Lorsque j'étais enfant, j'ai passé le plus clair de mon temps entre ma nourrice et mon précepteur. Il faut dire que mes parents, bourgeois bourguignons n'en avaient rien à faire de s'occuper de leur progéniture, en particulier de la petite dernière que j'étais. J'ai donc appris les bonnes manières et toutes les matières qu'il est agréable qu'une jeune noble connaisse.
Un matin, on m'emmena au couvent. Je devais apprendre à prier, me dit-on. Sagement, j'appris donc.
Mes parents moururent, dans l'incendie d'une dépendance de Beaumont, notre terre familiale.
Une jeune novice me raconta qu'elle avait surpris une conversation de mon frère, venu faire un don au couvent. Celui-ci s'entretenait avec la mère supérieure de mon futur mariage avec un vicomte que je ne connaissais pas.
Le même soir, je m'enfuyais !