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[RP] Norf, ça sent le ROUssi!

Johanara

Lignières. Deux rouquines et Un Cadavre.



Voilà quelques jours que le corps du pauvre marchand reposait en la Crypte de la Chapelle Saint Louis.


La Baronne savait que le bougre était le patriarche d’une famille nombreuse et que sa veuve commençait à piailler au village que la sorceresse rousse qui leur tenait lieu de châtelaine avait jeté un sort à son époux afin qu’il reste au Castel et lui serve d’esclave jusqu’à la fin de ses jours.

Moult légendes entouraient la jeune femme dans les bas fonds du bourg en aval du Château. Des soudards, des repris de justice, de la racaille des hameaux voisins venus se réfugier à Lignières,connu pour l’indulgence et la générosité de la maîtresse des lieux. Non seulement elle fermait les yeux sur leurs petits larcins mais le dimanche après la messe elle leur distribuait du pain et des vêtements chauds.

On disait chez les plus superstitieux et les plus ignares que la jeune femme était une sorcière dont les longs cheveux roux se muaient en vipères voraces dès la nuit tombée. Ou bien encore que ses grands yeux limpides et du plus doux des verts attiraient les hommes comme des phares venimeux et qu’elle leur dévorait le cœur.


Ma chère Candice, il va nous falloir descendre au village, rendre le corps à la famille du marchand afin qu’il puisse avoir des funérailles décentes. Nous allons prendre de l’argent et dédommager sa veuve et peut être que nous la ramènerons icelieu. Une place de lingère lui permettra de subvenir aux besoins de ses mioches…


En vérité, la jeune Baronne était ruinée. A force de recueillir tous les nécessiteux, de les nourrir et de leur donner des gages, elle avait dilapidé en quelques années la fortune familiale. Ses rentes bien qu’élevées ne suffisaient plus à entretenir tous les orphelins et les veuves qu’elle avait ramassé au gré de ses voyages et de ses pérégrinations. Si le Castel nécessitait une dizaine de valets et de chambrières, elle en employait le triple juste pour pouvoir fournir de l’ouvrage aux éclopés, aux lépreux et aux crève-la faim des alentours. Le Domaine grouillait d’enfants abandonnés et de mendiants.

Il lui faudrait bientôt sacrifier son train de vie fastueux , ses toilettes luxuriantes si elle continuait à se prendre pour Sainte Jojo des pouilleux.


Qu’on fasse sceller les chevaux! Nous partons pour le village! La garde? Pas besoin, j’aimerais que notre arrivée soit discrète. C’est une tragédie pour ces enfants et cette pauvre femme, point besoin d’attirer l’attention avec le coche ou l’escorte…

Vous êtes prête ma sœur?

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Scampy
Scampy restait médusé devant le pauvre cadavre, un faciès impassible, sans stupeur ou effrois, ni non plus venu d'une curiosité malsaine.
Non, elle était tout simplement en admiration devant ce corps inerte, comme si elle cherchait à desceller tout les secrets qu'il venait d'enterrer avec lui.
Avec un regard méfiant, on aurait presque pu dire qu'un sourire de satisfaction naissait aux commissures de ses lèvres.

Pas la satisfaction de le voir lui, personnellement, mort à ses pieds, mais celle d'assister à ce spectacle peu commun, qui refroidissait tant de gens, en dehors des morts eux même.

Voyant sa soeur qui s'affairait déjà dans tous les sens, et connaissant les rumeurs que les villageois paillaient sur son compte, elle tortilla du museau, franchement dérangée.
Pourquoi persistait elle à vouloir aider ses crétins d'gueux?
Il était mort et alors? un vieux, rien qu'un vieux. Le coeur à cet âge là, n'est plus un truc sur lequel il faut compter.
En plus, la rombière accusait la Grande Rousse de l'avoir ensorcelé, esclavagé, somme toute, de l'avoir mené à sa fin.

Scampy aurait rigolé si la situation n'était pas aussi critique. Pas que le cadavre la dérangeait, non, plutôt l'hypothétique hypothèse que la veuve vociférerait ses accusations dans tout le duché, en place publique et partout où elle pourrait, cherchant ainsi à apaiser son mal, troquant la mort contre une mort, plus fumante...De plus, maintenant, y'avait elle, alors... Une rousse, c'est une sorcière, deux rousses, c'est l'évidence même du Malin! Surtout quand ça se dit soeur... Haaaa!

