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[RP] Procès des Martyrs Savoyards "Pax Christos"

Angel_de_chevelu
Angel se leva donc de nouveau, toujours à l'invite du Juge, pour répondre aux deux chefs d'accusation retenus par la justice.

Votre Honneur,

Je ne vous ferai donc pas l'affront de répéter ma plaidoirie précédente, puisque vous dites ne le point tolérer. Elle concernait les raisons profondes et les motivations sincères de notre acte, qui dois-je le répéter était un acte de guerre, ou plutôt, un acte de paix à la guerre.
Puisqu'il semble qu'ici on ne se borne qu'à juger les faits, et seulement les faits, je vais donc m'expliquer de façon plus pragmatique.

Concernant l'accusation de vol, je laisserai certains de mes confrères vous l'expliquer, car personnellement je n'ai tiré aucun bénéfice personnel matériel de notre acte, exception faite de trois ou quatre miches de pain à prix exceptionnel pour la route. Je suis ce jour devant vous comme celui qui m'a vu arriver à Fribourg: la tête pleine et les poches vides.
Cela n'empêche pas que je reste solidaire de mes frères et sœurs de Pax Christos. L'excédent financier de Fribourg -s'il existait, je n'en ai aucune preuve- devait servir à secourir nos concitoyens annéciens qui on souffert du passage de nostre cité sous l'oriflamme helvète.
Savez-vous combien de nos proches ont été tués dans la prise de la cité à la truite d'argent ? Combien, ruinés, ont vu leurs terres, leurs maisons de ville ou leurs châteaux mis à l’encan ? ...
Combien y errent encore, le cœur en deuil, autour de leurs demeures dévastées, désolées par le pillage ou en décombres, ou dévolues à d’autres maîtres, helvètes cette fois ?
Que sont ces quelques écus face aux vides que la guerre à fait et fait encore, dans cette cité qui fut la perle savoyarde et partout dans notre duché ?

Quand au trouble à l'ordre public... permettez que j'en doute.
Voilà plus de deux semaines que j'arpente les halles de Fribourg dans l'attente de ce procès, je ne vois nul trouble parmi les rares fribourgeois à s'y promener, et dont la seule préoccupation semble être de papillonner parmi les petits oiseaux. Et grand bien leur fasse, qu'y a t'il de plus beau que des amoureux amoureux ? Bref... l'ordre public règne à Fribourg, hier comme aujourd'hui, et aujourd'hui comme demain.
Voilà plus de deux semaines que j'arpente le marché de Fribourg dans l'attente de ce procès, il croule toujours sous les excédents alimentaires et artisanaux, les prix sont raisonnables, personne ne manque de rien en vostre bonne cité.
Alors où sont les troubles ? Où peut-on voir ce désastre que nous aurions provoqué ?

Donc oui, vostre honneur, si l'on se borne aux conséquences matérielles, il n'y a pas grand chose à nous reprocher. Évidemment, me direz-vous -et vous auriez raison- prendre une avoyerie de force et en virer l'occupant élu est un acte illégal. Mais nous entrons là dans le domaine des idées, idéaux, rêves et autres coutumes et principes qui font l'homme de notre temps... et vous ne désirez pas en parler.
Si ? Qu'en pensent les jurés ? D'ailleurs, où sont-ils,ces jurés ? Ne m'avait-on pas dit qu'à Fribourg la justice était rendue par le peuple fribourgeois ?

_________________
_evrard


[Souvenir]

"Je saluais chaleureusement la nouvelle arrivée, le procureur qui ne s'était présenté. En espérant que le juge ne considère mon acte d'un mauvais œil ma bonne humeur naturelle et ma nature avenante.
Je me souvins alors de mon premier procès. Je commençais à gagner ma vie sur la route. Suite au décès de mon percepteur, je me refusais à suivre une la carrière pour laquelle je fus formé. Ce fut décidé, je deviendrais artiste itinérant, recherchant inlassablement mon ami d'enfance. Hasard et Chance était deux compagnons peu joyeux. Je me situais quelque part en Champagne, cela fait bien vingt ans de cela, dans une taverne ma fois forte accueillante. Ça puait l'alcool et la pipe comme souvent, on y riait franc. Afin d'être loger et nourri, je donnais spectacle ce soir là. En mimant des scènes burlesques afin d'amuser enfants et plus grands, je récitais quelques vers.

