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[RP] Deux courges en goguette!

Johanara
Nara? Qui était donc cet énergumène qui se permettait le ridicule et la niaiserie de la nommer Nara?

Fixant sur lui son regard émeraude , elle put lire dans ses prunelles sombres l’inquiétude et l’affection qui l’animaient.


Théophane?

Il ne pouvait s’agir que de lui. Ce regard fiévreux , cette nervosité dans les gestes , cette voix rendue incontrôlable par l’angoisse , autant de signes qui ne trompaient pas , la lettre qui était enfouie dans la chaleur de son corsage lui était destinée.

Bien le Bonjour Messer . Je vais laisser le médicastre vous expliquer la situation, moi-même je ne comprends pas très bien ce qui m’arrive. Mais je vous en prie joignez vous à nous.

Le détaillant sans vergogne , Johanara tentait de percer le mystère qui entourait l’homme au turban.
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Antoineleroy
Antoine salua Théophane

" Votre am... enfin Dame Johanara a visiiblement perdue la mémoire suite à un choc. Elle pense donc être encore à son époque du Berry.
La médecin n'a aucun remède à ces problèmes, il faut juste qu'elle retrouve sa mémoire avec le temps, chose qui peut être long ou court! "

Puis son regard se posa sur la canne de la baronne

" Vous? Cette? Mais? "

Il s'en approcha, les yeux grands ouverts

" Vous avez volé Astérius? "
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http://domaineantoineleroy.forumpro.fr/index.htm
Theophane
Theophane fixait toujours Nara de ses petits yeux bruns. Ils semblaient ne plus voir alentour que la silhouette floue d'une Johanara qu'il ne connaissait pas. Elle avait quelque chose de tout à fait différent. Il entendit Antoine se prononcer sur une perte de mémoire après un choc... Que lui était il arrivé, l'avait elle oublié lui aussi? Il était inconcevable pour lui qu'elle ait pu oublier les quatre mois qu'ils avaient passé ensemble. Certes des hauts et des bas étaient venus faire fluctuer leur visites respectives, mais il n'osait envisager qu'elle ait pu tout à fait l'oublier.

Tout autour d'eux le silence s'était fait. La bouche entrouverte, le regard ébahi, le chancelier n'osait prononcer les premières paroles qui briseraient le bruit du vide. Elle continuait de manger, elle le regardait en le dévisageant, des pieds à la tête. Il se souvenait de leur première rencontre, elle avait rit de son turban vissé continuellement sur sa tête. Il retrouvait ce regard amusé de la première fois, ces yeux qui semblaient chercher des réponses à l'utilisation d'une telle protubérance crânienne. Il n'avait jamais véritablement pensé à la perte de celle qu'il aimait, pourtant, de la voir dans cet état d'amnésie partielle le rendait nerveux... Se pouvait il que l'on puisse oublier jusqu'à ses sentiments même, se pouvait il que le coeur ne garde trace des émotions qu'il éprouve...

Son visage était à présent décomposé, il ne savait plus que penser, encore moins que dire. Il se racla la gorge plusieurs fois, tentant de ne pas reproduire le son d'outre-tombe qu'il avait expulsé quelques minutes plus tôt, mais aucun bruit, pas même animal, ne sortait plus de son corps.


Nara, vous... Je... Vous vous sentez bien? Comment vous sentez vous? Vous avez mal quelque part? Je peux faire quelque chose pour vous? Vous me reconnaissez? Je suis Theophane! Nara vous devez me reconnaître! Eauze, lettre, Armagnac, GAN, turban, moustache!

Cette fois la voix du chancelier sortait bel et bien de son gosier, seulement la vitesse à laquelle il déblatéra ces quelques mots le laissèrent sans voix. Décidément il n'arrivait pas à se contenir, lui qui était d'habitude si impassible, si prompt à ne pas s'enflammer des choses de la vie, il se trouvait encore une fois embué par son amour. Tout le reste de l'auberge était éclipsé à ses yeux, à ses oreilles, il l'aurait enlevée d'ici par la force de son regard pour s'en aller retrouver leurs souvenirs en d'autres lieux plus aptes à des retrouvailles. Une expression de folie démente se peignait peu à peu sur son faciès, le calme laissait place à une peur panique profonde, mue par un coeur qui s'emballait de ne point voir de réaction cognitive de la part de sa rousse compagne...
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Johanara
Johanara regardait le Chancelier sans mot dire. Intriguée par son turban et par les paroles incompréhensibles qu’il débitait en la fixant.

