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[RP] L'Église de Bourganeuf

Eloin
Le retour des beaux-jours remettait du baume au cœur de la moniale, et les journées s'allongeant luy permettait d'accomplir plus de choses sans estre surprise par la tombée de la nuit.
En ce dimanche, elle avait donc prévu de passer du temps dans le jardin presbytéral, avant d'opérer un grand ménage au seing de sa demeure.

De bon matin, la diaconesse alla sonner les cloches de l'église.




Soyez tous les bienvenus dans la maison du Très Haut, pour cette nouvelle messe !

Commençons par confesser nos fautes au Très Hault, chers fidèles. Car le pardon de Dieu est infini pour le pêcheur qui présente un repentir sincère. C'est là le symbole de nostre foy et de nostre croyance en son amour éternel.




La diaconesse rejoignit ensuite le lutrin et ouvrit son grand manuscrit à la page concernant la lecture du jour.

    Un jour, la nouvelle de la mort d’Alexandre se répandit comme un typhon. Dès lors les gros centaures du bouleutérion ne se privèrent plus de calomnier au grand jour Aristote qui menaçait selon eux l’ordre établi de la cité athénienne et l’esprit des hellènes de sa dangereuse prophétie.

    Contre toute attente Aristote prit Nicomaque par l’épaule lui tendit un cratère et, dans un rire homérique dit en trinquant « ne t’en fais pas, mon fils, mieux vaut mourir lavé d’une purge d’hyppocrate que de vivre à jamais entouré d’hypocrites »

    L’adversité aidant, une profonde complicité s’établit alors entre le père et le fils. Aristote s’efforça de compenser les années d’absence douloureuse en transmettant les connaissances morales qui, désormais pour lui, seules comptaient de sorte que Nicomaque put acquérir un réel savoir-être étayé par la foi.

    Allant au cœur des notions, il lui apprit à chercher le Juste au delà du Bien, le Vrai caché par la pudeur et la bienséance, l’Amitié sans crainte de la solitude, l’Humilité dépourvue d’orgueil puis lui permit d’analyser jusqu’à quelle extrémité la vertu peut devenir perversité :

    « Bien souvent, conservation n’est plus qu’appertisation. Le paysan thésaurise pour un éternel avenir difficile et sa cagnotte, planquée sous le duvet d’oie, enfouie sous la fesse gauche de sa femme lui servira bientôt pour un deuxième champ en cas de coup dur, champ qu’il gardera bien sûr lorsqu ’artisan, il convoitera l’appartement cossu de la Cité sans effleurer un instant la nature factice de son sentiment d’insécurité.

    Foncièrement radieuse c’est-à-dire pétée de radis investis dans la pierre, telle est la signature de sa réussite terrestre mais ne lui dis surtout pas qu’il pèche par gourmandise » murmurait-il dans un sourire.


Hagiographie de SainctNicomaque, patron des mutilés, partie II.

Ceci est un extrait de l'hagiographie de Sainct-Nicomaque, le digne fils d'Aristote, dont la mémoire est honorée chaque 19 avril. Contrairement à son père, Nicomaque fut prestement oublié de l'Histoire, son existence et sa vie vertueuse ne furent découvertes que bien des années plus tard.

Ce que je souhaite vous transmettre par la lecture de ce paragraphe, c'est l'importance de l'éducation des enfants. Que vous soyez noble, bourgeois ou paysan, n'oubliez jamais combien il est important de transmettre à vostre progéniture les bases de l'aristotélisme, en sus de tout ce que vous jugerez bon de leur apprendre.

Bien sur, l'enseignement de la pastorale est la prérogative des clercs aristotéliciens, mais rien ne vous empêche, en tant que parents, nourrices ou gouvernantes, d'enseigner aux enfants les principales prières comme le Credo ou la Confession. Vous pouvez également luy conter le récit de la vie du sainct patron de l'église du village, ou mesme, du sainct protecteur de vostre famille, si c'est le cas.

Bref, profitez de chaque instant pour instruire vostre enfant, ne le laissez point devenir un ignorant !


Eloin invita ensuite l'assemblée à réciter le Crédo.



Et maintenant, communions ensemble ! Partageons le pain et le vin de l'amitié !

Eloin rompit le pain, le déposa dans une coupelle, puis le proposa à chacun des fidèles qui en firent la demande, après avoir elle-mesme communié.



Si vous souhaitez que j'évoque un sujet particulier pour une prochaine messe, si vous avez besoin d'une confession privée, si vous voulez recevoir un sacrement, ou pour tout autre affaire, venez me voir au presbytère !

Allez dans la paix de Dieu, chers fidèles ! Que vostre journée soit emplie de joie !


Et elle sortit de l'église, et resta un moment sur le parvis, au cas où l'un des fidèles souhaiterait discuter avec elle.
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Héraldique
Eloin
En ce jour ou rayonnait le soleil dans un ciel sans nuages, la moniale s'en alla sonner les cloches de l'église.

Soyez tous les bienvenus dans la maison du Très Haut, pour la messe dominicale !