Sous vos yeux ébahi ou vos airs contrits, voici ici la complainte du confit! C'est l'histoire d'un canard, un vrai loubard! Intimidant les poissons de son bec pointeur, ce n'était qu'un farceur polisson.
Ce coin-coin malicieux, ce fameux jaseur, de son bec becteurs, becta le museau d'un homme becté, qui vexé de la farce, farcit l'intrépide et stupide animal pour fournir la bectance!
Sur le feu, au milieu d'un torent de flammes, le comédien au bec d'argent s'écria: Coincoin! Je crie et je cuis! Canard je suis, que je devienne confit!
Ainsi l'homme averti, qui en valait deux, apporta marmite à sa femme surprise, qui confuse, découvrit le confis.

Les hommes sont ingénieux quand leur cane en vaut le confit!


Je ne me souviens plus très bien des détails dans leur ensemble, en tout cas s'y ressemblait. Les jeunes appréciaient particulièrement quand j'imitais le canard qui défaillit, ou qui cuit. Sur ces entrefaites, cinq agents de la prévôté m'attrapèrent puis me ligotèrent avant que j'eus le temps de réagir.

Dénommé Evrard, vous n'avez pas de laisser passé. Vous êtes en procès pour haute trahison, la loi martiale a été décrété.

Chose compréhensible, je décidais de ne plus me rendre en Champagne. J'eus beau expliquer que je voyageais au gré des vents, que j'étais content qu'on connaisse mon nom dès mon début de carrière, que je n'étais au courant de rien, je fus conduit devant le juge.

Evrard, reconnaissez-vous les faits?

Je me grattai les fesses. J'avais du me coincer mes miches avec ma miche de pain.

Comme je l'ai expliqué, je n'étais au courant de rien.
-Nul n'en sensée ignorer la loi messire Evrard. Et je vous prierais de m'appeler votre honneur dans ce tribunal
-Comme ça, à brule-pourpoint, j'ai envie de répondre que l'honneur, ça se mérite et qu'en traitant les artistes de la sorte, vous deviendrez un pays d'incultes et arriéré. Votre Honneur.


C'est ainsi que j'effectuai mes quatre premiers jours de prisons. Pour ma défense, je venais de perdre une amie proche dont je conserve toujours le souvenir encore aujourd'hui et je trouvais la situation des plus injuste. Heureusement en ce temps-là, je dissimulais toujours une lamelle derrière un chicot ; je coupais mes liens seul au fond de ma geole et jamais plus l'on entendit parlé de moi en Champagne. "

[L'instant présent]

"J'observais Shera, bohémienne très chère à mon cœur. Puis mes amis. Je compte bien revenir sur Annecy et profiter de l'instant présent."

Suite à la réplique première d'Angel, l'Evrard rit doucement. Il murmura sa réponse, de façon à ce que lui seul le chevalier l'entende.

"Tant qu'il y a du foie de veau mon frère, il y a de l'espoir."

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Damesolo
Bien assise dans un coin de la salle avec sa cape qui la dissimulait un peu aux regards interrogateurs, Solo écouta attentivement l'ensemble des interventions et de la magistrature ainsi que des accusés.
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Theo.s et Solo ont une jolie chaumière «l'Antre de l'Aurore» sise sur la grande place du Port, tout près de la Taverne «La Soute du Port» =)
Shera






Shera lança un regard plein d'amour à ses compagnons. On leur donnait la parole, mais tout était déjà joué d'avance ; voilà ce qu'ils avaient redouté, et qui arrivait pourtant. Tant pis, Shera dirait ce qu'elle avait à dire. ça ne pourrait pas plus déplaire, puisque les Fribourgeois avaient décidé d'en faire des exemples. Il suffirait d'une personne qui comprenne, qui ressente, qui s'interroge pour que Pax Christos réussisse sa mission.

Elle se retint d'applaudir à la plaidoirie de son fils. Il avait hérité des talents d'orateur charismatique de feu son père, et elle en était fière. La peur ne le terrait jamais dans le silence. Courageux jeune homme !

Et son tour vint.

Shera ... je n'ai pas d'avocat, je me représenterai moi-même ... Nous sommes donc accusés de Révolte, Vol, Trouble à l'ordre Public ... Hein hein ...

Compte tenu de ces accusations et des propos de Ma Dame le Procureur, oui je confirme, nous ne pouvons être que révoltés !
Pour étayer la suite de mes propos, je voudrais juste présenter cette petite liste obtenue du haut des remparts d'Annecy :

Citation:
... [...] et j'ai pu t'avoir la liste demandée :
Fribourg : Brunovonquerfurt, Lionelpsl, Fallen-angel, Maethor, Misterbop, Morille, Emeric., Cleophee
Murten : Eltia
Grandson : Crabzut, Bernardo, Yoyo73, Lanfeust41, Annalorel, Phoenixlerouge, Offspringmic, Remifius, Nobutada, Rudolf_karnap, Paranoya
...
[...] sans compter ceux qui se sont installés directement dans nos maisons et se font passer pour des anneciens !


