Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Mon cher et tendre Ennemi

Ygerne
[Dans un temps... pas si lointain que ça]

Une Ygerne furibonde, rouge, en flamme, bref énervée prit sa plume pour signer une missive qui à jamais changerait sa vie.

La guerre était déclarée, sortez les armes, les femmes et enfants aux abris! Bref en garde soldat, ça va chauffer sec.

En effet, un certain Aimbaud avait eu l'outrecuidance de tirer la chevelure de feu de la belle chambrière de Dame Erwelyn! Pour sûre, il payerait cet affront!




Cher Capitaine des soldats de bois de Bourgogne,
Cher Nain pas beau,
Messire le filou,

Ne croyez pas que cette lettre signifie que je me languis de vous, bien au contraire! C'est l'ennui mortel du Berry qui me pousse, dans mes derniers retranchements, à gâcher mon plus beau papier pour vous transmettre ma haine profonde.

Sachez, par la présente, qu'en réparation de l'outrage à Chambrière que j'ai subi durant cette mémorable soirée du 9 janvier, je demande un duel officiel. En effet, si nos chemins devaient avoir le malheur de se croiser à nouveau, je souhaiterai que nous réglions nos affaires seuls sur un nœud.

Ainsi vous ne pourrez faire preuve de couardise et appeler à la rescousse vos amis. Je nomme : Cassian le beau prince et Karyl.

Si une once de courage vous habite, vous ne pourrez refuser ce rendez-vous pas galant.

J'espère qu'ainsi je ne vous manquerai pas. Sachez que de mon côté, une fois ce pli envoyé, je ne penserai déjà plus à vous.

Ygerne

_________________
You have to kiss many Frogs to find a Prince
Aimbaud
[Mais qu'est-c'ça veut dire ça ? Mozefeuque...!]

En recevant la missive, Aimbaud se massa le carrefour entre les sourcils, l'endroit précis où affluent toutes les emmerdes de la terre et d'ailleurs. En mode "penseur de Rodin" il en vint à évacuer les ondes négatives qui mettaient son chi en confettis et se mit à sourire avec une mine calme, sereine, la même qui était dessinée sur les enluminures de propagande qui circulaient dans toute la Bourgogne.

Il écrivit.




    A la gueuse rousse qui répond au nom d'Ygerne,
    De nous, Aimbaud de Josselinière — visiblement mais bon c'est encore en débat — Sénéchal de Bourgogne,

    Un duel ? Dame, je dis oui. Je laisse à vos bons soins d'organiser les menus aménagements de la rencontre, les gradins, la vente de confiseries, les enluminures-souvenirs de ce jour qui je l'augure, sera fort distrayant.

    Prenez soin de vous,

    A.J.

_________________
Ygerne
[Voyage voyage...]

Et c'est qu'il avait accepté le bougre! l'inconscient! Un homme bien, un chevalier servant, aurait eu au moins la décence et la politesse de refuser.

Bref la rouquine fulminait!

Pas que le duel l'effraie... oh ça non! Mais grâce à ce oui! sa route devrait immanquablement recroiser celle du Nain pas beau et en plus! comble des malheurs apocalyptiques... elle allait devoir entretenir une correspondance rapprochée avec son ennemi chéri.




Cher Aimbaud,

Il paraîtrait, selon des sources peu fiable, qu'il faut être proche de ses amis mais encore plus proche de ses ennemis! Je ne sais pas quel inculte a pu écrire pareil sornette mais cela m'oblige à entretenir un minimum de correspondance avec vous.

Sachez donc que le voyage se passe à merveille. Nous avons croisé des centaines de brigands que j'ai eu plaisir à transpercer de mon épée.

Actuellement, nous sommes à Limoges, ville animée et sympathique. Je m'amuse tellllllllement que j'ai failli ne pas vous écrire.

Je joins d'ailleurs à cette missive quelques biscuits du coin. Ils sont très bon.

Sachez que je me réjouis de notre futur rencontre et de pouvoir enfin croiser le fer avec vous.

Votre éternelle ennemie
Ygerne

_________________
You have to kiss many Frogs to find a Prince
Aimbaud
[J'ai accepté par erreur...]

Mais qu'est ce qui lui avait pris d'accepter ce duel ridicule ? Maintenant elle lui collait aux poulaines avec ses petites missives... Il y réfléchissait tout en manoeuvrant son cheval sur les pavés de Dijon en sortant de la cour de la Sénéchaussée, la lettre froissée dans son gant, entre les brides du destrier. Trottant vers les remparts, il manqua au passage de renverser quelques badauds qui tiraient leurs charrettes dans la mélasse des ruelles. Quelle idée de se mettre en plein milieu !

