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[RP] « Les Mures… »

Franckshinatra
Une fois de plus, Pat était sur les chemins. non que le blond puisse trouver cela répréhensible... Non, à vrai dire,il arrivait à comprendre ce besoin d'être à la fois quelque part et ailleurs. Il lui fallu donc faire contre triste cœur belle image, et offrir ce qu'il avait de plus humain aux enfants restés derrière.

Ce ne fut guère difficile, à vrai dire. Pendant que le plus petit restait avec Mélie, l'ainé suivait Franck à la boulangerie, et s'essaya, une fois, au pétrissage. Pour l'ensemble des marmots, c'était un endroit qui faisait envie, mais le blond n'aimait que peu de voir des braillards courir partout, au risque de se prendre un sac de farine sur la courge ! Non, pour l'ensemble de la famille, Franck préférait les sorties pédagogiques, en compagnie de ses animaux, bien évidemment !

IL ne savait pas vraiment si l'instruction leur était donné régulièrement, à ces enfants. En tout cas, Mélie, elle, suivait avec concentration chaque mot sur telle herbe, chaque anecdote sur telle autre... Les enfants, eux, respectaient la consigne : ne pas laisser filer Smith vers les bosquets !

Bref, des journées qui passaient au mieux pour faire oublier aux enfants la peine de ne pas avoir de maman pendant quelques jours...
Pattricia
[Retour...]

A part deux jours de perdus, soit par manque d'info, soit parce qu'un des MA n'avait pas suivi le groupe, tout c'était plutôt bien passé. J'en avais profité pour ramener un peu de bois, et j'avais hâte de faire une pause. Comme je savais devoir aller au couvent quelques jour, il n'était pas question que je reparte pour le moment.

Une fois Truffe de retour auprès de sa meute, Vindicte dans le haut du moulin, je mène montures et charrette dans l'écurie. Je décharge le bois, bouchonne ma nouvelle jument et la mule et marque une petite pause.
Enfin rentrée ! Il est temps que je m'occupe un peu de la maisonnée et que je reparle avec Franck de notre voyage.

Perdue dans mes pensées, je rentre dans la maison et laisse la bonne odeur des miches tièdes et croustillantes envahir mon nez, mon imagination, mes papilles... J'en profite pour nettoyer les cheminées, je rallume un feu dans chacune d'elle et file mettre en route le fourneau de l'ancienne forge. Un bon bain, des vêtements propres, et je file guetter leur réveil.

Je savais par expérience que Mélie ne bouderait pas longtemps, l'enthousiasme des enfants à me retrouver suffirait à la dérider. C'était le couvent qui allait l'agacer. Pas aujourd'hui, j e leur dirais demain...
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Pattricia
- C'est pas juste !
- Lucie... ça n'est pas une question de justice, mais une question de s'en sortir et d'arriver dans la vie.
- Mon mari sera riche et il m'offrira tout ce que je veux d'abord !
- Tant que tu ne sauras pas compter, lire, monter à cheval et manier au moins la dague, tu n'auras pas mon autorisation pour te marier !
- T'as pas le droit !
- J'ai le droit d'exiger le meilleur de toi, de vouloir que tu puisses être indépendante, instruite et débrouillarde autrement que par des mimiques de fille de joie !
- C'est quoi une fille de joie ?


C'est le moment exacte où je me maudis intérieurement, où mes prunelles vertes plantées dans celles lavande, certes plus petites, mais pas moins têtues, de Lucie, jettent des éclairs.
Sur ma droite, une petite silhouette s'approche doucement, je me tourne vivement et toise d'autres prunelles claires, à la limite du mauve, d'un air peu amène.


- Tu as fini tes pages de calcul et d'écriture ?
- Pas tout à fait... j'voulais
- Tu voulais justement les finir et je pense qu'il serait souhaitable que tu retournes t'assoir sur ta chaise afin d'en terminer, avant de dire ou faire quoi que ce soit d'autre...
- ...


Éloignement de la petite silhouette de Floris sentant bien que cette fois ça n'est pas le moment de vouloir essayer de défendre sa sœur. Demi-tour vers la blondinette montée sur ses ergots d'à peine un mètre et respiration lente afin de me calmer..

- Quant à toi jeune fille, les hommes jeunes, riches et beaux n'aiment pas les gourdasses incultes, donc si tu veux faire un jour un beau mariage, tu as intérêt à travailler, exécution !!!

Mine de jeune reine offensée plaquée sur le visage, voilà ma Lucie qui se dirige vers sa chaise, s'assied avec un soupire d'exaspération digne des plus grandes tragédiennes et recommence à écrire.
Et Cantor me direz-vous ? Ben... Cantor c'est moi en plus petit, donc forcément écrire, compter, réfléchir... Contrairement à Floris qui adore étudier, à Lucie qui sera prête, malgré ses protestations, à passer par n'importe quelle corvée pour pouvoir faire un beau mariage, Cantor et moi sommes des instinctifs.

Nos réactions sont souvent incomprises par les autres, mais salutaires pour nous-mêmes. Nous sommes des êtres du dehors, nous fonctionnons à l'intuition, rien de bien réfléchi ou calculé. Néanmoins, comme à chaque matinée d'étude, il y met de la bonne volonté, toujours poussé par son besoin de reconnaissance...
C'est vrai que je ne suis pas facile à satisfaire, mais je veux tellement le meilleur pour eux. Je suis si peu instruite, et encore moins d'une grande intelligence et pour rien au monde je ne voudrais qu'ils passent ce par quoi je suis passée.

