Erine
Foutue missive! Une missive du héraut lui avait été envoyée quelques temps plus tôt. Le devoir bimestrielle allait donc se répéter cette fois encore. Et c'est sur cette pensée que la Comtesse de Salins-les-Bains se fit parer, en ce jour.
Elle avait décidé qu'il serait, stratégiquement, diplomatiquement, et esthétiquement, très sympathique, que sa robe s'accorde aux couleurs de celle de sa fille. Et aux couleurs de ses lèvres purpurines et sa peau d'albâtre.
Pour cet événement, elle avait choisit de vêtir un hennin blanc comme neige tendu de dentelles de Flandres, une belle robe damassée rouge d'Andrinople qu'elle porta sur une chemise de faille, une ceinture de satin blanc brodée de perles de nacre - on est riche ou on ne l'est pas - et s'accorda même le luxe, pour l'occasion, d'une cotte tissée d'or, qu'elle porterait sous la robe.
Des poulaines teintes d'un rouge plus sombre surgissaient sous la longue et lourde onde de la robe, et pour rehausser à la fois son teint pâle et sa gorge généreuse, la jeune femme pria sa chambrière de lui apporter une cape fourrée.
Une fois fait, elle se dirigea vers son carrosse qui avait été préparé pour prendre le départ en direction de Dole. Le voyage était toujours fort ennuyant, malgré la distance qui n'était pas si grande entre les deux châteaux. Mais l'on ne pouvait échapper à ses devoirs, et prêter allégeance faisait partie des siens, c'est pour cela que la Riddermark avait revêtu ses plus beaux vêtements, même si une partie de cette noblesse décadente ne méritait pas de voir la façon dont devait se comporter une véritable femme au sang bleu, tous n'étaient pas issus d'une famille princière comme elle.. Mais elle n'en avait cure, elle le faisait pour elle avant tout. A ces pensées, la Comtesse passa le revers de sa main sur une mèche rebelle.
Le véhicule finit tout de même par ralentir puis s'immobiliser complètement, non sans distribuer quelques secousses à ses occupants, à savoir Erine et sa fille, Héloïse.
Un écuyer du Comte de Salins avait été chargé de s'occuper d'une mission bien précise une fois entré dans la salle, et il avait acquiescé de la tête en toute simplicité.
Un laquais bondit du coche et en déplia un grossier marchepied. Et la Comtesse de Salins y posa son pied gracile et en descendit avec une dignité affectée.
Elle se dirigea vers les grandes portes, suivis d'une demi-douzaine d'hommes en armes aux couleurs de Salins et de Saulx, chargés de veiller à leur sécurité. L'un tenait un oriflamme aux couleurs or et gueules des Margny-Riddermark. Les lions de sable et la rose de gueules flottaient fièrement derrière la Comtesse, tandis que cette dernière parcourait le couloir qui menait à la salle de réception d'un pas lent et régulier.
Une fois devant les portes, elle apostropha un garde.
Veuillez annoncer l'arrivée de la Comtesse de Salins-les-Bains et sa fille, la Damoiselle de Mesney !
Le garde s'empressa de lui ouvrir les portes.
D'un regard insistant, elle observa l'assemblée. Alors quelle était perdue dans sa contemplation, la Comtesse ressentit des petits picotements dans la nuque, comme si quelquun lui portait attention. Tournant le visage, elle croise celui d'Héloïse.
Faites, Mon Enfant, faites. Je vous retrouve dans quelques instants. Articula-t-elle.
La Comtesse séloigna. Ayant une folle envie de tremper ses lèvres dans un breuvage à la robe rougeoyante, elle chercha du regard un serviteur qui pourrait lui en proposer un. Rien de tel quun bon verre pour faire passer les effets dun spectacle insipide comme l'étendue de cette cérémonie.
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Elle avait décidé qu'il serait, stratégiquement, diplomatiquement, et esthétiquement, très sympathique, que sa robe s'accorde aux couleurs de celle de sa fille. Et aux couleurs de ses lèvres purpurines et sa peau d'albâtre.
Pour cet événement, elle avait choisit de vêtir un hennin blanc comme neige tendu de dentelles de Flandres, une belle robe damassée rouge d'Andrinople qu'elle porta sur une chemise de faille, une ceinture de satin blanc brodée de perles de nacre - on est riche ou on ne l'est pas - et s'accorda même le luxe, pour l'occasion, d'une cotte tissée d'or, qu'elle porterait sous la robe.
Des poulaines teintes d'un rouge plus sombre surgissaient sous la longue et lourde onde de la robe, et pour rehausser à la fois son teint pâle et sa gorge généreuse, la jeune femme pria sa chambrière de lui apporter une cape fourrée.
Une fois fait, elle se dirigea vers son carrosse qui avait été préparé pour prendre le départ en direction de Dole. Le voyage était toujours fort ennuyant, malgré la distance qui n'était pas si grande entre les deux châteaux. Mais l'on ne pouvait échapper à ses devoirs, et prêter allégeance faisait partie des siens, c'est pour cela que la Riddermark avait revêtu ses plus beaux vêtements, même si une partie de cette noblesse décadente ne méritait pas de voir la façon dont devait se comporter une véritable femme au sang bleu, tous n'étaient pas issus d'une famille princière comme elle.. Mais elle n'en avait cure, elle le faisait pour elle avant tout. A ces pensées, la Comtesse passa le revers de sa main sur une mèche rebelle.
Le véhicule finit tout de même par ralentir puis s'immobiliser complètement, non sans distribuer quelques secousses à ses occupants, à savoir Erine et sa fille, Héloïse.
Un écuyer du Comte de Salins avait été chargé de s'occuper d'une mission bien précise une fois entré dans la salle, et il avait acquiescé de la tête en toute simplicité.
Un laquais bondit du coche et en déplia un grossier marchepied. Et la Comtesse de Salins y posa son pied gracile et en descendit avec une dignité affectée.
Elle se dirigea vers les grandes portes, suivis d'une demi-douzaine d'hommes en armes aux couleurs de Salins et de Saulx, chargés de veiller à leur sécurité. L'un tenait un oriflamme aux couleurs or et gueules des Margny-Riddermark. Les lions de sable et la rose de gueules flottaient fièrement derrière la Comtesse, tandis que cette dernière parcourait le couloir qui menait à la salle de réception d'un pas lent et régulier.
Une fois devant les portes, elle apostropha un garde.
Veuillez annoncer l'arrivée de la Comtesse de Salins-les-Bains et sa fille, la Damoiselle de Mesney !
Le garde s'empressa de lui ouvrir les portes.
D'un regard insistant, elle observa l'assemblée. Alors quelle était perdue dans sa contemplation, la Comtesse ressentit des petits picotements dans la nuque, comme si quelquun lui portait attention. Tournant le visage, elle croise celui d'Héloïse.
Faites, Mon Enfant, faites. Je vous retrouve dans quelques instants. Articula-t-elle.
La Comtesse séloigna. Ayant une folle envie de tremper ses lèvres dans un breuvage à la robe rougeoyante, elle chercha du regard un serviteur qui pourrait lui en proposer un. Rien de tel quun bon verre pour faire passer les effets dun spectacle insipide comme l'étendue de cette cérémonie.
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