Pour commencer, confessons nos fautes au Très Hault, chers fidèles.




La diaconesse rejoignit ensuite le lutrin et ouvrit son grand manuscrit à la page concernant la lecture du jour.

    La foudre s’abattit tout près de là. Terrorisés, les enfants se blottirent encore plus dans les bras de leurs mères. Celles-ci pleuraient, implorant pitié au Très Haut. Les hommes s’invectivaient, s’attribuant l’un à l’autre la responsabilité des événements. Cela faisait six jours que les éléments se déchaînaient sur la ville d’Oanylone, avec la rage des premiers temps du monde. Un ciel noir d’encre, lourd de menaces, pesait de tout son poids sur la ville maudite. Parmi le petit groupe qui s’était réfugié dans la réserve de blé, depuis longtemps vidée, la peur côtoyait la colère, la fureur et le désespoir. On pouvait voir un homme qui avait cessé de rire de Dieu lorsque Celui-ci avait annoncé la destruction de la ville. Et cette femme ressassait sans cesse, avec honte, ses orgies luxurieuses avec tant d’hommes et de femmes qu’elle n’était pas arrivée à les compter. Ou encore ce jeune homme, qui avait prit le plaisir immonde de fracasser le crâne de son petit frère, et qui, maintenant, tentait de se racheter en rassurant les enfants rassemblés dans la minuscule pièce. Tous savaient pourquoi ils étaient punis, mais aucun n’osait l’avouer, certains cherchant même à en rejeter la faute sur les autres, dans l’espoir vain de faire oublier ses propres péchés.

    Une bourrasque terrible vînt enfoncer la porte, emplissant le frêle bâtiment d’un vent glacial. Ses fondations tremblèrent lorsque le tonnerre répondit à l’éclair, d’une puissance assourdissante. Et le silence se fit. Certes, la tornade rugissait et le tonnerre grondait, mais cela faisait déjà six jours que les habitants d’Oanylone ne connaissait plus que ça. Non, le silence n’était pas celui de la nature, mais bel et bien celui des humains. Car les réfugiés s’étaient tus, paralysés par la terreur, en voyant l’ombre qui se découpait dans l’encablure de la porte. Un homme, si grand et si massif qu’il devait se courber et resserrer les épaules pour entrer, s’approcha d’eux. La pénombre laissait deviner son visage rugueux et sa barbe drue. Sa volumineuse chevelure argentée lui donnait un air de sagesse, contrastant avec la largeur de ses mains, qui semblaient être capable de réduire en poussière même la plus dure des pierres. Son regard bleu pâle, usé par le temps, semblait tout de même garder au fond de lui une joie enfantine. Le colosse était habillé d’une chemise rapiécée et usée par les affres du temps. Un grand morceau de toile, enroulé autour de ses jambes, témoignait de sa condition de défavorisé. Il laissa apparaître un léger sourire et tous les réfugiés soupirèrent de soulagement. Puis il laissa entendre sa voix caverneuse:

    “Quand il n’y a plus d’espoir, il reste toujours l’amitié.”
    Alors, une vielle femme, au regard dur, à la volonté de fer, s’avança vers lui et lui demanda:
    “Et toi, l’étranger, es-tu venu en ami? Car il est en cette cité des hommes et des femmes dont la parole est de miel mais dont les actes sont comme le venin. Ils vivent sur des montagnes d’or, et ne désirent rien d’autres que de s’élever encore plus dans leur fol quête de butins. La vie de leurs semblables leur importe peu, tant leur soif de trésors les dévore.”
    “Je sais”, répondit l’homme. “C’est pour cela que je viens à vous. La richesse du coeur ne peut être égalée par les richesses de ce bas-monde. Emporteront-ils leurs montagnes d’or dans l’autre vie?”
    “Non, certes pas”, lui répondit la vielle dame. “Mais les richesses du monde nous sont-elles à jamais interdites? Devons-nous nous réduire à vivre tels des animaux pour honorer la richesse de l’âme?”
    “La vie vous a-t-elle appris à renier votre main gauche pour employer la droite?”, demanda l’homme. “Il en est de même pour les trésors que Dieu a créés pour nous. Que les richesses matérielles soient vôtres, car Dieu, par amour pour Ses enfants, nous en a fait don. Mais n’oublions jamais qu’il n’est pas de plus beau trésor que l’amitié.”

    Alors, un jeune homme se dressa et lui demanda: “Mais qui es-tu, toi dont les paroles sont emplies de sagesse?”
    “Mon nom est Georges”, répondit-il.


Hagiographie de Sainct-Georges l'Archange, chapitre premier.

Sainct Georges, comme nous le dit ce texte, exhorta ceux qu'il côtoya à pratiquer l'amitié et le partage. Il leur enseigna de ne point convoiter le bien de son voisin, et d'estre, au contraire, fier de ses propres possessions, mesme si elles ne sont guère importantes.

