[RP] Deux courges en goguette!

Depuis plusieurs jours , la Baronne de Lignières avait une lubie : apprendre à cette empotée de Linon à monter à cheval. Quelques chopines vidées en taverne et la belle bourgmestre lui avait confiée qu’elle n’entendait rien aux chevaux. Mis à part pour labourer les champs!

Bien que roturière , Linon avait une certaine prestance , et la jeune rouquine tenait à lui faire cadeau d’une jolie jument à la robe grise.

Mais pour l’heure il s’agissait de lui apprendre à se tenir sur une monture!

Léopold ? Tu as la mûle? Allons un peu de nerf! Linon ne doit pas arriver avant nous!
Depêche toi bougre d’âne bâté! C’est à se demander qui est le bourricot ici!

La petite jument avait été attachée à un grand chêne noueux. Johanara , juchée sur monture , son bel étalon à la robe de jais , fixait de ses immenses yeux vert la clairière d’où elle espérait voir surgir Linon. Son valet se tenait non loin et caressait doucement l’encolure de la petite bourrique.

Je comprends pas ma dame ce que la mule vient faire en l’affaire. Vous voulez point lui donner la jument grise à la Limon?

De quoi je me mêle crème d’anchois? Je ne lui offrirai la jument qu’une fois qu’elle saura monter l’animal que tu harcèles présentement. Vas-tu cesser de lui tirer les oreilles ou je m’en viens te rosser tellement fort que ta mère va t’entendre chialer depuis le Berry! Et c’est Linon ! Pas Limon!

Là voilà justement!
Adressant un sourire chaleureux à son amie , la madone s’approcha d’elle , ses cheveux roux magnifiés par les rayons du soleil :

Bonjour mon amie! Comment vous portez vous? Qu’il est agréable n’est-ce pas d’être loin du Castel?
Ici au moins nous ne risquons pas de tomber sur quelque facheux qui n’a que politique et réclamation en tête et qui ne sait pas se réjouir de temps en temps de la beauté de notre région! Voyez comme la sylve est belle et comme le temps est clément!





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Ses yeux se plissèrent à l’arrivée de la bourgmestre.
Un mioche???? Qu’est-ce que ce morveux fichait là?
Ne quittant pas l’enfant du regard , elle écouta les menues explications de son amie quand à la présence du lardon.


Oh le fils de cet huluberlu euh norf de Gila?

Se mordant la lèvre , elle posa un regard interrogateur sur la Linon

Son fils? Le votre aussi? Z’aviez pas un fils vous aussi hein?

Voyant le ravissant minois de la bourgmestre se décomposer , la Baronne émit un léger rire.

Marko c’est ça? Echantée petit! Tu vois la petite mule là bas, près du grand dadet? Tu veux la monter ? Après on mettra Linon dessus d’accord?

Regard furtif vers la mule puis vers la bourgmestre.

Si vous vous débrouillez bien Linon sur la bourrique , je vous laisserai monter un vrai cheval!

Mettant pied à terre , la Baronne prit le petit garçon par la main et l’amena vers la mûle.

Je te préviens petit , ne te mouche pas dans mes jupons hein , c’est très vilain , et le dernier qui a fourré son museau dans ma robe l’a regrétté . J’ai un mouchoir au cas où et des confiseries. On les mangera quand Linon montera la petite ânesse.
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La Baronne ouvrit grand la bouche.
Un fils mort?? Misère… Son regard s'assombrit et ses lèvres se mirent à trembler légèrement.

Oh Linon je suis sincèrement désolée , j’essayais de faire quelques stupides allusions sallaces …Enfin , j’insinuais simplement que ce charmant angelot était ….

Et de poser ses longues et délicates mains gantées sur les oreilles du petit garçon.

Était le fruit de vos amours avec Gila! Je suis confuse , j’ignorais cette tragédie…

Vous… Vous ne m’en avez jamais parlé je crois… Enfin pas de l’enfant… J’espère qu’un jour vous vous confierai à moi , je tenterai tant bien que mal d’alléger vos peines et de réparer ma bourde…

Mais pas devant le petit.

La Baronne déposa un baiser sur le front pâle de l’enfant , émue de le savoir si jeune et déjà orphelin

Mais déjà Linon , par pudeur sans doute , se dirigeait vers son étalon qui piaffa légèrement en toisant l’inconnue de son œil sombre.

N’allez pas me le fâcher! Sleipnir est assez caractériel! S’il vous bave dessus à vos risques et périls. C’est un marchand d’orient qui me l’a cédé , il doit venir de par chez vous. Paraît qu’il était monté par quelque reine à la peau foncée…

Vous voulez qu’on le monte ensemble?
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La jeune fille hocha la tête aux paroles de Linon et lui fit un large sourire empli de tendresse et de compassion.

Un instant , la pétulante bourgmestre avait parue écorchée vive et dans ces prunelles azurées était passée une immense vague de détresse.

Qu’avait il pu lui arriver ?

Johanara se tourna alors vers l’enfant et le gronda des yeux

Et bien chenapan ? On embête Cassy? Laisse donc cette pauvre mûle! Petite canaille ! Allez viens là !