Je m'installe près de la cheminée afin d'aider Mélie à préparer quelques racines et tubercules pour la soupe du midi. Nos regards se croisent, le sien est sombre comme à chaque fois qu'elle estime que je torture ses petits. Je l'aime pour ça, je sais que si il devait m'arriver quelque chose, elle veillerait sur les triplets comme une louve. Je jette un coup d'œil en douce sur mes trois canailles pour constater que Floris laisse bien en évidence, sous le nez de sa sœur, sa page de calculs, pendant que Cantor, la langue pointant, semble se torturer sur une opération.

Je ne peux m'empêcher de sourire, ces trois là seraient toujours là les uns pour les autres. Je savais fort bien qu'une fois qu'elle aurait terminé, Lucie laisserait également son vélin glisser par inadvertance vers son frère qui recopierait en rougissant de se savoir en train de tricher. Je ferai semblant de ne pas voir, Cantor avait besoin de plus de temps pour assimiler, il était si fier de ses réussites. Le prendre en faute serait un drame terrible pour lui.

Ils avaient chacun leur heure de gloire, Floris les études, Cantor le maniement des armes et la monte à cheval et Lucie la danse, un gout sûr et une jolie voix, encore hésitante certes, mais qui ferait le bonheur des soirées de la petite bourgeoisie, j'en étais persuadée. Alors quand l'un des trois était en difficulté dans une de ces matières, je laissais le plus possible "l'expert" du groupe prodiguer aide et conseils.

Laissant toutes ces pensées derrière moi, je me lève et prépare une tisane pour tout le monde. Ce serait bientôt l'hiver, la neige était déjà là d'ailleurs et les tisanes parfumées, améliorées pour les adultes d'une petite poire maison et de miel pour les enfants, allaient devenir la boisson de rigueur tout au long des longs mois de froid.

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Pattricia
- Tu vas être partie longtemps ?

Si il ne m'avait pas poser la question vingt fois déjà... Je regarde mon mini moi et me retiens juste à temps de pousser un soupire d'exaspération. Laissant le remplissage de mes fontes de côté pour quelques instants, je m'accroupis pour être à sa hauteur et plante mes émeraudes dans les siennes.

- Mon cœur... Je ne pars pas au bout du monde, je vais juste prendre un peu de recul, prier et faire le point sur notre vie. Quand je rentrerai, nous ferons nos malles et nous partirons pour un long moment. Je sais que vous ne comprenez pas toujours les réactions et les décisions des adultes et parfois moi-même...

Sa moue, tellement semblable à la mienne, ses prunelles vertes agrandies par l'angoisse de mon départ, son petit menton volontaire, tout en lui me faisait un miroir.

- Ce voyage c'est pour quoi ? Tu vas encore aller à la guerre ?
- D'abord nous allons voir tata Drine à qui vous manquez beaucoup. Ensuite, soit Franck doit aller en Normandie de toute urgence, soit il a tout son temps.
- Et si il a tout son temps on fait quoi ?
- Si il a tout son temps, alors nous partirons là où mon bras armé sera utile. Vous découvrirez la montagne, vous verrez c'est absolument magnifique. J'ai une amie qui sera ravie de nous accueillir, mais tout dépendra de Franck. D'ailleurs j'ai une surprise pour vous...
- Une surprise ? Laquelle ?
- Ben... Si elle n'a pas changé d'avis... Tata Mari voyagera avec nous.
- Tata Mari arrive ? C'est vrai ?


Petite voix aiguë d'une blondinette planquée dans l'écurie à écouter ce que la mère et le fils peuvent bien se dire de si secret. Avec Lucie, la notion de vie privée est une vue de l'esprit. Je me doutais bien de qui venait ce travers, toujours à essayer de chiper les secrets des autres, à tout savoir, à prêcher le faux pour connaitre le vrai...Ce côté là de sa personnalité émergente lui ressemblait tellement... J'appréhendais parfois son passage à l'âge adulte et surtout j'espérais être loin d'ici, si jamais le père et la fille s'affrontaient, je ne donnais pas cher de l'existence de tout ce qui serait autour...

Je me lève et me retourne donc vers le recoin sombre d'où vient la voix et toise ma chipie, sourcil levé genre "tu peux m'expliquer ce que tu fais planquée là ?". Croyez-vous que la gamine aurait le moindre air coupable ? Tss tss... c'est bien mal la connaitre. C'est qu'elle nous regarde, sourcils froncés d'un air de reproche et menton levé dans ma direction.


- Alors comme ça tu t'absentes ? Encore ?
- Alors comme ça tu te planques ? Encore ? Ne t'ai-je pas déjà expliqué maintes fois que le respect de la vie privée de l'autre ça n'est pas négociable sous mon toit ?
- Tu as aussi dit que désormais nous resterions ensemble !!!
- Et en quoi ai-je dérogé à cela ? Je vais passer 4 jours au couvent, ensuite nous partirons, je ne vois pas le rapport avec tes perpétuelles indiscrétions !


