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[RP] La mort des uns fait le bonheur des fous.

Calyce.
B'jour. Du nouveau ?

Et toujours la même réponse à cette question imposée comme un rituel depuis la dernière attaque romaine en Anjou. Toujours cette même servante qui répond par la négative en secouant la tête et la Dénéré de grimacer en trempant dans l'eau tiède le linge destiné à toiletter celle qui dort là sur ce lit depuis trop longtemps maintenant. Ce même soupire quotidien qu'elle laisse s'échapper devant l'immobilité de sa moitié, son autre : Clélie.
Les cicatrices laissées par les saintes lames ont presque disparues, plus de sang à éponger ni de précautions à prendre pour éviter de rouvrir ou d élargir les blessures. Mais faut croire que ça ne va pas suffire à lui faire ouvrir les yeux, à lui faire s'étirer ce sourire taquin qu'a le don d'enrager son ainée, à faire entendre sa petite voix criarde. Non, elle est juste allongée là comme la petite poupée de chiffon à ses côtés.

Pas pour autant que l'ainée perd espoir. Non.
Bavarde pendant qu'elle passe la serviette imbibée d'eau sur le corps inerte. Et vas-y que je te raconte ma vie en commençant par ce qui lui arrive à elle, aux amis qu'elles ont en commun, lui décrivant ceux qu'elle ne connait pas pour finir par lui raconter ce qu'elle a appris de nouveau, histoire de partager. Persuadée qu'elle l'entend, lui éviter d'avoir trop de retard quand enfin elle daignera ouvrir les paupières sur les deux noisettes brillantes qui lui manquent tant.


Allez d'bout, Clé. S't'ouvres les yeux je te parle du prochain château qu'on va visiter...

J'te donnerai mes sous ?

On ira en Lorraine voir Zah ?

On visera les poules comme quand n'était toutes petites ?

Tu te marieras avec Eoghan et je dirai rien !


Une Clélie toujours muette et une Calyce qui esquisse un sourire nostalgique en voyant défiler les images que lui font remémorer ces questions. Toilette finie, la comateuse est recouverte, un baiser déposé sur le front et elle finirait par rejoindre la chambre voisine pour dormir à son tour, comme d'habitude. Sauf que cette fois-ci y a quelque chose de pas habituel. Les lèvres de la mioche se heurtent à un front trop froid quand elle veut l'embrasser. Alors c'est au tour de la main Clélienne d'être prise et baisée. Menotte aussi froide, plus lourde. Le palpitant s'emballe, la brunette approche une bougie du visage de la soeurette. Pourquoi est-ce qu'elle a la bouche bleue ? Et c'est quoi ce teint trop pâle ?

CLELIE !
M'zelle ?!


Non elle se réveille pas. C'est Odile, la servante qui ouvre la porte de façon à pouvoir passer la tête, inquiète.

Vas...vas chercher de l'eau ! J'crois qu'elle a soif. Ca va aller !

Ca va pas aller non et elle le sait au fond tout comme l'Odile qui s'exécute quand même, laissant la porte ouverte. Porte que la mioche s'empresse d'aller claquer et contre laquelle elle s'appuie en fixant la main froide qui pend au dessus du lit. Aux mirettes de s'écarquiller tout en se laissant glisser au sol pour finir assise, genoux repliés, entourés de deux frêles bras.
Elle va se réveiller, elle est trop jeune !


Hinhinhinhin... elle s'en est allée aussi. T'as vu ? Ils tombent tous comme...des mouches mouahahahaha

Le sourcil de la mioche s'arque et une silhouette ne tarde pas à se dessiner dans le coin de la pièce. Silhouette assise sur un tabouret, les jambes croisées et poulaines posées sur ce qui sert de coiffeuse-bureau et une tête que surplombe un chapeau à quatre cornes avec un grelot à leurs extrémité.
Yeux qui se plissent pour mieux voir la rangée de dents bouffonesques qui brillent dans la nuit tout comme les deux yeux sadiques qui la fixent avant qu'il ne parte dans un nouveau rire digne du sans nom... Cling-cling... Il fait danser les grelots au sommet de sa tête


T'en fais pas... moi, je vais rester.

