinctivement en prenant le chemin du moulin.

Il était là, majestueux et fier, déployant ses ailes à la face de l'océan. J'étais ému par l'instant, le regardant se dresser devant moi. Ma main se serra sur celle de Miss qui comprit, détournant vers moi son regard apaisant.

Menant Nuage jusqu'à l'écurie, je le débarassai de son harnachement tandis qu'elle le bouchonnait énergiquement. Je ne pouvais détacher mon regard du moulin, une certaine appréhension me nouant le ventre. Je savais que nous n'y serions pas seuls, que là vivait toute une famille. Une famille que j'aimais certes, mais qui devrait m'accepter.
Et puis, il y avait les mamettes. Là, je me rappelais ma venue, la dernière fois, leur silence austère et décourageant, leurs regards me défiant sans méchanceté mais avec autorité. Qu'en serait il cette fois ?
Miss avait terminé. Je pris sur mon épaule nos maigres sacs de voyage et la suivit jusqu'à l'entrée. Elle entra la première et se retourna pour m'inviter du regard dans un délicieux sourire. Je sentai en elle une joie intense qui me fit sourire à mon tour. J'ai posé les sacs sur la grande table en bois de la salle commune. Là, posé négligemment, un petit bout de parchemin griffonné en hâte.


Citation:
Nous sommes au marché


J'en souris presque, remettant mon entrevue avec les mamettes à plus tard. Miss me prit alors par la main et m'emmena telle une enfant qui traine ses parents vers la vitrine des poupées.

Allez ... je te fais visiter.

Elle m'emmena partout, ouvrant les portes une à une, me faisant découvrir chaque pièce avec un bonheur non dissimulé. On sentait en elle la joie de me faire partager les lieux, de me les offrir sans rien dire, le regard pétillant de tendresse. Le moment était intense autant qu'émouvant, je senti de longs frissons me parcourir l'échine. J'étais heureux de vivre cet instant, juste en sa compagnie, savourant chaque seconde de ce subtil plaisir.

Elle monta les escaliers devant moi, commentant chaque endroit, chaque détail du moulin. Il était bien plus grand à l'intérieur que ce qu'on aurait pu imaginer du dehors. Je posai mes mains sur la pierre de ses murs, sur sa belle charpente de bois. J'y sentai une âme qui m'envahissait peu à peu, apaisant mon esprit. J'inspectai chaque pièce à sa suite, rigolant de ses anecdotes, je découvrai chaque recoin de ce merveilleux moulin, de celui qui serait désormais un peu le mien.

Elle avait gardé le meilleur pour la fin et ouvrit une dernière porte en bois clair. Elle entra la première et me tendit la main.


Viens chéri ... c'est notre chambre.

J'y entrai lentement, découvrant l'endroit comme avec une infinie précaution. Mes yeux se posèrent sur chaque détail cherchant à m'en imprégner. Tout était simple et beau, pas de fioritures inutiles, pas d'objets clinquants, pas d'arrogance dans la décoration. L'endroit était à l'image de ma belle, doux et chaleureux.
Je m'approchai de la fenêtre et en découvrit la vue splendide, à couper le souffle. Ouvrant les battants en grand, je me penchai un peu. La mer était là, juste en contrebas nous offrant son merveilleux spectacle. Je respirais à plein poumons fermant les yeux un instant.

Je me suis retourné vers elle qui attendait sagement. Je lus dans son regard qu'elle cherchait à voir combien j'étais heureux. Mon immense sourire la rassura lorsque tendrement je la pris dans mes bras en lui disant.


C'est merveilleux mon ange. Je me sens bien ici.

Puis l'embrassant longuement, mes bras entourant ses épaules, je murmurai un ...

Je t'aime.
Missanges
Il s’était laissé faire sans hennir. Doucement il avait dénudé Nuage, le dessellant puis il avait fait choir les rênes au milieu de l’écurie. Je me rappelais la première fois où il avait chevauché sur le dos de mon cheval, celui-ci avait pris toutes les aspérités de la route, le faisant ainsi rebondir sur le cuir de la selle. C’était pour porter main forte à la ville de Brest. Viken en avait gardé un douloureux mal de popotin quelques jours.

