Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, ..., 18, 19, 20, ..., 36, 37, 38   >   >>

[RP] « Les Mures… »

--Melie
La Narbonnaise, par cette douce soirée d'été, rentre dans la maison après avoir éteint le fourneau de la forge. Un bruit de casseroles qui provient de la cuisine l'intrigue. Quand elle entre dans la pièce, elle trouve la vindicative en train de mettre de l'eau à bouillir et d'ouvrir divers bocaux de plantes.

- Il y a quelqu'un de malade ?
- Non non Mélie, enfin pas au sein de la tribu, Eni a quelques soucis...
- A voir ta tête, ça a l'air important non ?
- Elle a des nausées...
- Oh... je vois...


La nounou s'assied à la grande table près de Patt et commence à regarder les différents parchemins étalés.

- Je peux t'aider si tu veux ?
- Oui, je veux bien, il faut que j'essaie de faire un mélange de plusieurs potions en faisant très attention au dosage de chacune.
- Pourquoi un si lourd mélange ?
- Syu lui a déjà donné quelque chose et ça n'a pas été efficace à priori, surement pas assez fort...
- Je vois...
On commence par la mélisse ?

- Va pour la mélisse !
- C'est parti, je te dicte

Il faut une vingtaine de feuilles de mélisse, une trentaine de sommités fleuries de romarin et une dizaine de feuilles de sauge.
Une fois pillées, tu les verses dans l'eau bouillante et tu laisse réduire à feu doux.


Le reste de la soirée se passe en filtrage, embouteillage et vaisselle.
Mélie, épuisée par les grosses journées finit par abandonner Patt et monte se coucher. Le travail était bien plus conséquent ces derniers temps, entre les hommes d'armes, les enfants, Zoltem, Souffre qui la regardait avec un peu trop d'insistance à son gout, et la rousse qui courait le Très Haut sait où à tout bout de champ.
C'est épuisée que la brune se laisse choir sur sa couche et s'endort d'un sommeil sans rêve...


Pattricia
[Le surlendemain...]


La vindicative avait encore passé sa soirée de la veille à concocter un mélange pour la petite Eni qui décidément les collectionnait ces derniers temps.
Elle aurai préféré que ce soit Syu qui gère cela, en tant que barbière, faire ce genre de chose, était hors de ses compétences.

Mais depuis qu'elle avait appris que c'était des personnes non diplômées qui soignaient et faisaient faire les visites médicales à la caserne, plus rien ne lui faisait peur. Elle avait bien écrit au Comte pour proposer de faire le nécessaire, pour parer au plus urgent, et ensuite de donner des cours afin de diplômer officiellement les volontaires, mais le Conseil de Guerre, oui parce que le Comte ne savait pas prendre ce genre de décision seul le pauvre, avait sans doute refusé.
Était-il besoin de rappeler qui siégeait au conseil de guerre du PA...

La môme au loup avait donc parcouru le coin de son jardin réservé aux herbes, y avait cueilli des feuilles fraiches d'aigremoine, et était rentrer à l'intérieure pour récupérer le reste de ce qu'il lui faudrait, comme la teinture d'arnica qu'elle fabriquait régulièrement, avec les enfants et les entrainements, c'était les fioles les plus utilisées au sein de la tribu, ou encore la pommade de souci...

Elle avait vérifié qu'il ne lui manquait rien, sa trousse de première urgence, des compresses de lin propres, des bandages faits avec des restes de draps trop usés, et quelques bricole encore comme de la gnôle "eau de feu" comme elle l'appelait, qui était encore le meilleur moyen de désinfecter sur les grosses plaies.

C'est ainsi que Patt quitte Les Mures pour se rendre chez Eni, encore...

_________________
--Aarhon


Aarhon avait fait le chemin depuis Cosnac - en Limousin - afin de se rendre jusqu'à Sarlat. L'homme de main du Dehuit de Malemort était porteur d'un message de son Senher et il devait le transmettre le plus rapidement possible.
Pourquoi ne pas envoyer un pigeon ? Tout simplement parce que c'était de la plus haute importance...
Aarhon devait trouver une femme rousse, comment s'appelait-elle déjà ? Ah oui Pattricia.