Nan, tu peux partir.
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--Polichinel



Polichinel est gentil.
Il est dans la tête de Calyce depuis... Fiouuu... Un bail.
Même qu'avant, quand elle était petite, y'avait un guignol dans la tête de Calyce, un espèce de rigolo du nom de Leandre. Polichinel avait attendu de looongues années que l'usurpateur sorte du crâne Calycien, et pendant d'autres longues années il était resté terré, attendant le moment propice pour montrer le bout de ses poulaines et le bout de son bonnet à grelots.
Calyce aime les grelots, Polichinel aime Calyce, le monde est bien fait.

Mais les gens, ils n'aiment pas Calyce. La preuve, ils l'abandonnent les uns après les autres. Mais lui, il sera toujours là pour elle.


Le Bouffon se lève du coin où il s'était posé, fixant la mioche de l'air sadique qu'il affectionnait de prendre. La p'tite a l'air terrorisé, il ne faut pas.

S'approche en ricanant, regardant le corps gisant de Clélie, la moitié de son hôte...

Je vais rester, parce que y'a que moi qui ne t'abandonnes pas !

Nouveau rire sadique, nouveau tintement de grelots, et quelques pas de plus pour s'approcher de sa victime... Euh de sa protégée.

Il faut te rendre à l'évidence... Ca commence par ton alcoolique de mère qui a préféré la mirabelle à ses filles, ça continue avec ton père dont t'as plus de nouvelles...

Le doigt crochu de Polichinel pointe d'un bout d'ongle anguleux le corps de la petite morte.

Et ta soeur ? Non contente de faire le légume depuis de longs mois, elle a le bon gout de mourir ! Et je parle pas de tout ces autres gens, Nore par exemple, qu'est partie... Peut être en avait elle marre de toi ?

C'est pour son bien qu'il dit ça, pas pour faire du mal à son p'tit coeur, enfin si peu... Mais il faut qu'elle se rende à l'évidence.

Et Leandre ? Il a préféré aller se reclure dans un monastère que de se disputer avec toi. Tu l'as fait fuir. Quant à Isa...

Les grelots tintent tandis que le doigt osseux s'approche du petit visage de Calyce.

Elle a préféré voir ailleurs que de te supporter... Les gens sont tellement indignes, ne crois tu pas ?

Le sourire plein de dents s'élargit.
N'aies pas peur, petite, je suis ton ange gardien, même si je n'en ai pas la dégaine...
Calyce.
Fallait franchement qu'il sorte de la tête de la Dégénérée pour ressembler à ça, le fol. Elle qui voudrait sortir en courant, crier à l'aide, qu'on vienne sauver sa moitié ou qu'on vienne lui dire clairement ce qu'elle se refuse de voir. Mais non, impossible pour elle de bouger. Elle reste là, calée contre sa porte à regarder la pièce que joue le bouffon. Un numéro qui ne fait rire que lui. Étau qui se resserre sur le coeur de la môme alors qu'il se permet d'approcher celle qui git. Le tintement des grelots lui devient insupportable et les menottes tentent d'y faire vainement barrage en se posant sur les oreilles. Les grelots sont dans sa tête aussi, comme la voix caverneuse du bouffon. Forcée de l'écouter dresser la liste des abandons. Il a pas tort.

Il a pas tort mais c'est pas le moment. Elle peut le faire disparaître si elle veut, elle le faisait déjà avec son ami imaginaire. Suffit qu'elle secoue fort la tête en fermant les yeux, il ne sera plus là quand elle les aura ouvert. Tu parles ouais, il est toujours là. Lui et ses vérités aussi tranchantes que le couteau d'un boucher et puis elle lui sert de viande. Aux larmes discrètes de se mettre à couler alors qu'elle aurait voulu se laisser aller, crier son désespoir aux pieds la défunte soeur. Mais non, elle y ferait pas ce plaisir au bouffon qui se marre déjà assez bien comme ça.

La liste s'allonge et pourtant il en oublie, des disparus. Tous des indignes d'elle, ouais ! Des lâches qu'ont fui plutôt que... Plutôt que quoi ? Rester aux côtés de l'instable qu'elle est ? Petite voleuse qu'avait entrainée avec elle une Clélie innocente, pour quelques pauvres pièces dont elle sait plus quoi faire. Même zahra l'alcoolique Lorraine devait avoir honte d'elle. Le père n'en parlons pas, il s'oublierait lui même pour de l'or et il a fallut qu'elle hérite de la plupart de ses gènes à lui. Le grand frère qu'a décidé de crever plutôt que s'occuper de l'éducation de ses deux cadettes. Tâche ardue qui peut en faire fuir plus d'un... elle le comprend finalement. Elle les comprend tous, même Leandre c'est dire. Finalement c'est elle l'indigne...