Lucie a toujours su quand elle commençait à aller trop loin et une pirouette, même du coq à l'âne ne lui a jamais fait peur.

- Donc tu disais que Tata Mari allait venir ?
- J'ai dit "si elle n'a pas changé d'avis", pas autre chose... Et ne crois pas que cet entretien soit oublié. Tu ne vas pas t'en tirer comme ça crois-moi ! A mon retour du couvent, nous aurons une conversation et je peux te certifier que tu ne vas pas du tout l'apprécier. Je crois savoir d'ailleurs que dans la province où nous irons peut-être afin que je guerroie, il y a un excellent couvent pour éduquer les filles et il y a de fortes chances que tu y finisses si tu ne changes pas d'attitude...


La réaction de loupe pas, prunelles écarquillées de frayeur, lèvres tremblotantes et un demi tour pour partir en courant direction la maison et sans doute la cuisine...

- Méliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiie Maman veut m'abandonneeeeeeeer !!!!!!
- Je me demande si un jour je ne vais pas l'étrangler...
- Maman !!!
- Rhoo mais je plaisante Cantor, tu me prends pour qui enfin ! C'est juste que bon... reconnais que toi ou ton frère parfois vous en feriez bien de même non ?
- ben Floris je crois pas. Il lui trouve toujours des excuses. D'ailleurs c'est injuste, pourquoi elle serait plus pardonnable que nous quand on fait des bêtises ?
- Tu sais mon fils, Lucie souffre d'avoir une mère comme moi je pense. Je ne rentre pas dans ce que doit être une dame pour elle. Elle hésite entre la honte et l'envie quand elle pense à moi.
- Je comprends pas...
- Qui peut comprendre les femmes de la famille de toute façon...


Je regarde mes fontes, les affaires posées sur l'établi, la frimousse de Cantor tournée vers moi, l'air légèrement inquiet, et je lui renvoie un sourire qui se veut rassurant. Je m'accroupis à nouveau.

- Je sais que je ne suis pas la mère rêvée, je suis maladroite, emportée, pleine de culpabilité et de doutes. Mais je vous aime infiniment et je ferais n'importe quoi pour vous. Il est évident que jusqu'à maintenant vous avez dû me partager avec le Comté, mais nous allons partir, revoir des personnes importantes pour moi, pour nous, partager de nouvelles choses, voir de nouveaux paysages. J'ai un compte à régler depuis longtemps avec un certain groupe de personnes, une amie a son Duché en alerte et moi, si Franck est d'accord, je ne peux rester sans rien faire. Et puis, il y a un lac aussi là-bas...
- Tu me promets qu'on verra Tata Drine d'abord ?
- Oui, et si elle fait pas sa mauvaise tête Mari également.
- On passera pas où ?
- Aurillac, Albi, j'ai du monde à voir par là. Ensuite plein Sud et une nouvelle aventure !
- Heu... Maman ?
- Oui ?
- Je crois que Lucie est encore en train de créer un drame en cuisine... On est vraiment obligés de l'emmener avec nous en voyage ???


Je le toise deux secondes, le temps d'un doute, et je vois le coin de ses lèvres trembloter pour s'empêcher de pouffer. J'éclate de rire, surprise de trouver un tel humour dans un si jeune enfant et lui ébouriffe sa tignasse, en tous points pareille à la mienne. Je note qu'en effet on entend les cris de tragédiennes de ma gamine au travers des murs épais de la maison. Soupire...

- Bon... Rentrons pour faire face à la tornade Lucie et au cyclone Mélie. Tu peux être sure que je vais me faire tancer vertement pour avoir menacé sa petite chérie !
- Tu crois que les biscuits sont enfin cuits ?
- Tu es bien mon fils ! Oui, excellente idée, pendant que nous les regarderons s'agiter, et entendrons à quel point nous sommes des monstres, enfin surtout moi, nous nous gaverons de biscuits. Comme tout le monde le sais, on ne parle pas la bouche pleine...


C'est en pouffant comme deux gamins que nous rentrons dans la maison, prêts à subir le séisme de l'année...
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Pattricia
Bien des choses avaient changé, j'avais dû inverser mes plans, mon amie était blessée et sa ville prise. Donc après avoir tout expliqué aux enfants, entendus la longue listes des choses qui faisaient que j'étais pas gentille, que je tenais pas mes promesses, que de toute manière que les aimais pas, bla bla bla, j'avais fini par hausser le ton, envoyer tout le monde au lit et dire à Mélie que je ne tolérerai plus une seule réflexion sous mon toit.

Évidemment, j'eus le droit à la soupe à la grimace, évidemment les regards lourds de reproches me suivaient dans tous mes faits et gestes, évidemment ils étaient persuadés pouvoir me faire culpabiliser ou fléchir... Comme à chaque fois que je me trouvais face à un bloc soudé, petit à petit je me suis murée dans le silence, ignorant jusqu'à leur existence et entreprenant de faire mes bagages uniquement.

Le blocus commença à se disloquer quand ils se rendirent compte que je ne touchais pas à leurs affaires, que je ne leurs parlais plus et me contentais d'ignorer les petites réflexions assassines que seuls des enfants de quatre ans peuvent asséner à leur mère "indigne". Le premier à craquer fut Cantor évidemment... Pour lui, "perdre" sa mère était quelque chose d'inconcevable et ne plus partager nos moments de complicité, les cours de monte, le maniement des armes -en bois évidemment- ou encore l'affut pour la chasse était plus qu'il ne pouvait en supporter.