Arrivé enfin au campement des militaires, il descendit lestement de cheval et s'assit sur le banc des gradés pour se repaître d'un morceau de pain et d'un verre de jus de raisin. Puis s'attela à une réponse, laquelle fut policée et même un peu soignée...




    A la roussote qui répond au nom d'Ygerne,
    De nous, Aimbaud de Josselinière,
    Grand Ecuyer Tranchant de Bourgogne,

    Je me réjouis du bon concours de votre voyage. Il me serait à déplorer que vous vous fassiez éventrer dans un lointain fossé, quand je vous attends de poulaine ferme en pays Bourguignon pour régler notre menue querelle.

    Puisque sur vos conseils, nous nous devons d'entretenir une inimitié rapprochée, je vais de ce pas vous dresser un rapide portrait de ma vie en l'état où elle est.

    Je suis en poste au campement de l'armée à Dijon où les rondes se succèdent sans relâche afin de prévenir toute embuscade ennemie. Ma nouvelle place au conseil ne me laisse plus guère le loisir de participer aux exercices militaires. Depuis trois jours, je travaille au recrutement d'hommes de mains et à la reconversion de prisonniers, pour former une brigade de lutte contre le crime dans le duché. Avec l'aide d'Aristote, mon escadron sera bientôt fin prêt, et nous pourrons entamer dans le pays une traque sans pitié contre les maraudeurs. Les potences désertées, retrouveront prochainement le poids de leur gibier.

    Le rôle de Sénéchal me passionne, j'y gagne le respect des soldats et puis me parfaire aux armes à leur côté.

    *Petit dessin d'un cavalier furieux avec une épée*

    Mais voyez que je m'emporte, ma plume s'ébaudit toute seule jusqu'au bout du parchemin. Je brise là donc, mon ennemie.

    Je vous prie de passer mon salut aux poneys.
    Mes z'hommages,

    A.J.


Quant aux biscuits reçus, il les lorgne d'un oeil douteux... Poison ? Il les remet à un valet qui passe pour débarrasser la table.

Tenez Fulbert, Pour vos enfants.
_Oh meurci mon bon seigneur !

_________________
Ygerne
[un jour mon prince viendra]

- *hips* savez... suis sûre que j'ai un destin de princesse.

Regard qui tente de discerner une réaction dans le bois du mur d'en face.

- r'gardez toutes les crevardes qu'finissent nobles... je vois pas pourquoi je pourrai pas *hips*

Parole ponctuée par une bonne rasade de bière.

- *hips* pas mal c'te bière... ouai je disais que je suis une princesse en devenir... *burp* scusez... même si faut que j'apprenne à me vêtir mieux.

Main qui farfouille dans ses jupailles et ressort une missive délicatement pliée, ouverte avec soin et posée tout en douceur sur la table.

- Regardez ce Cassian comme il *hips* m'formule de jolie phrase....

Les yeux se froncent et tente de trouver une phrase révélatrice du talent de son correspondent.

- La! r'gardez! *raclement de gorge*

"Veillez sur elle comme sur la prunelle de vos yeux,
Et si l'on touche à vos yeux,
Je serai cruel et vous vengerai toutes deux"


Soupire béat d'une gamine rêveuse.

- Pas comme l'autre fourbe d'Aimbaud... le pas beau... *hips*

Elle sort une lettre un peu chiffonnée de son corset qu'elle agite devant un masque accroché devant elle contre le mur.

- ce mal poli! savez qu'il veut ma peau? *hips*


Son regard bleu se fond dans les yeux vides du fameux masque.

- *hips* d'ailleurs je vais lui écrire à celui là! Faudrait pas qu'il m'oublie!

La plume est prise et glisse tant bien que mal sur le vélin.




A mon cher et tendre ennemi,
De ton éternelle et dévouée rivale,

Je constate avec joie que vos nouvelles obligations vous vont bien au teint et que vous vous plaisez à mener les maraudeurs à la potence, ce que je ne peux que féliciter.

Et je ne peux qu'espérer que grâce à ces activités vous deviendrez un peu plus homme. Ainsi je n'aurai pas à affronter une chochotte lors de notre prochain tête à tête, ce dont je me réjouis déjà!

La ville de Limoges est particulièrement reposante et paisible! Si ce n'est quelques vils vagabonds qui me menacent de couper court mes magnifiques cheveux roux! Quelle audace!
Nous allons y rester quelques jours avant de prendre la route pour Périgueux.

