Cela faisait déjà très longtemps quelle navait pas quitté son village natal, mais suite à des déboires sentimentaux, Gari avait pris les chemins, sans hésiter et sa monture lavait amenée à Nevers.
Cest en taverne quelle avait appris que son ami Wishmerhil rendrait dici peu son dernier souffle, tant son état de santé était inquiétant.
Elle avait bien du mal à concevoir que cet homme, cet ami plein de suffisance et darrogance puisse rendre les armes alors quelle lavait toujours connu combatif et fier. Certes la vie ne lavait pas épargné et il avait traverser de nombreuses épreuves.
Les souvenirs partagés avec lui remontèrent à la surface, son amour fou pour sa sur Angie, leur rupture et la terrible dégringolade dans la déchéance ensuite avec lalcool, lamertume et la haine pour seuls compagnons. Refusant toute main tendue, même la sienne.
Gari en eut le cur serré. Wish avait toujours été quelqu'un quelle avait apprécié pour son humour et ses répliques parfois cinglantes et elle ne pouvait concevoir de se trouver dans son village, le sachant très mal et sans lui rendre une ultime visite.
Mais aura t-elle la force de se rendre à son chevet ? Pas question de le faire pour seffondrer devant lui. Or, elle ne savait pas si elle tiendrait le coup de le voir affaibli et mourrant.
Elle en était là dans ses réflexions quand il lui apparut comme une évidence quelle ne pouvait se voiler la face et ne pas surmonter sa sensibilité : il fallait quelle se rende à son chevet. Du moins quelle se présente et elle verrait bien sil accepterait de la recevoir.
Cest donc dun pas décidé mais non sans une certaine appréhension quelle se dirigea vers sa demeure. Gari se dit quelle faisait non seulement cela pour elle, mais également au nom de sa sur qui avait partagé des sentiments fort pour Wish et releva bravement la tête.
Dès quelle pénétra dans la chambre, son cur se serra à la vue de la silhouette ratatinée de Wish dans son lit.
Elle murmura dune voix étranglée :
Bonjour, je me suis permise de rentrer.
Elle sapprocha près de Wish, lui prenant sa main glacée dans la sienne.
Wish ? Cest moi Gari. Je suis venue de mon propre chef mais nhésite pas à me dire si je te dérange.
Bon sang, quil était dur de le voir ravagé ainsi, son visage presque méconnaissable, les traits tirés, le sang presque retiré de ses veines. Gari avait limpression de recevoir un uppercut dans la poitrine, mais tenait coûte que coûte à rendre un dernier hommage à son ami, dont le regard perçant la dévisageait.
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