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[RP] Cathédrale Saint-Sylphaël

Fitz
Le prélat était sur le point de se rendre en taverne avec ses compagnons de voyage de la Garde Épiscopale lorsqu'une sorte d'attroupement se forma autour de lui en quelques instants.. Il n'envisageait nullement être accueilli de la sorte, habitué plutôt à la lassitude des fidèles envers l'absence de clercs.

Il dut donc se concentrer afin de retenir quelques informations qu'on lui lançait, à peine arrivé. Apparemment, les soldats bourguignons, en particulier de Nevers, était prompts à réagir lorsqu'une arrivée se faisait en leurs murs. Dans le cas présent, ils offraient tous leur épée pour l'escorter où bon lui semblait... Avait-il vraiment besoin d'une garde rapprochée pour se rendre à la taverne la plus proche ? Sans doute pas, mais leur engouement était tel qu'il ne pouvait le leur refuser...


Bonjour à vous, mes enfants. Que de chaleur dans votre accueil ! Vous m'en voyez comblé !

Étant parti sur les routes depuis fort longue date afin d'enfin arriver en mon nouveau diocèse, je n'étais plus habitué à tant d'enthousiasme de la part de fidèles...


Se tournant ensuite vers une nouvelle voix :

Bonjour ma Mère. Je ne savais que Nevers était dotée d'un guide spirituel. Cela ne peut qu'être une bonne surprise...

Puis réfléchissant, plus pour l'apparence que pour la réflexion en elle-même, à la possibilité de se rendre dans une taverne, l'évêque répondit plus hâtivement qu'il ne le désirait :

Mais en effet, je pense qu'un âtre chaud et une compagnie joyeuse autour d'un verre me ferait le plus grand bien après ce long voyage. Me feriez-vous l'honneur de m'escorter jusque ladite auberge, en sillonnant les ruelles de votre village si sûr ?

Et de sourire amplement...

Autant faire bonne impression de suite.

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Absent jusqu'au 27 juillet compris !
Archevêque métropolitain de Rouen

(Signature qui doit être modifiée.. mais je n'ai plus mon artiste préférée à disposition )
Orthon.de.gwynbleidd
Orthon salua l'abbesse qu'il n'avait pas l'honneur de connaître, des habitants lui avaient pourtant dit qu'ils ne connaissaient personne s'occupant des sacrements. Cela ne l'avait point étonné puisqu'il était passé à la cathédrale sans voir âme qui vive. Seuls quelques cierges, aux lueurs vacillantes, témoignaient de passages éclairs. Orthon s'arrêta dans ses pensées.

Monseigneur, permettez-moi donc de vous emmener vers une modeste taverne, mais dont l'accueil chaleureux vous satisfera pleinement.

Orthon donna l'ordre à ses compagnons d'ouvrir la route.

Ne vous inquiétez pas, les rues de Nevers sont calmes mais pour un personnage de votre rang, les honneurs sont de rigueur. Je vous devance de quelques pas, faites-moi appeler si vous en avez le besoin !

Le prélat était guidé dans les ruelles de Nevers. Derrière lui se trouvait sa garde épiscopale et devant lui les soldats de Nevers fendaient les badauds.
De temps en temps, les soldats demandaient à quelques marchands de se déplacer de quelques pas afin de ne pas gêner la progression du nouvel arrivant. Des sourires, des signes de prières, des petits gestes amicaux, furtifs et timides émaillaient le parcours.


La taverne se dessinait au bout d'une ruelle. Orthon se retourna.

Monseigneur, voici l'endroit où vous allez pouvoir vous remettre quelques instants de votre voyage. Un bon feu vous y attend car il fait encore frais en cette période !
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Maelly
Maelly sourit puis suivit la troupe jusqu'à la taverne.

Je vous suis Monseigneur.
Vallere
Frère David, de passage à Nevers, alla se recueillir sur le tombeau de la Reyne Beatriz et pria :


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Fitz
[Quelques jours plus tard..]

