Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2, 3, 4   >   >>

Info:
Si quelqu'un sait le comment du pourquoi les posts ne sont pas dans le bon ordre et comment y remédier, je suis preneuse !

[RP] Pomme au chouchen bientôt dans vos assiettes

Marie.pomme


A Solenn Wolback,
De Marie-Pomme Wolback,

Fait à Saint-Benoît, au couvent des Bois-Jolis,
Le huit janvier 1459

Ma chère tante,

Comment vas-tu ? Moi je vais bien. D'abord, je te souhaite une année toute heureuse et toute jolie (comme toi). Au couvent des Bois-Jolis, il neige plus. Les sœurs m'ont pas laissé faire de monsieur en neige et j'ai pas eu le droit d'aller dehors non plus. Elle m'ont forcé à rester dedans et à prier toute la journée. Pourtant je leur ai dit que le petit Christos il savait que je pensais à lui et qu'il préférait que j'aille faire des monsieurs en neige, mais elles m'ont tiré les oreilles et j'ai pas eu le droit à manger (mais c'est pas grave, elles savent pas cuisiner des trucs bons).
Mais si j'écris c'est pour dire des choses plus importantes. Les sœurs sont pas très gentilles avec moi et puis elles mentent : elles m'ont dit qu'elles allaient t'écrire pour dire que j'étais méchante alors que c'est pas vrai ! Elles vont te dire que j'ai volé du fromage dans la cuisine, que j'ai perdu mon livre de prières, que j'ai mangé des hosties et que j'ai amené un petit chat perdu dans ma chambre. Tout ça c'est que des mensonges ! (Sauf pour le petit chat, mais il était tout seul aussi)
Donc les sœurs vont t'envoyer une lettre pas très gentille sur moi et je crois qu'elles veulent plus que je sois avec elles.

Mes salutations amicales et mes sentiments distingués et mes vœux les meilleurs,
Ta franche et dévouée,

Marie-Pomme Wolback

P.S. : C'est vraiment les sœurs qui mentent, pas moi ! J'oserai jamais mentir surtout que le petit Christos dit que c'est pas bien !
P.P.S. : Je pourrais garder le petit chat si je viens chez toi ?


La lettre était arrivée le matin à Vannes. L'écriture était encore très ronde et mal-assurée mais le tout restait relativement compréhensible (et heureusement d'ailleurs, car une petite et son chat plaçaient beaucoup d'espoir en cette missive).
_________________
J'adule les haricots.
Quand jparle, c'est en bleu ! [code : teal]
Solenn_wolback
Matin brumeux,matin pluvieux. Digne matin breton où la brume semble vouloir rester accrochée aux moindres branches des arbres, la rosée baigner l'herbe qui n'en a nul besoin et les tas de neige déblayés fondre inlassablement.

Un regard sur la cour du château qui ressemble plus à une bauge boueuse qu'à son rôle premier et elle aperçoit un garde se hâter en direction des appartements. Allons bon ? Margot ? Non, elle est au duché, elle organise la défense, tout va bien. Alwenna? Non elle est à la maison. Gael ? Il est normalement entre de bonnes mains.
Le nez qui se plisse la réflexion qui trépasse. Elle verra bien qui cherche à lui demander quelque chose ou à lui donner des nouvelles !

Elle se rassied dans son fauteuil, non loin de l'âtre, rabats quelques mèches rebelles derrière son oreille et s'empare de la lettre dès que le garde arrive. C'est qu'elle a une légère tendance à l'ennui ces derniers temps !

L'écriture lui est inconnue. Le scelle du parchemin tout autant. Haussement de sourcils de la brune qui déplie avec précaution la lettre avant de la lire.

Un grand sourire se dessine sur ses lèvres au fur et à mesure qu'elle prend connaissance de l'écrit, amusée par les erreurs de style et la copie d'expressions que la petite a surement entendu de-ci de-là. Une petite qu'elle n'a vu que bébé et qu'elle pensait entre de meilleures mains que celles des sœurs.

Un rire s'échappe en lisant le post-scriptum. Un chat. Après tout pourquoi pas, il y a suffisamment de place ici.
Elle pèse le pour, le contre. Hésite. Et prend sa plume.




