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[RP] Mon cher et tendre Ennemi

Ygerne
[non... je ne regrette rien...]

Ygerne, ça ne va pas ?

Dernier bout de parchemin dissimulé sous les couvertures, la plume jetée dans un coin sombre de la pièce, la rouquine s’allonge dans sa couche faisant la sourde oreille aux scruuutchh du papier écrasé.

La mine est blanche, la grimace travaillée et le soupire à peine feint. Un regard bleu se plante sur le dos de Karyl. Toi ! même si tu découvres quelques choses d’où tu es, tu as intérêt à ne rien dire !

La scène est en place, les acteurs connaissent leur rôle et Erwelyn s’en va se confronter à la comédie d’une jeune adolescente.


Je… j’arrivais plus à dormir…


Une main est élevée dans les airs, péniblement, donnant d’autant plus de crédit au mensonge de la gamine. Geste pourtant mal calculé qui trahira la présence de feuilles dans les draps.

Et euh… je pensais réviser mes pastorales.


Car depuis son retour de l’autre monde, une idée avait germé : se faire baptiser. Mais Ygerne réalise un peu trop tardivement, qu’il ne faudrait pas que sa cheffe décide de porter trop d’attention aux activités nocturnes de celle-ci.

C’est donc d’une petite voix tremblotante et faible, les yeux à demi volontairement fermés, qu’elle conclut :


Mais je crois que je vais pouvoir redormir maintenant…

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You have to kiss many Frogs to find a Prince
Erwelyn
C'est une mainoise inquiète qui se pointa à côté d'Ygerne, une tâche de gras sur la joue, les pieds nus frottant le sol, les cheveux à moitié en bataille. Elle savait très bien que ces derniers temps – mois, années ? – elle n'était pas forcément jolie à voir. D'abord avec les cheveux rasés qui avaient finalement repoussés encore plus en bordel qu'avant, une cicatrice qui courait maintenant le long de sa tempe et un faux ventre doublé d'un tas de tissu qui lui gonflait la poitrine pour faire genre "je suis enceinte de huit mois et je suis épanouie, et vous ?", c'est sûr qu'elle ne devait pas donner envie, la pauvre. Mais après tout, à qui avait-elle envie de plaire ?

Arrivée près de sa chambrière, la main est tendue sur son front pour prendre sa température. La jeune rouquine semblait aller beaucoup mieux ces derniers jours. Lynette, restée seule à la Rabatelière alors que les ponettes allaient défendre Angoulême où les morts et blessés coulaient à flot, avait bien eu le temps de remarquer que son état s'améliorait de jour en jour.
Aussi fut-elle étonnée de voir la mine chiffonnée de l'adolescente, doublée d'un soupir à fendre l'âme, signe d'un état alarmant. Rappelons qu'elle n'a jamais eu d'enfant et que jamais elle n'a été confrontée aux comédies extrêmement recherchés de ces derniers.


Qu'est-ce qu'il y a ? T'as chaud, t'as froid, t'as faim, tu veux vomir, t'as la fièvre acheteuse, la gangrène, la peste, le choléra, tu veux faire pipi, t'as froid aux pieds, tu…t'arrive pas à dormir ?

Quand même, elle poussa un soupir de soulagement quand sa chambrière lui annonça que c'était juste un manque de sommeil et pas la gangrène qui commençait à s'installer on ne sait où.

Réviser tes pastorales ?
Bon, je sais que t'as envie de faire plaisir à Ari et de te faire baptiser rapidement, mais faut pas pousser mémé dans l'eau du bain, il fait nuit, tu dois te reposer !
Tsss, ces gosses alors, j'te jure.


Et hop, voilà une Lynette qui soulève doucement une Ygerne afin de lui remettre correctement son oreiller et de récupérer ces parchemins de révisions qui n'ont rien à faire là au milieu de la nuit.

Pis c'est comme ça que tu traites tes parchemins de révisions toi ? T'as vu dans quel état ils sont ?
Plein de ratures, de tâches d'encre et tout, rha là là.
Regardes là, on arrive même plus à lire.


Plissant des yeux, la dame de Sainct Antoyne de Rochefort – ouais, j'aime bien la placer de temps en temps celle-là – se mit en quête de déchiffrer les mots jetés sur le papier quelques instants auparavant par sa chambrière.