De la sueur commençait à perler à son front.. Il avait passé l'entière matinée à parcourir des programmes électoraux de candidats tous plus Royaux les uns que les autres.. Pourquoi tant de sueur pour si peu de lecture ? Car l'évêque se devait de mettre de côté les promesses que les candidats ne tiendraient pas pour se concentrer sur les réalités de leur candidature.. Au final, il ne restait que peu de choses l'intéressant. Ses collègues romains débattaient frénétiquement à ce sujet et il ne pouvait dès lors plus faire l'impasse sur la lecture de ces projets.. Cependant, il s'était offert une roue de secours : une promesse de baptême avait été réalisée.. il ne pouvait pas se débiner...

Épongeant les quelques filets humides de son visage, il tenta de réunir ce qu'il savait de ce paroissien. Très peu de choses en réalité. Dès son arrivée à Nevers, l'archidiacre de Sens lui avait communiqué la liste des paroissiens du diocèse dont il s'occupait. Parmi lesquels figurait ce Judas. Monseigneur Fitz enfila une soutane du plus bel effet, surmonté d'un lourd manteau et réajusta son anneau pastoral sur son annulaire droit. Le fait d'avoir côtoyer longuement autrefois une Aléanore ou encore aujourd'hui, une Yolanda, l'avait rendu plus coquet qu'il ne le désirait..

Le chemin vers la Cathédrale Saint-Sylphaël ne lui était guère plus inconnu, depuis qu'une escorte l'avait gracieusement fait découvrir les diverses ruelles de Nevers.. Le prélat entra donc dans l'édifice tout en récitant une prière à Aristote. Le bedeau qu'il avait engagé il y a peu avait manifestement bien travaillé : la propreté était de mise dans une demeure du Très Haut. Monseigneur Fitz prit le temps de déposer délicatement son précieux Livre des Vertus sur l'autel, ouvert à une quelconque page. Il connaissait le discours qu'il tiendrait, mais il pensait que ce serait du plus bel effet.

Les cloches sonnaient. Les cierges brulaient. L'évêque attendait.

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L_aconit
Et c'est seul et vêtu le plus sobrement du monde que le Von Frayner avait pris le chemin de la cathédrale. Incongru quand on connait le zig, toujours entouré d'un chapelet de servantes ou de maitresses... Et puis ce gout du clinquant, cette dévotion pour l'ostentatoire. Le Seigneur ne désirait pas se faire passer pour un autre, le fait est que ce jour ci était particulier, et à occasion particulière... Comportement singulier.

Il avait chassé les femmes, et n'avait prévenu personne. Judas avait décidé que son baptême se ferai sans public, a la discrétion calfeutrée de la maison du Très haut. Un rendez-vous fallacieux avait été prétexté pour obtenir la totale liberté de sortir de chez lui et de recevoir le baptême a huis clos. Personne ne l'avait suivi, ni chien nu valetaille, seule la Baronne était attendue, et comme c'était étrange, ce rendez-vous secret... Il lui sembla qu'il allait se marier, tellement la démarche était... Officielle.

Une missive solennelle avait été écrite à la Corleone, déroulant sa litanie de titres jusqu'à la demande particulière. C'est que rien ne les destinait à passer devant l'autel si l'on se souvenait de leur rencontre et de l'inimité qui en découla... Aussi Judas ne s'attendait pas à un Amen, on savait la réputation caractériellement bornée de ces bestes là... Mais elle avait dit Oui. Un oui comme une promesse. Un oui comme un aveu.

Lorsqu'il entendit les cloches le sommer de se presser un peu, il s'exécuta, et l'on pu voir passer un homme anonyme dans les rues de la ville, et soucieux de ne laisser personne se mettre sur son passage. Pas de gants, pas de couvre-chef, les cheveux soigneusement attachés... Le VF avait revêtu son air angelot, celui qui laisserait au demeurant nombre de personnes sceptiques.

Les portes de la Cathédrale furent poussées et se refermèrent aussitôt derrière lui en engloutissant sa silhouette. Le silence l'écrasa. Il était l'heure... S'avançant vers le coeur de l'édifice, il balaya l'endroit du regard. Celui-ci rencontra la soutane de l'évêque, Judas s'approcha de lui et le salua respectueusement.


Le bon jour Monseigneur.

