--Masao
Qu’était devenu l’autre dehors ?...Bonne question … Elle se lève, frotte un peu sa chevelure sale et s’avance vers la fenêtre...il était plus là, c’était déjà ça …
...
Plus là ?! Comment ça plus là ??
…
Foutu sac à vin puant !!! Nan mais tu peux pas poser ton gros cul plein d’puces ailleurs qu’sur le chemin ?
Allez !!! Dégage foutue baleine putride !!!
...
Kuso !!!
L’vieux crabe avait fini par s’éloigner en grimaçant. Sans doute aurait-il pu continuer un peu mais le dernier coup avait été maladroitement porté, et une légère douleur au gros orteil lui avait imposé la prudence.
Pourtant, à peine avait-il passé le coin de la ruelle que, bizarrement, un soupçon de remord était venu travailler sa conscience. Durant toute la durée de cette avalanche de coups, l’homme n’avait pas bougé d’un poil …
Kuso … Et si l’était mort ce c…
Masao avait immédiatement fait demi-tour pour rejoindre le coin obscur dans lequel gisait encore la dépouille inerte. Il s’était penché, puis commençait à avancer sa main vers le visage du malheureux pour déceler un signe de respiration quand, à la faveur de la réverbération de la lune …
Kuso ! S’culo !!!!
Il venait de savater S’culo !
L’vieux lézard s’était alors mit à faire les cent pas. Après ce qu’il venait de lui faire, il ne pouvait tout de même pas l’abandonner ici, comme ça …
Après un bon moment de franche panique et, après avoir vérifié une bonne douzaine de fois que le jeune lézard était bien vivant, il s'était éclipsé pour réapparaitre, vingt bonnes minutes plus tard, en compagnie de son fils Akimoto, qu’il venait de tirer du lit et par la même, des bras et des cuisses d’une des plus ravissantes créatures du Cloaque … Enfin bref
Tout deux, comme ils pouvaient et, sans jamais porter la moindre attention sur le bras blessé, avaient transporté Esculo chez l’vieux puis l’avait étendu sur un tatami dans un coin. Une fois son vin cuvé, il finirait bien par se réveiller …
Akimoto était parti retrouver la chaleur sensuelle de sa couche. L’vieux crabe lui, s’était glissé en grimaçant dans des draps glacés qui, depuis fort longtemps, n’avaient plus accueillis personne d’autre hormis sa vieille carcasse. Ce qui ne l’empêcha pas le moins du monde de dormir, ni même de ronfler, royalement …
Avec un peu de chance, le lendemain matin, Esculo n’aurait aucun souvenir de la rouste infligée par le vieux, même si, de toute évidence, il serait déçu de se réveiller chez lui après s’être endormi ailleurs, surtout que, personne n’avait pris la peine de décrocher l’écriteau qui pendouillait toujours autour de son cou …
Citation:
« Loque en stationnement gênant »