Cette temporaire tranquillité a son avantage. Je peux ainsi discuter avec Karyl avec lequel nous échafaudons des plans du futurs. Il m'a d'ailleurs vivement recommandé de vous dire que vous êtes beau.

Mais je m'emporte et il se fait tard. J'espère que nous pourrons bientôt, à nouveau, échanger quelques banalités.

Votre Ygerne.

_________________
You have to kiss many Frogs to find a Prince
Aimbaud
[Attends qu'on se retrouve, chérie]

Château de Dijon. Porte du Sénéchal. Discussion en patois angevin.

Yolanda ! Vaz'y sur le livre des vertus sa mère, tu vires tes pattes de mes affaires !
_La tête de mes morts, frangin. T'abuses grave.
Tu prends trop l'assurance, meuf. Non mais t'as cru que t'étais au bled ?
_Vaz'y c'est bon j'me casse. Comment t'es relou !

La porte claque dans un nuage de parfum de fraise tagada, sous l'oeil sceptique d'un serviteur qui n'a absolument rien compris au dialogue précédent, un vocabulaire typiquement saumurois. Et puis soudain, les paroles deviennent compréhensibles ! Du bon françoys de chez-nous...

Fulbert, ayez l'obligeance d'escorter ma soeur afin qu'elle ne s'égare dans les dédales du Castel. Et chargez vous de cette missive, voulez-vous ?




    A l'Ygerne rosse,
    Pardon : rousse.
    De nous, Aimbaud de Josselinière,


    Me dire que je suis beau ? Mais je "suis" beau.

    Et tant qu'on en est aux considérations esthétiques, tel est mon conseil : laissez ces vagabonds vous voler vos cheveux. Votre dégaine de garçon-manqué n'en sera que plus complète, et vous ferez oeuvre de charité en laissant ces pauvres bougres les monnayer à quelque perruquier. Puis ça vous siérait pas trop mal, la nuque dégagée.

    J'ai intégré ma nouvelle office au Conseil. On m'a attribué des quartiers relativement spacieux que je viens d'investir de mes posters parcheminés de groupes de ménestrels d'époque : Elvix trône juste au dessus de ma table. Je commence à m'accoutumer à la position du conseiller : à savoir les poulaines croisées sur le coin du bureau, le reste bien enfoncé dans le fauteuil.

    Tout se passe pour le mieux, hormis la préparation de ma pastorale en vue d'un baptême prochain. Un apprentissage bête et méchant des choses du Livre. C'est à mourir sans gloire : d'ennui.
    Mais bien souvent, il me suffit de relever le nez des manuscrits et de vous revoir en pensée, roulant dans la boue, les jupons par dessus la tête, pour m'égayer d'un furieux éclat de rire.

    Bonne route,

    A.J.


    PS : Si cette missive est constellée de paillettes, ce n'est pas du ressort de ma volonté. Ma soeur a renversé son kit de maquillage pour poupée-princesse sur mes documents.

_________________
Ygerne
[Je vois la vie en roseeee (...parsemée de paillettes)!]

- T'sais j'crois tu devrais écrire à Aimbaud.
- Tu crois?
- Bah oui comme ça Cassian va être jaloux et il va t'épouser.
- Ah?
- Et s'il t'épouse j'vais pouvoir épouser 'Cianne.
- Hum...
- Tu vas le faire hein!
- Oui je veux bien écrire à Aimbaud..
- C'est pour rendre Cassian jaloux!


Mouai enfin cette partie du plan ça l'intéressait pas trop la rouquine. Par contre écrire à l'ennemi de son coeur... ça se refuse pas!




A mon souffre douleur préféré,
De votre tyran favorite

Elvi'x! Le beau, le grand, le magnifique Elvi'x! Il fut un temps ou je vagabondais sur les routes en sa compagnie et il me brisa le cœur en comptant fleurette à une autre Donzelle! Les ménestrels ont le coeur qui vagabonde mais le talent d'Elvi'x font qu'on lui pardonne tout...

Je vois que votre travail est harassant et j'espère que votre joli popotin siège sur un fauteuil royal et confortable. En effet, il serait dommage que votre postérieur soit abimé avant que ma main puisse y laisser sa marque. Je jubile d'impatience à cette simple idée et mon plaisir devient indécent en imaginant votre jolie mine déconfite après la défaite qui sera la votre.

Mais un sentiment étrange me traverse en apprenant que vous préparez votre pastorale.. serais-ce de la pitié? Peut-être bien. Sachez que par compassion j'éviterai de toucher à votre chevelure lors de notre petit rendez-vous.
Je ne peux que partager votre désespoir à l'idée que votre minois soit fourré dans ces livres barbants. J'avoue sans aucune honte, de ne m'être jamais baptisée et je reste convaincue que la vie ne s'apprend pas dans ces textes. Mais j'imagine que cette pastorale fait partie de vos fameux devoirs dont vous vous targuiez devant moi.

