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[RP] L'Église de Bourganeuf

Eloin
La moniale sourit en oyant la jeune femme la remercier. Elle était pour sa part heureuse d'avoir pu soulager l'âme d'une fidèle.

Lorsque Luaine se leva pour prendre congé, Eloin fit de mesme, et ne put s'empêcher de tracer dans les airs, à un souffle du visage de la soldate, un signe de croix qui valait bénédiction. Puys elle la suivit du regard tandis qu'elle quittait l'église, avant de se rasseoir sur un banc pour une brève prière. Ce couple-là méritait de pouvoir enfin s'aimer au grand jour, et c'est pour eux qu'elle pria en cet instant...

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Héraldique
Eloin
Il faisait gris, ce dimanche. A peine un rayon de soleil parvenait-il à percer, de temps à autre, l'épaisse couche de nuages, rendant la journée triste, comme le ciel luy-mesme pleurait la perte de Sa Majesté Béatrice de Castelmaure, reyne de France, et de son époux, tous deux décédés à quelques jours d'intervalle.

En tenue de deuil, comme le voulait l'ordonnance de la Régente de France, c'est à dire, pour la moniale, une ceinture de tissu blanc noué sur sa tenue blanche et noire de moniale cistercienne, l'abbesse alla sonner les cloches de l'église.




Soyez tous les bienvenus dans la maison du Très Haut, pour cette nouvelle messe !

Commençons par confesser nos fautes au Très Hault, chers fidèles. Car le pardon de Dieu est infini pour le pêcheur qui présente un repentir sincère. C'est là le symbole de nostre foy et de nostre croyance en son amour éternel.




Elle rejoignit ensuite le lutrin et ouvrit son grand manuscrit à la page concernant la lecture du jour.

    Par un jour sans nuage, Aristote avait convié ses disciples à admirer la voûte céleste. Tous s’émerveillaient de la beauté des astres, brillant comme des flambeaux sur un ciel d’encre. Le maître montrait à ses élèves comme les étoiles ont un mouvement caractéristique. Mais certains commençaient à avoir froid et voulaient rentrer se coucher.

    Sargas : "Maître, ne serait-il pas plus profitable pour nous de discuter et d'étudier plutôt que de paresser ainsi dehors ?"

    Aristote : "Ainsi donc, tu penses que nous paressons. Ne crois-tu pas que les sphères célestes soient les choses les plus parfaites qui existent ? De quelle manière se déplacent les astres, dis-moi ?"

    Sargas : "Maître, ils se déplacent en cercles, fixés qu'ils sont sur des sphères cristallines et transparentes."

    Aristote : "Bien. Et la Terre, quelle est sa forme ?"

    Sargas : "L'observation des étoiles lors d'un voyages ou d'un bateau à l'horizon nous montre qu'elle est ronde."

    Aristote : "Ainsi donc tu écoutes fidèlement mes leçons. La Terre est sphérique, et le ciel se compose de sphères supportant les astres. Le cercle et le mouvement circulaire sont partout. Or quel mouvement est plus parfait que le mouvement circulaire ?"

    Sargas : "Aucun maître, car il se suffit à lui-même et traduit la continuité. Le mouvement circulaire est le mouvement parfait par excellence."

    Aristote : "Or un mouvement parfait ne peut être produit que par une puissance parfaite. Et la seule puissance parfaite, c'est Dieu ! Chers disciples, l'observation des cieux nous permet de comprendre comme sont bien agencées les sphères célestes. Et cette perfection porte la marque de Dieu."


Dialogues d’Aristote- La nature des Astres.

Ceci est un extrait des écrits de MaisseArssouye, qui fut, en son temps, un remarquable homme de foy au service de la Saincte Eglise et des fidèles.

Ainsi voyons nous, une fois de plus, par le biais de cet extrait, une démonstration prouvant que l’œuvre du Très Haut ne peut qu’être perfection… Oui, le mouvement circulaire en est une des plus excellents et compréhensibles manifestations… que faisons nous, nous-mêmes, par extension si ce n’est qu’une magnifique répétition de nos actes de la veille ?
N’est on point dans le même processus de circularité lorsque nous nous levons chaque matin et prions pour le Très Haut, puis nous trempons nostre corps dans l’eau afin de le purifier avant que de prendre quelque nourriture et de nous en aller accomplir nos travaux…
Et ne faisons nous point de même, chaque soir, dans nos prières avant que d’aller déposer nostre corps fatigué sur nostre couche afin d’obtenir le repos nécessaire qui nous permettra de recommencer le lendemain… ?

L’homme est ainsi soumis à des rythmes, comme celui de chaque dimanche où il abandonne le travail pour se consacrer au Très Haut tout Puissant… La circularité de nostre Terre, de son cheminement dans l’espace est à l’image de la circularité des rythmes journaliers que nous nous imposons…


Eloin invita ensuite l'assemblée à réciter le Crédo.



Et maintenant, communions ensemble ! Partageons le pain et le vin de l'amitié !