Mais la richesse ne fait point la joie, aussi, que le boulanger soit heureux d'avoir son four et son fournil pour produire le pain qui nous nourrit tous ! Que le bucheron soit fier des buches qu'il taille et qui nous servent tant pour alimenter nos cheminées que pour construire nos maisons ! Que chaque artisan, chaque paysan, chaque manouvrier soit conscient qu'il sert à quelque chose en ce monde, et qu'il en soit heureux, car c'est grâce à chacun d'entre nous que le monde continue d'avancer !


Eloin adressa un mince sourire à l'assemblée, puys entonna de vive voix le Credo, invitant les fidèles à en faire de mesme.



Et maintenant, communions ensemble ! Partageons le pain et le vin de l'amitié !

Eloin rompit le pain, le déposa dans une coupelle, puis le proposa à chacun des fidèles qui en firent la demande, après avoir elle-mesme communié.



Si vous souhaitez que j'évoque un sujet particulier pour une prochaine messe, ou pour tout autre affaire, venez me voir au presbytère !

Allez dans la paix de Dieu, chers fidèles !


Et elle sortit de l'église, et resta sur le parvis, le temps que les fidèles s'en aillent retrouver leurs occupations.
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Héraldique
Luaine
La brune voulait éviter de passer à l'église à une heure canoniale et s'y rendit entre vêpres et complies. A cette heure si avancée, elle ne devait logiquement rencontrer personne. Une dague fut quand même prise au cas qu'une rencontre fortuite avec un coupe-jarret.
Entortillée dans une grande cape noire qui trainait presque au sol, la brune arriva devant la porte de l'église et pénétra dans le lieu sacré. Un voile de dentelle noire vint remplacer la capuche baissée sur sa tête.
Un pliage gracieux du genou et elle franchit la travée pour se prendre sur le devant de l'autel. Son popotin vint lustrer le banc en bois et elle prit son chapelet entre ses doigts fins.
Les genoux posés sur le prie-dieu, les mains liées et emberlificotées avec les petites perles de son chapelet, Luaine pria. Elle venait d'apprendre le décès de la femme de l'homme qu'elle aimait.
Histoire bien singulière qui lui aurait valu les foudres de l'église et de tout le saint-frusquin raconté comme cela.
Le sans nom s'était mis sur sa route et grâce à son confesseur le père Franck, elle avait su se détourner de lui et attendre avant d'entamer une relation amoureuse avec celui qu'elle aimait. Sa femme étant mourante et agonisante depuis tant de temps déjà...Ils s'étaient promis d'attendre de faire les choses dans les règles et piété élémentaire de leur foi.

Maintenant tout serait officiel entre eux, passé la période de deuil.


Je sais Joe que maintenant vous êtes là haut sous l'aile du très haut. Vous avez enduré mille souffrances avant de pouvoir d'un souffle disparaitre enfin.
Vous avez laissé un mari et des enfants sur cette terre.
Je ne voudrais pas que vous pensiez que je suis une mauvaise femme mais j'aime votre mari. Il vous a été fidèle jusqu'à votre dernier souffle mais vous n'êtes plus et il vous a aimé.
Je voudrais vous dire que je prendrais soin d'eux. Que je vais faire en sorte de les rendre heureux. Quand j'ai connu votre époux vous étiez déjà malade et l'amitié s'est mué peu à peu en amour, sans que l'on ne le cherche. Il a été très malheureux et maintenant il a droit au bonheur. Je veux lui offrir ce cadeau. J'espère que vous comprenez mais je sais que oui car si Heimdal vous a aimé c'est que vous êtes une femme de bien.
Que le très haut vous garde, chère Joe.


Quand elle termina sa prière pour la défunte femme, Luaine soupira, les yeux brillants de larmes et se signa. La brune eut une pensée pour son cher confesseur qu'elle avait laissé sur Sarlat. Elle n'avait pas de prélat pour se confier ici.
Après leurs échanges épistolaires, il lui avait conseillé de prendre un confesseur sur place et de faire confiance à nouveau à un autre que lui. Ce n'était pas chose aisé de pouvoir se confier à une personne inconnue, toute religieuse qu'elle était.
Luaine regarda les vitraux si terne dans la nuit et cette église si vide.
Seules les bougies vacillaient dans un silence presque oppressant quand la Montfort décida de sortir pour rentrer chez elle en balayant du bout des doigts les larmes qui voulaient rouler sur ses joues sans autorisation.

Un jour où le soleil inondera la nef de ses rayons bienfaiteurs, elle reviendrait y voir le prélat qui officiait pour se confier.

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Eloin
Présente en sa paroisse ce dimanche, la moniale s'en alla sonner les cloches de l'église.

Soyez tous les bienvenus dans la maison du Très Haut, pour la messe dominicale ! Je vais ce jourd'huy vous lire un passage du Livre des Vertus, et plus particulièrement un extrait de l'Hagiographie de Sainct Miguaël, archange du don de soy.

Pour commencer, confessons nos fautes au Très Hault, chers fidèles.




La désormais abbesse de Bourganeuf rejoignit le lutrin et ouvrit son grand manuscrit à la page concernant la lecture du jour.