Je vous passe les noms des 13 attaquants venus de Lüzern, des 12 de Schwyz, des 2 de Solothurn, des 4 de Sion, bref de plus d'une cinquantaine d'Helvètes hors Genève. Ce qui constitue quasiment la population d'un village de chez vous. Et qui a attaqué et annexé Annecy avec l'aide de Genève.
Cela évitera que je revienne sur le fait que je parle de la guerre de Savoie contre la Confédération Helvétique.

Cela étant fait, passons au reste.

Vous nous accusez de faire notre propre loi ? Nous ? Soyons clair, cela fait deux mois que je n'ai pas pu rentrer chez moi, dans mon village, à cause de cette guerre ! A se demander qui fait la Loi chez qui …
Je vous rassure, ma Dame le Procureur, nous n'avons propagé ni haine, ni colère. Comme nous l'enseigne l'université de médecine -ah oui ma dame, je suis notable, j'ai accès à l'université, ce qui me fera passer à trois jours de prison, excusez, la vérité avant tout pour nous -, ces éléments de comportement sont internes aux personnes. Nul ne peut les réveiller en eux. Il y a la graine ou elle n'y est pas. Chacun est maistre de ses émotions. Seul un sorcier pourrait provoquer, ou faire naistre colère et haine chez quelqu'un. Ou encore quelques rabouteux qui viendraient ouvrir le ventre d'une pauvre âme et l'y glisser les graines de la colère ou de la haine !
Ce que nous avons déclenché chez vos gens est tout autre, en réalité. Depuis que nous sommes arrivés, vos habitants et soldats se contactent. Les maires communiquent entre eux et ce, dans toute la confédération. Vous en estes mesme à échanger vos écus -je reviendrai ultérieurement à la lettre de vostre maire. Les gens se réveillent, sortent de chez eux, discutent, s'entraident, voyagent, cherchent ensemble des solutions, partagent un verre en taverne autour des événements. Oui, ils sont là et bien là, et prennent le temps de se rencontrer, de s'adresser la parole en gargote comme au marché. La solidarité, la fraternité, la convivialité sont retrouvées et partagées.
Ils réfléchissent également à ce qu'ils veulent, remettent leur petite vie en question et la conçoive dorénavant dans un mouvement collectif. La vie en collectivité est réapparue.

Alors oui, je suis d'accord avec vous sur un point essentiel : « il n'est plus question de neutralité » dans leurs esprits. La neutralité n'est qu'une notion abstraite derrière laquelle se retrancher quand on souhaite ne pas agir, ne pas se positionner, ne pas s'embêter … pour les autres. Sans penser que l'on est Soi que grâce aux autres, puisque nos royaumes sont basés sur la collectivité. Et les Helvètes sont bien placés pour le savoir.
Alors oui, bien sûr, il n'est plus question de neutralité. Car vous n'avez jamais été neutre. Laissez faire, laissez agir, laissez mourir, c'est déjà se positionner. C'est déjà se cacher du conflit. C'est surtout cautionner.
Vos concitoyens, vos habitants, du vagabond au Noble en passant par les paysans et les artisans qui font vivre ce beau village, ont compris qu'ils devaient prendre parti au conflit qui les concerne et faire face au problème tous ensemble. Ils ont pris conscience que nul n'est à l'abri et que ne pas agir, ne pas voir, signifie cautionner, non pas être neutre. Par conséquence, cela vous exposait de fait au danger. La Mort de l'Autre ne me donne pas vie plus longue, elle ne prolonge pas mon existence. Il peut mourir, et moi aussi. Vos habitants comprennent désormais qu'ils sont pareils aux Autres, et qu'il peut leur arriver la même chose.
Bientôt, ils comprendront que protéger leur vie, c'est indissociable de protéger la vie des Autres, la vie de tout un chacun. Et alors, c'est à ce moment là, que tous ensemble nous nous battrons pour la Paix. Nous avons amorcé la première étape de constatation, de prise de conscience. Le reste s'en suivra.