Arrivant à Sarlat, porteur des couleurs de son Senher l'homme de main se fit arrêter par la milice aux portes de la ville.


- Haaaalte !!!

Aarhon stoppa sa monture et regardait les miliciens.

- Que venez-vous faire ici étranger ?

J'ai un message de la plus haute importance à transmettre. De la part d'Argawaen Dehuit de Malemort. Neveu de feue Nebisa.

- Feue Nebisa ? Hmmm... Avez-vous des preuves de vos propos ?

L'homme de main commençait à perdre patience, mais il devait se tenir. Aarhon sortit son ordre de mission et les gardes le laissaient enfin entrer dans la ville.
Le vieil homme de main se dirigea jusqu'à la mairie afin de se renseigner sur le lieu d'habitation de Pattricia.


« Les Mures… » 1 avenue du Lac

Aarhon fonça au galop jusqu'à l'adresse et une fois arrivé frappa à la porte.
Lorsqu'on lui ouvrit il tendit le message à la personne concernée.


De la part de mon maître.

Citation:
Pattricia,

Je suis désolé de ne pas t'avoir écrit plus tôt. Mais j'ai du tenir le lit lorsque je suis rentré en Limousin.
J'aurais aimé venir au lieu de t'envoyer mon homme de main, mais les obligations militaires tu sais ce que c'est...

J'espère que tu vas bien, que tu ne m'en veux pas de t'avoir laissée sans nouvelles...
Je me rends compte que j'ai donné signe de vie un peu tard, mais après les récents évènements j'admets avoir été légèrement lassé, écoeuré...
Non pas de toi évidemment, mais de ce qui se passe en Limousin, je me suis renfermé à Cosnac ne suis pas beaucoup sortit.

Je pense à toi...

Bonà jornadà,
Argawaen
--_lucie
Le museau frémissant, Lucie furetait dans toute la maison. Demain c'était leur anniversaire à elle et à ses frères et elle cherchait désespérément où sa mère avait pu planquer leurs cadeaux. 9 ans... C'était pas aussi important que 10 mais quand même ! Pis ils étaient allés à la guerre, deux fois, maman avait été anoblie, c'était forcément un anniversaire spéciale...
C'est alors que quelqu'un frappe à la porte, la gamine se précipite en direction du vestibule.


J'vais ouvrir !!!

Accrochée à la poignée de la porte pour la baisser et pouvoir ouvrir, la blondinette la tire et passe la tête par l’entrebâillement. Devant elle se tenait un homme qui avait la peau presqu'autant parcheminée et ridée que certaines vieilles du village. Déçue que le Messire n'apporte, ni paquet enturbanné, ni poney, Lucie passe immédiatement en mode "Mini-Chieuse".

- B'jour !
- De la part de mon maître.
- T'es qui toi ? Et c'est qui ton maître ?


C'est alors que Mélie se pointe et attrape la blondinette.

- C'est comme ça que tu reçois les visiteurs !!!
- Ben déjà, il dit pas bonjour, pis en plus, il dit pas son nom alors c'est qui le malpoli !!!
- Lucie des Mures disparait de ma vue avant que ma patience ne s'envole au loin avec les mets que je comptais préparer pour demain.


Le sourire se fait plus engageant, la gamine attrape la main de Mélie pour lui coller un gros poutou et file en courant, marmonnant néanmoins d'façon y'a que tata Bryn qui m'aime...
La vie était vraiment trop injuste et évidemment elle ne pourrait pas compter sur sa mère si elle lui répétait ce qui venait de se passer, elle serait bonne pour un sermon. Pas juste !!!


--Melie
Mélie n'arrêtait pas depuis des jours, l'anniversaire des triplés, le premier depuis 9 ans où Patt était enfin posée, sereine et loin de toutes les "vacheries" périgourdines, devrait être un évènement d'importance. Les enfants avaient passé leur vie à se faire trimbaler sur toutes les routes du Royaume de France et de l'Empire, il était temps qu'on leur réserve une vraie fête, rien que pour eux, sans drame, sans départ précipité ou encore mauvaises actions de la part des adultes imbéciles.

