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[RP] Les mains dans la fange

--Kuzurifusho
Relâchant l'extrémité de corde enroulée autour d'un montant de bois et qui venait de barrer il y a une seconde la ruelle étroite, Kuzurifusho traverse l'espace qui le sépare des deux cavaliers désarçonnés et étourdis gisant au sol. Avant qu'ils ne reprennent leurs esprits, sa lame quitte son fourreau, un regard aux montures dont les antérieurs sont courbés selon un angle étrange lui apprend que les nobles animaux ne s'en remettront pas.
« Désolant »
Son regard revient vers les assaillants qui luttent pour se remettre d'aplomb. Sans modifier son allure le moins du monde, un éclair métallique fuse et déjà le premier corps s'effondre. D'une torsion du poignet il s'empare de l'arme qui glisse des doigts désormais sans vie.
Trois pas de plus, le second cavalier vient de réussir à se hisser sur ses jambes flageolantes. Quatre, cinq... Une femme. Etonnant, mais sans plus.
Le veuf poursuit son avance implacable alors que sa victime tend une main vers la lame courte qui est toujours glissée sous son obi. Avant qu'elle ne puisse la dégainer, l'homme de Nakatsu s'arrête et lui décerne quelques mots :
« Bel exploit pour une femme !
Mais... trop tard.»

Un choc secoue le corps de sa frêle adversaire alors que la pointe du Yari émerge de sa gorge. Le sang chaud jaillit de la terrible blessure.

Sans se préoccuper davantage de la morte, Kuzurifusho s'adresse à son homme derrière elle qui extrait le fer de sa lance:
«  Le moment est arrivé pour les Izoku de rejoindre leurs êtres chers.
Ceux que les kamis ne jugeront pas dignes de cet honneur me retrouveront à l'endroit prévu à l'aube.
Allez ! »

Celui-ci acquiesce solennellement et revient vers ses camarades voilés, pour leur transmettre les instructions. La demi-douzaine d'hommes pauvrement vêtue salue avant de se séparer en petits groupes pour se mêler au chaos ambiant en serrant leurs armes.
Les lueurs d'incendie font danser les ombres et le Sans Âme se glisse parmi elles, suivi des guerriers sans pitié qui forment sa garde rapprochée.
Abandonnées, les montures blessées continuent de hennir leur douleur derrière eux.

Quelques instants plus tard, un troisième assaillant rejoint, incrédule, la géhenne. Alors qu'il s'apprêtait à assommer d'un coup de sa botte le misérable éta qui fuyait devant sa charge, celui ci s'était retourné au dernier instant pour lui plonger la pointe d'un kusarigama dans la panse. L'homme couvert du sang de sa victime prend quelques secondes pour fixer à son poignet la chaîne grossière reliée au manche de son arme de pauvre hère. Ces longues semaines d'entrainement ont visiblement été profitables.
Toujours souriant aux anges, l'homme qui se faisait encore appeler il y a peu Matsui se prépare à partir à la recherche de sa prochaine proie. Il n'était plus qu'Izoku désormais, un parmi ses frères depuis le jour où sa famille avait été massacrée par des mercenaires otomos. Des larmes de joie aux yeux, il chuchote:
«  Préviens nos filles, ma Naoko. Je vous aime tant. Dis leur que papa arrive »
Trois cavaliers viennent d'apparaitre au bout de l'allée.
Se tournant, l'homme assène un coup supplémentaire au cadavre et levant l'arme souillée vers les cavaliers en signe de défi, s'engouffre dans une demeure branlante sur le côté de la rue.

« Papa arrive mes Chéries »
Shizuka
[J'ai glissé chef !]

Quelques minutes suffirent.

" Sonne le ralliement. "

Le cavalier à côté de lui fit chanter sa corne. Tous quittèrent le village des Eta pour se retrouver au point de ralliement. Premier constat, il manquait trois hommes à l'appel. Un sourcil se haussa avant qu'un des hommes parlent d'un homme qui avait attaqué un cavalier.