L'Erwelyn ne semblait pas être encore arrivée. Maine- Bourgorgne ne s'est pas parcouru en un jour après tout...
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(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
Fitz
En profonde méditation sur un des premiers bancs de la Cathédrale Saint-Sylphaël, le prélat fut salué par un paroissien. Un homme, vêtu simplement, et respectueux envers sa personne. Bien sous tous les rapports, cela va sans dire... Il ne manquait plus que le baiser de son anneau pastoral et il aurait été agréablement surpris par cette personne.

L'observation attentive du jeune homme se fit discrètement mais attentivement.. L'évêque était curieux d'identifier des traits de caractère chez son interlocuteur, étant donné qu'il ne le connaissait point. Mais rien ne transparaissait et on attendait de lui une réponse.


Bonjour, mon fils.

Un fin sourire apparaît sur ses lèvres pour accompagner ses dires et faire bonne impression. Le prélat hésite à tendre sa main pour rappeler son anneau au bon souvenir du paroissien pour finalement arrêter le geste avant même son initiation. Il aurait tout le temps de devenir capricieux en son nouveau diocèse par la suite...

Je suppose que tu dois être Judas ?

Oui parce que, si son propre vêtement indiquait nettement ses fonctions et son identité, cela n'était pas le cas pour tout le monde.. Jetant un coup d’œil aux alentours, il put remarquer que personne d'autre n'avait apparemment été conviée à ce baptême.

Une personne toutefois manquait à l'appel.


Je constate que ta marraine n'est pas encore arrivée.

C'était une affirmation qui n'exigeait pas de réponse. Peut-être pouvait-on au mieux déceler une légère critique quant à ce retard... Mais estimant qu'il n'attendait pas depuis longtemps dans le lieu saint, il ne s'en offusqua point encore.

Comment te sens-tu en ce jour de grasce ? Je pense que ta préparation au baptême par l'archidiacre a dû te faire attendre cet événement important dans ta vie de fidèle impatiemment.

Regard inquisiteur fixé dans les pupilles de Judas : ce serait la première réponse qui pourrait lui donner plus de matière quant à la personnalité de cet homme.
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L_aconit
C'est bien moy, et vous, est-ce bien vous?

Il inclina la tête et baisa l'anneau qui n'attendait que cela, la mine dévote. Bien entendu que c'était bien lui, il avait l'Evêquitude gravée dans ses moindres mouvements. Judas esquissa un demi sourire, troublant sa contenance d'un soupçon de ferveur.


Je me sens ... Léger.

Pour ne pas dire guilleret. Non guilleret, ce n'est pas du Judas, ça ne se fait pas. C'est trop doux pour un homme qui se veut de fer. Il jeta un coup d'oeil au décor marmoréen avant de murmurer un vague...


Peut-être que les femmes peuvent encore nous jouer de vilains tours au moment le plus délicat de notre vie...

Elle n'était pas là. Il pensa immédiatement à une farce, imaginant cette défection tout à fait définitive. La baronne était de ces créatures adorables et détestables à la fois, trop volatile pour ses pieds bien ancrés sur terre et sa tête bien vissée sur ses épaules. L'oeil se fit inquiet, moins que déçu. Dans un léger haussement d'épaules il souffla au prélat:


Commençons sans elle.

Le Von Frayner n'attendait jamais après une femme, quoi que. A une exception près. Le premier trait de Judas. Il était d'une misogynie sans borne.
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Fitz
C'est bien moy, et vous, est-ce bien vous?

Les lèvres s'étirent lorsque l'homme lui répond ainsi. Le prélat ne daigne pas pour autant répondre à ce trait d'humour, estimant que le baiser qui suivit signifiait bien que le Von Frayner connaissait son identité. Il jubile néanmoins, car il vivait là son premier "baiser d'anneau pastoral" en bonne et due forme, sans incitation à le faire... Il ne se savait pas si... porté sur la chose, ni si... superficiel. Les avantages et les respects que lui conférait sa nouvelle position étaient sans doute trop importants que pour ne point y prêter attention ni se laisser bercer par leur aura protectrice.

La réponse qui sort ensuite de la bouche du jeune homme le surprend quelque peu. Les fidèles ont pour habitude d'être tellement éblouis par la splendeur de leur parrain ou marraine qu'ils n'envisagent jamais d'entamer leur cérémonie de baptême sans leur mentor... Néanmoins, si cela était son désir, il n'allait pas lui reprocher de vouloir commencer dans les temps et lui épargner une attente qui pouvait être longue.