Ma main dans la sienne, je sentis ses doigts se resserrer dans ma paume lorsque nos pas mirent un pied dans le moulin. Ma route et celle de Viken s’étaient rejointe …
Moi en partance pour Bordeaux pour oublier ses aveux et lui en souffrance parcourant les chemins sans but précis. Le temps avait scellé notre amour à Rieux et depuis ce jour nous nous étions promis de ne plus nous quitter. Je comprenais son anxiété d’entrer au moulin, cette petite excitation au creux du ventre, celle que nous avons lorsque nous allons pour la première fois vers un terrain inconnu. Je comprenais que ce n’était pas facile pour lui suite à tous les événements survenus, mais le temps saura apaiser les souffrances de chacun.

Il fallait le mettre à l’aise en douceur et je lui fit visiter le moulin. La pièce principale, celle qu’il connaissait déjà pour y être venu dans d’autres circonstances. Ma main dans la sienne se resserra et nous continuâmes la visite. La cuisine, lieu sacré des Mamettes. Une porte au loin, ma main tourna la petite clé en bronze et nos pieds s’engagèrent sur des marches étroites qui descendaient dans une obscurité de plus en plus épaisse. La dernière marche descendue nous étions dans une pièce voûtée aux pierres tantôt plates, tantôt arrondies dont les extrémités s’effritaient doucement avec le temps. Nous étions dans la cave renfermant secrètement le plus précieux des nectars. Des tonneaux adossés les uns contre les autres s’empilaient loin du souffle de l’air extérieur. La Prunàvampi était là sous nos yeux. Je lui souris le voyant compter les fûts et sans un mot nous regagnâmes la pièce principale. Je le regardais détailler, posant sa main sur la pierre je le sentais vibrer autant que moi lui transmettant mon amour pour ce moulin. Ma main serra la sienne plus fortement l’entraînant à l’étage par l’escalier en bois. Un couloir desservait quelques pièces fermées par des portes pour en conserver le mystère sur ce qu’elles pouvaient contenir.
Des chambres et une pièce d’eau.

Un autre escalier plus discret ressemblant à une grande échelle mais dont les marches étaient plus larges que des barreaux se tenait appuyée contre le pan du mur. Il accédait à l’essence même du moulin. Une pièce de travail sous le toit, celle que mon père et moi avions transformés en lieu de travail. Celle, que les vents de Bretagne prenait plaisir par grand coup de souffle à dérober quelques ardoises. Celle, d’où on entendait les ailes gémir lourdement, sifflant, répondant à ces vents.
Oh ! Bien sur, un œil plus attentif, plus minutieux aurait vu une fissure à peine visible le long du mur, zigzaguant entre les pierres et mourant vers les poutres de la toiture. Mais nous les Kerdren nous y voyons une marque du temps qui passe fragilise l’ensemble, mais toujours debout, tellement résistant finalement ce moulin.

Des sacs de blés jonchaient le sol, une bonne odeur de froment écrasé par la meule embaumait la pièce. Une fine poudre blanche parsemait le sol et dans un coin un pétrin ainsi qu’un four attendaient cette farine qui comme par magie se transformait en petits pains. Mon père était meunier et j’étais boulangère.
Notre lieu de travail était là !
M’enserrant la taille, ses lèvres m’embrassèrent.

Lentement nous descendîmes de l’échelle rudimentaire et ma main tourna la poignée de ma chambre, notre chambre…
Son regard se fit plus attentif, sa main ouvrit la fenêtre, un air iodé et de prunàvampi pénétra dans la chambre. Le bruit des vagues se répandit comme un chant dans la pièce. J’attendais ses impressions puis son visage se tourna lentement vers moi, en douceur il me prit dans ses bras
C'est merveilleux mon ange. Je me sens bien ici.

M’entourant de ses bras, ses lèvres se posèrent sur les miennes en un long baiser d’amour. Lui l’impatient avait bien fait d’insister, nous étions faits l’un pour l’autre.
Je t’aime aussi Viken.