Bien sûr, Ma Dame le Procureur, votre rôle est de nous diaboliser. Vous défendez votre place, de façon isolée, personnelle, pour vous. Et vous interpellez ces braves habitants en leur montrant que, de même, en ayant travaillé uniquement pour eux, dans leur petit coin, mais en profitant des ressources universelles, sans s'interroger sur le devenir ou la distribution de leur production, ils ont tout perdu. Et quoi de plus normal ? Quoi de moins étonnant ?
Parce qu'un village, un duché, une confédération, un royaume, c'est avant tout Bâtir Ensemble ! Et ils l'ont oublié. Nous le savons tous, l'union fait la force. Et si les villageois helvètes que nous avons visités ont montré leur faiblesse, c'est parce qu'ils n'étaient pas unis. Ou qu'ils se croyaient intouchables, mais là c'est un autre souci.
Tant que les Hommes ne feront pas ensemble, tant qu'ils penseront que leur petite vie est sans conséquence ou sans lien avec celle des Autres, alors oui, le danger persistera toujours quelque part pour quelques uns.

Aujourd'hui vous pleurez ou décolérez sur le sort de votre village, aujourd'hui nous vous disons que c'est le Sort de la Confédération, mais aussi celui du Duché de Savoie, et encore celui du Royaume, qui est remis en question.
Demain, je ferai avec mon voisin, avec mon avoierie, avec la Confédération, avec les Royaumes. Plus jamais CONTRE, mais AVEC. Parce que désormais, je sais ce qu'est le danger, la souffrance, la douleur, la mobilisation ou la mort de mes proches, … voilà ce qu'est venu enseigner Pax Christos :
Demain, je ferai avec !

Alors, vous pouvez choisir de fermer vos oreilles, vos yeux, et surtout vos cœurs, en vous disant que c'est votre métier, et en oubliant que vous estes avant tout homme ou femme. Vous pouvez nous prendre pour des fêlés. Mais quelque part, là, derrière, dans cette assemblée, parmi les jurés, quelques uns comprendront le message. Et Pax Christos aura rempli sa mission.
Vous pouvez vous escrimer à nous faire passer pour d'horribles raclures, mais vos habitants savent. Nous n'avons jamais été brutaux, ni mesme impolis. Nous sommes entrés dans votre avoierie au petit matin, sans aucune violence. Nous en sommes partis rapidement pour éviter les empoignades. Nous l'avons quitté volontairement. Nous ne nous sommes pas cachés, ni nous, ni le butin dans quelque bicoque délabrée des grands chemins. Nous nous sommes immédiatement montrés en gargote sans aucune cachoterie. Nous nous sommes expliqués même sur la place du marché. Nous sommes allés à Murten sans aucun secret. Nous avions déclaré nos intentions en taverne. Dès que nous avons reçu l'accusation, nous nous sommes rendus. Nous sommes revenus à Fribourg. Nous avons suivi vos soldats, toujours sans réticence ni violence. Nous n'avons pas fui. Nous n'avons pas monté d'armée, ce qui nous aurait mis à l'abri de vos jugements.
Aujourd'hui, nous nous présentons humblement devant vous. Nous attendons le verdict sans broncher, alors que nous savons tous que les dés sont pipés, que nos plaidoiries vous importunent, et que votre décision est déjà prise.
Alors franchement … nous faire passer pour les pires personnes que vous n'ayez jamais rencontrées, d'horribles brigands aux cœur et griffes acérés, ou de vils pillards en manque de sensation, me semble un tantinet exagéré ! Et comme le dit si bien mon fils, ici présent, que devrions nous dire, nous savoyards, qui avons manqué de nourriture, vu nos frères mourir sous les coups de vos armées, nos maisons envahies, nos terres volées ?
Non, je vous le dis, si nous avions voulu être de vilains brigands, à la hauteur des combats qui se mènent à Annecy, nous nous serions comportés tout autrement.

Enfin, pour revenir à cette histoire de neutralité, je souhaiterai en conclusion remercier votre maire, Wwpaddy. Il m'a fait parvenir dernièrement le courrier du Maire, duquel je voudrais citer une phrase « Les pilleurs sont en procès en gargote, et nous avons reçu des dons de Genève et d'Annecy pour nous aider à remonter notre économie ». Ce qui signifie, premièrement, chers Fribourgeois, que vous n'estes pas du tout neutres, voire corruptibles à souhait, mais chacun y verra ce qu'il veut y voir ou peut y supporter. Vous avez donc reçu l'argent de Genevois, ceux que officiellement vous critiquez tant pour tous les ennuis qu'ils vous causent, et que soi disant vous ne soutenez pas ; mais d'autre part, vous recevez aussi de l'argent en provenance de la ville pillée et massacrée qu'est Annecy. Enfin, ces dons vont estre cumulés avec les amendes que vous nous avez ou allez infliger. Autrement dit, au delà du remboursement de ces 1500 écus présumés, vous allez même faire des bénéfices sur le dos de Pax Christos et d'Annecy.
Comprenez que je ne puis donc recevoir votre argument de neutralité, et que je ne m'inquiète pas trop sur votre compte, ou plûtot devrais je dire, sur vos comptes. Mes compagnons et moi-même avons bien compris que les écus vous préoccupent avant tout.