Après un hochement de tête, l'évêque de Nevers se positionne donc derrière l'autel et relève la tête pour croiser le regard du futur baptisé. Un éclaircissement de voix annonce ensuite qu'il va débuter son discours. Il avait décidé de faire court aujourd'hui... Encore fatigué de son récent déménagement...


Mes chers... amis ? fidèles ? Rien de ses anciens discours ne se prêtait à la situation présente : personne ne se trouvait dans l'assemblée, pas même la marraine...

Il reprend donc.


Judas, nous voici réunis en ce jour pour célébrer ton baptême et ton entrée dans la communauté des fidèles.

L'Illumination de l’Âme par le baptême permet à celui qui la reçoit de vivre une joie immense car il sait qu’il est au début du chemin qui, à partir du baptême et tout au long de sa vie, unira et purifiera son corps et son Âme, et le libérera de la vision purement matérielle et hautement condamnable du monde, pour se rapprocher spirituellement du Très Haut.

Par le baptême, il sait que son Âme éternelle se voit promis l’accueil au Paradis Solaire où réside le Très Haut et se détourne de l’Enfer Lunaire où la Créature Sans Nom guette les pécheurs, si du moins, il reste vertueux tout au long de sa vie terrestre...


Lui laissant le temps d'assimiler la signification entière du sacrement, le prélat poursuivit alors ainsi :

Judas Von Frayner, désires-tu toujours entrer dans la communauté des fidèles ?

Pupilles fixées intensément à celles qui lui faisaient face.
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--Erwelyn


Il n'y avait pas vraiment de mot pour décrire tout l'étonnement qu'avait eu la Corleone à la lecture de la missive du Von Frayner. Courte, concise, inattendue. La Mainoise avait sauté la tripotée de titres écrite sur le parchemin. Chaque fois qu'elle lisait le mot duchesse et le fief accolé à ce titre du Mirandole, la bile lui montait aux lèvres. Bien heureusement, elle avait évité tout contact avec son mari depuis leurs épousailles à cause de la guerre. Mais sa démobilisation avait été annoncée depuis plusieurs jours, et il lui faudrait bien, un jour, affronter la triste réalité. La baronne en était donc arrivé à la substantifique moelle du courrier, c'est à dire à la demande on ne peut plus inattendue. Devenir la marraine de baptême de celui qui lui avait explosé une oreille et à qui elle avait broyé les bourses, quelle idée saugrenue. Nez froncé, elle s'imagina une blague de mauvais goût, se demandant même pourquoi se rappelait-il ainsi à son souvenir, alors qu'ils n'avaient gardé nul contact depuis leurs aventures parisiennes et la main coupée.

Longtemps la Corleone était restée ainsi, parchemin en main, coite, lisant et relisant les lignes qui dansaient devant ses mirettes. Marraine du Von Frayner devant Aristote, rien ne les prédestinaient à ça. Elle eut tout d'abord l'envie de refuser tout de go, si la proposition était bien sûre réelle. En même temps, il n'était pas homme à faire ce genre de blague tout à fait inutile. La baronne en déduisit qu'il était donc sérieux. Ce qui ne fit qu'augmenter son inquiétude. Pourquoi elle ? Il ne semblait pas la porter en son cœur, et elle non plus d'ailleurs.
Silence encore, avant d'aller se servir un verre de liqueur de poire qu'elle s'enfila d'un coup sec. Qu'auraient-ils tout deux à y gagner, à cette union ?

Un deuxième verre puis la machine se mit en branle. Les rouages engourdis par la demande se dérouillèrent, faisant émerger une idée folle, saugrenue, givrée mais pourtant ô combien affriolante, attirante, alléchante. Le service rendu par le Von Frayner lui avait prouvé qu'il était non seulement homme de parole, mais qu'il n'hésitait pas à s'en prendre à un homme lorsque la demande en valait la peine. L'idée qui germait lui fit monter un étrange frisson le long de sa colonne et un sourire carnassier vint caresser ses lèvres. IL était l'homme de la situation, ce Judas, et elle remerciait le très Haut de l'avoir mis sur sa route, malgré l'état de son oreille.

