--Floris
C'était un joyeux bordel cette famille, "enfin ça aurait dû..." et Floris aurait aimé parfois être le fils de gens normaux, mais voilà rien n'avait jamais été normal d'aussi loin qu'il s'en souvienne. Ça avait commencé avec le fait que leur mère se sauve de la maison souvent alors qu'il faisait encore nuit pour aller retrouver un loup et se baigner dans un lac qui avait les eaux glacées la plupart du temps. Puis ensuite, y'avait eu ce défilé permanent, amis, ennemis, ce père dont il ne revoyait même pas le visage puisque tenu à l'écart, le prêtre blond qui le fascinait tant avec ses manières de filles et son regard d'halluciné, puis après était venu les entrainements à la chasse en forêt pieds nus et à peine vêtus, "on aurait dit des pauvres...". A un bref moment il avait pensé que sa mère était une femme complètement déséquilibrée, qui faisait des trucs pas normaux, puis il avait grandi, elle avait cessé de venir leur chanter une chanson le soir assise sur leur lit, ils avaient eu chacun leur chambre, ne c'étaient plus battu contre les gamins du village parce qu'ils les traitaient de bâtards, des amis avaient disparu, d'autres n'étaient plus des amis, et eux avaient continué de pousser au milieu de tout ça. "Et maintenant on a de nouveau un père... des frères et surs... des oncles et tantes..." Oui cette famille aurait pu être un joyeux bordel sauf que y'avait de l'exécution dans l'air.
Quand Estheban avait traversé la cour, ils avaient espéré que leurs cousins, viendraient avec lui, mais bon... même pas... Les retrouvailles n'avaient pas été chaleureuses, leur mère en voulait toujours à son frère de lui avoir repris les jumeaux pour en fait même pas s'en occuper. Floris avait néanmoins tiqué quand il avait appris en écoutant les adultes que leur grand père maternelle avait trompé leur grand-mère engendrant des jumelles (ouai c'est de famille). Il avait l'impression d'assister à un mauvais rêve et que bientôt il allait enfin se réveiller, que sa mère ne serait pas mariée, que ses oncles seraient toujours au loin, qu'il n'aurait pas de tantes et que la voix douce maternelle continuerait de s'élever chaque soir pour eux seuls.
C'est le cri de Plume qui lui fait réaliser qu'il se passe un drame... encore... Il hurle au cocher de se dépêcher pour rattraper sa mère qui est partie au galop. Elle est déjà penchée sur le corps de Souffre quand enfin ils sautent à terre pour rejoindre le lieu du drame, il entend le petit cri de Lucie dans son dos, sa course pour s'éloigner puis ensuite les vomissements... Plume est défaite, sa mère pleure et se relève pour s'éloigner, étrangère à leur présence, comme à celle du reste de l'assemblée d'ailleurs. Floris sent monter en lui la haine, cette haine aveugle à cause de laquelle on dit et fait n'importe quoi en général, rarement quelque chose de bien. Puis la main de son frère se sert sur son avant-bras et il le tire vers Plume contre qui ils vont se blottir. Le visage enfoncé contre le buste de leur grande soeur, les enfants refusent obstinément de voir le corps de l'homme auprès de qui ils avaient grandi.
Quand Estheban avait traversé la cour, ils avaient espéré que leurs cousins, viendraient avec lui, mais bon... même pas... Les retrouvailles n'avaient pas été chaleureuses, leur mère en voulait toujours à son frère de lui avoir repris les jumeaux pour en fait même pas s'en occuper. Floris avait néanmoins tiqué quand il avait appris en écoutant les adultes que leur grand père maternelle avait trompé leur grand-mère engendrant des jumelles (ouai c'est de famille). Il avait l'impression d'assister à un mauvais rêve et que bientôt il allait enfin se réveiller, que sa mère ne serait pas mariée, que ses oncles seraient toujours au loin, qu'il n'aurait pas de tantes et que la voix douce maternelle continuerait de s'élever chaque soir pour eux seuls.
C'est le cri de Plume qui lui fait réaliser qu'il se passe un drame... encore... Il hurle au cocher de se dépêcher pour rattraper sa mère qui est partie au galop. Elle est déjà penchée sur le corps de Souffre quand enfin ils sautent à terre pour rejoindre le lieu du drame, il entend le petit cri de Lucie dans son dos, sa course pour s'éloigner puis ensuite les vomissements... Plume est défaite, sa mère pleure et se relève pour s'éloigner, étrangère à leur présence, comme à celle du reste de l'assemblée d'ailleurs. Floris sent monter en lui la haine, cette haine aveugle à cause de laquelle on dit et fait n'importe quoi en général, rarement quelque chose de bien. Puis la main de son frère se sert sur son avant-bras et il le tire vers Plume contre qui ils vont se blottir. Le visage enfoncé contre le buste de leur grande soeur, les enfants refusent obstinément de voir le corps de l'homme auprès de qui ils avaient grandi.