Che..che…cher…a…ai…aim…


Regard qui se lève et qui vient chercher celui de la rouquine, interrogative.

Baud ?

Dis, ça ressemble pas trop à des pastorales tout ça hein !


Booouhh ! C'est beau l'amour quand on a dix-sept aaaaans !
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Ygerne
Ouai enfin là, du coup, elle était bien réveillée la gamine, pas prête à se rendormir de si tôt. La rouquine avait bien tenté de rattraper les feuilles, de crier au feu, de prétendre que *lhommeaquilynetteécritchaquejouretquellecroitqueygerneapasremarqué* débarque là, maintenant… Bref tout pour que son employeuse lâche ces bouts de parchemins… des brouillons en plus… rien de bien sérieux !

En faite j’ai mal orthographié, je voulais écrire : Cher Aristote

Mais oui bien sûr… tu ne pouvais pas trouver mieux comme excuse ? Et t’imagine que ce faux sourire innocent prendra avec Lynette ? Qu’elle ne lira pas les brouillons ? Qu’elle ne verra pas les gribouillis en forme de cœur dans les marges ?

Et y a encore quelques jours tu t’en fichais du vieux Ari. T’as quand même pas, d’un coup, oublié le vin de messe volé à Chinon ?

Je crois que la fièvre me reprend… J’ai maaaaaaal.

Cri qui retentit, ado qui pose une main sur sa tête pendant que l’autre main part à tâtons récupérer LES écrits. Sauf que Lynette ne lâche pas… Rien n’y fait !

Des aveux ?


Avec Aimbaud nous correspondons régulièrement afin d’entretenir une haine cordiale… partagée…

Soyons optimiste… demain Erwelyn aura tout oublié.

Il est évident que je ne supporte pas ce petit être arrogant. Un gamin mal poli et boutonneux!


Regard glissé vers Erwelyn pour voir si la mayonnaise prend.

Lui doit être amoureux.

Silence…

Euh… je peux récupérer mes papiers… ? j’ai une réponse à lui envoyer…

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Erwelyn
Ouais bon, euké, elle était dans la mouise la Lynette là. A première vue, elle se trouvait devant une adolescente amoureuse de son soi-disant ennemi. Mais vraiment amoureuse... Le jeu entre les deux la faisait sourire en Bourgogne, l'avait amusée sur la route lorsqu'elle voyait Ygerne écrire en cachette à Aimbaud, mais voilà que tout ceci commençait à l'inquiéter alors que la jeune fille se retrouvait alitée.
Quelques pas en arrière, feuillets cachés derrière son dos, l'employeuse tente de contrer les assauts désespérés de son employée pour reprendre ses écrits.


Tatata, la fièvre, tu me prends pour une quiche ou quoi ?
Tsss, j'ai eu dix-sept ans avant toi jeune fille.


Et foutredieu, ce qu'ils commençaient à être loin ceux là !

Une haine cordiale…

Soupir de la mainoise. C'est pas forcément qu'elle soit amoureuse la gamine qui l'embête, ça lui arriverait souvent, surtout en voyageant beaucoup. Et à cet âge là, on s'est pas encore forgé une véritable carapace contre les maux du cœur. A part si l'amour pur et sincère qu'on voue à son double éclate en morceaux. A ce moment là, on s'interdit d'aimer. Et plus le cœur durcit, plus il est difficile pour quelqu'un d'y pénétrer.

Là, plusieurs mois avaient passés depuis leur départ de Bourgogne, et la rouquine continuait à penser au jeune Josselinière. Ça sentait pas bon, pas bon du tout. Parce qu'il fallait être réaliste, à quoi pouvait-elle s'attendre avec lui ? Une courte passade, un baiser volé, une relation de quelques jours, quelques semaines tout au plus et tout au mieux. Mais jamais il ne pourrait lui offrir son cœur. Il était promis à un grand destin, fils d'un duc pair de France et d'une duchesse connue dans tout le royaume. Aimbaud finirait pas épouser une jeune femme de haute noblesse également, mariage qui arrangerait forcément les deux familles.
Mais pas une vagabonde qui était devenue chambrière…

Son cœur se serra et elle pinça les lèvres. Déposant les nombreux feuillets où s'éparpillaient ici et là quelques cœurs sur le sol, la mainoise vint s'asseoir délicatement sur le bord du lit d'Ygerne. En silence, la main de la jeune fille fut prise entre les siennes, toujours munies de ses gants noirs. Longuement, son regard fixa les mirettes de sa chambrière, avant d'aller lui caresser la joue du bout des doigts.