Lorsque la Baronne fit demander qu'on scelle les chevaux, la mini rouquine fila vite dans sa chambre, cherchait un outil précieux, un long pique tordu que lui avait offert un ancien ami croque mort.
Haaa Fougue. A cette pensée tintée de nostalgie, elle descendit les escalier, fin prête, son truc à la main. Un peu maussade et s'adressa à Joh.


J'en connais un qui s'rait heureux...

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Johanara

La Flamboyante posa sur Candice deux émeraudes emplies d’étincelles et sa lippe carmin se retroussa en une moue boudeuse.


Doit on vraiment évoquer cet énergumène? J’avais pour lui la plus sincère des affections, mon amour de la racaille que voulez vous… Il s’est fourvoyé, le mufle. Il a pris pour de la faiblesse les élans d’amitié d’un cœur généreux. Qu’il rejoigne ses morts! Ne prenez point cet air chagrin… On vous trouvera un autre croque-mort puisque vous semblez nourrir une certaine inclinaison envers ces hurluberlus là…

Une main liliale enserra alors avec douceur l’épaule frêle de mini-rousse.

J’ai lu la peine sur votre joli minois constellé de tâches de son…Ce pauvre homme…Vous aviez l’air bouleversé. Nous allons prendre soin de sa famille, et le Très-Haut veille sans nul doute sur lui. Je ne vous pensais point si encline à la sensiblerie…


Ba oui! Comment la douce et naïve Johanara aurait elle pu imaginer que la rouquine adorable dont les grands yeux candides dévoraient une frimousse encore enfantine avait des penchants sadiquo-morbides?! Cinglée la petiote à contempler le cadavre bleui presque avec jubilation!

Les prunelles jades de la belle papillonnèrent un instant avec tendresse autour de la môme avant de s’agrandir d’effroi devant le crochet que tenaient les petites mains.


M’enfin? On ne l’amène pas à l’abattoir! C’est-ce Fougue qui vous l’a donné n’est-ce pas?! Que comptez vous en faire crénom? Enfin je suppute que nous avons tous nos lubies, vous cette chose affreuse et moi ce vieil épi de mais rance…

Nous sommes trop sentimentales que voulez vous…


Si la gamine chérissait le souvenir d’un ancien amant, Johanara ne pouvait que la comprendre aisément. Même s’il s’agissait de ce grand échalas malingre de fossoyeur.

A mille lieux des pensées fumeuses de mini-rousse, la Grande se réjouissait des délicieuses tartelettes au citron meringuées qu’elle amenait aux paysans.

Et tôt, une silhouette fauve et noir de jais se détacha dans la sylve immaculée de la forêt de Meillant, suivie par une carriole dodelinant sur les chemins sinueux.

La fière Baronne chevauchait mieux que n’importe quel homme et ses longues anglaises cuivrées se mêlaient à l’ébène du crin de Sleipnir, son étalon fougueux. Derrière elle, accrochée au velours du pourpoint impeccablement sanglé de la Baronne, la jeune Candice laissait les zéphyrs colorer ses pommettes d’amarante et faire danser les entrelacs flamboyants de sa chevelure ondulée.

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Scampy
Avant de grimper sur la fière monture qui les attendait, la Baronne cru réconforter Scampy en lui promettant de bien s'occuper du troupeau familiale du défunt et en plus de cela, elle y mêlait l'Trés-Haut.

La mini rousse ne put qu'esquisser une maigre grimace, se contenant pour ne pas afficher au grand jour sa mine de dégoût. Si Joh préférait croire qu'elle était en peine, alors soit...mais rousette n'y voyait aucune logique.

En revanche lorqu'elle dut expliquer à quoi servait le joli pic d'acier qu'elle tenait entre ses mains, elle répondit spontanément, avec une joie non feinte:


Ha! Ça, c'est pour chatouiller la cervelle des morts! c'est Fougue qui me l'a offert! Je veux essayer! ça sera ma première fois! Ça doit être marrant de voir ce qui se passe dans la tête des gens, et à quoi ça ressemble... tout globuleux, tout rose, ou comme une éponge! Puis peut être qu'on connaîtra ses dernières pensées en décortiquant bien!

Qu'elle est belle l'innocence de la jeunesse, le rêve, l'espoir, tout ça quoi!
Oui, elle était trop sentimental la môme.

La discussion s’arrêta là et les deux flamboyantes chevauchèrent le noble étalon, pour se diriger vers le village voisin, petit hameau d'une centaine d'habitant, où il ne fait pas bon traîner lorsqu'on est noble, et surtout rousses!


