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Info:
Retrouvaille de Leha avec la famille de sa mère.

[RP privé] Leha Origins : Von Strass

Leha
[Orléans, Décembre 1458]

« Plus tard, je serai chevalier »

Bam, une baffe plus loin, l’enfant finit éjectée de son tabouret branlant, les quatre fers en l’air. Habituée aux torgnoles de la Nourrice, elle se relève rapidement, une main sur sa joue rouge. Elle sait que la Nourrice n’est pas méchante, mais elle ne comprend pas pourquoi elle leur interdit de rêver. Est-ce leur faute si leurs parents les ont abandonnés chez elle, contre une bonne bourse ? La rouquine se rassoit rapidement, sans oser regarder les autres enfants assis à la table, muets. Ce sont ses camarades d’infortune, sa famille. Pourtant ses yeux se tournent vers la fenêtre pleins d’espoir, l’espoir d’avenir, mais aussi de retrouver son passé.
Car la Nourrice n’a pas dit à tout le monde de qui ils étaient les enfants. Et à Leha, elle n’a jamais rien dit, même pas en quelles circonstances on l’avait déposée là. La petite est tirée de ses pensées par la toux de la vieille, qui s’intensifie de jour en jour. A croire que l’argent remit avec les enfants ne suffit pas à assurer à toute la maisonnée la bonne santé.
Elle replonge sa cuiller dans sa soupe et mange lentement, savourant le breuvage. Qui sait ce qu’il lui arrivera le lendemain, alors autant manger. La Nourrice, qui ne semble plus reprocher à l’enfant ses envies d’avenir glorieux, ébouriffe avec tendresse la chevelure de la rouquine qui reflète les flammes du petit feu, seule source de lumière de la pièce.


[Le lendemain]

« Leha, Nourrice veut te voir. »

Elle inspire profondément, lâche les habits qu’elle était en train de rincer dans le lavoir et se dirige vers la maison. Ses sabots, en très mauvais état, font de légers « ploc ploc » sur le sol, seul bruit à l’intérieur. Elle se dirige vers la pièce principale, celle où la Nourrice enseigne aux plus jeunes la bonne foi. Car elle est douce, et leur apprend les règles de la société. Comment parler aux nobles, comment reconnaître les nobles, l’aristotélicisme … Mais l’enfant est devenue trop vieille pour ça, et elle est assez grande pour travailler, elle doit rembourser sa dette. Du haut de ses douze ans, elle admire quelques instants les plus jeunes, qui ont le droit ce jour là à la vie de Christos. D’un rapide mouvement, elle essuie ses mains mouillées sur sa robe de laine grossière, pour les réchauffer.

« Vous m’avez fait demander ? »

La Nourrice fait signe aux autres enfants de partir, puis se relève de son siège. Leha peut voir qu’elle est triste, même si elle le cache. A force, elle a apprit à la connaître.

« Tu es là depuis longtemps. Très longtemps, et tu as déjà remboursé ce que tu m’as coûté. Malheureusement, je ne peux pas te garder ici. Tu comprends pourquoi. Alors vas chercher tes affaires. »

Elle attendait ce jour, le jour où elle serait libre, depuis tant de temps ! Mais elle pensait qu’elle sourirait, ce qui n’est pas le cas. Le regard vide, elle se dirige vers la petite salle qui sert de dortoirs. A côté de sa paillasse, ses quelques habits, offerts par la Nourrice. Elle les ramasse, fourre le tout dans un petit baluchon qui lui sert d’oreiller, et retourne voir sa protectrice à petits pas.

« Je ne t’ai jamais dit, contrairement aux autres, qui tu es. D’où tu viens, qui sont tes parents.
Assieds toi. »


Ses yeux noirs ébène grands ouverts, elle obéit, tremblante de joie mais aussi de peur. Et si ses rêves allaient devenir réalité ? Si ça se trouve, elle pourrait enfin étudier, devenir chevalier, porter des robes confectionnées dans de grands ateliers !

