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[RP] « Les Mures… »

--Floris


Floris était inquiet, y'avait un truc pas comme d'habitude chez sa Maman, mais il savait pas trop... un truc quoi !
Ça le minait, elle était pâle, souvent très fatiguée et puis son regard, légèrement perdu, ailleurs...
Il était petit certes, mais le petit garçon était le plus sensible à l'humeur de sa mère, comme à l'humeur de tout le monde d'ailleurs.

Ça faisait un moment qu'il entendait son frère et sa sœur remuer dans leurs lits, ils allaient se réveiller et entamer la course habituelle pour avoir les faveurs de Maman les premiers, ça le faisait rire, il s'en fichait, il savait que leur mère les aimait tous les trois pareil.

Après avoir taquiné son frère comme tous les matins, il avait eu le droit aux ordres de Lucie... comme d'habitude...
Pas contrariant, il se lève et se soulage tranquillement, faisant presque exprès de prendre son temps, connaissant l'impatience de sa sœur, c'était une petite vengeance pour son ton autoritaire.


- Voilà votre Altesse, vous allez pouvoir disposer de votre seau en toute tranquillité, moi je vais faire un câlin à Maman en attendant...

Filant en riant dans la cage d'escalier, c'est de justesse qu'il évite un oreiller volant...
Pattricia
- mon "rôle de père"va prendre sa place naturellement...et de plus en plus...

Je lui souris... il avait raison et mes petits monstres... Nan ! Nos petits monstres... l'avaient si bien adopté. C'était merveille de les voir ensemble.
- Oui tu les as conquis, Floris qui cale son comportement sur le tien pour ce qui est de s'adresser aux autres, Cantor qui ne te quitte pas d'une semelle dès que tu es à la forge et que tu lui expliques la fabrication des armes et Lucie qui aime tant que tu la trouves jolie et qui ne va pas tarder à vouloir que tu nous compares toutes les deux juste histoire de voir si elle peut surpasser sa mère dans ton cœur...

Descente des escaliers d'un pas tranquille... Floris... Je souris intérieurement à la différence de leurs caractères qui s'entend même dans une simple descente d'escalier.
Mais je ne suis pas la seule à entendre... arrivée en trombe de Cantor dans la cuisine juste histoire d'être sûr d'être le premier.
Les enfants et leur permanente compétition...
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--_cantor


Il était mortifié... Le regard de jade de sa mère ne lui avait laissé aucun doute sur ce qu'elle avait pensé de sa stratégie pour l'amadouer... Il était vraiment mortifié... C'est leur faute aussi ! J'oublie jamais de me laver les mains !

Oui... le petit garçon si terrifié à l'idée de décevoir sa mère, se sentais plus bas que terre...
Finissant de s'essuyer les mains, toutes rouges d'avoir été frottées, le gamin se fige en entendant les marches de l'escalier craquer...
Grrrrr Floris maintenant, nan mais ils font exprès ma parole !

Sortant comme si il avait vu un monstre dans le cabinet de toilette, Cantor entre en trombe dans la cuisine, persuadé d'avoir coiffé au poteau son frère. Rouge jusqu'aux oreilles des émotions contradictoires qu'il éprouve, c'est comme un naufragé trouvant une ile qu'il se rue sur sa mère pour son câlin du matin.
Bras tendus, regard impatient, la parfaite miniature de sa mère regarde l'objet de ses espérances d'un air éperdu.


- ça y'est mes mains sont propres maman !
Pattricia
S'en était trop, comment lui résister... J'éclate de rire et le hisse sur mes genoux, en profitant pour le couvrir de baisers voraces.
Ses éclats de rires font chaud au cœur, j'en profite donc pour en rajouter une couche en le chatouillant ignominieusement.


- Naaan Maman arrêteuu, je suis plus un bébé !
- Vraiment mon fils ? Tu es sûr ? Car si c'est le cas, fini les câlins, les bisous, les jeux...
- Pfffff !!! Je suis encore petit mais je suis plus un bébé !


