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[RP] Mélancolie d'une Blonde

--Prunille.


Elle oublie donc sa prime idée, qui était de se rendre chez Mateù.
Indique :


Je loge à l'Arlésienne.

Accompagne ses paroles d'un doigt pointé dans la direction de l'auberge.

Le trajet se fait en silence.
Ils tanguent de concert, chalouper...
Elle se rappelle la danse, au bal masqué.
Sourire.

Ils arrivent.
Elle dépose ses mains dans les siennes, et saute précautionneusement du dos du destrier.


J'admire votre liberté, depuis mon petit monde où tout est régenté par des codes et des traditions...
En un sens, mon existence est beaucoup plus... Confortable que la votre.
Tout est programmé, il n'y a plus qu'à se laisser porter par les évènements...


Même si lui venait de plus en plus souvent à l'esprit l'idée d'enfreindre une des règles élémentaires du mariage noble...
Sonnez l'hallali !

Avec une douce autorité, elle saisit le bras de Thorvald, et l'entraine jusqu'à l'intérieur de la taverne, à sa table fétiche, juste à côté du feu.
Lui faire signe de ne pas bouger, et tout courant, regagner ses appartements pour aller quérir le précieux élixir.
Redescendre les marches à la volée, attraper au passage deux verres sur le comptoir, clin d'œil à la tavernière.


Et voilà.
Le sang des Cianfarano, versé en offrande contre les démons tristesse et mélancolie !


La bouteille est débouchée, et d'une main de maître, elle remplit les deux verres, sans en renverser une goutte.
Entre ses doigts, elle attrape le sien, le lève et déclare :


A la vie !
Thorvald_
Dans la taverne, étrangement, le Colosse n'est pas à l'aise. Il contemple les lieux en attendant qu'elle redescende, sourit faiblement à la tavernière dont il ne sait pas si le regard est accusateur ou simplement indifférent.

Ou bien est-ce seulement lui qui s'accuse. Qui se juge. Vaguement conscient de profiter de sa présence avec trop de bonheur. Mais ... non. Le géant se redresse, se passe la main dans les cheveux. Non, elle est si jeune, si noble, si promise. Si vierge. Hors de question de lui faire la cour.

Hors de question aussi de la revoir faire le gisant dans la neige.

Non, il est là pour la soutenir, l'encourager dans la voie du mariage et de la raison, trouver des circonstances atténuantes à son soi-disant infidèle promis, et la faire sourire ... ah ce sourire ...

A la vie !

A l'amour.




Une bouteille de Pessac plus loin ...

Il a le verbe haut et le rire facile. Le vin a son petit effet sur le colosse qui n'en boit que rarement.


Mon royaume pour le sang d'une Cianfarano !

Dit-il en faisant tournoyer le précieux breuvage dans sa coupe. Et de le boire jusqu'à la lie, chassant des idées de draps auréolés de sang ; dans les vapeurs d'alcool inconscient du double sens de sa phrase.

Votre existence est toute tracée, mais il ne tient qu'à vous d'y ajouter les arabesques du bonheur. D'avoir une main sur les évènements. Vous avez le cadre, à vous d'agrémenter.

Moi, j'ai tout à imaginer, je déborde, je m'égare. Ma liberté vertigineuse ...

Mais de tristesse point. Vous êtes la vie même, l'étincelle.

_________________

Merci à ma tisseuse pénélope qui colore et dénoue les fils de ma vie ... Vero.
--Prunille.


Elle sourit.
Remarque la flamme allumée dans les yeux du Géant, par son nectar.
De nouveau, elle trempe ses lèvres dans son verre...
La fin du verre, et la fin de la bouteille. La fin du jour, aussi, les chandelles s'allument sans qu'elle s'en rende compte.


Une étincelle, qui parfois suffit à mettre le feu au plus solide des édifices !
Trop prompte à m'embraser, m'emporter, juger...
Reine de l'orgueil et des préjugés.


Les joues rougies par l'alcool absorbé à jeun, elle continue sur sa lancée.

Il n'y a rien que je ne désire plus que d'épouser Mateù, mais d'un autre côté, cela me terrorise...

