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[RP] Et si le meilleur était pour la fin ?

Eudeline
Dieu qu'il était difficile de faire la part des choses.
Épuisée physiquement par l'enchainement des évènements des derniers jours et les nuits pleines de cauchemars.
Brisée moralement par le geste terrible qu'elle avait eu à faire. Elle n' arrivait plus à ordonner ses pensées.
Phocas et son piège, quitter Saint-Aignan, fuir encore et toujours, Thémodius et le sang qui a coulé, le seigneur de Gilly et ses souffrances … tout se bouscule et l'empoisonne doucement mais surement.
Heureusement dans cette confusion et cet écheveau moral emmêlé, il y a Williamss.
Williamss et sa protection, Williamss et les fous rires qu'il sait si bien lui faire prendre malgré ses tourments, Williamss et sa tendresse réveillant les premiers émois. Will …..
Will qui vient de crier. Will qui est tout près !

Que le mal-être et les déchirements peuvent être de bien mauvais conseilleurs !
Que fait-elle là, frigorifiée, épuisée, alors que Will, plus que jamais, a besoin d'elle à ses cotés ?
Quelle sotte, et quelle égoïste
.

Will ? Will … ça va ? J' arrive Will …..

Demi tour rapide malgré la jument récalcitrante. Torche haut levée pour mieux voir, elle se dirige vers le jeune homme qui péniblement se relève.

Ça va Will ?

Elle n'en dira pas plus.
Sa main qui se glisse dans la sienne, ses yeux qui plonge dans les siens , ses lèvres qui juste effleurent les siennes par habitude de la discrétion.
Il ne faut rien de plus entre eux.
L'un comme l' autre, ils savent. L'un avec l' autre ils s'en retournent. L'un pour l' autre ils sont là …


Gelée jusqu'au plus profond d'elle, un point douloureux dans le haut du dos, elle aide will légèrement boiteux à rejoindre la masure.

Will, on ne doit pas ... tu ne peux pas le laisser en ce moment.

Distance vite parcourue, trop vite à son goût. Déjà elle doit quitter sa main.
Devant la porte, elle le laisse entrer et va attacher sa monture.
Malgré le froid qui la transperce, elle attendra là, au coin de la masure, collée à sa jument pour tenter de lui voler un peu de chaleur
.
_________________
Saphirella


Sous le coup de l'émotion, Saphi une fois entrée s'était précipitée au chevet de son parrain en oubliant son amie Emmaline
Emma...??? mais où etait elle donc?
Un rapide regard circulaire dans la pièce lui permit de constater qu'elle n'était pas entrée
Elle adressa un doux sourire à Wish, retira sa main de la sienne et lui glissa au doigt le sceau de Gilly puis elle lui murmura



Je te rends ton sceau sans lequel je ne serai pas venue à ton chevet, je suis restée méfiante depuis nos mésaventures
Je suis venue avec Emma, Wish, je suis sure qu'elle attend dehors...toujours aussi réservée notre Emma!!
Je te laisse quelques minutes le temps de la ramener ici


Saphi déposa de nouveau un baiser sur le front de Wish et alla chercher son amie
Elle chercha dehors et ne la voyant pas réalisa qu'elle devait être au chaud dans la calèche
La jeune femme la prit par la main et l'attira dans la masure


Emma..... sois courageuse... Wish n'est plus celui que nous avons connu et je.... je crois qu'il a gardé, puisé toutes ses dernières forces pour venir mourir ici et nous dire Adieu..

De retour, Saphi alla chercher un linge afin d'humidifier le front de son parrain et lui apporter des gestes d'attention
Plus elle le voyait partir et plus son coeur se serrait....
De l'autre coté de la couche le moine se préparait à écouter Wish et la jeune femme se demanda si elle ne devait pas les laisser tous les deux

Tournant son regard vers lui


Voulez vous que je vous laisse le temps de...

L'émotion trop forte Saphi ne put continuer sa phrase et baissa les yeux ....

_________________
--Wishmerhil


(Dans la masure...)

Tout ce petit monde autour du seigneur, le regardant s’éteindre lentement ne manquait pas d’irriter son caractère, redonnant un peu de poil de la bête à la vieille carne qu’il était.
Bien bas étaient les regards de ses proches, eux qui autrefois le regardaient si fièrement.
Les deux femmes n’avaient pu cacher leur stupeur en découvrant ce qu’il était devenu.