Prenant le petit garçon dans ses bras , elle l’installa sur l’animal avant de lui chuchoter doucement à l’oreille :

Je n’aime pas trop les enfants mais toi tu es bien gentil! Tiens toi bien à Cassy , l’autre là , la Linon , avec son air farouche , elle me tuerait si tu devais tomber! Tiens toi je te dis !


Passant une main dans les cheveux du petit gars , elle tendit les rennes à Linon.


Promenez le un peu votre mioche , après je vous fais monter dessus!

La jeune fille se laissa choir contre le tronc d’un grand arbre et main au dessus de ses yeux , contemplait le charmant tableau bucolique que formait la frêle jeune femme aux côtés de l’enfant qui riait et de la mignonne petite mûle.

Laissant aller sa jolie tête rousse contre l’écorce , elle soupira d’aise , heureuse de profiter pour un temps des bienfaits et du calme de la nature luxuriante.

Soudain , elle se redressa , l’air inquiet et se mit à brailler rompant la douce harmonie de la clairière.


Léopold?????? Léo!!!!!!!!!!!!!!!! Ventre Saint George! Où est passé ce résidu de courge avariée????


Derrière , dans les fourrées , le jeune valet minaudait avec quelque paysanne qui s’en allait laver son linge. Il fit signe à Linon de se taire et continua à compter fleurette au milieu des cyprès.
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Paniquée , Johanara enfourcha sa monture et s'élança à la poursuite de Cassy qui semblait avoir le feu au derrière!

Et Linon qui lui tirait la queue! Triple buse de bourgmestre! Voilà qui allait exiter d'avantage la bourrique!

Le visage blême , la jeune fille tirait fortement sur les rennes de son fier destrier qui écumait force et rage, fendant l'air telle une ombre nerveuse.
S'il arrivait malheur au marmot , Linon la tondrait et ce rustre de Gila la tuerait! Foutu bambin! Misère ...

Passant devant un fourré , elle poussa un cri de stupeur en découvrant ce filou de Léopold avachi dans les jupons miteux d'une gourgandine de seconde zone! A la bonne heure! Le valet était aussi libidineux que ce sac à vinasse de cocher! Tout son personnel était grangréné!

C'est alors que sa vision se brouilla , comme obstruée par un grand feu.

Ses longues boucles rousses lui mangaient le visage , couvrant son front et ses grands yeux verts.

Braillant et hurlant comme pas permis , recouvrant de ses miaulements les cris du petit garçon , Johanara s'accrocha à sa monture d'une main et de l'autre tenta de repousser son épaisse crinière flamboyante.


A l'aide! Linon!!!

Un cauchemar! Cette promenade tournait au cauchemar!
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Dans sa course, Ghor contournait le flanc d’une colline, il se doutait bien que le bourriquet passerait par la.

Il le vit au loin, qui trottais en sa direction, lorsqu’il fut assez près de lui, Ghor dans un élan.

Il se jeta devant la bête en criant : WOOOLLAA ! WOOOLLAA ! TOUT DOUX!

Celui-ci fut tellement surprit qu’il s’immobilisa sur le champ, il prit le garçon dans ses bras pour le remettre par terre, et attacha l’âne avec ca ceinture.

Le petit tout affolé alla ce réfugié dans les bras de Linon.

Quand ta lui …Ghor ramena l’animal a linon tout en la rassurant que le petit n’avait rien.

Ca va Dame !dit-il, il na rien, seulement une bonne peur, il s’en remettra.
Mais…ou est passé la Baronne ! demanda t’il ?

Paniquée , Johanara tentait de retrouver son chemin dans cette clairière qui ne lui semblait pas familière. Pourtant elle connaissait bien les méandres de la sylve berrichonne, elle avait passé une partie de son enfance à jouer parmi les arbres avec sa sœur , puis plus tard elle avait chassé en compagnie de la noblesse du Berry dans ces mêmes bois.

Où était elle ?

On vint alors à sa rencontre. Quelque jolie paysanne à la longue tresse brune , suivie d’un étrange convoi. On lui parla.

Fronçant les sourcils , la Baronne la regarda l’air contrit.

Comment oses tu vilaine , t’adresser à moi de la sorte? Je suis la Baronne de Lignières , Commissaire au Commerce du Berry , je ne souffrirai aucune familiarité.

Indique moi plutôt le chemin de Bourges. Tu sais à qui appartient ce cheval qui ne cesse de me suivre?

Voyant la femme stupéfaite et interdite , Johanara haussa les épaules.

C’est bien ma veine, une simple d’esprit ….

Avisant un jeune homme qui traînait mûle et enfant , elle réajusta son corsage et mis de l’ordre à sa chevelure.

Et bien mon brave , ces quelques piécettes d’or si tu me mènes à Bourges.

Qu’as-tu à me regarder avec ces yeux de merlans frits?

L’ire commençait à se lire dans ses grands yeux émeraudes. La prenaient ils pour une courge?

Je vous somme de m’indiquer le chemin de la Capitale! Voyez bien que je suis bléssée!


Médusés , ils se tenaient les bras ballants devant elle qui fulminait.
Et ce benêt de canasson qui revenait à la charge! Elle lui fit signe de partir , tapa du pied , mais il restait planté devant elle comme les deux nigauds.
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Ghor regardait la plantureuse Johanara replacer son corsage, il la trouvait très Jolie avec ses long cheveux d’une couleur flamboyante et toute crêpelé.