" Hum ? Pourtant... A Nakatsu j'aurais compris qu'on nous attaque mais dans un village Eta... A moins que... Bien ! Cinq avec moi, les autres rentrez vous au campement. "

Voilà son groupe réduit à six montures. Cependant, il ne retourna pas au village des Eta. Il fallait retrouver la piste qu'il avait semé. Le groupe repartit donc vers une direction bien précise, faisant attention à ses arrières pour voir si des hommes les rattraper. Mitsuhide avait bien une idée du genre d'homme qui avait du les attaquer, s'ils comptaient les poursuivre, il se ferai massacrer. La force d'une Cavalerie Archère n'est pas dans une charge, mais dans le mouvement continu. Être toujours hors de portée de l'ennemi tout en l'arrosant de flèches. Aucun cavalier ne prendrait le risque de trop se rapprocher... Et maintenant qu'ils étaient hors du village leur force était optimale.
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¤¤
--Karasu


Shina sembla stupéfaite par cette déclaration, bien qu'au fond d'elle même, elle le savait déjà. Son regard se figea dans celui du jeune puis finalement, elle acquiesça franchement, l'air décidé plus que jamais à le soutenir. Ils allèrent donc chercher Belsa. Une fois trouvé, le départ en vue, des cris retentirent. Excellent timing. Rien de mieux pour les faire se dépêcher. Quelques mètres plus tard, quelque chose piquait. Un bref coup d'oeil à son épaule, sa mâchoire se serra afin qu'elle n'hurle pas de douleur. Elle connaissait parfaitement le propriétaire de cette flèche, il avait choisit une solution simple pour les pister. Saloperie ! Intérieurement, elle rageait. Elle avait bien l'intention de faire grossir le prix de ses services...

[Maison des plaisirs de Mariko]

Sa respiration était de plus en plus forte, une fièvre l'envahissait et elle tremblait devant l'effort accompli. Elle ne tiendra pas longtemps si elle devait encore fournir de l'énergie. Belsa, enfin se rendit compte de son état. Soulagement, ses jambes se dérobèrent sous ses pieds. Pour une fois, les soins lui sera donner par une autre personne qu'elle même. Dans la douleur, elle savoura cet instant. Enfin, juste avant qu'on ne lui retire la flèche. Son visage se crispa de douleur.

Alors qu'on lui faisait un bandage, sa main vint caresser la joue à sa portée, celle de Jo An, afin de le rassurer.


Ne t'inquiète pas, sa va aller.

La blessure n'était pas si grave que ça. Pourtant elle se sentait faible, essentiellement à cause du sang qu'elle avait perdu sur le trajet. Maintenant elle s'inquiéta pour autrui et fit par de ses craintes.

Nous ne pouvons pas rester comme ça... Le premier qui passe nous reconnaîtra. Belsa-sama, vous avez une idée ?
Belsa
[Maison des plaisirs]

Belsa, Mariko, Jo An


Une idée... une idée

- On peut pas rester là, c'est trop risqué
- Oui mais Shina ne peut pas encore reprendre la route.

Regard planté dans celui du jeune homme, elle y lit de l'inquiétude. On observe la jeune femme fiévreuse : la flèche a été enlevée, Jo An a bandé la plaie.

- Vous pourriez rester ici pendant que moi...
- Non! Vous avez besoin de notre aide.
- Mais je mets vos vies en danger.
- Je peux vous cacher ici le temps qu'il faudra. Les hommes posent peu de questions sur mes filles...


Mariko est observée. Après être devenue une paria, devait-elle se transformer en courtisane?

- Mariko, un jour quelqu'un me reconnaîtra... arrivera et saura qui je suis et ce jour là vous et vos courtisanes risquez de perdre la vie...
- Je le sais Belsa. Mais vous m'avez aidée quand je suis arrivée à Nakatsu et c'est à mon tour de le faire.


S'enfoncer un peu plus dans le déshonneur. Accepter de se rabaisser pour sauver sa vie. Le sacrifice en vaut-il encore la peine?

- Jo An pourrait accueillir les clients, quant à vous et Shina vous servirez le thé.

Et si un de ces hommes demandaient plus? Et si un refus la dévoilerait? Jusqu'où serait-elle capable de dire oui?

- Nous resterons le temps que Shina aille mieux. Puis nous reprendrons la route. D'ici là... amenez nous de quoi nous changer Mariko.
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--Karasu


[Parce que tu as des sentiments, je te dévorerai]

Trois heures après qu'une solution fut proposé, après avoir récupérer assez de force pour se tenir convenablement, Shina passa à l'habillage et maquillage. Si on ne lui refusa pas qu'elle s'habille seule, on la maquilla avec soin. Celle qui l'avait maquillé disparut juste après, surement pour aller se purifier de l'avoir effleuré. Elle était maintenant en possession d'un kimono orangé avec des motifs floraux et le col rouge. Sa coiffure était arrangé, bien qu'elle n'avait aucun accessoire, et son visage maquillé d'un blanc pure. Ses yeux étaient souligné par un trait noir et surmonté par un trait rouge. Ses lèvres légèrement pulpeuses étaient mis en valeur par du rouge.