Le prêtre lui, semblait si pressé de lui apporter oreille pieuse pour libérer sa conscience. Certes Gilly en avait besoin, mais nullement son intention n’était de se laisser mourir ici. Il n’avait pas fait tout ce chemin pour échouer si près du but. Nevers et sa vieille demeure était à sa portée pour terminer en conservant une certaine décence.


Mon frère, oui vous allez pouvoir m’entendre mais point dans l’immédiat.
Si je dois finir sans dignité, je veux au moins que ce soit dans des draps propres et non sur la couche d’un miséreux.
Que l’on m’aide a me lever et qu’on me conduise chez moi au plus vite, déjà bien trop de temps perdu en apitoiements.


Malgré sa voix faiblarde, le mourant savait encore se montrer autoritaire et capricieux et celui qui aurait osé le contre dire aurait bien pu encore se faire appeler Léon…

D’ailleurs personne ne s’y risqua et toutes attentions fut prises pour que son dernier voyage puisse finir à bon port.


(Demeure de Gilly à Nevers)

Williamss et Eudeline étaient ses invités, comme convenu pour l’avoir mené jusqu’ici.
Frère Paul profita du mouvement et lui aussi aurait toit pour la nuit en cette grande demeure nivernaise.

Une fois chez lui, wish avait demandé à être lavé.
Ses longs cheveux noirs démêlés et sa barbe désordonnée rasée, le visage de l’homme retrouvait encore un peu de sa beauté passée.
Ses plus beaux atours lui avaient ensuite été passés avant de l’installer au lit dans des draps de soie blanche où se noyait son teint.

L’homme avait voulu se retrouver seul avec le religieux, le temps de soulager son âmes, la subtile odeur laissé par sa promise lui rappelant sa présence.
Depuis la masure, elle ne l’avait plus quitté, lui murmurant régulièrement à l’oreille comment lui prendre la main allégerait ses souffrances.
Tapis dans l’ombre, la camarde ne l’oublierait point et ne partirait pas sans lui.

Parler à cet homme envoyé d’Aristote ne pourrait qu’adoucir son trépas.
Après une longue respiration difficile, le mourant commença à se confier.


Mon frère, bénissez moi car j’ai péché.
Acceptez le repenti d’un mourant à l’âme noircie par le remord…

J’ai péché d’envie, désirant toute ma vie une femme qui n’était plus mienne à en perdre la raison.


Son amour pour Angel qu’il n’avait pu oublier l‘avait conduit vers sa déchéance, longue décadence où l’homme s’était perdu.

J’ai fait péchés de luxure et gourmandise, m’abandonnant aux orgies les plus impies, oubliant ma vertu.

Les plaisirs de la chair mêlés aux excès de boisson l’avaient ici conduit à sa fin. Combien de femmes avaient faites les frais de ses beuveries où ivre mort il s'était oublier pour une heure ou une nuit entre leurs draps.
De ce point il avait été puni, la maladie l’emportant sur l’homme qu’il avait été.
Sa mort ne serait guère plus élogieuse que celle d’un vulgaire ivrogne, le foie d’un noble pas plus résistant que celui d’un mendigot.


L’avarice ne m’épargna guère quand profitant de mes fonctions et relations je m’engraissais la patte en commissions.

Gouverneur et ambassadeur, le trésor de Dijon n’avait pas été perdu pour tous bourguignons, lui ayant bien réussi à en récupérer non loin des dix pourcents. Manipulant, sans grands états d’âmes, les marauds qui avaient réussi coup de maître, il n'avait eu qu’à les sortir du pétrin où ils s’étaient fourrés pour s'attirer leur confiance.

Gilly marqua une pause pour déglutir sa salive qui dans sa bouche s’accumulait et le gênait. De la suite de sa confession, l’homme savait arriver à ce qui pour lui avait été le plus lourd à porter.


Mon frère, mes péchés sont nombreux et variés mais de tous, aucun ne me tourmenta comme ceux d’orgueil et de colère qui furent mien, quand trompant des hommes avec qui je m’étais prétendu amis, je leur ôtais la vie de mes mains.

Les pauvres gredins ne s’étaient pas méfiés des informations lâchées impunément par leur nouveau mécène, sur sa cité de Nevers.
Ceux-ci appâtés par nouvelles richesses faciles s’étaient précipités la tête la première dans son piège qui devait le laver de tout soupçon.
Pas une nuit depuis, il ne s’était passé sans que ses visages agonisant viennent le hanter, lui rappeler quel homme vil il était.
Pas un jour il n’avait révélé son secret et ce bénédictin en serait le seul gardien dorénavant.


