"Alphonse_Ben_Hur, incarné par Morphee"
- Al, J'te dis qu'elle est en train d'crever!!
- Ben_Hur, arrête ton char! Elle est juste trop grasse pour s'trainer!
- Al, j'te dis qu'tes bêtes elles font un drôle de grabuge. T'as pas vu ton cleps? Y veut même pu aller dans l'champ.
Rien qu'à s'en approcher il a la queue entre les pattes et y couine comme une pucelle.
- Déjà mon gros, tu parles pas d'mon chien comme ça, c'est pas sa faute si à la naissance le cordon les avait étranglées. Pi ferme donc ton clapet, il a du juste se faire bourlinguer par la Rose.
- Pi Al, tu trouves pas qu'ton champ y penche? Pas étonnant qu'les bêtes elles geulent.. Pi t'as pas entendu les loups hurler en pleine journée?
- Dis donc toi, t'as pas un peu trop abusé d'la gnole chez l'père Barnabé? Et jte f'rai dire qu'un loup ça gueule quand ya à bouffer, ou bien pour rappeler qui qu'est l'maître du coin.
- Quand même Al, tes vaches qui meuglent dans ton champ penché, bha moi j'trouve ça pas naturel.
- Ben?
Un bruit sourd, bourre pif pour l'emmerdeur. Ben se tient le nez des deux mains... C'est qu'il lui a ptet cassé c'te raclure.
Ta gueule!
Ben-hur, Cassandre d'un drame en devenir...
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"Tessay"
Dun pas mal assuré, sorti de l'ombre de la nuit.
Le mantel crotté, déchiré par les intempéries et le temps, le chapeau devenu informe avec une plume décharnée pendouillante.
Il savança interrompant de sa seule présence les conversations. On le dévisageait. Il était méconnaissable à ceux quils lavaient connu dans un autre temps.
Il leva son bâton de marche, comme pour invoquer un oracle, mais tel Cassandre serait-il entendu ?
De sa voix éraillée, méconnaissable, il dit dun ton fataliste :
Ponots, POnotes, on nous prends en traîtres
Le village du Puy va disparaître !
C'est mon village ou que je suis né,
Mais où c'est que je va troubader ?????
Et ma fière équipe de soule !!!
Qui se battait à en devenir saoul ?
Et mes amis des tavernes ????
Parfois Ours des cavernes !
Et mon merveilleux cadastre ?????
Perdu à jamais dans les astres ?
Emporté par la ferveur de son discours, le vieux troubadour saffaissa. Il sappuya sur son bâton, puis se redressa mais la tête courbée dans lombre de son feutre dune voix morne et repentante il ajouta :
Cest de ma faute, si je nétais en retraite
Je naurais pas laissé le permettre.
Il vacilla, puis continua sa marche trainante dans le noir de la nuit transparente.
[HRP A bientôt peut-être, dans une autre ville, village, je sortirais un jour de ma retraite. /HRP]
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"Jhaampe"
Ils sont maintenant plusieurs à marcher vers le parvis de la cathédrale. Certains guignent leurs voisins du coin d'un oeil inquiet, d'autres insouciants jasent comme se rendant au marché...
Il y a des années que les cloches ont ainsi sonné.
Peu ont connu les époques troublées des guerres contre l'Anglois, mais tous en ont ouï par leurs parents. Les grands rassemblements, scandés par les cloches battant à toute volée, n'étaient jamais temps de réjouissances. Étaient annoncé alors l'arrière-ban, la réquisition des hommes et des victuailles pour fournir les troupes armées par le Comte au service de son Seigneur le Roy; ou aussi la fermeture des villes qui désiraient échapper à la Peste, laissant les paysans démunis hors les murs à la merci du fléau...
Jhaampe rumine ces sombres pensées, lorsqu'une voix familière lui fait tendre l'oreille... Tessay!
Il sourit mais se rembrunit aussitôt.
Tessay a manifestement connu des jours meilleurs. Il semble sortir d'outre tombe et son discours qui a toujours merveilleusement charmé son auditoire est aujourd'hui parole de Mort. C'est la fin du monde qu'il annonce, bâton haut levé dans la main droite, tel Moïse fendant les eaux de la Mer Rouge.
La fin du Puy!!!
Mais, quand... comment... Dieu ne peut permettre une telle ignominie...
Jhaampe, assommé, arrive sur la place où une foule encore clairsemée commence à se rassembler.
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"Carnegie"
L eleveur revenait des champs.
Il etait alle inspecter une terre qu il envisageait d acheter. Un peu loin du village, certes, mais avec une herbe bien grasse pour ses betes et meme un petit filet d eau qui traversait le fond de la vallee.
Et puis a 15km de le la mairie, le terrain etait quand meme bien moins cher.
Le Ponot avancait donc sur le chemin desert, le sourire et le brin d herbe aux levres. Il vit des nuees d oiseaux s envoler et s eloigner rapidement dans les cieux.
Soudain, il chuta. Surpris, il se releve et se demande sur quoi il a trebuche.
Rien. Rien ne depasse de la sente. Pas une racine, pas un caillou. Tout est calme et silencieux.
Il reprend a peine ca marche lorsqu il se met a trembler. Il tremble. Les arbres tremblent. La terre tremble.
Le chemin danse sous ses yeux. Les cailloux du haut de la colline devalent ses flancs.
Le phenomene s accentue. Des blocs de roche un peu plus gros commencent a passer sous les yeux de Carnegie.
L homme, completement interloque, est a quatre pattes sur le chemin. Regardant fixement le sol qui change juste sous son visage.
Il croit devenir fou. Est ce donc la la fin du monde dont il a entendu parler a l eglise? Est ce la manifestation du tout puissant qui vient punir les mauvaises actions des hommes de ces terres?
Il ne peut y croire.
Il se redresse, tente de garder l equilibre et de reprendre sa marche. Il doit aller prevenir les Ponots.
D un pas mal assure, s effondrant tous les quelques pas, il avance. Il lui semble alors entendre des cloches dans le lointain, sonnant comme pour le soutenir, le guider.
Et soudain, plus rien.
La terre est de nouveau ferme sous ses pieds. Les cloches ne sonnent plus. Son regard se porte sur la colline et il lui semble qu elle a retrecit, perdant les roches de son sommet.
Se demandant si il a reve ou si l endroit est maudit, il prend ses jambes a son cou et courre en direction du Puy et de sa taverne: il faut qu il raconte ca! (et vide un tonnelet de vin!)
Il courre a en perdre haleine et couvre rapidement la distance qui le separe de la ville. Il debouche enfin en haut de la derniere montagne avant la descente vers la porte de la cite.
Stoppant d un coup, la bouche grande ouverte de surprise, il decouvre alors un paysage de desolation.
HRP: Pour la fin de notre bonne ville, j ai pris le parti de suivre LJD Gigagil dans l option tremblement de terre. On peut ensuite enrichir avec incendie, innondation, etc...
Ce fut un plaisir de jouer avec vous tous LJD des Ponots! A bientot dans une autre ville! /HRP