[RP]Quand on mord la main tendue

Un petit sifflotement bien caractéristique vole dans les airs, s'éparpillant parmi la foule, bousculant à tort et à travers les honnêtes passants. Kuan fait son marché, pour mettre du beurre dans les épinards comme on dit. Il court, passe sous un étal, bouscule un nouveau passant et rit aux éclats. Berthe la belette suit un peu près la même trajectoire en zigzaguant et bondissant.

Hop ! Une bourse par ci, une bourse par là. Le morveux était devenu un sacré expert dans le domaine. Faut dire qu'il avait de qui tenir. Et maintenant qu'il était un lézard, et non plus ce vagabond des routes contraint de voler pour se rassasier, il s'amusait enfin comme un enfant de son âge. Oubliant les coups reçus, la faim, le froid et les séquestrations. Sauf qu'en prenant le Cloaque comme principal terrain de jeu, avec ses immondices couvrant le sol des rues, déchets vivants ou moins vivants, la norme prenait un drôle d'aspect dans sa tête. Ce qui était bien pour lui, était mal pour d'autres.

Sa main agile se tendit vers une autre bourse, la jaugeant bien remplie celle là. Ses tuteurs en seront surement fiers. Mais la personne se retourne brusquement et lui attrape le bras.

Kuso !

Il grimace, levant son autre bras en attente du coup qui n'allait pas tarder. Sauf que c'est son oreille qu'on attrape et qu'on tire violemment.

Aïeeeuuuh ! C'est pas moi, j'ai pas fait exprès ! La faute de Berthe !

Comme d'ab, Kuan sortait sa vieille rengaine. Jamais de sa faute de toute manière. Puis il écarquille les yeux en reconnaissant la dame qui lui a donné une bourse pour qu'il devienne daimyo.

Ooooh.

Sa main vient se plaquer sur sa bouche, dans un "oups" très théâtral, quand il se rend compte de son erreur.
Etant en mauvaise posture, le garnement sort son plus beau sourire, sachant pertinemment que ça rend gentilles la plupart des grandes.
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Ranoo avait décidé d'aller au marché et par un miracle étonnant, elle réussit à décider Saburo à venir avec elle. Toute contente elle en avait profiter pour sortir un beau Kimono et un éventail de grande manufacture.
A petit pas, ils avaient atteint le marché, elle se demanda d'ailleurs plusieurs fois si sa vitesse relativement lente n'excédait pas le jeune seigneur? Il faut dire qu'avec de pareil chaussure et accoutrement il était difficile pour une femme japonaise de se mouvoir aisément. Courir? Elle l'avait fait enfant et encore!
Ils finirent par atteindre le marché et alors que Ranoo observait les étoffes et théières, Saburo partit un peu plus loin observer d'autres choses. En effet, des théières cela serait bien pour apprendre à ses élèves à servir le thé ou même le saké comme il se doit.
Alors qu'elle discutait du prix de deux-trois services à thé. Ranoo sentit un poid en moins au niveau de sa bourse. Elle comprit bien vite le problème et attrapa le chenapan par le bras avant de lui tirer l'oreille rabattant quelques secondes son éventail de devant son visage. Elle avait bien reconnu le Kuan qui voulait devenir daimyo, mais lui l'avait-il reconnu? Pas sur.

Pourtant, il fini par s'en souvenir et un grand oh s'échappa de ses lèvres.

- La faute de Berthe? Et qui est Berthe?

Elle fronça les sourcils mais le jeune homme semblait souffler d'avoir voulu voler la généreuse donnatrice. Elle qui voulait pas que cela se sache. Après tout, les uns disait du mal d'eux alors que Saburo à qui elle vouait une grande confiance faisait partit de la liste. Etait-il aussi un lézard? Grande question, mais si tel était le cas cela serait l'occasion d'une discussion et il faudrait de forts arguments pour que la jeune femme pas sans cervelle se plie à ses confictions. Bon, en tant que femme elle n'aurait pas grand chose à dire, pourtant...

- Et que me vaut ce grand oh, je ne crois pas que l'on se connaisse.

Comment ! elle ne connaissait pas Berthe ? Kuan émit un grand soupir résigné. Toujours lui qui doit expliquer la vie aux vieux, j'vous jure.

Berthe, c'est une belette ! C'ma meilleure copine. Même qu'elle est super forte.

Il lui sortit un sourire d'ange, comme pour lui faire oublier qu'il venait d'essayer de la voler. Faut dire aussi, qu'il aimait bien connaître les réponses aux questions.

