Angel_de_chevelu
Angel se leva donc de nouveau, toujours à l'invite du Juge, pour répondre aux deux chefs d'accusation retenus par la justice.
Votre Honneur,
Je ne vous ferai donc pas l'affront de répéter ma plaidoirie précédente, puisque vous dites ne le point tolérer. Elle concernait les raisons profondes et les motivations sincères de notre acte, qui dois-je le répéter était un acte de guerre, ou plutôt, un acte de paix à la guerre.
Puisqu'il semble qu'ici on ne se borne qu'à juger les faits, et seulement les faits, je vais donc m'expliquer de façon plus pragmatique.
Concernant l'accusation de vol, je laisserai certains de mes confrères vous l'expliquer, car personnellement je n'ai tiré aucun bénéfice personnel matériel de notre acte, exception faite de trois ou quatre miches de pain à prix exceptionnel pour la route. Je suis ce jour devant vous comme celui qui m'a vu arriver à Fribourg: la tête pleine et les poches vides.
Cela n'empêche pas que je reste solidaire de mes frères et surs de Pax Christos. L'excédent financier de Fribourg -s'il existait, je n'en ai aucune preuve- devait servir à secourir nos concitoyens annéciens qui on souffert du passage de nostre cité sous l'oriflamme helvète.
Savez-vous combien de nos proches ont été tués dans la prise de la cité à la truite d'argent ? Combien, ruinés, ont vu leurs terres, leurs maisons de ville ou leurs châteaux mis à lencan ? ...
Combien y errent encore, le cur en deuil, autour de leurs demeures dévastées, désolées par le pillage ou en décombres, ou dévolues à dautres maîtres, helvètes cette fois ?
Que sont ces quelques écus face aux vides que la guerre à fait et fait encore, dans cette cité qui fut la perle savoyarde et partout dans notre duché ?
Quand au trouble à l'ordre public... permettez que j'en doute.
Voilà plus de deux semaines que j'arpente les halles de Fribourg dans l'attente de ce procès, je ne vois nul trouble parmi les rares fribourgeois à s'y promener, et dont la seule préoccupation semble être de papillonner parmi les petits oiseaux. Et grand bien leur fasse, qu'y a t'il de plus beau que des amoureux amoureux ? Bref... l'ordre public règne à Fribourg, hier comme aujourd'hui, et aujourd'hui comme demain.
Voilà plus de deux semaines que j'arpente le marché de Fribourg dans l'attente de ce procès, il croule toujours sous les excédents alimentaires et artisanaux, les prix sont raisonnables, personne ne manque de rien en vostre bonne cité.
Alors où sont les troubles ? Où peut-on voir ce désastre que nous aurions provoqué ?
Donc oui, vostre honneur, si l'on se borne aux conséquences matérielles, il n'y a pas grand chose à nous reprocher. Évidemment, me direz-vous -et vous auriez raison- prendre une avoyerie de force et en virer l'occupant élu est un acte illégal. Mais nous entrons là dans le domaine des idées, idéaux, rêves et autres coutumes et principes qui font l'homme de notre temps... et vous ne désirez pas en parler.
Si ? Qu'en pensent les jurés ? D'ailleurs, où sont-ils,ces jurés ? Ne m'avait-on pas dit qu'à Fribourg la justice était rendue par le peuple fribourgeois ?
_________________
Votre Honneur,
Je ne vous ferai donc pas l'affront de répéter ma plaidoirie précédente, puisque vous dites ne le point tolérer. Elle concernait les raisons profondes et les motivations sincères de notre acte, qui dois-je le répéter était un acte de guerre, ou plutôt, un acte de paix à la guerre.
Puisqu'il semble qu'ici on ne se borne qu'à juger les faits, et seulement les faits, je vais donc m'expliquer de façon plus pragmatique.
Concernant l'accusation de vol, je laisserai certains de mes confrères vous l'expliquer, car personnellement je n'ai tiré aucun bénéfice personnel matériel de notre acte, exception faite de trois ou quatre miches de pain à prix exceptionnel pour la route. Je suis ce jour devant vous comme celui qui m'a vu arriver à Fribourg: la tête pleine et les poches vides.
Cela n'empêche pas que je reste solidaire de mes frères et surs de Pax Christos. L'excédent financier de Fribourg -s'il existait, je n'en ai aucune preuve- devait servir à secourir nos concitoyens annéciens qui on souffert du passage de nostre cité sous l'oriflamme helvète.
Savez-vous combien de nos proches ont été tués dans la prise de la cité à la truite d'argent ? Combien, ruinés, ont vu leurs terres, leurs maisons de ville ou leurs châteaux mis à lencan ? ...
Combien y errent encore, le cur en deuil, autour de leurs demeures dévastées, désolées par le pillage ou en décombres, ou dévolues à dautres maîtres, helvètes cette fois ?
Que sont ces quelques écus face aux vides que la guerre à fait et fait encore, dans cette cité qui fut la perle savoyarde et partout dans notre duché ?
Quand au trouble à l'ordre public... permettez que j'en doute.
Voilà plus de deux semaines que j'arpente les halles de Fribourg dans l'attente de ce procès, je ne vois nul trouble parmi les rares fribourgeois à s'y promener, et dont la seule préoccupation semble être de papillonner parmi les petits oiseaux. Et grand bien leur fasse, qu'y a t'il de plus beau que des amoureux amoureux ? Bref... l'ordre public règne à Fribourg, hier comme aujourd'hui, et aujourd'hui comme demain.
Voilà plus de deux semaines que j'arpente le marché de Fribourg dans l'attente de ce procès, il croule toujours sous les excédents alimentaires et artisanaux, les prix sont raisonnables, personne ne manque de rien en vostre bonne cité.
Alors où sont les troubles ? Où peut-on voir ce désastre que nous aurions provoqué ?
Donc oui, vostre honneur, si l'on se borne aux conséquences matérielles, il n'y a pas grand chose à nous reprocher. Évidemment, me direz-vous -et vous auriez raison- prendre une avoyerie de force et en virer l'occupant élu est un acte illégal. Mais nous entrons là dans le domaine des idées, idéaux, rêves et autres coutumes et principes qui font l'homme de notre temps... et vous ne désirez pas en parler.
Si ? Qu'en pensent les jurés ? D'ailleurs, où sont-ils,ces jurés ? Ne m'avait-on pas dit qu'à Fribourg la justice était rendue par le peuple fribourgeois ?
_________________