Elle a donc les mains dans les mures, et oui fruit obligatoire pour tout dessert qui se respect au sein de la tribu à cette saison, lorsqu'elle entend le "j'vais ouvrir" frais et distingué de Lucie. C'est que les triplés étaient particulièrement en forme ces derniers jours, l'approche de la "fiesta" comme disait Floris -allez savoir encore où il était allé pêcher ce mot"- les rendait particulièrement difficiles à contrôler. Trois nains de 9 ans en pleine forme, forts de leurs "exploits" guerriers, qui avaient été plus ou moins les coqueluches du camp militaire, apprenant à combattre avec leurs petites épées de bois, à monter avec une bonne assiette ou encore quelques jurons dont les adultes de la famille se seraient bien passés, rendaient la vie difficile aux dits adultes.

Mais Mélie ne connait que trop la fille de la maison pour savoir qu'il vaudrait mieux qu'elle rince ses mains, les essuie et se précipite dans le vestibule afin de palier à toute crise. Bien lui en fait, lorsqu'elle entendant la blondinette s'adresser à l'homme de maison qui se tient devant la porte, son sang ne fait qu'un tour.
Une fois Lucie et son charmant caractère éloignés, la jeune femme adresse une sourire d'excuse à l'homme d'un certain âge.


Bonjour Messire, je suis la nounou et l'intendante du Domaine de Dame Pattricia, mais ici aux Mures, dans ce lieu modeste, je suis Mélie...

L'homme tend une lettre avec insistance et la jeune femme la prend, regarde le sceau et reconnait les armes qui s'y trouvent. Un petit sourire rêveur éclaire le visage de la Narbonnaise et elle s'écarte afin de laisser entrer le messager.

Je vous en prie, entrez, Patt ne devrait pas tarder à revenir, elle est en visite auprès d'une jeune amie qui avait besoin de soins, je suis sure que cette missive appellera une réponse. J'ai du vin de Bergerac, il vient directement des vignes du Domaine, cela vous dit d'y gouter ?

Mélie encourage l'homme à la rejoindre à la cuisine...


--Aarhon


Face à l'impertinence de la jeune Donà qui était en face de lui cela lui démangeait de la faire taire...
Aarhon se voyait déjà en train de l'attraper par le col, la soulever et la secouer dans tous les sens avant de la jeter un peu plus loin. Avec les porcs par exemple...
Cependant il représentant son Maître, il ne pouvait se permettre de le déshonorer en donnant une correction à la jeune Donà.
Alors qu'il se préparait à répondre une autre Donà approcha et réprimanda l'impertinente.

Voyant la force de caractère de la petite il se disait que cela pourrait faire une jolie distraction sur la place du marché.
Aarhon regardait la jeune Donà partir en courant et reporta son attention sur la seconde femme.


Bonjorn Donà Melie. Je suis Aarhon, homme de main d'Argawaen Dehuit de Malemort. Senher de Lugan et de Cosnac. Je laisse les fonctions de côté, cela me prendrais un temps fou à les énoncer.

Le vieil homme de main hésita à entrer, il n'avait pas envie de s'attarder ici lieu. Mais vu que la maîtresse de maison semblait absente il n'avait d'autres choix que d'accepter l'invitation.
Aarhon inclina le visage et entra.


Pour moi rien ne vaut l'alcool du sud. Lorsque mon Maître est arrivé à Lugan il a essayé de me faire boire pas mal de boissons de différentes régions. Mais malgré ses efforts il a échoué.

Aarhon marqua une pause et poursuivit.

Dans combien de temps la maîtresse de maison sera là ? J'ai de la route à faire et Argawaen risque de s'impatienter. Vous ne connaissez sans doute pas ce vieil ours mais avec l'âge, il n'est plus aussi... Comment dire... Diplomate... Je risque de l'entendre grogner à des lieues...
--Melie
Mélie sourit en coin quand, après quelques hésitations, l'homme se décide enfin à entrer et à s'installer à la table couverte de victuailles en tous genres. La jeune Narbonnaise fait la sourde oreille lorsque Aarhon semble vouloir l'impressionner avec la description du caractère de son maitre et se contente de lui servir un verre de vin, laissant la bouteille près de lui.

