Pattricia
Elle avait eu peur qu'il ait été détruit pendant la guerre, une tempête qui l'aurait couché, le froid qui aurait éclaté le tronc ou encore un ennemi qui y aurait mis le feu. Elle n'avait pas osé venir avant, la petite place était un peu reculée, à l'abri des regards, elle avait donc réussi sans peine à l'éviter...
Mais depuis son retour de Bergerac, depuis ses retrouvailles avec un Poney, depuis le passage d'un frère d'arme à Sarlat, elle s'était rendue compte qu'elle se retenait... Comme si revenir en Périgord lui avait coupé ses ailes, ailes qu'elle avait déployées très largement pendant cette guerre, cette absence, cette liberté.
Et comme il était temps pour elle de reprendre son chemin, celui de sa libre pensée, Patt avait donc suivi la ruelle menant au lieu où trônait l'arbre à mots, maux, palabres... Sa main, comme si elle n'était jamais partie, se met donc à caresser le tronc, rassurée de le voir toujours aussi majestueux et couvert de bourgeons. Lentement, comme si tout rien n'avait changé, elle se laisse glisser tout contre jusqu'au sol.
A peine quelques secondes suffisent pour sortir l'écritoire, mélanger la poudre d'encre, tailler la plume et aplatir un petit parchemin. C'est après que Chronos s'arrête, elle mordille sa plume, ne sachant absolument pas ce qu'elle va coucher sur le vélin. C'est ce qui fait le plaisir de cette fameuse page blanche qui angoisse certains...
La môme au loup pose l'échelle contre l'arbre couvert de vélins, elle grimpe, cherchant la branche où il y aura encore de la place, elle y accroche son petit parchemin, le caresse un peu rêveuse et descend, un air résolu sur le visage. Il lui faut plus de temps qu'une heure avant pour remballer son matériel, et elle prend le chemin du lac, il était temps là aussi...
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Mais depuis son retour de Bergerac, depuis ses retrouvailles avec un Poney, depuis le passage d'un frère d'arme à Sarlat, elle s'était rendue compte qu'elle se retenait... Comme si revenir en Périgord lui avait coupé ses ailes, ailes qu'elle avait déployées très largement pendant cette guerre, cette absence, cette liberté.
Et comme il était temps pour elle de reprendre son chemin, celui de sa libre pensée, Patt avait donc suivi la ruelle menant au lieu où trônait l'arbre à mots, maux, palabres... Sa main, comme si elle n'était jamais partie, se met donc à caresser le tronc, rassurée de le voir toujours aussi majestueux et couvert de bourgeons. Lentement, comme si tout rien n'avait changé, elle se laisse glisser tout contre jusqu'au sol.
A peine quelques secondes suffisent pour sortir l'écritoire, mélanger la poudre d'encre, tailler la plume et aplatir un petit parchemin. C'est après que Chronos s'arrête, elle mordille sa plume, ne sachant absolument pas ce qu'elle va coucher sur le vélin. C'est ce qui fait le plaisir de cette fameuse page blanche qui angoisse certains...
- Au cur de l'hiver on entend un bruit étouffé
Peut-être un loup, ou encore des sabots dans la neige,
Au cur de la nuit on peut voir un jeu d'ombres entrecroisées
Peut-être un loup, un cheval, une buse que la nuit protège.
Au cur de la forêt, commence une drôle de danse,
Peut-être un saut, un galop ou encore un envol
Au cur de l'heure la plus sombre, se déroule en nuances,
Peut-être une folie, une liesse toute en cabrioles.
Au cur d'un songe, nous étions ensemble
Peut-être aussi fous, libres, heureux...
Au cur des souvenirs, mon corps en tremble
Peut-être est-il temps que je te dise adieu...
La môme au loup pose l'échelle contre l'arbre couvert de vélins, elle grimpe, cherchant la branche où il y aura encore de la place, elle y accroche son petit parchemin, le caresse un peu rêveuse et descend, un air résolu sur le visage. Il lui faut plus de temps qu'une heure avant pour remballer son matériel, et elle prend le chemin du lac, il était temps là aussi...
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