Ils allaient sceller devant Aristote leur union. Pour la suite, la Corleone avait sa petite idée.

La réponse griffonnée sur un vélin avait été on ne peut plus simple. Il s'agissait d'un simple « Oui » écrit sobrement, à l'encre noire. Son sceau apposé sur de la cire rouge vint parfaire le tout et le coursier repartit d'où il était venu, la besace pleine d'un poulet dont le cou avait été rompu le matin même et grillé pour l'occasion.

Elle avait donc rapidement pris la route, malles pleines en prévision de s'arrêter quelque temps à St Fargeau, où elle espérait que Vaxilart ne s'y trouverait pas. Il n'y avait pas eu de nuit de noces entre les deux nouveaux mariés. Le vin avait coulé à flot, et Lynette s'était arrangée pour que les ardeurs, s'il y en avait eu, ne voient pas le jour. Si elle pouvait continuer cet état de fait, elle en serait des plus soulagée.
C'est donc la mine légèrement renfrognée qu'elle arriva en Bourgogne, prenant en tout premier lieu la direction de Nevers. Il lui avait fallu trouver une auberge et se décrasser un peu de son voyage avant de se rendre au lieu de rendez-vous. La Corleone grimpa les marches menant au parvis et poussa la petit porte en bois menant à l'intérieur. L'odeur caractérisante du lieu de culte lui prit le nez rapidement et c'est dans une série d'éternuements qu'elle remonta la nef en direction du Von Frayner et du prélat qui se trouvaient non loin de l'autel. Un bref sourire passa sur son visage lorsque son regard croisa celui de Judas. Leur dernière rencontre dans une cathédrale avait été beaucoup moins protocolaire et un souvenir plutôt cuisant pour la baronne. Aujourd'hui, son baptême dépendait, en partie, d'elle. Les rapports seraient donc beaucoup plus courtois. D'ailleurs, il leur faudrait sûrement la jouer fine devant l'évêque, il ne s'agirait pas qu'il sente qu'il y ait une quelconque tension entre les deux fous qui s'étaient croisés à Paris il y avait maintenant plusieurs semaines de cela.

C'est donc tout sourire qu'elle s'approcha des deux hommes, La cérémonie ayant commencé elle fit un petit geste pour l'interrompre le plus poliment possible. elle baisa en un premier lieu l'anneau épiscopal avant de prendre la parole.


Monseigneur, veuillez accepter mes excuses pour ce retard. Je n'ai pour seule défense que la distance qui me sépare de votre belle Bourgogne, bien longue depuis le Maine.

Puis son regard croisa à nouveau celui de Judas. Elle lui offrit un sourire et se paya le luxe de lui déposer un chaste baiser sur la joue, qu'il avait fort douce d'ailleurs.

Mon filleul, je suis heureuse de vous revoir, d'autant plus en ce jour béni où vous aurez l'honneur de rentrer dans la grande famille aristotélicienne.

Blablabla. Elle en faisait beaucoup la baronne ? Oui, mais c'était pour préserver les apparences devant l'homme d'église qui allait officier pour le baptême de Judas. Avait-t-on déjà vu un filleul et sa marraine si différents l'un de l'autre ? Elle en doutait. Sur quoi elle prit une place discrète, laissant de nouveau le bon déroulement du moment de grâce reprendre.

L_aconit
Oui je le veux.

Des noces, c'était bien des noces. Pour preuve la mariée arrivait, toute froufroutante sous ses draperies Parisiennes, avec ce retard caractéristique des femelles et ce sourire délectable qui les excuse. Judas accueille le baiser avec courtoisie, plutôt soulagé de finalement la voir arriver...

Bonjour vous, merci d'être venue.

Il lui lui rendit un sourire étrange, comme un de ceux qui disait: t'avais plutôt intérêt. Il se reconcentra sur la cérémonie avec un petit air satisfait...Murmurant un vague: Vous l'aurez compris, voici Erwelyn Corleone, ma marraine.
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Maelly
Maelly quittait Nevers ce soir et voulait le faire savoir à ses fidèles en laissant un petit mot pour les remercier.