Un jour que je retournais dans ma chambre pour remettre du linge enfin sec dans ma malle, je trouve mon mini moi assis sur celle-ci, bras croisés et menton boudeur. La discussion fut hésitante, un peu dans les aigus parfois, mais cela finit par un gros câlin. A ce moment là, les chuchotis venant de la pièce à côté terminèrent de crever l'abcès. Lucie lança les hostilités, Floris se contenta de me scruter en silence. Quand ils se rendirent compte que je me contentais de finir ma malle sans leur répondre, le silence se fit et avec des trémolos dans la voix, ma blondinette de me demander si je vais réellement les laisser là.

Mon cœur se sert, mais je reste ferme.


- Qui t'as dit ça ? C'est vous qui étiez en pleine révolte, le voyage est toujours d'actualité.
- J'comprends rien, c'est pour aller où cette malle ?
- Maman nous a expliqué, on va d'abord défendre son amie et ensuite on va voir Tata Drine.
- Ben alors pourquoi nos bagages à nous sont pas faits ?
- Parce que vous passez votre temps à bouder, à faire des reproches et à aller vous faire consoler de la "michante" mère que je suis dans les bras de Mélie. Les bagages ça se fait pas tout seul...
- Rhooo Maman !
- Quoi Cantor ? Tu trouves ça normal ce comportement ? Tu penses vraiment que les autres parents tolèrent de voir se genre de mutinerie sous leur toit ?
- Maman... c'est juste qu'on était si déçu de pas aller voir Tata Drine...
- Je sais Floris, mais j'ai appris très jeune que la vie était injuste, qu'on ne faisait pas toujours ce qu'on voulait, que les promesses pouvaient ne pas être tenues dans les temps, que défendre l'injustice impose beaucoup de sacrifices.


Mes mutins... Ce que je pouvais les aimer pour le fil qu'ils me donnaient à retordre. Je n'aurais jamais pu être aussi proche d'enfants effacés, bien lisses et ternes. Les babillages de bébés ne m'avaient jamais émue, le côté premier pas, première parole, de toute manière je n'y avait pas assisté. Toujours par monts ou par vaux, c'était Mélie qui avait profité de tout cela et je n'en n'étais pas jalouse.
Quand à Lucie, si il y avait une chose certaine, c'est qu'elle ne perdait jamais le Nord...


- J'peux prendre toutes mes robes ?

Cantor se prend la tête dans les mains, Floris pouffe et j'éclate de rire. Il y avait vraiment un truc entre nous, quel que soit le conflit, on serait toujours d'accord sur le don qu'avait notre blonde de trouver tout avantage à une situation.

- Pour se faire jeune fille, tu ferais bien de tout essayer, mettre de côté ce dans quoi tu ne rentres plus et oublier les tenues légères, nous allons dans le froid et en altitude. Et vous les garçons faites en autant, je passe vous voir dans une heure, j'aurais peut-être quelques bricoles à rajouter à votre garde-robe...
- Une nouvelle robe ?
- J'vais avoir une nouvelle épée ?
- Ca y est Maman, tu m'as acheté une besace comme la tienne pour que je mette mes livres ?
- Wow ! On se calme, je vous ai donner un ordre, exécution ! Vous verrez bien !


Une fois la nuée envolée en courant vers l'étage et la chambre, j'ouvre le coffre et en sort des merveilles. Je souris en caressant les fourrures flamboyantes, les trois manteaux étaient là, cousus dans du renard d'un roux extraordinaire, il y avait trois petits manchons en lapin, des bottes en daim fourrées à l'intérieur avec de la peau de mouton bien laineuse et ces curieux chapeaux à "oreilles", en mérinos, un mouton d'Arabie, dont la laine maintient la tête bien au chaud.

- Ils vont être craquants là-dedans ! J'ai fait des folies mais ça en valait la peine...

Contrairement à l'usage que certains en faisaient, je n'avais jamais été adepte de chasser le garenne au furet et je n'arrivais pas à considérer cet animal comme un animal de compagnie. Pour moi, la seule utilité qu'auront eu les furets dans ma vie aura été d'aider à me confectionner le magnifique manteau que je sorts du coffre. Caressant la fourrure noire, si difficile à trouver, je me glisse à l'intérieur et soupire de satisfaction.

- Oui j'ai vraiment fait des folies... Avec mon étole, mon chapeau et mon manchon en renard, sans parler de mes bottes dans le même mérinos que les enfants, le froid n'a qu'à bien se tenir !

J'étais prête dans ma tête et je savais Mari bientôt là, c'était une question d'heures, nous partirions ce soir...
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Pattricia
Les enfants excités avaient fini par enfin s'endormir. Mélie m'avait aidée à ranger nos nombreux bagages, armes et provisions dans le coche qu'elle mènerait elle-même. Mari et moi ferions la garde rapprochée comme toujours, sans compter Truffe et Vindic qui feraient la surveillance à distance.

J'étais sereine, les choses étaient en place et tout était pour le mieux. Laissant Mélie dormir quelques heures avant de partir, je me dirige vers les tavernes pour dire au revoir à tout le monde et y retrouver ma rouquine...