Il quitta son regard de son corsage lorsqu’elle lui demanda ce qu’il regardait comme ca.

Il fut quelque peut offusquer de se voir offrir des pièces d’or, il la regardait d’un air agacé, Mais il s’aperçu bien vite qu’elle n’allait pas bien.

Bhaaa voyons Jo ! Vous ne reconnaissez plus vos amis maintenant ?

Il examina sa blessure sur la tête, et jeta un regard a Linon, en lui disant : je crois qu’elle aura besoin de médicastre la pauvre, ou bien elle est tout simplement devenu folle.

Sous les recommandations de Linon, il la fit embarquer sur le Bourriquet.

Aller, Baronne on vous emmène au village, la bas ils vont vous soignée comme il ce doit.

Noiraude qui venait de lire les rapports de douane et de la maréchaussée sortait les bras chargés de dossier du chateau d'Auch.
Elle avait eu vend des cours d'équitation entre la maîresse de lecture et la connetable, la baronne johanara.

elle appercevant cette derriere jché en amazone sur son cheval, la tempe en sang et le regard divagant elle se demanda si elle était si bonne cavalière que cela.

elle se dirigea vers la petite troupe.

bonjour tout le monde
et bien dites donc, on dirait que le cours ne s'est pas passé aussi bien que cela, je m'attendais à voir linon les fesses en compotes et complètement echeuvelée pas le contraire.


Elle se mis à rire en voyant le regard furibond de la baronne.

Ben quoi Jo, faut savoir se montrer humble lorsqu'on ne tient pas en selle, ou alors serais une maladresse de Linon qui t'as mise dans cet état?
Linon qu'as tu encore fait?
Je t'ai déja dit que monter en selle n'était pas necessaire pour les tours de garde de la maréchaussée.
T'as fais ton rapport au moins ?
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Cultivatrice de blé et maïs
Bouchere
Etudiante en médecine
Douaniere de Lectoure
Sage-femme
Prévot des maréchaux

Linon soupira en descendant avec Marko de la mule sur laquelle ils avaient suivi la baronne. Celle-ci n'avait cessé de s'agiter et de tempêter pendant tout le trajet, continuant de proférer des propos tout à fait incohérents.
La jeune femme rejoignit son amie et la regarda d'un air soucieux. La rouquine semblait complètement égarée, et même effrayée par tout ce qui l'entourait.
Linon posa doucement la main sur son bras.

Voyons Johanara... c'est moi, Linon... vous ne me reconnaissez pas? Nous sommes amies depuis quelques mois pourtant.

C'est ici le comté d'Armagnac et Comminges, vous vivez à Eauze et moi à Lectoure. Vous avez été juge, vous êtes maintenant connétable... je suis tavernière et j'étais maire. Vous avez beaucoup d'amis ici, il est impossible que vous ne reconnaissiez personne!

Le Prévôt de Maréchaux sortait justement du castel et les rejoignait en se moquant d'elles

Justement, voici Noiraude ! Hola, bonjour à toi Noiraude ! Qu'est-ce que tu racontes? je n'ai rien fait à la Baronne bien sûr, elle arrive très bien toute seule à se mettre dans cet état.

Ecoute, je suis inquiète, elle ne semble reconnaître personne... on est parti chercher un médicastre... pourrais-tu prévenir le Comte? Et le Chancelier? Ils la connaissent bien, peut-être pourront-ils lui faire reprendre ses esprits...

Un ami proche de la jeune baronne les rejoignait... Linon reconnut Nk qu'elle avait rencontré à Lectoure quand celui-ci était venu y chercher Jo.

Oh messire Nk, bonjour ! Vous tombez bien... notre amie semble avoir perdu l'esprit, elle se croit en Berry et ne reconnaît personne. Il faudrait essayer de lui rappeler qui nous sommes. C'est ennuyeux quand même, elle a du oublier aussi comment verser de l'argent à la Prévôté, j'vais encore pas être payée...

La brunette fronça les sourcils à cette perspective et commença à songer à un traitement plus énergique... Elle dévisagea Jo toujours hébétée et réclamant un prétendu oncle d'Aigurande, et décida d'essayer autre chose... Elle attrapa le bras de son amie et la gifla à tout volée, mais en toute amitié.

Et là, ça va mieux?

Les gens s’attroupaient autour d’elle. Une gourgandine vint l’ennuyer à propos de leçon d’équitation et de maréchaussée. On l’aida à mettre pied à terre et visiblement on s’inquiétait.

Qui étaient ce gens? Etait ce une formidable supercherie montée de toutes pièces par ces vils gredins afin de lui friponner ses biens?

Ou bien perdait elle l’esprit?

Eauze, c’était joli comme nom pour un village , incongru. Et à bien y réfléchir , si elle avait eu à désigner un endroit où s’établir , son choix se serait sûrement porté sur Eauze , dont le nom lui évoquait la douceur d’une brise printanière.

Allons bon ces crapules avaient bien étudié leur sujet!

Le sang continuait de goutter lentement à son front pâle et pas l’ombre d’un médicastre. On parla d’aller chercher le Comte et le Chambellan.

Ah ça , qu’ils viennent!