Son museau relevé plein de défi me donne envie de le croquer, mais la politesse d'abord... Je colle ma bouche à son oreille et lui murmure
- Tu n'aurais pas oublié de dire bonjour à ton père par hasard Messire petit mais pas bébé ?

Et de me répondre sur le même ton de la confidence
- Naaan, c'est juste que je préfère commencer par toi Maman.

C'est plus calme qu'il glisse de mes genoux et se dirige vers Michel.
- B'jour !

Floris pointe son nez par l'entrebâillement de la porte, et voyant son frère avec Michel, se dirige vers moi, un grand sourire aux lèvres, et me tend les bras le plus tranquillement du monde.
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--Floris


Il était sur la dernière marche quand il avait vu passé son frère en trombe en direction de la cuisine.
Cela l'avait fait sourire, Cantor était si susceptible quand il s'agissait de leur Maman, qu'il ne serait même pas venu à l'esprit de Floris de renter en compétition avec son frère.
ce qu'ils sont fatigants tous les deux avec leur compétition permanente !

Il en est là de ses pensées quand il rentre à son tour dans le cabinet de toilette pour procéder à ses ablutions. Les éclats de rire venant de la cuisine arrivent jusqu'à ses oreilles. Il écoute, ça se calme, ça allait être son tour...
Passant la tête par la porte ouverte, son regard presque mauve rencontre les yeux couleur sous-bois de sa mère.
Les deux visages s'éclairent et le gamin rejoint les bras de sa mère, ses genoux, la serre très fort de ses bras encore si chétifs.
Y'a quelque chose qu'est pas pareil...

les yeux lavande interrogent les prunelles vertes, le rose monte aux joues de la mère et le fils écarquille le regard surpris de découvrir que sa mère lui cache quelque chose.
- Ça va Maman ?
Elle le serre dans ses bras, le regard ailleurs et lui murmure.
- Oui mon chéri, je vais merveilleusement bien...
Michel_de_cheynac
Décidément,le lever et la séance de bisous aux mûres,ça vaut la peine.
Difficile de ne pas éclater de rire en les voyant faire;l'ordre est établi mais la compétition est quand même rude...
Aprés la séance de chatouilles,Cantor s'approche:
- B'jour ! puis s'installe a côté de moi
-bonjour Cantor,tu as bien dormi?
voui.trés bien; dis,tu travailles a la forge aujourd'hui?
-Mmmm...-regardant Pat en souriant-j'ai du travail aux champs...
puis voyant la mine du bambin soudain déconfite:
mais je pense que je trouverais un moment pour la forge...d'ailleurs,j'ai besoin de toi...
Me penchant vers lui,je lui murmure:
je vais faire une épée pour maman,il faudra que tu m'aides mais faut rien dire hein?
c'est un secret entre nous! d'accord? tu promets?
D'un coup,grand sourire sur son visage:
-je te prom... oups! puis murmure:je te promets papa.

Puis vient le tour de Floris...il semble inquiet en regardant sa maman...
ce gamin ressent tout trés fort...il a compris que quelque chose allait changer et ça ne lui plait pas...
Franckshinatra
Bien sur l'eau avait couler, dans la Dordogne... Bien sur, ce matin là, il n'avait pas pensé que cette journée se fermerait sur une cellule de prière, sombre et humide, avec juste une paillasse et de nombreux recueils de théologie.
Mais une fois son appétit religieux rassasié, il n'oublia pas qu'il avait une petite chambre à Sarlat, et se mit donc en tête de la retrouver. Qui sait, "elle" aurait sans doute conserver le peu d'affaires que le blond dévot possédait. et au delà de toute considération, il fallait que Smith retrouve un peu de paix.
Aussi, une fois devant le petit perron de Pat, le maigre blond attacha sa laie et sa Brebis à la petite barrière. Pas question de courir derrière les deux bestioles à nouveau, au risque une fois de plus d'en perdre ses sandales... Ça, non !
Il frappa, d'une main plus que fine, à la porte de bois... Personne... Encore partie, elle aussi... décidément, ils n'arriveraient jamais à se caler, ces deux là !
Cerise
Cerise qui ne savait que faire en cette soirée étoilée, et ou son cœur pleurait l'absence de son aimé, elle déambulait sans ne savoir ou aller.. Elle marcha et marcha des heures entières.. Elle stoppa un instant devant la maison de son amie Paty qui n'était point là en ce moment, sinon elle serait rentrée, pour boire un bon verre et y passer la nuit.. Paty ne l'aurait pas laisser partir ainsi..

