Dorzato
Gagné ! Cest gagné! Le coin de la rue est tourné et lélan est donné ; plus besoin de ralentir le rythme; Fredo peut être partout où traine la rousse. Encore quelques allées de bureau, et autres alcôves décrépites, avant de rejoindre les lieux mieux fréquentés de la halle.
Mais il ya des jeux où lon ne gagne pas et Dorzato allait lapprendre. Alors quil se croyait loin de la femme dangereuse son nez failli rebondir sur un sein de peau ferme. Sans avoir le temps de réagir, il fut prit par le bras et devant lui la belle rousse lalpaguait.
Quel était donc cette sorcière qui apparaît quand on la fuit ? Par quelle sournoiserie se trouvait-elle au devant du chemin quil prit pour léviter ? Dorzato craignait le sans nom, en fait il avait peur de ses émotions.
Elle était plus belle que jamais dans son habit rouge et, après avoir abusé par inadvertance de son décolté, il croisa son regard. Le monde alors seffaça à nouveau sans que Dorzato puisse agir ; même Fredo nétait plus rien en ce moment.
Contrairement à lenfer, cétait la beauté qui apparaissait devant lui. Il y avait surtout cette lueur dans le regard de la fille qui troublait intensément Dorzato.
Madame,
je,
nous ne devrions pas nous rencontrer. Je nai pas les moyens pour accéder à vos charmes
et vous avez un bien méchant tonton qui me ferait misère sil me voyait à vous causer.
La jeune catin, espérait mieux et garda son regard insistant de volonté sans lui lâcher le bras.
Je ne peux rien madame. Quitter ce lieux et rejoignez plutôt les pieuses âmes de ce village ! La cueillette vous rapportera moins mais vous y trouverez des gens bienveillant.
Mais la fille ne fit point mine découter la bonne morale et Dorzato, toujours dans le regard troublant de la dame, finit par se déclarer :
...Je..., enfin voyez vous,... il bredouillait,
Je
écouter,
vous êtes ravissante, vraiment
La jeune fille sourit, lui aussi.
Je
jaimerais tant aller au verger avec vous. Je sais, cest idiot, mais quand il fait beau temps cest plus une promenade quun travail. Il rigolla. Je vous assure.
Tout en parlant, Dorzato avait relâché la tension de son bras pris en étreinte et, doucement, il prit la main de la belle dans la sienne. Il navait plus la notion du temps. Linstant semblait magique, il en profitait.
Acceptez-vous ?
Dit il dun ton un peu béat.
_________________
Dorzato, Cultivateur de Maïs de Chambéry.
Conseiller municipal de Chambéry.
Dorzato
Agenor a écrit:Viens... Vite... Allons au verger.. Il doit bien y avoir quelques fruits à croquer...
Et cest parti !
Dorzato était fier comme un Paon, il courait les ruelles comme un écervelé avec la plus belle fille du monde tenant sa main. Loin de penser que cette histoire pourrait faire jaser, il se disait que tout ceux qui le voyait devait être jaloux !
Cétait comme si Dorzato avait trouvé sa place au soleil. Dans son esprit, Il tenait la main dune princesse, séloignant de toute réalité tangible. Comme gibier, il serait facile à attraper. Heureusement, il n'y avait pas de Fredo, ni autres prédateurs, dans les parages.
Dorzato se sentait fort, il avait tort, cétait une illusion ; mais il était heureux. Oui, ça on peut le dire, il nageait sincèrement dans le bonheur. Quil en profite et de toute façon lavenir nappartient à personne. Souhaitons-lui bonne fortune.
Mais voici les tourtereaux dans le verger. Ils sont mignons, la catin et le petit paysan donnait sujet à gentille raillerie pour les passants plutôt bienveillant jusquici. Dorzato se donnait souvent en spectacle avec aisance mais devant la belle il était plutôt niais.
Cest bien la Belle qui avait le jeu en main. Elle samusait. Elle lui laissa la place pour une demi-fesse sur le muret mais cétait à côté delle. Cétait inconfortable cependant, et il nempêche, Dorzato se trouvait installé comme un prince.
La belle soufflait de la course et Dorzato en profitait, avec la proximité, pour respirer un peu de son haleine. Il adorait ce vent de fraîcheur comme un souffle de vie. Cette fille était pétillante et si spontané dans sa générosité. Son sourire était plus beau que le soleil. Dorzato ne voyait rien de sa misère ni de son effroi.