Crois-tu qu'il est amoureux ? Et toi, Ygerne, que ressens-tu…

Et une main qui vient se poser sur son cœur, où elle peut sentir les battements rapides.

…là ?

Ses prunelles s'accrochent aux siennes. A dix-sept ans, on peut raconter tous les mensonges qu'on veut, mais le regard ne sait tricher.
Et puis, la rouquine avait une pro devant elle, Lynette ne s'était-elle pas caché à elle-même l'amour qu'elle avait porté au même homme pendant des années ?

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Ygerne
[Quand on a que l’amour]

Elle venait de la rue.
Elle avait connu la misère, les nuits froides d’hiver…
Elle avait connu la faim, vu la mort, découvert la souffrance.
Elle avait été maltraitée, violentée, exploitée, violée.
Elle n’avait jamais connu l’amour d’une mère, d’un père, d’un frère.
Mais elle n’a jamais perdu l’espoir.
Elle avait déjà aimé mais elle préférait l’oublier.

Bercée par les contes de princes et princesses, ces histoires étaient une échappatoire à la réalité de son quotidien passé. Ces récits lui donnaient la force de lutter, la force d’exister et de se relever, … l’espoir de jours meilleurs.

Et son conte de fée s’était en partie réalisé depuis qu’elle était au service d’Erwelyn.
Mais ne lui enlevez pas ses rêves de Prince, laissez lui sa source de vie.

Elle sera les doigts de Lynette et appuya sa tête contre le bras de son employeuse devenue bien plus au fil des jours.

Elle sortit de sous ses couverture la dernière lettre d’un Aimbaud officiellement détesté.

C’était l’objet de ses troubles actuels. Incapable de répondre à trop de gentillesses sans dévoiler sa propre faiblesse. Incapable de lui écrire des mots de haine absurde, injuste… Elle lui avait offert le silence… Silence douloureux pour une jeune fille qui redoute que ses mots disparaissent dans l’oubli.

Erwelyn l’avait comprise, Ygerne lui offrit la lecture de la lettre. Cet écrit dont chaque mot avait laissé des traces dans son cœur de rêveuse.

Et osant se dévoiler un peu, elle demanda pour la première fois de sa jeune vie un conseil :

Que dois-je faire ?
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Erwelyn
Sans un mot, la lettre du jeune Josselinière fut parcourue d'un bout à l'autre. Fronçant les sourcils, Lynette se promit de faire la morale à Rambo qui osait écrire de telle chose à une pauvre gueuse alors que lui même était promis à de grandes épousailles. Se tirer les cheveux, la langue, se balancer des coups de pieds dans les tibias ou encore s'envoyer des lettres d'insultes passaient encore. Mais jouer les jolis cœurs devant une jeune fille qui n'espérait qu'une chose, c'était de sortir de sa condition difficile pour vivre un rêve éveillé, c'en était une autre. Et de taille.
Ygerne avait des papillons dans les yeux, une espérance d'un amour partagé qui devait lui vriller l'estomac, une attente d'un baiser qui n'arriverait sans doute jamais qui la torturerait jusqu'à ce qu'elle se prenne la réalité en plein dans la poire.

Dilemme pour le poney rose porte bonheur…
Sans enfant, pas de problème de conscience du genre "je lui dis la vérité ou il se débrouille tout seul ?". Et voilà qu'Ygerne et Karyl avaient débarqués dans sa vie et qu'elle se retrouvait devant une ado qui lui demandait quoi faire avec un garçon.
Évidemment, la mainoise était LA bonne personne à interroger dans ces cas là hein !

Pour Lynette, la gamine avait besoin de grandir, même si ça devait lui coller une grosse claque. Mais est-ce qu'elle avait droit de lui enlever tous ses rêves de jeune fille ? Car son employeuse savait que la rouquine était très fleur bleue et rêvait au prince charmant. Sauf que le jour où elle réaliserait à quel point aimer est difficile, elle en voudrait à son entourage de ne pas lui avoir expliqué tout ça.