« Ton père était un militaire normand, de passage. Ta mère, une femme d’une famille noble. Ils se sont rencontrés, et au cours d’une très courte romance, interrompue par le départ de ton géniteur, ta mère est .. Officiellement, elle est tombée malade, et s’est enfermée pour que personne ne se rende compte de son état. Quand tu es née, du fait de ta bâtardise, elle est venue te cacher ici, contre une bonne somme. Je t’ai élevée, et ne l’ai revue qu’une fois.
Entre temps, elle est morte. Mais sa famille vit pas loin d’ici. Quant au père, il ne sait même pas que tu existes, et a dû oublier ta mère depuis longtemps. »


Peut être que la Nourrice a dit plus. Mais l'enfant ne retient que quelques brides de la conversation, elle synthétise. Son cerveau en ébullition, elle cherche à comprendre, à tisser les liens. Mais elle va trop vite, tout est si dur à assimiler. La vieille se lève, habituée à ce genre de scène. Régulièrement, elle se sépare des enfants qu’elle a éduqué. Généralement, c’est quand ils deviennent majeurs.
La rousse a baissé les yeux, elle fixe la table, comme pour y trouver du réconfort. Elle se retient de pleurer, comme toujours. La Nourrice pose sur la table une dague, une dague magnifique. Bien que dépourvue de joailleries imposantes, elle a beaucoup de valeur. D’un regard, l’enfant demande si elle peut toucher l’objet. La vieille acquiesce, elle fait tourner l’arme dans ses petites mains douces, qui n’ont étrangement pas subit les dommages des travaux manuels. Leha plisse les yeux quelques instants, pour distinguer dans la pénombre de l’hiver les détails gravés sur la garde, un blason. Les yeux écarquillés, elle se lève d’un bond.


« Aller file, avant que je récupère cet objet pour le vendre, ça m’aurait fait de quoi tenir au moins une année. »


[Alençon, quelques jours après]

L’enfant a réussit à obtenir un laissez-passer. Chose inouïe quand on sait qu’elle ne sait pas écrire. Elle a trouvé une bonne âme, pour lui écrire les quelques lignes.
C’est la Nourrice, qui lui a indiqué la route. Et pendant tout le chemin, un seul nom résonne dans sa tête : Von Strass. C’est le nom de la famille de sa mère, d’après la Nourrice. Alors elle cherche les Von Strass.
Ses petites jambes ne l’avaient jamais portée aussi loin, c’est la première fois qu’elle quitte ne serait-ce que la capitale Orléanaise. Mais l’Alençon est grand, alors à chaque passant elle demande si ils connaissent la famille. Certains lui indiquent le chemin, et au bout d’une semaine de recherches, elle arrive à Argentan.
Assise à une petite fontaine, pour reposer ses pieds de la route, elle repense à tout ce que lui a raconté la vieille, le regard plongé dans les étoiles. Un coup de massue serait mieux passé à vrai dire. Rapidement, la petite fille établit son programme : retrouver la famille de sa mère, puis son père grâce à la dague qu'il a laissé. Facile, quoi.
Heimdal
[Argentan, La Noé 135]

Heimdal avait fait un peu d'ordre dans ces affaires. Son épouse était entrain de mourir à petit feu. Il ne pouvait pas s’empêcher de penser à elle. Heureusement, il avait du soutien de plusieurs personnes pour l’aider à surmonter cette pente, dont une plus particulièrement que les autres.

Heimdal redécouvrit un vieux parchemin de sa mère, juste avant qu’elle ne disparaisse pour mourir de honte. Heimdal avait lu plusieurs fois cette lettre lorsqu’il avait 14 ans. Ce document lui avait enlevé tout espoir de revoir sa mère et une certaine honte sur sa famille. Il l’ouvrit à nouveau et relit le message.


Citation:

Mon Cher fils,
Lorsque tu liras ce parchemin, je serais parti loin d’ici. Je ne désire pas que tu viennes me rechercher ou que tu partes à ma recherche.
Il y a quelques mois, j’ai rencontré un normand de passage. J’avais besoin d’affection que personne ne pouvait me donner dans la famille. Une nuit bien arrosée et le mal fut fait.
J’ai pu caché cette grossesses jusqu’à maintenant à tes frères et à toi, ainsi que la famille. Cela devient de plus en plus difficile, donc je préfère partir. Je te laisse prendre soin de notre famille et t’en occuper que tu l’as fait si bien jusqu’à maintenant.
Tendrement, ta maman.


Heimdal avait quelques larmes qui coulaient. La rage lui remontait à nouveau. Sa mère avait disparu ce jour-là et il avait perdu en même temps l’amour maternel. Il sait que quelque part, il avait un frère ou une sœur de 12 ans perdu. Il ne savait pas si sa mère était encore en vie.

Le jour, il rencontrerait cet enfant, il ne savait pas comment il réagirait. Bref que devait-il fait aujourd’hui.
Partir à leur recherche malgré la demande de sa mère de ne pas le faire ou rester sans rien faire.
Il reposa la lettre sur le bureau, puis il sortit de la maison pour se changer les idées.