Shina n'avait qu'une idée en tête, faire tourner la tête à Jo An. Elle fit un ou deux services avant de s'éclipser pour le rejoindre. Elle resta caché à l'angle d'un mur, attendant que le client rentre avant d'aller soutirer le jeune Eta à sa besogne.


Jo An, suis moi.



La femme l'avait attrapé par le bras et avant qu'il ne proteste, elle l'entraîna avec elle. Shina prenait garde à ce qu'on ne les voient pas. La raison ? Elle l'emmenait dans une pièce à part, réservé aux gros dépenseurs. Elle ne put s'empêcher de retenir un bref petit rire, légèrement étouffé, ce genre de petit gloussement féminin, preuve qu'elle prenait du plaisir.

Les voilà enfin dans une pièce, seuls, Shina regardant quelques instants par la petite ouverture de la porte, puis elle la ferma entièrement. Elle avait déjà tout préparé, il n'y avait plus que le service à faire. Avec délicatesse, elle souleva le service à thé après avoir fait asseoir Jo An dans rassemblement de coussins tous plus confortable que les autres. Doucement, elle versa le liquide fumant dans une petite tasse. Une petite fausse note, elle renversa trois gouttes.


J'en ai vu une servir... Pardonne moi, c'est la première fois.

Battements de cils, une petite moue timide, un charme fendant le coeur. Elle lui tendit la tasse avec son plus magnifique sourire.

Goûte, il est succulent.

Avait elle besoin de préciser qu'il y avait un aphrodisiaque de la maison ? Non... Elle se rapprocha du jeune Eta pour se mettre juste à côté de lui afin de poser sa tête sur son épaule. La lumière était très tamisé, il n'y avait pas beaucoup de bougie. Son souffle était silencieux, enfin presque, elle murmura :

Merci pour le bandage...
--Jo_an


[Maison des plaisirs]

Jo An avait enlevé ses habits d’Eta pour passer des étoffes soyeuses. Tout l’émerveillait dans ce lieu des plaisirs : la finesse des estampes et des sculptures, la justesse des chants et des musiques et l’art de la minutie et de la précision.

Ces maisons, quand on vivait chez les parias, restaient un mythe, un lieu où tout y était permis mais où l’entrée leur était interdite. Ces interdictions laissaient place à l’imaginaire ou les courtisanes étaient jouées par des déesses splendides et ou, pour une fois, tout était possible.

Et Jo An ne fut pas déçu, la maison dépassait tout ce qu’il n’aurait jamais osé imaginer. Et sa déesse il l’avait trouvée.

Il fut agréablement surpris par cette escapade proposée par la jeune shina qu’il reconnaissait à peine sous le maquillage propre aux courtisanes des lieux.

L’inquiétude fugace, quant à la blessure de la jeune femme, fut rapidement oubliée quand elle l’installa sur les coussins posant sa belle chevelure sur l’épaule du jeune homme.

Son cœur s’emballa mais son trouble se ressentit à bien d’autres endroits. Il ne put s’empêcher de refermer sa main sur la gorge de la jeune Eta l’invitant ainsi à relever la tête et l’embrasser. La boisson il n’en avait cure, il n’avait qu’une idée en tête : Shina. Le lieu et l’atmosphère n’invitait pas les chastes pensées.

Ses doigts caressèrent la peau douce à l’ouverture du Kimono qu’il aima accentuer sans trop insister ne voulant pas brusquer la jeune femme. Ses lèvres chaudes dévorèrent la bouche rouge pivoine de la courtisane d’un soir.

Et bien plus par convenance il finit par murmurer :

J’espère que tu ne souffres plus trop.

Quel beau prétexte pour oser découvrir une épaule bandée mais aussi apercevoir une infime partie de peau à caresser.

De son bras libre, il resserra son emprise sur ce corps qui lui semblait bien frêle. Son souffle chaud caressa la nuque de sa déesse. Tout en-lui traduisait un désir profond… et elle n’aurait aucun mal à le vérifier… si elle le désirait.
--Karasu


Déjà tout feu tout flamme. Il n'avait même pas bu une seule gorgée de thé. Avait elle doutait de ses charmes ? Bien sur que non... Elle voulait tout simplement le rendre fou, mais visiblement, c'était déjà le cas. Shina sentit cette main chaude venant lui relever la tête, ses yeux se fermèrent, des lèvres s'écrasèrent sur les siennes. Elle ressentait cette passion venant du jeune Eta. Quant à elle, il n'y avait ni passion ni amour dans son coeur cependant, elle savait parfaitement le simuler.