Elle soupira en regardant les volets fermés, qui ne s'ouvraient plus plusieurs semaines puis reprit sa promenade en se replongeant dans ses tristes pensées..

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~ En Deuil de son Époux ~
Pattricia
Entrer dans la cour, porter les enfants avec Mélie dans leurs chambre, mettre les bêtes dans l'écurie, rallumer la forge pour avoir de l'eau chaude, partager une tisane -pffff- avec Mélie, l'envoyer se coucher et étouffer le feu dans l'âtre.

Prendre l'éternelle besace et ressortir...


Prier, nager, recommencer. Oui décidément le rituel des retours a du bon !

En direction de l'église, j'avance lentement, reprenant possession des ruelles, des places, des parfums à nul autre pareil. J'étais rentrée, pour quoi ? Pour qui ? quelle importance, j'étais chez moi...
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Franckshinatra
Quand il arriva devant la petite maison, le blond prélat se trouva sale, d'un coup ! Et s'était sans parler de ses deux compagnons. La nuit de veille avait été calme, mais le teuton avait une foulée de grand ! Il suffisait de regarder les orteils de l'aumônier pour se rendre compte qu'il avait du cavaler un peu. Mais rien de bien dangereux, cette nuit encore. et cette rencontre agréable, entre deux saluts militaires - du moins avait-il tenté de l'être un minimum ! Pat lui avait confirmé qu'il avait toujours sa chambrine, et cela était au mieux.
Donc, ce matin, crotté du gros orteils à la mèche rebelle, armé d'un bâton aussi "musclé" que son propriétaire, Franck attachait les deux bestioles et donnait ses consignes.

Bon... Les filles... Nous sommes de retour chez Pat, alors je compte sur vous : ON ne touche pas les plantations ! ON ne grignote pas les barrières ! ON ne se met pas à beugler pour un oui un un non !

Écume, assise sur son postérieur, l'écoutait avec attention. Elle ressemblait à un jeune étudiant qui ne comprenait rien aux lois alchimiques pourtant expliquées avec maestria... Ses yeux vitreux ressortaient sur le fond noir de sa tête, et elle mâchait, proprement, les paroles de son maitre.
Smith, elle, était restée debout sur ses quatre pattes. Son regard noir fixait la bouche du maigre blond, et son corps oscillait d'un côté à l'autre. Sans doute voulait-elle marquer son désaccord, mais la volonté de la brindille humaine était invincible !

Oooohh tu peux faire la maligne ! J'ai dit, et gare à toi si tu persiste à te conduire comme une laie mal élevée !

Finalement, il les gratifia d'une grattouille sur le crane et ouvrit le petit portillon, avant de les guider vers l'étable... Tiens, ça sentait toujours la même odeur que cette première nuit.... Attrapant une poignée de foin, l'aumônier essuya ses sandales comme il put... Encore... Et encore... Pffff ! Cette glaise nocturne était redoutable ! Vaincu, il délaça ses claquettes grecques et les jeta sur son épaule avant de faire tourner la clé dans la petite porte de derrière. Il glissa, aérien, dans la cuisine, et fila vers sa chambre. La porte claqua...
De l'extérieur, on aurait pu entendre des bruits d'eau qu'on clapotait, et une voix cristalline qui chantait un air monacal, et pourtant très enjoué !
Pattricia
[Quelques heures plus tôt - Prologue...]