Enfin j'écris, j'écris mais je crois qu'une bière m'attend pour adoucir ma soirée et me remettre de votre courrier qui fait frémir mon pauvre coeur ! Je boirai ce doux breuvage avec une petite pensée pour vous cher ami.

Que vos études soient fructueuses.

Ygerne

PS : je vous conseille fortement d'éviter les paillettes de votre soeur. Cela pourrait porter à confusion et j’aurai pu mal interpréter vos mots!

_________________
You have to kiss many Frogs to find a Prince
Aimbaud
[Pas taper, c'est ma nouvelle philosophie]


AAaaarg... ma têêêeete... Oui, je sais... j'ai du courrier en retard... Ma plume... du parchemin... aaargh...

Les serviteurs s'empressèrent d'apporter tout le matériel à la défroque humaine qui venait d'entrer dans le bureau du Grand Ecuyer Tranchant. Fulbert osa :

_Un p'tit quelque chose à manger, mon seigneur ?
Burp... Une bassine, plutôt... Et de l'eau fraîche... Pas de bruit... Chhht...





    À l'Ygerne chambrière,
    De nous, Aimbaud de Josselinière,

    Je ne sais pas où je trouve le courage de vous écrire, quand je subis le courroux d'un mal de crâne assassin depuis les premières lueurs du jour. On me dit, parmi mes compagnons d'armée — car j'ai repris du service — que ça s'appelle une gueule de bois digne d'une figure de proue. Hélas, le vin de nos régions a ceci de brutal, qu'il tape, et tape, et aïe.

    Première cuite, ma dame ! Pour fêter mes quatorze années de vie, et ma majorité durement acquise. Désormais apte à agir en mon âme et conscience, j'entre de ce pas dans le monde du libre-arbitre. Digoine, mon ami et maître-à-penser m'offrira pour cet événement une épée digne de moi, laquelle aura j'y-compte le loisir de faire voler la votre en deux ou trois touches, pour mon divertissement.

    Mais plus j'y pense — et le Très-Haut sait que j'y pense rarement — plus j'en viens à convenir que ce duel vous fera passer pour martyr. Si je venais à vous entailler lors de cette mascarade ? Vous tirer les cheveux, soit, c'est une pratique dans l'air du temps. Vous pousser dans la boue, jupons par dessus-tête, passe encore, gaudriole que cela. Mais vous abîmer par le fer, j'ai peur de m'en vouloir. La plus sage décision, ne serait-elle pas de vous faire front avec quelque bâton arrondi par le bout ? Ou même, une épée de tissu comme on en voit aux bouffonneries des troubadours ? Vous ne recevriez ainsi qu'une cocarde de rubans pour blessure..

    *grosse rature*

    Mais bref, nous parlions d'Elvix. Je dois prochainement faire partie du jury des Victoires de la Musique, sur l'initiative de Griotte de Blanc-Combaz, où il fera oeuvre de son talent. Je lui passerai votre bonjour. Vous, donnez-moi des nouvelles de Lynette.

    Je prie pour votre âme égarée, car je tremble de vous savoir étrangère aux préceptes d'Aristote.

    Au revoir,

    A.J.

_________________
Ygerne
[Demain est un autre jour]

- Ygerrrrrnnnne!!!!
- j'arrive!

- grmmmpff même plus le temps d'entretenir ses relations dans ce bas monde...



A Aimbaud de la Josselinière, grand conquérant des causes perdues
De moi, Ygerne de Montenlair,

Enfin vous êtes un homme! Vous êtes ainsi aptes à faire ce que bon vous semble comme cela vous en dit. Quel sera votre premier acte de vaillant héritier majeur de la maison de Josselinière? Prendre femme? Partir guerroyer? Ou vider les caves de Papa? Les trois à la fois? Après tout, un futur noble a tous les droits.

Il serait, dés maintenant, indécent que vous vous comportiez encore comme l'enfantelet que vous fûtes lors de notre dernière rencontre en Bourgogne. Les tirages de cheveux et autres gamineries dont vous étiez friand ne devront ainsi plus avoir cours et je vous ferai grâce de la fessée que je vous réservais.

Ainsi je pense qu'un duel armé d'épée de bois à l'embout arrondi, serait un bon compromis. J'aurai moi aussi bien trop de scrupule à abimer votre joli minois où on y lit encore les restes de l'enfance.