Eloin rompit le pain, le déposa dans une coupelle, puis le proposa à chacun des fidèles qui en firent la demande, après avoir elle-mesme communié.



Avant que de vous laisser vaquer à vos occupations journalières, j'aimerais que nous fassions, durant quelques instants, acte de recueillement, en mémoyre du couple royal qui s'en est allé voici quelques jours, laissant nostre royaume sans guide.

Prions pour notre suzeraine, Sa Défunte Majesté Béatrice Ière,
louons aussi nostre comte Gueldnard de Sainct-Viance,
ainsi que tous les conseillers et nobles de nostre belle région :
Que le Seigneur le Très-Haut
dirigent leur raison et foy selon sa volonté
pour la paix et la liberté de tous.


Tous prient en silence. Puis l'abbesse reprit :

Logos éternel et tout-puissant,
moteur suprême qui gouverne
le corps entier de l'Église,
exauce les prières que nous t'adressons
pour tous les ordres de fidèles qui la composent :
Que chacun d'eux, par le don de ta grasce,
te serve avec fidélité,
par Christos et Aristote nos prophètes.
Puyssent Foi et Raison les guider,
et que Sainct Arnvald le justicier, les protège.


[i]D'un geste, elle signifia aux fidèles la fin de la messe, les laissant ainsi sortir pour retrouver leurs occupations dominicales. Elle sortit à son tour, et resta un moment sur le parvis, au cas où l'un des fidèles souhaiterait discuter avec elle.

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Héraldique
Bradwen
Une église... Cela faisait des jours et des jours qu'il n'en n'avait pas vu une! Après être resté quelques semaines dans la sympathique ville de Saintes, après moultes recherches, il n'avait pas trouvé une seule maison de Dieu utilisable pour y dire une messe. Juste quelques ruines dans lesquelles les fidèles venaient parfois se recueillir disait-on. Aussi, s'était-il résolu à y prodiguer une messe à l'air libre, sous les arc-boutants du soleil et les ogives du ciel. Après tout, avait-on réellement besoin d'une maison en bonne et due forme pour célébrer un office? N'était-il pas un brigand religieux? Sermonner les fidèles nécessitait-il vraiment un édifice? Le Tout-Puissant est partout... et pas seulement dans les églises. Après tout, pour quelle raison bastissait-on les églises? Etait-ce juste pour se protéger des intempéries? Ma foi! Que voilà une bonne raison!

Et c'est donc en un jour pluvieux, où les sentiers étaient boueux, et où la glaise collait aux bottes des voyageurs, que l'ex-diacre de Montmirail entra dans le saint lieu. Il s'y déchaussa à l'entrée, non pas par déférence envers le Tout-Puissant, mais plutost par respect pour les paysannes qui oeuvraient à faire le ménage ici-mesme! L'église respirait la sérénité. Le bruit de la pluie battante contre les vitraux n'arrivait mesme pas à troubler la quiétude des lieux.

Bradwen s'approcha de l'autel et s'agenouilla. Teste baissée, il fit ce pourquoi il était venu, c'est à dire... eux... Eh bien... prier tout simplement!


Oh Dieu Tout-Puissant, tu es mon Dieu. C'la fait bien longtemps que j'n'étions point entré dans une église, mais tu sais pourtant que j'ne t'ai point oublié! J'voudrions simplement t'remercier pour tout l'bonheur dont tu nous gratifies, à Kaelig et à moi! Sache que nous apprécions. Et euh... si tu pouvais... Pssst... Écoute... Mon champ d'blé aim'rait beaucoup qu'le polichinelle qu'elle a dans l'tiroir soit une fille... Alors, si tu pouvais... eux... ben... exaucer son voeu, j't'en s'rais très r'connaissant ! Y'a un d'des serviteurs qui d'vait m'transmettre une recette pour avoir une fille à coup sur, mais j'avions toujours rien r'çu! Et puis, Kaelig et moi... ben, j'suis pas sur qu'on soit capab' d'suivre une recette pour... avoir une filliote! On est ben trop insouciant et on s'laisse ben trop aller à... Enfin, tu m'comprends hein! Ouais, j'sais... tu vois tout et tu entends tout ! On peut rien t'cacher hein? Héhéhé.... Dommage!
Eloin
La moniale s'était absentée du village quelques jours auparavant, invitée à assister à un baptesme à des lieues et des lieues, en terre normande. Elle n'avait point prévenu ses fidèles, pensant qu'elle serait de retour pour la messe dominicale, ce qui ne fut point le cas. Une pluie battante sur le chemin du retour l'avait forcée à s'arrêter dans une auberge durant plusieurs heures, tant pour se protéger elle-mesme de la froide averse, que pour ménager sa monture, qui, ma foy, n'était plus toute jeune !