A Marie-Pomme Wolback,
De Solenn Wolback de Montfort-Laval, duchesse d'Hennebont,

Chateau d'Hennebont, d'ar Meurzh 18 a viz Genver 1459

Ma nièce,

Je te présente aussi mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année.
Ici, à Vannes, la neige a arrêté de tomber aussi. Toutefois, Alwenna, ma fille et donc ta cousine, a pu aller faire ses bonshommes de neige avec quelques autres enfants.
Je n'ai pas encore reçu la lettre des sœurs, ce qui ne saurait tarder, mais j'ai pris grand plaisir à lire ta lettre et à avoir de tes nouvelles. Concernant tes déboires au couvent, sache qu'ils ne dureront plus longtemps. Je vais mander à l'un de mes serviteurs d'aller te chercher afin que tu rejoignes le monde et découvre ta famille.
Tu prendras tes quartiers à Vannes, au château, et je vais informer ta grande sœur et ton frère de ta présence à nos côtés.
En attendant, reste correcte avec les sœurs, écoute les bien et prie avec application.

Avec mon affection,
Solenn Wolback

P.S. : C'est oui pour le chat.


Elle laisse l'encre sécher puis dépose son cachet sur le parchemin mais retient le garde.

Attendez donc mon brave que j'écrive au couvent.

Elle grimace et l'écriture de la lettre est plus laborieuse. Il faut flatter sans trop flatter, remercier sans trop remercier. Quelques soupires plus tard, beaucoup de froncement de sourcils plus tard, la lettre est écrite, scellée.




A la mère supérieure du couvent des Bois-Jolis, Saint Benoit,
De Solenn Wolback de Montfort-Laval, duchesse d'Hennebont

Chateau d'Hennebont, d'ar Meurzh 18 a viz Genver 1459


Ma mère,

J'ai reçu ce jour une lettre de ma nièce, la petite Marie-Pomme Wolback. Elle avait été confiée à vos bons soins lors de la mort de ses parents et il me semble que vous avez tenu votre rôle à merveille.
La lettre que j'ai pu lire était soignée bien que contenant quelques erreurs, mais je suis certaine de pouvoir lui donner, sur les bases que vous lui avez inculquer, la suite d'une bonne éducation.
Cette missive donc pour vous informer de la venue prochaine d'une délégation qui vous délivrera de la petite Marie-Pomme. Je compte en effet me charger d'elle. Peut-être aurons nous le loisir de nous voir, si j'ai le temps de me déplacer moi-même, et vous pourrez alors me faire un rapport de vive voix sur ses qualités et défauts. Si je n'étais pas disponible, je vous invite à m'envoyer par courrier les informations que vous pensez devoir être connu pour assurer à la petite la continuité de son éducation.

Aristote vous garde et veille au développement de votre couvent.

Solenn Wolback de Montfort-Laval,
Duchesse d'Hennebont


Et les deux lettres de voguer dans une même poche. Les instructions sont claires. D'abord la jeune fille, ensuite la mère supérieure.
_________________
Alwenna
[ Dans la chambre, rose, très rose ]

Bonjour Monsieur Nounours, vous êtes venu pour le thé ? Vous tombez à pic ! Il ne nous reste malheureusement que du chouchen, ça devrait faire l'affaire non ? Tu t'asseois là, à côté de Cucu Rose, Madame Nounours vient aussi ? Quel bonheur !

La petite installe tendrement les deux nounours côte à côte, et ajuste une dernière fois la table, Rose dépose un petit bisou sur l'oreille droite de Cucu Rose, et s'asseoit avec eux.

Comment allez vous donc aujourd'hui mes amis ?

Grand sourire de l'enfant qui mime d'avoir entendu quelque chose, et commence à verser du chouchen dans les tasses, chouchen qu'elle a piqué à sa Môman, dans la cuisine.

Goûtez moi ça ! Vous m'en direz des nouvelles ! Hein qu'il est bon ?

Alwenna de boire "à son tour" le liquide, esquisse une légère grimace, suivie d'un sourire jaune.

Hum ! Merveilleux hein ?

La petite se lève, va chercher des macarons, en mange une dizaine, et pose le reste sur la table.

Faites attention à vote ligne tout de même, je mangerais le reste si vous n'en voulez plus.