Sachez que votre anniversaire, pour lequel je vous adresse mes meilleurs messages, coïncide par un heureux hasard avec le miens. Dame Erwelyn ayant décidé de me fêter le 31 du premier mois de l'année. J'ai pu ainsi atteindre le bel âge de 17 ans.

*tâche d'encre dissimulée par une espèce d'étoile*

Vous me demandiez d'ailleurs des nouvelles de cette grande Dame. Sachez qu'elle se porte à merveille. Je n'ai jamais vu femme enceinte aussi joyeuse et sereine. Elle semble légère malgré l'avancée de son ventre. Je m'inquiète par contre qu'elle n'ait aucune nouvelle de son promis. Avec Karyl nous nous sommes attelé à la tâche d'envoyer missive à ce Vaxilart afin qu'il ne laisse pas plus longtemps Erwelyn dans la honte de l'enfantement hors mariage et qu'il vienne honorer sa promesse d'épousailles comme tout grand homme, qui plus est, Duc, devrait le faire.

Quant à notre voyage, nous sommes actuellement à Angoulême. Ville qui laissait présager nombres d'animation. En effet, des festivités devaient avoir lieu sur un art nouveau appelé bédé. Malheureusement ces gravures, bien qu'intéressante, n'attirent que bien peu de monde et c'est dans une ville déserte et morte que nous nous retrouvons.
Je me réjouis donc de quitter cette cité. Hier au soir j'ai rencontré un sorcier qui lisait dans mes pensées... J'ai eu peur qu'il découvre mes secrets les plus enfoui et ainsi révèle mes sentiments profonds vous concernant aux gueux présents. Je préfère, en effet, que notre haine cordiale ne sorte pas de nos missives. Les rumeurs vont vite. Et je ne souhaite pas voir mes pensées les plus intimes faire la une de ces parchemins people qui amusent la population.

Je mets d'ailleurs un point à ces écrits. L'ennui m'a poussé à rédiger bien plus que ce que la bienséance m'autorise à faire.

Je vous envoie tout de même une petite gravure de ces nouveaux artistes de bédé. Une histoire de chevalier et de princesse. Vous pourrez considérer que cela fera office de cadeau pour votre majorité.

Avec tout mon respect cher ami.

Ygerne


- On va partir sans toi!
- Oui oui... j'suis là.

Et au petit messager (oui parce que les messagers c'est toujours petit):
- Portez ce pli en Bourgogne! Dépêchez vous!
- Mais c'est pas possible ça! On sera en retard à Bergerac!
- J'suis là.. j'avais des affaires importantes à régler...


Deux routes différentes : la lettre arriva en Bourgogne mais la rouquine ne réussit jamais à atteindre Bergerac.

_________________
You have to kiss many Frogs to find a Prince
Aimbaud
[Les aventures d'Aimbaud de Josselinière]

Ca sent la peur ça pue la mort
J'aime bien c' t' ambiance pas vous ? ah bon...





    A vous, Ygerne rouquine,
    De nous, Aimbaud de Josselinière,

    Pour répondre à votre question, mon premier acte d'homme sera bel et bien de trancher du brigand. La nuit passée, j'ai mis hors d'état de nuire mon troisième adversaire au compteur. Mais laissez-moi vous conter cette affaire dans ses menus détails, elle en vaut la peine.

    Le baron de Digoine, son fils et moi-même, ainsi qu'une demi-douzaine de soldats, faisions route en colonne à la seule lueur des étoiles, sur un sentier de traverse en forêt. Quand soudain, d'un signe du poing, le chef de file nous somma d'arrêter et de nous répartir à pas de loup dans les environs. La plupart de mes compagnons trouvèrent logis dans le fossé, quant-à moi je me planquai dans l'ombre d'un chêne qui faisait ma largeur d'épaules. Nous dégainèrent tous, les arcs furent bandés. C'est alors qu'arrivèrent deux maraudeurs armés de pied en cap, et visiblement chargés d'un butin. Je n'attendais que l'ordre d'attaquer, quand soudain deux autres silhouettes en capuchons déboulèrent à leur tour sur la route, l'un hurla :

    "LA BOURSE OU LA VIE, PENDARDS."

    Les hors-la-loi ont la vie dure en Bourgogne. À l'évidence, les brigands en sont réduits à se voler les uns les autres ! La baston ne tarda pas à éclater. Nous autres soldats n'eûmes plus qu'à frapper dans le tas. J'abattis (du moins le crois-je) celui qui avait crié. Nous fêtâmes dûment cette victoire.