Ce fut donc à l'aube du lundi matin que l'abbesse parvint à Bourganeuf. Elle rentra la jument à l'écurie et monta prendre quelques heures de repos, avant de se rendre à l'église. Elle avait la ferme intention de dispenser ce jour la messe qu'elle n'avait pu officier la veille.
Mais, lorsqu'elle pénétra dans l'église, elle y trouva un homme, visiblement en plein recueillement. Elle ne pouvait guère le déranger en faisant sonner les cloches de Sainct-Jean juste au dessus de luy, le pauvre homme en aurait une crise au cœur, ou pire, un évanouissement !

Soucieuse de ne point troubler celuy qui luy semblait estre un pèlerin, la cistercienne prit place sur un banc à mi-chemin entre la nef et le chœur, joignit ses mains sous son menton, et s'abima en prière.

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Héraldique
Bradwen
Son visage se rembrunit alors. Il avait encore un sujet de discussion à évoquer avec le Tout-Puissant et ses acolytes. Mais celui-ci nécessitait plus de sérieux. Nécessitait? Non, celui-ci était par essence mesme plus sérieux. L'ex-diacre releva un instant la teste vers les croisés d'ogives polychromés, semblant chercher l'inspiration. Son visage se referma sur lui-même, son regard se fit plus sévère, ses dents se serrèrent, ses lèvres se crispèrent. Il était tellement obnubilé par cette... cette affaire qu'il n'avait mesme pas remarqué qu'il n'était plus seul dans l'église. Se levant, il fit le tour de l'autel pour venir prendre place près d'une statut de Christos. Sa voix se fit forte. Point de murmure ici. Pourquoi murmurer quand les sentiments sont si forts? Si présents? Le paysan souffla un long moment avant d'entamer son discours au Tout-Puissant

Y'a aussi une aut' chose dont il faut que j'te parle. V'là... C'matin, quand j'me suis réveillé en sueur. J'avions eu une drosle d'nuit, d'drosles d'impressions. Oui, j'ai eu froid à l'asme! Non, non, j'n'me trompe point. Mon corps n'tremblotait point! Mais mon asme était en sueur. Quelqu'un... ou quelque chose est passé c'te nuit à not'camp. J'sais point si Kaelig l'a senti comme moi, mais... Ouais, ça à l'air fol tout c'que j'te raconte là hein? Et pourtant, c'te vrai! Elle rode près d'nous! Elle cherche, flaire, hume, piste. Que veut-elle que cherche t-elle? Mon heure est-elle arrivée? Ou en veut-elle à Kaelig? Ou au petiot qu'elle a dans l'tiroir?

Il prit une pause dans son discours. Ses derniers mots résonnaient encore dans l'église comme elle résonnait dans son esprit.

Pourquoi? Y'a t-il un prix à payer à not'bonheur? Mon heure est-elle déjà arrivée? ... Pourquoi?... Est-ce une épreuve qu'tu nous envoies-là? D'vons la surmonter pour continuer not'route? J'n'aime point ça, tu dois t'en douter. J'n'aime point ces signes avant-coureurs, qui prédisent d'grands malheurs.

Non de non, n'reste point muet à mes d'mandes? Toutes ces années, tu m'as parlé, on a bavardé au coin du feu dans une chaumière délabrée, près d'la statue d'un saint dans une d'tes demeures... dans une forest sombre où seuls s'faisaient entendre le hurlement de loups et le hululement des chouettes! Et maint'nant! Maint'nant qu'j'avions b'soin d'toi, tu restes sans voix. Qu'ai-je fait? Me r'proches-tu d'avoir quitté la paroisse d'Montmirail, d'ne plus t'servir en tant qu'diac'? Pourtant, tu l'sais : avec Kaelig, on avait b'soin d'voyager! J'pourrions t'mentir mais à quoi bon? Tu l'irais dans mon coeur! C'te décision, j'ne la regrette pas! Pas un instant, j'ne l'ai r'gretté!


Bradwen leva soudainement le visage vers le vitrail d'où perçaient les bienfaiteurs rayons du paradis solaire. Ses traits se métamorphosèrent petit à petit et un sentiment de bien-être l'envahit. La sérénité semblait le transfigurer.

Les ordres religieux? Mordiou! Pourquoi n'y ai-je point pensé avant? Mais c'te ben sur! Tu peux compter sur moi! Sitost not'pélerinage à Nevers ach'vé, j'm'occuperai d'me rapprocher d'ceusses-ci! Merci à toi, ô Tout-Puissant! J'savais bien qu'tu m'abandonnerais pas!

Farfouillant dans son sac de voyage, l'ex-diacre en sortit une plume et un vélin, y griffonna quelques instants, et coinça le morceau de papier sous le pied de la statut. Puis il sortit teste basse, remarquant à peine la présence féminine dans l'église.



En quelques mots, tu as remplacé une crainte par un espoir.
En quelques mots, tu as apaisé mon esprit tourmenté et tu as renforcé mes convictions les plus profondes.
Loin de toi, point de salut!
Loin de toi, point d'amour!
Ces quelques mots sont destinés autant à celle qui partage ma vie matérielle à qu'à celui qui inspire le moindre de mes gestes.