Entreprenant. Jo An n'hésita pas à venir caresser la seule parcelle de peau visible. Un frisson parcouru Shina, comme si le désir venait de lui envoyer une petite charge électrique. Le regard pétillant, elle laissa glisser lentement son kimono afin de dénuder juste le haut de ses épaules. Il en fallait peu pour attiser la flamme, mais elle ne voulait pas aller trop vite non plus. Et alors que l'emprise du jeune homme se resserra, Shina le stoppa gentillement, le temps de lui souffler quelques mots.


Pense tu pouvoir me soulager ? Ne sois pas trop brusque.

L'illusion d'un corps frêle. A la lumière du jour et sous l'effort, Shina dévoilé une fine musculature adapté pour une agilité optimale. Le peu de lumière était là aussi pour faire disparaître les quelques cicatrices que son corps portait honteusement. Cependant, un seul détail ne pourra pas échappé à un regard curieux. Son tatouage qu'elle gardait secrètement. Le nombre de personne vivante à l'avoir vu étaient très rare. Jo An en avait du voir un bout quand il lui a fait le bandage.

Shina se colla contre lui afin de l'embrasser à son tour, laissant ses deux mains plongé dans le kimono de l'Eta afin de l'enlacer, lui faisant sentir sa poitrine naturellement bander. Oui, elle avait un bandage non pas pour une blessure mais bien pour que son attirail ne soit pas une gêne. Enfin, elle ne faisait que de répondre à ses avances, se laissant guider plus ou moins par les désirs de son compagnon, celui ci visiblement bien décidé à jouir de cette opportunité.
--Jo_an


Ses lèvres devinrent aventureuses, ses mains baladeuses et légèrement tremblantes détachèrent le Obi de la demoiselle avant de se glisser dans son dos pour délasser le bandage qui maintenait cette poitrine.

Précipitation... il n'avait que peu l'habitude des jeux de l'amour, soulageant parfois rapidement un besoin bien naturel avec une jeune Eta peu farouche. Mais la il avait envie d'aimer.


Je serai doux...


Il avait bien trop peur de voir s'envoler ce rêve, de briser cette déesse.

Il se détacha d'elle, contempla cette nudité qui s'offrait à son regard, laissant descendre le long des épaules de la jeune femme des mains bien trop curieuses et ainsi retirant ce Kimono qui encore cachait bien trop de secrets.

Il caressa cette peau douce, la contemplant telle une poupée de porcelaine bien trop précieuse pour un paria comme lui.

Il se leva et la dévisagea, tourna autour d'elle, contemplant outrageusement ce tatouage et laissant un doigt suivre le contour du dessin. Que pouvait signifier cette marque? Il n'osa pas le demander.

Puis il retira ses propres vêtements, laissant Shina contempler ce corps qui ne laissait aucune place au doute quant à ses envies. Il l'allongea sur les coussins et se laissa entrainer dans une danse des corps et de sens tout en prenant soin de ne pas brusquer la jeune demoiselle et ainsi lui offrir toute la douceur dont il était capable...
Shizuka
[Oeil pour Oeil, dent pour dent, avec les intérêts]

Les voilà !

Le cavalier chargé de surveiller les arrières signala la présence d'attaquants. Mitsuhide tourna la tête. Il arriva à distinguer cinq silhouettes, dont une se détachant du groupe pour revenir sur le village Eta.

" Tirez ! "

Cinq flèches partirent et trois hommes tombèrent. Le groupe reprit un peu de distance, le temps de se préparer pour une deuxième salve, les deux derniers semblaient plus que déterminer à les rattraper.

" Tirez !"

Les flèches Hashamachi firent mouche. Les deux derniers tombèrent sur le sol gelé. Le groupe s'arrêta alors et revint sur ses pas afin de voir les corps inanimé de leurs assaillants. Par précaution, Mitsuhide ordonna une troisième salve mais à bout de bras afin d'achever ceux qui n'étaient pas tout à fait mort. Le borgne descendit de la monture pour aller les identifier. Ces hommes ne lui disaient strictement rien... Simple coïncidence ? C'est alors qu'il s'adressa à Bara.

" Si tu veux aller chercher les corps des trois qu'on a paumé, libre à toi. Je te laisse un homme, je garde le reste. On se rejoindra à la... "

Il haussa un sourcil, il se rapprocha d'elle pour lui murmurer quelques mots. Puis enfin, le groupe repartit, au nombre de cinq maintenant. Le Borgne resta à pied, une torche à la main, entouré par les quatre cavaliers qui avançaient à son allure. Il suivait le chemin indiqué par le sang de Shina qu'elle avait perdu le long du trajet...