En accompagnant ses paroles, elle engloutit tous les petits gateaux, et se dirige vers la fenêtre avec un air lassé. La petite s'ennuyait beaucoup ces temps ci, elle ne voulait pas sortir pour ne pas que ses robes soit rendues boueuses, alors elle jouait,dans sa chambre, tous les jours le même discours, le même chouchen, le même goûter ...

Alors quelle fut sa joie quand elle entendit le bruit de la grille s'ouvrir.

Vous croyez que c'est Margot ? Ou Pôpa ? C'est peut être qui hein que vous savez non ?

La petite soupire, ce n'est que le garde, apportant une lettre, mais La Rose se précipite tout de même en bas, et écoute à la porte, un sourire en coin, elle attend que le garde parte, et sautille vers sa mère.

C'qui ? C'quoi ? Tu vas faire quoi ? Tu as répondu quoi ? C'est de la bonne nouvelle ou de la mauvaise ? Tu me vas le dire ? C'est un secret ? MÔMAAAN YE SUIS CONTENTEUH !

_________________
Solenn_wolback
Alors que le garde part à peine, une petite furie rose la rejoint. Pour elle aussi le temps est long. La pluie n'est pas propice aux jeux, les évènements bretons non plus. Mais ce sont là des pensées qui ne sont pas à l'ordre du jour.
Elle sourit en voyant Alwenna, une natte défaite, les joues poisseuses de sucres et les yeux pétillants se précipiter vers elle.


Demat ma choupinette!


Elle rit de la voir débiter ainsi l'ensemble de ses questions et de la fin. Elle manque terriblement de partenaires de jeu !

C'est une bonne nouvelle ! Ta cousine Marie-Pomme va bientôt venir au château. Tu pourras même m'aider à préparer sa chambre. Et elle restera avec toi et vous pourrez jouer ensemble. Et non, ça n'est pas un secret.


Elle sourit et tente de retirer une trace poisseuse de la joue de sa fille.
L'imagination qui s'emballe. Comment est-elle cette petite Wolback ? Le duo risque d'être explosif. Il va falloir qu'elle trouve une personne de confiance pour gérer un peu ces deux demoiselles si elle ne veut pas y passer tout son temps.

_________________
Alwenna
La petite de sauter de joie, elle crie de plaisir, a les yeux brillants d'excitement, imaginant déjà tout ce qu'elles pourront faire.

J'vais lui écrire !

Ne sachant pas faire de lettre ...

JEAN-CLEMENT ! AU PIED !

Le boulet accourt, à bout de souffle, après quelques secondes, effrayé, les traits crispés. Alwenna lui attrape le bras et le traîne dans sa chambre.

Tu vas écrire une longue, très longue lettre, à ma cousine, comme ça, nous allons être les meilleures amies !

Et c'est ainsi que Jean-Clément et Rose passèrent ensemble l'après-midi, l'un à écrire une lettre de 5 pages, recto-verso, l'autre dictant, heureuse, ayant enfin trouvé une occupation, elle lui écrira tous les jours, pour sûr !

_________________
Solenn_wolback
Le temps pour sa princesse des roses de prendre sa décision - le temps d'un souffle - la voilà reparti en courant d'air, criant pour que son compagnon écrive pour elle.
Quant à elle, il lui faut trouver quelqu'un pour aller la chercher. Un ami ? Un serviteur ? Qui serait susceptible de passer par Saumur ? Elle vient à peine de rentrer d'un lonnnng voyage, n'a pas envie de repartir tout de suite de suite.
Soupire pendant qu'elle fait un petit inventaire mental des personnes de confiance à qui elle confierait une jeune fille, sa nièce, dont elle connait si peu de chose. Ah oui, et qui supporterait un chat. Elle sourit à cette évocation.

Alors qu'elle pense abandonner l'idée, en mal de trouvailles, une étincelle, un tilt se fait dans son esprit !
Mumia ! Presque sûr qu'il passera par là pour venir !
Et puis un temps certain, et certainement trop long qu'elle ne lui a pas écrit.

Une plume, un nouveau parchemin, l'inspiration qui vient.




Mumichounet !