Merci à toi d'estre là pour moi Kaelig Mahena
Merci à toi d'estre là pour moi Tout-Puissant.


Bourganeuf n'était qu'une étape dans leur périple. Le soir mesme, l'ex-diacre de Montmirail quittait le petit village où il avait retrouvé la sérénité pour reprendre en compagnie de son asme-soeur l'aventure sur les routes du royaume.
Eloin
La Reyne de France avait été élue, c'était une grande figure du comté. Cette nouvelle aurait du estre la raison de nombreuses ripailles et festes au seing du comté, en l'honneur de Nebisa, comtesse de Ségur et désormais souveraine du royaume des Lys, mais l'invasion du Limousin par plusieurs armées et la menace qui avait régné durant quelques jours sur la capitale avait mis la liesse au second plan.

Mesme Bourganeuf avait été prise par un soudard breton, dont les rumeurs disaient qu'il était un familier du Poilu, ce berrichon qui s'était tant bien que mal accroché au trône ducal pour elle ne savait quelle raison, si ce n'était la folie dont il était certainement atteint.
Lors, suite à ces évènements sombres, la moniale n'avait guère le coeur à dire une messe joyeuse pour fêter la montée sur le trosne de Nebisa ; mais elle ne souhaitait pas non plus prolonger la peine de ceux qui avaient pris part aux combats. Elle coupa donc la poire en deux, se disant qu'elle parlerait des deux évènements au cours du mesme office dominical.

Eloin quitta le presbytère en fin de matinée, longea le jardin presbytéral en songeant qu'il faudrait qu'elle vienne y passer quelques heures, afin de retirer les mauvaises herbes et récolter les feuilles et fleurs de quelques plantes médicinales ; et monta au clocher tirer sur la corde commandant les cloches de l'église. Elle redescendit ensuite se placer derrière l'autel, attendant l'entrée des quelques fidèles avant d'entamer l'office.




Soyez tous les bienvenus dans la maison du Très Haut, pour cette nouvelle messe !

Commençons par confesser nos fautes au Très Hault, chers fidèles. Car le pardon de Dieu est infini pour le pêcheur qui présente un repentir sincère. C'est là le symbole de nostre foy et de nostre croyance en son amour éternel.




Elle rejoignit ensuite le lutrin et ouvrit son grand manuscrit à la page concernant la lecture du jour.

    Un matin, c'est un homme affolé qui se présenta dans la maison familiale. La mère crut un instant qu'il s'agissait d'un client mécontent et s'apprêtait à le chasser. Mais il venait voir Radegonde car il avait entendu parlé d'elle.
    A sa vue il s'agenouilla et joignit les mains pour l'implorer.
    « Radegonde, il faut que tu viennes à Poitiers ! La Grand'Goule est de retour et dévore chaque nuit un innocent. »
    Tout le corps de la femme frémit lorsqu'elle entendit ces paroles. Elle se rappela les légendes qu'on lui racontait pour qu'elle mange sa soupe.

    La Grand'Goule était un animal énorme long comme vingt boeufs, haut comme deux maisons. On racontait qu'elle se déplaçait à l'image du serpent malgré de petites pattes griffues sur lesquelles elle reposait. Ceux qui l'avaient aperçu retenaient surtout l'image de la tête de la bête dominée par deux yeux cruels et une gueule énorme munies de dents nombreuses et acérées. Une affreuse créature comme seul le Sans Nom pouvait en créer.

    Radegonde n'hésita pas.
    « Je viens sur l'heure ! » dit-elle.
    Elle embrassa ses parents, serra contre sa poitrine la croix qu'elle portait autour du coup et se mit en marche en compagnie de l'homme pour Poitiers.
    Sur le chemin, ils rencontrèrent une troupe de brigands. Mais ces derniers les laissèrent passer car ils avaient eu vent de l'entreprise de la femme. Ils lui confièrent même 30 miches de pain qu'ils venaient de prendre la veille sur un marchand ambulant. Elle les accepta mais pour les donner à des miséreux qu'elle croisa peu de temps après.

    Arrivée dans Poitiers, elle découvrit une ville sinistrée. Les volets de la plupart des maisons étaient fermés. Les gens étaient rares dans les rues.
    Elle se rendit au château comtal où le conseil la reçut. On lui expliqua la situation.

    «- La Grand'Goule vit sous nos pieds dans les souterrains de Poitiers. Elle aime l'obscurité et ne sort que la nuit. Elle rôde alors dans les rues de notre bonne ville et attaque ceux qu'elle rencontre. Nous avons noté que ses victimes sont soit des vierges (la chair doit être plus tendre), soit des hommes sortant des tavernes et visiblement à forte tendance boulassique (la chair doit en être plus parfumée).
    Les hommes d'armes que nous avons dépêchés ne sont jamais revenus.
    - Dites-moi comment descendre sous terre et je vous débarrasserai du monstre ! » dit-elle.