    Les hommes ne voyaient plus Dieu et n’agissaient plus qu’en fonction d’eux-mêmes au détriment de leurs frères et même de leur propre famille. Cela menait à des rivalités et même bien souvent la loi du plus fort menait à des crimes sans précédents.

    C’est à ce moment-là que la Punition Divine tomba, non pas que le Très-Haut n’aimait plus ce monde mais s’il n’intervenait pas, il courrait à sa perte. Alors des éclairs se firent et tandis que beaucoup fuyait, les plus déterminés luttaient tant bien que mal et se divisèrent en deux groupes :

    Ceux qui incarnent à eux seuls tous les pêchés du monde, les inaudiendis (en latin, ceux qui n’entendent pas) étaient dirigés par sept hommes maléfiques : Asmodée dit le gourmand, Azazel le luxurieux, Lucifer l’acédique, Belzébuth l’avare, Léviathan le colérique, Satan le jaloux et bien sûr Belial l’orgueilleux.
    Ces sept, croyant la créture sans nom, assuraient que cette punition était la preuve incontestable que Dieu ne les aimait pas.

    De l’autre côté, conscient de leurs fautes, un groupe prêchait la repentance. Mené par Gabriel, Georges, Michel, Galadrielle, Sylphaël, Raphaëlle et Miguaël, ils incarnaient respectivement et contrairement aux inaudiendis les sept vertus qu’ils tentaient de défendre : la tempérance, l’amitié, la justice, la conservation, le plaisir, la conviction et le don de soi.

    Ces deux groupes avaient chacun leurs adeptes, les Pêcheurs étant les plus nombreux, il fallait aux Vertueux une foi sans faille pour tenir et ne pas se pervertir.

    Au bout du septième jour, de grands vents destructeurs vinrent du centre de la Terre et fissurant la terre en de nombreux abysses, envoyèrent les inaudiendis au plus profond de celles-ci. Mais parmi ce carnage, une nuée céleste vint et amena les sept bons au plus haut de la voûte céleste.


Ce texte nous donne à réfléchir à la destinée de l'être humain.
Pensez que seule, la pratique des vertus nous apportera le salut. L'égoïsme nous conduira à notre perte dans ce monde-ci comme dans l'autre. Dans ce monde déjà, car l'Homme est un être social qui ne peut vivre sans les autres. Or cette vie n'est possible que dans la pratique de la fraternité.

Le don de soi est l'un des aspects de cette fraternité. Cette vertu, opposée à l'orgueil, consiste à donner à ceux qui doivent recevoir et à aimer ceux qui doivent l’être.
N'est-il pas de plus belle action que de donner un peu de son temps ou de son énergie pour le bonheur des autres ? C'est ce que font tous ceux qui, dans la société civile, dans leur vie quotidienne et même au sein de cette abbaye, acceptent de remplir certaines foncions pour le service des autres.

Alors nous aussi, quel que soit notre niveau et aussi modestement que ce puisse être, nous avons la possibilité de pratiquer cette vertu. Donnons-nous aux autres, mes frères, pour que triomphe la fraternité et que soit rendue visible la lumière divine dans le monde.


Eloin adressa un mince sourire à l'assemblée, puys entonna de vive voix le Credo, invitant les fidèles à en faire de mesme.



Et maintenant, communions ensemble ! Partageons le pain et le vin de l'amitié !

Eloin rompit le pain, le déposa dans une coupelle, puis le proposa à chacun des fidèles qui en firent la demande, après avoir elle-mesme communié.



Si vous souhaitez que j'évoque un sujet particulier pour une prochaine messe, ou pour tout autre affaire, venez me voir au presbytère !

Allez dans la paix de Dieu, chers fidèles !


Et elle sortit de l'église, et resta sur le parvis, le temps que les fidèles s'en aillent retrouver leurs occupations.
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Héraldique
Luaine
La lèvre inférieure entre ses dents et gentiment mordillée, était le signe incontestable de sa légère anxiété. Luaine avait décidé d'aller voir un prélat pour se confesser.
Sur Sarlat, où elle habitait alors, elle n'était jamais très loin du Père Franck, son confesseur privé. Il lui prêtait une oreille attentive à chaque fois qu'elle en avait besoin, lui dispensant les bonnes paroles. Pas celles qu'elle voulait nécessairement entendre mais les vrais mots du très haut.
Sa vie n'était pas comme la surface d'un lac par temps calme, même si ce n'était pas le chaos, elle avait besoin de vider son coeur sur ses soucis.

La lourde porte de bois de l'église fut poussée doucement, sans doute pour ne pas attirer l'attention sur elle. Venir se confesser marchait en binôme avec les péchés accomplis.
Une large étoffe de dentelle sur la tête, Luaine préféra passer par les bas côtés plutôt que la travée centrale. Elle arriva vers le transept, et chercha un vicaire du regard. Ele étira son cou de tous les côtés pour espérer voir la couleur d'une aube.

Une petite voix s'éleva dans une discrétion de mise.