Pour tout mes péchés mon frère, je me repent et demande clémence devant Aristote notre prophète, puisse t il par votre bouche m’apporter son pardon.

Son regard lointain, fixait celui à l’oreille attentive.
Perdu dans ses souvenirs, dont le silence n’avait fait que ronger petit à petit son âme, l'homme paraissait vide de toute émotion, son coeur ainsi mise à nue
Emmaline
(dans la masure)

Emma s'etait enfin décidée a suivre son ami Saphi. Elle hésita encore sur le seul de la porte ,respira un grand coup,puis s'approcha de cet homme,au teint icterique, decharné qui ne resemblait plus en rien a l'homme qu'elle avait connu.
Saphi l'avait prevenue mais ce qu'elle decouvrait était encore pire que ce qu'elle avait pu imaginer.En remplissant sa besace,elle avait nourri encore un peu d'espoir de pouvoir faire quelquechose mais elle devait a present se rendre a l'evidence,wish était a l'agonie et plus rien ne pourrait arrêter les ravages des exces dont il avait fait sa regle de vie depuis plusieurs années.Elle avait souvent vu des personnes dans cet état,et son 'experience en la medecine lui avait appris que ce teint ,cette odeur etaient le stade tres avancé de la maladie.

Elle s'agenouilla.
Saphi apres l'avoir prise par l'epaule s'eloigna pour chercher un linge,le moine s'etait un peu retiré.Emma ne savait pas si sa presence etait souhaitée mais elle devait en avoir le coeur net,il n'y avait plus rien a perdre,et ne pas etre venue n'aurait pu engendrer que des remords et des regrets pour la fin de sa vie.Sa vie,toute la vie..paroles tant de fois prononcées et qui prenaient là un bien drole de sens .

Sa main était glacée,son visage crispé ,ses yeux fermés .Emma lui prit alors la main,et lui parla au creux de son oreille .


Wish,je suis là,c'est Emma ....

Elle sentit qu'il lui serra la main,il ouvrit les yeux ,son regard ne laissait rien transparaitre,aucune émotion ,mais tout a coup,il se redressa et comme dans un dernier élan ,alors qu'Emma sursautait de le voir ainsi surgir de nulle part,il ordonna qu'on le transporte sur le champ dans sa maison de Nevers.
Tout le monde surpris s'organisa,les voeux du seigneur furent exaucés ,deux heures apres,il était installé dans sa maison de Nevers
.
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maire 6 fois, ex procureur,commissaire aux mine
--Frere.paul.


Il avait écouté sans rien laissé paraître, son rôle en ces moments là n’étant pas de juger , mais simplement prêter l’oreille à celui qui s’était égaré.

Assis sur le bord du lit, le religieux avait saisie la main du malade après s’être signé et le regardait plein de compassion pour cet homme qui, malgré ses souffrances, trouvait encore la volonté de confier en la foi ses plus grands secrets.

Tirant une petite fiole de sa besace, l’homme la déboucha pour verser sur ses doigts l’huile bénite pour l’onction.
Lentement il dessina la croix sur le front du repenti, puis sur ses mains, déposant la liquide graisseux sur la peau froide et fripée.


Par cette onction sainte, qu’Aristote en sa grande bonté, vous réconforte par la grâce de l’esprit saint.

Le noble la voix enrouée lui répondit comme il se voulait une première fois

Amen

Ainsi, vous ayant libéré de tous péchés, qu’il vous sauve et vous relève.

Amen

Signant une dernière fois dans le vide au dessus du lit, le frère se leva.
Son rôle jouait, sa place il n‘était plus ici.
L’heure était à la famille et aux proches de passer au chevet.
Fallait il encore qu’il en reste à ce malheureux.
Garius
Cela faisait déjà très longtemps qu’elle n’avait pas quitté son village natal, mais suite à des déboires sentimentaux, Gari avait pris les chemins, sans hésiter et sa monture l’avait amenée à Nevers.

C’est en taverne qu’elle avait appris que son ami Wishmerhil rendrait d’ici peu son dernier souffle, tant son état de santé était inquiétant.

Elle avait bien du mal à concevoir que cet homme, cet ami plein de suffisance et d’arrogance puisse rendre les armes alors qu’elle l’avait toujours connu combatif et fier. Certes la vie ne l’avait pas épargné et il avait traverser de nombreuses épreuves.

Les souvenirs partagés avec lui remontèrent à la surface, son amour fou pour sa sœur Angie, leur rupture et la terrible dégringolade dans la déchéance ensuite avec l’alcool, l’amertume et la haine pour seuls compagnons. Refusant toute main tendue, même la sienne.