    Radegonde avait parlé sans faillir. On lui fit remarquer qu'une jeune vierge comme elle, du moins le supposait-on, serait un mets apprécié par l'animal. On lui demanda si elle avait peur. Elle répondit :
    « - Seuls les cailloux n'ont pas peur. Mais je vous avoue que j'ai surtout peur de ceux qui ont peur. »

    On lui proposa des armes, une escorte. Elle repoussa ces offres. Elle marchait avec la foi, une force bien suffisante à ses yeux que tous les artifices des Hommes.

    Devant sa détermination, on la fit descendre dans le cul-de-basse-fosse du château car un passage menait aux galeries sous terre.
    Elle s'empara d'une torche et avança prudemment dans la pénombre. Derrière elle, on referma bien vite la porte. Elle entendit le verrou.
    Elle n'avait pas le choix : avancer et vaincre.

    Les couloirs étaient taillés dans la roche. L'eau suintait des murs. Il lui semblait marcher sur un sol spongieux. Après des minutes qui lui parurent des heures, elle commença à distinguer un bruit faible d'abord, puis grandissant. Elle sentit surtout une odeur ; une odeur de plus en plus forte et nauséabonde ; une odeur qu'elle n'oublierait jamais.
    Et soudain, au détour d'un couloir elle la vit ! Et grande fut sa surprise. Au lieu du monstre mille fois dépeint, elle se trouvait devant un homme à l'aspect repoussant.
    Il était grand, le visage défait, les yeux exorbités. Une large bouche laissait apparaître des dents pour moitié noircies. Il était vêtu de loques et portait à la main droit un long poignard, tandis que sa main gauche tenait une torche.
    la "Gran'Goule", ou celui qui se faisait passer pour telle, par l'odeur alléchée, lui tint à peu près ce langage :
    « Hé ! bonjour, Madame la Donzelle.
    Que vous êtes jolie ! que vous me semblez belle !
    Sans mentir, si votre corsage
    Se rapporte à votre pucelage,
    Vous êtes le Phénix des hôtes de ce sombre endroit. »
    Et il s'approcha, brandissant haut son arme.
    A ces mots, Radegonde tira de sa poitrine la croix maltesée de bronze qu'elle brandit devant l'abominable créature.
    L'homme eut un soubresaut violent, se mit à hurler un cri qui ébranla les murs et fut pris de convulsions.
    La jeune fille s'avança vers lui, montrant haut devant elle l'objet sacré.
    La "Grand'Goule" s'effondra alors dans un dernier râle sur le sol, non sans s'écrier :
    « Ô rage ! Ô désespoir ! Me voici donc vaincu par une pucelle ! N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? »
    Le monstre jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y reprendrait plus. Et il cessa de bouger.

    Radegonde s'approcha lentement, malgré l'odeur pestilentielle. Elle crut entendre l'homme murmurer une dernière fois : « je reviendrai ». Puis plus rien.

    Après être restée un long moment comme interdite devant ce pauvre diable, Radegonde refit le chemin inverse et toqua à la lourde porte. On lui ouvrit. Elle raconta alors son histoire et fut fêtée dans toute la ville des jours durant.

    De l'homme qui était devenu monstre après avoir vraisemblablement perdu la raison, on n'entendit plus parler. Les soldats partis dans les souterrains à la recherche de son cadavre ne le trouvèrent cependant jamais.


Hagiographie de Saincte Radegonde, second paragraphe.

Ce passage que je viens de vous lire, relate comment Saincte Radegonde mit fin à une longue période de terreur en la bonne ville de Poitiers, en allant combattre cette bête dont mesme les plus valeureux soldats n'étaient point venus à bout.

Que nous apprend ce texte ? C'est tout simple, chers fidèles : il ne faut point toujours compter sur les armes que vous portez, que ce soit une épée soigneusement affutée ou une hache flambant neuve. Il faut également partir au combat en prenant son courage à deux mains ! Avec vostre arme de prédilection, vostre courage, et vostre foy, vous serez les mieux parés pour la bataille !

Je ne vous exhorte point à vous battre pour un oui ou pour non, entendons-nous bien ; mais lorsque la cause est juste (une croisade, la défense de son comté face à un ennemi), il ne faut point hésiter à rejoindre les rangs de l'armée ou de la maréchaussée.

Souvenez-vous du courage de Saincte Radegonde, la prochaine foys que vous rejoindrez un conflit !


Eloin invita ensuite l'assemblée à réciter le Crédo.



Et maintenant, que ceux qui le souhaitent s'avancent pour partager avec moy le pain et le vin de l'amitié !

Eloin rompit le pain, le déposa dans une coupelle, puis le proposa à chacun des fidèles qui en firent la demande, après avoir elle-mesme communié. Et elle fit de mesme avec le calice d'argent qu'elle avait préalablement empli de vin, qu'elle faisait venir spécialement de l'abbaye de Noirlac.



Avant que de vous laisser aller en paix, j'aimerais vous informer, au cas où vous n'auriez point eu l'information, avec le tumulte qui règne en nostre comté suite aux récents évènements ; que nostre royaume a de nouveau un souverain. Il s'agit de Nebisa de Malemort, comtesse de Ségur, qui fut plusieurs foys comtesse du Limousin et de la Marche, et qui tint durant de longues années la charge de héraut.