DEGAGE !

En pressant plus fort les mimines contre l'esgourde et demie.

Les morts sont morts parce qu'ils devaient mourir... ceux qui sont partis vont revenir !

Qu'elle dit, autant pour faire disparaître la brèche qui avait laissé passer le bouffon démoniaque hors de sa tête, autant pour se convaincre elle même tout en trouvant le courage de se trainer à quatre pattes jusqu'au chevet de Clélie. Et de passer la main dans la chevelure ébène qu'elle aimait tirer étant plus petite. Ce qu'elle donnerait pour revenir à cette époque, tout recommencer en s'accrochant à des rêves de vraies petites filles, comme celui de devenir princesse, d'épouser un prince charmant et d'avoir pleins de gamins. Les filles qu'ont ces rêves là, n'ont pas de fous dans la tête.

Et en fond sonore, les grelots continuent de tinter.

_________________
--Polichinel



Elle a peur, la brunette.
D'ailleurs elle le lui dit, elle lui dit de dégager, que ceux qui sont partis reviendront... Naïve enfant. Il faut quelqu'un pour lui ouvrir les yeux.
Elle a peur, ça se voit, elle pourrait courir, s'enfuir de la chambre où git sa soeur, elle pourrait aller au bout du monde... Mais Polichinel serait toujours là. Parce que lui, il ne fuit pas, et que sa maison est dans sa tête.
Il serait toujours là derrière elle, au coin d'une rue, sous son lit, dans un coffre, dans l'ombre d'une armoire, sous une table de taverne, derrière son épaule, les globes oculaires vides rougeoyants, les dents en avant, le sourire terrifiant... Il serait toujours là.

Toujours là à lui souffler une litanie angoissante, incessante et sadique.


Tous, tous, ils t'abandonnent tous...

Ou alors il lui murmurerait une comptine au creux de l'oreille - l'oreille entière, quoique l'oreille coupée aussi, peu importe - pour l'aider à s'endormir. Une comptine qu'il chantonnerait de sa voix angoissante, qui à elle seule vous collerait des frissons et vous provoquerait des sueurs froides, une envie de vous enfouir sous votre couverture et de ne plus jamais en sortir.
D'ailleurs il la chantonne cette chansonnette, tandis que Calyce se traine vers sa soeur d'un air désemparé...
Il la chante pour la rassurer bien sur, avec une voix qu'il veut douce et mielleuse, mais qui n'en est que plus terrifiante, grinçante, tout en s'approchant encore et encore, Calyce lui tournant le dos.

Polichinel monte à l'échelle... Un peu plus haut se casse le dos... Un peu plus bas se casse le bras... Casse un barreau... Et... Plouf dans...

Il arrive à la hauteur des deux filles, enfin de la vivante qui pleure et de la morte qu'est morte, et soudain termine sa phrase :

L'EAU !

Le Bouffon hurle le dernier mot de la chanson en agitant ses bras osseux de manière qui aurait pu être comique dans un autre contexte, mais qui ne l'est pas à ce moment là.

Elle n'est pas drôle, Calyce. Elle devrait rire, là. Elle l'a fait sortir, elle pourrait jouer avec lui, un peu.
Calyce.
Chanson que la brunette reconnaît. Elle lui faisait moins peur à l'époque où elle la chantait en escaladant les branches d'un arbre, accompagnée de sa cadette. Souvenir d'enfance qui aurait dû la faire rire plus tard, mais même ça, le parasite lui avait volé pour en faire un truc qu'elle voudra oublier. Il hurle, elle sursaute. Et si son but est de lui faire oublier Clélie, c'est gagné. Puisque c'est sur lui que les émeraudes embuées restent figées, bouche bée. Moonwalk squelettique qui la terrifie. Comment lui faire comprendre que sa place n'est pas ici ?

Mais cass'toi !


