--Eliandre_de_saunhac.
Ce matin, lorsque je m'étais réveillée, comme à l'accoutumée, je m'étais préparée... lorsque ce que tu m'avais dit me revint en mémoire. Une histoire d'ours et d'écureuil et de chasse, et il y aurait une chasse à la peau d'écureuil avec un ours et je n'avais plus qu'à me changer alors que je venais de finir de m'habiller. Mais ce n'était pas grave, j'apprendrai à chasser, comme toi et sûrement que ça serait amusant.
Je fredonnais en passant des chaussettes en laine qui montaient jusqu'au dessus du genou, puis une chemise, puis des braies, puis un sous-pull, puis un pull. Un problème se posa à moi... devrais-je prendre mon écharpe & mes gants en peau d'ours? Cela serait sans doute bienvenu s'il fallait se déguiser en ourson, mais le revers de la médaille était le risque de voir mes précieux cadeaux ruinés... Je finis par écarter l'idée de les prendre pour me rabattre sur une écharpe et des gants en laine. Ne manquait plus que mon manteau et j'étais fin prête!
Maintenant je tournais un peu en rond... je n'osais pas aller réveiller tante Vanyel pour lui dire que j'allais te voir. Mais elle était rentrée et ça ne serait pas très poli de ne pas la prévenir. Je réfléchissais à une méthode d'approche lorsque mes yeux se posèrent sur ma harpe. Il ne serait pas dit que je l'avais ramenée avec moi pour rien.
Que peut-il y avoir de plus agréable qu'un réveil au doux son des notes qui s'égrènent harmonieusement? Je reposais donc gants, manteau & écharpe et m'installais pour jouer un peu de musique.
Il ne s'était écoulé que quelques minutes lorsque je décidais qu'elle devait m'avoir entendue et allais frapper à sa porte. Pas de réponse... Tout doucement, j'ouvris la porte pour jeter un il discret à l'intérieur et fut surprise de voir que les rideaux étaient ouverts et que tante n'était plus dans sa chambre. Et moi qui pensais avoir été silencieuse, je n'avais rien entendu à son départ à elle. Un peu contrariée, j'allais voir dans la cuisine si elle était en train de petit déjeuner. Là encore, personne. En désespoir de cause, je fis un tour dans son étude... vide également. Où était-elle allée? À la chapelle? Au marché? peut-être qu'elle était allée discuter avec notre voisine. Ne sachant trop quoi faire, je lui laissais un mot avant de m'éclipser.
L'air frais me rosit vite les joues, mais heureusement le chemin n'était pas long pour se rendre chez tes maitres. Il fallait tout de même faire attention où l'on mettait ses pieds, tout ça à cause d'une histoire de castors que j'avais du mal à saisir. Tes maitres mettaient des pièges, mais toi tu voulais les défendre, c'était assez embrouillé. En arrivant vers chez dame Russocarine, je vis même un garde, faisait-il lui aussi parti du système de protection anti-castors? Une dame que je ne connaissais pas lui parlait. Comme je m'approchais, la fin de ce qu'elle disait me parvint, ce qui me rassura sur mes capacités auditives. Il faudrait que je demande à tante son secret pour être aussi discrète, cela pouvait être bien pratique, selon les circonstances. Voilà que mes pensées prenait la poudre d'escampette et s'en allaient deci delà...
Le garde lui devait m'avoir aperçue, j'arrivais droit dans son champ de vision, par contre j'arrivais dans le dos de la dame. J'essayais de me déplacer sans faire de bruit, mais les cailloux sur le chemin n'étaient pas très coopératifs et j'avais l'impression qu'ils faisaient un boucan sans nom, peut-être parce que j'ouvrais grand mes oreilles. Et si je lui faisais peur pour voir si j'avais réussi mon approche furtive? Je décidais après une brève réflexion que ça ne serait vraiment pas très poli, et puis je pourrais voir pendant la partie de chasse l'efficacité de pas insonore. Je m'éclaircis un peu la voix avant de parler.
Bonjour madame, vous savez tante Vanyel elle habite là-bas j'indiquais de l'index la direction dont je venais. Mais elle n'est pas à la maison pour l'instant. Peut-être que dame Russocarine sait où elle est, parce qu'elles discutent souvent. Moi je vais chez dame Russocarine voir Aymeric, vous pouvez venir avec moi si vous voulez, on trouvera peut-être tante là-bas. cette fois-ci c'est devant nous que je pointais du doigt.
Je souriais à la dame, puis au garde qui me laisserait surement passer, il devait bien savoir que mon frère était l'écuyer du senher Zak. En plus il devait sûrement garder la maison contre les castors, pas contre les gens, d'ailleurs il y en avait devant la demeure qui y rentrait.
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