Deux pieds à terre, et voilà les rats qui se mettent à détaler dans les bottes de pailles... Scampy, pas vraiment choquée, regarde sa soeur avec appréhension. Peut être elle le sera t'elle plus!
La suivant de près, elle s'engage dans une petite ruelle, les chemins sont en terre battus et les poules sont les seuls piétons qui se trémoussent devant elles.
La plupart des habitants sont perchés derrière leur fenêtre, le nez pendu au carreau, puant la curiosité et la crainte.

La petite rousse tira sur la manche de la grande... perplexe.


Dites, vous êtes sur de l'endroit où nous allons.... ?
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Johanara

Village de Lignières. Les bas fonds.

"Alors que le reste de la race humaine descend du singe, les roux descendent du chat." [Robert Heinlein]



Tandis que le crépuscule ne tarderait plus à jeter sur le village ses nimbes pourprées et auréolines, les ruelles semblait désertées. Les hommes étaient rentrés des champs ou de la mine, leurs épouses préparaient un frugal souper sous les pleurements d’une marmaille phtisique et affamée. Par tans, les tavernes et les tripots s’animeraient, les malandrins investiraient les taudis, et les filles des rues bourgeonneraient, fleurs fanées, sur les trottoirs pavés.

Et cette gourgandine de Baronne tenait un plateau de tartelettes!

Si seulement elle avait porté quelque longue jupe de serge et un simple corsage, vêture modeste plus idoine aux bâtiments délabrés et à la vermine qui frayait en ces lieux. Que nenni! Non content d’arborer une chevelure opulente et cuivrée dans ce bouge où l’on pratiquait la chasse aux sorcières comme l’on cueillait des choux, elle se trémoussait devant sa jeune sœur en tenue d’apparat!

La madone se pavanait dans une robe échancrée au tissu chatoyant dont le seul prix aurait suffi à nourrir la moitié de la populace du coin. Dentelles carminées, velours rehaussé de fils d’or, la Dame de Saint Lys portait sur toute sa personne la marque de l’orgueil et de la noblesse, et sur ses longs doigts fins et délicats brillaient le rubis, le saphir et l’améthyste… Ses gens l’avait prévenu, elle risquait de se faire détrousser par quelque coupe-jarret ou scélérats qui pullulaient au hameau. Mais allez donc la raisonner!


« Ils m’aiment comme je les aime. Je leur donne à manger, j’apprends à lire à ceux qui le souhaitent. Il n’y aucune raison de s’inquiéter. Nous sommes une grande et belle famille. »

Tu parles! Au premier mendiant qui approcha un peu trop près son altière personne, un rictus de dégoût s’ancra à sa lippe vermeille.

Maraud! Menuaille! Fripouille!Canaille! Lâchez ma robe sur le champs! Candice, voyez ce loqueteux qui tente de me transmettre ses tics et ses pustules??? Arrière , voilà quelques écus mais disparaissez!

Ce pouilleux empestait. Elle lui lança une somme rondelette avant de porter à son nez aquilin un carré de soie parfumé de jasmin

Je vais tourner de l'oeil... Quelle odeur putride ! Je suffoque! Mais ne perdons pas de temps, je vois Léopold arriver avec la carriole et le corps , tapons à cette porte, c’est le logis du marchand!

L’huis heurta la modeste porte de bois avec douceur. Et tôt, un garçonnet boutonneux d’une quinzaine d’années apparut dans l’embrasure, dévoilant aux mirettes des deux rousses une chambre exigu et malodorante ou s’entassaient marmots, bétails et vieux mobilier.

Z'êtes une princesse?


Hochant le chef avec un sourire attendri, Johanara laissa un rire cristallin fuser dans la pénombre.

Je suis la Baronne de Lignières. Votre mère est au logis? J’aimerais fatrouiller avec elle prestement.

Le gueux disparut un instant. Quelques bribes de jactance volèrent jusqu’aux jeunes femmes.

M’an!! De la noble. Pue l’oseille. Sois aimable. S’il reste du bouillon? Celui où on a trouvé le rat? Nan tout bouffé. Mets ta coiffe tu v’as lui filer des poux. 


La veuve se présenta à son tour, petite et sèche, courbée sous le poids d’année de dur labeur et de servage ainsi que par une douzaine de grossesse et de maladies. Ses mains étaient tannées , parcourues de rides, son visage fripé et pourtant elle n’avait pas trente ans…

Je m’excuse m’dame. Savions pas qu’on recevait d’la haute ce soir, la maisonnée est dans un fichu état. Jean cesse de chialer ou foi de Jocelyne je t’rosse si fort que t’en pourras plus t’asseoir! Pardonnez moué. Entrez entrez , faites vos aises. La petiote là va vous débarrasser d’vos mantes!