L'oreiller qui supporte la petite tête de sa soeur est tiré et c'est celle du comique en os qu'elle veut viser alors que derrière lui la porte s'ouvre sur un jupon...Réflexe protecteur, la main libre se pose sur le corps de l'endormie, l'oreiller dans l'autre et entre deux sanglots elle tente d'expliquer ce qui se passe à celle qui entre.

Elle a froid, s'réveille pas... et il veut pas me laisser m'occuper d'elle. Il veut pas... tu peux y dire de partir ?

Index tremblant qui pointe celui qu'elle est seul à voir et continue à se marrer...
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Estrella.iona
Le spectacle qui se déroule alors sous les yeux ébahis de l'Etoile angevine pourrait paraitre digne d'un scénario de film d'horreur à succès postérieur de quelques siècles à la présente scène.

Trella se baladait dans les rues saumuroises, en quête de distraction. En effet, depuis sa nomination au poste de juge, elle guettait chaque chose juridictionnelle qui aurait pu la distraire, et observait chaque personne qu'elle pouvait allègrement menacer de procès, car même si ce n'est elle qui les instruit, les procès, c'est elle qui les juge, et elle a hâte d'avoir a prononcer la phrase qui la fait intérieurement jubiler depuis toujours : qu'on lui coupe la tête !

Elle vaquait donc à ses occupations lorsque soudain, d'une maison attenante, jaillit Odile.
Odile, c'est la servante qui veille sur Clélie. Clélie, c'est la soeur de Calyce, mais c'est aussi une des premières copines de Trella. Elles se sont rencontrées alors qu'elles étaient toutes trois hautes comme trois pommes. Clélie, toujours munie de son lance pierre, ne parlait que de courir après les poules, alors que Calyce et Trella avaient des préoccupations plus terre-à-terre... Comme se trouver des robes roses pour exercer leur futur métier d'avenir de l'époque, princesses-bouchères.
Ah, la belle époque...
Mais de l'eau avait coulé sous les ponts et les trois petites avaient grandi. Trella s'était mariée, Calyce fuguait avec des blonds, et Clélie... Clélie manquait à l'appel. Elle s'était faite laminer lors de la pseudo croisade, par un pseudo croisé, et depuis elle était allongée là, sur un lit, immobile, veillée par une servante... Avant ça c'est vrai qu'elle ne sortait pas beaucoup non plus, passant ses journées à compter ses sous à l'image du Papy... Mais là, non. Elle dormait, dormait, dormait.

Et quand Trella aperçut Odile, elle en profita pour aller lui dire bonjour et s'enquérir des nouvelles de la jeune malade.
Quand la servante lui répondit que Calyce était en ce moment à son chevet et qu'elle avait l'impression que quelque chose n'allait pas, la brunette se décida à aller voir par elle même ce qu'il se passait, Odile la suivant.

Elle traversa la maison, ouvrit la porte de la chambre qu'Odile lui indiqua, et là...

Clélie toujours allongée, pour changer. Calyce agenouillée à ses cotés, tenant un oreiller dans une main et l'autre montrant quelque chose d'invisible... Le regard de Trella suit la direction indiquée, puis se reporte sur Calyce en pleurs.
Ni une ni deux, elle se précipita vers les deux filles. Un regard vers Clélie, à la couleur de son teint, à la température de sa peau, elle sut... Que c'était trop tard. Des morts elle en avait vu déjà, des dizaines, des centaines. Pas de doute à avoir.

Les larmes commencèrent à monter et à étreindre la gorge de Trella, qui regarda alors Calyce qui semblait horrifiée et terrorisée... Quoi de plus normal, elle venait de perdre sa soeur quand même. Mais le doigt de la jeune fille montre toujours un point invisible, et les yeux de Trella balayent la pièce avant de se poser sur l'oreiller qu'elle tient dans la main.

Un oreiller, une morte. Pas besoin de s'appeler Sherlock - s'appeler Estrella suffit - pour deviner ce qu'il s'est passé.
Calyce, pour abréger les souffrances de sa soeur, l'avait étouffée avec l'oreiller, et maintenant, elle devenait folle et se repentait.


Mon dieu Calyce, mais... qu'est ce que tu as fait ?

Une demi seconde plus tard et un éclair de lucidité plus loin, elle se reprit. Calyce ne pouvait PAS avoir tué sa soeur... C'était sa moitié. Elle ne tuerait pas sa moitié au risque de n'être plus qu'une demi. En toute logique, ce n'était pas possible.