Puis la belle, qui ne devait pas faire grand-chose pour duper Dorzato, lâcha innocemment :
Agenor a écrit: ... J'ai un peu froid.
Froid ? Bien sur ! il allait la sauver de suite ! Sa première idée, instinctive, fut denlever son haillon pour la couvrir ; mais il navait rien en dessous et cétait inconvenant. La seconde solution était de la réchauffer ; et, à cette idée, son cur se mit à battre la chamade. Il fallait assurer.
Evitons les descriptions et résumons les faits, il était très gauche mais il parvint à se rapprocher de la belle et à mettre son bras autour de son épaule. Voilà, il la tenait dans ses bras (
enfin son bras), Waouuu ! Il fit encore un effort et prononça quelques mots malgré son émoi.
Jespère que vous avez plus chaud ainsi, je mappelle Dorzato
_________________
Dorzato, Cultivateur de Maïs de Chambéry.
Conseiller municipal de Chambéry.
Agenor
Qu'il était maladroit !
IL faillit dégringoler du muret quand il essaya de couvrir ses épaules de son bras.
Citation:Jespère que vous avez plus chaud ainsi, je mappelle Dorzato
-
Moi c'est...Capucine !!!!
lança-t-elle comme étourdiment.
Puis elle se demanda pourquoi elle avait menti.
Et se serra contre le beau brun. Elle enfouit son nez dans l'encolure chaude du garçon. Elle lui entoura la taille de ses deux bras. Elle aurait voulu rester comme cela pendant des heures.
Mais elle entendit comme un bruit de mouvement, un cailloux rouler près d'eux . Elle sursauta et se séparant de Dorzato, se mit à regarder autour d'eux d'un air traqué.
Elle sauta du muret.
-
Voilà quelqu'un, cachons-nous, il ne faut pas qu'on nous voie.
Tu ne connais pas un endroit moins ... exposé sur ce verger ?_________________
Dorzato
Agenor a écrit: Moi c'est...Capucine !!!!
Capucine, elle sappelait Capucine. « Quel doux nom », se disait Dorzato.
Après cela, la belle ne refusa pas un peu de tendresse et lenlassa dans ses bras en reposant sa tête sur son épaule.
Dorzato resserra aussi son bras et inclina légèrement la tête pour toucher dun baiser sa chevelure sans quelle puisse sen rende compte.
Tout semblait bien comme cela, il ne fallait rien changer à linstant. Pourtant, la demoiselle eu un sursaut et se libéra de Dorzato. Les femmes sont ainsi, toujours imprévisibles.
Elle avait cependant un air inquiet la petite et Dorzato se remettait à peine de linstant de grâce quil venait de vivre.
Quy a-t-il Capucine ?
Et la fille Répondit :
Agenor a écrit:Voilà quelqu'un, cachons-nous, il ne faut pas qu'on nous voie.
Tu ne connais pas un endroit moins ... exposé sur ce verger ?
Par le très Haut! Cest vrai, la fille est sous tutelle ! Que sest il passé, il allait à la halle et le voilà au verger en train de gazouiller avec une fille de joie. Mais elle était si belle que Dorzato, au lieu de fuir, se mit en tête de la séduire. Fredo était une vrai menace et la fille avait raison, il valait mieux se cacher.
Daccord, tu penses à Fredo. Je lavais oublié. Ne tinquiète pas, nous le duperons pour la journée et même la nuit si tu veux, le temps quil se saoule et te recherche dans son matin brumeux. Jai quelques amis à la mairie et je marrangerais pour que lon dise que tu as été arrêté dans lexercice de ta fonction, puis relâché à laube.
Dorzato savançait beaucoup et dépassait un peu les limites de son rôle de « petit » conseiller à la mairie. Il se disait quil sen sortirait. « pas de soucis, Aristote est avec moi », se disait-il.
Il prit ensuite la belle par la main et lemmena dans un coin perdu du verger.
Là il y avait une cabane et Dorzato, prudent, alla vers un arbre avec nichoir. Il y regarda à deux fois autour de lui avant douvrir le nichoir et dy prendre une clef. Puis il ouvrit la porte de la cabane et entra avec la belle. Il referma soigneusement la porte, sans bruit.
