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[RP ouvert]Lune de sang, quand le Diable est de sortie...

--Les_marins
Et ils chargèrent comme un seul homme nos trois comparses. Ou plutôt comme deux et demi…


Numéro un : Paulus la grosse brute,bien au centre comme prévu, telle une charge de bovidé que rien ne semble pouvoir arrêter. Grognant plus fort après les invectives du colosse, promettant dans un souffle de lui montrer s’il en avait dans les braies. Seul ombre au tableau, il n’avait pas pris le temps d’envisager la scène dans toute sa complexité. Le larron en attente ne l'intéressait pas, seul comptait le géant et une vengeance dont il ne se serait même pas soucié dans les encouragements des autres ni les litres de mauvaise vinasse enfilées dans son gosier durant le début de soirée, le géant qui avait maintenant plus que ses poings pour se battre. Mais il était lancé le gros avec son bâton de fortune. Trop tard pour faire marche arrière, les mains crispées sur son arme, haine aiguisée il se sentit l’âme d’un guerrier soudain. Donnant de grands coups dans l’air pour impressionner l’ennemi sur les derniers mètres… jusqu’à ce coup de taille vertical qui visait l’épaule du colosse, s’imaginant déjà le mettre à genoux à force de coups…


Numéro deux : Seth, mauvais comme la gale, pas vraiment taillé pour la bagarre mais avec les copains on se sent toujours plus fort. C’est l’effet de meute qui veut ça. Sans le côté intelligence commune, ou plutôt trop peut-être. Un partage de neurones inversement proportionné au nombre de participants. Plus ils sont moins les synapses s’activent. Lui aussi suit l’idée première, et attaque sur le côté, en même temps que Paulus ou presque. C’est ça l’idée. Si la synchronisation est bonne, la victime pourra en parer un, mais jamais les trois. Et ils l’auraient à l’usure. Plus petit que Paulus, il arme son bras du bas, lançant un coup de trique du bas espérant toucher au pire une hanche, au mieux sentir craquer une rotule.


Numéro trois : Lui, c’est le prudent, le serpent. Celui a incité, excité qui a fait mine de charger mais s’est interrompu en voyant la lame briller. Il observe, espère que les autres prennent le dessus pour s’approcher ensuite, comme une hyène, et participer au lynchage. Le courage ne l’étouffe pas, et l’amitié… est volatile quand l’instinct de survie mène la danse. Il pousse même le vice à continuer de gueuler insultes pour l’un et encouragements aux autres, en donnant du bâton sur un tonneau pour plus d’effet.



T’vas manger tes dents, chapon maubec… Allez Paulus frappe mon gros !! Frappe !
Cymoril
Vers les quais, où la mioche et le bruit, la tirent un peu trop,
Ils arrivent les armes brandies, et chargent les marauds.
Ils viennent du bout de la rue, apportant avec eux,
Leurs haines et coups perdus, aux reflets d’acier bleu…*

Ahem…

Elle a grimacé en voyant la gosse aller s’acharner sur le corps encore chaud. Drôle d’idée sa fixation sur les yeux… Les ruelles proches ont défilé rapidement, le temps d'une quinte et d'une reprise de souffle. Isodel mène et tire par le bras, impatiente de retrouver son papa. Au sol, un corps, celui du marin aux yeux crevés, attire le regard de la Fourmi. Elle comprend mieux d’un coup le geste de la fillette. Ou pas.

Pas le temps non plus de s’appesantir. Les cris guerriers qui viennent d’un peu plus loin ne présagent rien de bon. Elle arrête le pas, tenant toujours Zodel par la main. Un pli inquiet apparait sur son front, alors elle s’accroupit pour murmurer à l’enfant, tirant de sa botte sa dague unique :



Je veux que tu prennes ça… et que tu ailles te mettre à l’abri…


Le regard fouille le décor en quête d’une cache pour l’enfant, posant un doigt sur la bouche de la petite fille pour lui intimer le silence. Avant de reprendre le pas. En coin de rue un amas de tonneaux et caisses de bois, qu’elle désigne du doigt en lui murmurant de s’y glisser, avant de considérer le reste de la scène.

Au fond de la ruelle crasse éclairée par la lune, le colosse.