Un parchemin pour te donner des nouvelles, pour avoir de tes nouvelles et pour te demander un service.
Oui ! Tout ça !

Tout d'abord, Vannes, les bretons, nous quoi ! Je viens de rentrer après ce lonnng voyage où je t'ai abandonné à SC. Un petit détour périgourdin raté, et puis quelques moments de détente près de La Rochelle m'ont fait du bien !
Vannes a l'air de se porter bien, je ne suis rentrée que depuis quelques jours et je n'ai donc pas eu le temps de tout voir encore. On a quelques petits soucis du côté de Brest et des Guérandes, mais je n'ai rien suivi et pas eu le temps de me renseigner. Margochou s'est mise le Glaçon Ducal à dos (belle trouvaille ce surnom, tu ne trouves pas ? Son invention qui lui vaut ce 'à dos').

Et toi, quelles sont les nouvelles ? L'intégration au CM s'est faite ? Tu te plais toujours autant ?

Je sais que tu penses bientôt revenir nous faire une petite visite, d'où ce service que j'ai à te demander.
Ma nièce, Marie-Pomme (oui oui, j'ai des frangins super inspirés pour les prénoms... Et encore, sa soeur c'est Naeva Lisbeth Hyacinthe) se trouve dans un couvent à Saumur. Jeune fille de 6 ans, j'ai eu de ses nouvelles récemment et je pense la prendre à Hennebont avec moi. Seulement, il faut aller la chercher chez les nonnes. D'après mes calculs, ça serait plus ou moins sur ta route ... Est-ce que tu pourrais te charger d'elle jusqu'en Bretagne ? Et me dire plus ou moins quand tu penses y être, que je la prévienne ?

Avec toute mon affection,

Pum' W.


Et la lettre de se déplacer vers Saint-Claude.

_________________
Mumia
Un pigeon essoufflé se pose sur le rebord de la fenêtre de "la joie dans les braies", cette fameuse taverne où il passe le plus clair de son temps. Qui dit pigeon essoufflé dit pigeon qui a beaucoup voyagé. A moins qu'il ne souffre d'une insuffisance respiratoire sévère, mais dans ce cas là c'est autour d'une poignée de petits pois qu'il pourrait prendre une retraite bien méritée.
Mais c'est qu'il l'observe avec insistance le bougre ! ça doit être pour lui. Il s'approche de l'animal pas sauvage pour un rond, pis surtout tellement fatigué qu'il ne pourrait esquisser le moindre mouvement de recul et s'empare du courrier qui pendouille mollement à sa patte.
La pluie a fait de grosses tâches sur le parchemin mais il est globalement lisible. Un sourire se dessine sur le visage du roux. Il aime avoir des nouvelles de Breizh en général, et de son amie Pum' en particulier.
Ni une, ni deux, il prend sa plume et répond à sa vieille amie :


Citation:
Ma chère Pumae,

Merci pour ces nouvelles fraîches de Vannes et de Bretagne. Pour ce que j'en sais, l'ambiance de Vannes n'est pas au beau fixe. Je compte sur vous pour remettre tout ça en ordre. Comptons sur l'esprit de convivialité de notre glaçon ducal (j'adore !) pour mettre une ambiance chaleureuse en ville !

Nous devrions passer à Saumur le 9 février, et c'est avec joie que je récupèrerai au passage ta petite nièce au nom si étrange.

On te l'emmènera jusqu'à au moins Rieux, puisque Vannes sera sans doute la dernière étape de notre périple breton.

Passe mes amitiés au Duc qui te sert de mari.
Je t'embrasse affectueusement.

M.


Changement de pigeon. Pigeon neuf. Premier service. En route pour Breizh.
Marie.pomme
[Quelques jours plus tard, au couvent des Bois-Jolis]

Cela faisait quelques jours que l'homme avait quitté Vannes, portant trois lettres (ou plutôt deux lettres et un roman) avec lui. Las, il pensait enfin être arrivé à destination. Gaillardement, il esquissa un sourire, pensant aux plaisanteries que ses compagnons avaient pu faire sur des nonnes peu farouches. Cette escale au couvent allait être l'occasion de tester la plausibilité de ces anecdotes. Il stoppa sa monture.