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Cerise
Cerise traversa le village de long en large les larmes aux yeux, elle aurait aimé que sa Paty soit là, qui sait, elle aurait pu l'écouter, la soutenir, la réconforter.

Elle se positionna devant, et elle savait que son amie se battait en Savoie pour les aider. Elle eut une grande penser pour elle et murmura.
Qu'Aristote te protège ma paty...

Puis elle continua sa déambulation dans le village..

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~ En Deuil de son Époux ~
Zoltem
[Plusieurs semaines plus tard]

La jeune marcheuse arrive enfin devant la porte de la maison de sa marraine et soupire. Enfin arrivée ! Non pas que la route venant de Cahors ait été chaotique, bien au contraire, mais marcher sur les chemins enneigés, parfois même glacés, n'était pas toujours de tout repos. J'ai les pieds en compote. Cela lui donna faim, connaissant la propension de Mélie à faire des réserves pour tenir un siège, la brune n'en ouvre que plus vite la porte donnant sur le vestibule. Erf ! Ça gèle ici ! D'abord les cheminées, ensuite la forge.

L'heure qui suit est consacrée à réchauffer la maison, traverser la cour en frissonnant pour allumer le foyer de chauffe de la forge et à fouiller dans le fabuleux cellier de Mélie afin de se préparer un bon repas constituant. Les fèves séchées font l'affaire et une fois le brouet terminé, Zol se remplit la panse comme si elle n'avait pas manger depuis des lustres. La vaisselle faite, la brune entreprend de piquer dans la cave une bouteille de vin et après avoir récupéré un verre dans un coffre, se vautre dans un des deux grands fauteuils devant la cheminée. Je rêve d'un bon bain, mais sortir jusqu'au puits par ce temps pas question !

Après quelques gorgées du vin chaleureux, la jeune fille sort son matériel d'écriture, et relit la lettre de sa marraine, une boule dans la gorge.


Citation:
Ma douce,

J'ai besoin de toi, je te sais très occupée par certain service que tu rends déjà depuis bien longtemps dans l'ombre, mais pour une fois, notre famille passera avant la raison d'État. Je suis dans l'angoisse de ce qui pourrait arriver à Michel, je sais que tu ne cautionnes pas mon inquiétude et je te rassure, je lui en veux toujours à mort, mais je l'aime malgré tout.

Je ne te demande pas de comprendre, je sais ton opinion sur les hommes, pour ne pas dire sur Michel en particulier et, bien qu'elle me rende triste, je la respecte. Je te sais grée d'en faire autant de mes tortures émotionnelles et tu es, dans ces temps incertains, un grand réconfort à mon cœur meurtri. J'ai fait en sorte de laisser voir ma détresse le moins possible, je te demanderai donc d'être discrète, peu parmi mes proches savent à quel point je suis dévastée.

Pour en revenir à Michel, sujet qui t'incommode au plus haut point je sais, j'aimerais que tu passes à Cadouin, que tu rencontres le père supérieur, et vois avec lui ce qu'il en est de sa santé. Je vis en permanence dans l'angoisse qu'il ne guérisse pas et mon cœur se serre à cette perspective. Oui, je sais, mon cœur n'est en fin de compte pas encore mort. Je t'imagine sourire et grimacer à la fois à ces paroles et cela me fait sourire à mon tour.


La brune prend une gorgée, masquant aux ombres du salon son sourire grimaçant, râlant intérieurement que Pat la connaisse si bien. Rassérénée par le liquide plein de soleil, la jeune fille continue sa lecture.

Citation:
Quant à la maison, tu en as la clé, je n'ai pas besoin de te dire que tu es chez toi. Tu n'auras qu'à prendre la chambre de Mari, elle n'y dormira plus très souvent désormais, mes amies ont des vies trépidantes et à des lieues des Mures, le nid se vide. Tss... Je me sens encore repartir dans mes vilaines pensées, il vaut mieux que je m'arrête là. Néanmoins, je dois te prévenir que Sarlat change, et pas forcément en bien. Tu vas y retrouver une ambiance de suspicion, de ragots de bas étage et parfois même de malveillance.

Je te sais assez sauvage pour ne pas être mêlée à tout ça, tu connais tes amis dans ce village, je n'ai pas de conseils à te prodiguer. J'espère néanmoins que tu y croiseras des villageois agréables, l'hiver est bien long quand la compagnie n'est pas bonne.

Je t'embrasse fort,

Pat
Zoltem
Elle reste un certain temps assise à fixer le feu. Son cerveau est en ébullition, tant de choses à raconter et en même temps tant de choses qu'il vaudrait mieux taire. Sachant que de toute manière elle se prendra une avoinée si elle passe sous silence des évènements, la brune se décide à commencer sa première missive Sarladaise.

Citation:
Marraine,

Je suis rassurée de te savoir en assez bonne santé pour m'écrire, mais tu me tais ce que tu vis sur place, qu'en est-il de la guerre ? Comment va la rouquine ? Franck a-t-il fini par rejoindre Chambéry ? Et les enfants ? Tu ne me dis pas où ils se trouvent, qu'en as-tu fais ? Et de Mélie ?