Souhaitons longue vie à nostre nouvelle reyne !


Et ce fut le mot de la fin, suite à quoi Eloin procéda à une rapide bénédiction de l'assemblée, avant de laisser ses fidèles quitter l'église. Elle sortit à son tour, et resta un moment sur le parvis, au cas où l'un des fidèles souhaiterait discuter avec elle.
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Héraldique
Galica
Galica n'avait pas encore mis les pieds dans une église ...et pourtant elle était attirée par celle de Bourganeuf comme un papillon par la lumière ...

Elle était arrivée en ce début de journée près de la magnifique église qui se dressait sur la grande place de Bourganeuf ... elle monta les quelques marches qui menaient au parvis de l'église, poussa en hésitant la lourde porte qui grinça sur ses gonds ...

Elle se tint un instant là debout dans l'allée centrale ne sachant quelle attitude adopter ... elle se sentait un peu misérable, écrasée par la splendeur et l'immensité de l'ouvrage ... elle avança silencieusement, se laissant glisser sur les dalles, choisit un banc un peu en retrait , regarda autour d'elle ... On lui avait parlé des églises dans sa tendre enfance mais juste parlé ... qui habitait ici ? et ces statues qui pouvaient elles bien représenter ?

Dans un silence qui lui fit un peu peur, elle s'adonna à la rêverie ... Elle repensa à son arrivée, à sa rencontre avec Blaise, l'amour qu'elle avait ressenti pour celui-ci, la peur qu'elle avait éprouvé de le voir au bras d'une autre ... son désir de vivre avec lui, de fonder une famille ... des larmes coulèrent sur ses joues ... délivrance d'un poids trop lourd à porter ... elle l'aimait mais lui ? il le lui disait et pourtant ses attitudes, ses gestes dementaient ses paroles ... elle ne savait plus que croire, elle était venue en ce jour, trouver refuge icilieu ... Elle espérait que quelqu'un réponde enfin à toutes ses questions ... elle voulait comprendre ...
Eloin
Dans le silence de l'église, une porte grinça soudain, bruit désagréable suivi d'un autre, plus aigu, et plus humain : un éternuement. La porte séparant la sacristie du chœur de l'église s'ouvrit peu après, laissant le passage à une abbesse au visage plus pâle qu'à l'accoutumée.

En ce lundi matin, la moniale se sentait coupable de n'avoir pu dire la messe la veille. Un banal coup de froid l'avait clouée au lit durant deux jours, la forçant malgré elle à prendre du repos, ne se levant que pour se préparer de maigres collations, et surtout, des tisanes et autres jus à base de plantes capables de guérir ses quintes de toux et sa fièvre.
Lors, sitost qu'elle avait pu sortir de sa couche sans s'effondrer de faiblesse, Eloin s'était empressée de se vêtir, et avait rejoint l'église après avoir pris un solide repas matinal.

Elle fut quelque peu étonnée de voir qu'une personne se trouvait dans l'église, mais c'était pour elle une bonne surprise, tant les fidèles ne semblaient guère vouloir assister aux messes Res Parendo. Cependant, le visage soucieux de la jeune femme luy souffla qu'icelle n'était point seulement venue ouïr la messe. Eloin se dirigea vers elle, de son pas ralenti par ces quelques jours de maladie, et prit place près d'elle, mais point trop non plus, afin de ne pas donner l'impression de s'imposer. Et sa voix douce, bien qu'un peu éraillée par la toux, déclara.


Bonjorn, ma fille. Je suys mère Eloin, l'abbesse. Puys-je vous estre utile en quoi que ce soit ?
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Héraldique
Galica
Eloin a écrit:
bonjorn, ma fille. Je suys mère Eloin, l'abbesse. Puys-je vous estre utile en quoi que ce soit ?


Une voix douce la tire de sa torpeur ... elle sursaute légérement, elle n'a pas entendu l'abbesse approcher ...

L'abbesse ? une femme ? elle pensait que ... mais que savait elle exactement de la religion ? pas grand chose il fallait l'avouer une nouvelle fois ...

Elle releve son visage, tire un fin mouchoir brodé de sa poche et essuie furtivement ses larmes ...

Bonjour, pardonnez moi mè... mère Eloin, je ne voulais pas ... enfin je ne savais pas qu'il y avait quelqu'un icilieu ... je ne voudrais pas vous importuner avec ... mes ... , pâle sourire qui se dessine faiblement sur son visage, Galica reprit, ... tourments.

Bien qu'une grande douceur se lise sur les traits fatigués de l'abbesse, Galica n'est pas encore prête à se confier à une inconnue ... fut elle abbesse. Un soupir pour rejeter au loin ses peurs, elle prend une grande inspiration ...

J'ai ouï dire que ... que l'on pouvait être baptisé et j'aimerai connaitre les ... enfin savoir ce qu'il me faudra faire pour être baptisée ...