Alors Aarhon, je crains que vous n'ayez aucune idée du caractère charmant de la maitresse de maison. Sincèrement, lorsque celle-ci aura répondu et remis dans vos mains sa missive, je pense qu'il ne s'agira pas de vous presser. Car connaissant la vindicative, -oui c'est un de ses surnoms, qu'elle revendique en plus- comme je la connais, votre seigneur risque fort de ne pas aimer ce qu'il va lire... Du moins le ton de ce qu'il va lire... Notre chef de tribu n'est pas connue pour sa diplomatie, ça se saurait.

Adressant un sourire légèrement moqueur à son invité, la brune reprend sa tarte là où elle l'avait laissée, picorant quelques mures de temps à autres, ce qui finit par donner à ses lèvres un joli rose vif.

Avez-vous noté la douceur et le ton posé de la petite péronnelle blonde haute comme trois pommes tout à l'heure ? Et bien dites-vous, même si Patt s'en défend, que la blondinette est bien la digne fille de sa mère.

Mélie jette un regard en coin à l'homme de main.

Êtes-vous sûr d'être toujours aussi pressé de rapporter une réponse de la môme au loup -oui encore un surnom- à votre maître ?

Encore un petit sourire moqueur de la nounou quand la porte du vestibule se fait entendre.

- Youhouuuu ! J'suis rentréééée !!!
- Oui j'entends ça, nous sommes dans la cuisine, tu as de la visite !


La Narbonnaise fait un geste genre "Qu'est-ce-que j'vous disais !" en direction d'Aarhon et soupire.


Pattricia
Après avoir porté le cataplasme qui va bien à Eni pour son dos, la rousse avait tout bonnement fait un détour par l'enclos qu'un voisin lui avait prêté pour l'occasion. Satisfaite d'avoir pu voir de près les cadeaux des triplés, la rousse avait félicité Souffre pour son excellent choix.
Suivie de Truffe qui sentait qu'un truc se préparait, la jeune femme en avait profité pour aller vérifier l'état de la crique aux saules en raison des violents orages qu'ils avaient subis dernièrement. Mais la nature semblait avoir repris ses droits et le limon avait bien séché.

Pour finir, elle s'était pointé à l'auberge des Amazones afin de tancer vertement sa filleule qui affichait le même air réprobateur depuis des semaines. La brune vierge avait bien essayé de résister, -c'est que les filles ont du caractère dans la tribu- mais la vindicative, si bien nommée, avait réglé le problème à sa façon. Pâle comme la mort, la pauvre Zoltem n'avait pu que céder devant le courroux de sa marraine.

C'est donc guillerette et contente d'elle-même que la môme au loup fait son entrée dans la cuisine, suivie du grand mâle qui va renifler sans façon l'invité surprise du jour.


Une visite ? Chouette, plus on est de fou... bonjour...

Mais lorsqu'elle voit l'homme, ses sourcils se froncent, c'est que ce visage déjà bien marqué par les années, ne lui rappelle rien de spécial... La rousse, pas plus surprise que ça, lui décoche un sourire ravageur et s'installe sur la chaise d'en face sans plus de manière. Attrapant le godet vide que lui tend une Mélie la connaissant par cœur, la jeune femme se verse une bonne rasade de Bergerac, avale une gorgée et plante ses jades dans les prunelles de l'homme en face d'elle.

Votre visite s'adresse à qui exactement ? Patt, Dame Pattricia, Pattricia le Garde Royale, ou encore la barbière soigneuse de bobos en tous genres ?

Après un léger sourire amusé de voir que le loup avait fini par quitter l'homme pour aller fiche un coup de museau aux deux greffiers en train de roupiller, la rousse reprend une gorgée et attend patiemment que l'homme s'exprime. Après tout, une petite pause dans cette journée de dingue ne pouvait pas lui nuire...
_________________
--Aarhon


Le vieil homme de main écarta le verre de vin du revers de sa main puis s'accouda à la table.
Il esquissa un sourire avant de prendre la parole.


Ce n'est pas une boisson d'homme ça Donà. Ou du moins une boisson de soldat.

Marquant une légère pause il poursuivit.

Sachez que mon maître est pareil. Il n'est pas diplomate pour un sous. Vous l'auriez connu lorsqu'il était plus jeune, personne n'aimait être sur son chemin.

Aarhon écoutait la suite et il échappa un léger rire.