Je laisse donc la parole à mes compagnons, aux accusateurs, et laisse donc les jurés rendre leur avis, le juge rendre son jugement certainement déjà pris, enfin plutôt déjà calculé.
J'espère juste qu'un jour prochain, les cœurs seront moins plein d'écus que de paix et d'amour. Qu'advienne Pax Christos !







































Sorcell
Pour ce procès-là, Sorcell avait fait la route. A Lausanne, les nouvelles du conflit étaient feutrées. Elle s'était fait un point d'honneur à poser toutes les questions qui lui passaient par la tête, au risque de passer pour une bête ignorante.
Sa neutralité chevillée au corps, elle avait écouté différents points de vue, affinant son idée sur la belligérance. Pragmatique, elle se demandait à chaque fois à qui profitaient les crimes... oh, le profit était neutre aussi, sans doute, donnant aux uns et aux autres, du moment que l'on tendait l'escarcelle!
Mais elle avait été touchée par ces gens là. Sans fausse honte, sans gloire non plus, ils avaient évoqué leur fait d'arme en public, se rendant tous docilement et sans haine à ce procès.
Brigande, Sorcell eut fui! pas eux..
Alors du coup, sa neutralité pesait lourd, lourd comme l'immobilisme.
Qu'aurait elle fait, si elle avait été genevoise?
Qu'aurait elle fait, si elle avait été annécienne?
Que devait elle faire, en tant que lausannoise?
Rester neutre... mais cela avait un tel parfum d'indifférence! S'abstenir de s'impliquer était plus difficile qu'elle ne l'aurait cru.
Incapable de répondre à ses questions, il lui restait à profiter des enseignements des autres... elle se faufila dans la foule, se trouva une bonne place.
_________________
Amsterdam


Et voilà!!! Ses amis s'étaient levés chacun leur tour, avaient ouvert leurs coeurs, sans fioriture, sans hypocrisie...L'affaire était dévoilée, et empaquetée, avec une aisance qui laissait bouche-bée...Si avec ça, le tribunal restait insensible, c'est que la Paix n'était pas faite pour ces terres.

Amsterdam se pencha vers le sol, et attrapa un bâton qui était posé à ses pieds. Elle s'appuya dessus, se leva en silence, et s'avança vers le procureur et le juge. Elle frappa son bâton au sol, et jaillit une voile dorée accrochée à son mât. Le drapeau de Pax Christos...

"Mon sieur le juge...Dame la procureur...
Je me présente, Amsterdam d'Annecy, presque diaconesse...Quoique ce souhait semble bien compromis désormais. J'ai sacrifié un rêve pour une utopie. Mais je le referais mille fois si besoin était.

Je ne vais pas rajouter aux dires D'angel, Evrard, et Shera..mes amis. Je n'ai pas le talent pour.
Notre sort est entre vos mains désormais, et nous n'allons pas vous implorer notre liberté. Ce que nous avons fait, nous l'assumons avec une grande fierté.

Je veux juste vous rappeler à tous, pourquoi Pax Christos a légitimité en ces temps de guerre.
Nous avons d'un côté les Genevois réformés, et de l'autre les Anneciens Aristotéliciens Romains. Les élus des deux côtés, ainsi que les armées des deux camps, veulent nous faire croire qu'ils guerroient au nom de l'amour de leur religion. Au nom de l'amour d'Averroes, d'Aristote, de Christos.....ou du veau d'or. Foutaises et affabulations que tout ceci!!!!

Ce conflit existe avant tout par amour du pouvoir...par amour de la guerre elle-même. Combien se sont réjouis d'aller tuer du Réformés, d'aller massacrés du Romains...même dans vos populations reculées et neutres?
Pax Christos , avant de venir quémander une sorte d'aide dans votre mairie, à essayer par d'autres moyens de faire cesser cette guerre. Des moyens pacifistes: des lettres, des discours..des idées étaient données gracieusement à ceux qui avaient le pouvoir de tout faire cesser!
Mais les élus des deux côtés se sont obstinés dans leur soi-disant vérité: il FALLAIT guerroyer! Envoyer des frères se faire tuer. Emplir les cieux de cris de souffrances et de malheurs.