Qu'est ce qu'il se passe ici ? Qui est ce qui veut pas te laisser t'occuper de Clé ?
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--Polichinel


Plusieurs protagonistes font alors leur entrée dans la salle pour le plus grand bonheur de Polichinel.
Plus on est de fous, plus on rit, surtout quand le Bouffon est là... Sauf quand il s'agit de Calyce qui semble trouver l'occupant de sa tête effrayant. Elle le dit d'ailleurs, à la fille qui vient d'entrer, qu'il est méchant et qu'il ne veut pas qu'elle s'occupe de Clélie.

Polichinel est un acteur privilégié, visible que par son inventeur. C'est pourquoi le regard perplexe d'Estrella, quand Calyce lui désigne une entité invisible, déclenche une nouvelle hilarité bouffonnesque. Hilarité à vous transformer en glaçon, en glaçon ruisselant de sueurs froides, avec une seule envie, prendre ses jambes à son cou.

C'est étrange d'ailleurs qu'Estrella n'ait pas elle aussi abandonné Calyce. Mais cela ne saurait tarder. Aucun de ces êtres ne méritent sa confiance. Elle aussi elle partira en l'abandonnant, à l'image de tous ces autres.
Mais pour l'heure, Polichinel veut marquer le coup.

Ayant fini de rire et sans se départir de son angoissant et terrifiant sourire, il sauta d'un bond pour se retrouver souplement derrière Estrella, à côté du lit, face à Calyce. Les grelots tintèrent.


Mais il n'y a que toi qui peut me voir, Calyce ! Regarde ce que je sais faire !

Il prit alors un air de Bouffon Psychopathe, c'est à dire les globes oculaires arrondis dans une expression de surprise et la bouche formant la même sphère. Puis il porta sa main osseuse à son bras non moins osseux, et d'un coup sec suivi d'un craquement sinistre, il l'arracha. Il avait fière allure avec son bras droit dans la main gauche. Cette situation l'amusa follement, et il ne put s'empècher de faire tinter ses grelots en ricanant. Puis, il tendit la main gauche dans la direction de Calyce, son bout de bras droit à l'extrémité, et il lui tapota de quelques petits coups le dessus du crâne.

Regarde, je te donne des coups de main ! Tu as raison, il faut s'occuper de ta soeur qui t'a abandonnée. Tu es trop gentille. je vais lui donner des coups de main, à elle aussi.

Au cas où elle ne serait pas bien morte, l'abandonneuse. Il dirigea son bout de bras décharné dont l'extrémité laissait apparaitre un os de coude peu ragoutant vers le cou de la jeune trépassée, tout comme s'il voulait l'étrangler, pour éventuellement achever le travail, sans cesser de fixer Calyce avec un regard de sociopathe dangereux.

Il faut l'aider à partiiiir..


Murmure déchirant. Elle est morte mais par cette dernière phrase il veut lui faire croire que non, qu'il y a encore un espoir, et que ce Fou qui squatte son cerveau va achever la quasi seule famille qui lui reste.

On dit que les meilleures blagues sont les plus courtes... Pas pour le Fou. Et c'est tout en regardant Calyce qu'il continue son manège, sans cesser d'agiter son moignon droit.

Non vraiment, ça aurait pu être drôle.
Calyce.
Trella est là, ça va aller...
Mon dieu Calyce, mais... qu'est ce que tu as fait ?
… ou pas.
Vrai que la scène peut porter à confusion mais de là à ce que l'étoile en vienne à croire que la Dénéré ait pu mettre fin aux jours de son autre. Et pourtant l'idée lui avait été soufflée de nombreuses fois, « tu ferais qu'abréger ses souffrances, Calyce ». Abréger ses souffrances ? Et les siennes alors ? Elle continuerait à nettoyer et parler à ce corps inerte quoi qu'il arrive. C'est Clélie, c'est pas comme si c'était...n'importe qui d'autres. Ces autres qu'elle aurait pleuré et finit par oublier parce que les liens ne sont pas les mêmes. Alors, non. Égoïste qu'elle était, la brunette s'y refusait en secouant brièvement la tête pour passer rapidement à un autre sujet.
Pourtant pas la force de se défendre face à la juge angevine...


Elle dort.
Ou comment éviter de poser les bons mots sur une situation qui fait mal et qu'on aurait aimé éviter. Et à la dernière question de Trella, Calyce reste juste perplexe.