A lintérieur, il y a avait plein déchelles, petites et grandes, entassées. Dorzato sexpliqua à demi voix:
Cest ici que les cueilleurs rangent leur matériel. Jai vu le compagnon Rollin ouvrir au matin la cabane et prendre la clef au nichoir. Nen dites rien, on pourrait vivement me le reprocher.
Il sassura encore, par de petites fenêtres, quil ny avait personne à proximité. Puis il se rapprocha de la rousse. Il ne savait pas bien quoi faire de ses mains. Il aurait bien voulu prendre la belle à nouveau dans ses bras mais il hésitait. Il finit par dire simplement avec un regard bienveillant :
Nous sommes en sécurité ici. Les cueilleurs ont fini leur journée. Si vous voulez, à la nuit tombé, je vous ramène en ville.
_________________
Dorzato, Cultivateur de Maïs de Chambéry.
Conseiller municipal de Chambéry.
Agenor
Ah, celui là c'était un gentil....
Agenor s'amusait à le voir trembler, s'étrangler, agiter ses mains dans le vide, alors, qu'elle le sentait très bien, il ne rêvait que de la prendre dans ses bras !!!!
Elle le laissa fermer la porte derrière elle et entendit son
Citation:Nous sommes en sécurité ici.
avec un pincement, de plaisir, d'angoisse ? Allez savoir !!!
Elle le savait bien, la petite, que le Fredo avait plus d'un tour dans son sac et plus de malice que celui-ci... Tout conseiller municipal qu'il fût !
-
Dorzato... C'est un joli prénom, vous êtes Italien ?
Il fallait bien amorcer les choses et puis... elle n'avait pas la journée !
Elle vit un petit banc à côté de l'établis où se trouvaient les outils pour réparer les échelles. Elle s'assit tenant toujours la main chaude du cueilleur de pommes dans la sienne.
De l'autre, elle l'attira, l'obligea à s'assoir aussi.
Elle fourragea dans sa tignasse hirsute et souriant dans le vague.
Depuis combien de temps n'avait-elle plus vécu un tel moment de douceur ?
Et de malice !
Elle ne put s'empêcher de rire en le voyant changer de couleur. Elle déposa un petit baiser au coin de sa bouche :
- J'ai l'impression que je vous fait peur, Monsieur le conseiller Dorzato. Approchez donc, je ne vais pas vous manger... Enfin pas tout cru !
_________________
Dorzato
Dorzato aurait pu hésiter longtemps mais la fille savait quoi faire. Elle lemmena sur le petit banc à côté de létabli de réparation. Tout en passant sa main dans ses cheveux elle dit :
Agenor a écrit:
Dorzato... C'est un joli prénom, vous êtes Italien ?
Dorzato tenta une réponse :
Pas vraiment,
je
je viens de LArtois ! Cest mon père qui a choisit ce nom
Je
vous sentez si bon
excusez moi.
La fille, entre temps déposa un baiser au coin de la lèvre de Dorzato. Le sang de ce dernier se mit à bouillonner. Linstinct était primaire, Dorztao était un homme et cest tout lanimal en lui qui était en éveil. Il cherchait à contrôler cette montée et refusait de trop sapprocher. Il préférait garder les jambes croisées pour éviter quun relief ne trahisse ses envies. La honte le tenait encore tranquille, mais pour combien de temps ?
Agenor a écrit:J'ai l'impression que je vous fait peur, Monsieur le conseiller Dorzato. Approchez donc, je ne vais pas vous manger... Enfin pas tout cru !
Sapprocher ? Impossible ! Cest lâcher la défense ! Mais Trop tard, Dorzato se rapprocha quand même. Cest là que lon imagine le pire! Mais non, Dorzato ne sauta pas sur la belle. Au contraire, il sapprocha doucement, très doucement en reprenant seulement le contrôle de la situation. Tout doucement Dorzato souffla :
Oui vous me faites peur, mais cest parce que lamour est un miroir et contre vous je me rends comme un reflet qui sabandonne à son image.
Dorzato était maintenant à proximité de la belle et ses paroles navaient quun but, séduire ! Dorzato se libérait peu à peu et seul un refus de la Dame était en mesure de le refroidir ou de le ramener à ses complexes de jeunes hommes.