Déglutissant avec peine, le cœur serré de briser celui de la jeune femme, Lynette resta silencieuse quelques instants, puis finit par se lever.


Je reviens, ne bouge pas.

Quelques pas en arrière et la voilà qui s'approche de la table en bois disposée non loin de là.
La fiole de liqueur de poire qui y trône est attrapée et la mainoise s'en envoie une grande lampée, les larmes lui en venant aux yeux. Vache, c'que c'est fort ce truc là, elle l'a pas loupée cette cuvée…
Ce laps de temps lui permet de reprendre ses esprits et de faire ce qu'elle fait à chaque fois qu'elle se retrouve devant un choix cornélien : jouer à pile ou face.
Discrètement, une pièce est sortie de la besace posée à côté du fauteuil qu'elle occupe maintenant depuis des semaines. Mentalement, se dessinent les règles du jeu : pile, je lui dis tout, face, je la joue gnangnan et fleur bleue en lui disant que l'amour c'est trop magnifique génial de la balle.
La pièce lancée fait quelques tours dans les airs puis est rattrapée par une main gantée. Ses yeux se ferment alors qu'elle la pose délicatement sur le dos de sa main. Un œil s'ouvre, puis un deuxième.


Feuque… pile…

Bon, y a plus qu'à tout lui balancer à la gamine et prendre son courage dedans ses deux mains.
Une dernière gorgée, la fiole est embarquée avec elle. Cette fiole qui représente à ses yeux un amour envolé, en lequel elle n'a pas pu faire confiance, dont elle a douté sans cesse. Jusqu'à ce qu'il disparaisse totalement de sa vie. Son propriétaire lui avait offert dans une taverne mainoise, la priant d'en prendre grand soin, ce qu'elle avait fait jusqu'à ce jour.
Dans un petit godet, le liquide transparent est versé afin de l'offrir à la rousse. Celle-ci en aurait bien besoin. Partage de savoir, partage d'expérience.
Doucement, pour ne pas déranger le sommeil de Karyl, même si celui-ci était endormi depuis son arrivée, elle prit la parole.


Ygerne…

Y avait deux options en fait, la vérité crue ou la métaphore. La deuxième solution était peut-être pas mal en fait.

Est-ce que tu sais comment on fait les bébés ?
Oui, tu sais comment qu'on fait les bébés toi…
Sais-tu que les araignées, quand elles ont fini de copuler, finissent par manger leur partenaire ? Ben oui, ce genre de choses, ça creuse hein.
Y a un autre insecte aussi qui fait ça, elle s'appelle la mante religieuse. Elle, elle mange carrément la tête de son partenaire pendant qu'ils font des bébés. Dingue hein !


Au vue du regard de la rouquine, c'était pas sûre qu'elle comprenne tout ce que la mainoise était en train de raconter.

Na mais tout ça pour dire… les hommes, parce qu'il s'agit d'eux en fait, ne mangent pas toujours leurs femmes. Mais !
Oui, parce qu'il y a un mais… ils se comportent un peu comme les araignées ou les mantes religieuses.
La tête du partenaire, c'est ton cœur, tu vois ?
Rassures-toi, les hommes ne mangent pas le cœur non plus, c'est imagé.
Ce qu'ils en font c'est un peu comme de la chair à pâté. Ils prennent, ils malaxent bien, ils assaisonnent, pis ils moulinent pour le mettre en petits morceaux.


Deuxième coup d'œil à Ygerne, qui fait grimacer Lynette. Argh, c'était peut-être pas si bien que ça les métaphores en fait !
Essayer la manière douce…


Ygerne, on ne peut aller contre l'amour, mais celui-ci te fera immanquablement souffrir.
Le cœur des hommes finit par se flétrir, leur esprit ne songeant alors qu'à partir vagabonder hors du foyer. Soit ils restent mais sont malheureux, soit ils se barrent pour aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte, soit ils meurent comme des couillons sur des champs de batailles ou noyés dans une rivière après une grosse cuite.


Ah zut, c'était peut-être pas si doux ça non plus.
Essayons autre chose. Elle prend une longue respiration et balance tout d'un coup, comme on enlèverait une compresse d'une plaie toute collante.