Entre la Fourmi et lui, trois gus braillards dont deux qui ont l’air de s’acharner sur lui. Plus loin encore une forme… Ami, ennemi ? Elle n’en sait rien et pour l’heure s’en tape. Ne rien faire pourrait être une option. Mais elle verrait aussitôt la mioche partir en courant dans la mêlée. Un soupir las lui échappe.
Faire au plus vite, net et sans bavure… comme un Prince lui avait appris sans le vouloir. Eliminer la menace la plus proche c’est aussi s’assurer que rien n’ira s’en prendre à Isodel. Elle serre un peu plus fort la garde poisseuse de sang avant de rejoindre le larron en retrait à pas de loup. Légère et silencieuse, le souffle retenu au moment de frapper.

Le bras se détend, allant ficher la lame à la base de la nuque. Il n’a pas souffert et n’a rien vu venir. La Fourmi est très miséricordieuse… Le corps convulse encore lorsqu’elle le dépasse, se résignant à tirer l'épée de son fourreau. Arme de poing à droite, courte rapière à gauche, elle couvre les arrières. De qui de quoi ? En fait elle sait pas trop. Se contenant d’assurer la zone tampon, en rempart fragile d’une petite fille.

Ou comment l’on continue une promenade éducative en famille recomposée… Option arts plastiques.



*Pardon à Aznavour pour cet odieux massacre, mea culpa, vais me flageller !
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Isodel
De nouveau les petites jambes parcourent les ruelles de Saumur en direction des quais. Moins vite cette fois, et tirant une Fourmi qui tousse. Encore... Mais comme chaque fois, elle dit que ce n’est rien, et comme chaque fois l’enfant la croit. Parce qu’elle veut la croire, parce que ça l’arrange et parce qu’elle préfère occulter ce qui la dérange. La quinte passe et l’enfant se remet à tirer sur la main, le regard suivant celui de l’adulte quand elles arrivent près du corps de celui que Papa Zéant a tué. Bien que cerné de fatigue et de peur, une sorte de fierté y brille aussi, un lueur qui pourrait presque dire «C’est moi que j’ai fait » mais qui en l’instant signifiait « T’as vu quoi il a fait Papa Zéant ? ».
Et une fois de plus, elle scrute les cavités sanglantes…Oubliant tout le reste.



Je veux que tu prennes ça… et que tu ailles te mettre à l’abri...

Les paupières cillent à ces mots, considérant l’endroit où la traine Cymoril, des éclats de voix, une dague, Cymoril, la dague…
Les menottes s’en saisissent avec avidité, bien que surprise par le poids de la lame, beaucoup plus lourde que sa petite épée de bois, la serrant sur sa poitrine, pointe vers le haut au risque de s’empaler dessus elle-même à la moindre chute… Experte la gamine…
Un doigt est posé sur ses lèvres, c’est la deuxième fois de la soirée, la première étant quand Eikorc en avait fait de même, peu de temps auparavant, avant que tout ne bascule. Chose qu’elle avait ignoré tout en continuant son babillage. Mais là, aucune protestation ne s’élève et c’est en silence qu’elle obéit, se cachant derrière les tonneaux désignés, tout en suivant la Fourmi des yeux. Plus loin l’énorme masse se désigne d’elle-même, elle a retrouvé le « père ».

Dans la sombre ruelle de tout à l’heure, la brunette n’avait que faiblement perçu le mouvement du bras dont la Fourmi avait fait preuve et ayant amené celui qui la voulait à se vider de son sang. Et de toutes les façons, ce n’était pas ce qui primait à cet instant pour l’enfant.
Par contre…Là, en face d’elle, sur les quais, la vision est nettement améliorée et offre à la gamine une vue imprenable sur ce qui se passe.
Merci la « mère » !
Le marin s’affale sans un cri, à peine un éclat de surprise dans ses yeux avinés.
L’espace d’une seconde, elle inspecte la dague qu’elle tient serrée, essayant d’assimiler ce qu’elle voit... On crève les yeux et on brise la nuque. Ou on égorge et on crève les yeux. Ou encore on cisaille la nuque et on crève…
Les yeux… Fourmi a oublié ce détail alors que les prunelles sombres de la petite se posent sur celles ouvertes du corps qui convulse.