La journée passée à retrouver ses repaires, refaire le tour des coins qu'elle aimait le plus, avait défilé à une vitesse folle. Le soir en taverne, quelque chose n'allait pas, ses amis avaient été merveilleux certes, mais elle ne se sentait pas bien. Elle avait ri, taquiner Lec qui le lui avait bien rendu, le bébé avait donné des coups, beaucoup de coups... Et puis une fois rentrée à la maison, plus rien... C'est à ce moment là que l'on retrouve la Vindicative...


Je suis assise sur le lit, je me sens bizarre, ça ne ressemble pas du tout à ce que j'avais vécu avant avec les triplets. Pas de contractions, une grande faiblesse plutôt... J'angoisse, quelque chose cloche et je me sens plutôt en panique. C'est déjà la nuit profonde et je me lève pour ouvrir la porte-fenêtre de ma chambre. J'ai juste besoin d'air frais, ça n'est rien, faut que j'arrête de me mettre martel en tête !

Je sors, je fais quelques pas dans le jardin, le ciel est couvert mais les pourtours de la table et des bancs en pierre se dessinent par leur blancheur dans le noir. Je me dirige vers ce coin de repos si appréciable sous le grand chêne lorsqu'il fait chaud les après-midi d'été. Le grand chêne... J'entends son hurlement, il est proche, que se passe t-il ? Plus tard sans doute me dirai-je "pourquoi ai-je pensé au grand chêne, pourquoi !!!", mais là je ne pense pas, mon corps se plie en deux et je sens un liquide chaud couler le long de mes jambes. Je passe la main, c'est poisseux, ça ne ressemble pas à la perte des eaux et soudain je sens l'odeur si caractéristique du sang. Nooooooooooon !!!

Le cri est silencieux, j'essaie de retrouver un peu d'air, tout se brouille. La main posée au sol, je m'aide pour atteindre la table, je me hisse, moitié pleurant, moitié haletant et je reste couchée là, mon ventre mort désormais posé sur le plat de la table, tentant d'attraper quelques goulées d'air malgré la douleur. Il est là, affolé, il saute sur le banc et me lèche le visage. Je lui murmure
- Tout doux, n'alerte personne, tu es grand et fort tu seras mon soutien. Aide-moi, la caserne Truffe, la caserne !

Je n'avais qu'une idée en tête, que les enfants ne sachent rien, qu'ils ne se réveillent pas. Si Mélie était alertée, la maison se retrouverait envahie par la moitié des matrones du village venue pour aider et je ne le supporterais pas. Les enfants paniqueraient, ça parlerait trop fort, la porte d'entrée claquerait et tout le monde serait aux premières loges.
Toujours murmurant

- Mon beau, comme le jour de notre rencontre, amène moi chez les barbières, la caserne Truffe, vite !

Comment nous fîmes, bien malin qui s'en rappelle, la seule chose dont je me souviens est que je pleurais quand les grilles de la caserne nous apparurent.


[Epilogue]

Quand Franck rentra de sa nuit avec l'armée, rien ne transparaissait du drame qui c'était joué quelques heures auparavant. Il ne remarqua pas la porte-fenêtre ouverte de la chambre, faut dire que Pat la laisse ouverte la nuit jusqu'au seuil de l'hiver. Il ne vit pas non plus les traces de sang sur l'herbe ou sur la table en pierre, que serait-il allé voir de ce côté alors qu'il tombait de sommeil.
Seule Mélie entendit la porte claquée quand ce dernier entra dans sa chambre près de celle de Pat au rez-de-chaussée. Elle cru que cette dernière venait seulement de rentrer et se rendormit, il était encore trop tôt pour préparer le petit-déjeuner.
Un merle chanta, heureux du jour sans doute merveilleux qui allait poindre. Quelques pêcheurs très matinaux se rendaient comme tous les matins vers le ponton du petit port.
Le moulin laissait sa roue tourner au gré du flux circulant entre la Dordogne et le lac.

Il allait faire beau aujourd'hui...

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Pattricia
- Non non non n'insiste pas j'irai pas dans la forge !