Cet incident ne resterait pas sans conséquence! Enlever une Baronne berrichonne et la traîner dans ce trou miteux ne resterait probablement pas impuni! Un scandale! Elle ferait un scandale aux ambassades et elle traînerait ce fichu Comté de bouseux et de fols devant les tribunaux!

Ha ha! Foi d’Ambroise , elle ne se laisserait pas manipulée par ces vauriens!

Un type pas trop mal vint lui faire les yeux doux. Bel homme le rouquin , de jolis yeux verts et une carrure appréciable. Elle haussa les épaules devant son air mélancolique et se retourna vers la dite Linon qui continuait ses palabres.

Et paf! Un soufflet! Magistral!

La Baronne accusa le coup , porta la main à sa joue rosie avant de répliquer par un formidable camouflet qui laissa une bien belle trace sur le jolis minois de l’audacieuse Linon.

Es tu folle vilaine? Arrière avant que mon épée ne vienne te titiller la gorge!
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Ayant eu vent de l'affaire qui se tramait dans la ruelle par son fidel messager, le médicastre sortit en trombe des hospices du Comté, sa sacoche sous le bras, les fesses sur la selle de son cheval.
Il arriva quelques minutes plus tard devant une grande foule, posa pied à terre, attacha son destrier à un arbre puis joua des coudes

" PLACE, PLACE, laissez passer le médicastre! "

Arrivé à hauteur des protagonistes, son regard se porte sur la baronne qui saignait du haut de la tête. Une baffe s'en alla sur sa joue tandis qu'elle réplica sèchement, hurlant par la même occasion :

' Es tu folle vilaine? Arrière avant que mon épée ne vienne te titiller la gorge! '

Un léger sourire traversa son visage tandis qu'il s'approcha des deux femmes

" Hola du calme... ne brusquons pas les choses! Dans un premier temps soignons cette vilaine plaie. "

Il montra du doigt le sang qui coulait du front puis déposa sa sacoche au sol. Mais ne pas faire de gestes brusques, si come Jean le lui avait bien dit, Dame Johanara souffrait de perte de mémoire suite à un violent choc!
Antoineleroy sortit alors un parchemin où l'on pouvait lire :

" Vous pouvez me faire confiance chère Baronne, je suis médicastre et je souhaite vous soigner! "

Ceci dit il fouilla dans sa sacoche une fiole jaune qu'il vida sur un linge plié avant de nettoyer la plaie

" Ha oui j'oubliais... ça risque de piquer, c'est de l'alcool! "
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http://domaineantoineleroy.forumpro.fr/index.htm

La belle Baronne fusilla le morveux du regard et ignora la morue qui la menaçait de la faire mener à l'asile.

Ce gamin n'a aucune manière. J'en toucherai bien deux mots à son crétin de géniteur. On ne laisse pas des foux furieux comme ça en place publique , ce petit monstre a déchiré ma toilette!

Je ferai porter la note à son père tiens! Enfin quand je vois qu'il confie son fils à une irresponsable sans éducation.

Geste agacé tandis qu'elle se laissait soigner. Ce médicastre avait lair sérieux et raisonnable , aussi lui confia t'elle son front.


Est ce bien vrai que nous sommes en Armagnac ? Je ne comprends pas j'étais en taverne , à Bourges , en Berry. J'ai chuté du haut d'une poutre , et NORF! Aieuh!!!! ça pique!

Regard furibond vers le médecin avant de reprendre :

Et apres ma chute , je me suis retrouvée parmi ces gens que je ne connais pas. Pensez vous qu'ils m'ont enlevé ? Cette energumène déchainée dit me connaître..

Je suis persudée de ne jamais avoir mis les pieds dans cette région! Je ne savais même pas que le peuplement avait commencé...


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' Messire Antoineleroy... Bon faites quelque chose pour réparer Jo, cette histoire est insensée et va attirer tout le comté ! Qu'est-ce qu'elle a ?? Pourquoi ne reconnait-elle rien ni personne? J'ai pas frappé assez fort? '

Il regarda Dame Linon puis lacha un soupire avant de lui parler assez bas

" Je ne sais pas encore comment c'est arrivé, mais si elle a perdu ses souvenirs et la raison c'est qu'elle a du subir un choc violent...
Les rémèdes face à ce cas ne sont pas aussi simple que rendre coup pour coup, il est des fois où on ne peux jamais retrouver sa mémoire, j'en connais qui sont aux hospices depuis longtemps et considérés comme fou, mais c'est parce que le choc a du être trop violent ce qui fait qu'ils ne retrouvent jamais la raison! "

Il regarda ensuite la baronne et s'en retourna la soigner

' Est ce bien vrai que nous sommes en Armagnac ? Je ne comprends pas j'étais en taverne , à Bourges , en Berry. J'ai chuté du haut d'une poutre , et NORF! Aieuh!!!! ça pique! '

Il sourit un peu, géné

" Désolé, c'est l'effet de l'alcool sur les chairs à vif... "

Regardant au tour de lui il reprit

" Comment vous expliquer... "

' Et apres ma chute , je me suis retrouvée parmi ces gens que je ne connais pas. Pensez vous qu'ils m'ont enlevé ? Cette energumène déchainée dit me connaître..
Je suis persudée de ne jamais avoir mis les pieds dans ctte région! Je ne savais même pas que le peuplement avait commencé... '

Il regarda la foule

" Pouvez-vous m'apporter une preuve signée de notre Comte concernant la nomination et les postes que Dame Johanara a occupé dans notre Comté? C'est urgent! "

Puis se retournant vers la Baronne

" Nous savons tous que vous venez du Berry, et surement dans votre passé avez-vous souvenir d'une chutte en taverne, mais aujourd'hui vous êtes Connétable du Comté d'Armagnacs et de Comminges!
Nous sommes le 11 Octobre 1456 et vous vous êtes installé ici il y a plusieurs mois.