La rombière se donnait des airs de dame, fiérote d’accueillir de la dentelée chez elle. Mais lorsque les chandelles dévoilèrent les crinières flamboyantes de nos deux héroïnes, la mégère se mit à vociférer et à se signer en gesticulant.

Les gosses braillèrent, les vaches meuglèrent et Johanara en lâcha -enfin- ses tartes au citron!

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Nathan.
Bolhs, suite aux demandes incessantes de la baronne Johanara, qui lui priez de venir lui rendre visite en son château, se décida à lui accorder ce plaisir voir même ce privilège.

Il s'habilla de son plus bel apparat, un mantel d’un blanc éclatant qui réverbérait la lumière qui l’atteignait entre deux nuages, une chemise blanche, des braies marron, des bottes blanches, et un collier qui lui avait coûté une fortune, oui le jeune blond aimait les vêtements …

Lui et Timothé, partirent du domaine, achetèrent un petit cadeau ,quittèrent Saint-Aignan et prirent la direction du château de la baronne.

Son domestique, sur le chemin n'arrêtait pas de répéter que c'était de la folie de passer par le patelin de la baronne, mais B dans sa grande naïveté ne l’écouta point, il faut dire que la Baronne n’avait cessé de lui venter les mérites de ce "charmant" village. Malheureusement le jeune blond allait vite se rendre compte de la face caché de ce bourg.

A la tombée de la nuit, ils arrivèrent dans la bourgade, Bolhs s'aventura dans les ruelles étroites où il y régnait une puanteur à peine inimaginable, les rues puaient le fumier mélangé au lisier, le blond pas habitué à tout cela faillit en vomir. On aurait pu écrire cinq volumes concernant toutes les saletés et les odeurs infects qu’on pouvait trouver dans les venelles du village ...

L'allée bien trop étroite pour continuer à cheval, B descendit à contre cœur de son cheval, tombant dans la boue il ne put s'empêcher de dire "
Eh @# !$£ !!! Des bottes à 200 écus" aussitôt après s'être exclamé B regretta, il n'avait fait qu'attiser les regards de tous les brigands qui se trouvaient dans les coins sombres... Il marmonnait tout en tirant son cheval ...

Et là un malandrin s'approcha du jeune homme avec une dague rouillée, Bolhs réagit au quart de tours pointant son épée en face du scélérat en l'injuriant de tous les noms jusqu'à épuiser son vocabulaire ensuite, il le poussa et le regarda tomber dans la boue et partir en rigolant… Eh oui ! il lui avait volé son collier et le cadeau de la baronne, fou de rage, bolhs avança dans la ruelle en essayant de penser à autre chose pour se calmer …

Il chercha désespérément une auberge convenable, chose qui n'allait pas être facile, à force de tourner en rond, il aperçut Léopold le valet de la baronne il cria "
Enfin !!" et se précipita auprès de lui laissant son domestique avec deux chevaux des tonnes de vêtements seul au milieu d'un croisement de rues ...

Il lui demanda où était la baronne il lui indique une maison et y alla directement, au pied de la porte il entendit des cris pas, pas de doute la baronne était là - Baronne = Cris - Il frappa à la porte et attendit qu’on lui ouvre .

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La_Veuve_du _Marchand, incarné par Johanara
Lorque la lumière des bougies éclaira les cheveux de la Noblesse, la Mère Jocelyne manqua en crever!
Où avait elle rangé les pieux déjà? Morte couille! C’tait pas une, mais deux rouquines qui envahissaient sa piaule! Par la mardié, l’était dans la mouise!

Sa grand-mère radotait toujours : Si tu laisses entrer Le Sans-Nom chez toi, l’en sortira plus.
Et pour sûr cette grande pétiole rousse à la bouche écarlate et sa réplique en miniature faisaient parti d’sa bande!

La gueuse glissa sa main fripée dans le tissu rêche et sale de son tablier avant d’en extirper une croix grossière de bois. Et de la brandir sous le museau de la Baronne, interdite.


Dehors! Crebleu! Et touche à rien, sorcière! Viens tu nous lancer tes sorts avec tes yeux de chat?


La mégère fondit alors sur la porte, bousculant la Baronne au passage.

M’approchez pas! Succubes! Vampires!