La première fois que Johanara avait vu Théophane dans une auberge éluzate, elle l’avait tout bonnement trouvé merveilleux , simplement parce qu’il était l’auteur de lettres merveilleuses et qu’il n’avait pas fallu plus au cœur de la Baronne pour s’enflammer.

A présent qu’il se tenait devant elle et qu’elle n’avait pas le moindre souvenir de ses délicieuses missives , elle ne voyait que le turban! Une couleur qu’elle n’aurait pas choisie. Cela lui fit mal augurer de celui qui portait pourtant un nom antique sans avoir l'air de se considérer dans l'obligation d'avoir du goût.


Il avait l’air sous le choc et semblait accuser la nouvelle de son amnésie tant bien que mal.

Qu’est-ce qu’elle avait bien lui faire pour le mettre dans cet état? Alors qu’à en croire cette lettre qu’elle avait écrit , il n’était pas un compagnon des plus présents!


Je vous prie de m’excuser Messire Théophane. Je ne me souviens point. J’entends bien que nous devions être très proches , mais comprenez que face à moi , c’est un étranger que je vois , fort amène je vous l’accorde , mais étranger tout de même…

Et rassurez vous je n’ai pas mal. Seulement très irritée de ne point me souvenir.


Devait elle lui donner la missive?

Cela valait mieux. Au moins qu’il ne reste pas à espérer un rétablissement hypothétique ….
Se tournant un instant , elle s’empara doucement du billet dans son corsage et le considéra quelques temps avant de faire volte-face et de le tendre Théophane.


N’ayez pas trop de regrets…

Posant sa main sur la sienne , le regard empli de douceur , elle se voulut réconfortante.

Vous m’avez l’air d’un homme admirable et respectable. Je suis heureuse de ne point m’être fourvoyée avec quelque malandrin de bas étage.

C’est alors qu’Antoine remarqua sa canne! S’empourprant jusqu’à la racine de ses cheveux roux , la belle balbutia quelques mots , considéra la canne , haussa les épaules et murmura un vague :

Je ne sais pas...
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Theophane
Theophane lisait la lettre que lui avait donné Johanara. Son coeur s'étreignait à mesure de sa lecture. Il le savait, il n'avait pas été celui qui aurait pu subvenir à tous les besoin en présence d'une femme et moins encore aux besoin en présence de sa Nara, pour qui malgré un amour sans faille il ne pouvait laisser plus de temps. Il restait béat des lames affutées par les mots qui lui forçaient l'entrée d'un coeur qu'il lui avait voulu un jour ouvrir tout entier.

Il la contemplait, sublimée par cette absence de réminiscence, elle occultait le reste de son monde plus encore maintenant qu'il ne pouvait plus l'approcher que par la force de ses souvenirs. Seulement ces souvenirs elle ne les avait plus, il n'était rien de plus que quelques mots de rupture à ses yeux, elle ne savait pas même ce qu'ils avaient pu partager. Se retrouver seul face à un souvenir partagé le troublait sans doute plus encore que le fait qu'elle ne le reconnaissait pas. Qui peut se targuer en notre monde de la possibilité de vivre seul dans ses souvenirs, de n'être qu'une âme errant parmi le sombre de l'anonymat? Assurément pas lui.

Il se rappelait alors de quelques paroles qui lui avaient été adressées dans son enfance. Il avait depuis lors porté le rouge, l'ocre et l'orange, de son turban supplanté et de sa houppelande couvert, portant aux abîmes de sa mémoire la raison de ce port de vives couleurs. Il devrait porter jusqu'à la fin de ses jours du rouge ou ayant trait au rouge, couleur flamboyante de l'amour et cruelle de la vengeance. Il n'avait reçu comme explication que sa simple incapacité à pouvoir entretenir la femme qu'il aimerait et à la combler de quelque manière que ce fut, ainsi que sa recherche éternelle de vengeance quant à ce destin qui l'accompagnait.