Gari en eut le cœur serré. Wish avait toujours été quelqu'un qu’elle avait apprécié pour son humour et ses répliques parfois cinglantes et elle ne pouvait concevoir de se trouver dans son village, le sachant très mal et sans lui rendre une ultime visite.

Mais aura t-elle la force de se rendre à son chevet ? Pas question de le faire pour s’effondrer devant lui. Or, elle ne savait pas si elle tiendrait le coup de le voir affaibli et mourrant.

Elle en était là dans ses réflexions quand il lui apparut comme une évidence qu’elle ne pouvait se voiler la face et ne pas surmonter sa sensibilité : il fallait qu’elle se rende à son chevet. Du moins qu’elle se présente et elle verrait bien s’il accepterait de la recevoir.

C’est donc d’un pas décidé mais non sans une certaine appréhension qu’elle se dirigea vers sa demeure. Gari se dit qu’elle faisait non seulement cela pour elle, mais également au nom de sa sœur qui avait partagé des sentiments fort pour Wish et releva bravement la tête.

Dès qu’elle pénétra dans la chambre, son cœur se serra à la vue de la silhouette ratatinée de Wish dans son lit.

Elle murmura d’une voix étranglée : Bonjour, je me suis permise de rentrer.

Elle s’approcha près de Wish, lui prenant sa main glacée dans la sienne.

Wish ? C’est moi Gari. Je suis venue de mon propre chef mais n’hésite pas à me dire si je te dérange.

Bon sang, qu’il était dur de le voir ravagé ainsi, son visage presque méconnaissable, les traits tirés, le sang presque retiré de ses veines. Gari avait l’impression de recevoir un uppercut dans la poitrine, mais tenait coûte que coûte à rendre un dernier hommage à son ami, dont le regard perçant la dévisageait.
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--Wishmerhil



Aucun cauchemar ne vint troubler le sommeil de Gilly cette nuit là.
Comme une dernière volonté, nuit calme avait été accordé au condamné.

Arrivé la veille, la nouvelle de sa venue eut vite fait de faire le tour du village et très tôt, amis et badauds avaient commencé à défiler au chevet du mourant.

Le dos soutenu par deux coussins, Gilly légèrement redressé sur son lit regarda entrer la coquette.
L’heure n’était plus au sourire, même s’il la reconnu parfaitement malgré le temps qui avait séparé leur dernière entrevue.
Il l’avait connue jeune fille. C’était une dame maintenant!
À peine plus âgé que sa sœur quand il l’avait connu…


Bonjour gari

Sa main si froide dans la sienne si chaude, un frisson lui parcouru le corps.


N‘ai crainte, tu ne déranges point.

Toujours aussi ravissante malgré le temps qui nous a séparé.


Coureur comme pas deux, sur son lit de mort, l’homme trouvait encore moyen de jouer les jolis cœurs, ne pouvant s’empêcher de flatter belle femme.

J’ai plaisir à revoir l’une des sœurs une dernière fois.
D’ailleurs, comment va-t-elle?


Aucun espoir, aucun empressement ne s’était fait sentir dans sa voix à son évocation.
Plus le temps d’espérer, mais de réponses Gilly avait besoin.

Son regard sombre s’attarda d’avantage au sien alors que d’un calme olympien il lui annonça.


J’ai rencontré ton neveu, il est ici avec moi.


Le noble bourguignon s’était fait à l’idée que le jeun williams puisse être son fils. Sûrement même s’y était il accroché pour tenir jusqu’ici.
Trop tardive avait été leur rencontre, même si tout tendait à le croire, il n’avait eu le courage d’en parler avec lui.

Peut être la venue de sa tante lui apporterait elle la confirmation suffisante pour oser le lui dire…
En cette heure, sans doute nul n’aurait pu faire plus plaisir au mourant, que d’être certain de laisser descendance.
Garius
Gari ne put cacher son étonnement quand Wish lui dit avoir rencontré son neveu.

Quoi ? Tu as fait la connaissance de Williams ?

Elle ne put s’empêcher de se dire que le monde était petit et que de toute façon nous n’étions que des instruments dans les mains du destin.

Wish gardait sa main dans la sienne. Elle ressentit bien qu’il frissonnait et que son œil pétillait de malice malgré la fin toute proche. Cet homme ne changerait jamais et serait toujours un vil séducteur jusque dans ses derniers moments.