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Missanges
Le soleil gagnait doucement notre chambre. La lumière entrait par la fenêtre et semblait éclairer peu à peu les objets qu’elle touchait. Comme par jeu le chandelier sortit de l’ombre et devint étincelant ! Le contour du miroir brilla et la glace refléta. Je regardai les rayons emplir la pièce allongée dans le lit, ma tête nichée au creux de son épaule. Sa respiration était régulière et douce. Le drap sur sa poitrine se soulevait et se rabaissait lentement. Ses yeux étaient clos. Il dormait profondément.

Mes doigts passèrent sur son torse, puis remontèrent sur ses lèvres dessinant le contour de sa bouche. Je soulevai légèrement ma tête allant vers ses lèvres que j’embrassai tendrement. Je souris voyant qu’il ne s’éveillait pas et je sortis du lit. La salle d’eau était libre, j’en profitai pour faire ma toilette.

Mon pied posé sur l’escalier fit craquer la latte de bois et elles tournèrent la tête sur le bruit. Elles étaient là, devant moi, mes trois Mamettes.
Les premières couchées, les premières levées !
J’avançai vers elles, les yeux pétillants, heureuse de les retrouver après ce voyage. Leurs regards s’illuminèrent à ma vue et Mahestine me tendit les bras.

- De retour petite ?

Ce fut la tournée générale de bisous. Je dus narrer mon voyage et tout ce qui allait avec. C’est à dire Viken ! Comme à mon habitude ce fut en bloc.

- Viken, m’a demandée en mariage. J’ai dit oui ! Je sais que tout cela est rapide. Je sais que je le connais depuis peu. Je sais, je sais qu’on ne sait jamais ! Mais je sais que je ne me trompe pas !

Des bras m’entourèrent, j’eus droit à une autre tournée générale de bisous !

- Nous sommes heureuses pour toi, tu sais bien.

- A quand le mariage ?

- Bientôt, courant avril. J’attends la confirmation de l’église pour la date.

- Ah ! Une autre fête au moulin. Chic alors, mieux vaut des rires que des pleurs ! On prépare tout ne t’inquiète pas.

Mon regard allait de l’une à l’autre. Je les voyais s’agiter, calculer. Les plats du repas devaient déjà défiler dans leurs têtes.

-Il n’y aura pas de repas !

Mahestine était en train de plumer un pigeon. Un doux duvet commençait à recouvrir la longue table devant elle. Je crus entendre le bruit de la plume touchant le sol tant le silence fut pesant.

-Pas de repas ! Pas de fête !

-Nous allons nous marier à la chapelle du clan. Une bénédiction seulement.

-Il n’est pas d’Aristote ce garçon, dis ! C’est un barbare !

-J’ en étais sûre, qu’il était différent, rien qu’à sa façon de laisser tout traîner.

La main recouverte de plumes, le doigt tendu en direction du coin de la table, nos sacs de voyage étaient encore là !
Je souris, pensant aux futures présentations. Sûr qu’elles allaient être animées…

-Non, c’est mon souhait. J’ai eu un grand mariage pour ma première union. Je voudrai pour la seconde et dernière un mariage simple. Seulement ma famille et mes amis. Depuis l’annonce de mon mariage peu se réjouissent pour nous alors se sera simplement.

-Tu as toujours écouté ton cœur, continue et laisse causer les mécontents…

-Tu nous le présente quand ?

-Lorsqu’il sera réveillé, il fait la grasse matinée et que tu auras fini de plumer ton pigeon !

-Mon pigeon ? C’est le pigeon du maire ! Cela doit faire le troisième qui passe à la casserole. Tu ne sais pas la dernière. Pendant un certain temps, interdiction de vendre les légumes de mon potager. Mangez cinq fruits et légumes qu’ils disaient, c’est bon pour la santé ! Et voilà t’y pas, qu’il faut payer des impôts pour un champ qui ne m’a rien rapporté.
Ma doué ! Jamais je n’aurai cru voir cela moi. A la casserole les pigeons du maire.


Eclatant de rire, elles ne changeraient jamais et à quoi bon essayer d’expliquer, c’était peine perdue d’avance.
C’était les Mamettes tout simplement !


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