Elle lécouta , le cur sérré et le voile devant ses yeux se dissipa peu à peu. Quelques souvenirs vaporeux vinrent danser au fond de son esprit
. "Un sourire comme le vôtre ne saurait disparaitre totalement sans que l'humanité toute entière s'en trouve affectée."
"Je reste laconique, mais sachez que le trouble que vous avez jeté en moi se fait grandissant, que la gêne m'empêche de m'avancer encore dans la prouesse que j'opère ici en me dévoilant de la sorte..."
"J'aimerai être près de vous. Oh combien...
Vous écouter des heures durant , graver en mon esprit chaque trait de votre visage sérieux, vous prendre simplement la main..."
"Ma vie a trouvé un sens à vos côtés, peu m'importe de vivre sous l'oeil du Très Haut, pourvu que je sois sous les vostres. Rien, je ne sens rien si vous n'este pas là, j'ai perdu le goût et la faim loin de vous. J'ai repris céans mes responsabilités en main, mais il reste que je n'avance pas sans vous et que vous semblez avoir pris l'ascendant sur tous mes sens, vous estes la muse de mon âme et je ne puis plus souffrir vostre absence."
"J'ai suivi le contours de vos traits réguliers du bout des doigts , de votre nez aquilin à votre menton décidé en passant par vos lèvres satinées que j'affectionne tant..."
"Vos bras sont mon refuge. Je m'y sens chez moi.
Peu m'importe à l'avenir de savoir où mes pas me guideront , si j'ai ma main dans la votre , le chemin ne sera que merveilleux..."
Leurs échanges épistolaires lui revenait peu à peu , ses billets se mêlant aux siens , lui laissant simplement limpression déconcertante dun amour inébranlable. Lorsquil claqua la porte , tout devint moins flou. Elle reconnaissait les gens autour delle , et son regard se porta sur Niall qui semblait des plus inquiets. Pourtant elle ne dit mot , toute troublée encore du discours de son chambellan et de cette lettre de rupture quelle avait fini par lui donner .
Je vais me retirer , je suis moulue , pardonnez moi. Elle se leva à la hâte ,sappuya doucement sur sa canne.
Chassant une larme qui sétirait à lorée de sa paupière , elle gravit les escaliers , sans se retourner , le teint pâle , ses grands yeux chagrins dévorant son visage aux mille incertitudes.
Sallongeant sur sa couche , elle contempla le plafond lair contrit. Cette manie irritante quavait les hommes de dévoiler leurs plus belles facettes une fois la flamme éteinte.
Ses longs doigts pris dun léger tremblement se portèrent à son pendentif et elle maudit celui qui le lui avait offert , pensant avec tristesse quelle ne lavait jamais tant aimé que depuis leur séparation.
Fichus hommes! Et foutu cur quelle ne savait pas maîtriser! A présent quil avait quitté lauberge , Théophane lui semblait plus digne de son amour encore.
Grognant un peu , elle pensa à ses amis restés en bas. Devait elle leur dire pour cette précieuse mémoire retrouvée ? Attendre peut être.
Se tournant vers le mur , le corps serré dans les draps de lin , elle sendormit , lair paisible ,mais lesprit tourmenté de mille tracas. « "Etre mystérieux, ange de bénédiction , toi qui m'attires et m'inondes de tes clartés , toi qui amasses les orages sur ma tête , je veux aller où tu vas , respirer l'air que tu respires, parler ta parole , vivre ta vie , mourir ta mort.. »
Il lui avait fait connaître , malgré labsence et les manquements , une fièvre peu commune et elle lui avait été entièrement dévouée . Merci
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