Il y a quelqu'un?
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Eloin
Il y avait effectivement quelqu'un dans l'église : l'abbesse elle-mesme. De voyage à Limoges, elle n'avait pu délivrer la messe dominicale, elle profitait donc de son retour au village pour vérifier que tout était en ordre pour le prochain office.

Elle s'apprêtait à quitter l'édifice par la sacristie, dont la porte donnait sur le jardin presbytéral, qu'elle avait l'habitude de traverser pour rentrer au presbytère, lorsqu'une petite voix se fit entendre.

Eloin fit donc demi-tour pour se rendre dans la nef, et ne manqua point de remarquer la silhouette d'une femme au chef couvert d'une longue étoffe, qui semblait attendre quelqu'un. La moniale se dirigea vers la demandeuse, qu'elle salua d'un signe de teste.


Bonser, dauna. Je suys mère Eloin, abbesse de Bourganeuf. En quoi puys-je vous estre utile ?
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Héraldique
Luaine
Deux yeux verts embrassèrent la nef de l'église de Bourganeuf à la recherche de....Ah ben tient!!! Voilà la personne qu'elle souhaitait voir, venir vers elle. L'abbesse avait le visage comme les icônes statufiés, ses traits étaient réguliers et fins.
La brune la salua en s'inclinant avec respects.


Bonjour, je suis Luaine. Une habitante de la ville. Vous êtes sans doute la personne que je cherchais et la plus à même de m'aider.

Une femme. C'était la première fois que Luaine avait à faire à une moniale. Son cercle de personnes religieuses n'était constitué que d'hommes. Peut être qu'elle serait plus à même de la comprendre sans lui jeter la pierre.

Je viens pour une confession....Si vous avez le temps.

Elle laissa sa phrase en suspend, ne sachant si l'endroit était propice ou si elles devraient se rendre dans un endroit plus intime à l'abri des regards comme le presbytère ou derrière les lattis d'un confessionnal.
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Eloin
Eloin hocha la teste en oyant la question de la jeune femme.

J'ai effectivement quelques heures à vous consacrer, dauna, profitons-en !

Elle était heureuse de voir une habitante du village mander une confession, c'était la première foys qu'elle recevait pareille demande depuys qu'elle s'était installée à Bourganeuf.
La confession était considérée par la moniale comme un sacrement déterminant dans la vie d'un fidèle, puisque c'est en se confessant, et en recevant les avis et conseils du prêtre que le croyant pouvait reprendre son existence, tout en essayant de ne point refaire les mesmes erreurs.


Souhaitez-vous que nous rejoignons le confessionnal ? A moins que vous ne préfériez tout simplement prendre place à mes côtés sur un banc non loin de l'autel ?

La cistercienne partait du principe que l'église toute entière était consacrée, et mesme si le commun des mortels préférait le confessionnal, elle ne voyait nul inconvénient à confesser ses fidèles ailleurs dans l'édifice. Elle l'avait d'ailleurs fait récemment, en pleine cathédrale de Limoges, pour un fidèle qui ne voulait ni du confessionnal, ni d'une chapelle latérale, pour sa confession...
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Héraldique
Luaine
La voila au pied du mur. La confession était un acte difficile à accomplir. C'était comme un accouchement de sentiments à mettre au monde pour les extirper de son âme et les exposer à l'ouïe d'un autre, et fatalement se sentir juger.
L'abbesse avait du temps, quelle bonheur et quel malheur. De toute façon elle n'y couperait pas mais c'est là qu'elle voyait son affection sans limite pour le père Franck son confesseur particulier. Il savait tout de la brune, elle lui racontait tout. Elle devait maintenant ouvrir son âme à un autre et en l'occurrence à UNE autre. Lui dévoiler sa vie, ses failles, ses pensées...Ce n'était pas choses aisées.

Un léger soupire à peine perceptible se fit entendre.


Et bien non, je n'ai plus confesser dans un confessionnal depuis bien longtemps. Mon confesseur le faisait bien souvent dans une absidiole. C'est intime et moins protocolaire.
Je trouve qu'on est plus à l'aise pour parler. Vous avez ça?

La moniale semblait vouloir éviter le confessionnal aussi, Luaine l'avait légèrement perçu aux fluctuations de sa voix. Autant qu'elle se fasse plaisir l'une et l'autre.

Luaine se leva pour lui emboiter le pas vers un endroit plus propice aux confessions.
Tout en marchant, Luaine voulu la rassurer sur le caractère plutôt atypique mais sage de ses confidences.


Vous savez, il n'est pas question de meurtre, de vol ou de pillage.....
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Eloin
Une absidiole... Une fidèle qui semblait s'y connaître en éléments d'architecture sacrée, cela la changerait des limousins incultes en matière de religion, et qui se portaient très bien ainsi ! Elle en avait rencontré peu, certes, mais elle se doutait qu'il en existait plus qu'elle ne le pensait.