    La vie de soldat a ceci de plaisant que l'on ne perd pas une occasion de faire ses preuves. Mais l'esprit de querelle monte souvent à la tête des hommes et du fait que je suis le plus jeune dans les rangs, j'en fais souvent les frais. En conséquence d'une chicanerie, je devrai tantôt prouver ma valeur lors d'un duel contre un mercenaire poitevin engagé dans l'armée, lequel ne cesse de me chercher noise depuis qu'il m'a vu. J'ai peu d'espoir de le vaincre, mais je reste confiant.

    Et en parlant de conflit, nos soldats s'en sont revenus ce jour d'Helvétie. La guerre est achevée ! J'ai vu justement, lors du rapatriement des blessés, que le père de notre Duchesse et promis de Lynette, le Duc Vaxilart, était sur un brancard. J'ignore quel est son mal, mais je prie pour sa prompte guérison afin qu'il ne laisse pas votre maîtresse — et partant mon amie — fille-mère.

    Puissiez-vous prendre soin de cette dernière.

    Je vous remercie pour la bande-enluminurée, j'en suis friand bien que celle-ci soit un peu cucu. Je vous conseille plutôt les éditions parcheminées du "Petit-Féodal", je lis ça depuis mes dix ans. Vous découvrirez les aventures de Inquisiteur-man, les Tortues-Mercenaires, et les combats épiques des Dragons Bolzaides. Ci-joint un exemplaire que j'avais en double.

    Mes hommages,

    A.J.

_________________
Erwelyn
Lendemain d'une journée et d'une nuit particulièrement éprouvantes. Châle sur les épaules, un regard est toujours gardé sur les deux petits corps respirant faiblement sur leurs lits non loin d'elle. Ils se battent encore comme de beaux diables contre la faucheuse, mais celle-ci est encore là, tapie, prête à venir les emporter. Elle le sait. Ils le savent tous.
Et tous les veillent.

Certains se sont assoupis au petit matin, d'autres ont encore les yeux grands ouverts, et Lynette en fait partie.

Devant elle, sa fiole de liqueur de poire, son pot d'encre, sa plume, et plusieurs parchemins.
La mainoise ne trouve pas le sommeil, et quelqu'un doit bien prévenir les proches des gamins.
Une lettre à la mère de Karyl, la plus difficile. Une autre à une licorne, pas revue depuis son départ en Maine et ses rondes sur les remparts du Mans. Et la dernière à Rambo.
Bon, le jeune Aimbaud était pas forcément ce qu'on pouvait appeler un proche d'Ygerne, loin s'en faut ! Mais Lynette savait que la rouquine et le Josselinière entretenaient une correspondance assez étrange.

Ils étaient amoureux, c'était sûr. Ben ouais, on embête pas une fille en lui tirant les couettes pour rien hein ! La mainoise en mettrait sa main à couper. En même temps, elle avait déjà perdu deux doigts, donc trois de moins, ça ferait pas une grande différence. C'était juste pour les chopes que ça serait difficile, mais fort heureusement, cette dernière était droitière, ce qui faciliterait la tâche.
Bref, tout ça pour dire que lui aussi, il avait droit d'être préviendu que sa meilleure ennemie et le blondinet avaient été découpés en rondelles juste parce qu'Ygerne était rousse.



Cher Aimbaud,

j'espère que...

Foutrefianchtre, c'était le genre de lettre méga chiante à écrire ça !
Par trois fois la mainoise recommença ses écrits, barrant nerveusement ses mots à peine couchés sur le papier et déchirant rageusement ce dernier ensuite.




Aimbaudchou,

ça fait trois fois que je recommence ma lettre, mais cette fois-ci, c'est la bonne !
Je vais faire court, comme une bande toute collée sur une blessure qu'on enlève pour la nettoyer. Tu remarqueras que je parle de blessure, c'est pas pour rien.
J'essaie d'amener la chose avec douceur vois-tu.

D'abord, j'espère que tu t'ennuies pas trop en Bourgogne sans nous. Si oui, et bien tu as quand même bien fait de ne pas nous suivre parce que figures-toi qu'une armée périgourdine nous est tombé dessus. Oh, j'ai été cruche, j'aurais dû m'en douter. C'est vrai, ce Comté est plutôt friand de ce genre d'attaque sans queue ni tête, juste pour rire ou pour entrainer leurs soldats débiles.

La dernière fois ce sont deux amis à moi qui en ont fait les frais, et là, rebelotte. Peut-être était-ce la couleur de ses cheveux qui les ont énervés, comme ces taureaux qui deviennent fous dès qu'ils voient du rouge, ou tout simplement étaient-ils jaloux des poulaines roses que je venais de lui offrir, je ne sais.
En tous les cas, je dois t'annoncer que


Lynette leva la tête. Même si elle essayait d'emprunter un ton plutôt léger, dès que son regard se portait sur les deux petits, elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'ils allaient peut-être y laisser la vie. Mais elle reprit quand même.