Peur que l'amour devienne fraternelle affection.
Que l'insatisfaction pousse l'un ou l'autre dans d'autres bras.

Ou...
Qu'il découvre que je suis une horrible mégère !


Elle rit, et pose un doigt sur ses lèvres, lui intimant un : "Chuuuuuuut !"

Et se souvenant, soudain...


Seigneur, quelle heure est-il ?
Je devais aller souper chez lui !


Jette un coup d'œil par la fenêtre, la nuit est tombée...

Elle hausse les épaules.


Tant pis.

Réaction impulsive.
Parfaitement consciente de la cruauté de son geste...
Vengeance stupide contre celui qui avait été, à son insu, la cause de sa mélancolie.
Et elle saurait ainsi s'il la croirait blessée, disparue, enlevée, morte peut-être.
Ou s'il s'en ficherait comme de sa première paire de chausses.

Son excuse était toute trouvée.
Un vieil ami croisé, et impossible de lui fausser compagnie.
D'autant plus que la conversation était plaisante.


Et que me conseilleriez-vous, afin d'agrémenter la vie d'une femme mariée ?
Thorvald_
Ah ah ! Une horrible mégère ...

Il rit malgré le doigt qui impose le silence. Il est vrai que là, à la lueur des bougies, l'œil pétillant et les joues irradiées par le vin, elle est tout sauf une mégère. Mais peut-être après tout, y a-t-il une part de vérité, peut-être sera-t-elle horrible avec son époux, exigeante et mauvaise. Thorvald ne peut se résoudre à croire cela. C'est un ange devant lui.

Pensez-vous vraiment que votre mariage vous poussera à vous dévoiler à nu, au sens figuré j'entends. A dévoiler vos horribles défauts.

Ou bien est-ce le mariage qui crée ces défauts-là ?

En la matière, je suis bien inexpérimenté pour répondre à ces questions ...


L'heure tourne sans qu'ils s'en aperçoivent. La voyant jeter aux orties le souper chez Mateu, Thorvald commande une autre bouteille à la tavernière qui somnole.
De blanc cette fois,
avec des huîtres tiens,
et du pain frais, nous avons faim !


En revanche, j'ai connu des femmes mariées et elles n'ont réellement que deux moyens de pimenter leur vie conjugale. Soit en éveillant leur époux par mille ressorts ingénieux, ce qui n'est pas aisé à la longue, mais pas infaisable avec un peu d'aide féminine. Soit en l'endormant tout à fait, et en prenant un amant expérimenté qui veille bien-sûr à ne pas leur faire d'enfant.


Le colosse se cale dans son dossier, tandis qu'on vient les servir. Veillant à ne pas porter de tord à la future épousée, il suspend la conversation avec un air absolument innocent.

Il sert les verres en s'appliquant lui aussi à ne pas faire de goutte. Gagné ... mais ses gestes seront-ils précis longtemps, ce n'est pas sûr.

Il sourit à demi à la blonde dont la mélancolie s'est envolée un instant, du moins l'ose-t-il espérer. Elle est tellement jeune, tellement belle, et lui commence à vieillir et se construire une carapace contre le monde. Il l'écoute parler, la voit sourire, admire ses gestes délicats et vifs. S'il n'avait pas renoncé aux femmes mariées, sans doute ferait-elle une parfaite candidate, sans doute lui ferait-il une cour de tous les diables jusqu'à la voir enfin céder.
Ahh cet instant adorable où les volontés basculent ... Où c'est une danse qui est accordée, puis un dîner, puis ... une nuit. Mais non, c'est décidé, il est trop vieux. Il ne cèdera pas à ces folles envies.

Bien que ... il n'y pense que maintenant mais ... ils se sont déjà accordé une danse naguère, et le début d'un dîner ce soir ... Les yeux gris s'assombrissent. Il faudrait là prendre de la distance pour éviter l'incident.


Mais j'ai aussi connu d'horribles mégères qui avaient pour passe-temps les courses de lévriers.