_________________
Leha
[Argentan, mi décembre]

«Tu parles que j'connais les Von Strass ! Ma petiote, sont partout les Von Strass. T'en trouve à tous les coin d'rue.»


Mouais bah, c'est pas ça qui va m'aider. Merci bien la tavernière. Pfff les gens en Alençon, soit ils sont aussi cons que les chevaux, soit ils comprennent pas que quand on cherche une famille, c'est qu'on demande le chemin d'une quelconque résidence.
L'enfant sourit tout de même à son "informatrice".


«Merci, bonne journée.»

Dans les rues, elle regarde les gens. Finalement, la Nourrice, à force d'élever des bâtards de nobles, elle les a bien éduqués quand même. La jeune fille évite les enfants en haillons qui jouent dans la rue, tourne dans toute la ville. Cela fait déjà quelques temps qu'elle est arrivée, et ses recherches n'ont abouti à rien. Elle s'est trouvé un coin où dormir, et même un petit travail qui lui permet de manger un peu. La rouquine serre contre elle la petite dague, pour se souvenir du but de tout ceci. Il ne faut pas la vendre, c'est son seul lien avec son paternel.

La voici revenue à la place. La petite place avec la fontaine. C'est là qu'elle a commencé ses recherches. L'enfant jette un regard circulaire autour d'elle. Qui répondrait aux questions vagues d'une enfant seule, épuisée, qui ressemble plus à une mendiante qu'à une fille Von Strass ?

Elle serre les poings et monte sur le petit rebord de la fontaine pour se donner de la hauteur.


«Sacrebleu j'en ai assez ! Z'êtes tous des pisse-vinaigre ! Je cherche un membre de la famille Von Strass ! J'en ai assez à la fin ! Fichtre, ouille, zut l'Alençon c'est barbant vous êtes tous des ..»

Vous êtes tous des plouf ? Ah non, vous êtes tous des andouilles, mais la rouquine elle, elle est dans la fontaine. En plus d'être orpheline, la voilà saltimbanque. Super ! Trempée jusqu'aux os, elle se relève la tête haute. Déjà qu'elle est maigre, les habits collés à sa peau lui donnent un aspect encore plus cadavérique, et sa petite chute semble bien faire rire le peuple d'Alençon.
Sans trop savoir quoi faire, elle tord le bas de la robe pour essorer un peu l'eau, secoue ses cheveux, mais rien n'y fait. Le froid de décembre commence à la faire grelotter. Elle serre les dents, se pince la cuisse pour ne pas pleurer. Déjà qu'elle vient de se ridiculiser, autant ne pas finir en larmes.


[Deux jours plus tôt]

L'enfant court dans les rues, poursuivie par un boucher. Un boucher et son couteau. Attends, si tu veux pas qu'on te vole ta viande, l'étale pas dehors !

Elle plisse le nez, et court le plus vite possible. Ses sabots sont dans sa main, impossible de courir avec. Dans l'autre main, un bon gros steak. Ses pieds nus commencent à la faire souffrir. D'ordinaire, elle ne vole pas. Mais là, elle devait préparer son voyage de retour vers l'Orléans. Ses recherches ne donnent rien, à quoi bon perdre son temps à chercher son passé, vaut mieux songer au présent.

Autre chose à retenir dans la vie, ne jamais réfléchir quand on court. Impasse.


«Je te tiens sale mioche !
- Oui bah hein. Toi t'es un sale moche. Gnaaaaaaaaaaaaaaaan !»

Maintenant, elle tente la tactique du je-te-lance-le-bout-de-viande-à-la-tête-pendant-que-je-m'enfuis. Bravo, très rusé. Sauf quand on sait pas lancer. Le gros boucher regarde le morceau de viande, tout frais coupé, à ses pieds. Quel gâchis.

Une heure plus tard, la voila attachée à un tonneau, devant la boucherie.


«J'suis pas une saucisse !!!»

Les passants s'amusent, et elle, elle perd son temps. Une vieille femme s'approche et jette une petite pièce à côté de la rouquine, que le boucher s'empresse de ramasser.

«Libère moi sale goujaaaat !»

La passante regarde l'enfant, amusée. D'un claquement de doigt, elle fait signe au tortionnaire de détacher Leha.

[Deux jours plus tard, dans la fontaine.]