Elle toussota, bien embarrassée par le service que lui avait demandé sa sœur Angie.

Excuse-moi Wish mais Angie m’a confié une lettre à te remettre en mains propres. J’ai un rôle par facile là……………euh, enfin, bref tiens.

Elle prit le pli et lui remit rapidement, presque pour s’acquitter au plus vite de sa tâche.

Citation:
Wish,

Pas facile pour moi de prendre la plume. Déjà, car je te sais au plus mal et que je ne puis être à tes côtés en ces instants, ensuite car il faut absolument que je lève le voile sur un secret de la plus haute importance.

Tu vas me détester pour mon attitude mais je ne vais pas me justifier une fois de plus. Je tiens juste à rétablir la vérité là, sans animosité ni ressentiment.

Donc voilà, nous avons eu un fils ensemble. Un fils que j’avais confié à la naissance à ma sœur Lou Ann afin de brouiller les pistes. C’est un garçon formidable, attachant…..bref il s’appelle Williams et j’espère que tu auras la chance de faire sa connaissance….Tu vas certainement vouloir que je prouve ce que j’avance là, mais dès que tu le verras, tu ne pourrais qu’accepter l’évidence car il est en fait ton portrait craché. J’ai en effet eu l’occasion de le revoir en Berry car il me recherchait.

Excuse moi encore, mais je dois dire que notre rupture n’avait pas été des plus faciles et que ton attitude butée par la suite, ne m’a pas aidée à me confier.

Mais le temps a passé, nos rancoeurs doivent être mises de côtés et là je ne souhaite que ton rétablissement et que tu puisses voir Williams.

Quand j’ai su que ma sœur Gari devait se rendre à Nevers, j’ai profité de l’occasion pour lui remettre ce billet.

Je t’embrasse

Angie


Gari savait qu’il pouvait partir dans des colères aussi soudaines que spectaculaires et connaissant très bien le contenu du parchemin, elle en frémissait à l’avance.
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--Wishmerhil


La feuille de papier tremblante entre ses doigts, Gilly n’eut pas vraiment l’air surpris à la lecture de la lettre.
Plus de doute, l’aveu confirmant ses certitudes.
A quoi servirait de se mettre en colère maintenant, l’homme n’en avait plus la force de toute façon.


Merci Gari d’avoir fait le déplacement et m’apporter réponse.

Je pense qu’il me faut lui parler avant de …


Le mourant s’interrompit, ne trouvant force d’évoquer sa mort prochaine.

Pourrais tu aller me le chercher s’il te plait?

Son regard semblait serein, décidé.
La venue de ce fils pour accompagner ses derniers jours avait été une chance impensable.

Même si, de fort caractère tous deux, les choses n’avaient pas été sans petits accrochages, le bourru s’était laissé attendrir, s’attachant au fiston et sa moitié.

L’heure était venu pour lui d’accomplir son dernier devoir ici bas, il devait lui parler, lui avouer qu’il était son père…
Garius
Gari, qui appréhendait de remettre la missive à Wish, fut étonnée de constater que cela n'avait non pas énervé ce dernier, comme elle le redoutait, mais plutôt apaisé.

Elle fut donc contente d'avoir pu apporté un peu de sérénité et de soulagement sur son visage aux traits tirés et lui souria.

Citation:
Merci Gari d’avoir fait le déplacement et m’apporter réponse.

Je pense qu’il me faut lui parler avant de …

Pourrais tu aller me le chercher s’il te plait?


Un espoir brillait dans ses yeux, une envie pressante et plus que légitime et Gari lui répondit aussitôt :

Bien sur Wish, je vais le rejoindre et te l'envoyer au plus vite. Je pense que cela est important en plus pour lui de connaître enfin la vérité et de pouvoir te serrer dans ses bras.

Compte sur moi.

Elle l'embrassa sur les joues, cachant maladroitement l'émotion qui la submergeait, bien consciente qu'elle le voyait pour la dernière fois. Elle lui passa la main sur ses cheveux, puis, respirant un grand coup pour se donner du courage, elle lui souria de nouveau.

Au revoir Wish. Je vais te chercher ton fils.

Elle se leva et sortit doucement pour ne pas qu'il voit à quel point le chagrin la dévastait.
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Williamss
Qui aurait pu croire que ses parents du Berry furent des nobles?
Lui ayant grandit du côté fermier de la famille et en possédant les manières, difficile de s‘en douter.
Lui-même avait était le premier surpris en découvrant que mère et tante étaient de sang bleu.
Que de contraste dans la famille maternelle!
Filou au milieu de ces dames, il s’en donné à cœur joie de les faire tourner en bourrique, vengeant ainsi gentiment une jeunesse difficile.