Cette péronnelle comme vous dites, ne m'impressionne pas du tout. Et si sa mère est du même genre sachez que j'ai connu pire...
Concernant la réponse, si je ne la rapporte pas rapidement j'en connais un qui va bouillir. Mon Senher m'a donné un ordre, je vais y obéir. Je n'ai nulle intention de le décevoir.


Un court instant après la maitresse de maison fit son entrée. Aarhon la salua respectueusement et l'observa.

Donà... J'ai un message pour vous de la part de mon Maître. Il m'a précisé votre nom mais a bien insisté sur le fait de vous appeler " la rouquine ". Apparemment vous comprendriez...
Votre... Intendante a le message.
Pattricia
Quand l'homme la salue, tout va bien, mais quand il suggère qu'il se pourrait bien qu'il l'appelle la rouquine, les sourcils se froncent. Avec un petit sourire ironique, la vindicative lève un doigt suggérant qu'il va falloir être très attentif.

Alors... pour vous ça sera Patt, comme pour tout le monde. La Rouquine ici est Mari, mon amie de toujours et je ne penses pas qu'elle goutte fort le fait qu'on m'attribue son surnom.
Si vous voulez m'attribuer des surnoms, il faudra attendre que l'on se connaisse un peu mieux.


Puis se tournant vers Mélie

Donne-moi cette missive s'il te plait que je vois qui s'arroge ainsi certaines libertés.

La môme au loup, une fois le parchemin en mains, pâlit légèrement en reconnaissant les armes du sceau et les jades se mettent à lancer des éclairs.

- Je vois...
Et bien merci pour vous êtes donné tant de mal afin de m'apporter cette lettre.
J'ai une fête importante à terminer de préparer et c'est ma priorité du moment.
- Heu... Patt... cet homme vient de loin et il lui a été donné ordre de faire diligence. J'ai cru comprendre que l'auteur de cette missive attendait une réponse rapide.
- Une... réponse... rapide ?


La Sarladaise serre les poings, se lève sans grand égard pour la chaise qui se retrouve cul par dessus tête, et répond d'une voix froide et dangereusement calme.

- Alors autant être claire de suite, vous me voyez fort marie de vous imposer ce délai, mais si on devait me presser plus avant, il se pourrait bien que ce délai se rallonge encore plus.
Je fête l'anniversaire de quatre enfants ce jour, dont trois comptent plus que ma vie, alors si le Dehuit de Malemort s'agace de ce contretemps, c'est le cadet de mes soucis, je dirais même mieux, je m'en tape le coquillard !
Alors Mélie s'il te plait, voit avec Souffre pour trouver à loger notre invité surprise, propose lui de nous rejoindre au pique nique si ça lui chante, mais qu'on ne vienne plus m'importuner avec cette missive !!!


La vindicative incline la tête en direction de l'homme et sort de la cuisine en direction de sa chambre.
_________________
--Melie
Mélie se lève, disparait dans le cellier et revient avec une bouteille d'alcool de poire qu'elle pose devant Aarhon. Elle récupère le godet de Patt, le remplit avec celui de son voisin et avale le liquide en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.

Je vous avais prévenu...

La jeune femme entreprend alors de ranger la cuisine, remet la chaise en vrac à sa place, met les gamelles dans la bassine de lavage, défait son tablier et fait une petite pause.

Elle est en train de la lire vous savez.
A peine la porte claquée elle a décacheté la lettre et s'est mise à dévorer chaque mot que votre maitre lui a écrit.
Elle ne répondra pas aujourd'hui, elle est trop en colère. Cette colère elle l'a emmagasinée depuis des semaines, il faut lui laisser le temps.
La presser pourrait plus entrainer de catastrophe qu'autre chose...


La Narbonnaise commence à mettre ensemble tout ce qui va devoir être apporté à la fête.

Je vous suggère de boire pour faire passer l'amertume de ce contretemps et de nous suivre au repas près du lac qui est organisé pour l'anniversaire de la péronnelle et de ses deux frères, qu'en pensez-vous ?