Il pouffe de rire. Prendre de la distance, ce sera pour une autre fois. Il est trop bien ce soir, ici et avec elle. Et puis il a faim.
_________________

Merci à ma tisseuse pénélope qui colore et dénoue les fils de ma vie ... Vero.
--Prunille.


Des courses de lévrier ?!

La voilà qui s'égare dans un éclat de rire.
La tavernière dépose sur la table la bouteille commandée...
Le pain, des huîtres ?
Museau qui se fronce... Les huîtres, très peu pour elle.
Main posée sur le bras de la patronne, elle lui glisse qu'elle préfèrerait des crevettes, si tant était qu'elles soient fraiches.

Puis, reprenant le fil de la conversation...


Je ne crois pas que le mariage crée de nouveaux défauts... Ni n'en révèle...
C'est simplement l'habitude qui fait que l'on perd le charme des débuts...
L'amour vous fait devenir aveugle, et le mariage vous rend la vue !

Aussi, comme vous dites, il faut savoir conserver la flamme allumée...

Mais je ne pense pas que pour une femme, prendre un amant soit la solution...
Pour un homme, par contre, le laisser avoir une maîtresse ?
Je ne sais si j'aurai la force de le supporter.

Mais une femme trouve toujours de doux réconforts dans l'amour de ses enfants...


Voilà la douce qui plonge ses lèvres dans le blanc nectar, et en boit une longue gorgée...
La tavernière dépose une assiette de crevettes devant elle.
Prunille en saisit une entre ses doigts, et la décortique, concentrée sur son ouvrage.


Je profite de me trouver en Arles pour me régaler de poissons et crustacés...
Ce n'est pas à Brignoles que l'on peut avoir du poisson frais !


Et en deux bouchées, elle fait un sort à la malheureuse crevette.
S'en lèche même les doigts, tant pis pour les bonnes manières.


Pour en revenir à ce que je disais...
Il est je crois inéluctable que j'épouse Mateù.
Je l'aime trop, et n'ai que le désir d'être sienne, mais...
J'en viens à penser qu'à la longue, ce mariage ne me rendra pas qu'heureuse.
Ainsi, j'espère avoir rapidement un enfant...
C'est stupide, n'est-ce pas ?


Et disant cela, la belle ne se doutait pas que les paroles du jeunes Savié allaient venir la conforter dans son idée, le jour de son anoblissement...

Quoi qu'il en soit, je ne compte pas m'adonner aux courses de lévriers !
J'ai d'ailleurs horreur des chiens.
En bon chaton que je suis.

Mais assez parlé de moi !
Comment vont vos amours, très cher ?
Thorvald_, incarné par Prunille.
Elle semblait si jeune et si raisonnable à la fois. Thorvald la regarde avec curiosité, sans la juger, mais loin de la comprendre. Un mariage d'amour déjà est pour lui un non-sens. Ensuite l'amour des enfants ne remplace pas l'amour le vrai, (du moins pour ce que le colosse en sait, de l'amour).
Et surtout ! "pas d'amant", dit-elle. Il la regarde avec affection, elle encore pure et naïve, tellement tentante. Il se promet de la faire mentir sur ce point un jour.

Mais il est trop tôt, bien trop tôt. Le vin aidant, le ventre plein, ils rient et se confient. Le géant ouvre un bras et invite le chaton à venir digérer contre lui.

Chaton est appétissante, elle sent la crevette. Il la serre affectueusement contre lui.


L'inéluctable ne demande qu'à être contourné. La liberté a un prix, Chaton ... Mais vous avez raison, ce n'est pas bien judicieux pour une jeune demoiselle de courir la lande. Pour moi, passe encore ...

De sa main libre, il fait pensivement tourner le vin dans son verre en même temps que les idées dans sa tête. Elles s'évaporent et se libèrent, comme le bouquet de ce breuvage. Ses amours ?...

Non, je suis déraisonnable sur bien des points mais pas fou au point de me lier d'amour à une femme. C'est trop dangereux.

Mais savez-vous que j'ai une délicieuse fille de 10 ans ? Sa mère est morte ... mon dieu, je ne le savais même pas. Elle était si belle. On nous a séparés, intercepté nos lettres, je n'ai rien su de cette naissance. Et puis voila le fruit de cet amour perdu qui réapparaît ... c'est étrangement douloureux et lumineux à la fois.
La vie quoi ...

