Leha
RP fermé
Si vous voulez intervenir, n'hésitez pas à envoyer un MP à LJD Jglth ou à LJD Leha
Merci !
Si vous voulez intervenir, n'hésitez pas à envoyer un MP à LJD Jglth ou à LJD Leha
Merci !
Normandie.
Terre des hommes du Nord, barbares scandinaves.
Gros bout de terre au bord de la mer, d'où partent les bateaux chargés de cidre et de calva.
Le ventre de la gamine se mit à se tordre, produisant d'horribles gargouillements sonores. Rien que songer aux pommes normandes, dont on lui avait conté le goût merveilleux, lui soutirait des douleurs à l'estomac. Elle n'avait pas mangé depuis la veille, depuis son départ d'Alençon. Fière de son laissez-passer, elle le serrait bien fort dans sa main, prête à le montrer à un éventuel douanier. La faim la tiraillait, mais ce petit bout de papier lui remontait le moral. L'autorisation de chercher. L'autorisation de retrouver ses origines. Cheveux aux vents, elle savoure l'air pur, qu'elle s'imagine marin. A peine avait elle franchit la frontière qu'elle entendait le roulement des vagues, les cris des mouettes et sentait l'odeur du sel partout. Pure invention, imagination d'enfant enjouée.
Sur le chemin, ses chaussures s'étaient usées et salies. Ses habits tout neufs pleins de poussière, elle n'était pas très présentable. Mais la rouquine s'en fichait un peu, ivre de joie. L'Alençon lui avait offert une famille, bien que le duché ne lui plut pas tant que cela, et elle espérait que la Normandie lui offrirait la seconde moitié de son être. Le cur bondissant, elle parcourrait les lieues légère comme une plume.
Arrivée en ville.
A peine prendre le temps de se trouver une chambre à louer, dans un établissement assez bien fréquenté, le tout payé grâce à l'argent fournit par les Von Strass. Et voila l'enfant dehors, son petit trésor bien caché contre son torse. Bien sur, le papier dit qu'elle doit circuler non armée. Mais fichtre, la gamine s'en fiche. Et pis bon, y en a bien besoin pour retrouver son paternel.
Assise tranquillement sur des escaliers, elle réfléchit. Cela fait des jours qu'elle cherche un plan, une piste. Comment partir sur les traces de cet homme ? Le métal froid contre sa peau la rassure, il existe bien. D'un bond, elle se lève et va, trottinant, à la recherche d'une éventuelle caserne ou poste de recrutement.
Si son père avait été un soldat normand, il devait forcément être inscrit sur des registres. Elle plissa le nez, déterminée à réveiller tout une armée si besoin.
Aux quelques passants qu'elle croisait elle lançait, vive et débordante de vie :
"S'cusez moi, vous savez où je peux trouver l'armée ?
-Pardon, l'Ost, il est où ?
-M'dame, où j'peux trouver un soldat ?
Y a intérêt à ce qu'ils aient des archives !"
Et elle continuait sa route, insouciante et riante. La Normandie était très différente de l'Alençon, elle s'y sentait mieux. Pour peu, elle aurait bien voulu y vivre !