C'est pas que Duchesse avait vraiment dit quelque chose, c'est juste que je sentais son regard malgré la nuit tombée et les quelques torches parsemées ça et là dans les ruelles. Faut dire que je commençais à avoir une longue pratique de la donzelle et même si elle ne pipait mots, je pouvais l'entendre scander dans sa tête "bain, bain, bain !!!"

C'est pas non plus qu'on marchait à grande allure, ça risquait pas, ma démarche était celle d'une petite vieille, lentement mais pas si surement que ça... La soirée avait été sympathique, Lec encore en grande forme, mais nous avions bien ri. J'avais bien des choses à régler, et la Grenouille m'ayant plantée, je n'avais plus qu'à me mettre à la tâche.

Truffe marchait devant nous, depuis que le drame avait eu lieu, il ne me quittait plus et je me disais qu'il allait encore falloir que je le renvoie vers la meute moi-même. Je sentais son regard sur moi en permanence, maintenant que j'avais échappé à la surveillance inquisitrice de Hiancy, pas question de me laisser encore materner.

Nous longions l'avenue du lac et arrivions en vue de la maison, le moulin transformé en atelier de charpentier, la roue tournant toujours au gré du flux entre la Dordogne et le lac, on devinait l'ombre de la grange, l'écurie, la forge... Je marque un temps d'arrêt, un peu en panique je dois l'avouer et puis je reprends ma marche, espérant que Duchesse ne s'inquièterait pas de mon moment d'hésitation.


- Bon ben... quand faut y aller...
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Pattricia
[Le retour... l'aveu... les larmes...]

Le coche entre dans la cour, je suis là, à la porte de derrière, les mains crispées et la respiration courte. Je m'avance, le plus lentement du monde, et m'arrête au moment où le cocher ouvre la porte. Un petit garçon, devenu si grand en quelques semaines, cheveux comme les miens en bataille et qu'elle force dans ses bras, se jette littéralement sur moi et étouffe mon postérieur faut d'être encore trop court sur pattes pour encercler ma taille.

- Maman...
- Mon fils...


Boule dans la gorge, tête qui tourne sous l'émotion, mes mains qui glissent lentement dans ses mèches folles, je m'agenouille pour planter mes prunelles dans les siennes en tous points pareilles, à la couleur des sous-bois un après-midi d'été. Cette bouffée d'amour qui me bouleverse, cette boule au ventre qui s'échappe enfin et juste c'est fichues larmes qui coulent, moi qui m'étais juré que c'était fini...

- Tu pleures !
- Oui Cantor, je pleure, j'ai de mauvaises nouvelles, mais attendons ton frère et ta soeur.
- Mamaaaaan !
- Lucie... Mon Dieu...


Elle était encore petite certes, mais déjà si changée, si féminine, si...
Une fois que la chipie eut poussé son frère qui se recule en maugréant sous l'insistance de mon regard, la voilà qui passe ses bras autour de mon cou et me fixe d'un air soudain soucieux.


- Où est papa ?
- ...
- Maman ?
- Votre père a... enfin nous... Il nous a abandonné pour consacrer sa vie à Aristote voilà !
- Vous vous êtes disputés ? Tu l'as laissé dans son coin à trop travailler ? C'est ça ?
- Lucie !!!


Que répondre... Sans doute mes nombreuses fonctions avaient-elles contribué à son soudain penchant pour la religion, mais dans ce cas, pourquoi m'avoir pris mon bébé ?
J'avais fait entrer le loup dans la bergerie, je lui avais confié mes enfants, ce que j'ai de plus précieux au monde et il avait tout jeté aux orties, sans se préoccuper du mal qu'il me ferait certes, mais surtout à mes petits.
Comment lui pardonner ce cauchemar...

Floris, si doux d'ordinaire pousse sans ménagement sa sœur et se blotti contre moi.