Puis, si j'te connais. Tu m'as donné des sous pour ma liste !

D'un air conspirateur, il baissa un peu la voix.

Et si t'es gentil 'vec moi, quand j'y serai daimyo j'y serai gentil avec toi, aussi.
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Ranoo fronça les sourcils en entendant parler d'une belette comme amie...

- Une belette une amie? Quel drôle d'idée.

Elle fronça un peu plus les sourcils en entendant parler de son don de Kobans.

- Vous êtes bien jeune pour avoir conscience de ce que vous dîtes, et puis vous n'avez aucunes preuves de ce que vous avancer.

Ranoo tourna sa tête cherchant dans la foule Saburo.

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Kuan s'insurgea de la voir trouver bizarre d'avoir Berthe pour amie.

C'pas une drôle d'idée ! C'est une vraie copine Berthe ! Même qu'elle dit jamais rien d'mes secrets aux autres.

Il croisa les bras et fixa ses yeux dans ceux de Ranoo, encore plus vexé par ce qu'elle venait de dire.

J'suis pas trop p'tit pour y comprendre plein d'trucs. J'y ai pas b'soin de preuve à t'y montrer, parce que j'y suis sûr. T'as l'même parfum ! Et pis en plus t'y mens.

Le mioche avait développé un oeil infaillible sur ce que pouvait lui raconter les adultes. A force d'entendre des conneries pour lui expliquer la vie, ou l'envoyer paître parce qu'ils n'avaient pas de réponses à ses questions, il savait quand un vieux voulait changer de conversation.

T'y cherches quelqu'un ?
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Ranoo sourit amusé en entendant la remarque du môme. Elle se dit qu'il valait peut-être mieux rentrer dans son jeu.

- Oui elle doit être une bonne amie alors! J'avoue que cela n'est pas courant d'avoir une belette pour amie. Mais après tout.

Elle n'avait jamais eu d'animaux pour ami mais elle se souvenait du lien qui liait feu son père à son cheval et il est vrai que parfois sa mère en était jalouse. Drole d'idée etre jalouse d'une équidé.
Ranoo sourit, intérieurement cette fois, en voyant la forte tête qu'il était. Et bien quel caractère pour ce futur Daimyo, en même temps il faut en avoir pour survivre dans la rue et vouloir être Daimyo a un tel âge.

- Oh je veux bien te croire, il le faut pour faire un bon Daimyo. Et je ne duote pas que tu seras très bien.
Pour ce qui est de me reconnaître où non, tu apprendras qu'il ne faut pas affirmer des choses sans avoir des preuves irréfutables et d'autres témoins. De plus, peut-être es-tu pas au cuorant de suffisament de chose pour pouvoir comprendre qu'il y a des choses qu'il vaut mieux taire. Mais cela viendra avec l'âge.

Alors qu'elle était retourné cherchant Saburo du regard, l'enfant avait remarqué son regard.

- Oui je suis venue avec Akuma Saburo, tu dois le connaître il fait partit de ta liste.

Soudain, elle vit la silhouette de ce dernier qu'elle pourrait reconnaître entre milles. Niant l'endriot où elle se trouvait et les convenances, un peu affolé aussi de le voir partir à l'opposé ses vieilles craintes réapparaissant bien trop facilement. Elle cria son nom.

- Saburo-San! Je suis Ici!

-Saburo-san ! Je suis ici !

Et merde... repéré.

Bon, à droite la fuite, a gauche le môme et la fille. Cela le fit sourire ça lui donnait l'impression de choisir entre continuer a courir les filles ou bien à commencer a bâtir des choses sérieuses. Enfin ce fut le jolie minois qui l'emporta. Peut être la folie le gagnait t'il te il y'avait cette petite excitation qui naissait en lui par cette occasion. Une envie de frôler le danger.

Se frayent un chemin un chemin dans la foule, il arrivera à faire un signe discret a Kuan sans que Ranoo ne puisse voir et comprendre. Il avait touché la partie de son corps ou était son tatouage tandis que son autre main mit un doigt sur la bouche pour lui faire comprendre de ce taire.

L'air de rien, il laissa quand même la paume de sa main sur son katana, avec un môme on est jamais sur de rien, surtout avec Kuan, il fallait juste espérait qu'il joue le jeu, il aurait peut être droit a un peu de sake comme récompense, Saburo avait déjà vu des petits en vouloir a tout prit.

