Marineblanche
Waaa !
L'enfant ôta vite les rubans qui tenaient les parchemins roulés et elle ne pût que voir, avec ses yeux pétillants, que les deux vélins avaient de l'or sur le bord ! Pour sûr que c'était mieux qu'un trésor, c'était un trésor qui allait bénir ses autres trésors ! La mioche trouvait ses deux vélins, particulièrement beau, surtout qu'il y'avait des lézards dessus ! Rumbelstilskim allait être trop content et peut-être qu'il ne l'embêterait plus pour aller chercher ses lézards, parce que là, la gamine n'en avait plus envie, tellement qu'elle était toute contente d'avoir ces vélins que la femme vient de lui donner.
M'ci beaucoup m'dame ! Pis c'est vrai que c'est mieux pour un trésor qu'il y'a des bords en or et eux aussi, bé ça protégera mon trésor des méchants que j'aime pô et qui pue du cul...
Oui elle chuchota pour les derniers mots qu'elle prononça car elle savait que les grands la reprenaient toujours quand elle disait ce genre de truc mais c'est vrai, quoi ! Les méchants qui volent les trésors, ça craint ! Et pour tous les enfants, les méchants sont moches et puent !
Elle écouta ensuite l'explication sur le Credo car elle savait qu'il fallait le réciter dans une église mais par contre, elle n'avait jamais compris à quoi ça servait ! Elle se fit attentive du mieux qu'elle pouvait.
J'ai tout compris ! 'faite on récite le Crédo et l'Pardon pour s'faire pardonner et pis pour montrer que bé on croit à la Religion Aristotélicienne ! Pis comme tout l'monde récite bé on est tous pareil parce que bé l'Très-Haut nous z'aime tous alors bé on est tous ami et pô ennemi dans z'une église !
Bon, c'est peut-être pas trop ça mais la mioche avait du mal à comprendre le mot Indivisible et le sens d'Entier. Vient ensuite, la question de sa jambe de bois. Un trésor, un beau trésor... C'est que la mioche, elle n'est pas d'accord... Les princesses, ça a toujours deux jambes dans les histoires et puis elle, elle n'aimait pas sa jambe de bois... C'était très dur pour elle, parce que les autres enfants pouvaient courir et elle, elle ne pouvait plus. Elle ne pouvait plus grimper dans les arbres. Lorsqu'elle était dans le lit et qu'elle avait envie de faire pipi, elle était obligée de demander qu'on l'aide à se lever, parce qu'elle ne pouvait pas encore le faire seule et quand elle se lavait dans le baquet, on devait aussi l'aider à entrer et en sortir. Seulement, l'enfant ne se plaignait jamais parce que le monde que son esprit s'était créé, l'aidait à rire et à jouer avec ses jouets en bois. De toute façon, les grands lui avaient appris que même si on navait pas envie de faire quelque chose, il fallait qu'on le fasse quand même et puis, fallait le faire de toute façon, car pas le choix.
Marine devait faire avec sa jambe en moins. Elle prit un petit temps de réflexion en plissant le nez, c'est que la diaconesse n'avait pas tort !
Ah ouais ! C'serait trop bien si on mettait du vernis sur ma jambe en bois, c'serait plus beau ! Pis faut que j'demande à papa mais j'crois pô quon puisse le sculpter parce que bé maman, elle va m'aimer à marcher 'vec sans les béquilles et faut pô que ça casse ! Mais j'veux bien du vernis, c'sera plus beau pis pour les gravures bé j'sais pô si j'ai des amis... Elle se gratte la caboche. Bah oui, l'est amnésique, la mioche. J'demanderai à maman !
Petit silence.
Pis une jambe d'bois, c'est pô un trésor... C'est comme une vraie jambe sauf que bé c'est pô une vraie jambe... Mais j'vais la rendre plus belle qu'une vraie jambe ! M'ci !
Un grand sourire se dessine sur les lèvres de l'enfant. Tiens, elle n'avait pas parlé de maman ? Maman ! Il fallait qu'elle lui montre les trésors que la diaconesse lui avait donnés ! Et si la mioche ne savait pas vraiment lire, elle avait reconnu ses noms sur les vélins et elle était toute contente !
Oh sur les vélins, y'a mon nom ! M'ci beaucoup ! J'vais tout montrer à maman ! Sur ces mots, elle plia soigneusement les vélins pour les ranger dans sa besace, parce qu'elle ne pouvait pas les garder dans les mains et elle se leva à l'aide de ses béquilles en bois. Pis un jour, si vous voulez, j'vous montrerai ma cachette secrète du trésor. V'pouvez voir vous, parce que bé z'êtes trop gentille !