Une nouvelle fois les pensées se bousculent dans la caboche d’Isodel. Rester là où on lui a dit de rester, ou montrer qu’elle a compris et retenu la leçon ?
Elle cogite, à toute allure. Si on ne crève pas les yeux, on peut encore faire mal…Pensée puérile et stupide, où se mêlent la candeur et la cruauté de l’enfance.
Le minois se redresse, les pupilles dilatées par la peur, l’obscurité et l’appréhension, allant de la brune sanguinaire au brun colossal. Suivant le mouvement menaçant de la hache. Les autres, elle les voit, elle les devine, mais ils ne comptent pas, ils ne sont pas à elle, elle ne les connaît pas, ne veut pas les connaître. Ils sont la menace.
Pour l’instant, elle obéit, elle reste et attend bien sagement.
Pour l’instant, elle se retrouve comme hypnotisée par les gestes de Papa Zéant.
Pour l’instant, elle imprime dans son esprit ce qu’a fait Papa Fourmi, mais on dit pas papa parce que c’est pas un homme.
Pour l’instant, les mirettes reviennent sans cesse vers les yeux du mort.
Pour l’instant, elle apprend… Pour l’instant… Ils la fixent, ils la regardent, elle ne le supporte pas. C’est plus fort qu’elle…Elle se met à psalmodier pour elle-même, comme une comptine, pour lutter contre ce sentiment de crainte qui l’envahit.


Crèves les noeils, crèves les noeils, crèves les noeils, crèves les noeils...

Mais rien n’y fait, il l’observe toujours, ne la quittant pas du regard, elle n’aime pas ce regard…Et c’est presque hystérique qu’elle se met à crier.

Crèves les noeils !! Faut tu crèves les noeiiiils !

Acte VII scène 1 Isodel apprend juste à devenir une psychopathe.
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Eikorc
[Une tête de veau ça vous tente ?]

La grosse brute s’avance vers lui en grognant… Faut croire que les provocations ont fait mouches, il avait pas pensé que ça fonctionnerait aussi facilement… Alors voir les deux gus se jeter sur lui en remuant leurs armes le fait hausser un sourcil… Mais c’est surtout les gourdins qu’il surveille, glissant un coup d’œil sur le dernier larron qui semble attendre quelque chose… Et il grogne tout bas alors que les deux armes foncent dans sa direction…
Les épaules puissantes roulent pour décrisper les muscles alors qu’il s’écarte légèrement d’un pas, tout le corps se penchant sur le côté pour que la massue préhistorique viennent s’abattre non pas sur son épaule, mais sur le long de son bras, déchirant à peine le tissu avant qu’il ne donne un coup de rein, pour envoyer sa hache à toute allure vers le gros marins suant et puant la vinasse…

La lame fuse à toute allure, étincelant à la lumière de la lune alors qu’il sent le choc puissant d’un autre bâton sur sa cuisse… Grondement sourd qui lui échappe alors que tous les muscles bandés n’attendent plus que le choc qui se fait plus puissant qu’il ne croyait… Les avant-bras se contractent pour retenir la hache qui pénètre violemment dans le crâne du pauvre homme… Déchiquetant la chair autant que les os dans un craquement sinistre…
Rire désincarné qui lui échappe alors qu’il voit les yeux se faire vitreux et le corps qui s’affaisse dans sa direction, les épaules se contractant déjà pour essayer de libérer sa hache… Une fois… Deux fois… Et un juron lui échappe alors qu’il recule d’un pas pour pouvoir appuyer d’un violent coup de pied sa semelle renforcée sur la trogne du pauvre Paulus… La nuque craque et la hache se libère dans un grincement alors qu’un flot rougeâtre s’échappe…

L’azur cherche déjà le prochain adversaire… Ils étaient trois non ? Mais son regard ne fait que croiser la fine silhouette de la Fourmi qui se dessine dans l’ombre… Le sourcil se hausse, quelques secondes avant elle n’était pas là mais le cadavre qu’il aperçoit quelques pas plus loin le fait sourire… Plus dangereuse qu’il n’y parait la donzelle… Et tout le corps pivote sur lui-même pour qu’il puisse apercevoir l’assoiffé de sang en train de s’occuper du dernier larron alors que les cris de la gamine s’élève dans la ruelle…


« C’est tout ?
Va être temps que j’change d’air… »


Sourire étincelant qui vient étirer ses lèvres alors qu’il éponge du dos de la main le sang qui s’écoule sur sa joue, dur pour un assoiffé de sang et de haine de ne trouver que des amateurs sur son chemin… Et la hache de venir percuter le sol alors qu'il prend appui sur le manche, permettant à sa jambe droite de ne plus soutenir son poids alors que le regard parcourt rapidement la scène macabre... Quatre cadavres contre une arcade et une mioche traumatisée, qui dit mieux ?
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"Pour toujours... Et à jamais."