Je peux comprendre votre surprise face à cette situation. En effet je soupsonne le fait que vous ayez il y a peu de temps subit un choc violent. Vous avez du alors vous évanouir et à votre réveil, vos souvenirs récents ont disparut et afin de vous protéger, vous vous réfugiez dans le passé où vous vous sentiez si bien.
J'espère que ce n'est que passager, mais je puis vous assurer que vous connaissez ce Comté même si actuellement vos souvenirs se sont dissipés. Ici vous êtes une personne très importante! "
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http://domaineantoineleroy.forumpro.fr/index.htm

La foule grossissait, les badauds commentaient, se poussaient mutuellement pour mieux voir, quelques mines patibulaires se mêlaîent aux quidams, un troubadour se lançait même dans une improvisation malheureuse de l'incident, le scandale menaçait...

Linon considéra l'ensemble bien ennuyée. Johanara était une noble en vue, membre du conseil, proche du comte, avec probablement autant d'amis que d'ennemis qui seraient ravis de s'emparer de l'affaire pour lui nuire, sans parler des voleurs toujours à l'aise dans les foules. Malgré leur échange de gifles, les deux femmes étaient effectivement très proches, et Linon ne voulait pas voir son amie exposée à un quelconque risque ou scandale. *bon, ça suffit*

Noiraude, étudiante en médecine, certes, mais surtout Prévôt des Maréchaux, présentait à Jo la preuve qu'elle faisait bien partie du conseil d'Armagnac et Comminges. Linon lui glissa quelques mots.

Noiraude, regarde autour de nous, je n'aime pas cette foule, c'est mauvais pour Jo. Nous allons l'emmener à l'abri des regards, dans l'auberge au coin de la rue, afin de la soigner et quelle se repose...

La jeune femme chercha des yeux le Léopold qui tenait toujours le cheval et la mule...

Vous, là ! au lieu de rester planté là, emmenez ces bêtes à l'écurie de l'auberge du coin et veillez à ce qu'on s'en occupe. Nous emmenons votre maîtresse dans cette même auberge....

Puis elle se tourna vers Antoineleroy qui avait terminé de nettoyer la blessure et tentait d'expliquer à Johanara où et quand elle se trouvait.

Messire, pardonnez-moi d'interrompre, mais nous ne pouvons laisser la baronne ici, au milieu de la rue. Regardez autour de nous... Je propose que nous l'emmenions dans l'auberge qui est à côté, nous y trouverons le calme et l'intimité qui l'aideront peut-être à se calmer et à se rassurer... Allons-y je vous en prie... euh... je vais tâcher de lui expliquer...

Se tournant vers Johanara

Jo... j'ai compris que vous ne me reconnaissiez pas, je m'appelle Linon... et comme l'a dit Noiraude, nous sommes très proches quand vous êtes dans votre état ... normal. Essayez de me faire confiance un petit moment, nous ne voulons que vous aider. Regardez cette foule autour de nous, vous comprenez bien que vous ne pouvez rester ici, vous êtes trop exposée... Laissez-nous vous emmener dans cette auberge au coin là, vous y serez au calme pour reprendre vos esprits. Tout cela doit être si effrayant pour vous... Venez, je vous en prie...

Sans lui laisser le choix, Linon glissa la main sous le bras de la jeune fille et l'entraîna doucement vers l'auberge, accompagnée d'Antoineleroy et de Nk.

Le groupe entra dans l'auberge, Linon avisa le propriétaire et lui glissant une bourse pleine, exigea la meilleure chambre, un repas et du vin léger. Elle sourit à Marko attablé avec Lyllah, l'enfant dévorait quelque chose qui état couvert de crème ce qui lui dessinait de jolies moustaches blanches. Rassurée sur son appétit, car quand celui-ci va, tout va, elle gravit l'escalier vers la chambre, guidant toujours la jeune baronne.

Voyant le groupe accompagnant Johanara entrer dans l'auberge, Lyllah laissa quelques instants Marko devant sa pâtisserie - une chose dégoulinante de crème que la femme de l'aubergiste avait tenu à lui offrir - et les suivit dans la meilleure chambre. Sachant que la baronne était habituée à un certain luxe, elle monta le bouquet de fleurs qui ornait la salle commune pour le déposer sur la console près du lit. Cela lui valut d'être prise pour une vulgaire chambrière !

Lyllah grimaça... Certes elle n'était qu'une paysanne, mais tout de même, elle était propriétaire de sa modeste ferme, et de là à se voir traiter comme une domestique !
Elle grommela :
- Un bain, au jasmin surtout hein ! gnagnagna, non mais où elle se croit...