Mes amours ne sont que des bribes de jeunesse, disloquées et boiteuses.


Sans parler des récents déboires dont son Soleil peine encore à soigner les plaies ...
Prunille.
Les joues sont roses, et les yeux rendus brillants par le festin.
Repue, elle se glisse sous l'aile ouverte du géant, comme à Marseille, avant.
Il manquait simplement Véro, leur mère poule à tous.

Ayant encore un peu faim, elle roulait des boules de mie de pain entre ses doigts, machinalement, et les mangeait avec un certain appétit.


Je ne crois pas, au contraire, que l'inéluctable puisse être contourné.
Une certaine tendance au fatalisme, sans doute.
Mais rien n'est encore joué, peut-être que demain je ne serai plus...
Ou lui, ou tous les deux, et à vrai dire je préférerai cette solution, quoique son fils serait orphelin, le pauvre, non, il ne faut pas que Mateù meure.


Puis elle l'écouta parler de sa fille...
Surprise.


Oh non, j'ignorais totalement que vous aviez une enfant !
Comment se nomme-t-elle ?


Une fois sa curiosité assouvie, elle enchaina...

L'amour, dangereux ?
Certes oui...
Mais je ne vous pensais point couard au point de vouloir le fuir.
Car malgré le lot de souffrances qu'il apporte inéluctablement, il n'est pas de plus belle chose au monde...
Et même si je ne puis en attester, la luxure ne l'égale en rien.


Se redressant, elle fit signe à la tavernière d'apporter un dessert...
Du massepain, elle avait envie de massepain.

Furtivement, un regard triste vers la porte.
Alors donc, il n'était point venu, ni n'avait envoyé personne à sa recherche...
S'était-il seulement aperçu de son absence ?
Finalement, elle ne regrettait plus du tout d'avoir accepté l'invitation de Thorvald.

Et elle se resservit un verre de vin, sentant déjà la tête lui tourner un peu.

_________________
Anciennement Gabcha
--Prunille.


Elle oublie donc sa prime idée, qui était de se rendre chez Mateù.
Indique :


Je loge à l'Arlésienne.

Accompagne ses paroles d'un doigt pointé dans la direction de l'auberge.

Le trajet se fait en silence.
Ils tanguent de concert, chalouper...
Elle se rappelle la danse, au bal masqué.
Sourire.

Ils arrivent.
Elle dépose ses mains dans les siennes, et saute précautionneusement du dos du destrier.


J'admire votre liberté, depuis mon petit monde où tout est régenté par des codes et des traditions...
En un sens, mon existence est beaucoup plus... Confortable que la votre.
Tout est programmé, il n'y a plus qu'à se laisser porter par les évènements...


Même si lui venait de plus en plus souvent à l'esprit l'idée d'enfreindre une des règles élémentaires du mariage noble...
Sonnez l'hallali !

Avec une douce autorité, elle saisit le bras de Thorvald, et l'entraine jusqu'à l'intérieur de la taverne, à sa table fétiche, juste à côté du feu.
Lui faire signe de ne pas bouger, et tout courant, regagner ses appartements pour aller quérir le précieux élixir.
Redescendre les marches à la volée, attraper au passage deux verres sur le comptoir, clin d'œil à la tavernière.


Et voilà.
Le sang des Cianfarano, versé en offrande contre les démons tristesse et mélancolie !


La bouteille est débouchée, et d'une main de maître, elle remplit les deux verres, sans en renverser une goutte.
Entre ses doigts, elle attrape le sien, le lève et déclare :


A la vie !
Thorvald_
Dans la taverne, étrangement, le Colosse n'est pas à l'aise. Il contemple les lieux en attendant qu'elle redescende, sourit faiblement à la tavernière dont il ne sait pas si le regard est accusateur ou simplement indifférent.

Ou bien est-ce seulement lui qui s'accuse. Qui se juge. Vaguement conscient de profiter de sa présence avec trop de bonheur. Mais ... non. Le géant se redresse, se passe la main dans les cheveux. Non, elle est si jeune, si noble, si promise. Si vierge. Hors de question de lui faire la cour.