Les peuples, les élus, les religieux, nous tous, avons oublié d'où nous venons. Nous sommes tous issu du peuple élu par le Très-Haut. Elu parce que nous sommes capable d'AIMER. Nous sommes la SEULE créature capable d'aimer. Là est le message initiale du Très-Haut. Là est le message des prophètes. De là...s'envolent toutes les religions!!!

Voilà le paradoxe qu'il nous fallait montrer...A vous tous d'ouvrir votre coeur.
" Per fidem ad intellectum"...Ou au moins par l'absence de stupidité."


Amsterdam retourna à sa place, les doigts serrés sur le manche de son drapeau...Un sourire paisible à Sorcell qui se trouvait derrière.

"Je n'ai rien à ajouter."
.

_________________
Lemagefreng
Freng arriva discrètement. Il espérait que son furet éviterait de causer quelque scandale.

Les Péouze étaient saucissonés et ne risquaient donc pas de faire des dommages.

Il salua discrètement ses amis fribourgeois.


Puis il pensa. Comment des pillards osaient prétendre avoir de bonnes intentions en commettant pareil forfaits.

Il espérait bien qu'un exemple serait fait.
Gaal
Maintenant Dame le Procureur, je souhaiterai entendre les témoins à charge.
Faites les venir à la barre, s'il vous plait
Rayanha
Rayanha sursauta légèrement à l'appel du juge,
C'qu'ils pouvaient avoir de long discours!Si elle n'était pas procureur, elle se serait surement endormi au passage du premier accusé ...


"Bien sur votre honneur,
J'appelle donc Sieur Wwpaddy, avoyer de Fribourg, à la barre."


Un petit coup d'oeil à l'assemblée pour s'assurer que tout les témoins était là.
Ho! Jéjé avait fait le voyage! pourvu qu'elle se tienne tranquille... les rassemblements ça lui réussi pas en général...

Une fois Paddy installé, elle se posta face à lui,


"Sieur, Paddy, avoyer mit à la rue par ce groupe de "défenseur de la paix" lors de leurs révolte, pourriez vous nous dire comment ils s'y sont prit pour vous destituer? Ont-ils fait acte de violence envers vous? vos gardes? Votre milice était-elle en place?
Qu'ont-ils prit à Fribourg?"

_________________
Wwpaddy
Paddy attendait ce moment. Cela avait été difficile de ne pas intervenir plus tôt. Il se racla la gorge.

Damoiselles et Sires,

j'ai écouté les paroles des accusés avec intérêt. Mon sentiment est partagé. Je n'ai pas tout à fait compris leur histoire de neutralité, de message de paix. Ce n'est pas en prenant d'assaut une mairie qu'on répand la paix. Enfin ...

Fribourg a la chance d'avoir une douanière appliquée. Chaque jour, je réagis à ses rapports pour engager la milice. Si j'avais pu lire le rapport de douane avant de partir exceptionnellemnt festoyer, la milice présente aurait été renforcée. Les pilleurs, car je n'arrive pas encore à les appeler autrement, ont profité de la nuit de la saint-sylvestre pour commettre leur méfait. Je me risque à dire qu'il n'y serait pas parvenu autrement. Je dois avouer qu'en profitant de mon absence exceptionnelle de la mairie, il n'ont pas eu à me violenter, ni personne d'autre à ce que je sache. Chamosard était présent ladite nuit et saura mieux vous renseigner, quoique j'imagine qu'il devait être dans un état lamentable dû à un avinage profond et que les pilleurs n'auront rien eu à faire pour le mettre hors d'état de nuire. Je dois également avouer qu'ils ont quitté l'hôtel de ville à la première sommation, et qu'ils se sont rendus à la maréchaussée sans causer d'histoire.

Je serais donc prêt à entendre leur message de paix, même s'ils se sont trompés de cible. Fribourg étant officiellement neutre. Neutralité qui dénonçaient malgré tout les agissements de Genève, puisque qu'elle refusait la collaboration à une ville confédérée. Et comme l'a relevé Dame Shera, l'action de pax christos, ou quel que soit leur nom, a plutôt tourné l'opinion fribourgeoise contre les savoyards. En effet, non contents de faire leur coup d'éclat en prenant une ville dont les habitants étaient ivres, les pilleurs ont revendiqué leur geste au nom de la guerre en Savoie et surtout ont pillé la ville !