Un regard suppliant de Linon, de plus en plus inquiète pour la santé de son amie, la rappela à l'ordre. Bon, la brave femme de l'aubergiste qui avait tant gâté Marko devait bien être capable de cuisiner quelque chose de mangeable pour tout ce beau monde, et quand au bain, il attendrait ! Elle se prit soudain à espérer que l'irascible baronne aurait un nouveau trou de mémoire... En sortant commander le repas, elle s'approcha du médicastre :
- Messire, avez-vous besoin de quelque chose pour soigner la baronne ? Que peut-on faire de plus ?

Sur le palier, elle avisa Léopold, le valet de Johanara, et se souvint du corsage taché :
- Hé petit, cours chez ta maîtresse et rapporte-lui quelques vêtements propres... Si tu pouvais revenir avec une chambrière de chez vous, aussi... et, heu, du jasmin ?! Eh ben reste pas planté là, cours !

Le gamin, qui avait entendu parler d'un repas pour tout le monde, fit la moue mais détala d'autant plus vite qu'il espérait revenir à temps...

Redescendue dans la salle, elle demanda à la brave cuisinière ce qu'elle avait à offrir. La bonne femme leva les bras d'un air désespéré:

- Bon diou c'est qu'pour M'dame la baronne j'avons pas grand'chose de propre, ma foué... j'avons bien queuque restes de cochonailles, queque pains et queuque pâtés, et queque gâteaux aussi... Mais qui va payer pour ça, avec M'dame la baronne qu'a la tête à l'envers ?
- Montez tout et ne vous inquiétez pas pour ça, la baronne sera vite guérie, assura Lyllah, qui espéra ne pas parler trop vite, et surtout trouver quelqu'un pour payer...[/quote]
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Bélier poutreur n°11

(Linon étant en goguette chez nos voisins , n'a plus accès au forum , je poste donc SON texte^^)


Linon riait sous cape de l'incident...

Voir la Baronne faire les yeux doux à un malheureux cordonnier et en faire tomber un vase témoignait en tout cas de la réalité de sa perte de mémoire. Mais valait le coup d'oeil et faisait presque regretter l'absence du troubadour qui en aurait certainement tiré un magnifique lai d'amour.

Mais sa robe trempée témoignait à son tour de l'exiguïté de la chambre et du nombre de personnes qui s'agitaient autour de son amie. Linon décida qu'il était temps qu'elle s'esquivât.

Jo, vous êtes entre de très bonnes mains. Reposez-vous un peu, le temps que l'on organise votre retour et que l'on fasse prévenir vos amis. Je rentre me changer, et ramène Marko chez nous. Je vous rejoindrais plus tard.


Au grand dam de Johanara, Linon se pencha et lui déposa une bise sonore sur la joue. Elle salua tout le monde rapidement et fila sans laisser le temps à la baronne de protester.

(Linon étant en goguette chez nos voisins , n'a plus accès au forum , je poste donc SON texte^^ )


Linon riait sous cape de l'incident...

Voir la Baronne faire les yeux doux à un malheureux cordonnier et en faire tomber un vase témoignait en tout cas de la réalité de sa perte de mémoire. Mais valait le coup d'oeil et faisait presque regretter l'absence du troubadour qui en aurait certainement tiré un magnifique lai d'amour.

Mais sa robe trempée témoignait à son tour de l'exiguïté de la chambre et du nombre de personnes qui s'agitaient autout de son amie. Linon décida qu'il était temps qu'elle s'esquivât



Jo, vous êtes entre de très bonnes mains. Reposez-vous un peu, le temps que l'on organise votre retour et que l'on fasse prévenir vos amis. Je rentre me changer, et ramène Marko chez nous. Je vous rejoindraisplus tard.


Au grand dam de Johanara, Linon se pencha et lui déposa une bise sonore sur la joue. Elle salua tout le monde rapidement et fila sans laisser le temps à la baronne de protester.
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Le souper était fin prêt.

Mathilde , fais leur savoir que j’achève ma toilette puis que je les rejoins à table.
Assure toi que les couverts sont propres et que la mangeaille est correcte.
Si tu juges du contraire , fais le savoir , et nous prétexterons un mal de crâne pour échapper à l’infâmie!

Petite révérence de la jeune domestique et la voila qui dévalait l’escalier . La Baronne quand à elle , examinait sa tournure tout en maugréant contre le petit miroir fêlé de la pièce qui ne lui permettait pas de se voir en son entier. Lissant les plis de ses vastes jupons , elle découvrit quelque billet , fort bien dissimulé dans la toilette que lui avait fait parvenir son laquais.
Qu’était ce donc? Dépliant la missive , elle reconnut immédiatement son écriture. Elle la parcourut rapidement , les yeux écarquillés par la surprise , la bouche en une jolie moue d’exclamation.

Allons bon! Une lettre de rupture! Et qui diantre était ce bourricot de Théophane dont il était question dans le billet?

M’enfin! Ventre saint George !

Elle avait écrite cette lettre quelques heures avant cette fâcheuse ballade à cheval…
Et ne l’avait point envoyée… Et à présent elle ignorait tout de cet amant , ce Théophoune!