Ygerne et Karyl ont été grièvement blessés par ces imbéciles, et que malheureusement, je suis incapable de te dire s'ils vont survivre à tout ça.
On te tiendra au courant de leur santé, promis.

Prends grand soin de toi
Bises,
Lynette de St Antoyne de Rochefort.

PS : Le Périgord, c'est la mort




Enfin, la troisième avait été écrite.
Et les trois furent envoyées sur le champ.
Ceci fait, Lynette reprit sa place à côté des enfants, sa fiole de liqueur toujours fichée en main. Les jours à venir allaient être longs, très longs...

_________________
Ygerne
[Meunier.. tu dors]

Dans un lit d'hôpital, en pleine nuit, avec un voisin de chambrée plongé dans un profond sommeil. Rien à craindre... personne ne la verrait.

Elle n'était pas à plaindre la gamine. On s'occupait bien d'elle, trop peut-être? Impossible d'envoyer une lettre secrète à son ennemi... et cette correspondance lui manquait.

Ygerne : Handicapée de la main droite, incapable de tenir correctement une plume, on lui avait souvent proposé d'envoyer quelqu'un écrire sous sa dictée. Passe pour les autres blabla mais pas pour le futur duc machin chose. Révéler ses profonds sentiments! Jamais!

C'est donc avec toutes les peines du monde, qu'elle réussit à tracer quelques lignes lisibles...




A l'homme vaillant
D'une malade

Vous! Vous l'insolent, l'ignorent! Je me meurs par une autre main que la votre et vous ne daignez point relever l'outrage!
Sachez que j'agonise, que je ne peux vous garantir d'être suffisamment vaillante pour vous affronter prochainement et qu'enfin je souffre! Oui vous lisez bien! Je souffre, je trépasse, ma fin est proche.

Et vous.. ne souhaitez pas vous rabaisser à me souhaiter un bon rétablissement!
Aimbaud, j'avais pourtant l'espoir de croire en une haine partagée. Et me savoir proche de la mort aurait du au moins vous toucher. N'avez-vous même pas ressenti un sentiment de joie? Votre cœur est-il froid?

*plusieurs lignes tracées*

*rature transformée en soleil*

Sachez tout de même que votre dernière lettre a ravivé les souvenirs que j'avais de vous. Et je vous remercie pour votre présent qui sait distraire mes longues journées.

J'espère que votre duel ne vous a pas porté trop préjudice et que vous vous portez bien. Le souvenir de notre futur rencontre me permet de tenir et je prie chaque jour de pouvoir venir régler notre différent.

Ygerne

PS : excusez ma médiocre écriture, mais quelques problèmes à la main m’empêchent de calligraphier correctement mes mots.

_________________
You have to kiss many Frogs to find a Prince
Aimbaud
[Ne meurs pas avant moi]


Satané destin.
Il faisait l'effort de ne pas la vouloir tuer, et les périgourdins eux, s'en chargeaient !

Soucieux, fuyant, le jeune Josselinière avait pour habitude de claquemurer les problèmes dans un lointain coin de son cerveau, pour seulement s'oublier dans la fête et les ripailles. Au placard, tristes choses ! Et que vivent bouffonneries à jamais. Aussi, comme disait Blanche : "Mais pourquooooi faire preuve de cet humour douteux, dès lors que je vous parle sincèrement !". Rire ou fuir, stratagème de défense type implacable. Échec et mat, vous voilà maté.





    Chère Ygerne,

    Le sang d'encre que je me fais en d'occasions terribles, se manifeste souvent par un long silence. Cela bien malgré moi car j'aimerais être apte à garder ma faconde en toutes circonstances. Mais enfin, puisque vous me mandez de rompre mon silence, et que je ne saurai refuser les voeux d'une pauvre âme à l'article de la mort, voilà : je suis peiné.

    Ne mourrez pas, je vous prie. Soyez infirme, boiteuse, borgne, essorillée, manchote, scarifiée. Soyez en miette. Mais ne mourrez pas. Si vous vous engagez dans un long tunnel, n'allez pas vers la lumière. Mangez grassement, dormez à poings fermés, faites preuve d'hygiène, priez avec ferveur. Accrochez-vous à l'existence, de grasce.

    Le Très-Haut n'est pas pressé de vous accueillir, vous lui seriez inutile car il a auprès de lui les meilleures chambrières du Royaume céleste.

