Aldaberon
Quand chacun se tut et que le silence remplaça la mélodie, il se pencha sur le Livre des Vertus et cette fameuse hagiographie.
Comme je vous l'ai rappelé à votre arrivée, aujourd'hui est la jour de la sainte Dwiway, dite la Frénétique, écoutons donc un extrait de sa vie.
La bienheureuse Sainte Dwiway ne fut pas une sainte comme les autres : suite à un début d'existence difficile, elle fut parfois prise de crises de frénésie assez violentes, détaillées dans cet extrait.
Néanmoins, malgré les épreuves que peuvent comporter nos vies, il est possible d'atteindre un état de sérénité. C'est cette paix intérieure, cet apaisement, que réussit à trouver Sainte Dwiway quand elle résida dans ce couvent, par la prière et le brassage de la bière.
C'est par cette activité qui lui permit de faire le bien autour d'elle, et finalement de sauver des vies.
Aussi, mes Amis, si difficiles que soient les épreuves qui se présentent à vous, souvenez-vous que vos malheurs ne vous condamnent pas. Ce sont la manière dont nous réagissons à ceux-ci et nos actions au cours de notre vie qui détermineront si nous connaîtrons les affres de l'Enfer lunaire ou notre place au Paradis solaire.
Comme je vous l'ai rappelé à votre arrivée, aujourd'hui est la jour de la sainte Dwiway, dite la Frénétique, écoutons donc un extrait de sa vie.
Livre des Vertus a écrit:
À lâge de neuf ans, son père et sa mère entretenaient souvent dâpres diatribes, son père infligeant couramment certains sévices à sa mère, la battant notamment avec dimposants morceaux de viande crue. Certains villageois furent dailleurs témoins de scènes conjugales ou Urien menaçait de décapiter sa femme à laide dun couteau de boucher. Un jour, Nyfein senfuit et se précipita vers la lande, ou elle disparut pour de bon dans le brouillard, sans crier gare. Elle ne fut jamais revue, les villageois tenant pour compte quelle avait été dévorée par le monstre des landes, qui écumait à ce moment les terres arides de lAngleterre australe. Certains affirmèrent même quelle aurait été la victime de son mari, qui laurait hargneusement poursuivi à travers le brouillard.
Troublée et affligée par la disparition de sa mère, Dwywai devint subitement sujette à dahurissants élans colériques de même que par moments à une lévitation intempestive et involontaire, un remarquable symptôme de dépravation. On la vit soudainement grimper des arbres durant des averses de grêle, sintroduire dans des fours de boulanger et même escalader, lors dune nuit noire durant laquelle une féroce tempête rageait, la flèche de léglise du village, ceci afin déchapper aux médisances de son père qu'elle ne supportait plus. Urien ne supportait plus la présence de sa fille, et lenvoya hors du village, dans le couvent de Tarrant-Kaines, dans le Dorset.
(...)Reléguée dans ce couvent, Dwywai sadapta néanmoins rapidement à la vie ecclésiastique.
Se réfugiant dans lastreignant processus de fermentation de la bière, elle parvint à atteindre une certaine mansuétude intérieure. On raconte que durant le temps que dura son séjour dans labbaye ,la qualité du breuvage augmenta exponentiellement, comme si les cuves elles-mêmes avaient été bénies par Christos. Les pèlerins du comté affluèrent en grand nombre à labbaye dans le simple but dingurgiter quelques goulées de ce nectar divin, ce qui profita grandement à ladite abbaye. Les brasseurs de lensemble de lAngleterre commencèrent à réciter sa prière dans lespoir que ces paroles attribueraient la touche miraculeuse dont était gratifiée la bière de Dwywai :
Bénissez, Ô Jah, cette bière délectable, ce breuvage d'Homme que vous avez permis par la douceur du grain : qu'il constitue un salutaire remède aux maux de la race humaine : et attribuez-nous la concession par l'invocation de votre saint nom, à lingurgitation de cette boisson, de la santé du corps et dune sauvegarde sûre pour l'âme. Par Christos notre seigneur. Amen.