Sans doute pour ça qu’il n’avait point jugé bon de les prévenir de son escapade, quittant saint Aignan précipitamment avec ses ennuis.

Ses yeux écarquillés de surprise accueillirent sa tante qui le cherchait.
Comment diable pouvait elle l’avoir retrouvé jusqu’ici?
Sa surprise grandit encore quand elle lui demanda, la mine emplit de chagrin, de rejoindre Gilly au plus vite sans guère plus d’explication.
L’homme connaissait décidément mieux sa famille qu’il n’avait voulu le laisser entendre…

Qu’avait on pu lui cacher d’autres? Sa vie lui semblant déjà bercé d’illusions depuis qu’il avait retrouvé sa génitrice.
Nombreuses fois, depuis sa rencontre avec le noble bourguignon, il avait senti l’homme se fermer quand leurs discussions dérivaient sur son passé.
Foule d’hypothèses et de doutes bousculèrent ses idées sur le chemin qui le menait au chevet.

La porte ouverte de la chambre invitait à entrer, le galapiat s’y glissa en frappant doucement.

Z’avez demandé à me voir sire?

Allongé dans son lit, le seigneur semblait faible mais détendu, soulagé peut être même.
Ses yeux noirs comme les siens ne marquaient plus la sévérité. Pour la première fois depuis leur rencontre, Williamss l’aurait presque trouvé sympathique...

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--Wishmerhil


S’il lui était évident de devoir raconter la vérité, bien difficile était de trouver les mots justes pour exprimer ce qu’il ressentait.
Le jeune homme léger n’avait aucune manière, mais dans ses veines coulait le sang de Gilly, impétueux et téméraire comme lui-même avait été.

Lui avait appris, son fils en ferrait bien autant et porterait dignement son nom.


Oui Williamss, ferme la porte et approche toi veux tu bien.


L’épée du seigneur, appuyée contre une chaise, accompagnait son maître tel sa plus fidèle compagne.
Le noble la regarda, cherchant peut être un moyen de ne pas avoir a affronter de face le regard de Williamss.


Vois tu cette épée Will? Attrape la s’il te plaie.

Elle me fut offerte le jour de mon anoblissement par mon suzerain Almaric de Margny, dit le gros coluche.
Longtemps j’ai cru qu’avec moi s’arrêterait son service auprès des Gilly, mais aujourd’hui je sais m’être trompé durant tout ce temps.


L’heure est venue pour elle, de trouver la main du dernier Gilly restant et servir mon fils tout comme elle m’a servit.

Les yeux du père plongèrent dans ceux du jeune homme pour appuyer la suite.

Cette lame est tienne Williamss
Car si vrai que ta mère est Angel le vaillant, je suis ton père…


Gilly n’attendait nulle émulsion de joie, ne pouvant effacer d’une seconde des années d’abandon.
A trop courir gloire et pouvoir, sa vie l’avait privé de ces petites choses simples qui vous font vieillir heureux.
L’aurait il su plus tôt, les choses auraient elles été différentes? L’heure n’était plus à ces questions là…
Williamss
Sans trop savoir où l’homme voulait en venir, Will avait saisie l’épée bâtarde à la garde.
Lame droite parfaitement équilibrée et finement ciselé, l’arme était de très belle facture et semblait tranchante comme un rasoir.

Écoutant les explications du noble d'une oreille, le vaurien regardé l’objet d’une grande valeur dans ses mains.

Blablabla

Bien que plus loquasse et sympathique qu’à l’habitude, le jeune homme se serait bien passé de venir fréquenter la mort de si prêt, ne sachant que dire au mourant que jusqu’ici, il n’avait pas porté bien haut en son cœur.

N’écoutant pourtant qu’à moitié, l’incongru leva les yeux sur l’une des phrases du seigneur, fronçant les sourcils sur ce qui venait de se glisser entre les banalités.

Jamais il n’avait pu lire tant de fierté dans un regard posé sur lui.
Jamais il ne pourrait décrire avec des mots ce qu’il avait ressenti à cet instant précis.

Prostré dans sa surprise, Williamss ne trouva mot de suite, l’émotion lui serrant la gorge et gonflant ses yeux de larmes prêtent à poindre.


Père…

Tant à découvrir pour si peu de temps à partager. Comment garder rancune de l’absence d’un père, lorsque l’on vous le rend mourant?