Il se retrouvait aujourd'hui planté devant la réalisation de ce destin qu'il avait voulu forcer et en perdit la voix. Il la regardait encore, sans doute pas pour la dernière fois car assurément ils se reverraient. Mais quoi de plus dur que de subir le regard perdu des questions d'une femme qui ne sait plus qu'elle vous a aimé, quoi de plus dur que d'endurer chaque jour le poids de la douleur de la savoir si proche sans lui pouvoir aller prendre le bras et baiser le cou? Il se sentait vidé de tout sentiment humain, partagé entre une colère de soi même, une envie d'éclater, l'envie de se jeter aux pieds de sa rousse... Elle resterait à jamais sa rousse dans son coeur, l'empirisme des sentiments chez le chancelier avait ébranlé le reste de sa consistance.


_" Dame Johanara d'Ambroise, Baronne de Lignières, je vous aurai aimé plus que tout homme ne pourra jamais aimé une femme et soyez assurée que cet amour ne mourra pas avant moi. Je respecte vostre décision et ne la conteste, j'affronterai mon infortune avec tous les égards que j'ai pour vostre coeur et vous saurez trouver en moi je le sais un homme de confiance, un ami. Je m'en vais prendre congé de vostre délicieuse compagnie pour m'en aller retrouver la douleur de ma solitude.

Theophane s'inclina devant la baronne, puis sortit de l'auberge, sans même lancer à l'assemblée éberluée un dernier regard. Le dédain n'était plus mais sa fierté lui interdisait de croiser tout regard qui put être empreint d'une empathie quelconque. Ainsi prenait fin une époque de sa vie, d'où il tirait une chaleur inépuisable lors de ses longues soirées à travailler pour une vaine gloire, celle qu'il s'efforçait de bâtir pour des terres qui ne reconnaissaient que le travail de ceux qui ne faisaient que le maintenir dans sa sombre naissance. Il aurait donné sa vie pour elle, il ne servait plus à rien aujourd'hui de laisser passer son sang sur le fil d'une lame ennemie en protégeant un amour que lui seul semblait nourrir alors, il mourrait pour protéger l'idée qu'un jour il avait reçu un enseignement digne de reconnaissance et de valeur.
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Johanara
Elle l’écouta , le cœur sérré et le voile devant ses yeux se dissipa peu à peu. Quelques souvenirs vaporeux vinrent danser au fond de son esprit ….

"Un sourire comme le vôtre ne saurait disparaitre totalement sans que l'humanité toute entière s'en trouve affectée."

"Je reste laconique, mais sachez que le trouble que vous avez jeté en moi se fait grandissant, que la gêne m'empêche de m'avancer encore dans la prouesse que j'opère ici en me dévoilant de la sorte..."

"J'aimerai être près de vous. Oh combien...
Vous écouter des heures durant , graver en mon esprit chaque trait de votre visage sérieux, vous prendre simplement la main..."

"Ma vie a trouvé un sens à vos côtés, peu m'importe de vivre sous l'oeil du Très Haut, pourvu que je sois sous les vostres. Rien, je ne sens rien si vous n'este pas là, j'ai perdu le goût et la faim loin de vous. J'ai repris céans mes responsabilités en main, mais il reste que je n'avance pas sans vous et que vous semblez avoir pris l'ascendant sur tous mes sens, vous estes la muse de mon âme et je ne puis plus souffrir vostre absence."

"J'ai suivi le contours de vos traits réguliers du bout des doigts , de votre nez aquilin à votre menton décidé en passant par vos lèvres satinées que j'affectionne tant..."

"Vos bras sont mon refuge. Je m'y sens chez moi.
Peu m'importe à l'avenir de savoir où mes pas me guideront , si j'ai ma main dans la votre , le chemin ne sera que merveilleux..."

Leurs échanges épistolaires lui revenait peu à peu , ses billets se mêlant aux siens , lui laissant simplement l’impression déconcertante d’un amour inébranlable.

Lorsqu’il claqua la porte , tout devint moins flou. Elle reconnaissait les gens autour d’elle , et son regard se porta sur Niall qui semblait des plus inquiets. Pourtant elle ne dit mot , toute troublée encore du discours de son chambellan et de cette lettre de rupture qu’elle avait fini par lui donner .