Bah lui.
Faudrait être sourd pour ne pas l'entendre lui et ses grelots. Et pas que ses grelots puisque sa voix raisonne de nouveau dans la tête de l'angevine. Le bras d'Estrella prend la place de l'oreiller. Bras qu'elle agite, mirettes exorbitées...

Mais r'garde ! Hein qu'tu l'vois ?
Elle est pas folle, elle le voit, l'entend et si c'était pas le cas de son amie, c'est que c'est elle qui avait un problème. On peut pas le rater ! Sauf que la Trella la fixe, l'air effarée, ne bougeant pas d'un cil quand le bouffon manchot s'approche de nouveau de Clélie. Et d'essayer de sauver sa soeur en se jetant dessus histoire de servir de bouclier anti-bouffon. Elle vit encore, c'est lui qui l'a dit. Faut la sortir d'ici c'est un regard suppliant qui se pose sur Trella puis Odile restée à la porte.

Aidez- moi !
Ouais aide moi au lieu de rester plantée là et si jamais elle devait mourir, ce serait ta faute. Faut un coupable autre que le monstre imaginaire auquel elle ne pourrait pas se mesurer, il fait bien trop peur.
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Estrella.iona
[ Les étapes de l'acceptation de la mort d'autrui par Trella, juge d'Anjou, et tout nouvellement psychologue. ]

Etape 1 : Le choc.

Il n'y avait aucun doute possible... Clélie était morte. Choc. Comment Aristote pouvait il laisser prendre une âme si petite, si jeune, qui avait tant à vivre encore, tant à apprendre ? Incompréhensible. Pourquoi elle ? Y'avait tant d'autres personnes qui méritaient de mourir. Tant de vieux qui avait déjà beaucoup vécu... Pourquoi elle ? Indubitablement, le choc foudroyant que Trella était entrain de ressentir s'était aussi manifesté chez Calyce. Parce que Calyce n'avait vraiment pas l'air d'être dans son assiette...


Etape 2 : Le déni.

Elle dort.
La réponse qu'apporta Calyce à la question qu'elle avait posé pour s'enquérir de ce qu'il s'était passé ici était sans équivoque... Elle ne se rendait même pas compte qu'il n'y avait plus de "elle", il n'y avait plus de Clélie, il n'y avait qu'un petit corps gisant sans vie, qui semblait dormir mais qui ne dormait pas, ne respirait pas, ne rirait plus, ne viserait plus jamais les poules avec son lance pierres, ne compterait plus jamais ses sous...
Le Déni. Calyce pense qu'elle dort, elle est encore persuadée de la survie de sa soeur. Trella lui jeta un oeil empli d'incompréhension, vite remplacé par un regard empreint de compassion. C'était pas pareil. Autant Trella savait reconnaitre les personnes dont la vie les avait quittés, autant elle était sûre que Calyce en était tout à fait capable aussi... Autant il s'agissait de sa soeur. Si Trella, un jour, entrait dans le monastère de Leandre et qu'elle le retrouvait inanimé... Jamais elle ne pourrait croire qu'il était mort. Il y a des personnes qui sont immortelles, à nos yeux.

Etape 3 : La colère.

Le déni laisse soudain place à la colère, avec une phase transitionnelle... d'hallucinations ? C'est ce que voit Trella, ou plutot qu'elle ne voit pas lorsque Calyce recommence à désigner un point invisible, en qualifiant ce point de "lui". Mais il n'y avait personne. Elle avait de vraies hallucinations. Trella regarda quand même autour, sur la petite table avoisinante, s'il ne subsistait pas quelques substances hallucinogènes comparables à celles qu'on lui avait donné dans le Poitou et où elle avait pu observer des papillons dorés et roses, ainsi que toutes sortes d'autres choses qu'elle était seule à voir. Mais non. Rien.
Calyce était-elle entrain de sombrer dans la folie ?
Si seulement ça s'était arrêté là, elle aurait pu affirmer que non. Mais voilà-t-il pas que la brunette se jette sur le cadavre de sa soeur. Que voulait donc elle faire ? L'étouffer...? Puisqu'à ses yeux elle n'était pas encore morte...


Aidez- moi !