    Voudriez-vous forcer mes Périgourdines préférées à troquer leurs tuniques roses pour de sinistres habits noirs ? Peindre leurs figures de deuil ? Me faire, quant à moi, culpabiliser de mon odieuse conduite à votre égard ?

    Point de trépas, remettez-vous. Je vous l'ordonne.

    Ma vie est une épopée, mais pour cette fois je vous en épargne le récit. Vous en lirez sous peu les épisodes captivants si vous faites l'effort d'être encore de ce monde jusqu'à ma prochaine missive.

    A.J.

_________________
Ygerne
[Je t’aime, moi non plus]

Une petite lueur éclaire la chambre des malades. Un bout de chandelle brule à une heure indécente. Froissement de papier, grattement, soupire… une gamine écrit, en cachette, à un prince, charmant peut-être.

Les mots ont été appris par cœur. De cette lettre inespérée qu’elle ne pensait jamais recevoir.
Confusion ? Ennemi, cher ennemi, écrivez moi des reproches et des menaces et je saurais comment vous prendre.



Cher Aimbaud …

Et non des mots gentils au risque de me voir partir.



C’est bien parce que vous êtes mon estimé ennemi que j’ose reprendre la plume. Sachez que je suis outrée par vos propos. Si rendez-vous n’était pas déjà pris, je demanderai réparation pour tant d’audace….


Froissement, parchemin jeté, économies qui s’envolent.




Vous n’êtes qu’un goujat !


Non décidément…



Avouez que la peur vous prend aux tripes ! Vous redoutez une défaite inévitable et c’est la raison de vos mots gentils ! Non je ne céderai pas ! Je vivrai pour vous donner la leçon que vous méritez !


Du bruit… les médicastres encore ? La flamme est soufflée et les esquisses de correspondances dissimulées sous les couvertures.
_________________
You have to kiss many Frogs to find a Prince
Erwelyn
Elle s'était réveillée, bave aux lèvres et pieds glacés, fiole de liqueur à moitié vide sur ses genoux et feu presque éteint dans l'âtre. Tête penchée sur le côté avec un torticolis qui n'allait pas tarder à la gagner, Lynette n'était pas très belle à voir au réveil. Bon, faut dire qu'elle veillait les gamins depuis plusieurs jours déjà, et qu'à part les quelques pauses qu'elle s'octroyait pour écrire deux ou trois courriers, la mainoise ne sortait pas beaucoup.

La couverture en laine qui recouvrait ses genoux glissa au sol quand elle se leva, s'étirant en baillant. Ygerne et Karyl semblaient dormir. Sa chambrière était tirée d'affaire, mais l'état de Karyl était beaucoup plus inquiétant. A chaque fois que Lynette entrait dans la pièce, qu'elle levait son nez au-dessus de ses parchemins, ou qu'elle se réveillait après s'être assoupie, il lui fallait toujours vérifier que le petit corps sous les couvertures respirait encore. Et à chaque fois, la même angoisse lui vrillait le ventre : et s'il était mort ?

A pas feutrés, elle s'approcha du gamin, soulagée encore une fois de voir que le tissu se soulevait de façon régulière. Elle sursauta quand son ventre se mit à gargouiller. Malgré la couche de tissu qui recouvrait son estomac pour simuler encore et toujours sa fausse grossesse, le bruit raisonnait à travers la pièce. Fallait vite se barrer de là avant de réveiller les deux dormeurs.
Chopant la liqueur de poire au passage, Lynette fila tout droit dans les cuisines de la Rabatelière, où elle trouvait toujours quelque chose à manger, même au beau milieu de la nuit.

C'est une Lynette repue et baillant de plus belle qui remonta les escaliers une bonne demie heure plus tard, songeant à un courrier qu'elle pourrait peut-être écrire au ronchon de Theogronisse pour passer le temps. Et puis aussi à cette histoire de grossesse qui arrivait à son terme. Bientôt, il lui faudrait simuler une fausse fausse couche, mais pour l'instant la mainoise n'avait pas encore trouvé comment.
Sous la porte menant à la chambre des malades, une fine lumière illuminait doucement le couloir. Sourcils froncés, Lynette la vit s'éteindre alors qu'elle s'approchait.
Elle savait que ce n'était pas Karyl. Ce dernier n'avait pas la force de se lever tout seul, alors allumer une chandelle, fallait même pas y penser.
Ça ne pouvait donc être que sa chambrière, à qui elle chuchota en s'approchant, inquiète :


Ygerne, ça ne va pas ?
_________________
See the RP information <<   1, 2   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)