Certaines des nonnes crurent que la vente de la bière devait être réservée aux vertueux aristotéliciens, car elle était trop riche pour faire partie de leurs vies ascètes ; elles buvaient désormais de l'eau pour étancher leur soif. Dwywai affirma quelle discernait les traces du péché dans l'eau potable de l'abbaye et invita les surs à ne consommer seulement que de la bière, mais ne réussit pas à convaincre ses pairs. Un matin, alors quelle livrait des bandages et dautres provisions à l'infirmerie, Dwywai remarqua que les surs malades ne provenaient que du groupe qui refusait obstinément la consommation de bière. Elle conjura donc labbesse de leur faire absorber quelques gouttes de boisson maltée, ce qui les guérit quasi instantanément. Ce fameux épisode de vie monastique fut un véritable miracle car Dwywai parvint à sauver des kyrielles de vies, en soutirant aux grands maux tels que la Peste Noire des gens à qui elle avait fait boire de leau chauffée et filtrée lors du processus de brassage de la bière.
Troublée et affligée par la disparition de sa mère, Dwywai devint subitement sujette à dahurissants élans colériques de même que par moments à une lévitation intempestive et involontaire, un remarquable symptôme de dépravation. On la vit soudainement grimper des arbres durant des averses de grêle, sintroduire dans des fours de boulanger et même escalader, lors dune nuit noire durant laquelle une féroce tempête rageait, la flèche de léglise du village, ceci afin déchapper aux médisances de son père qu'elle ne supportait plus. Urien ne supportait plus la présence de sa fille, et lenvoya hors du village, dans le couvent de Tarrant-Kaines, dans le Dorset.
(...)Reléguée dans ce couvent, Dwywai sadapta néanmoins rapidement à la vie ecclésiastique.
Se réfugiant dans lastreignant processus de fermentation de la bière, elle parvint à atteindre une certaine mansuétude intérieure. On raconte que durant le temps que dura son séjour dans labbaye ,la qualité du breuvage augmenta exponentiellement, comme si les cuves elles-mêmes avaient été bénies par Christos. Les pèlerins du comté affluèrent en grand nombre à labbaye dans le simple but dingurgiter quelques goulées de ce nectar divin, ce qui profita grandement à ladite abbaye. Les brasseurs de lensemble de lAngleterre commencèrent à réciter sa prière dans lespoir que ces paroles attribueraient la touche miraculeuse dont était gratifiée la bière de Dwywai :
Bénissez, Ô Jah, cette bière délectable, ce breuvage d'Homme que vous avez permis par la douceur du grain : qu'il constitue un salutaire remède aux maux de la race humaine : et attribuez-nous la concession par l'invocation de votre saint nom, à lingurgitation de cette boisson, de la santé du corps et dune sauvegarde sûre pour l'âme. Par Christos notre seigneur. Amen.
Certaines des nonnes crurent que la vente de la bière devait être réservée aux vertueux aristotéliciens, car elle était trop riche pour faire partie de leurs vies ascètes ; elles buvaient désormais de l'eau pour étancher leur soif. Dwywai affirma quelle discernait les traces du péché dans l'eau potable de l'abbaye et invita les surs à ne consommer seulement que de la bière, mais ne réussit pas à convaincre ses pairs. Un matin, alors quelle livrait des bandages et dautres provisions à l'infirmerie, Dwywai remarqua que les surs malades ne provenaient que du groupe qui refusait obstinément la consommation de bière. Elle conjura donc labbesse de leur faire absorber quelques gouttes de boisson maltée, ce qui les guérit quasi instantanément. Ce fameux épisode de vie monastique fut un véritable miracle car Dwywai parvint à sauver des kyrielles de vies, en soutirant aux grands maux tels que la Peste Noire des gens à qui elle avait fait boire de leau chauffée et filtrée lors du processus de brassage de la bière.
La bienheureuse Sainte Dwiway ne fut pas une sainte comme les autres : suite à un début d'existence difficile, elle fut parfois prise de crises de frénésie assez violentes, détaillées dans cet extrait.
Néanmoins, malgré les épreuves que peuvent comporter nos vies, il est possible d'atteindre un état de sérénité. C'est cette paix intérieure, cet apaisement, que réussit à trouver Sainte Dwiway quand elle résida dans ce couvent, par la prière et le brassage de la bière.
C'est par cette activité qui lui permit de faire le bien autour d'elle, et finalement de sauver des vies.
Aussi, mes Amis, si difficiles que soient les épreuves qui se présentent à vous, souvenez-vous que vos malheurs ne vous condamnent pas. Ce sont la manière dont nous réagissons à ceux-ci et nos actions au cours de notre vie qui détermineront si nous connaîtrons les affres de l'Enfer lunaire ou notre place au Paradis solaire.