Je serais donc prêt à entendre leur message de paix, disais-je, s'ils n'en avaient pas profité pour vider les caisses de la ville ! A entendre les personnes qui comparaissent ici, ils n'auraient rien pris ! Ou alors des broutilles... Soit ils mentent, soit c'est leur chef, le dénommé Spads59, qui s'est servi seul. En tout les cas, ce n'est pas moins de 1500 écus qui ont disparu. Ces écus, les fribourgeois se sont serrés la ceinture pendant des moins pour les économiser afin que la grande Fribourg puisse revivre. Car durant les mois qui ont précédé ma nomination les caisses était quasi toujours vides. Impossible d'entreprendre quelque action que ce soit ! Et oui, les dons de Genève et d'Annecy nous ont fait du bien. Par contre, je jure sur le Très-haut, que si Fribourg récupère les deniers volés dans sa mairie, elle rendra les dons à Genève et à Annecy, indépendamment de la guerre qui fait rage. Fribourg n'a jamais voulu épauler Genève contre la Savoie. Seuls les événements récents l'y ont poussé, à commencer par le pillage orchestré par pax christos, suivie par les déclarations de l'empereur.

Je demande alors que les écus fribourgeois soient restitués, ce qui permettrait à tout de rentrer dans l'ordre à Fribourg. Et je retirerais les accusations en cours. Si ces écus n'étaient pas restitués, alors oui, il s'agirait de troubles à l'ordre public, de pillage et de tout ce dont madame le procureur a parlé.

Paddy se gratta la tête. Il oubliait toujours quelque chose quand il faisait de longs discours. Il ne trouvait pas ce qu'il oubliait, contrarié, car il savait que cela allait lui revenir quand il n'aurait plus la parole. Résigné, il s'assit et attendit la suite du procès.
Rayanha
Rayanha écouta attentivement Paddy, il avait tout dit.
Les trois autres témoins ne feraient que confirmer ses dires.

Elle se releva et avant d'appeller le Général Chamosard, elle rajouta quelque chose.


"Je voulais répondre rapidement à Sieur Angel de Chevelu,
Les Jurés? il n'y en a point. Pour la simple et bonne raison que vous n'êtes pas jugés par Fribourg seule mais par Fribourg ET Murten.
Le seul juré de ce procès sera Messire le Juge Gaal... à vous de le convaincre que piller une avoyerie et tenter d'en prendre une autre est un acte pacifique."


Elle se retourna vers le banc des témoins,

"Général Chamosard, si vous voulez bien venir à la barre.
Je vous poserais les même questions qu'à votre Avoyer.
Comment la prise s'est passé, y-a-t-il eu violence envers vous ou vos défenseurs? Les villageois festoyant ont-ils reçu quelconques menaces de la part des membres de "Pax Christo?" ... en bref, dites nous tout."

_________________
Chamosard
Chamo ayant entendu la plaidoierie de Paddy, il ne put qu'approuver totallement ces dires.
Etant lui aussi appeler à la barre, il s'avança et pris parole:


Dames, Sires,

Comme vous l'a déjà dis messire Paddy, notre avoyerie à été scandaleusement pillé dans la nuit de la saint Sylvestre pendant que toute la population fribourgeoises était en fête. N'étant pas de garde ce soir là, j'ai profité de la fête comme tout le monde, enfin presque comme tout le monde étant donner que le mot fête prend pour certain une autre signification.


Lança un regard noir aux accusés, il continua:

Plus tard rentrant chez moi je passa devant l'avoyerie et à mon grand étonnement un lueur de bougie éclairait l'intèrieur. J'alla voir qui était là, et voulant rentré je consata que la porte était baricadée de l'intérieur.

Je donna l'alerte en rameutant la garde et avec le raffut que cela entraîne, la population arriva elle aussi.
Le temps d'organiser l'offensive, que les bandits prirent la fuite en direction de Murten.
Peut de temps après, nous ne purent que constater l'état des coffres qui avaient été ouverts à grand coup de hache.

Alors même si cette prise d'avoyerie à été faite sans faire couler de sang, les faites sont là.
Ils ont poignardés Fribourg en plein coeur. Le trèsor de la ville n'appartient pas à un homme, mais bien à toute ses habitants. C'est donc une agression sans scrupule. une déclaration de guerre.

Si eux mêmes proclament que cette acte était un message de paix, et bien ils n'ont pas la même façon que moi de la faire. Alors la prochaine fois, ils n'auront qu'a s'en prendre au vrai coupable au lieu d'allez chercher queurelle où il ne fallait pas.
Ou alors ces presonnes travaillent dans l'ombre de quelqu'un d'autre. Mais cela n'est pas l'affaire qui nous concerne

Voilà j'ai rien d'autre à ajouté à mes paroles.