Puis les globules éteints qui lui tenaient lieu de mirettes s’accrochèrent au crochet que la menue Candice tenait plus fermement encore:

Jacques éloigne dont l’bestiaux, faudrait point qu’elles nous les fassent crever! Les mioches? Nan laisse , un ou deux d’moins ferait point de mal! Sorcellerie! Sorcellerie!


Ouvrant la porte avec fracas, elle manqua assommer le blondinet qui se tenait derrière.

T’es qui toi? Fais voir ta tignasse! Mouais. Ba dégage fissa chez ta mère le petiot , y a deux démones!


Pis se mettant à brailler pour ameuter d’autres villageois :

A moi! A l’aide! L’Diable est en nos murs! V’nez m’aider à les chasser!
Scampy

[Invitation à une ptite flambée, ou l'expression: marcher sur des braises.]



Après avoir été obligé de repousser un gueux ou deux, par quelques fourberies bien personnelles, Scampy ouvrait le cortège, se dirigeant vers la sombre chaumière qui se dessinait dans l'ombre d'un crépuscule de suie. Armée de sa broche effrayante, et interpellant par sa crinière de flammes, même haute comme trois pommes, elle impressionnait.
Avec sa cape de renard sortie pour l'occasion, elle paraissait plus dans son élément que la grande, mais pas moins intrigante.


Tous les globes oculaires s'accrochaient comme des sangsues aux mèches de feu, tintés de méfiance et de crainte, de relent douteux et de haine conventionnelle... On pouvait voir la lueur perverse qui traversaient leur esprits, à la seule idée de faire des deux rouquines un immense bûcher.

Fallait presser le pas, la nuit n'allait pas tarder à déposer son châle et avec ça, repousser les règles de la morale, laissant place à tous les désirs lubriques.


La grande Rousse, perdue dans ses utopies burlesques et ses rêves de Nonne charitable portaient fièrement ses tartelettes au citron, dans sa générosité naïve, espérant apporter une petite goutte de fraîcheur à la défunte famille.
Seulement, les choses étaient tout autres. A peine les deux Rousseurs avaient t'elle effleuré les marches du perron qu'on sentait les fourmis s'agiter. La rombière arriva à grands pas. D'abord, elle fut faussement courtoise, cherchant à se tinter d'un petit air "madone" tout à fait raté, ensuite, à la vue des deux crinières, des hurlements suivirent. Là voilà qui braillait dans toute la maisonnée, vociférant aux deux ingénues des monstruosités sans noms, déclenchant aussitôt les beuglements des chiards apeurés.


La tarte au citron s’écrasa violemment sur le sol poussiéreux, laissant échapper toute l'amertume de l'agrume, se dispersant dans la pièce qui empestait la folie rageuse. La gueuse hurlait tellement fort que les villageois s'étaient rameutés devant la porte, encore ouverte, armés de fourches, de cordes, et de torches fumantes.

Le regard des deux félines se croisa à ce moment là, débordant de détresse et d'impuissance.
Elles ne pouvaient plus vraiment fuirent, perdues au milieu d'une émeute paysanne.


"Diablesses, sortez d'chez moééé! Z'allez payer pour avoir tuééé mon Bartouu! Putritude! qu'on les pendent par la peau d'leur tripailles! Dehooors!"

Et à l'assemblée derrière de répondre en choeur :

"Sooorcièèères sorcièèères, au bûchhhher!"
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Nathan.
[ Et là c'est le drame ... émeute !]

Bolhs vit deux rousses se faire éjecter de la masure, un petit sourire se dessina sur ses lèvres, ce n’ était pas souvent qu’il voyait la baronne dans cette situation en réalité si, à partir d’une certaine heure dans les environs de minuit on peut retrouver ce genre de situation en taverne avec elle voir pire …

Par pitié non par gentillesse, il alla les aider à se relever, il faut dire que c’était vraiment pénible de se désembourber , mais il connaissait la technique quelques dizaines de minutes plus tôt, il était dans le même pétrin et ses bottes n’étaient plus blanche mais marrons foncé …

Après les avoir aidé, il put très vite désenchanter quand la foule la regarda, oui le blond aidait les rousses et il ne s’en cachait pas il trouvait stupide d’avoir cette haine aussi profonde pour cette couleur qui soit disant passant était proche du sans-nom … Bien sûr du haut de ses dix-sept printemps il n’allait pas changer cela cette vision du monde fortement ancrée dans la petite tête des paysans …