Aparaissant dans la salle principale de l’auberge où un repas copieux l’attendait , la jeune Baronne l’air furibond , la missive froissée dans sa main , demanda aux convives :

Par la malepeste! Qui diantre est ce Théophoune????
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Noiraude avait suivi la petite troupe à l'auberge.
L'effervescente qui y règnait avait laissé la prévot impuissante.
Les gens de la baronne s'activaient à répondre aux moindres désirs de la rousse exigente.
ils avaient du mérite ces braves gens,car même amnésique la baronne n'avait rien perdu de sa verve.

Ce sentant inutile, elle décida d'attendre ,installer sur une table que le repas arrive.autant en profiter ce dit-elle cela lui éviterai de ronger encore une carotte crue dans sa boucherie.
Les fumés appétissants se dégageant de la cuisine eu tôt fait de lui mettre l'eau à la bouche.

Protestant de connaitre des nouvelles de la santé de la baronne, elle s'installa plus confortablement et se plongea dans les dossiers qu'elle avait dans sa besace.

Elle interrompi sa lecture en entendant la baronne arriver en criant à qui voulait l'entendre:

- Par la malepeste! Qui diantre est ce Théophoune????

Euh Jo,théophoune je ne connais pas mais je connais un Theophane qui est notre chambelan.
c'est lui que tu cherches ?
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Cultivatrice de blé et maïs
Bouchere
Etudiante en médecine
Douaniere de Lectoure
Sage-femme
Prévot des maréchaux

Le regard contrit de la Baronne allait de l'un à l'autre. Qu'est ce que c'était que ces explications vaseuses?!


Euh oui merci bien hein au vue de cette lettre j'avais bien compris que ce n'était pas mon tailleur!!!

Mathilde, au lieu de rougir sottement tel un goujon trop cuit , parle donc! Toi qui est ma chambrière et qui a toujours les oreilles qui traînent partout tu dois bien en savoir plus !

La pauvre femme tressaillit et posa le plat qu'elle tenait sur la grande table.

Théophane de Varennes Ma Dame. Le Chancelier de not'comté et vot' compagnon d'puis quatre moués. Not'voisin , l'habite juste à côté d'chez nous. Me semble point que l'emploué du passé par le M'sieur médecin soit justifié , faudrait dailleurs prévenir l'pauvre homme d'votre état. Enfin moué j'dis ça , j'dis rien.

Quatre mois? Allons bon! Léopold ? Lâche cette miche et trouve moi donc ce Théophane et préviens le de la situation!

Je suis fort curieuse en vérité!

Pliant la missive avec soin avant de la dissimuler en son corsage , la belle s'installa à table, ravie de voir que la nourriture semblait mangeable.
Elle s'empara de la petite bourse de cuir attachée à sa ceinture et la plaça entre les mains de l'aubergiste qui venait la servir.

Merci bien ma brave! Mangeons à présent.

Tout en se remplissant la panse , la jeune fille n'avait de cesse de penser à ce Théophane.
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Dans l'auberge, tout le monde dévorait avec bon appétit le festin préparé par la brave aubergiste. Les plats succulents se succédaient et faisait presque oublier à la compagnie la fâcheuse aventure de la baronne de Lignières...

Pour l'instant la conversation allait bon train, et l'amnésie de Johanara concernant tous les événements qui avaient pu lui arriver en Armagnac agrémentait de façon assez comique la conversation. Tous rivalisaient d'invention pour lui décrire les personnes qu'elle avait oubliées, et lui contaient des histoires tantôt vraies, tantôt farfelues qui achevaient d'embrouiller la flamboyante baronne. Toutefois, la bonne bouteille du médicastre avait fait son effet et Johanara riait de bon coeur aux élucubrations qu'on lui présentait.

Au milieu de cette atmosphère joyeuse, Lyllah, qui faisait face à la porte de l'auberge, fut la seule à remarquer l'entrée de Léopold, suivi d'un étrange personnage. D'un air égaré, l'homme s'avança avec hésitation vers Johanara qui ne l'avait pas vu. Muet comme une carpe, les yeux ronds fixés sur la flamboyante chevelure rousse, il finit par ouvrir la bouche, et toute la compagnie sursauta au son bestial d'un gargouillis incompréhensible, qui ressemblait à peu près à "Nara ?!"

Antoine salua Théophane

" Votre am... enfin Dame Johanara a visiiblement perdue la mémoire suite à un choc. Elle pense donc être encore à son époque du Berry.
La médecin n'a aucun remède à ces problèmes, il faut juste qu'elle retrouve sa mémoire avec le temps, chose qui peut être long ou court! "

Puis son regard se posa sur la canne de la baronne

" Vous? Cette? Mais? "

Il s'en approcha, les yeux grands ouverts

" Vous avez volé Astérius? "
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http://domaineantoineleroy.forumpro.fr/index.htm

Johanara regardait le Chancelier sans mot dire. Intriguée par son turban et par les paroles incompréhensibles qu’il débitait en la fixant.

La première fois que Johanara avait vu Théophane dans une auberge éluzate, elle l’avait tout bonnement trouvé merveilleux , simplement parce qu’il était l’auteur de lettres merveilleuses et qu’il n’avait pas fallu plus au cœur de la Baronne pour s’enflammer.

A présent qu’il se tenait devant elle et qu’elle n’avait pas le moindre souvenir de ses délicieuses missives , elle ne voyait que le turban! Une couleur qu’elle n’aurait pas choisie. Cela lui fit mal augurer de celui qui portait pourtant un nom antique sans avoir l'air de se considérer dans l'obligation d'avoir du goût.