--Aarhon


Aarhon fut légèrement surprit par le ton employé de la rouquine.
Il se demandait bien ce qu'avait fait son maître afin qu'elle soit dans un état pareil.
Argawaen et les femmes... Un roman complet...
L'homme de main du vieil ours ne dit mots, il se contenta d'observer. Lorsqu'elle quitta la pièce son attention se reporta sur Melie.


Que voulez-vous que je vienne faire à un repas en plein air ? Je ne suis pas du genre à me mélanger à la foule. Je suis un soldat, et je n'ai pas de temps à perdre avec des enfantillages.

Aarhon se gratta sous le menton et poursuivit.

Bon... Je pense que ce serait mal vu de ma part de ne pas participer. Déjà que votre maîtresse semble remontée... Je vais vous suivre, mais n'y voyez rien d'autre que de la pure politesse.

Aarhon inclina légèrement le visage et se leva.

Ma monture est dehors, avez-vous des écuries ou un endroit où je puisse la mettre à l'abris ? Mon destrier a besoin de repos.
--Souffredoul
Mélie l'avait fait appeler en cuisine, alors l'ancien soldat se pointe, trainant les bottes, se demandant à l'avance ce que ces maudites femelles avaient bien pu inventer encore. Lorsqu'il voit un gars plus âgé que lui debout devant la table, Souffre s'approche et échange une poignée de main virile.

Salut !
Moi c'est Souffredoul
Chef de la garde de la patronne, maître d'armes et persécuté permanent des lieux !


Après avoir écouté les présentations et les instructions de Mélie qui s'affaire de son côté, "l'esclave" de la vindicative hoche la tête et s'adresse à Aarhon.

Si t'as rien contre la promiscuité, j'ai un deuxième lit, dans ma chambre, au-dessus de l'ancienne forge. J'peux pas te proposer l'ancien moulin à eau d'en face, y'a déjà la garde de Dame Pattricia dedans. C'est qu'on attend tous pour aller nous installer au Domaine, mais elle voulait faire l'anniversaire des enfants, qu'ils se fasse ici, rapport que les mioches connaissent personne au château, tout ça...

L'estafette de la vindicative fait signe à Aarhon de le suivre dans l'arrière cour.

Pour les écuries, ben ton canasson aura toute la place qu'il veut, à part les mules, toutes les montures ont été mises au pré, le lieu n'a jamais été prévu pour le train de vie d'un seigneur, alors quand Dame Pattricia a été anoblie... forcément on s'est tous retrouvés à l'étroit.

Montrant la porte à côté de l'écurie.

Là c'est l'ancienne forge, en été elle fonctionne que pour les bains, c'est un système italien, un ami architecte de la patronne qui nous a fabriqué ça, le tuyau part du fourneau et traverse, enterré, toute la cour, pour aller rejoindre les deux lieux où l'on fait nos ablutions. Le cabinet de toilette est à gauche du couloir qui mène au vestibule de la maison si tu veux te rafraichir.

Pour Dormir, tu monte l'escalier de la forge, j'vais aller t'chercher des draps, c'est qu'elle insiste pour qu'on dorme bien ici, Mélie a dû aller me les préparer dans la cuisine. J'te les rapporte, et après j'te laisse, c'est qu'il faut encore que je charge la charrette, atèle les mules et exécute les derniers ordres qui vont pas manquer de tomber...


Souffredoul, plutôt avare de paroles d'habitude, se sentait détendu de rencontrer une nouvelle tête, c'est pas que les hommes manquaient maintenant aux Mures, mais c'était des gardes, habitués à servir un seigneurs, bien trop imbus d'eux-mêmes et souvent pas plus doués au combat qu'une ravaudeuse.
Dans Aarhon, il avait senti le vrai soldat, un frère quoi, et ça lui plaisait bien de partager un peu de son quotidien avec une telle caboche.



Pattricia
[Entre temps...]

Après sa sortie de la cuisine quelque peu mélodramatique, la rousse se précipite dans sa chambre, met le loquet, jette le vélin sur la courtepointe, se déshabille pour ne rester qu'en chemise et va s'asperger d'eau fraiche dans le cabinet de toilette attenant à sa chambre. Le calme apparent qu'elle avait réussi à simuler lors de sa dernière réplique vole en éclat une fois seule, son cœur bat à la chamade, ses mains tremblent, son estomac se noue.