Elle repris donc un autre parchemin pour réitérer son affiche qui avait été enlevé :


Citation:
Chers fidèles,

Je quitte Nevers pour des raisons que certains connaissent,
je tenais à remercier tous les fidèles, et ils étaient nombreux, qui sont venus à toutes mes messes, merci pour votre soutien.

Que le très haut vous garde.

Maelly


Elle colla l'affiche sur la porte de la cathédrale, fit un signe de croix, et parti faire ses bagages le coeur triste.
Fitz
Alors qu'il attendait patiemment une réponse du paroissien, une entrée se fit remarquer dans l'édifice..

Une femme. Éternuant. Souriante. Mais surtout, baisant son anneau pastoral... Le prélat ne pouvait donc que pardonner ce retard, facilement justifiable par le long voyage depuis le Maine. Lui-même ne portait pas un souvenir des plus gais de son voyage partant de l'Alençon et retardé par de multiples embûches... Trop compréhensif notre évêque.

Les retrouvailles entre filleul et marraine furent brèves. Trop brèves ? Néanmoins, l'homme n'en oublia pas pour autant de confirmer son désir de se recevoir le baptême et il se devait d'enchaîner.


Ma fille, vous êtes toute pardonnée. Je sais ô combien ces voyages peuvent s'avérer longs, ou plus lents que prévu, à notre plus grand regret...

Prenant donc acte du "Oui je le veux", Monseigneur Fitz poursuivit en tournant les pages du Livre des Vertus pour retrouver l'extrait intitulé : « le Mythe Aristotélicien - Partie VII, l'Amour ». La lecture la plus pénible et lente de la cérémonie commença alors...

    “Nous sommes certes enchaînés à la matière, certes soumis à ses lois, mais notre but est de tendre vers Toi, l’Esprit Éternel et Parfait. Donc, selon moi, le sens que Tu as donné à la vie est l’amour.” Alors Dieu dit: “Humain, puisque tu es le seul à avoir compris ce qu’était l’amour, Je fais de tes semblables Mes enfants. Ainsi, tu sais que le talent de ton espèce est sa capacité à M’aimer et à aimer tes semblables. Les autres espèces ne savent aimer qu’elles-mêmes.

Cette fois, le regard embrasse les deux personnages, peu sûr de l'effet qu'a procuré le texte. Il continue donc..

Par ces paroles, le Très-Haut distingua notre espèce des autres et il nous faut toujours en être digne.

Regard curieux vers Judas. Cet homme connaissait-il l'Amour ? Connaissait-il seulement le bonheur et la souffrance que pouvaient procurer ce don du Très-Haut ? Pas seulement l'Amour entre amants, mais aussi l'amour simple d'un parent à son enfant ou... d'une marraine à son filleul.

Ceux-là formaient un couple étrange. Mais aucune explication ne lui venait à l'esprit. Pourquoi cette légère distance ou discordance entre ces deux personnes le dérangeait tant ? Il ne saurait dire...


Fils de Notre Seigneur, pour être accepté parmi les Fidèles de la Vraie Foi, tu dois maintenant prêter serment envers l’Eglise Aristotélicienne. Répète après moi.

    Je reconnais en Dieu le moteur du monde, la pensée suprême et la cause efficiente et finale du monde.
    Je reconnais l'Eglise Aristotélicienne comme mon guide dans la connaissance de Dieu, et je jure de lui rester fidèle ainsi qu'à son autorité, seule représentante sur terre de l'Être divin.
    J'accepte tout cela de ma propre volonté pour le salut de mon âme en vue de ma résurrection près de Dieu dans la contemplation éternelle de Sa Beauté.
    Je désire que mon nom apparaisse comme baptisé et serviteur de Dieu tout puissant.

Et pendant toute la durée du serment, il sourit à la marraine.. Quel charmeur ce prélat !
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L_aconit
Le passage sur l'amour le laissa de marbre, comme si les mots ne prenaient pas tout leur sens. L'amour. Voilà combien d'année qu'il ne l'avait ressentit? Depuis la mort de Marie, peut-être. Ou le plus interdit des amour était mort avec elle. C'est à ce moment là, à ce moment précis qu'il reçut enfin le contre coup de son geste dernier. Judas avait fait détruire sa tombe, rongé par la douleur, abandonné par le bonheur qu'aimer l'autre pouvait procurer. Son visage se ferma, lui qui n'avait pas ressenti le moindre remord au moment de l'acte prenait soudainement conscience du trou béant qu'était son coeur. Qu'est-ce que cela fait de se trouver détestable?