[Maison des plaisirs]

Ils avaient mit beaucoup de temps mais au moins ils arrivèrent à bonne destination. Le groupe fit une pause, le temps d'envoyer deux messages, l'un au campement, l'autre à Tsuki. Quand ils furent prêt, les cinq hommes entrèrent dans la maison des plaisirs... Un sourcil se haussa, personne n'était à l'accueil. Sa voix s'éleva :

" Oy... Il y a quelqu'un ? "

La patronne se pointa alors, apparemment quelque chose n'allait pas, surement un qui a dût laisser la porte seule... Un air joyeux s'afficha alors sur le visage de Mitsuhide.

" Ah Mariko-san ! Nous avons besoin d'une grand pièce pour nous cinq, et tranquille si possible, ce soir, nous fêtons notre départ. Six paires de bras devrait suffirent pour le moment, enfin, si vous en avez assez. "

Oui, c'était la deuxième fois qu'il venait ici et Mariko était loin de se douter qu'il était à la poursuite de celle qu'elle venait d'abriter. Il ferait défiler toutes les filles s'il le devait. Bien entendu, il versa un acompte s'élevant à une centaine de kobans.
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Belsa
[Maison des plaisirs]

L’éventail, accessoire de séduction, offrait l’avantage de dissimulé partiellement son visage aux yeux des gens et Belsa en abusait.

C’est ainsi qu’elle fut témoin de l’arrivée des cavaliers et qu’elle aperçut distinctement l’homme aux cheveux blanc qui se faisait appeler Mitsuhide à Nakatsu.

Mariko, en bonne maitresse de maison, accueillit ces clients avec toute l’attention qu’elle se devait d’offrir en pareille endroit. Après les avoir installés dans une grande pièce privée et envoyé trois de ses filles avec du thé et du saké pour contenter ces hommes et les faire patienter, elle rejoignit Belsa.

- Tu vois cet homme aux cheveux blancs.
- Oui il est déjà venu une fois…
- Je veux le voir en privé.
- Vous ne devriez pas…

Mais le regard dure offert par l’imprudente mis fin aux remarques de Mariko. La jeune résistante appela deux sœurs jumelles qui offraient mille délices aux clients fortunés.

- Vous voyez cet homme là
- Oui on dirait…
- … qu’il préfère admirer sans toucher


Gloussement de ces deux courtisanes dont la curiosité s’était éveillé.

- Faites en sorte qu’il demande à se retirer dans un endroit un peu plus… discret
- Avec grand..
- Plaisir !

Et les deux jeunes femmes pénétrèrent dans le salon. Belsa observa la scène dissimulée par une étoffe de tissus soyeux.

Les deux sœurs s’étaient installées d’un côté et de l’autre du cavalier, l’une jouait avec l’encolure du Kimono pendant que l’autre offrait à boire à l’invité de la soirée.

Maya, Miki, Matsuko firent aussi leur entrée pour occuper trois des hommes.

Enfin Belsa, qui ne souhaitait rien manquer de la scène, rejoignit le dernier homme. Elle lui offrit un regard mystérieux derrière son éventail et se dévoila uniquement à lui. Elle ne l’avait jamais rencontré, il ne la reconnaitrait pas en courtisane. Un doigt aventureux longea le visage de l’inconnu et elle lui murmura :


- Je m’appelle Shigeko… tenez… goutez à ce saké délicieux.


Elle lui tendit un bol bien décidée à le faire boire plus que de raison et ainsi pouvoir s’éclipser quand les jumelles auraient réussi leur mission.

Son regard ne quittait pas les deux femmes qui avec tout l’art des courtisanes tentaient de faire céder Mitsuhide.

Désarmé, on entre pas dans un lieu des plaisirs avec ses armes, et ses hommes entre les mains des courtisanes, Belsa savait pertinemment que même s'il faisait mine de la reconnaître maintenant, il serait en position de faiblesse.

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Tsuki
[Et moi pendant c'temps-là]

Pendant ce temps-là, donc, où l'essentiel de l'action se passe dans un village autre que Nakatsu, sans que beaucoup d'indices ne filtrent quant à sa localisation, ni qu'on puisse rien deviner de l'horrible drame qui était en train de se produire, Tsuki attendait patiemment devant la fameuse gargote réputée pour héberger ces odieux et super-moches (car les méchants sont toujours moches, c'est bien connu) résistants.

Hésitant entre attendre encore un peu ou aller au chaud à l'intérieur et faire un sort au saké.

Finalement, c'est décidé, option 2 : le saké ne passera pas la nuit.

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Shizuka
[Retournement de situation ?]