- Eh ! P'tite ! C'est bien l'couvent des Bois-Jolis ici ? héla-t-il.

La "petite" en question rangea au fond de sa poche une poignée de cailloux préalablement sélectionnés (sait-on jamais, les projectiles, ça pouvait toujours servir), avant de se relever et de le regarder avec un air de défi.

- Jgagne quoi si jte le dis ?


- Rahhh... ! Joue pas à ça ! Jcherche les Bois-Jolis et une certaine Marie-Pomme Wolback. Elle doit être dans tes âges. Tu la connais ?

- Oh..! Ouais jla connais ! Même que c'est ma copine ! Et qu'est-ce que tu lui veux ?

- Ca t'regardes pas ! Va la chercher... J'ai des choses pour elle.

- Des choses comment ? Bien ou mal ?

L'homme examina l'enfant quelques instants avant de sourire.


- Des choses bien. C'toi Marie-Pomme ?


Marie-Pomme ne put retenir son grand sourire plus longtemps, trop heureuse que quelqu'un la cherche, que quelqu'un s'intéresse à elle.

- T'as quoi comme chose bien pour moi ?

L'homme lui tendit avec hâte le roman et l'une des deux lettres.

- Tiens, c'est de la part de Solenn Wolback. La Mère supérieure est à l'intérieur ?

- Ouais... Elle doit être là-bas !


La petite était déjà partie en courant vers l'étable, sans à peine avoir remercié le messager. Une fois arrivée, elle commença à scander le nom de son chat, effrayant au passage les vaches qui mâchonnaient leur foin et qui n'étaient décidément pas encore habituées à la bruyante Marie-Pomme.

- Paaaaaaannnnntouuuuufle !!! Pannnnntouuuuufle ! Minou, minou, minou !

Elle reprit son souffle et s'égosilla de nouveau.


- Pannnnnnnntouuuuuufle !


Elle attendit. Toujours rien.


- Roh ! Pantoufle ! C'est ma tante qui m'a répondu ! Jvoulais qu'on lise la lettre ensemble.

Elle se laissa tomber sur un tas de foin et entreprit d'ouvrir la première lettre, à la fois déçue de ne pas pouvoir partager ce moment avec son ami et impatiente de savoir ce qu'avait pu lui répondre la tante qu'elle n'avait jamais vue. Et après tout, tant pis pour Pantoufle, elle lui raconterait tout plus tard.
Elle se mit alors à lire (ou plutôt à déchiffrer, car elle avait encore pas mal de difficultés pour lire et pour écrire) la lettre. Lentement, elle lisait un à un les mots, butant parfois sur l'un d'entre eux. *Déboires ? Ça veut dire quoi ce truc ? Rahh ça doit être un compliment quand on fait des trucs bien...* Concentrée, elle poursuivit sa lecture, déterminée à bien tout comprendre.

_________________
J'adule les haricots.
Quand jparle, c'est en bleu ! [code : teal]
--Soeurducouvent
La mère est dans son bureau lorsqu'une des sœurs toque à la porte. Trois coups discrets mais secs. Le silence étant de rigueur, elle se lève, fait le tour du bureau et ouvre la porte.
On lui présente une lettre, emballée dans un sourire, et elle hoche la tête avant de refermer la porte.

Un jeu de poignet pour étirer les muscles endoloris, et une lecture plus tard, elle soupirerait bien.
Décidément, cette petite leur pose problème. Elle devait lui écrire à cette femme et voilà que la petite a pris les devants.
Elle prend sa plume et la tourne un moment dans tous les sens. Que lui écrire ? Que sa nièce est une petite peste qui lui posera problème ? Qu'elle ne sait pas se tenir et souhaite n'en faire qu'à sa tête ? Enfin, elle pensait bien lui demander de la reprendre, autant en profiter !
Trop de convoitise, pas assez de patience. Elle n'est pas faite pour le couvent !