Je vais me retirer , je suis moulue , pardonnez moi.


Elle se leva à la hâte ,s’appuya doucement sur sa canne.

Chassant une larme qui s’étirait à l’orée de sa paupière , elle gravit les escaliers , sans se retourner , le teint pâle , ses grands yeux chagrins dévorant son visage aux mille incertitudes.

S’allongeant sur sa couche , elle contempla le plafond l’air contrit. Cette manie irritante qu’avait les hommes de dévoiler leurs plus belles facettes une fois la flamme éteinte.

Ses longs doigts pris d’un léger tremblement se portèrent à son pendentif et elle maudit celui qui le lui avait offert , pensant avec tristesse qu’elle ne l’avait jamais tant aimé que depuis leur séparation.

Fichus hommes! Et foutu cœur qu’elle ne savait pas maîtriser! A présent qu’il avait quitté l’auberge , Théophane lui semblait plus digne de son amour encore.

Grognant un peu , elle pensa à ses amis restés en bas. Devait elle leur dire pour cette précieuse mémoire retrouvée ? Attendre peut être.

Se tournant vers le mur , le corps serré dans les draps de lin , elle s’endormit , l’air paisible ,mais l’esprit tourmenté de mille tracas.


« "Etre mystérieux, ange de bénédiction , toi qui m'attires et m'inondes de tes clartés , toi qui amasses les orages sur ma tête , je veux aller où tu vas , respirer l'air que tu respires, parler ta parole , vivre ta vie , mourir ta mort..  »

Il lui avait fait connaître , malgré l’absence et les manquements , une fièvre peu commune et elle lui avait été entièrement dévouée .

Merci…
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Lyllah
Comme les autres convives, Lyllah avait observé la scène entre Johanara et Theophane sans trop la comprendre. A la suite des présentations et des quelques explications d'Antoine Leroy quant à l'état de Johanara, les deux amants avait semblé tenir un dialogue secret, dont la plus grande partie s'était passé de mots.

Enfin, avoir observé un long moment encore Theophane, personnage bien étrange à vrai dire aux yeux de Lyllah, lui avait tendue une lettre, qui visiblement n'apportait pas de bonnes nouvelles puisque Johanara l'avait accompagnée de ces mots :


N’ayez pas trop de regrets…


Dans un silence de plus en plus pesant, il avait encore fallu attendre que le sieur Theophane en fasse la lecture ; le pauvre diable tremblait de tout son corps et paraissait sincèrement bouleversé.

Tous les compagnons de Johanara étaient curieux de recevoir quelques éclaircissements sur le drame qui se jouait sous leurs yeux ; l'émouvant discours du poète clarifia un peu la situation, puisqu'il semblait bien que la lettre lui avait annoncé une rupture. Les quelques mots qu'il adressa à la baronne, quoique emprunts d'une préciosité d'orateur, firent frissonner tout le monde tant ils semblaient tout droit sortis du coeur du malheureux.

Et Lyllah, qui observait attentivement la réaction de Johanara pendant cet adieu, nota la forte impression que parut recevoir la baronne : elle blêmit d'abord, puis comme frappée de stupeur elle resta paralysée, et seules ses lèvres semblaient articuler à demi des mots que personne n'entendait.

Le claquement de la porte à la sortie du poète sembla la sortir de sa torpeur, mais son comportement ne rassura personne; en effet Johanara les contempla tous un instant d'un air égaré, avant de sortir de table :


Je vais me retirer , je suis moulue , pardonnez moi.

Sans prononcer d'autres paroles, elle s'enferma dans sa chambre. Chagrin d'amour ou aggravation de son mal ? Personne ne savait trop que penser, et nul n'osait s'aventurer dans sa chambre tant elle avait semblé bouleversée... Pressé de donner son avis, le médicastre conseilla d'ailleurs de ne point déranger la malade pour l'instant.

Inquiète, et se sentant responsable de la capricieuse baronne depuis que son amie Linon était partie, Lyllah s'assit devant la porte, la tête posée sur ses genoux, et attendit la suite...
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