Il regarda autour de lui, l’assemblée de gueux s’armée de fourche de flambeau, il voyait même des p’tits de six ou sept ans crier avec leur bâton
« A mort les rousses ! À mort les rousses !! » Si ce n’était pas malheureux... Des femmes s’afféraient à préparer un buché pour lui ? Non pour elles ! Ces deux rousses qu’il adorait, en réalité il voulait juste faire payer la baronne pour l’avoir mentit sur son patelin malfamé ou y résidait une puanteur (enfin voilà quoi vais’ pas entrer dans les détails) …

Dans un élan de courage, il s’avança d’un homme qui devait avoir la quarantaine, avec de l’embonpoint, une vénus des carrefours à ses côté sans aucun doute il avait abusé de la bière en somme un bon vivant quoi !
Il tenait un flambeau qui levait puis descendait directement en rigolant … Allez savoir ce qui se passe dans la tête de cet homme soul. Il prit la torche se recula d’un pas prompt et vif de peur d’attraper une maladie comme la peste ou je ne sais quoi mais aussi de peur de vomir à cause de la puanteur que cet homme dégageait.

Il regarda les deux rousses fit un petit sourire et leur dit « bonsoir » quelle idée ! Dans une émeute en plein cœur du quartier le plus malfamé du village de la baronne, risquant sa vie ce crétin de blond disait bonsoir, n’avait-il pas lui aussi abusé de la bière ? Non ! Bien sûr que non …

Tenant un flambeau d’une main l’épée de l’autre il regardait la foule qui les encerclait en criant
« A mort les Roux ! A mort les Rousses ! » m’enfin était-il devenu roux ?!?
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Johanara
Mais! Que! Ses tartes! Ses précieuses tartes que le maître queux avait cuisiné avec amour! Bigredié!
Et la folasse qui lui braillait dans les esgourdes! Mais comble du comble, la marmaille s’était mise à chialer!


Dites donc la grue! Savez-vous au moins qui Nous sommes? Non hein gourdasse? Et bien permettez nous de nous présenter! Sa Rousseur, Johanara d’Emerask, votre Baronne misérable pustule vociférante! Celle la même qui vous donne de quoi nourrir et habiller vos trente sauteriaux! Elevez encore une seule fois la voix sur moi, résidu de tourte rance aux mamelles pendantes et stériles et je vous…

Pas le temps de débiter la kyrielle de noms d’oiseaux qui chatouillait sa mignonne langue dragée, que la mégère la bousculait sans vergonde, frôlant au passage la tignasse flamboyante et soyeuse de la belle!

Mes cheveux! Verrat luisant qui tente de me refiler ses poux ! Ventre-saint-gris, je vais me la faire! Candice, le crochet! M’en vais lui ouvrir le bide à la gueuse!

Mais déjà les vilains et les manants brandissaient leurs fourches, leurs yeux crachant la haine et la peur.

Norf de norf! Les ingrats! Les culs-terreux! Les pignoufs!

Le regard étincelant d’ire se fit peu à peu angoisse. Candice… La petiote était en danger et ça Johanara ne le permettrait pas. Un regard vers la porte et… Hein? Bolhs? Mais qu’Est-ce que le gamin foutait là?

Poussée au dehors, rudoyée, tiraillée de tout côté , la jeune femme sentait le courroux gonfler son parpal où un palpitant battait à une course effrénée.

Les villageois étaient nombreux, amassées autour d’eux. Certains tiraient les longues anglaises qui encadraient le minois angélique de la rouquine. Sa somptueuse chevelure! Elle en aurait pleuré si les deux « mômes »ne la dévoraient pas des yeux, attendant une de ses idées de génie.

Car oui Johanara était la ruse personnifiée! Une vraie renarde! Y’a qu’à voir le pelage!

Bon ne nous emballons pas… Dame Goupil et comparses s’retrouvent dans une sacrée mouise.


-Si nous parlementions?


-Au feu la Rousse!

-Au bûcher!

-Crâme sorcière:!

-A poil!