Après avoir posé toutes ces questions, la jeune fille sait bien qu'elle va devoir finir par parler de ce dont elle n'a pas envie, reculer pour mieux sauter...Allez courage, débarrasse-toi des choses désagréables !

Citation:
Je te sais impatiente d'avoir des nouvelles, alors je m'exécute. Je suis allée à Cadouin et j'ai rencontré le père supérieur. Ils ont essayé une nouvelle médication sur Michel et il semble qu'il ait bien réagi à ce nouveau traitement. Néanmoins, ne te leurre pas, il n'est pas sorti d'affaire pour autant.

Tu ne m'avais pas dit que le fruit était toujours douanière de Sarlat, je suis allée au bureau à l'aube pour y laisser une missive signalant mon arrivée et figure-toi que je l'ai trouvée endormie là, le feu dans la cheminée à moitié éteint et le teint bien pâle.
J'ai cru comprendre par la suite qu'elle avait encore subi un revers amoureux. Je me demande si un jour vous comprendrez toutes que l'on peut très bien se passer des hommes !

J'ai bien des choses encore à te raconter, mais tu ne sauras rien si à ton tour tu ne me décris pas ce que toi et la famille vivez là-bas.

Bises la Vindicative !!!
Zol

P.S. : Je crois que tu ferais bien de donner des nouvelles à certaines personnes, j'ai cru sentir quelque rancune latente due à ton silence.


Zol souriait, elle savait que la môme au loup ne manquerait pas de la tancer d'un tel chantage et elle s'en délectait d'avance. Le seul souci est qu'elle allait devoir avoir de la viande séchée sur elle en permanence, car quand la buse Vindic arriverait à tire d'aile, si elle voulait sauver ses doigts, elle avait intérêt à la nourrir de suite.

Après avoir remis une buche dans la cheminée, la Cadurcienne entreprit d'écrire ses autres missives.
Zoltem
Quelques jours étaient passés, la jeune fille ressentait un malaise et ne savait trop que faire, rester, partir plus tôt que prévu ? Hésitante, inquiète de ne pas voir Vindic taper du bec contre le volet, elle allait et venait dans la maison, remettant en place des objets qui y étaient, rangeant ce qui n'était pas dérangé et soupirant à fendre l'âme toutes les deux minutes.

Elle rentrait tôt chez elle, ne voyant personne en taverne au moment où elle traversait le village, elle restait seule aux Mures, ressassant des mauvaises pensées, guettant encore et encore l'arrivée du volatile.
Zoltem
Elle était furieuse, elle lui avait mis une calotte, mais c'était trop tard le mal était fait. Zol est dans la cuisine, en train de bander son doigt, balançant de multiples noms d'oiseaux à la tête d'un volatile justement, et pas des moindres. Vindict, malgré toutes ses précautions, avait réussi à lui choper le doigt.

- Saleté de rapace va ! Tu peux me narguer du haut du vaisselier, mais ce qui te sauve est que tu es la buse de Pat, sinon je t'aurais déjà alignée avec une flèche !
Tu peux courir pour la viande séchée, t'iras chasser dehors ça te fera le bec !


Forte de sa petite tirade vengeresse, la brune entreprend de ranger onguents et bandes pour ouvrir la missive qui venait d'arriver.

Citation:
Bonjour ma Douce,

C'est un peu le moral dans les bottes que je me suis installée à mon écritoire ce soir pour te donner des nouvelles. Je suis aux pieds des remparts de Genève, tu le crois ça ? Si jamais je suis blessée sur ce champ de bataille, je vais finir prisonnière des Helvètes, imagine mon cauchemar, côtoyant des Lions de Judas du matin au soir, j'en frémis d'avance... Vue que j'ai voué une partie de ma vie à les éliminer, tu imagines que je serais drôlement bien soignée par un barbier hérétique... Je donne vraiment pas cher de ma survie dans ce cas.

Mais la raison de mon mauvais moral est ailleurs, j'ai perdu une gamine qui était dans ma section, une bouille d'ange, une vraie ferveur, la gaîté personnifiée et ils l'ont tuée ! Si tu savais comme je les hais... Oh évidemment ils nous la rendent bien cette haine, mais ça ne me console pas de savoir que je vais en tuer également, encore et encore... Et puis j'avais un jeune compagnon de grandes qualités aussi, et il a été grièvement blessé. Cela fait mal de les voir disparaitre les uns après les autres, je me sens responsable du comprends ma douce ?

Sinon que te dire, Franck va mieux, il a été attaqué deux fois sur la route, mis en prison à Lyon suite à son deuxième brigandage parce qu'il ne pouvait pas payer la taxe, et là il est arrivé sans encombre à Chambéry. Je lui ai interdit d'aller plus loin, mais si j'avais une quelconque autorité sur lui ça se saurait. Les routes sont infestées de brigands qui se rassemblent, je me demande si nous arriverons enfin à bout de leurs armées.

Pour les enfants, ils sont en sécurité à Chambéry, avec Mélie bien-sûr, je ne voulais pas prendre de risques, tant qu'Annecy ne sera pas de nouveau Savoyarde, pas question qu'ils s'en approchent. En plus, je ne pourrais supporter qu'ils assistent à nos retours de combats, qu'ils voient les blessés, les morts, le sang, les chevaux éventrés et qu'ils entendent les cris, les râles... Après les pertes parmi les nôtres, le plus difficile c'est ça, les hurlements, la souffrance, tout ce désespoir qui rend les nuits sonores, les unes après les autres et t'empêche de trouver le sommeil.