Aimbaud ne pourra jamais t'offrir son cœur, il devra épouser une fille de bonne famille, une noble de grande lignée. La société est ainsi faite, nous ne pouvons aller contre.
Au mieux, quoi, tu seras sa maitresse, il te verra en cachette le soir, dans une chambre d'auberge miteuse ? Il t'offrira des bijoux que tu regarderas en pleurant quand il rentrera dormir dans son château ?
Cette situation te rendra forcément malheureuse.


Ayéééé ! est-ce que c'était assez doux et imagé ?
Une vision bien noire de l'amour, mais c'est pourtant celle qu'a Lynette.
On vous l'avait bien dit que c'était pas la bonne personne pour parler de ces choses là…

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Ygerne
[Il me disait des mots de tous les jours]

Une larme silencieuse qui trace un sillon sur une peau blanche parsemée de taches de son et qui dessine des cercles autour une bouche anormalement crispée. Cette eau de tristesse fait briller un regard plein de hargne et de colère…

Vouloir crier que c’est faux quand on sait que c’est nous qui avons faux.
Vouloir croire que le monde change et que l’on peut faire changer les choses… et espérer que des histoires pour enfant se transforment en notre réalité.
Mais réaliser que malgré tous nos rêves éveillés, il existe une raison que l’on ne peut renier.

Des petits doigts se referment sur un petit sachet accroché à un cou frêle soudain. Une bague se laisse deviner au toucher, son unique richesse. Elle aurait pu s’installer dans un village et fonder une famille grâce à cet unique joyau. Elle aurait pu s’en séparer et oublier ce passé douloureux. Mais la plaie est encore béante et saignante.
Lui aussi elle l’avait aimé. Elle lui avait fait don de son innocence, de ses rêves et son amour.
Oh comme elle a connu ces longues attentes dans les auberges miteuses. Oh comme elle a cru en ses promesses, en ses mots doux posé sur le vélin.
Elle a versé des larmes sur ces mots mensongers qui lui promettaient un voyage d’amour idyllique.
Elle a erré seule sur les routes, le cœur en deuil réalisant que chaque nuit une autre lui volait la vedette.
Elle a cru trop souvent à des promesses jamais tenues. Elle a souffert, trop c’est certain, pourtant un mot, un sourire et elle lui offrait ce qu’il voulait.
Cette bague ça avait été sa façon à lui de lier cette gamine à jamais. C’était un cadeau au combien égoïste qui chaque jour enchaînait une gamine à des rêves irréaliste.
Lui aussi elle l’avait aimé… elle n’avait été qu’une maîtresse de quelques soirs pour lui. Il avait été son premier amour.

Forte de cette expérience, c’est des yeux soudains plein de honte qui se levèrent vers une Erwelyn au combien sincère. Une nouvelle fois, elle avait baissé sa garde, une nouvelle fois elle s’était laissé hypnotiser par l’idée d’une vie qui ne serait jamais la sienne.

Vous avez raison…

Quelques mots qui arrachent et déchirent un bout de cœur. Des mots qui font mal, des mots qui l’écorchent. Un long silence, un lien entre deux femmes qui se comprennent.

Mais incapable d’en dire plus, incapable d’avouer cette culpabilité d’y avoir cru encore. Incapable de raconter son histoire. Elle arrache un bout de parchemin et griffonne une ultime lettre:




Cher Aimbaud,

Je dois vous avouer que votre dernière parade m’étonna. Malgré mes différentes esquives je n’imaginais point que le coup fatal viendrait à ma gauche.

Mais votre mouvement et le pointé final ont eu raison de ma vigilance et vous réussites à m’achever par surprise. Est-ce là, l’une de vos bottes secrètes ?

Dans votre toile, tissée à merveille, je n'étais plus qu'une proie facile à dévorer.

Dans tous les cas, sachez que votre coup d’épée fut net et la blessure reste encore douloureuse.
Dans de telle condition, je ne peux que vous déclarer vainqueur de ce duel que vous relevâtes avec honneur.

Je suis à terre, je rends les armes. Adieu donc mon cher ennemi.

Ygerne

Et la main tendit ce dernier écrit à Erwelyn.
Vous pouvez lui faire parvenir ce pli… s'il vous plait.
Et malgré la douleur du moment elle lui murmure un : merci…
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