Cassian_darlezac
[Crève maintenant, crève mon frère... ]
Une fois de plus l'intrépide morveux parcourut son poème du regard, un sourire prenant peu à peu place sur ses lèvres. Certes, il était peu probable que Parfait le lise un jour mais au moins ça faisait de la fichtrement bonne défoulation. Depuis que Papa leur avait annoncé la naissance de l'avorton il n'avait cessé d'y penser, le maudissant, lui promettant mille souffrances.
C'est Aimbaud qui lui avait ouvert les yeux sur tout les problèmes que pouvait engendrer pareille progéniture. Si Papa et la Saint-Just se mariaient un jour, alors Parfait deviendrait le seul fils légitime ; alors ça serait la fin de tout. Peut être même reviendrait-il à la roture ? Un frisson lui parcourut l'échine alors qu'il s'imaginait - tel ces sent-la-pisse de basses ruelles - obligé de se nourrir de rats, avant de finir pestiféré et de mourir dans une lente agoni. Oublié de tous. Lui, le fichtrement Resplendissant et Intrépide Paon de Bourgogne... oublié... trépassant dans sa bile comme un vulgaire bouseux...
Oui, voilà ce qui se passerait pour lui et ses surs si cet horrible chiard se voyait perché sur la branche légitime de l'arbre généalogique ! Il en était certain. Et puis bon, après tout il connaissait Papa depuis plus longtemps que cet espèce de minus dégénéré ! Et si Digoine ne pouvait lui revenir, il était hors de question que quelqu'un d'autre puisse mettre main basse sur la baronnie. C'était vraiment trop fichtrement injuste !
Il fallait donc agir en conséquence : plume et vélin furent pris et quelques heures plus tard voici ce qu'il en ressorti. A griotte le courrier serait expédié, la résistance ne faisait que commencer...
Citation:
A ma deuxième sur,
A Grouillotte de Blanc Combaz,
Bien du charmant Bonjour.
Je prends de la plume aujourd'hui pour prendre bien entendu de tes nouvelles, quoiqu'à vrai dire c'est pas la raison primordiale de tout ça, même si j'accepte d'en avoir un peu. Non, si je t'écris ma sur, c'est parce que nous voilà victimes d'une terrible spoliation. La Comtesse Guyennoise celle là même que tu sers fidèlement cherche à mettre main basse sur la fortune paternel en couchant bâtard sur du trône qui devrait être notre ! Même si je lui suis reconnaissant d'essayer de t'apprendre à te tenir enfin dans de la bonne société, cela ne fait pas de l'excuse pour tout.
En effet, je suis sûr que tu as entendu parler de cet affreux rejeton qui naquit il y a peu sous un nom qui j'en suis certain camoufle en vain sa faiblesse de cervelle. Sait-il au moins compter jusqu'à dix ? J'en doute ! Je voulais donc quérir de ton aide pour fiche à mal du terrible complot visant à mettre fin à notre vie d'enfants, certes illégitimes ou adoptés, mais pas moins favorisés. Ne pourrais-tu point tout mettre en uvre pour que la diablesse cesse de confondre pigeons et balbuzards et trouve enfin badauds plus adéquats pour correspondre à ses murs surement douteuses ?
D'ailleurs je parle de murs douteuses dans du juste propos. Je me disais que pour parfaire du tableau, tu n'aurais sans doute aucun mal à lui trouver quelques essayages incongrus de sent-la-plisse en tout genre, quitte à en faire l'invention. Je suis sûr que Papa serait ravie que tu lui rapportes de telles choses. Ta position de servante même améliorée faisant de toi, je pense, un témoin incontestable dans ce qui concerne ce genre d'écarts.
Passe de mon bonjour à la pintade et porte toi pas trop mal non plus.
Ton frère, Cassian.
A Grouillotte de Blanc Combaz,
Bien du charmant Bonjour.
Je prends de la plume aujourd'hui pour prendre bien entendu de tes nouvelles, quoiqu'à vrai dire c'est pas la raison primordiale de tout ça, même si j'accepte d'en avoir un peu. Non, si je t'écris ma sur, c'est parce que nous voilà victimes d'une terrible spoliation. La Comtesse Guyennoise celle là même que tu sers fidèlement cherche à mettre main basse sur la fortune paternel en couchant bâtard sur du trône qui devrait être notre ! Même si je lui suis reconnaissant d'essayer de t'apprendre à te tenir enfin dans de la bonne société, cela ne fait pas de l'excuse pour tout.
En effet, je suis sûr que tu as entendu parler de cet affreux rejeton qui naquit il y a peu sous un nom qui j'en suis certain camoufle en vain sa faiblesse de cervelle. Sait-il au moins compter jusqu'à dix ? J'en doute ! Je voulais donc quérir de ton aide pour fiche à mal du terrible complot visant à mettre fin à notre vie d'enfants, certes illégitimes ou adoptés, mais pas moins favorisés. Ne pourrais-tu point tout mettre en uvre pour que la diablesse cesse de confondre pigeons et balbuzards et trouve enfin badauds plus adéquats pour correspondre à ses murs surement douteuses ?
D'ailleurs je parle de murs douteuses dans du juste propos. Je me disais que pour parfaire du tableau, tu n'aurais sans doute aucun mal à lui trouver quelques essayages incongrus de sent-la-plisse en tout genre, quitte à en faire l'invention. Je suis sûr que Papa serait ravie que tu lui rapportes de telles choses. Ta position de servante même améliorée faisant de toi, je pense, un témoin incontestable dans ce qui concerne ce genre d'écarts.
Passe de mon bonjour à la pintade et porte toi pas trop mal non plus.
Ton frère, Cassian.
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