Tu me connais, je ne suis pas pleutre, mais mon cœur se serre et mes yeux pleurent chaque nuit à entendre toute cette douleur. Nous n'en parlons jamais avec Mari, c'est drôle de se dire que nous avons toujours parlé de tout mais ça... jamais ! Comme si mettre des mots sur cette horreur était impossible...

Je sais que je n'ai encore écrit à personne, ou presque, mais comme tu peux t'en rendre compte, si je le faisais, ils sauraient de suite que ça ne va pas. Je ne peux pas, il faut que pour eux tout soit tranquille, une bataille comme une autre, la routine quoi ! Alors embrasse les pour moi, dis-leurs que tout va bien, ça leurs suffira. Je me ferai juste houspillée quand je rentrerai, pas grave, je me ferai pardonnée.

Je t'embrasse fort,

Pat
Zoltem
Ignorant la buse qui pousse des cris sinistres en signe de protestation de ne pas avoir eu de viande en récompense de sa livraison, Zoltem s'installe à la table de la cuisine, le dos presque collé à la cheminée et entreprend de répondre à sa marraine.

Citation:
Marraine,

Je te sais très fatiguée, mais t'espère toujours en bonne forme. Ici l'ambiance n'est pas terrible, il faut bien que je finisse par te le dire, le Comte actuel a dû franchement se prendre un coup sur la tête. Je sais bien qu'il fait parti de tes amis les plus proches, mais son comportement est franchement indigne. Il annihile le libre-arbitre des membres de son conseil et ce, quel que soit leur bord politique, figure-toi qu'il a viré Bryn en tant que rectrice, si c'est pas pitié. On dirait une bande de vieux croutons séniles, et je pense que lorsque tu rentreras tu retrouveras en fait une maison de retraite à la place d'une province.

Sinon, pour le reste, ben l'ambiance est morose, les gens sortent à peine de chez eux, attendant avec impatience que ce règne cesse enfin. Je pense, et je sais que cela ne va pas te plaire, qu'en fait Segonzac est un dictateur misogyne, de toute manière vue comme il traite les femmes depuis toujours, ça n'est pas une nouvelle pour toi. Il est temps que quelqu'un d'autre que ses détractrices habituelles te le dise.

Sinon des personnes que j'ai rencontrées que je ne connaissais pas, il y a Jolius, ton maire, très sympa, il a l'air de sincèrement s'inquiéter pour toi. Il y a Sandreen et Hiancy, elles sont chouettes ces filles, comme ça j'ai pu directement remercier Hiancy de t'avoir sauvé la vie.
Parmi les hommes y'a Hector, il me parait pas mal lui, même si je ne l'ai croisé que deux ou trois fois, il y a Coucou aussi, lui je l'aime pas, mais alors pas du tout ! C'est un homme impoli, irrespectueux et qui se prend pour Apollon en personne, le pauvre il doit pas avoir de glace chez lui.

Pour finir, je me rends compte que je ne t'ai pas encore parlé de Lec et j'avoue avoir longtemps hésité avant de le faire. Je sais que tu tiens beaucoup à lui, qu'il est un ami fidèle, mais y'a un truc qui m'a choqué et depuis je l'évite j'avoue, pas trop sure de savoir me taire. En fait, j'ai appris que lui et ce Coucou avaient tout fait pour que Cerise et son chéri du moment se séparent. Peu importe leurs raisons, je trouve cela insupportable. J'imagine seulement si ils essayaient de faire ça avec toi, je ne donne pas cher de leur peau.

En parlant de ça d'ailleurs, faut que tu saches que j'ai provoqué Coucou en duel et il a refusé de me suivre en lice, pffff où sont les hommes !!!

Je suis désolée de te faire de la peine, mais fallait que je te le dise. Je ne t'ai jamais menti, je ne vais pas commencer à te cacher des choses maintenant. Mes pensées t'accompagnent, prend soin de toi et donne-moi encore des nouvelles.

Je t'embrasse fort,

Zoltem


Après une grimace, la brune sable et cèle la missive. Sachant fort bien qu'elle ne risque pas de l'attacher à la patte de Vindict tant qu'elle ne lui aura pas donné à manger, la jeune femme donne quelques lamelles de viande séchée au rapace et finit par lui attacher le parchemin.
Zoltem
Les bagages étaient prêts, la maison avait été aérée, le bois remisé à sa place, quand la petite famille rentrerait, tout serait en place pour leur retour. La brune avait réceptionné une dernière missive savoyarde et s'était empressée de l'ouvrir.

Citation:
Ma douce,

Je te sens déçue et triste. Sarlat fait souvent cet effet à ceux qui en attendent trop. Je connais mon village, je ne sais que trop ses défauts et ses failles, mais il est mon village...

Contrairement à ce que tu penses sans doute, que Bryn n'ait plus le rectorat doit être un vrai soulagement pour elle, l'excellence a un prix et je pense que la grande en a assez de devoir le payer en permanence à cause de médiocres. Elle a ouvert l'université à de nouveaux élèves et de nouveaux professeurs, ce que n'avait pas fait l'ancien recteur qui est un être suffisant il faut bien l'admettre et pas d'une grande intelligence contrairement à ce que sa bannière mensongère voudrait faire croire. Elle est en paix désormais avec tout ça, certains ont cru la punir alors qu'en fait ils lui ont libéré les ailes.