Regard en biais à l’ivrogne qui ne semblait pas avoir compris les revendications des autres…

Un hurlement se fit soudain entendre. Le linceul qui recouvrait le corps sans vie de Bartholomé le marchand, gisait à terre à présent. Les fourches et les lances furent brandis avec plus de véhémence et les jurons fusèrent, ainsi que quelques crachats et coups…

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Nathan.
Les gueux et autres malandrins se révoltaient agitant leurs fourches, gourdins, massues, bâtons et haches … On entendait des jurons à tout vas, la baronne qui essayait d’avoir une attitude diplomate, qui ne menait vraiment à rien, chose aisément compris par les injures de ses chère gueux dont elle lui ventait le mérite, la bonté et la sociabilité quand elle était de séjour à Saint-Aignan. Foutaises ! Devant un cadavre, une foule énervée, armée jusqu’aux griffes et qui attendait qu’un seul faux pas des deux rousses et du blond. Bolhs regarda la baronne avec des yeux noirs comme de l’encre de chine et se mit à l’engueuler ! Oui, au beau milieu d’une révolte il ne trouva que cette idée … Il lui dit :

« C’est quoi votre patelin là !!! Si encore nous pouvons l’appeler ainsi, je serai plus d’avis à le caractériser de bidonville géant, ou de nid à maladie vous vous lancez dans l'élevage de maladie ?! Regardez l’état de mes bottes de ces rues et de ces idiots de paysans ! Franchement c'est pitoyable ! Vous m’avez mentit –pour changer- de plus je vous enverrai la facture pour mes bottes et mon collier ! Ce n’est qu’un repère de voleur ! Un collier qui n’a pas de prix vu sa rareté ! Ah c’est bien la première et dernière fois que je vous rendrez visite ! »

Le jeune homme s’embrouillait dans ses dires mais cela se comprenait facilement par toutes les mésaventures et mauvais traitement qu’il avait dû subir depuis son arrivé dans ce maudit village qui n’est en réalité qu’un repère de voleurs d’escrocs en tout genre et qui sait peut-être même de sorciers ! Vraiment tout était possible à imaginer dans ce bourg ou régnait la pauvreté, la terreur la débauche, l’insalubrité … Nous pouvions même y trouver à chaque coin de rue une maladie différente pour dire !

La Baronne se disait bonne avec son peuple mais vu l’état actuel de ce bidonville tout laisser à croire le contraire néanmoins la voir aux côtés de ces pauvres malheureux qui n’ont pas été gâté par la vie, nous montrer qu’elle pensait à eux … ahem … à eux une fois tous les trois mois normal qu’ils se révoltent les pauvres ! Si elle serait plus présente dans son village, sans aucun doute les villageois accepteraient mieux l’idée que les roux n’étaient pas des créatures du sans nom ce qui éviterait ce genre de confrontation …

Il attendit un instant pour reprendre son souffle, normal vu le nombre de phrase qu’il débitait à la minute ! L’assemblée réunit autour d’eux n’avait pas tout saisit et commençait à avoir peur … Oui peur le blond n’en revenait pas, cela aurait été gagné si il n’aurait pas dit par la suite …


« Bande de crétins de bouseux d’écervelés d’idiots d’andouilles vous êtes tous stupides et sots et j’en passe !! »

Il aurait pu en dire des jurons, son vocabulaire n’en manqué point ! Mais suite à cette liste d’insultes la foule ne se sentait plus, brandit avec animosité, vigueur et violence leurs fourches et piques … Il regardait la baronne et ne baissa pas du regard il était content de lui avoir tout dit et encore il se retenait, ils auraient pu y passer la nuit sans discontinuer !
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Scampy, incarné par Johanara
[Malédiction et enfantillages..]


Une crinière blonde assez familière se détacha du troupeau. Etrange impression. Bohls ? Mais que faisait-il ici ? Lui et ses grandes parures blanches, ses colliers et ses bottes hors de prix, plein de boue. Cela aurait certainement fait rire la roussette si la situation avait été autrement. Le temps n’était pas vraiment aux divertissements, et encore moins aux bavardages inutiles, comme le jeune homme avait l’air d’en avoir décidé. Quel inconscient, à peine venait il de cesser ses disputes malvenues avec la baronne, qu’il se risquait à enrager un peu plus la foule, leur balançant quelques mots doux à déchainer les passions !


La situation devenait de pire en pire, surtout au vu des mots employés par la grande Rousse.
Lorsque celle-ci devenait vulgaire, il fallait craindre l’orage.

Candice tenait fermement entre ses petits doigts le crochet brillant, jamais elle ne l’aurait confié à sa sœur, celle-ci se serait sans nulle doute blessée. Et pour l’heure, être armé était rassurant, même si l’arme en question n’était pas des plus redoutables.
Brandissant son pic contre la foule, la ptite renarde se mit à hurler. Chose délicate pour ses mélodieuses cordes vocales, puissantes certes, mais peu efficace devant l’émeute générale.

Puisqu’elles étaient des sorcières, puisque cela avait l’air de les affoler, alors, il fallait jouer le jeu. Sa cape de goupil sur sa gueule de rouquine, elle tenta d’effrayer les villageois, farfelue et menaçante.