Le jeune homme de bonne famille n'avait encore jamais avoué à Ranoo, très proche du respect des traditions son appartenance au lézard. Il avait promit de veiller sur elle et n'avait pas vraiment encore cherché à lui avoué, comme elle sortait peu de la propriété, la mettre au courant ne c'était pas encore imposé. Mais avec les récents événements ou son affinité avec les écaillés étaient criée et que Ranoo sortait pour son école, les choses devenait délicate et elle ce mettrait surement en colère contre lui. Après tout, c'était quand même des brigands, même si lui n'avait jamais brigandé et la réaction de la jeune fille lui faisait peur.

Kuan, comment ça va ? Tu as pas une ou deux crottes de nez a aller balancer ? J'ai remarqué un drôle de monsieur qui semblait ne voir que son nombril un peu plus loin...
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Les adultes et leur manie de croire que les enfants ne comprennent pas ce qu'ils racontent. C'est arrangeant, mais lui il comprend plus qu'il n'en dit. Il acquiesça bêtement de la tête, taisant ses remarques, comme s'il était d'accord avec elle, certain que ça lui ferait plaisir. Si jeune et déjà manipulateur.

Saburo arriva alors, l'air un peu mystérieux. Kuanlui sourit pour lui faire comprendre qu'il avait bien capté que son signe devait rester secret. Sauf que lui, on lui avait toujours dit d'être fier d'être Lézard. Il hésitait à emmerder le monde pour le coup.

Ou comment lui dire d'aller voir ailleurs. Là, il n'hésitait plus à vendre la mèche. Faut pas le prendre pour une crotte de nez qu'on peut chasser facilement.

Nan, y'a pas d'M'sieur.

Il eut un temps d'arrêt, le temps de réfléchir à la manière de le descendre. Puis son visage de diablotin s'illumina brièvement, une lueur mauvaise dans les yeux.

Ranoo, Saburo c'mon copain t'sais pourquoi ?
Parce que c'est un Lézard !

Vlan ! Le gamin adressa un sourire espiègle à l'adresse de Saburo, clamant silencieusement "Gagné !". Kuan - Saburo : 1 - 0.
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Ranoo baissa rapidement la tete une fois que ce dernier l'eut repéré. Elle attendit qu'il arrive et se fraye un chemin dans la populace. Elle se disait qu'il devrait être contente de voir qu'elle discutait tranquillement avec le chef de la liste à laquelle il adhérait. Enfin... elle avait quand même pas encore récupéré sa bourse...

Saburo fini par arriver et Ranoo fronça les sourcils en l'entendant vouloir envoyer plus loin l'enfant. Cependant, ce dernier avait un sacré caractère, voilà qu'il répondait vivement. Mais que disait-il??

Elle releva la tête et regarda tour à tour Kuan puis Saburo. Kuan semblait fière de lui et sûr. Saburo gardait son applomb et son assurance. Elle avait vaguement entendu parler des Lézards, elle avait entendu des rumeurs comme quoi ils étaient coupable des prises de Sô et qu'ils brigandaient mais elle avait du mal à imaginer Saburo s'associer à eux... Ou alors voyait-il les choses différemments. En tout cas elle restait perplexe. Elle déglutit difficilement et se demanda ce qui était le mieux comme réaction. Elle commençait tout de même à voir rouge sentant le regard de l'enfant et du jeune homme scruter sa réaction. Peut-être passait-elle par diverses couleurs...

- Les Lézards tu dis... N'est-ce pas ce groupe qui est qualifié de brigand qui vole, pile et tue sans vergogne?

Elle tâchait de choisir ses mots aussi subtilement que possible tâchant de ne pas trop montrer le trouble qui l'envahissait. Saburo, le Saburo en qui son frère avait confiance, en qui elle-même avait confiance, en qui elle espérait former un bel avenir serait-il de cette trempe? Mais quel trempe! Une honte... Elle espérait tout de même se tromper, peut-être était-ce la population qui se trompait! Après tout ils montaient une liste électorale, ils semblaient vouloir faire le bien pour le Daimyo et après tout ce qu'on entendait sur le conseil en place qui était les plus mauvais dans l'histoire.

- Ne changez pas de sujet jeune homme! Vous avez voulu me dérober ma bourse!

Elle n'osa pas parler du fait qu'en plus il l'a prenait pour quelqu'un d'autre... Quoiqu'en faite ce fût-ce bien elle, mais déjà qu'elle avait conscience d'avoir donner son argent pour la liste des Lézards elle préférait éviter que Saburo ne l'apprenne.

La petite balance venait de le mettre dans une situation assez délicate mais pas question de ce laisser déstabiliser par un fouteur d'embrouille de première.
Lui ébouriffant les cheveux pour bien l'embêter il lui répondit.