Hors de question aussi de la revoir faire le gisant dans la neige.

Non, il est là pour la soutenir, l'encourager dans la voie du mariage et de la raison, trouver des circonstances atténuantes à son soi-disant infidèle promis, et la faire sourire ... ah ce sourire ...

A la vie !

A l'amour.




Une bouteille de Pessac plus loin ...

Il a le verbe haut et le rire facile. Le vin a son petit effet sur le colosse qui n'en boit que rarement.


Mon royaume pour le sang d'une Cianfarano !

Dit-il en faisant tournoyer le précieux breuvage dans sa coupe. Et de le boire jusqu'à la lie, chassant des idées de draps auréolés de sang ; dans les vapeurs d'alcool inconscient du double sens de sa phrase.

Votre existence est toute tracée, mais il ne tient qu'à vous d'y ajouter les arabesques du bonheur. D'avoir une main sur les évènements. Vous avez le cadre, à vous d'agrémenter.

Moi, j'ai tout à imaginer, je déborde, je m'égare. Ma liberté vertigineuse ...

Mais de tristesse point. Vous êtes la vie même, l'étincelle.

_________________

Merci à ma tisseuse pénélope qui colore et dénoue les fils de ma vie ... Vero.
--Prunille.


Elle sourit.
Remarque la flamme allumée dans les yeux du Géant, par son nectar.
De nouveau, elle trempe ses lèvres dans son verre...
La fin du verre, et la fin de la bouteille. La fin du jour, aussi, les chandelles s'allument sans qu'elle s'en rende compte.


Une étincelle, qui parfois suffit à mettre le feu au plus solide des édifices !
Trop prompte à m'embraser, m'emporter, juger...
Reine de l'orgueil et des préjugés.


Les joues rougies par l'alcool absorbé à jeun, elle continue sur sa lancée.

Il n'y a rien que je ne désire plus que d'épouser Mateù, mais d'un autre côté, cela me terrorise...

Peur que l'amour devienne fraternelle affection.
Que l'insatisfaction pousse l'un ou l'autre dans d'autres bras.

Ou...
Qu'il découvre que je suis une horrible mégère !


Elle rit, et pose un doigt sur ses lèvres, lui intimant un : "Chuuuuuuut !"

Et se souvenant, soudain...


Seigneur, quelle heure est-il ?
Je devais aller souper chez lui !


Jette un coup d'œil par la fenêtre, la nuit est tombée...

Elle hausse les épaules.


Tant pis.

Réaction impulsive.
Parfaitement consciente de la cruauté de son geste...
Vengeance stupide contre celui qui avait été, à son insu, la cause de sa mélancolie.
Et elle saurait ainsi s'il la croirait blessée, disparue, enlevée, morte peut-être.
Ou s'il s'en ficherait comme de sa première paire de chausses.

Son excuse était toute trouvée.
Un vieil ami croisé, et impossible de lui fausser compagnie.
D'autant plus que la conversation était plaisante.


Et que me conseilleriez-vous, afin d'agrémenter la vie d'une femme mariée ?
Thorvald_
Ah ah ! Une horrible mégère ...

Il rit malgré le doigt qui impose le silence. Il est vrai que là, à la lueur des bougies, l'œil pétillant et les joues irradiées par le vin, elle est tout sauf une mégère. Mais peut-être après tout, y a-t-il une part de vérité, peut-être sera-t-elle horrible avec son époux, exigeante et mauvaise. Thorvald ne peut se résoudre à croire cela. C'est un ange devant lui.

Pensez-vous vraiment que votre mariage vous poussera à vous dévoiler à nu, au sens figuré j'entends. A dévoiler vos horribles défauts.

Ou bien est-ce le mariage qui crée ces défauts-là ?

En la matière, je suis bien inexpérimenté pour répondre à ces questions ...


L'heure tourne sans qu'ils s'en aperçoivent. La voyant jeter aux orties le souper chez Mateu, Thorvald commande une autre bouteille à la tavernière qui somnole.
De blanc cette fois,
avec des huîtres tiens,
et du pain frais, nous avons faim !