A Solenn Wolback de Montfort-Laval, duchesse d'Hennebont
De Mère Anna, supérieure du couvent

Couvent des Bois-Jolis, Saint Benoit


Ma fille,

Je ne pensais pas que la petite se permettrait de faire sortir un courrier sans mon autorisation. Toutefois, c'est là une bonne nouvelle que vous veniez la rechercher. Je ne pense pas que sa place dusse être au couvent. Les règles ici établies sont trop difficiles pour elle et nous ne parvenons plus que de plus en plus rarement à lui faire garder une attitude adéquate.
Ce sera donc avec grand soulagement que je vous verrai venir la rechercher. En attendant, elle devra respecter les règles ici établies.
Pourriez-vous me dire quand vous pensez être là ?

Aristote vous garde

Mère Anna


Elle donnera la lettre à la personne indiquée, mais il va falloir qu'elles aient une bonne discussion, cette petite insouciante et elle.
Heure du silence ou non, c'en est trop !
Elle l'envoie donc chercher, fermement décidée à faire rentrer dans sa petite tête que les règles établies sont faites pour être respectées.
Marie.pomme
La petite Marie-Pomme ne savait plus quoi penser, il y avait un peu trop de choses à assimiler et à encaisser d'un coup. Une joie immense la submergeait. Enfin ! Elle allait enfin quitter ce trou à rat où s'animaient nuit et jour des nonnes toutes aussi aigries et silencieuses les unes que les autres ! Elle allait enfin pouvoir avoir une vraie famille à elle et faire tous pleins de choses hypra- amusantes (elle le pressentait) ! Un grand sourire illuminait sa bouille enfantine. Elle lisait et relisait les passages des lettres qu'elle préférait avant de les commenter, le tout à haute voix.

- "Tu vas amener un chat maman qui m'a dit ? Il va s'appeler comment ? Moi j'ai un lapin il s'appelle Cucu rose !" ... Oh ! Elle a l'air trop bien ma cousine ! En plus elle veut bien de Pantoufle aussi !

- Ah ! Marie ! T'es là ! Viens ! Dépêche !

Elle releva la tête du long roman de sa cousine, tout sourire.


- Yvain ! Jvais aller chez ma famille !

- Quoi ?!

Marie-Pomme se releva et se mit à sautiller autour du jeune garçon, lui aussi orphelin et élevé par les nonnes, et qui était désormais exploité par les sœurs pour réaliser les menus travaux et ce, contre "bons soins".

- Ma tante m'a écrit jvais aller chez elle !

- C'est bon.. Tu me l'as déjà faite celle-là.. A chaque fois tu dis des mensonges... Et puis t'es comme moi, t'as pas de famille ! Mais dépêche-toi, ya sœur Paulette qui m'a dit qu'il fallait que t'aille voir la Mère supérieure. Jsais pas ce que t'as fait mais jpense que ça va barder !

Les sourcils se froncèrent et le ton se fit (faussement) vexé.


- C'même pas vrai, jmens jamais ! Et j'ai de la famille d'abord ! Une tante, une cousine, un frère, une sœur et tout pleins d'autre monde aussi ! Et puis j'ai rien fait en plus ! J'ai été sage aujourd'hui ! C'est les sœurs qu'inventent toujours tout !

Lui ne fit pas attention, trop accoutumé à ces réactions qui lui firent tout de même esquisser un léger sourire.

- Mais oui, c'est ça ! D'tfaçons, t'es habituée à te faire gronder maintenant... Mais aller, dépêche, c'est moi qui vais me faire disputer après ! Ajouta-t-il avant de prendre la petite main de Marie-Pomme dans la sienne et de l'entraîner vers la grande bâtisse.

[...]

Toc. Toc. Toc.

Trois coups ni secs, ni discrets, comme il était de rigueur, mais plutôt un tambourinement maladroit.


- Entrez.

La voix était sèche elle, par contre. Marie-Pomme, plus du tout effrayée à force, entra dans le bureau de mère Anna. La petite avait tenté de recoiffer ses cheveux à peu près convenablement et en avait ôté les principaux brins de paille, mais le résultat restait tout de même peu glorieux et négligé, comme d'habitude.

- Vous m'avez demandé ? dit-elle, exécutant une sorte de révérence maladroite.
_________________
J'adule les haricots.
Quand jparle, c'est en bleu ! [code : teal]
--Soeurducouvent
Trois coups maladroits qui se font entendre, ça ne peut être qu'elle.