C'est la vieille qui lui a dit de garder l'espoir, que elle trouverait bientôt. Elle la cherche dans la foule, mais elle n'y est pas. Alors l'enfant pleure à chaudes larmes, première fois en cinq ans. Si seulement quelqu'un l'aidait.
Heimdal
[Argentan, dans les rue]

Heimdal se baladait à travers la ville. Au fil de sa promenade, il eut des échos. Un
écho très persistant.....Qu'un enfant cherchait les ... von Strass. La température de
l'air était glaciale. Il entendit une conversation dont l'histoire s'était passée quelques
jours auparavant. Une vieille dame parlait d'une petite fille. Mais Heimdal n'avait pas
encore fait le rapprochement. Il continua sa route et se dirigea vers la taverne. En
Entrant, il cria :


Eh tavernier, une bière...

Il s'assoit dans un coin et bu tranquillement sa bière. Puis un alcoolique s'approcha du procureur.

Messire Von Strass....hips...J'ai une information pour....hips...vous..

Le procureur leva la tête et le regarda. Il voulait tranquillement boire sa bière et le voilà qu'un alcoolique le dérange.

Va-t-en, je veux être tranquille.

Mais ..hips...Messire, il s'agit...hhips... d'une petite fille.

Heimdal se disait encore cette petite fille. Il empoigna l'homme et ...

Qu'a-tu à dire mon gars...

Le sieur voulait monnayer son information mais la charge brutale d'Heimdal le fit tout de suite changer d'idée.

Hips...Elle...vvvouuss...hips.....cherche...hips

Ce n'était rien de nouveau pour lui. Avait-il autre chose ou pas ?

Et?


L'homme était vraiment apeuré. Heimdal était très agressif...

..Je l'ai...hips..vvuvvu..hips...vers....lalalal...Hips....fonnffonntttainne..


Heimdal le lacha. L'homme tomba à la renverse. Le procureur sortit et se dirigea vers cette fameuse fontaine.
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Leha
Plic ploc ...

La tête baissée, l'enfant sort de l'eau. Elle frissonne, puis fait un pas en avant. La foule, intriguée par ses insultes, la dévisage. La rouquine fait la moue devant cette masse face à elle. Un mur d'adultes, de gens bien plus grands qu'elle. Apeurée, elle s'assoit sur le rebord de la fontaine, où elle s'est tenue quelques instants auparavant. C'est quoi c'tte'histoire ?
Leha, enfant sage, polie, jolie, mignonne tout plein, qui ne fait jamais d'histoire. Chez elle, le seul feu qui brûle est celui de ses cheveux. Maintenant, elle se met à insulter à tout va, à hurler dans les rues ? La petite fille fait la moue, perplexe. Une saute d'humeur pareille, c'est compréhensible, vu les circonstances. Des journées entières de recherches en vain.

Elle renifle, de tristesse mais aussi parce que elle est mal vêtue, mouillée, en plein décembre. Finalement, on ne rattrape jamais son passé.
Gros coup du sort pour la petite d'Orléans. Elle soupire, puis ressasse le chemin parcouru. Incompréhension totale, pourquoi a-t-elle échoué ? Alors elle serre les poings, comme elle a apprit à le faire quand ça va mal, et se relève la tête haute.


Bah si c'est comme ça, j'vais en Normandie.


Et la rouquine de tirer la langue à la foule qui la regarde comme un monstre. Qu'est qu'ils l'agacent ! Elle plisse son petit nez légèrement retroussé et tente de se frayer un chemin en direction des portes de la ville, pour partir vers le nord. Sous ses pieds, les pavés de la place où se situe la fontaine font de drôles de bruits. L'eau, surement. Elle qui voulait fuir rapidement, c'est réussit. Cinq minutes pour faire deux mètres dans cet amas de badauds venus faire leur marché. Ah, à moins que ça soit la place principale de la ville.
A cette pensée, les joues de la gamine deviennent écarlates. Elle s'est affichée devant tant de monde. Même si elle retrouvait sa famille, elle ne pourrait plus vivre ici, pour sur !
Heimdal
Heimdal arriva vers cette fameuse fontaine dont l'alcoolique lui en avait parlé.
Il y avait du monde sur cette place. Il entendait quelques pleurs. Il s'approcha tranquillement. Il écarta les gens pour pouvoir passer
et se trouva alors devant la petite fille. Cette petite fille était trempé jusqu'aux os et elle devait avoir froid. Son coeur
ne pouvait pas laisser cette petite fille ainsi. Il ne pouvait pas s'empêcher d'aider les
gens quelques soit leur nature. Sans rien dire, il la couvrit avec son manteau.


Viens, petite fille je vais t'emmener un instant à la taverne pour te mettre au chaud et que tu puisses manger un peu.