En revanche, j'ai connu des femmes mariées et elles n'ont réellement que deux moyens de pimenter leur vie conjugale. Soit en éveillant leur époux par mille ressorts ingénieux, ce qui n'est pas aisé à la longue, mais pas infaisable avec un peu d'aide féminine. Soit en l'endormant tout à fait, et en prenant un amant expérimenté qui veille bien-sûr à ne pas leur faire d'enfant.


Le colosse se cale dans son dossier, tandis qu'on vient les servir. Veillant à ne pas porter de tord à la future épousée, il suspend la conversation avec un air absolument innocent.

Il sert les verres en s'appliquant lui aussi à ne pas faire de goutte. Gagné ... mais ses gestes seront-ils précis longtemps, ce n'est pas sûr.

Il sourit à demi à la blonde dont la mélancolie s'est envolée un instant, du moins l'ose-t-il espérer. Elle est tellement jeune, tellement belle, et lui commence à vieillir et se construire une carapace contre le monde. Il l'écoute parler, la voit sourire, admire ses gestes délicats et vifs. S'il n'avait pas renoncé aux femmes mariées, sans doute ferait-elle une parfaite candidate, sans doute lui ferait-il une cour de tous les diables jusqu'à la voir enfin céder.
Ahh cet instant adorable où les volontés basculent ... Où c'est une danse qui est accordée, puis un dîner, puis ... une nuit. Mais non, c'est décidé, il est trop vieux. Il ne cèdera pas à ces folles envies.

Bien que ... il n'y pense que maintenant mais ... ils se sont déjà accordé une danse naguère, et le début d'un dîner ce soir ... Les yeux gris s'assombrissent. Il faudrait là prendre de la distance pour éviter l'incident.


Mais j'ai aussi connu d'horribles mégères qui avaient pour passe-temps les courses de lévriers.


Il pouffe de rire. Prendre de la distance, ce sera pour une autre fois. Il est trop bien ce soir, ici et avec elle. Et puis il a faim.
_________________

Merci à ma tisseuse pénélope qui colore et dénoue les fils de ma vie ... Vero.
--Prunille.


Des courses de lévrier ?!

La voilà qui s'égare dans un éclat de rire.
La tavernière dépose sur la table la bouteille commandée...
Le pain, des huîtres ?
Museau qui se fronce... Les huîtres, très peu pour elle.
Main posée sur le bras de la patronne, elle lui glisse qu'elle préfèrerait des crevettes, si tant était qu'elles soient fraiches.

Puis, reprenant le fil de la conversation...


Je ne crois pas que le mariage crée de nouveaux défauts... Ni n'en révèle...
C'est simplement l'habitude qui fait que l'on perd le charme des débuts...
L'amour vous fait devenir aveugle, et le mariage vous rend la vue !

Aussi, comme vous dites, il faut savoir conserver la flamme allumée...

Mais je ne pense pas que pour une femme, prendre un amant soit la solution...
Pour un homme, par contre, le laisser avoir une maîtresse ?
Je ne sais si j'aurai la force de le supporter.

Mais une femme trouve toujours de doux réconforts dans l'amour de ses enfants...


Voilà la douce qui plonge ses lèvres dans le blanc nectar, et en boit une longue gorgée...
La tavernière dépose une assiette de crevettes devant elle.
Prunille en saisit une entre ses doigts, et la décortique, concentrée sur son ouvrage.


Je profite de me trouver en Arles pour me régaler de poissons et crustacés...
Ce n'est pas à Brignoles que l'on peut avoir du poisson frais !


Et en deux bouchées, elle fait un sort à la malheureuse crevette.
S'en lèche même les doigts, tant pis pour les bonnes manières.


Pour en revenir à ce que je disais...
Il est je crois inéluctable que j'épouse Mateù.
Je l'aime trop, et n'ai que le désir d'être sienne, mais...
J'en viens à penser qu'à la longue, ce mariage ne me rendra pas qu'heureuse.
Ainsi, j'espère avoir rapidement un enfant...
C'est stupide, n'est-ce pas ?