Elle n'en revient pas d'avoir dit ça ... mais bon ce qui est dit est dit, elle ne reviendra pas la dessus.
Eloin
L'air surpris de la jeune femme luy tira un sourire, tant elle était habituée à la surprise de ceux qui s'attendaient à voir un homme porter la bure de curé. Pourtant, des femmes, il s'en trouvait beaucoup au service du Tout-Puissant, mais bien moins que les hommes.

N'ayez crainte, vous ne me dérangez nullement. Mon rosle est certes de dire la messe et de dispenser les sacrements aux fidèles, mais il est également d'écouter et de conseiller tous ceux qui viennent me voir.

Un bref hochement de teste accueillit la demande de sa visiteuse.

Le baptesme est, de fait, le premier sacrement que peut recevoir un croyant aristotélicien. Ensuite viennent, pour les gens ordinaires, le mariage et les funérailles.

Pour recevoir le baptesme, il faut avoir suivi la pastorale : c'est un enseignement en quatre leçons, qui vous donne les bases de l'aristotélisme et vous apprend à estre un bon fidèle.


La moniale resta un instant silencieuse, avant de reprendre.

Puys-je savoir ce qui vous pousse à vouloir entrer dans la communauté aristotélicienne en recevant ce sacrement ?
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Héraldique
Galica
Galica réfléchit intensément ... pourquoi veut elle suivre une pastorale ? pourquoi avait elle dit ça ? elle ne connaissait rien à la religion ... avait elle envie de ... d'entrer dans la grande famille des croyants ?

Elle releva la tête et répondit sans l'ombre d'une hésitation

Je ne connais pas les bases de l'aristotélisme mais j'aimerai apprendre, j'aimerai devenir une bonne fidèle et puis ... rougissant légérement,si je devais me marier j'aimerais que cette union soit bénite ...

Elle se demanda si ces raisons étaient suffisantes pour qu'elle soit acceptée, elle pourrait toujours demander à Blaise si lui aussi participerait à la pastorale ...
Eloin
La réponse de la tribun amena un fugace sourire sur les lèvres de la moniale. Le mariage... Elle en aurait des choses à dire, l'abbesse, à quiconque oserait luy mander son avis, tant sa propre union fut source de désillusions toutes plus douloureuses les unes que les autres. Mais elle se taisait, par respect pour ceux qui s'aimaient suffisamment pour vouloir passer devant l'autel, et aussi, parce que ce qui luy était arrivé ne reflétait heureusement point la norme de ce que vivaient les couples mariés.

Pourtant, elle en connaissait des couples heureux, mais cela ne suffisait plus à la convaincre qu'une union bénie entre deux estres pouvait demeurer heureuse des années durant. Blasphème ? Peut-estre, mais elle n'en avait cure, du moment que cela restait secret, et que cela ne l'empêchait point d'exercer son sacerdoce...


Vostre volonté d'apprendre vous honore, ma fille. A l'heur où la foy réformée attire tant et tant de nouveaux adeptes dans des contrées telles que la Guyenne ou le Béarn, voir que le Limousin retourne petit à petit à la vraye foy ne peut qu'enchanter le clerc que je suys !

Je vous enseignerais la pastorale avec joie, si cela vous agrée.

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Héraldique
Galica
toutes mes excuses pour cette longue attente ... il y a des semaines avec et d'autres pas ...


Galica sourit à Mère Eloin, bien sur que cela l'agréait. Elle allait en parler à Blaise, elle se souvenait qu'il avait suivi une pastorale il y a bien longtemps, le baptème n'avait pu être donné, la diacre ayant disparu ... une vague de tristesse l'envie ... Qu'Aristote protège ton ame Nyu tu nous manques ...

Ce sera avec joie que je suivrai votre enseignement Mère Eloin, je vais en parler autour de moi, peut être arriverais-je à convaincre quelques uns de venir se joindre à moi ...

Galica relève la tête, sourit à Mère Eloin ...
Eloin
Un bref hochement de teste accueillit la réponse de la jeune femme.

Je vous en remercie, ma fille, mais surtout ne les forcer point, je préfères n'avoir que peu d'élèves à qui enseigner la pastorale, mais que ces quelques-uns soient véritablement motivés pour entrer dans la communauté des fidèles !

Je vais vous ouvrir une salle de pastorale au palais épiscopal*, ainsi nous pourrons commencer dès que vous serez preste.


Pas de soucis, la vraie vie passe avant tout.

* Si le lien ne marche pas : Forum 2, Comté du Limousin et de la Marche, Diocèse de Limoges, Palais épiscopal public.

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Héraldique
Eloin
Alors que la guerre faisait rage en bon nombre de terres du royaume de France, le Limousin retrouvait petit à petit la paix et la tranquillité. Quelques agitations avaient encore lieu sur la grand-place de Limoges, puisque plusieurs des brigands ayant sévi ces dernières semaines se trouvaient immobilisés par une blessure, et s'amusaient à jeter le discrédit sur le conseil, ou à répandre de viles calomnies pour occuper un temps qui devait leur paraistre bien long.