« Tremmmmblez manants, tremblez, et hurlez tant que vous pouvez ! Bientôt vous ne serrez plus qu’un tas de poussière, retourné à la terre, car telle est votre fatalité ! Vous avez osez provoquez les deux plus puissantes sorcières du duché ! Les fruits précieux du sans-nom ! Que le ciel vous tombe sur la tête ! Misérables gueux ! Que les morts se relèvent de leurs tombeaux et que dans vos nuits ils viennent enlever vos enfants !
Vous avez délibérément mis fin à votre vie, en déchainant le monstre des enfers ! Ecoutez entendez le ! Il arrive… pour venir vous dévorer ! Vous broyez les os ! Vous découpez en lambeaux ! Bientôt… vous ne pourrez plus crier… bientôt, vous ne pourrez plus pleurer !
Ravalez votre rage et passez votre chemin, où demain, vous ne serrez plus rien… »



Se trouvant tout à fait incroyable, prise au jeu de ses menaces, la mini rousse porta un regard noir et mystérieux sur le bas peuple qui les lynchait.
Derrière le petit groupe de paysans aux fourches dressés, un tas de bois avait été rassemblé. Pourtant, ceux qui l’avaient édifié s’étaient stoppés dans leurs élans, hésitant entres fuite ou persévérance. Pour sur, une vague d’effrois venait de traverser la foule, accablé par leurs propres cauchemars, s’imaginant chacun subir les pires présages qui hantaient leur songe…




Nathan.
Nathan écouta les menaces de la mini-rousse, le sourire aux lèvres essayant de regarder ou de penser à quelque chose de triste pour ne pas éclater tout bonnement de rire ! Quand Scampy eut fini de parler, il leva les yeux au ciel et vit que la voute étoilé commençait à se couvrir -Evelyne ne nous l’avait pas prévenu- le phénomène météorologique s’accentuait de seconde en seconde, de plus en plus vite. Les rousses avaient elles provoqué la colère du très-haut ? Pour s’être faites passées pour des créatures du sans noms ? Qu’en savait-il ! La foule commençait à réfléchir aux dires de la jeune rousse, quelques-uns baissèrent leurs armes qui il y avait quelques minutes les brandissaient avec véhémence !

A cet instant, on ne pouvait plus distinguer les étoiles, le ciel était d’un noir que nul ne peut décrire ou comparer ! Il commença à crachiner, le vent commença à souffler dans la venelle une tempête se préparait ! Nathan regarda les rousses et leur fit comprendre qu’il fallait partit au plus vite … La foule baissa la garde et ils purent rejoindre la charrette de la Baronne quand soudain un éclair s s’abattit sur une maison qui s’enflamma à une vitesse folle ! La foule regarda la maison puis en un quart de seconde, brandit ses armes et crièrent :

"
Créatures du sans nom !

A mort !

Au bûcher !

Qu’on leurs coupe leurs têtes !!
"

Ciel dans quelle aventure s’était-il encore embarqué ?! Le feu ne s’éteignait pas malgré la pluie, il se propagea aux maisons voisines, puis à celles d’en faces, très vite la ruelle était recouverte par les flammes, la foule affolée se dispersa dans tous les sens cherchant de l’eau à tout prix pour éteindre cet incendie.

Nathan et les deux rousses essayèrent de se frayer un chemin dans la cohue générale ! Chose des plus ardues. L’incendie s’était propagé maintenant dans tout le quartier il vit des enfants dans les rues se faire bousculer voir même se faire piétiner, des femmes avec leurs bébés aux bras pleuraient, les bébés eux s’époumonaient les hommes se battaient d’autres essayaient d’éteindre le feu qui gagnait le rez-de-chaussée des habitations insalubres, c’était un brasier chaque pas était plus dur que le précédent , chacun essayait de sauver sa peau, Nathan prit la main de la Baronne qui elle prit celle de Scampy ils avancèrent , Nathan entendit un bruit , un craquement oui un craquement , il leva aussitôt la tête et vit que le haut de l’habitation s’écrouler, il poussa alors les deux rousses en arrière et là dans un vacarme assourdissant l’immeuble s’écroula comme un vulgaire château de carte ! A cause de la fumée engendrée par l’écroulement de l’immeuble, on n’y voyait plus rien, le feu était de tous les côtés … Nathan cria tout en suffoquant :

«
Joh ?!? Scampy ?! Vous êtes où ? »

Serait-ce la fin ?

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