Il ne savait pas s'il avait agit juste ou pas. Mais un être humain reste un être à part à soi.
Il entra dans la première taverne et commande directement de quoi donner à la petite fille
.


Tavernier, une soupe et du pain. Merci.


Il installa la petite fille sur la chaise et se mis en face. Il la regarda un peu. Il fut surpris par son visage. Après avoir
trouver et aider la petite fille de Sepa, il trouve une autre petite fille. Le tavernier apporta alors l'assiette.


Mange tu dois avoir faim. Dit-il d'un ton apaisant.
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Leha
Sans rien dire, elle se laisse faire. Il lui fait un peu peur, mais vu l'état dans lequel elle se trouve, elle ne réfléchit plus lorsqu'on lui parle de taverne et de nourriture. Installée sur le rebord de sa chaise, mal à l'aise, elle fixe le repas qu'on lui apporte. Les yeux rivés sur la soupe, elle n'ose pas y toucher et encore moins regarder l'homme qui vient de la tirer de ce mauvais pas. Le froid est moins cruel, même si ses habits sont encore trempés. La chaleur que dégage la taverne est rassurante.
Affamée, elle grignote tout de même son pain, petit bout par petit bout. Ses grands yeux sombres se lèvent vers son accompagnateur et le dévisagent quelques instants. Il lui parait familier, mais elle n'a pas l'impression de l'avoir déjà vu. C'est étrange. Une sorte de sensation, comme si au fond d'elle elle le connaissait et savait qu'elle devait lui faire confiance.


Je m'appelle Leha, et vous ?

Sa voix tremble un peu, enrouée par la fatigue, le froid, et ses hurlements à la fontaine. D'ordinaire, elle ne parle peu, et engager la conversation avec un inconnu n'est pas son domaine. Mais cette timidité, elle doit la vaincre pour pouvoir affronter les épreuves qui la séparent de son passé.
Mentalement, elle se concentre sur ses espoirs, son envie de retrouver sa famille. Grâce à la dague ...


La dague !

Subitement, elle sort l'objet, qui était caché contre sa poitrine. Il est toujours là, mais elle préfère l'essuyer d'un revers de manche, même si c'est vain vu la quantité d'eau que renferment encore sa chemise. L'arme ne semble pas avoir souffert du petit bain, et est toujours en parfait état. Rassurée, la rouquine sourit. Elle avait faillit oublier que, même si elle avait échoué à retrouver la famille maternelle, elle avait cet objet qui la rattachait à son père. Le rose aux joues, elle regarde l'homme et repose l'arme sur ses genoux, pour ne pas passer pour une voleuse. Une enfant de sa condition qui se trimballe avec un objet pareil, c'est assez singulier, et elle n'a pas envie de devoir raconter le peu de choses qu'elle sait sur son passé à un inconnu pour ne pas qu'il la prenne pour une voleuse.
Heimdal
Heimdal la regardait avec le sourire. Il trouvait qu'elle ressemblait beaucoup à sa mère. Bizarre pensa-t-il.

Enchanté Leha, je suis Heimdal. Tu habites par-ici ou bien tu voyage ?

Heimdal voulait en savoir plus. Puis soudain, homme vint couper à la conversation.
C'était le mari d'une des patientes qu'il s'occupait.


Messie von Strass... Il ne voulait rien dire de plus en la présence de la petite. Heimdal l'avait remarqué, cette homme était inquiète de sa femme qui était
malade. Il l'avait vu deux jours auparavant et avait signalé que s'il n'avait pas d'amélioration, il devait en être averti. Alors, le médecin savait alors de quoi il s'agissait et rajoutait.


Je passerai dans deux heures auprès de votre femme pour l'osculter. Ne vous inquiétez pas.

L'homme fut satisfait et sortit de la taverne. Heimdal se retourna vers la petite fille et remarquait la surprise sur le visage doux de la petite rouquine.

Qu'est-ce qu'il y a, Leha ?
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Leha
Je voyage.

Sujet, verbe. Strict minimum pour la rouquine, timide à en mourir. Elle se reconnaissait mieux ainsi, à ne quasiment rien dire, s'en tenir au nécessaire.
Leur conversation interrompue, elle se fit toute petite. Néanmoins elle remarqua une certaine gêne chez l'homme, comme si ce qu'ils avaient à se dire était très personnel. Elle fit mine de ne pas écouter, tournant la tête ailleurs, mais tendit l'oreille.
Rien de très compréhensible, mais cela semblait intéressant. Trop court pour la petite, malheureusement. Le perturbateur partit, l'homme se reconcentra sur elle, ce qui ne fit pas du tout disparaitre sa timidité et la mit mal à l'aise.