- Entrez.
Sec, retentissant. Elle n'a plus de patience pour cette enfant et le soulagement qu'elle a commencé à ressentir après avoir écrit sa lettre s'est éteint. Pour le moment, c'est toujours elle qui l'a sur les bras.

Mademoiselle.
J'ai reçu une lettre de votre tante, Sa grâce, Solenn Wolback.


Regard scrutateur sur la tignasse de la petite qui semble avoir connu trois guerres et cinq charrues. Froncement de cil réprobateur.

J'entends bien qu'elle vienne vous chercher et lui ai répondu dans ce sens. Mais. Il est ABSO-LU-MENT hooooors de question que vous vous faisiez remarquer d'ici là.


Une petite pause, pour que la petite s'imprègne bien des paroles.

Vous recevrez un cours de maintien pour lui faire bonne impression et qu'elle vous prenne réellement auprès d'elle, tous les après-midi entre quatorze et seize heure, jusqu'à ce qu'elle vous envoie chercher.

C'est qu'elle entend bien faire très bonne impression à la tante noble et qu'on ne sait jamais ce qui lui passera par la tête à raconter. Les enfants sont tellement imaginatifs qu'elle est encore capable d'affabuler sur tout et n'importe quoi.

Nous commencerons donc par la révérence, mademoiselle Wolback.


Un signe de tête, l'entretien se termine comme il a commencé, sans lui laisser la parole. A moins qu'elle ne fasse comme elle fait si bien, la prendre sans qu'on la lui donne.
Jouera-t-elle l'effrontée à vouloir échapper aux cours ? L'acceptera-t-elle ?
Marie.pomme
La petite baissait la tête. Elle la baissait non pas en signe de respect parce que "regarder les adultes dans les yeux quand ils disent des trucs d'importants ça fait pas poli" (quoique quand le dit-enfant baisse la tête, on a souvent tendance à lui lancer un énervé : "Regarde moi dans les yeux ! C'plus poli !"). Enfin bref, les yeux de Marie-Pomme se plaisaient à regarder le plancher pendant que sa lèvre était méticuleusement mordue afin d'éviter tout rire intempestif qui lui vaudrait une sacrée punition. C'était nerveux chez elle, toujours obligée de rire, même quand elle faisait les plus grosses bêtises que l'on puisse imaginer. Elle pensa donc à autre chose, se retenant de hurler de joie lorsque la Mère supérieure lui confirma qu'elle irait bel et bien chez sa tante.

* Ahah, c'est vraiment la classe quand même ! Même qu'Yvain il va être trop jaloux d'moi. Et puis en plus, jvais vivre dans un château, c'est écrit sur la lettre ! Et puis yaura des serviteurs et tout et tout, et ils devront faire touuuuut ce que je veux ! Jvais être la princesse là-bas et yaura plus de nonnes pour m'crier dessus. Et peut-être même que j'pourrais dormir avec Pantoufle ! Ça ce serait carrément trop bien ! *

Elle divaguait la petite, écoutant donc d'une seule oreille les paroles de la Mère qui lui donnait tout de même drôlement envie de rire. "Vivement qu'elle termine son baratin habituel", pensa-t-elle. Surtout qu'il se rythmait toujours au son des mêmes répliques : "Derrière remarque, après je vous expulse d'ici", "Vous avez intérêt à vous tenir à carreaux, sinon vous resterez isolée trois jours dans ta chambre !" Et gnagnagna, toujours le même genre !
Sauf que là, la Mère fit dans l'original. Quoi ? Cours de maintien ? Marie-Pomme releva instantanément la tête, grimace de désespoir au visage.


- Hein ? Mais pourquoi ? J'ai pas besoin ! Je sais très bien révérencer !

Et comme preuve de sa bonne foi, elle s'exécuta maladroitement (Qui a dit que c'était simple de réaliser à la perfection une révérence ?). Des cours de maintien... ! Il ne manquerait plus que ça ! Yvain se moquerait d'elle à tous les coups !

- Et puis en plus ma tante elle a pas dit qu'elle était d'accord, et maintenant c'est rien qu'à elle que j'obéis !
_________________
J'adule les haricots.
Quand jparle, c'est en bleu ! [code : teal]
--Soeurducouvent
- Hein ? Mais pourquoi ? J'ai pas besoin ! Je sais très bien révérencer !