Il avait l’air sous le choc et semblait accuser la nouvelle de son amnésie tant bien que mal.

Qu’est-ce qu’elle avait bien lui faire pour le mettre dans cet état? Alors qu’à en croire cette lettre qu’elle avait écrit , il n’était pas un compagnon des plus présents!

Je vous prie de m’excuser Messire Théophane. Je ne me souviens point. J’entends bien que nous devions être très proches , mais comprenez que face à moi , c’est un étranger que je vois , fort amène je vous l’accorde , mais étranger tout de même…

Et rassurez vous je n’ai pas mal. Seulement très irritée de ne point me souvenir.

Devait elle lui donner la missive?

Cela valait mieux. Au moins qu’il ne reste pas à espérer un rétablissement hypothétique ….
Se tournant un instant , elle s’empara doucement du billet dans son corsage et le considéra quelques temps avant de faire volte-face et de le tendre Théophane.

N’ayez pas trop de regrets…

Posant sa main sur la sienne , le regard empli de douceur , elle se voulut réconfortante.

Vous m’avez l’air d’un homme admirable et respectable. Je suis heureuse de ne point m’être fourvoyée avec quelque malandrin de bas étage.

C’est alors qu’Antoine remarqua sa canne! S’empourprant jusqu’à la racine de ses cheveux roux , la belle balbutia quelques mots , considéra la canne , haussa les épaules et murmura un vague :

Je ne sais pas...
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Elle l’écouta , le cœur sérré et le voile devant ses yeux se dissipa peu à peu. Quelques souvenirs vaporeux vinrent danser au fond de son esprit ….

"Un sourire comme le vôtre ne saurait disparaitre totalement sans que l'humanité toute entière s'en trouve affectée."

"Je reste laconique, mais sachez que le trouble que vous avez jeté en moi se fait grandissant, que la gêne m'empêche de m'avancer encore dans la prouesse que j'opère ici en me dévoilant de la sorte..."

"J'aimerai être près de vous. Oh combien...
Vous écouter des heures durant , graver en mon esprit chaque trait de votre visage sérieux, vous prendre simplement la main..."

"Ma vie a trouvé un sens à vos côtés, peu m'importe de vivre sous l'oeil du Très Haut, pourvu que je sois sous les vostres. Rien, je ne sens rien si vous n'este pas là, j'ai perdu le goût et la faim loin de vous. J'ai repris céans mes responsabilités en main, mais il reste que je n'avance pas sans vous et que vous semblez avoir pris l'ascendant sur tous mes sens, vous estes la muse de mon âme et je ne puis plus souffrir vostre absence."

"J'ai suivi le contours de vos traits réguliers du bout des doigts , de votre nez aquilin à votre menton décidé en passant par vos lèvres satinées que j'affectionne tant..."

"Vos bras sont mon refuge. Je m'y sens chez moi.
Peu m'importe à l'avenir de savoir où mes pas me guideront , si j'ai ma main dans la votre , le chemin ne sera que merveilleux..."

Leurs échanges épistolaires lui revenait peu à peu , ses billets se mêlant aux siens , lui laissant simplement l’impression déconcertante d’un amour inébranlable.

Lorsqu’il claqua la porte , tout devint moins flou. Elle reconnaissait les gens autour d’elle , et son regard se porta sur Niall qui semblait des plus inquiets. Pourtant elle ne dit mot , toute troublée encore du discours de son chambellan et de cette lettre de rupture qu’elle avait fini par lui donner .

Je vais me retirer , je suis moulue , pardonnez moi.

Elle se leva à la hâte ,s’appuya doucement sur sa canne.

Chassant une larme qui s’étirait à l’orée de sa paupière , elle gravit les escaliers , sans se retourner , le teint pâle , ses grands yeux chagrins dévorant son visage aux mille incertitudes.

S’allongeant sur sa couche , elle contempla le plafond l’air contrit. Cette manie irritante qu’avait les hommes de dévoiler leurs plus belles facettes une fois la flamme éteinte.

Ses longs doigts pris d’un léger tremblement se portèrent à son pendentif et elle maudit celui qui le lui avait offert , pensant avec tristesse qu’elle ne l’avait jamais tant aimé que depuis leur séparation.

Fichus hommes! Et foutu cœur qu’elle ne savait pas maîtriser! A présent qu’il avait quitté l’auberge , Théophane lui semblait plus digne de son amour encore.

Grognant un peu , elle pensa à ses amis restés en bas. Devait elle leur dire pour cette précieuse mémoire retrouvée ? Attendre peut être.

Se tournant vers le mur , le corps serré dans les draps de lin , elle s’endormit , l’air paisible ,mais l’esprit tourmenté de mille tracas.

« "Etre mystérieux, ange de bénédiction , toi qui m'attires et m'inondes de tes clartés , toi qui amasses les orages sur ma tête , je veux aller où tu vas , respirer l'air que tu respires, parler ta parole , vivre ta vie , mourir ta mort..  »

Il lui avait fait connaître , malgré l’absence et les manquements , une fièvre peu commune et elle lui avait été entièrement dévouée .

Merci…
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