La patronne les fit installer rapidement. La porte en papier de riz coulissa et offrit un décor charmant. Des estampes ornaient la pièce, les tatami étaient impeccable les coussins entourant la table basse semblaient très confortable. Les cinq hommes s'installèrent en étoile, laissant assez d'espace entre eux. Les trois premières femmes entrèrent et firent le service. Chacun se retrouva avec une coupelle de sake. Le Borgne, gardant son oeil gauche fermé, identifia deux femmes, Maya et Miki. Toutes les deux lui adressèrent un petit sourire charmeur. Puis les trois sortirent, surement pour aller chercher d'autres choses, oui quelques fruits feront du bien.

Quelques minutes après, les six femmes débarquèrent dans la pièce. Un sourcil se haussa quand les deux jumelles prirent place de part et d'autre de lui. Avec une note d'humour dans le voix il s'exclama :


" Deux paires de mains pour moi seul ? Je n'en demandais pas autant... "

Sa coupe se remplit et des mains fines vinrent jouer avec l'encolure de son kimono. La plupart des hommes n'auraient d'yeux que pour eux, Mitsuhide resta de marbre et avala une gorgée de sake. Le Borgne, bien qu'ayant vu toutes les femmes à leur arrivée, et n'en connaissant pas la moitié, se contenta d'un simple regard furtif avant de les laisser dans l'oublie. Il s'adressa à ses hommes qui semblaient plus que satisfait de l'endroit. Le mot d'ordre avait été de se contenter de se distraire et de ne penser à rien d'autre.

" Vous imaginez Bara dans ce lieu ? "

Tous éclatèrent de rire. Ils échangèrent encore quelques mots, rien d'important, des futilités que ne devaient pas comprendre les courtisanes. Deux hommes continuèrent à discuter silencieusement, ceux dont s'occuper Miki et Shigeko. Miki resta pleine de petites attentions même si le guerrier Hashamachi ne faisait pas trop attention à elle. Celui avec Maya fut le plus démonstratif, les mains baladeuses. Quant à Mitsu... Il savourer son sake pendant que les deux jumelles cherchaient à le distraire.

Le Borgne se sentait observé mais au lieu de bouger la tête, celle ci bloqué par les deux courtisanes qui en voulaient à son cou, il fit une chose étrange. Son oeil gauche s'ouvrit et celui ci regarda Shigeko. Cet oeil mort fixa celle ci un instant avant de se refermer. Mitsuhide jouait certains moments avec cet oeil là, surtout pour effrayer les enfants, car il pouvait le faire bouger indépendamment de l'autre.

Aussi de marbre qu'une tombe, le contact physique ne semblait pas l'exciter. Changement de stratégie des jumelles. Si le contact n'aboutissait pas, l'esprit le ferai surement. La première vint lui susurrer le début d'un haïku et la deuxième la fin. C'est alors qu'un large sourire se dessina sur ses lèvres et qu'un petit soupir de soulagement se fit entendre.


" Et moi qui commençait à penser que la soirée serait ennuyante. "

Bingo. Les deux femmes gloussèrent faiblement. Le Borgne se vautra un peu plus dans les coussins, une jumelle de chaque côté, lèvres près de ses oreilles, soufflant faiblement des petits poèmes rien que pour lui. Quelques minutes plus tard, la situation semblait se débloqué. Mitsu avait laissé le soin a une jumelle de tenir sa coupe et de l'abreuver à sa guise, l'autre lui donner délicatement quelques petits fruits, le tout accompagné d'une discution portant sur l'art de l'estampe. Tout semblait se goupiller quand l'un des hommes éleva la voix.

Dites Mitsuhide-san... La mienne semble plus portée sur la conversation.

" On fait un échange si vous voulez ? "

Il congédia sa jumelle de droite pour que Shigeko puisse venir s'installer au près de lui. Silencieuse au début, Mitsuhide ne prêta guère attention car il avait reprit sa conversation. Au bout de quelques minutes celle ci prit les devant et vint murmurer quelques mots à son oreille. Son attention fut capté.

" Et bien allons voir ça. "

Shigeko venait d'arriver à ses fins, écarter Mitsuhide du groupe. Le Borgne s'inclina légèrement afin de pouvoir quitter la pièce sereinement. La fausse courtisane l'amena deux pièces plus loin. Instinctivement et par habitude, Mitsuhide regarda tout les détails de la pièce tout en avançant vers son centre. Il s'installa devant la table basse et avant de faire quoi que ce soit, il demanda qu'on lui sert une tasse de thé. une fois sa tasse en main, il invita Shigeko à s'installer en face de lui, de l'autre côté de la table basse. Visiblement, le Borgne tenait à mettre un obstacle entre eux.