Eloin hocha donc la teste, et, après avoir invité la jeune femme à la suivre, elle s'approcha de l'autel, bifurqua vers la dextre dix pas avant le meuble de pierre, avant de s'arrêter dans l'une des deux absidioles de l'église du village. Celle-ci était dotée de deux bancs, et de plusieurs prie-Dieu faisant face à un petit autel ; tandis que l'autre absidiole, située à l'exacte opposée de la première, était dépourvue de tout élément de confort. Elle avait appris, à son arrivée, que la première des deux était réservée aux bourgeois et notables de Bourganeuf, tandis que l'autre accueillait les paysans, les oeuvriers et les pèlerins en voyage.

Si la moniale avait choisi la plus décorée des absidioles, c'était tout simplement car elle aimait regarder les fresques peintes aux murs, lesquelles représentaient les grands moments de la vie d'Aristote. L'abbesse prit place sur l'un des bancs, avant de reporter son regard sur sa paroissienne.


Je vous écoute, ma fille. Ne prenez point de gants pour vous confier à moy, surtout. Je n'ai point toujours été religieuse... Précisa-t-elle à Luaine avec un mince sourire.
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Héraldique
Luaine
[hrp: désolée du retard mais pas poupée n'était plus à bourga]

L'absidiole fut rejoint par les deux femmes. La pénitente et l'abbesse prenant place.
Deux mains blanches n'étaient pas en prièrent mais se tordaient légèrement de voir le moment de la confession arriver.
L'abbesse n'était pas son confesseur privé comme pouvait l'être le père sur Sarlat. C'était dur de devoir ouvrir son coeur à une inconnue fût-elle religieuse.
Le ciboire serait il ouvert en conclusion d'absolution?

"Je vous écoute", voilà que tout était lancé. Luaine inspira presque silencieusement. Si l'abbesse n'avait pas toujours été femme du très haut, elle serait encore plus à même de comprendre les péchés du commun des mortels. Ce fut rassurant, même si la hauteur de l'impénitence n'était pas colossale. Luaine était pieuse et elle devait savoir que son âme était blanche, en avoir confirmation. Si une tâche apparaissait, comme sur un linge, il fallait la laver et donc expier.


Et bien voilà....

On commençait toujours par "et bien voila" ou à défaut par "il était une fois" mais ici ce n'était pas un conte de fée.
La brune devait raconter un peu toute sa vie pour que l'abbesse comprenne.


...Il y a très longtemps de cela j'ai rencontré un homme. Il est devenu un très bon ami. Un confident. Et puis il était malheureux car sa femme était souffrante depuis des mois voir des années et puis moi, je l'étais aussi. Nous nous sommes rapprochés de façon très significative lors d'un de mes voyages. J'ai constaté lors de ce voyage chez lui, que j'étais tombée amoureuse de lui. J'ai préféré m'en aller vite car sa femme était en vie et lui marié.
Lui, comme moi, sommes des gens de valeurs, avec des idéaux bien arrêtés sur le mal et le bien.
Nous avons gardé des rapports courtois mais éloignés, le plus éloignés possible.


Cette période fut difficile pour le couple. Ils s'aimaient, et pourtant ils ne devaient rien entreprendre.

Et puis récemment sa femme a rejoint le très haut.
Une messe a été dite et j'ai moi même prié pour elle et son âme. J'avoue que...

Un rideau de cheveux noir de jais, glissa devant un front soudain baissé, honteusement coupable de se juger avec justesse.

...ma première pensée n'a pas été très pieuse. Vous l'imaginez sans doute.

Elle osa relever ses deux émeraudes sur l'abbesse pour lire son jugement sur son visage. Sa première pensée fut qu'enfin ils allaient pouvoir s'aimer.

Ensuite maintenant il est veuf. Une période de deuil est une obligation pour l'église, on dit qu'elle se doit d'être aussi longue que l'amour fut grand. Pourtant il a aimé sa femme de tout son coeur, ne prenant jamais maitresse, alors qu'elle a été souffrante très longtemps. Il s'est retrouvé seul, sans une femme douce et aimante pour porter ses angoisses.
Je ne voudrais pas qu'on nous juge mal....Nous avons fait notre possible pour être de bons aristotélicien et bien nous comporter. Mais je pense qu'il devrait écourter sa période de deuil. Il a déjà bien assez souffert, il mérite d'avoir les bras et les baisers chauds d'une femme qui l'aime et qui lui fasse oublier tous les moments noirs qu'il a vécu.


Un léger soupire l'affligeant d'avantage de repenser à son aimé et ses peines.

Voilà tout est dit. Est ce que je suis une mauvaise personne? Est ce qu'il l'est aussi une mauvaise personne?
Si il faut que sa période de deuil soit longue pour qu'il puisse se dire qu'il n'a commis aucun péché devant Dieu et bien nous attendront encore mais je pense que notre chemin de croix fut déjà assez long. Nous méritons de pouvoir nous aimer. Ne pensez vous pas?

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Eloin
J'avais vu oui, pour ça que j'avais pas posté de messe derrière. Merci d'être revenue.^^


Eloin presta une ouïe attentive à l'explication de sa visiteuse, avant de rester un moment silencieuse, le temps pour elle de réfléchir à la situation.