Oh non rien rien.

Elle continua de manger, la nourriture la revigorant lentement. Sa soupe terminée, elle repoussa lentement le bol vide pour éviter de le faire tomber par maladresse. L'enfant inspira profondément, se raidit et lâcha dans un soupir :


Je cherche ma famille.

Les quelques mots sortis de sa bouche, elle se redressa, piquée au vif par la confidence qu'elle venait de faire. Et si il s'agissait d'un de ces hommes qui enlèvent les enfants pour les revendre ? Comprenant qu'elle était seule, il lui serait aisé de la faire disparaître. Néanmoins, le sentiment de confiance qu'elle ressentait était toujours là, indéfinissable. C'était à ne rien y comprendre. Jamais elle ne faisait confiance aux inconnus, et très rarement aux gens qu'elle connaissait. Pourquoi se confier à lui ?

Elle releva vers lui ses yeux, pour attendre sa réaction. Peut être qu'il l'aiderait, comme il l'avait fait jusqu'à présent. Par prudence, elle glissa sa main sous la table et la serra autour de la garde de l'arme posée sur ses genoux, prête à réagir à tout geste brusque. Namého, elle est timide, maladroite mais prudente !
Heimdal
La petite fille finissait tranquillement son assiette, puis le fixait et le médecin se mit à sourire.

Tu cherches ta famille. Je ne sais pas si je vais pouvoir t'aider.

Il se rappelle Clotillde qu'il avait déjà à trouver son père. Il allait le refaire. Ca devait sûrement une habitude à Heimdal de trouver les parents ou la famille des enfants perdus. Heimdal aimait aider les gens d'où les différentes profession qu'il avait pris. Bref, il se reconcentré sur la petite fille.


Ce que je peux te proposer pour l'instant est un endroit chaud où tu peux te reposer et te laver aussi.
Ensuite, je verrais si je peux t'aider un peu plus. veux-tu me suivre chez moi ?


Heimdal ne voulait pas la brusquer. Mais il la préférait en sécurité chez lui que dans la rue où elle pourrait mal tourner. La rue était suffisamment rempli de personnes malintentionnée et d'y voir la petite fille lui faisait très mal. Il attendit son approbation.

_________________
Leha
La petite serra la mâchoire. Ses yeux fixaient l'inconnu, comme pour voir ses pensées et son âme.
Non pas qu'il avait écrit sur son front "je suis gentil" ou bien "je suis méchant, fais attention" mais l'enfant aimait trouver une lueur de sincérité, de bonté, dans le regard de certains. Cette flamme dansante qui dévore l'iris des gens, qui rutile et murmure la vérité à l'oreille de la rouquine. Elle plissa les yeux et se crispa un peu à la proposition qui venait de lui être faite.
Suivre un inconnu de la sorte était imprudent. Insensé même. D'ordinaire si calme, posée mais craintive, elle aurait refusé promptement dans d'autres condition. Mais là, elle n'avait pas d'endroit où aller, et c'était la première vraie aide dans ses recherches qu'elle avait depuis le début, depuis son arrivée.
Foutu Alençon !

Dilemme cornélien : Suivre ou ne pas suivre, telle est la question.
Elle sauta de son siège d'un petit bond, la main serrée sur sa dague auparavant posée sur ses genoux. L'arme bien en vue, elle lâcha entre ses dents :


Je vous suis.
Mais je sais me défendre, je vous préviens.


D'un grand geste, elle replaça une mèche rebelle qui avait fugué pendant sa petite action, et déglutit. Passer pour une enfant violente n'aiderait pas non plus à retrouver sa famille. A moins que sa famille soit en prison, là, ça pourrait être utile.

Et dépêchez vous, je commence à avoir vraiment froid dans ces habits tout trempés.

Elle fit une moue gênée. Les traces de son passage dans la fontaine étaient encore là ..
Heimdal
Heimdal sourit à la réaction de la fillette. Elle pouvait peut-être se défendre, mais
est-ce vraiment suffisant pour se défendre contre des malotrus. Ils sortirent de la
taverne et passèrent de la fontaine. Quelques personnes les regardèrent passer. Ils
arrivèrent vers le manoir. Lorsqu'ils arrivèrent vers le porche, Heimdal s'arrêta et
s'agroupi devant la jeune fille en mettant ses deux mains sur les épaules de la jeune fille.