" Je dois avouer que celle ci surpasse celles que j'ai vus. "

Son regard passé par dessus Shigeko pour admirer une estampe. Elle représentait une clairière avec un shishi odoshi en son centre. Il resta silencieux à contempler.
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Belsa
- Alors jeune Shigeko, dans quels délices excellez-vous ?
- Hum… oui le saké est excellent.. buvez
- C’est vous que j’aimerai gouter…


Main qui s’accroche à un sein et le pétrit durement, haut le cœur d’une jeune femme qui retient difficilement une grimace de dégout. Ses deux yeux quittent leur proie et se reportent sur son « client ». Regard qui s’assombrit à la vue de ce sourire pervers qui illumine le visage de l’homme.

Un peu trop brusquement, elle repousse cette main baladeuse et se faisant violence, chuchote à l’oreille de l’homme :


- Ne soyez pas pressé… nous avons toute la nuit devant nous… nous pourrions discuter encore un peu.


Elle entend un soupire de l’homme qui apparemment aurait préféré occuper sa nuit de bien différente manière.

Alors, du bout des lèvres, elle lui offre un chaste baiser dans le cou. Mais l’homme est nerveux et tente un nouvel assaut en essayant de renverser la courtisane d’un soir sur les coussins mais la jeune impudente le repousse cette fois clairement. Elle lit une lueur de colère dans le regard du cavalier et commence à redouter qu’ils prennent de force ce qu’elle ne veut lui offrir.

Dans une dernière feinte, elle déplie son éventail qu’elle dépose pudiquement sur ses lèvres. Son regard irrésistiblement attiré par sa cible retourne se fixer sur l’homme allongé entre les jumelles gloussantes. Que faisaient ces foutues courtisanes ! Elle devait l’emmener ailleurs ! Son client réalisant que sa courtisane ne porte que peu d’attention à lui-même et ne souhaitant pas lutter d’avantage pour obtenir les plaisirs dont il rêve, finit par déclarer :


Dites Mitsuhide-san... La mienne semble plus portée sur la conversation.

Tentant de garder son calme, Belsa se relève. Mi figue-mi raison, elle ne sait si elle doit se réjouir de ce changement dans ses plans ou le redouter. Mais prévoyante, elle fait mine de contrôler sa coiffure et enlève une de ses épingles à cheveux décorative, qu’elle cache dans sa longue manche. Avec un léger *clak* son éventail est ouvert pour dissimuler ses atouts.

Confiante elle s’allonge à côté du fameux Mitsuhide et silencieuse l’observe, soulagée de constater que la jumelle occupe entièrement le client.

Elle referme l’éventail qu’elle coince dans son obi et sert fermement l’épingle à cheveux dissimulée. Elle pourrait.. la maintenant… elle aimerait. Elle approche sa main de ce cou offert à elle et caresse délicatement du bout de l’ongle cette peau si tendre avant de se pencher et susurrer à l’oreille de sa proie :

- Cette maison a la chance de posséder une estampe d’une valeur inestimable… si vous souhaitez la contempler, suivez moi.

Et sans attendre sa réponse, elle se relève et prit le chemin d’une salle attenante.

Mitsuhide la suit, elle referme la porte coulissante derrière lui et récupère son éventail dans sa ceinture. Il l’intrigue, qui est-il et pourquoi la cherche-t-elle ?

Elle lui sert son thé, s’installe en face de lui, pose l’éventail sur la table et fixe ses deux yeux bleus sur l’homme. Elle porte un bol de thé bouillant à ses lèvres avant de répondre sans pour autant détourner les yeux :

- Oui on y sent à la fois la beauté du lieu, un certain calme et une douceur qui dissimule à la perfection la force de l’eau.

Sourire mutin, elle observe les réactions de l’homme avant d’ajouter.
- Vous dessinez Mitsuhide ?

Sourire qui se fige un peu, regard qui se veut toujours rieur. Feindre encore le jeu. Car après tout. Elle a avait envie de le comprendre...

- Que voulez-vous de moi?

Question dont les mots sont clairs et cassant. Peut-être un peu trop.

- car après tout, dans un tel lieu... tout devrait être possible...
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Shizuka
[Un combat déséquilibré]

" Aaaah oui... "


Soupir admiratif. Son regard se décrocha lentement de l'estampe pour venir sur Shigeko. Un sourire mutin qui ne trouva pas écho. Mitsuhide semblait insensible, pourvu d'un calme presque infaillible. Il n'avait pas encore touché à sa tasse bouillante.

