Une fois que Miama eu fini sa lecture, Val regarda autour de lui, d'abord la Soeur, puis les autres "élèves", cherchant à voir si l'un d'eux avait une question.
Puisqu'il semblait que non, il regarda tour à tour Emilie et Jessilisa. Aucune ne semblait vouloir se lancer, et malgré les codes de Galanterie qu'il respectait vertueusement, Val se décida que pour une fois, il n'attendrait pas que les dames passent d'abord.
Il toussota, puis se tournant vers Ellya.
Ma Soeur, si vous le permettez, je prendrais la suite.
Bien sur qu'elle lui permettrait, c'est meme elle qui lui avait demandé, mais bon, c'était toujours mieux de poser la question.
Il prit donc son texte, regarda les autres, puis d'une voix calme et maitrisée, il commença
Au IVe siècle avant Christos, un jeune homme grec - brillant philosophe et théologien - eu la première révélation divine. Le Très-Haut en personne vint lui transmettre Son divin message. Il lui expliqua les principes de la divinité unique et de la vertu, concepts difficiles à comprendre pour la masse des païens d'alors. Aristote devint ainsi le premier prophète du Très Haut. Cependant, il convient de préciser qu'un prophète ne peut pas être lui-même le Très-Haut car il révèle la parole divine. En d'autres termes, malgré toutes ses qualités, Aristote n'était qu'un Homme et non un dieu. C'est une erreur souvent faite.
Il marqua une pause, reprenant une respiration, regardant l'assemblée, lisant dans les yeux la compréhension de ce discours puis repris.
Nombreux furent ceux qui écoutèrent les saintes paroles du prophète Aristote. Mais plus nombreux encore furent ceux qui restèrent sourds et persistèrent dans leur erreur, vouant leur âme à une éternité de supplices. C'est alors que le Très-Haut nous transmit la seconde moitié de Sa révélation. En l'an un naquit l'homme le plus proche de la perfection qui nait jamais existé. Il se nommait Christos. Lui non plus n'était pas de nature divine mais bel et bien un humain détenteur de la vérité divine: le second prophète.
Il insista légèrement sur les derniers mots, en soulignant l'importance. Encore une courte pause, un léger toussotement, et il se prépara à lire la partie du texte qu'il redoutait. Il l'avait déjà lu plusieurs fois et savait à quoi s'attendre ... malheureusement ... Abrégeant sa reflexion, il repris.
Il vint compléter le message transmis par Aristote. Autant ce dernier expliqua qui était le Très-Haut et ce qu'était la vertu, autant Christos nous montra le chemin qu'il nous fallait suivre pour atteindre lastre Solaire en appliquant les préceptes déjà révélés par son prédécesseur. Sa vertu était si grande que des miracles se faisaient où quil aille. Il n'en était pas l'auteur, n'étant pas le Très-Haut, mais le vecteur.
Il y était... ca y est...
Il fonda alors l'Eglise en nommant ses douze apôtres, accompagnant d'un geste de la main vers la droite 6 hommes puis vers la gauche et 6 femmes, les ...
et c'est le drame.... le bloquage décisif ... le mot de trop .... Un froncement de sourcils, une concentration, un appel à ses souvenirs lointains ... et une tentative plus que bancale, dans un Grec plus qu'approximatif.
...les ... "episkopoi" Un regard un peu inquiet vers l'assemblée, vers la Soeur, puis il fut rassurer de voir que tous semblait "comprendre". Il continua donc.
En leur ordonnant d'aller convertir le monde entier afin de sauver toutes les âmes qu'ils pourraient.
Un léger changement de ton dans sa voix, vers un timbre qui correspondrait mieux à une conclusion
Voilà qui furent Aristote et Christos : deux prophètes qui nous transmirent la révélation divine, le message de l'un ne pouvant se comprendre sans l'autre (erreur que font les Spinozistes) et auxquels nul autre message ne peut être ajouté sans en détourner le sens (erreur que font les Averroïstes).
Aucun d'eux ne fut le Très-Haut mais le Très Haut les bénit pour leur vie vertueuse.
Il rabaissa le parchemin, annonçant ainsi la fin de sa lecture. Peut etre certains allaient demander des précisions à la Soeur. Il attendit donc, les hypothètiques questions, et la lecture des deux derniers textes.