- On est là maman, on va se soutenir. On est tous les trois et on est bien plus fort. Il ne nous aimait pas assez c'est tout...
- Je ne peux pas te laisser dire ça, il vous aimait, mais il s'est mis à aimer bien plus encore le Très Haut.
- Pffff


Mélie est restée en retrait, elle me scrute sans rien dire et son regard inquisiteur m'encourage à lui faire un signe imperceptible de la tête. Je sens mes larmes couler à nouveau et je me lève afin d'essayer de me donner une contenance devant les enfants.

Une fois le cocher payé, les bagages rentrés dans la maison et les enfants dans leur bain, je me retrouve seule, face à Mélie devant l'âtre de la cuisine, un godet de poire à la main.


- Que s'est-il passé Pat ?
- Mort né... un garçon... Franck l'a enseveli dignement, il s'appelait Ange et il est près d'eux désormais.
- Où est-il ?
- Je ne veux pas le savoir, Franck s'est occupé de tout.
- Tu fais la grève de la faim ?
- Non... c'est juste que... j'ai plus d'appétit ou d'envie.
- Mais nous sommes là maintenant !
- Oui... vous êtes là.
- Et pour Ange ? Tu vas leurs expliquer ?
- Que si ils me posent des questions, rappelle-toi, je suis partie pendant longtemps en mission, ils n'ont pas eu le temps de me voir m'arrondir. On ne s'était pas vraiment attardé sur le sujet Michel et moi vis-à-vis d'eux.
- Franck vis toujours ici je suppose ? On va te requinquer ! Si il y a une chose dont je suis persuadée, c'est que ce blond caractériel veillera sur toi autant que moi.
Fini le régime !


Je n'avais pas répondu, je m'étais laissée malmener et avais mangé tout ce qu'elle m'aurait mis dans le bec de force de toute manière.
Le bain des enfants enfin terminé, nous nous étions blottis les uns contre les autres devant la cheminée du salon. Parce que ce sont des enfants, parce que je suis leur mère et parce que nous n'en n'étions pas à nos premières peines, les éclats de rire fusèrent sous les assauts des grains de maïs explosant dans la cheminée ou des châtaignes grillant dans les braises.

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Pattricia
Ce fameux détour du chemin... Combien de fois déjà, combien de fois encore... Ma buse sur l'épaule, mon loup loin devant, j'avance au rythme des pas fatigués de mon hongre. Je flatte son encolure, légèrement penchée en avant et je sens les serres de Vindicte s'enfoncer dans le cuir de mon épaule. Je reste pensive, approchant de ceux qui sont ma vie avec plus de sérénité que le jour de mon départ.

Certains crachaient sur Sarlat, sur son ambiance, mais au moins ici il y en avait une ! Et quoi que l'on dise, ils pouvaient tous baver, critiquer, nous regarder de haut, nous étions combattifs et difficiles à abuser. Peu importait les langues de vipère, les insultes et les mensonges, nous étions Sarladais et ça n'avait pas de prix.

Je souris, amusée par ma ferveur matinale et je secoue la tête.
Laisse courir ma belle, quelle importance sincèrement. Tu sais comme moi que peu de gens votent pour la compétence, ils votent pour leurs amis et tu n'y pourras jamais rien... Après quelques mouvements de la tête, je réussi à faire craquer mon cou et, après ces "assouplissements" bien peu féminin, je sens peu à peu mes muscles se détendre. Ne laisse pas les éternels nuisibles qui se parent de toutes les vertus te gâcher ton retour, ils n'en valent pas la peine.

J'arrête ma monture, saute à terre et me dirige vers le bord du lac. Vindicte s'est envolée en protestant et Truffe m'a rejoint. Rien ne pouvait se comparer à cela, aucun océan, aucune rivière, aucun fleuve, aucune mer... Ici c'est ma vie...
Les migrateurs étaient pratiquement tous partis, le croassement des grenouilles devrait attendre le retour des beaux jours, certains poissons allaient descendre bien au fond, dans la vase et la pêche allait devenir une nouvelle aventure.

Je suis rentrée mon lac...