Ne point avoir consommé cet amour clandestin est tout à vostre honneur à tous deux, tant la tentation est parfoys grande. J'imagine sans peine, de fait, la teneur de vostre pensée en apprenant le trépas de celle qui fut l'épouse de l'homme auprès duquel vous soupirez...

Ensuite, tout dépend depuys combien de temps il porte le deuil de sa défunte femme... Je crois savoir que la coutume veut que la période de deuil ait lieu durant une année entière, mais j'ai moy-mesme porté le deuil de mon époux bien plus longtemps, et mesme après avoir pris le voile de moniale...


Et le portait d'ailleurs encore maintenant, d'une certaine façon. Elle secoua légèrement la teste, tant pour rejeter loin les souvenirs qui l'assaillaient, que pour apporter un début de réponse à la série de questions de la pénitente.

Je ne pense point que vous soyez, vous et luy, de mauvaises personnes, puisque vous n'avez jamais succombé à cet amour. D'un point de vue canonique, je dirais qu'effectivement, plus rien ne s'oppose à ce que vous puyssiez vivre vostre amour avec luy publiquement et sans honte. Maintenant, c'est surtout de luy que dépend vostre avenir, en ce que rien ne sera possible tant qu'il n'aura point achevé son deuil...

Et pour cela elle ne pouvait rien conseiller que l'attente, puisque la douleur de perdre un proche ne s'estompait point autrement qu'avec le temps.
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Héraldique
Luaine
désolée ma poupée était encore pas là...Vive l'armée^^


La moniale semblait compréhensive. Luaine l'écouta attentivement. Aucune parole ne fut prononcée sans bienveillance. Elle la comprenait. Elle savait ce qu'était l'amour, le grand amour!!!!
Les doigts de la brune un temps malmené, par l'anxiété, étaient à présent poser sagement sur ses jambes.

Effectivement, la période de deuil devait être estimée par le veuf. Nul doute que cette période serait plus que courte.
Quand le '"une année" fut prononcée, la brune dodelina de la tête avec des yeux écarquillés. Une année!!!! Cela faisait de longs mois qu'ils résistaient l'un l'autre alors qu'ils étaient attirés inéluctablement comme deux aimants.


Ma soeur, je dois vous faire un aveu...Il a aimé et aimera probablement toujours sa femme mais celle-ci, avant de trépasser, était au monastère depuis deux années déjà. Deux années qu'il a passé sans elle, à s'habituer à être seul, son coeur était déjà en jachère et je pense qu'il était plus facile de semer de nouvelles graines.

Le tact et la bienséance, ne purent lui faire dire explicitement que c'était un homme avec des besoins longtemps réprimés et elle même...Faites donc l'expérience de mettre deux adultes amoureux avec un désir fou, en présence!!!! Vous constaterez vous même la solution de l'équation.

Un léger soupir vint envahir l'absidiole.

Je ne pense pas que lui comme moi souhaitons attendre plus que nécessaire. Je suis venue vous voir car il m'a conviée à lui rendre visite dans son domaine que je connais pas encore. A cause de mes fonctions, je n'ai pu lui répondre que dans la négative et ce, bien malgré moi. Mais je ne me leurre pas, à la prochaine invitation, si j'en ai la possibilité, j'irais lui rendre visite.

Elle se mordilla la lèvre inférieure. Elle venait de faire l'aveu de son future péché qu'elle commettrait dans la luxure avec la plus grande envie et hardiesse. Le mensonge ne faisait pas parti de sa personnalité et quitte à se voir faire des confiteor jusqu'à la saint glinglin pour se faire pardonner.

Je veux l'aimer et il veut m'aimer....Nous ne voulons pas faire de mal et nous sommes tous les deux profondément aristotéliciens.
Il compte demander ma main et me présenter à son patriarche pour avoir sa bénédiction. Ils nous restent encore du chemin à parcourir pour enfin avoir une relation conventionnelle.


La brune pensa à la période de deuil de l'abbesse qui avait été mariée. Elle devait profondément aimer son époux pour lui avoir été si fidèle. Luaine se dit qu'elle serait dans le même cas si elle perdait Heimdal. Elle aurait surement grand peine à s'en remettre tant elle l'aimait.
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Eloin
Un triste sourire erra quelques instants sur les lèvres de la moniale, avant qu'elle ne laisse échapper un bref constat.

Il aimera toujours un peu son épouse oui, tout comme je continue de ressentir une certaine affection pour mon défunt mary. Il est des sentiments qui ne s'éteignent jamais, sans que cela n'empêche d'aimer à nouveau quelqu'un d'autre...

L'aveu suivant faillit luy tirer un sourire amusé, mais elle se retint au dernier moment de le laisser éclairer son visage, de peur que la pénitente ne prenne ce geste comme une moquerie à son égard. Cette confession était suffisamment compliquée à mener sans y mêler un humour qui pourrait ne point estre compris.