J'aimerai juste deux choses à te signaler. J'ai mon épouse à l'étage qui est malade et
elle en phase même terminal, elle lui reste que quelques jours à vivre. De plus, il y a
deux nouveau nés, ils ont maintenant 3 mois. La nourricière s'en occupe. Si tu veux
les voir tu feras ta demande auprès d'elle.
Est-ce que cela te vas toujours ?


Heimdal entra en premier. Il appela alors la gouvernante.

Dame Gunegonde....

La gouvernante arriva en courant...

« oui Messire von Strass » disait-elle un peu essoufflé.

Heimdal sourit et donna les instructions.

J'aimerai que vous prépariez la chambre d'hôte à la jeune fille que voici.

Il montre alors Leha qui était encore derrière lui.

Vous préparez également de quoi elle puisse se laver et apporter des habits frais et secs.
Par la même occasion, pouvez vous lui laver ses affaires ?


La gouvernante avait pris act des ordres obtenus et dit :
Bien Messire Von Strass je vais le faire de ce pas.

Heimdal se tourna vers la petite fille.
Voilà Leha, Je serais dans mon bureau, si tu désires quand tu as fini de te préparer
et changer, d'y venir. Nous pourrons parler au sujet de ta famille.


La gouvernante attendit alors que Leha la suive.
_________________
Leha
La rouquine le regarda quelques instants, surprise par les précisions de son accompagnateur. Pourquoi l'informait-il de la présence d'enfants ? Pour qu'elle ne fasse pas de bruit, afin d'éviter de les réveiller ? Elle pencha plutôt pour cette hypothèse, n'ayant pas vraiment l'air d'une tueuse de bébés.
Elle ne ressentit pas vraiment l'envie de les voir, ayant vu passer tant d'enfants. Et généralement, seul un quart survivaient là où elle avait grandit.

L'enfant entra lentement, pensive. Elle commençait à se demander ce qu'elle faisait là. Leha le laissa donner les ordres à la gouvernante, occupée à regarder autour d'elle. Légèrement vexée par l'ordre de lui faire prendre un bain, elle regarda discrètement l'état de ses habits. Certes, ils étaient un chouïa boueux, rappés, troués et trempées, mais elle ne les jugeait pas dans un état si dramatique.

Ne sachant quoi faire, elle suivit la femme à petits pas. L'idée d'un bain ne l'enchantait pas trop, non pas qu'elle n'aimait pas cela. Mais se laver chez un inconnu, c'est assez étrange et embarrassant.
Quand le bain fut prêt, rempli peu à peu par de gros seaux d'eau chaude, elle se pencha au dessus du baquet. L'eau était claire et la jeune fille pouvait voir la vapeur qui s'en dégageait, chose qui lui fit oublier ses craintes. Après tout, pourquoi pas ?

Avec de grands gestes, elle se déshabilla, aidée de la femme. C'est quand elle se retrouva les fesses à l'air devant le baquet bouillant, ne sachant comment y rentrer, que la gouvernante put remarquer que les bains chauds n'étaient pas dans ses habitudes. Après un peu d'escalade et un gros "plouf", l'enfant était dans l'eau sous le regard amusé de la Cunégonde.
Elle s'assit, appréciant la chaleur qui détendait ses muscles, fatigués par le voyage et les courses poursuites. A grand coups d'eau, elle se lava le visage et les bras, puis s'allongea sous l'eau, prenant grand soin de se boucher le nez avant. Pendant une dizaine de minutes, elle gigota avec plaisir dans le baquet, jusqu'à ce qu'on lui apporta des habits et de quoi s'essuyer.
La mine triste de devoir écourter le bain, elle se releva et posa sur ses épaules le drap de bain qu'on lui tendait. D'une grande enjambée, elle sortit non sans manquer de tomber. Promptement, elle se sécha et enfila la robe. Bouche bée, savourant le contact du tissu sur sa peau, elle admira l'habit. Ce n'était pas une robe venue d'un grand atelier, ni prit dans une garde robe princière, mais elle était de bonne qualité. La gouvernante lui sécha les cheveux rapidement, et les attacha de façon grossière, l'enfant ne cessant de bouger, impatiente.