Déposant l’épée contre, il s’assit doucement sur le lit, regardant Gilly, avec maintenant toute son attention.
Tous deux restèrent un moment à discuter. La force de caractère de l’homme l’aidant à ne pas craquer alors que sous ses yeux impuissant, les dernières forces de son père le quittaient.
Plus de retenu, quand l’homme trop faible pour lui répondre, il entoura ses bras autour de ses épaules lui offrir l’amour d’un fils dans une dernière et unique accolade.

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Eudeline
Les évènements s'étaient enchainés. Sous les derniers ordres du Seigneur de Gilly, tout avait été fait selon ses derniers désirs.
Cette fois, rien n' arrêterait la marche du temps et l'œuvre de la mort.
Elle avait discrètement fait ce que l'on attendait d'elle. Veiller aux soins apportés à Wishmerhill lui même, aux besoins des deux ou trois personnes présentes.
Sustenter le Bénédictin et lui remplir sa besace de quelques vivres mandées auprès des paysans de la Seigneurie.

La chaleur trouvée entre les murs du castel, avait soulagé ses frissons et la douleur lancinante qui lui vrillait le haut du dos.
Elle avait pu trouver quelques minutes de repos. Pas de vrai sommeil, juste du répit. Elle ne pouvait dormir.
Ce qu'elle pressentait, la terrible intuition qu'elle avait, ce que l'homme lui avait laissé entendre sans vraiment se confier ….. Wishmerhill allait-il avoir le temps d'avouer la dernière, mais au combien la plus grande, des révélations qu'il avait à faire ?

Discrète mais présente, elle n' avait eu cesse d'être au plus près de Williamss. Elle avait besoin de sa présence pour avancer et il avait besoin de la sienne pour donner un sens à leur destinée. Ils savaient tous deux que leurs pas et leur devenir étaient liés.

C'est donc doucement, pensant trouvé Williamss entrain de désaltérer ou d'arranger le mourant, qu'elle entre dans la chambre.
Les mots qui allaient être chuchotés restent au seuil de ses lèvres.
Williamss le dur, Williamss qui râle sans cesse depuis plusieurs jours contre ce « vieux », Williamss l'éffronté souvent à la limite de l'irrespect, Williamss assis au bord de la couche, enlace le vieil homme.

Wishmerhill a parlé.
Williamss sait.

Elle s'appuie un instant à la porte, libérée de savoir que le seigneur de Gilly n' est pas parti sans rien dire, émue de voir Williamss accepter la situation, alors qu'il avait nié si farouchement les évidences quand ils en avaient tous les deux parlé.
Les minutes passent. Longues comme on les souhaite quand il en reste peu, courtes comme elle ne peuvent que l'être quand la mort rôde de trop près.
Et elle est là ! La Parque et ses voiles froids s'est elle aussi installée au bord de la couche.

Lentement, elle s'approche, caresse les épaules de son jeune amant en l'invitant à se redresser

Will …. c'est la fin …. nous devons prier …

Les derniers mouvements autour de lui et les murmures qu'elle a faits à Will, font ouvrir les yeux du seigneur.
Ce regard est si différent de ceux qu'il offrait auparavant. À la fois plus serein, plus vif malgré le terne du trépas déjà présent en lui. Mais aussi regard mouillé d'un éternel regret et de la tristesse de ne pas avoir été là avant. Une dernière fois, elle se penche vers le visage du mourant , elle caresse doucement une de ses joues froides déjà et murmure


« Un père, lorsqu'il transmet, a le souffle éternel. Les lumières s'incarnent dans ses yeux. Lorsqu'il parle à son fils, la flamme de l'histoire, de leur Histoire ne s'éteint pas, mais s'allume et l'anime. »

Moi qui hais mon père, et qui pourtant sur bien des points vous ressemble, je n' ai jamais vu en ses yeux cette flamme que vous avez allumée pour Williamss.
Merci Wish …
Partez en paix Sire de Gilly
.

Un baiser plein de respect sur le front, un signe de croix discret, elle se redresse et recule tout près de Williamss et glisse sa main dans la sienne.
_________________
--La.parque
*********************




Bonne joueuse elle l' avait laissé battre ses cartes une dernière fois.
Amante trop de fois éconduite, elle n' avait pas quitté les abords de sa couche.
Courtisane, qui bientôt serait favorite, elle l'enlaçait de son regard de braise.
Elle était le froid de son sang, elle allait être la chaleur de son trépas.

Enfin seuls. Lui et elle
.