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L'enfant ôta vite les rubans qui tenaient les parchemins roulés et elle ne pût que voir, avec ses yeux pétillants, que les deux vélins avaient de l'or sur le bord ! Pour sûr que c'était mieux qu'un trésor, c'était un trésor qui allait bénir ses autres trésors ! La mioche trouvait ses deux vélins, particulièrement beau, surtout qu'il y'avait des lézards dessus ! Rumbelstilskim allait être trop content et peut-être qu'il ne l'embêterait plus pour aller chercher ses lézards, parce que là, la gamine n'en avait plus envie, tellement qu'elle était toute contente d'avoir ces vélins que la femme vient de lui donner.
M'ci beaucoup m'dame ! Pis c'est vrai que c'est mieux pour un trésor qu'il y'a des bords en or et eux aussi, bé ça protégera mon trésor des méchants que j'aime pô et qui pue du cul...
Oui elle chuchota pour les derniers mots qu'elle prononça car elle savait que les grands la reprenaient toujours quand elle disait ce genre de truc mais c'est vrai, quoi ! Les méchants qui volent les trésors, ça craint ! Et pour tous les enfants, les méchants sont moches et puent !
Elle écouta ensuite l'explication sur le Credo car elle savait qu'il fallait le réciter dans une église mais par contre, elle n'avait jamais compris à quoi ça servait ! Elle se fit attentive du mieux qu'elle pouvait.
J'ai tout compris ! 'faite on récite le Crédo et l'Pardon pour s'faire pardonner et pis pour montrer que bé on croit à la Religion Aristotélicienne ! Pis comme tout l'monde récite bé on est tous pareil parce que bé l'Très-Haut nous z'aime tous alors bé on est tous ami et pô ennemi dans z'une église !
Bon, c'est peut-être pas trop ça mais la mioche avait du mal à comprendre le mot Indivisible et le sens d'Entier. Vient ensuite, la question de sa jambe de bois. Un trésor, un beau trésor... C'est que la mioche, elle n'est pas d'accord... Les princesses, ça a toujours deux jambes dans les histoires et puis elle, elle n'aimait pas sa jambe de bois... C'était très dur pour elle, parce que les autres enfants pouvaient courir et elle, elle ne pouvait plus. Elle ne pouvait plus grimper dans les arbres. Lorsqu'elle était dans le lit et qu'elle avait envie de faire pipi, elle était obligée de demander qu'on l'aide à se lever, parce qu'elle ne pouvait pas encore le faire seule et quand elle se lavait dans le baquet, on devait aussi l'aider à entrer et en sortir. Seulement, l'enfant ne se plaignait jamais parce que le monde que son esprit s'était créé, l'aidait à rire et à jouer avec ses jouets en bois. De toute façon, les grands lui avaient appris que même si on navait pas envie de faire quelque chose, il fallait qu'on le fasse quand même et puis, fallait le faire de toute façon, car pas le choix.
Marine devait faire avec sa jambe en moins. Elle prit un petit temps de réflexion en plissant le nez, c'est que la diaconesse n'avait pas tort !
Ah ouais ! C'serait trop bien si on mettait du vernis sur ma jambe en bois, c'serait plus beau ! Pis faut que j'demande à papa mais j'crois pô quon puisse le sculpter parce que bé maman, elle va m'aimer à marcher 'vec sans les béquilles et faut pô que ça casse ! Mais j'veux bien du vernis, c'sera plus beau pis pour les gravures bé j'sais pô si j'ai des amis... Elle se gratte la caboche. Bah oui, l'est amnésique, la mioche. J'demanderai à maman !
Petit silence.
Pis une jambe d'bois, c'est pô un trésor... C'est comme une vraie jambe sauf que bé c'est pô une vraie jambe... Mais j'vais la rendre plus belle qu'une vraie jambe ! M'ci !
Un grand sourire se dessine sur les lèvres de l'enfant. Tiens, elle n'avait pas parlé de maman ? Maman ! Il fallait qu'elle lui montre les trésors que la diaconesse lui avait donnés ! Et si la mioche ne savait pas vraiment lire, elle avait reconnu ses noms sur les vélins et elle était toute contente !
Oh sur les vélins, y'a mon nom ! M'ci beaucoup ! J'vais tout montrer à maman ! Sur ces mots, elle plia soigneusement les vélins pour les ranger dans sa besace, parce qu'elle ne pouvait pas les garder dans les mains et elle se leva à l'aide de ses béquilles en bois. Pis un jour, si vous voulez, j'vous montrerai ma cachette secrète du trésor. V'pouvez voir vous, parce que bé z'êtes trop gentille !
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