Elle est furieuse de se rendre compte qu'une simple missive d'Arga peut la mettre dans cet état, cela lui démontre que, ce qu'elle espérait être une passade, avait en fait pris bien trop de place dans son cœur. Elle s'était pourtant promis depuis l'épisode avec le Seigneur de Cordas qu'on ne l'y reprendrait plus, qu'elle s'amuserait au lieu de croire que cette fois c'était la bonne, mais hélas elle semblait encore s'être faite piéger.
Imbécile ! Même si elle jouait la comédie en société, devant la perspective d'un nouvelle échec, elle n'en mène vraiment pas large.

Son besoin de partager avec l'autre des passions communes, de s'investir ensemble dans des projets communs, la font vibrer et l'homme qui avait croisé son chemin il y a quelques mois était à la fois tordu et passionné.
J'ai vraiment plus que mon amnésie comme séquelles, mais qu'est-ce que je peux bien avoir en tête pour être, la plupart du temps, attirée par des cas ! Continuant se s'enguirlander intérieurement, la rousse finit par se laisser tomber sur le lit, s'assied en tailleur et tripote le parchemin, comme hésitante à l'ouvrir.
N'y tenant plus, la môme au loup décachète la missive et la déplie.


Citation:

    Pattricia,

    Je suis désolé de ne pas t'avoir écrit plus tôt. Mais j'ai du tenir le lit lorsque je suis rentré en Limousin.
    J'aurais aimé venir au lieu de t'envoyer mon homme de main, mais les obligations militaires tu sais ce que c'est...

    J'espère que tu vas bien, que tu ne m'en veux pas de t'avoir laissée sans nouvelles...
    Je me rends compte que j'ai donné signe de vie un peu tard, mais après les récents évènements j'admets avoir été légèrement lassé, écoeuré...
    Non pas de toi évidemment, mais de ce qui se passe en Limousin, je me suis renfermé à Cosnac ne suis pas beaucoup sortit.

    Je pense à toi...

    Bonà jornadà,
    Argawaen



Patt lit et relit la missive, caresse les lignes d'écriture, plie la parchemin et le range précautionneusement dans le coffret de bois de santal posé sur la console près de son lit. Elle se dirige ensuite vers son miroir en pied, livré de Venise il y a bien des années déjà et observe son reflet.

Il faut que je me remplume, je suis bien trop mince, pendant la guerre c'est logique, mais là... Qui pourrait me regarder dans cet état...

Les jades clignent, les prunelle s'écarquillent sous la surprise, d'avoir parlé tout haut la fait frissonner.

Si je continue à me torturer comme ça, je vais vraiment devenir folle. La missive attendra, d'abord mes mi-anges mi-démons, alors autant que je me prépare.

Avec un petit sourire, la rousse retourne dans son cabinet pour se faire couler un bon bain chaud, avant de se préparer.
_________________
Pattricia
[Quelques jours plus tard...]


Les parchemins froissés et jetés dans tous les coins de la chambre sont les témoins d'un grand émoi. La chevelure complètement détachée tombe le long du dossier du fauteuil où elle s'est réfugiée et le cache complètement. Les jambes en tailleur, les pieds nus, la vindicative essaie en vain, écritoire sur les genoux, d'écrire une missive. Après avoir cassé plume sur plume, elle avait fini par se décider à ouvrir une bouteille de vin, avait allumé un feu dans la cheminée et ce, malgré la saison estivale, et s'était réfugiée dans le grand fauteuil du salon.

Mis à part le fait qu'elle sache écrire, la lueur des chandelles et du feu crépitant dans l'âtre, lui donnaient plus que jamais l'air d'être la sauvageonne qui suivait une meute de loup dans les forêts sombres du Périgord Noir, il y a encore quelques années. Qui aurait pu reconnaître la vindicative, Dame de La Force et garde du corps du Roy ? Même pas lui sans doute...

Les enfants étaient couchés, les journées qu'ils passaient à s'entrainer à être de "preux chevaliers", depuis leur anniversaire, les épuisaient et du coup laissait un peu de temps libre à la rousse. Et c'était sans doute mieux... Car la rousse était plus que perturbée, cherchant en vain à s'éclaircir l'esprit et à se tenir à une règle de conduite stricte qu'elle s'était fixée par la force des choses. Évidemment, c'est à cause de l'ours auraient pu se dire certaines personnes, et si elle avait été obligée de répondre elle aurait dit oui... et non...