Vous avez conscience que vous commettrez le pêché de chair en vous rendant en sa demeure, et je ne puys vous blâmer de ne point savoir résister à l'attrait de certains élans du corps. Il faudrait cependant veiller à vous protéger l'un ou l'autre, de manière à éviter que cet acte ne porte ses fruits avant que vous ne soyez tous deux dûment mariés, ou au moins fiancés.

Elle connaissait certaines herbes censées empêcher la procréation, de mesme qu'elle avait appris qu'il existait des protections à base de boyau d'animaux pour les hommes, mais était-ce son rôle d'abbesse de prodiguer pareils conseils ; ou cela relevait-il plutost de celuy de médecin, dont elle était diplômée de l'ordre lescurien ? La frontière entre religion et médecine était parfoys bien mince, il faudrait qu'elle songe à poser pareille question au frère Uriel, théologien de son état. Luy saurait surement l'aiguiller plus avant...

Le chemin est parfoys long et semé d'obstacles en tous genres pour un couple qui souhaite pouvoir s'aimer, enfin, au grand jour. Mais si vous croyez tous deux en vostre commun avenir, et si vous continuez sur la bonne voie, vous parviendrez à vous unir. Il ne vous reste plus qu'à faire tous deux bonne figure dans vos familles respectives, et je pense que vous aurez fait un grand pas.

Son propre mariage n'avait guère été soumis à ces exigences, puisqu'elle n'avait à cette époque point retrouvé ses frères et soeurs ; et la famille de son mary résidait en Italie, sans pouvoir accomplir le voyage jusqu'en Maine, pour assister à leurs noces. Elle s'imaginait donc ce que pouvait représenter comme épreuves les présentations aux familles d'un couple, sans se rendre vraiment compte de ce que cela pouvait parfoys impliquer, surtout en cas d'éventuel refus de l'une des parties...
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Héraldique
Luaine
Les paroles de l'abbesse furent réconfortantes. Très religieusement, elle ne pouvait clairement lui dire "allez en paix mon enfant", s'était consentir ouvertement à ce qu'elle ait une relation charnelle avec un homme hors mariage. L'église ne pouvait légaliser ce genre de pratique débridée sauf que dans le cas de la brune, c'était une histoire d'amour, une belle histoire d'amour. Ils espéraient se marier et vieillir ensemble. Depuis tout ce temps qu'ils se connaissaient en amis et maintenant en soupirants, ils avaient savourer chaque étape comme ils savoureraient encore les prochaines.
Le voile fut presque oublié, pour laisser juste deux femmes parler d'affaires de coeur, la conseillère et la contrite.

Luaine avait conscience de tout ce que disait l'abbesse. Elle savait ce qu'était le péché mais elle voulait relativiser. Aucune foudre de viendrait s'abattre sur son joli postérieur pour une histoire d'amour. C'était la première fois qu'elle était si sûre d'aimer un homme et inversement.

Eloin lui parla de son défunt mari et la brune écouta en hochant la tête de temps à autre.
A demi mot pourtant, elle comprenait la faiblesse de la chair et ne blâmerait pas la brune pour son péché même si elle lui conseillait d'attendre. Luaine n'avait pas seize ans et avait passé l'âge des chaperons même si elle n'avait jamais été mariée.

Elle savait qu'Heimdal était un homme très sérieux et qu'il ne la trompait pas, ni avec ses mots, ni avec ses sentiments. Son bonheur était enfin à portée de main.

Une main blanche vint se poser sur celle de la religieuse.

Je n'ai pour ainsi dire pas de famille....

Elle passa sur toute son histoire familiale longue et fastidieuse.

....Une cousine et un cousin tout au plus, pour le reste de ma famille je n'ai aucune existence. Mais il veut me présenter à son chef de famille pour avoir son consentement au sujet de notre union future. C'est important pour moi que sa famille accepte. La famille s'est quelque chose de précieux et je ne veux pas qu'il se dispute avec eux pour moi. Nous voulons faire les choses comme il faut, c'est aussi un homme de bien.
Mais pour ce qui est de le rejoindre dans son domaine et bien je crois que j'ai ma réponse.


Luaine lui sourit. Elle n'était plus une enfant et Heimdal non plus.

Sa main vint serrer celle de l'abbesse. Enfin c'était la délivrance d'une pierre posée sur l'estomac qui s'envole et soudain on est tout léger.

Merci ma mère. Vous m'avez été d'une grande source de réconfort. Je viendrais surement plus souvent à la messe, dès que mes obligations me le permettront.

La brune était soudard de la COLM et quelques fois selon les ordres, la messe était laissée pour compte au détriment de la piété de la brune.

Vous avez éclairé ma route.

La Belleville se leva et salua profondément l'abbesse avec déférence.

Merci et au plaisir ma Mère. J'ai été ravie de vous rencontrer.

Elle se retint presque de lui coller une bise sur la joue mais la moniale pouvait voir le sourire sans équivoque de la brune. Elle se leva et s'en alla laissant l'abbesse dans l'église.

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