Pour ce qui est de Von, j'ai eu en effet des échos plutôt mauvais de son comportement. Je pense qu'il n'aura plus de velléités de devenir Comte à nouveau, il n'est pas fait pour cela, son despotisme naturel sied mieux à l'armée qu'à notre forme de gouvernement.

Je suis désolée que Coucou ne se soit pas bien comporté avec toi, j'ai moi-même dû lui mettre une belle claque sonore à une époque pour qu'il comprenne les limites à ne pas dépasser. C'est un homme que veux-tu, et sans doute un peu trop chouchouté par ces dames, il oublie parfois que nous avons droit également à un comportement respectueux. Ces blagues grivoises sont loin d'être toujours drôles, mais c'est encore un gamin, la vie lui apprendra les bonnes limites avec le temps.

Lec... Oui je sais il a cette tendance à vouloir que la vie des gens ressemble à ce qui lui parait à lui juste. J'ai la prétention de le connaitre un peu, peut-être suis-je parfois trop indulgente avec lui, mais nous nous soutenons en cas de coup dur.
Il est clair qu'il est un peu mêle tout quand ça lui convient pas, mais c'est aux autres de poser les limites, de ne pas se laisser influencer et de se fâcher quand cela est nécessaire. Si tu savais le nombre de fois où nous nous disputons avec Lec... On pourrait croire un vieux couple !

Je suis heureuse que ta rencontre avec les filles se soit passée sous de bons hospices. Je te remercie d'être passée à Sarlat, d'avoir poussé ta route jusqu'à Cadouin. J'étais incapable d'être à Sarlat si Michel avait succombé à sa maladie. Cette guerre de Savoie a été une parfaite opportunité pour moi, même si le Très Haut n'a encore pas voulu de moi... La guerre est terminée pour nous.

Nous récupérons Franck demain à Chambéry et nous prenons le chemin du retour, tranquillement. Une fois tout le monde à Sarlat et l'emménagement de Mari à Bergerac effectif, nous repartirons, sauf contre-ordre militaire pour moi. J'ai promis aux enfants que nous irions voir Drine et je vais tenir ma promesse, elle réclame les petits, ils ont tellement changé depuis le temps qu'elle ne les a pas vu. Et puis nous devons passer voir la jeune Shao aussi, c'est la nièce de Mari, tu sais la jeune femme qui s'est retrouvée seule après son mariage, la fille de Shad.

Après tout ça, je ne sais pas... Il y a Doudou, Bc, tellement de monde à aller voir... Puis je n'ai pas donné de nouvelles à Zab depuis des lustres, sans parler du piaf, tout ce petit monde me manque.

Merci encore pour tout ma douce,
Prend soins de toi quelles que soient tes décisions pour l'avenir.

Je t'embrasse,
Pat.
Zoltem
[Dernière heure]

Les heures s'étaient écoulée dans le crépitement du feu de la cheminée du salon. La brune avait rangé le cellier, remis des buches d'avance pour que les filles n'aient pas à courir pour chauffer la maison. Elle avait également sortit de son sac fourre tout, une petite poupée de chiffon, quelques estampes d'animaux d'orient, récupérées sur un navire marchand dans le port de Bordeaux, et un médaillon à porter sur son cœur où une petite gravure représentait le visage minuscule de Pat.

Lucie serait aux anges d'avoir une poupée, les estampes mettraient Floris en transe, quant au médaillon, nul doute que Cantor le porterai à jamais sur son cœur. La jeune fille était heureuse de pouvoir laisser ces petits présents en guide d'étrennes au enfants, sous l'oreiller de chacun.

Après avoir vérifié que les volets étaient bien fermés, elle fait une dernière fois le tour du propriétaire, veillant à étouffer le feu de la forge. Elle bloque la porte d'entrée et range précautionneusement la clé dans son sac. Un dernier regard, un haussement d'épaules, il est temps ! la jeune femme entreprend la traversée du village, sans se retourner, direction la Guyenne.
Pattricia
Ils arrivèrent à l'aube et installèrent les petits. Chacun vaquait en silence, pansant ses blessures et son orgueil comme il le pouvait. Une autre nouvelle l'avait atteinte de plein fouet, elle n'en n'avait rien dit aux autres, supposant que le Blond devait le savoir depuis un bout de temps et n'avait rien dit pour "l'épargner".

Elle était sortie par la porte-fenêtre de sa chambre et s'était blottie sur le banc de pierre. Elle savait qu'elle avait été roulée dans la farine, elle assumerait, comme elle avait assumé le reste. Son cœur ne pouvait plus mourir de toute façon alors à quoi bon craindre l'avenir, il ne pouvait être que meilleur, le pire était désormais clos avec ce dernier évènement.

Juste une chose la turlupinerait jusqu'à son dernier jour : "pourquoi moi ? pourquoi m'avoir choisie pour me faire tant de mal, mois après mois ? S'amuser à être si cruel, ça n'avait pas de nom, enfin si, désormais ça en avait un et elle s'interdisait de le prononcer jusqu'à son dernier souffle.

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