Milo était revenu à Sarlat... Il avait acheté sa barque... Il avait désiré lui parler... Elle avait fait ce qui lui semblait le plus juste et le plus honnête, mais cela n'avait pas été facile, pas du tout même. Et depuis, elle était tiraillée entre l'envie de passer du temps avec lui, avant qu'il ne parte pour toujours vers sa nouvelle vie, et le devoir de garder plus de distance, juste pour être sûr qu'ils ne feraient rien de plus que discuter... Alors ce soir là, après avoir quitté la taverne, elle avait décidé qu'elle devait tirer un trait et répondre à Arga le plus rapidement possible.

Mais depuis, toutes les missives qu'elle avait écrites, lui avaient parues sonner faux, ou du moins est écrites par quelqu'un dont l'esprit était ailleurs. Elle savait pertinemment que si l'ours avait été là, tout aurait été plus facile, mais ça faisait si longtemps...
Reprend toi ! Tu n'as rien fait dont tu ne doives rougir ! Bien décidée à écrire cette fichue missive qui lui brulait les doigts, Patt finit par l'écrire d'une traite, comme souvent quand elle est en crise et en plein doutes.








    Mon ours,

    Enfin, en supposant que tu sois bien mon ours... Oui j'avoue le doute m'habite... Par où
    commencer ? Le début ? Oui... sans doute...

    Mon premier réflex, lorsque j'ai reçu ta lettre, était de t'adresser une missive
    incendiaire, te vouant aux pires sévices, enfin, tu imagines, tu me connais un peu.
    Et puis j'ai ouvert ta lettre, j'ai senti mon cœur se serrer de solitude pour moi, et pour
    toi. C'est ainsi que j'ai su que je t'avais pardonné ce silence, cette absence, mes errances...

    Mais entre cette lecture et ce soir où je t'écris, un évènement m'a touchée bien plus que
    cela aurait été souhaitable. Je ne sais plus si je te l'ai dit, mais au début de la dernière
    guerre, enfin de la guerre civile, j'ai rompu par missive avec l'homme qui me courtisait.
    Je ne l'ai pas fait de gaîté de cœur, d'une parce que je tiens à lui c'est évident, et de deux
    parce qu'écrire cette missive alors que j'étais loin était une lâcheté. Pourquoi rompre
    alors ? me diras-tu, et je te répondrais "parce que nous sommes trop différents et que
    cette relation était vouée à l'échec". Je m'en suis rendue compte, j'ai préféré lui asséner
    une grosse douleur soudaine, que de le faire souffrir jour après jour.

    Bref...
    Pour revenir à cet évènement dont je te parle plus haut, cet homme est rentré à Sarlat
    ces jours ci et j'ai été plus touchée, émue, choisit l'adjectif qui te conviendra le mieux,
    que je ne l'aurais voulu. Je n'ai rien fait qui pourrait me faire rougir, mais l'attirance
    reste là. Je devrais avoir honte, être mortifiée, mais en fait rien de tout cela. C'est juste
    logique à défaut d'être sain.

    Alors me voici maintenant à me lamenter et à me languir de toi. Chose que je m'étais
    bien promise de ne pas faire, voulant te faire souffrir de m'avoir laisser si longtemps
    sans nouvelle. Je sais que la guerre ne nous a pas laissé tout le loisir de mieux nous
    connaître, je sais ta réputation et la probabilité que tu aies fait quelques frasques parce
    que je n'étais pas à tes côtés, et oui... cela me ronge de jalousie et je déteste ça.

    Je suis par diverses fonctions obligée de rester en Périgord pour un certain nombre de
    mois, je ne peux imaginer de continuer ainsi encore longtemps, vas-tu me rejoindre un
    jour ? Vais-je retrouver tes bras ? Entendre à nouveau le son de ta voix ?
    J'ai peur pour nous...

    Je t'embrasse et pense à toi bien plus que tu ne le mérites ours mal léché.





_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, ..., 18, 19, 20, ..., 36, 37, 38   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2025
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)