Ravie du résultat, elle courut vers le bureau de son bienfaiteur pour lui montrer la jolie robe. Sur le pas de la porte, elle s'arrêta et toqua deux coups secs. Elle affichait un grand sourire, celui d'un enfant comblé. En attendant l'autorisation d'entrer, elle fit un tour sur elle même pour s'entrainer à faire voir sa nouvelle "parure". Ce pourquoi elle était là, les recherches familiales, lui sortaient de la tête pour la première fois en quelques semaines.
Heimdal
[Argentan, La Noé 135]
"Voilà, avec un bain, elle va pouvoir se réchauffer un peu. Cela lui fera du bien" pensa-t-il. Heimdal se dirigea alors vers son bureau, il repensa les dernières heures qui viennent de s'écouler. Cette rencontre surprise avec Leha. Serait-elle l'enfant dont sa mère parlait. Il en avait des doutes. Mais il valait mieux attendre qu'elle ait fini avec son bain et qu'elle se soit changée pour poursuivre la conversation avec elle. Heimdal ne voulait pas se torturer plus le cerveau, alors il devait se changer un peu les idées. Pour cela, le procureur-médecin prit un dossier qu'il devait étudier et s'installa tranquillement. La lecture fut un peu pénible. Le temps passait lentement et Heimdal commençait vraiment à s'impatienter. Cela lui arrivait vraiment rarement. Bref, il n'arrivait pas et préféra de s'arrêter. Son esprit partit alors sur son enfance et le jour où sa mère lui avait laisser le parchemin et partit ensuite. Il ne l'avait plus jamais revue. Heimdal avait du s'occuper de ces frère qui sont juste un peu plus jeune. Déjà, 12 ans que cela c'est passé.

Soudain, on toque à la porte. Heimdal sortit de ses pensées et alla ouvrir à la porte. Ce fut une surprise pour lui, il n'en revenait vraiment pas. Il avait l'impression d'avoir une autre personne devant lui. La charmante petit fille se présentait devant lui avec un sourire. Tout en lui faisant signe de rentrer, il prit la parole :


Voilà charmante fille, la robe te va à ravir. On te reconnait plus du tout. Je te propose de t'assoir sur l'un des fauteuils vers la petite table. Nous pourrons tranquillement discuter. Je vais demander à Cunégonde d'apporter de l'eau.

Il appela la servante et lui fit la commande pour obtenir le liquide. Il referma la porte et se tourna vers Leha.

Voilà Leha, si j'ai compris à la taverne, tu recherches ta famille. Aurais-tu un indice qui nous facilitera nos recherches? Est-ce que tu sais si tes parents son encore en vie? … oups …. Pardon, je suis entrain de te bombarder de question. Je pense qu'il faut commencer par le début.

Heimdal s'assoit sur le fauteuil en face d'elle pour mieux l'observer. Calmement, il l'écouta avec attention le récit qu'elle allait dire.
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Leha
Ses fesses se posèrent sagement sur le fauteuil, le plus moelleux sur lequel elle avait eu l'occasion de s'asseoir. Un retour à la réalité s'était opéré chez l'enfant. Exit la nouvelle robe et le bain, la voici qui doit tout expliquer. Sa gorge se noue, elle déglutit. Cherchant les mots justes, elle secoue la tête, tortille ses cheveux et inspire profondément.

Et bien ...

Elle ne sait pas vraiment par où commencer. Doit elle tout dire à un inconnu, certes aimable ? Prudence est mère de sureté. Elle ne dira pas tout, juste ce qui concerne la famille de sa mère, qu'elle cherche en Alençon. Inutile qu'il en apprenne trop pour le moment sur son père. La rouquine vérifie que sa dague est bien là, soigneusement cachée sous ses habits. La gouvernante a été facile a duper, mais elle doit faire attention avec cet objet.

J'ai grandit chez une nourrice. Elle m'a élevé, et il y a peu ... Elle m'a raconté que ma mère était d'origine noble, d'une famille d'Alençon. Comme je suis devenue assez grande pour voyager seule, elle m'a envoyé à la recherche de mes origines.

Et l'enfant de hausser les épaules, comme si son récit était tout à fait banal. C'est vrai qu'elle en a vu des enfants dans ce cas là, et que elle ne les a jamais vu revenir. Certainement, ils ont retrouvé leur famille.
Très intéressée par la pièce, elle observe chaque recoin minutieusement, comme si de rien n'était. Elle découvrait un nouveau monde, qu'elle avait très envie d'explorer.


Ah, aussi, la Nourrice m'avait donné le nom de la famille. C'est sur, sinon il aurait été impossible de la retrouver. Donc voila, je cherche les Von Strass. C'est aussi simple que cela.
Ma mère avait eu une sorte euh ... D'aventure ? Extra-conjugale, je crois. C'est une histoire horrible, elle est morte à ce que je sais.


Elle afficha une mine tristounette. La petite fille avait toujours rêvé de retrouver sa mère, c'est un fait. Mais vivante, si possible.
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