_________________
Prévot Cantonal Fribourgeois
Général de l'ACF
Gaal
Merci messire Chamosard
Messire Paddy, je note votre proposition de règlement à l'amiable : abandon des poursuites judiciaires pour la partie Peuple du Canton de Fribourg en cas de remboursement d'une somme de 1500 écus

Je souhaiterai à présent entendre les témoins pour la partie Peuple du Canton de Murten
Miamoto15
Miamoto avait été demandé à la barre pour la première fois de son existence. Il ne savait pas comment procéder. Il se décida de se lance pour le canton de Murten.

Bonjour, je suis le douanier de Murten.

Vous n'êtes pas sans savoir que le 3 janvier 1459 à 04:05 précisément, une tentative de révolte eut lieu devant la mairie de Murten. Comment avons-nous sût qu'elle était l'intention du groupe de brigands? Très simple, j'ai reçu un courrier me disant que la mairie de Fribourg avait été prise par des voleurs. Pour m'en assurer j'ai envoyé un courrier à nos voisins les Fribourgeois. J'ai reçu une triste réponse, effectivement, Fribourg avait bel et bien été prise d'assaut. Ce qui était le plus étrange c'est que le même chef qui avait pris en main Fribourg de force se trouvait dans nos murs. Alors ne prenant pas de risque, j'ai donné l'ordre de défendre notre cher canton.



L'attaque ce fut dans la soirée. Nous étions prêts à les recevoir. J'ai vu un visage lors de l'assaut sur notre cher canton. Mais .... attendez, c'est cette vermine ! Je l'a reconnait c'est elle!

Miamoto pointa du doigt Shera
03-01-2011 04:05 : Une tentative de révolte a eu lieu devant la mairie, et vous avez contribué à la mater. Dans la mêlée, vous avez reconnu Shera parmi les assaillants.

Nous avons réussi à repousser l'attaque. Nous avons sût dès lors qu'effectivement, les coffres de Fribourg avait été volé. Nous étions fiers d'avoir résisté à ces voyous, mais à la fois outrés de leur attaque et du vol du canton voisin, Fribourg. J'espère que vous leur donnerez ce qu'ils méritent, je n'accepterai pas les avoir marcher librement dans nos terres.

Miamoto, satisfait de ce qu'il venait de dire, se tut pour laisser la parole aux autres.
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Intendant de la mairie, conseiller moratois et Sergent-chef/Intendant du Bataillon Tamuril,
Miamoto15


Il n’y a rien de vrai, l’opinion de tous fait l’opinion de chacun.
Démocrite
Usha
Usha fut également appelée à la barre suite au témoignage de Miamoto. Elle s'avança donc, lissant ses braies vertes et s'éclaircissant la voix légèrement avant de prendre la parole.

Je suis Usha, soldat de l'Armée Cantonale de Morat, et Tribun de notre village.
Tel que mon compatriote Miamoto vous l'a expliqué il y a peu, l'alerte a été donnée à Morat suite à la prise de l'avoyerie de Fribourg par un groupe étranger. Il nous a été ordonné de défendre la mairie contre une possible attaque, et celle-ci s'est effectivement produite le 3 janvier à l'aube.


03-01-2011 04:05 : Une tentative de révolte a eu lieu devant la mairie, et vous avez contribué à la mater.


Votre Honneur, il est vrai que, dans la mêlée, je n'ai pu reconnaître l'un des assaillants. Je peux cependant vous affirmer avoir lu la peur dans les yeux des enfants, des mères et des vieillards de Morat alors que nous les escortions jusqu'à leurs chaumières pour les mettre à l'abri, quelque peu avant l'attaque. Tous avaient eu vent de l'aggression subie à Fribourg, et craignaient que ce sort ne s'abatte également sur Morat, et peut-être même pire.

Usha fit une courte pause, passa sa main dans ses cheveux noir de jais, et reprit le fil de son témoignage

Nous avons repoussé l'attaque avec succès, et fierté, puisque plusieurs s'attendaient probablement à ce qu'un petit village comme Morat ne puisse repousser un danger aussi grand.
Nous avons également appris par la suite que ces malfrats avaient dépouillé Fribourg d'une bonne partie de ses écus. Le même sort avait peut-être été réservé à l'avoyerie de notre village ... mais veuillez excuser mes réflexions, votre Honneur.

Merci de votre écoute.

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