" Oh, il m'arrive de gribouiller mais ce n'est rien comparé à certaines estampes. D'ailleurs, est ce la seule raison pour m'avoir amené ici ? "

La réponse de Belsa déclencha quelque chose. Un sourire lilliputien, ses yeux se fermèrent légèrement tandis que son regard se baissa. Quelques secondes de silence, puis son regard se releva. Un regard pétillant avec quelque chose de mystérieux. Que lui arrivait il ?

" Ce que je veux de vous ?... Et bien... Vous, tout simplement. "

Belsa ouvrit la bouche pour commencer à rire. Mitsuhide n'était pas un homme comme les autres, malgré qu'il se tue à la tache pour le faire croire. Le rire de Belsa se tut dans un étouffement. Le Borgne avait donné un grand coup avec son pied dans la table basse qui percuta de plein fouet le ventre de la femme. Et il ne s'arrêta pas là. Quand elle se plia sous le choc, il lui envoya le contenu de sa tasse sur le visage. De quoi lui donner un coup de chaud. L'action s'était passé avec rapidité, comme si tout avait prémédité et répété de nombreuses fois. Des gestes parfait et calculé. Une roulade arrière juste après s'être emparé de l'éventail et le voilà debout.

Il rentra rapidement les mains dans son kimono pour les ressortir devant et se retrouver ainsi torse nu. Celui ci glissa sur ses hanches et se retrouva retenu par l'obi. Le kimono pouvait le gêner dans ses mouvements mais il offrait une prise à son adversaire pour le projeter. Belsa se releva. Mitsuhide ouvrit son éventail et cacha le bas de son visage.


" Je te proposerai bien de te rendre gentiment à moi, car une personne désir te parler, mais vous comme moi savons que vous n'obéirez pas... "

Il tendit son bras vers Belsa et fit tourner l'éventail autour de son toi avec la dextérité d'une courtisane. Il le ramena lentement vers lui puis le ferma d'un geste brusque. Il se tourna lentement.

" Alors... Montre moi le poids de tes convictions. "

Il était de dos maintenant, dos qui arborait la représentation de Yamata no Orochi, la tête tourner afin de pouvoir la voir, le bras tenant l'éventail était plié en angle droit, la main vers le haut l'éventail ouvert, ses jambes étaient légèrement fléchit.

Allait il danser ?

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Belsa
[un pas en arrière, trois en avant]

" Ce que je veux de vous ?... Et bien... Vous, tout simplement. "

Une déclaration d’amour n’aurait pas pu être plus enflammée que celle-ci ! Le rire qui gagnait ses lèvres fut rapidement coupé par le choc de la table et l’eau bouillante qui se répandit sur son kimono.

Ce rire se transforma en un regard haineux qui muta vers une espèce de dérision quand elle parcourut l’homme torse nu face à elle.


Suis-je à ce point effrayante qu’il faut envoyer des guerriers pour m’attraper ?

Elle ne connaissait rien à l’art des combats, pourtant la jeune femme ne manquait pas de courage. Et malgré la douleur dans son ventre, qu’est-ce qu’ils avaient tous à lui mettre des coups dans le ventre ? elle se releva, tête haute, regardant fièrement l’homme et oubliant ses jambes défaillantes.

Vous ne me faites pas peur…

Elle s’approcha lentement de lui, serrant fermement l’épingle à cheveux qu’elle tenait dans sa main droite, cachée par ses longues manches.

Combien allez-vous gagner en me ramenant à cette personne ?

Encore un pas et elle pourrait toucher Mitsuhide. Elle planta ses yeux bleus dans les siens en signe de défit.

Et si je me laisse pas faire.. vous allez faire quoi ? me tuer ?


Elle rit en effectuant le dernier pas, pas de trop. Elle remarqua à peine le mouvement de l’homme mais sentit la fine coupure qui barrait son front. Elle porta sa main gauche à la douleur et récupéra une goutte de sang qui perlait.

Pas en arrière, rester à distance suffisante de l’éventail. Elle ne laisse transparaître aucun sentiment, aucun signe de peur, une lueur de défit s’illumine dans le bleu de ses yeux.

Elle avait conscience qu’en corps à corps il aurait le dessus sur elle. Elle lui tourna autour, observant chacun des muscles de ce corps d’homme. A la hauteur des coussins, sa main gauche attrapa une lanterne qu’elle lança sur Mitsuhide. Espérant que la lampe détournerait son attention et que Belsa puisse l’attaquer, elle constata que l’homme sauta sur la table avant même que l’objet touche le sol.


Vous n’osez pas m’affronter… ? Dans ce cas, acceptez que je parte.


Et gardant un œil sur l’homme, elle fit trois pas en direction du panneau coulissant.
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