Et disant cela, la belle ne se doutait pas que les paroles du jeunes Savié allaient venir la conforter dans son idée, le jour de son anoblissement...

Quoi qu'il en soit, je ne compte pas m'adonner aux courses de lévriers !
J'ai d'ailleurs horreur des chiens.
En bon chaton que je suis.

Mais assez parlé de moi !
Comment vont vos amours, très cher ?
Thorvald_, incarné par Prunille.
Elle semblait si jeune et si raisonnable à la fois. Thorvald la regarde avec curiosité, sans la juger, mais loin de la comprendre. Un mariage d'amour déjà est pour lui un non-sens. Ensuite l'amour des enfants ne remplace pas l'amour le vrai, (du moins pour ce que le colosse en sait, de l'amour).
Et surtout ! "pas d'amant", dit-elle. Il la regarde avec affection, elle encore pure et naïve, tellement tentante. Il se promet de la faire mentir sur ce point un jour.

Mais il est trop tôt, bien trop tôt. Le vin aidant, le ventre plein, ils rient et se confient. Le géant ouvre un bras et invite le chaton à venir digérer contre lui.

Chaton est appétissante, elle sent la crevette. Il la serre affectueusement contre lui.


L'inéluctable ne demande qu'à être contourné. La liberté a un prix, Chaton ... Mais vous avez raison, ce n'est pas bien judicieux pour une jeune demoiselle de courir la lande. Pour moi, passe encore ...

De sa main libre, il fait pensivement tourner le vin dans son verre en même temps que les idées dans sa tête. Elles s'évaporent et se libèrent, comme le bouquet de ce breuvage. Ses amours ?...

Non, je suis déraisonnable sur bien des points mais pas fou au point de me lier d'amour à une femme. C'est trop dangereux.

Mais savez-vous que j'ai une délicieuse fille de 10 ans ? Sa mère est morte ... mon dieu, je ne le savais même pas. Elle était si belle. On nous a séparés, intercepté nos lettres, je n'ai rien su de cette naissance. Et puis voila le fruit de cet amour perdu qui réapparaît ... c'est étrangement douloureux et lumineux à la fois.
La vie quoi ...

Mes amours ne sont que des bribes de jeunesse, disloquées et boiteuses.


Sans parler des récents déboires dont son Soleil peine encore à soigner les plaies ...
Prunille.
Les joues sont roses, et les yeux rendus brillants par le festin.
Repue, elle se glisse sous l'aile ouverte du géant, comme à Marseille, avant.
Il manquait simplement Véro, leur mère poule à tous.

Ayant encore un peu faim, elle roulait des boules de mie de pain entre ses doigts, machinalement, et les mangeait avec un certain appétit.


Je ne crois pas, au contraire, que l'inéluctable puisse être contourné.
Une certaine tendance au fatalisme, sans doute.
Mais rien n'est encore joué, peut-être que demain je ne serai plus...
Ou lui, ou tous les deux, et à vrai dire je préférerai cette solution, quoique son fils serait orphelin, le pauvre, non, il ne faut pas que Mateù meure.


Puis elle l'écouta parler de sa fille...
Surprise.


Oh non, j'ignorais totalement que vous aviez une enfant !
Comment se nomme-t-elle ?


Une fois sa curiosité assouvie, elle enchaina...

L'amour, dangereux ?
Certes oui...
Mais je ne vous pensais point couard au point de vouloir le fuir.
Car malgré le lot de souffrances qu'il apporte inéluctablement, il n'est pas de plus belle chose au monde...
Et même si je ne puis en attester, la luxure ne l'égale en rien.


Se redressant, elle fit signe à la tavernière d'apporter un dessert...
Du massepain, elle avait envie de massepain.

Furtivement, un regard triste vers la porte.
Alors donc, il n'était point venu, ni n'avait envoyé personne à sa recherche...
S'était-il seulement aperçu de son absence ?
Finalement, elle ne regrettait plus du tout d'avoir accepté l'invitation de Thorvald.

Et elle se resservit un verre de vin, sentant déjà la tête lui tourner un peu.

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Anciennement Gabcha
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