--Melie

La journée avait continuer, les enfants étaient allés faire un tour sur le dos du vieil hongre de leur mère, Pat, Mari et Mélie étaient aller piquer des futs dans la cave de G pour la réception de la caravane comtale, on avait pris une bonne migraine et le Comte avait disparu, sans même dire au revoir, les conseillers, à par le Capitaine et la Connétable, deux Sarladais faut-il le rappeler, avaient briller par leur absence.
Mélie avait bien lu la déception de Pat au fur et à mesure que les heures, les jours passaient, déjà bien du "beau linge", enfin soit disant, avait installé ses quartier à Sarlat, mais les Sarladais ne devaient pas être assez bien pour ses gens là, pour voter pour eux, oui, mais pour le rencontrer, répondre à leurs questions, enfin le devoir de tout conseiller, ou Comte d'ailleurs, lors du passage d'une caravane comtale, là y'avait plus personne.
Mélie soupire, et se remémore la discussion de la veille avec Pat.
- Après on s'étonne que plus personne ne s'intéresse à leur fameuses campagnes électorales, qu'ils soient quasiment les seuls à voter entre eux, que les gens désertent le Périgord Angoumois à force des les voir légiférer pendant des heures sur le Corpus et ne même pas être capables de régler les problèmes bien plus concrets pour le peuple que sont les Edits et toute autre babiole du genre.
- Moi ce qui m'a étonnée, c'est que tes amies Mahaut et Orka ne soient même pas venues te voir quand elles étaient à Sarlat.
- Pfff, tu sais plus le temps passe, plus j'ouvre les yeux sur bien des choses. C'est bien joli d'être drôle, ivre etc, mais quand tu t'éloignes des gens, tu finis par perdre beaucoup plus qu'eux. Le petit peuple n'a pas grand chose, alors un ivrogne de plus ou de moins...
- C'est pas tous ces gens qui prônent le repeuplement, la présence en taverne, la gaité, etc ?
- Ouai, et comme chacun a pu le constater, ils ont tous été de parfais exemples tous autant qu'ils sont.
- Ben Bryn elle vient en taverne tout de même !
- Oui et ça t'a fait assez nous hurler dessus. Mais Bryn c'est Bryn ! Elle va même en taverne à Périgueux c'est de dire !
- Ben toi aussi nan ?
- Oui, mais bon si je peux éviter Périgueux... Des heures dans une taverne vide, un vrai cauchemar !
- Et que pense Michel de tout ça ?
- Alors là, nous ne parlons jamais politique, je crois que c'est la seule personne, avec les enfants, avec qui je ne parle jamais politique. Je suis indépendante, il a choisi un parti, il n'est pas question que ce genre d'imbécilité se mette jamais entre nous.
- Mais qu'est-ce qu'on va devenir ?
- Bahhh, je suppose qu'on va suivre la tendance actuelle, on va se retrouver avec un Comte, ou une Comtesse, qui voudra régenter jusqu'à la couleur de nos braies, qui ne saura pas faire la différence entre le Rouge Primaire et le Hors Rouge Primaire, qui balancera des missives portées par des mésange comme pièce à conviction d'un procès, qui fermera nos frontières pour un oui ou un non, qui pourrira tout débat qui ne tourne pas dans le sens espérer, etc.
- Tu veux dire que si ça continue on va subir une dictature ?
- C'est la seule possibilité de régner pour les médiocres...
- Je te sens désabusée.
Pat se met à rire, un peu grinçant le rire.
- Désabusée ? Moi ? Naaannnn ! Aurais-je des raisons de l'être ? J'ai dit hier soir à quelqu'un, tous ces gens c'est blanc bonnet et bonnet blanc. A chaque fois je crois en quelqu'un, à chaque fois je ne crois plus en rien à quelques semaines des élections suivantes.
Enfin... quand je dis en rien, je crois dans le Périgord Angoumois évidemment, mais je le sens se mourir...
- Pourvu que ça ne finisse pas comme en Guyenne !
- Où comme en Limousin...
- Brrrr, j'en ai la chaire de poule rien que d'y penser !
- Moi ça serait plutôt la nausée, mais bon...
- Et maintenant ?
- Maintenant on va regarder les lionceaux se nourrir à notre sein, et tous ceux qui vont fatalement suivre, question de logique et affuter nos épées...
- Et tu crois que nos grands chefs vont faire quoi ?
- Désolée, mais depuis quelque temps, ma boule de cristal est devenue opaque...
Le silence s'était installé, Pat avait reçue une missive et avait sourit, un peu triste, à sa lecture.
- C'est l'invitation au mariage de Birdy et Eony.
- Ahh tiens ! Tu es assez bien pour assister au mariage ? On ne te demande pas de ne pas venir cette fois ?
- Oui, apparamment ma présence n'est plus indésirable...
- Tu vas y aller ?
- Oui, Birdy est mon ami, et même si désormais nos routes ne se croisent plus à force qu'il reste collé à Bergerac et que moi je sois en permanence bloquée par mes obligations, il me manque énormément et ne pas assister à son mariage, ça ne serait pas bien.
- Mais tu n'as que ta vieille robe de ton baptême ?
- Bahh, tu sais moi et les chichi... Et si un tissus arachnéen et la couleur de l'aurore ça n'est pas assez bien pour les invités, tant pis pour eux ! Moi c'est pas trop ça qui m'inquiète...
- A quoi tu penses ?
- Lucie va vouloir une nouvelle robe... et j'ai pas les moyens... Alors prépare toi à une dure bataille, la petite princesse va nous mener une vie d'enfer, je l'entend déjà "pourquoi je mets encore cette vieille robe rose pale ?", "pour avoir une toilette dans les mêmes tons que tatie Bryn !", "nan c'est pas vrai, tatie Bryn elle porte du vrai rose qui brille", "tu es trop jeune pour porter du fuchsia ou du parme Lucie !", bla bla bla... J'en suis épuisée d'avance !
Mélie regarde la tête de Pat et éclate de rire.
- Oui c'est vrai qu'elle est pas facile. Je suis désolée que les jumeaux soient malades, j'aurais garder les enfants tu sais.
- Je sais ne t'inquiète pas, je vais prendre une herbe pour me détendre avant de partir et je vais rester très zen... comme disait Al...