Après un dernier câlin virile, Truffe file vers la forêt et les retrouvailles avec sa meute. Vindicte s'envole d'un battement d'ailes se réfugier dans mon ancien moulin par l'ouverture d'un œil de bœuf et moi je marche jusqu'à cette maison atypique, à la fois moulin à eau, forge et atelier de charpentier. Juste l'envie de me faufiler par la porte de derrière après avoir mené l'hongre dans la grange, de réveiller le feu de toutes les cheminées du rez-de-chaussée, de grimper à pas de loup l'escalier, me glisser doucement dans leur chambre et les regarder finir leur nuit, blottie dans un fauteur, guettant le premier regard.
Et enfin répondre à un premier sourire, ressentir mon cœur qui bondit, juste ce petit moment où l'on sait...

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Pattricia
Qui a dit que les enfants oubliaient vite ?

- T'avais dit que tu resterais jusqu'à notre départ !!!

La bouille de Cantor virait sur l'écrevisse, Lucie déchiquetait sa tranche de pain de ses petits doigts rageurs et Floris me fixait sourcils froncés. Reste zen, ils sont la chair de ta chair, ils sont petits, ils essaient de digérer l'abandon de celui qu'ils considéraient comme leur père et là tu annonce ton départ et que ça va continuer à peine tu seras revenue...

- Pour commencer, j'ai dit que je ferais mon possible, ensuite c'est très important pour le Comté et enfin ce sont juste deux ou trois allers retours, ça sera vite passé. Ensuite les élections et nous partons.

- On va retrouver Tata Drine ? Et d'abord elle arrive quand Tata Mari ?

- Ben... en fait...
- Pffff ! J'en étais sure !!!
- Écoute Lucie, Tata Mari doit arriver mais d'une je ne suis pas sure qu'elle ait envie de passer à Sarlat, de deux je n'ai pas la date donc tu fais comme tout le monde tu attends !
Pour ce qui est de Drine... Ben ça sera dans quelques semaines, on doit d'abord accompagner Franck en Normandie.
- C'est pas là que vit ton amie Tigresse ?
- Si si, mais tu sais... on s'est un peu perdues de vue, donc je lui écrirai une fois sur place. Le temps a passé si vite...


Les crises de colère de Cantor j'avais l'habitude, il était pas un petit moi pour rien, les tentatives de me défier de Lucie je gérais plutôt bien, enfin tant qu'elle était petite c'était jouable, mais quand Floris me regardait comme à l'instant, je me sentais mise à nue et je détestais ça. Ce qu'il peut lui ressembler parfois...

Calmer le jeu, ne pas se quitter sur une fausse note, ne pas partir en ayant le cœur déchiré, mes journées étaient bien assez pourries par les autres comme ça pour qu'au moins je puisse préserver mes enfants. Évitant les airs de grande tragédienne qui étaient désormais l'apanage de Lucie, je me dirige vers la cheminée et m'assieds au sol. C'était notre coin... Saletés de souvenirs ! Et curieusement, c'était aussi notre coin avec les enfants, certains liens sont indélébiles... Une sorte de zone neutre où tout ce qui pouvait nous chagriner ou nous porter préjudice restait à l'extérieur du cercle.
Appuyée contre l'un des deux fameux fauteuils, pas ceux piqués à Partouze non, ils étaient pour les enfants ceux là, qui aurait envie d'avoir du rose dans un salon franchement ! Donc je disais, appuyée contre l'un des deux fameux fauteuils, fameux pour quoi ? Mais ça vous regarde pas m'enfin ! Bref, je fais fasse aux flammes et mes trois mutins viennent s'assoir à leur tour, collant un peu le capitaine du navire juste histoire de montrer leur reddition. Je les câline, sans un mot, ce genre d'artifice n'est pas nécessaire entre nous et nous profitons de cette dernière soirée pendant que dans la cuisine, Mélie s'affaire.

Aux bruits des plats qui s'entrechoquent, je sais qu'elle est furieuse de me voir encore partir.
Pour aujourd'hui j'ai assez donné, on attendra qu'elle se calme...
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