_________________
Dorzato, Cultivateur de Maïs de Chambéry.
Conseiller municipal de Chambéry.
Agenor
Citation:Oui vous me faites peur, mais cest parce que lamour est un miroir et contre vous je me rends comme un reflet qui sabandonne à son image
- Euh ... moi pas comprendre....
Agenor n'aimait pas se sentir bête.
Aussi fit-elle avancer un domaine où elle n'était pas bête... L'effeuillage des hommes....
Elle l'embrassa avec plus de conviction, laissant " comme par hasard " sa main se promener sous la chemise du jeune homme.
Lequel soufflait fort et semblait posséder une forge à réveiller dans la poitrine.
Citation:Sortez de là, bande de petits salopards... Sortez ou je mets le feu à la baraque
Une panique intense la prit aux tripes
-
Fredo.
Elle repoussa Dorz qui commençait à se dégeler.
-
Vite, il faut sortir...
Elle se rassit
-
Non pas moi, il va me tuer.
Elle décrocha une échelle et la tendit à Dorzato
-
Tiens ! sors ! Et fais semblant d'aller cueillir. Dis que tu n'as pas trouvé de boulot et que tu viens pour ne pas perdre ta journée. Viiiiiiite, par pitié.... il va nous tuer s'il me trouve là. Referme la porte derrière toi....
Elle alla se cacher, toute tremblante derrière l'établi en se disant que si Fredo entrait, il la trouverait de toutes façons._________________
Dorzato
La demoiselle fit une grimace quand Dorzato tenta de la séduire par les mots. La belle navait pas besoin de discours. Alors elle lembrassa sans autre préalable et glissa sa main sous les haillons pour caresser son torse.
Les lèvres de la jeune fille étaient tendres et généreuses et sa main nétait que douceur et plaisir à la fois. Le sang monta dans tout le corps de Dorzato qui leva ses mains pour empoigner les seins de la belle tout en redoublant le baiser donné. Plus rien ne lempêchera de la prendre ! Il en a tant envie ! Dorzato est affamé et la fille commence à gémir.
Quand soudain, l'on frappa à la porte en criant:
Fredo a écrit:Sortez de là, bande de petits salopards... Sortez ou je mets le feu à la baraque.
La vache, Fredo !!! dit Dorzato dans leffroi et repoussé de la douce.
La belle avait, dans la panique, élaborée un plan. Elle lui tendit une échelle prise avec nervosité. Elle regarda Dorzato et donna son ordre en même temps que léchelle
Agenor a écrit: Tiens ! sors ! Et fais semblant d'aller cueillir. Dis que tu n'as pas trouvé de boulot et que tu viens pour ne pas perdre ta journée. Viiiiiiite, par pitié.... il va nous tuer s'il me trouve là. Referme la porte derrière toi...
Dorzato le savait, il ne fallait pas sarrêter à la halle ! Il croyait au Paradis et cest déjà lenfer !
Le voici Blanc comme un linge, une échelle à la main et la queue entre les jambes qui sest ramollie plus vite quelle na enflée. La belle se cache et Fredo tambourine à la porte. Dorzato voudrait se réveiller comme sil sagisait dun cauchemer mais rien à faire, cest la réalité.
Il na pris aucun coup mais quand il ouvre la porte avec son échelle à lépaule il est comme déjà sonné. Le soleil couchant est face à Dorzato et Fredo, dans le contre jour, est encore plus laid.
Dorzato bredouille en déviant du regard et tout en refermant la porte:
Je
tiens ?... je vais cueillir, jai
.Tiens cest vous,
pardon
Je nai pas vu Capucine
heu
de fruits
ici
vous cherchez
je veux dire vous avez besoin
dune aide ? Je suis conseiller mais pour le fruit
je
il ny a plus déchelle, si vous voulez je vous prête la mienne?
Puis, dans le reflet du soleil, Dorzato vit la lame de Fredo scintiller. Il eu encore le temps de dire
Je, non
ne faites pas ça, je vous en prie.
Dorzato restait devant la porte. De toute façon il ne savait plus bouger, la peur lavait figé.
_________________
Dorzato, Cultivateur de Maïs de Chambéry.
Conseiller municipal de Chambéry.