Alors Wishmerhill … vous voilà prêt ?



Lentement son corps s’était abandonné au froid qui l’entourait, accueillant comme une caresse la froidure de sa dernière amante.
Longtemps il s’était joué d’elle, la narguant avant de lui échapper.
Aujourd’hui, son doux parfum pernicieux emplissait l’air et ne le quittait plus.
Clémente elle s’était suffisamment langui de lui, maintenant elle lui réclamait son dû
.

Oui me voici.
Je n’attendais plus que vous…


Sans manière, comme seule une liaison peut l'autoriser, elle s'assoit à ses cotés, ses longs cheveux sombres, voiles couleur du trépas, glissent sur lui.

Plus que moi …. enfin !
Moi qui vous espère et vous désire depuis si longtemps.
Mais ouvrez donc les yeux mon cher ! Profitez !
Vous qui avez si souvent déshabillé du regard, vous qui avez si souvent imaginé... tout cela est votre à l'instant.
Vous n' allez pas jouer les saints hommes maintenant ? !
Je vous ai laissé le temps de faire votre mea-culpa avec Aristote et son séide. Mais moi je veux le vrai Sire de Gilly.
Je veux le fautif, l'imparfait, le dépravé, le corrompu, l'impudique …. Wishermill !


Frissonnant la sentant toute proche, Gilly ouvrit les yeux pour découvrir ce visage maléfique, sublime de féminité, inhumainement parfait…
Son regard glacial le contemplait, vide d’émotion, seul son léger sourire trahissait sa satisfaction.
Allongé à ses côtés, lentement les douleurs l’avaient quitté, son corps s’allégeant jusqu’à ne plus se faire sentir.

Lui céder et en finir. La mort ne serait pas si dure après tout…


Vous m’avez cherché et bien je suis là.
Fidèle à moi-même tel vous me désirez
.


Elle aime ce moment. Instant fugace mais jouissif où celui qu'elle espère se donne enfin.
Oubliés les blessures,les relents de maladie, les affres de l'âge et les odeurs de vieillesse. À ce moment ils sont beaux ses amants.
Il est beau Wishmerhill de Gilly allégé des ses révélations, détendu de s'être mis en accord avec lui même. Beau et surtout fier et droit de cette paternité tardivement révélée.
Cette garce de Vie, cette catin si souvent honorée et bafouée lui avait fait un cadeau, le plus beau, il était père.
L'Héritier maintenant connu et avertit, il pouvait s'en aller et s' unir avec elle.
Elle si austère, si calculatrice, impitoyable et invulnérable, a, toujours à ce moment précis, un frisson. Léger remous fait de désir, de plaisir, d'envie et de satisfaction qui quelques secondes lui donne presque apparence et sentiments humains.

Se redressant, elle se place face à lui au pied de la couche.
Ouvrant ses voiles de trépas, elle laisse apparaître son corps. Il est à l'image de tous ceux que son amant a aimés avant elle. Les yeux accrochés aux siens elle se glisse sur lui. Chaque caresse glace fatalement l'endroit où elle se pose.
Lentement elle monte, en lui. Laisse de coté le flambeaux si souvent allumé et consumé, elle n'est pas comme les autres … ce n'est pas cela qu'elle veut !
Encore quelques secondes, quelques frôlements …. elle y est !

Ses mains encadrant son visage pour qu'il ne puisse détourner son regard, elle se penche avec douceur mais détermination sur sa poitrine et là où bats encore faiblement son cœur.
Là où tout commence et où tout fini elle pose ses lèvres.
Baiser mortel. Orgasme ultime
.

Wishmerhill tu es miennnnnnnnnnnnnnnnnn



Changeant de forme comme d’apparence, devant lui défilaient celles qu’il avait connues, possédées ou aimées.
Déesse interdite au mortel, la Parque conviait ici, pour sa dernière danse, le seigneur maladif.

Lentement sur lui son étreinte se fit chaleur, aspirant du touché le peu d’étincelle de vie lui restant.

L’heure était venue, avec elle il allait oublier cette vie, quitter ce corps las et fatigué.

Plus de peur à ce moment quand enfin elle trouve ce qu’elle est venue chercher.
Sa vie comme son âme ne lui appartiennent plus depuis longtemps. L’heure du paiement est arrivée…

Larme qui coule sur la joue du mourant quittant ses yeux clos avec son dernier souffle.
Tout était fini, lentement la mort l‘emportait.

Ainsi s'achève l’histoire de Wishmerhil, Seigneur de Gilly sur Loire.
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