Il baissa les yeux, un vilain noeud se formant au creux de son ventre. Le Von Frayner prêta serment.


Je reconnais en Dieu le moteur du monde, la pensée suprême et la cause efficiente et finale du monde.
Je reconnais l'Eglise Aristotélicienne comme mon guide dans la connaissance de Dieu, et je jure de lui rester fidèle ainsi qu'à son autorité, seule représentante sur terre de l'Être divin.
J'accepte tout cela de ma propre volonté pour le salut de mon âme en vue de ma résurrection près de Dieu dans la contemplation éternelle de Sa Beauté.
Je désire que mon nom apparaisse comme baptisé et serviteur de Dieu tout puissant.


Il ne croisa pas le regard de la Marraine, cherchant en son fort intérieur ce qui pourrait combler ce vide.

Judas n'en trouva pas réponse.

Il était peut-être temps de trouver épouse et de s'offrir descendance. Mais dieu seul savait combien ce dernier fait était impossible. Merci Marraine.

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--Erwelyn



Un hochement de tête accompagna le salut du Judas, gardant un œil sur le prélat qui se tenait devant eux. Debout, mains gantées jointes devant elle, la Corleone écouta avec attention l'évêque citer un passage du livre des vertus. La baronne n'était pas tout à fait dans le même état d'esprit que le Von Frayner, mais elle avait délibérément décidé voilà plusieurs années de cela de fermer son cœur à tout homme. L'amour qu'elle avait porté au dernier en date ne l'avait que trop fait souffrir. La Mainoise l'avait attendu durant des années, croyant aux promesses faites, mais reculant dès que celles-ci devenaient trop réelles. Pour finir, il avait totalement disparu de sa vie, réapparaissant au moment de l'annonce de son mariage, refusant catégoriquement cet état de fait. Encore une fois il avait promis qu'il serait là, mais pour botter les fesses de Vaxilart. Et il n'était jamais venu. Quelques mois après, Erwelyn apprit qu'il était mort dans le nord du royaume. Fin de l'histoire, sa mort emportant le dernier souffle d'amour qui pouvait encore trainer en son cœur. Il n'était pas né celui qui réussirait à raviver sa flamme...
Le plus ironique dans cette histoire était que l'homme en question fut son propre parrain. Elle gageait que ceci ne risquait pas de se reproduire entre Judas et elle.

La duchesse ne jeta pas un seul regard à son filleul durant tout ce temps là. Il n'y avait pas non plus d'amour qui les liait tous les deux. Juste un échange de services placide, des sentiments on ne peut plus plats, rien de plus, rien de moins. Par contre, elle ne rata pas les sourires du prélat qui venait de débuter son serment et fit de même, lui offrant de grands sourires pour continuer à tromper les apparences et la fraicheur que l'on pouvait ressentir entre le Von Frayner et la Corleone.

Lorsque Judas prit la parole, elle eut envie de lui prendre la main, pour l'accompagner sur le chemin qu'il prenait, mais elle se retint à la dernière seconde. Il lui semblait tellement lointain que finalement le geste aurait été déplacé et elle n'était pas sûre qu'il l'apprécierait. Bon, il n'irait tout de même pas jusqu'à se jeter sur son oreille pour lui en croquer un bout comme lors de leur deuxième rencontre, mais elle n'avait quand même pas envie de prendre le risque.

Lorsque sa voix s'éteint, elle leva un regard interrogateur vers l'évêque, plus sûre de ce qu'elle devait faire de son côté. Ce qui était sûr, c'est qu'en sa main droite se trouvait serrée une étoffe brodée qu'elle comptait offrir à son filleul à la fin de la cérémonie. Et ce moment là, elle savait exactement comment il allait se dérouler.
Ou tout du moins jusqu'à la réaction de Judas suite à sa prochaine demande...



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