Bourganeuf restait épargnée par cela, après avoir été mise à sac par l'un de ces mécréants.
Eloin quitta le presbytère en fin de matinée, et monta au clocher tirer sur la corde commandant les cloches de l'église. Elle redescendit ensuite se placer derrière l'autel, attendant l'entrée des quelques fidèles avant d'entamer l'office.




Soyez tous les bienvenus dans la maison du Très Haut, pour cette nouvelle messe !

Commençons par confesser nos fautes au Très Hault, chers fidèles. Car le pardon de Dieu est infini pour le pêcheur qui présente un repentir sincère. C'est là le symbole de nostre foy et de nostre croyance en son amour éternel.




Elle rejoignit ensuite le lutrin et ouvrit son grand manuscrit à la page concernant la lecture du jour.


    Après avoir converti la plupart des habitants de Mâcon, Boulasse ressentit le besoin de voyager et de propager le message d’Aristote. Elle dirigea ses pas et son chariot plein de pains et de vin vers le pays alamand voisin, dans le SERG actuel, , pour les initier au repas de l’amitié aristotélicienne.

    Cependant les habitants furent moins réceptifs à sa prédication et elle se trouva face à un roi cruel et païen, Childehald, qui refusa de renier les faux dieux de ses pères. Ne se décourageant pas , la sainte prêcha en public, construisit la première église à Cologne et voulut créer une taverne pour faciliter sa sainte tâche missionnaire.

    Mais Childehald ne l’entendit pas ainsi et prit un arrêté anti-prédication. Boulasse l’ayant enfreint, elle fut déférée par le procureur et condamnée pour haute trahison. La sentence d’éradication devait être exécutée en place publique, pour édifier la population, et en utilisant l’outil de son crime : ses saintes victuailles. Le bourreau lui fit boire de force du vin en grande quantité mais la sainte ne faiblissait pas, soutenue par Aristote, elle supportait vaillamment son martyre, tout en prêchant encore depuis l’échafaud.
    Childehald, fou de rage, décida d’en finir et ordonna de la noyer dans le dernier fut de Hautes-côtes de Beaune qu’il restait.
    Quand on retira Boulasse du fût, son visage resplendissait de bonheur. Devant ce spectacle surprenant, Childehald fut frappé de repentir et, touché par la grâce, il se converti et fit convertir tout son peuple.
    Ayant accompli sa tâche terrestre et ouvert la voie à la conversion des alamands, Boulasse décida de cuver tranquillement auprès du Seigneur et de rejoindre le soleil.

    Depuis, Sainte Boulasse est devenu la patronne des vignerons et surtout des Taverniers et elle est encore invoquée par ceux-ci ou par leurs clients lorsqu’ils doivent faire face à une soirée harassante de travail ! Il n’est pas rare d’entendre dans nos Tavernes, l’exclamation familière et pleine d’affection pour la Sainte : « Que la Boulasse soit avec toi ! »


Hagiographie de Saincte Boulasse.

Ceci est une partie de la vie de Saincte Boulasse, patronne des vignerons et des taverniers, dont la fête était ce jeudi, vingt-deuxième jour de septembre.

Saincte Boulasse, comme tant d'autres saincts aristotéliciens, n'eut point peur de mettre sa propre vie en danger pour élever des païens à la foy aristotélicienne.

Et si elle n'a jamais craché sur une bonne chope de bière ou un bon verre de vin, son agonie nous enseigne également qu'il ne faut point abuser des bonnes choses, sous peine de commettre le pêché de gourmandise.

A ceux qui souhaiteraient se rendre en pèlerinage dans les lieux où sont conservés les restes de la saincte, sachez que sa teste se trouve au seing de la basilique de Cologne, cité du Sainct Empire Romain Germanique ; tandis que l'église de Mâcon accueille, dans une châsse, le cœur et le foie de Boulasse.

Enfin, méditez bien, chers fidèles, cette maxime de saincte Boulasse : "Il faut boire avec modération et prier avec ferveur. "


Eloin invita ensuite l'assemblée à réciter le Crédo.



Et maintenant, que ceux qui le souhaitent s'avancent pour partager avec moy le pain et le vin de l'amitié !

Eloin rompit le pain, le déposa dans une coupelle, puis le proposa à chacun des fidèles qui en firent la demande, après avoir elle-mesme communié. Et elle fit de mesme avec le calice d'argent qu'elle avait préalablement empli de vin, qu'elle faisait venir spécialement de l'abbaye de Noirlac. Car, comme le disait elle-mesme saincte Boulasse, ce n'est point parce que la communion est gratuite qu'il faut servir de la piquette aux fidèles !



Eloin procéda à une rapide bénédiction de l'assemblée, avant de laisser ses fidèles quitter l'église. Elle sortit à son tour, et resta un moment sur le parvis, au cas où l'un des fidèles souhaiterait discuter avec elle.
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Héraldique
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