Mais comment ? Elle s'imagine des choses qui n'existent pas, comment Trella pourrait-elle l'aider à faire face à un danger invisible ? Impuissante elle la regarde faire, cherchant un moyen, une solution, de l'aide, tout ce qui pourrait mettre fin à cette situation de folie. Elle se leva alors, laissant Calyce protéger sa soeur, et se tourna vers Odile en la priant du regard de les laisser seules. Il fallait qu'elle lui parle, qu'elle comprenne.
Sinon, c'était rendez vous à l'asile Saint 19 sans passer par la case départ, sans toucher des écus, et ça, pour une angevine, c'est vraiment un comble.


Quand Odile se fut exécutée, l'Etoile angevine alla elle même vers la porte pour se saisir du pichet d'eau que la servante avait quand même pensé à apporter avant de s'éclipser, emplit un verre et retourna vers le lit. Après quoi elle posa sa main sur l'épaule de son amie pour lui faire lâcher prise et elle lui tendit le verre.


Bois ça... Ca va te faire du bien je crois.

En douceur...

Je... Je vois personne ici, tu sais. Mais tu te rappelles d'avant ? C'est pas la première fois que tu vois des gens sans que les autres les voient, c'est peut être encore le cas ?

En gros, c'est dans ta tête, tu deviens folle ma vieille !

Caly... Je crois que Clé est partie jouer dans le jardin d'Aristote.

Moment où elle a l'impression de retourner une dizaine d'années en arrière. Elle a l'impression d'avoir à nouveau cinq ans, de même que Calyce en face d'elle, et qu'elle doit lui expliquer que la sauterelle avec laquelle elles jouaient est morte, parce que les sauterelles ne survivent pas longtemps enfermées dans une boite -il faut le savoir.

Caly... Je crois que la sauterelle elle est partie jouer dans le jardin d'Aristote.
Caly... Je crois que Clé est partie jouer dans le jardin d'Aristote, répéta-elle.

A nouveau les yeux s'emplissent de larmes, et la main saisit celle de sa copine de toujours.

Il faut qu'on s'en aille, viens... On va discuter.

On va surtout aller trouver Tiss pour lui dire, trouver quelqu'un, une personne en qui elles ont confiance et qui saura réconforter ces deux adolescentes presque adultes mais qui n'en sont pas moins enfant dans les moments comme ceux là.
Trella tira le bras de son amie dans le but de la faire se lever.

Memento quia pulvis es.

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Calyce.
Le bouffon semble s'être assagi et ce n'est pas Calyce qui va s'en plaindre. Brève accalmie avant la tempête ? La môme ne va pas demande et profiter du silence des grelots pour faire un peu plus attention à ce qui se passe. Les mirettes suivent les chausses d'Odile jusqu'à leur disparition. Suivre des yeux sans vraiment regarder, l'esprit carrément ailleurs jusqu'à ce que la main amicale se pose sur son épaule. Première gorgée d'eau vite recrachée quand Trella lui explique qu'elle ne voit personne. Elle a pas totalement tort, pas la première fois qu'elle imagine un compagnon à qui elle parle mais...

Leandre c'pas pareil.

C'est pas pareil, il était pas aussi laid, il faisait pas aussi peur et il avait pas envie de faire disparaître tout son entourage. C'était juste un ami qu'elle s'était inventé dans un moment de solitude. Une courte période où elle avait perdue Clélie... Perdue pas morte.
A la tête de se secouer. Trella raconte n'importe quoi.


C'pas pareil ! Tu vois mal...
Vient ensuite une explication qui se veut aristotélicienne. Ça colle pas. Clélie ne serait jamais allé jouer chez Ari, c'est pas son copain. Les sœurs le détestaient au point d'avoir viré Spinozistes toutes les deux. Peut être que Clélie s'était rendu compte que spinoza racontait de la daube lui aussi, que c'est pas lui qui allait la réveiller et qu'elle serait mieux à jouer chez la concurrence ? Ca boue sous les boucles ébènes Calyciennes.
Les émeraudes se lèvent pour croiser le regard embué qui lui fait face. Sourcils haussés puis froncés quand l'Etoile se lève en essayant de l'entrainer avec elle. Elle résiste.

Nan ! Faut pas laisser Clé toute seule...
...avec le bouffon.

On discute pas...j'veux voir Aristote.
Je vais bien, tout va bien.
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