Il est adorable le petit vous trouvez pas ? Il veut être daimyo et que les gens le soutiennent. Il n' y a pas un vendeur de bonbon par ici qu'ont lui en donne un ?

Utilisant l'avantage de sa force il en profita même pour lui tirer la joue comme les vieilles dames faisaient pour tester la vivacité des bambins.

Mais c'est qu'il a de bonnes joues notre futur daimyo !

Heureusement Ranoo lui donna un sauve conduit.

Alors comme ça on s'amuse à essayer de piquer les bourses. Pas très doué de ce faire attraper et ça ce dit lézard... Tu es sur d'en être un au moins ? Pour ce faire attraper la main dans le sac pas une faible femme.


Kuan : 1 Saburo : 1 Balle au centre.
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La réplique ne se fit pas attendre. Ouaaaiiile ! Le garçon foudroya Saburo du regard. Il osait lui pincer la joue ! Il osait !
Kuan se recoiffa en râlant, puis se frotta un peu les joues.

Mais j'ai rien fait moi!
J'y ai pas volé, elle m'a donné !
C'est un cadeau ! Et les cadeaux on les vole pas, on les reçoit !

Le gamin était furieux. L'accuser d'une bêtise qu'il n'avait pas faite, ah non hein !
Il cracha vers le visage de Saburo et dégaina son lance-pierre.

Si vous y dites encore des bêtises, j'vous y tue !

Et Vlan ! Ouais, on y croit. On tremble de peur même.
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Un jet de salive atteignit le visage que Saburo passait du temps à entretenir jour après jour. Ce n'est pas qu'il était forcement beau, mais il avait toujours eu un faible pour l'entretien de son corps et là il venait d'être souillé. Un petit détour par l'Onsen au retour pour se purifier allait s'imposer. Les menaces aussi fusèrent, envers lui, même si ça le faisait rire d'entendre ces mots venant de cet avorton, mais il osait menacer Ranoo en plus. Un affront et une insulte, seul les faibles pouvaient laisser passer ainsi de tels affronts. Même avec le respect qu'on était censé avoir pour Kuan, il y'avait des limites à ne pas franchir, puis c'était un gosse. Même si les événements avaient endormi la bête furieuse qui dormait en lui, elle n'était pas morte et attendait son heure pour revenir...
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Ranoo écouta l'échange et sourit en entendant la remarque de l'enfant. Elle allait répondre qu'elle parlait de la bourse subtilisé à l'instant mais Saburo reçu un jet de salive à la place, par réflexe Ranoo s'écarta légèrement et se protégéa. Aussitôt elle tenta la voix un peu tremblante sentant les tensoins dans l'air. Elle avait toujours été sensible lorsque des tensions venaient, des séquelles de son passé il faut croire, pourtant Ranoo n'a jamais été une enfant battue.

- Je parlais de la bourse que tu as voulu me subtiliser tout à l'heure et d'aucune autre bourse.

D'ailleurs de quelles bourses pourrait-elle parler à part celle-ci? Saburo n'est pas au courant pour son don à la liste et elle espère bien qu'il ne le saura pas.

Kuan eut un mouvement de recul en voyant une lueur violent s'allumer dans les yeux de Saburo. Arf il était allé trop loin.
Oh la bourse là... Il se sentait bien con pour le coup le jeune.

Soit il se mettait à fuir Saburo le rattraperait instantanément, vu leur proximité. Hé oui, pour cracher à la tête de quelqu'un, il faut se rapprocher de suffisamment près.
Soit il se battait, mais c'était perdu d'avance. Lui haut comme trois pommes face à un gars qui en avait vu d'autres, y'avait aucune chance.
Alors il choisit de frimer, et d'se moquer de la gueule du monde. Parfois ça marchait. Parfois.

Saburo t'y as peur pour ta copine que j'lui y fasse du mal ?
T'y sais les filles ça s'protègent tout seul, qu'elles disent. Pis l'a vu quand j'voulais lui piquer des sous.
T'y lui a pas dit que t'es un Lézard ? Que t'y piques aussi d'sous ? T'y as peur qu'elle t'aime pu ?

Un sourire mesquin étira son visage. Il avait vraiment peur de se prendre une beigne, mais maintenant qu'il était lancé, hein...

L'es pas faible, sinan j'y aurai d'jà piqué sa bourse.

Et pour finir, il lui tira la langue comme le sale garnement qu'il était. Nananère !

La réaction de Saburo ne se fit pas attendre.
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