Zoko & Fablitos
Isodel
Ce coup là , elle ne l’avait pas vu venir, toute occupée qu’elle était avec les yeux du marin. C’était devenue comme une obsession, la persuadant que sa survie tenait au seul fait de crever les yeux du cadavre… Mais malgré cela, elle ne put que tourner le regard vers Eikorc quand il se jette sur l’un de ses agresseur. Difficile aussi de ne pas voir une telle masse quand elle se déplace…
Une fois de plus les mirettes s’ouvrent plus que de raison pour fixer l’horreur de la scène qui se joue devant elle.
C’était donc ça, un coup de hâche en pleine tête, Estrella l’avait menacé à maintes reprises d’en faire de même avec elle, ne provoquant chez la petite qu’une bouderie ou des colères la poussant à lui répondre des choses telles que : « T’as pas droit, si tu fais ça tu vas mourres, ze vais dire à Papa Zéant ! ».
Les petits doigts se serrent nerveusement sur la dague qu’elle se refuse à lâcher, s’y accrochant comme seule chose encore normale à ce moment. Tout son monde composé de ses zoulies robes de toutes les couleurs, son cadavre de grenouille qu’elle trimballe partout, son Sien qu’elle affuble de robes à frou-frou, tout comme ce père qu’elle rêve également de vêtir de la sorte, tout ses repères s’effondrent un à un pour ne laisser place qu’à l’épouvante règnante sur les quais…
Et alors que le colosse s’acharne à essayer de reprendre sa lame profondément ancré dans le crâne de sa victime,qui l’instant d’avant braillait à s’en arracher un poumon, la gosse se prend à en vouloir au géant. Il a oublié les yeux !!
Cette époque est dure et son entourage sans le moindre scrupule en ce qui concerne la vie des autres quand elle menace la leur. Et l’enfant grandit au milieu de tout ça, trouvant normal de tuer même si elle-même en est incapable.
A l’âge où l’on commence à se forger la conception du bien et du mal, Isodel assiste à un massacre perpétué par ses modèles…
La petite fille bien qu’écoeurée par ce qu’elle voit n’en comprend pas moins une chose essentielle, tuer ou être tué.
Personne ne lui a dit qu’il ne fallait pas se débarrasser de ceux qui menacent, personne ne lui a expliqué qu’égorger, assassiner ne faisait pas vraiment parti des usages.
Non, personne… Alors elle apprend, se conforte dans l’idée, et se rassure, tout ça est normal, tout ça est à l’image de la vie.
Son cœur s’emballe pourtant quand dans son champ de vision, les deux paires d’yeux ouverts sur l’éternité s’y retrouvent.
Très tôt elle a apprit qu’elle ne pouvait compter que sur elle-même pour avoir ce qu’elle voulait, et en cet instant ce qu’elle veut c’est leur crever les yeux pour que peut-être, enfin, tout ce cauchemard cesse…
Petite chose fragile, aussi pure qu’innocente et pourtant avec tout le sadisme possible de cet âge, c’est lentement qu’elle s’approche de la deuxième victime de Fourmi pour cette soirée, un geste après l’autre, la dague crissant sur le sol à chacun des pas qu’elle fait, se déplaçant à quatre pattes pour en être plus proche mais aussi pour se faire plus discrète, jetant de rapides coup d’œil affolés vers tous les protagoniste, non pour ce qu’elle va faire, mais pour ne pas prendre un coup ou s’attirer les foudres d’un adulte en manque de sang ou de victime… Ça aussi elle l’a apprit très tôt, souvent elle servait de défouloir aux plus grands…
Nichant l’arme entre ses jambes alors qu’elle se met en tailleur près du marin, c’est aussi silencieuse que consciencieuse qu’elle tend une main vers les yeux de l’homme, y appuyant lentement la pointe de son index, cherchant une réaction…Qui biensûr n’arrive pas. Alors s’aidant de son majeur, elle enfonce méticuleusement le globe dans sa cavité, s’étonnant du liquide encore tiède qui s’en écoule alors qu’un sourire amusé se dessine sur ses lèvres, en fait c’est drôle.
Le visage d’ange se redresse en direction de Fourmi et du colosse pour voir si ils ont assisté à ce qu’elle considère comme une prouesse, comme pour chercher sur leurs traits un encouragement ou une preuve de fierté pour son geste…Et déjà les doigts s’enfoncent dans l’autre œil, y trifouillant pour y chercher Dieu sait quoi…

Acte VII scène 2, Isodel découvre la pâte à noeil

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