A croire qu'on a beau taper sur le clou une infinité de fois, il ne parvient jamais à s'ancrer... En tout cas pas dans la tête de cette infernale gamine !
Soupire de la mère, qui se veut sévère mais c'est qu'elle est franchement désabusée là. Nouveau soupire en voyant le manque de grâce et d'exercice de la fillette qui s'essaye toujours à la révérence comme s'il s'agissait d'un jeu de funambule avec des piques en dessous.


- Et puis en plus ma tante elle a pas dit qu'elle était d'accord, et maintenant c'est rien qu'à elle que j'obéis !

Légère contradiction avec ce qu'a écrite ladite tante, mais ça vous seul, lecteur, le savez, et la gamine bien sur.
Froncement de sourcil réprobateur de la mère.


Il en sera ainsi à partir de demain. Si vous ne souhaitez pas obéir, vous aurez le traitement prévu. Le cachot au pain sec et à l'eau.


Cette fois ci, la sentence sera appliquée, ne serait-ce qu'une demi-journée. Elle a fini de lui faire perdre patience.

Vacez
Marie.pomme
Elle grommela ouvertement. D'ailleurs, si elle avait eu affaire à n'importe quelle bonne sœur, elle lui aurait probablement tiré la langue. Mais bon, elle était tout de même face à la Mère supérieure et la petite avait fini par comprendre que c'était elle qu'il fallait le moins contrarier. Mère Anna n'était pas si méchante (juste froide et sévère) mais depuis quelques temps, elle commençait à donner des punitions à l'enfant dès que celle-ci n'était pas sage. Zut de zut ! Yen avait marre du pain dur ! Marie-Pomme soupira une nouvelle fois, salua la Mère de façon pas du tout distinguée et sorti du bureau rapidement, très contrariée.
Pas facile les enfants à cette époque.

_________________
J'adule les haricots.
Quand jparle, c'est en bleu ! [code : teal]
Marie.pomme
[Le soir, dans l'étable]

Le chat était roulé en boule dans le foin. Quoi de plus normal que de faire une sieste après avoir bu toute une coupe de lait ? Et quoi de plus normal que de s'endormir quand une petite fille vous raconte sa vie en long, en large et en travers ? Il l'aimait bien Marie-Pomme. Elle était toujours gentille avec lui, un peu fatigante, certes, mais adorable (et puis, elle lui faisait toujours pleins de câlins et lui apportait fréquemment du lait, ce qui aidait à faire pencher les sentiments du chat de son côté).

- Donc tu vois Pantoufle ! Maint'nant jvais retrouver touuute ma famille ! Et le mieux du mieux, c'est que tu viens avec moi ! Comme ça on sera plus séparé ! Et puis, jsuis sûre que t'auras le droit de dormir avec moi et qu'ils te donneront du poisson à manger tous les jours ! T'es content, hein ? Ça va changer d'ici ! Surtout que là, j'en ai marre des sœurs. Elles sont pas drôles... Et puis la Mère elle veut me donner du pain dur...


La petite virevolta, se rapprochant du chat auquel elle donna quelques tendres caresses. Puis, reprenant son monologue :


- Et puis surtout, la Mère Anna, elle fait vraiment que n'importe quoi ! Jcomprends pas comment elle peut être comme ça ! Elle a des idées vraiment nulles. Tu te rends compte ? Des cours de maintien ! J'en ai pas besoin du tout ! J'sais très bien me tenir ! C'est un truc de naissance ça jcrois !


Et elle se mit à exécuter une révérence, puis à caricaturer une sorte de démarche gracieuse sur une longueur de quelques mètres sous le regard dépité des vaches qui ruminaient tranquillement.

- Tu vois ? Pas plus gracieux que moi ! Et elle se mit à rire, retournant faire un bisou à son chat. Mais c'est très nul quand même, parce qu'imagine si Yvain apprend ça... Il va trop se moquer d'moi !

Dépitée, elle s'allongea dans le foin, tout près de Pantoufle qui ronronnait doucement, heureux de la chaleur nouvelle qu'apportait l'enfant.


- Tu vois, Yvain, c'est l'un des seuls gens que j'aime ici... Avec toi hein ! Donc jveux pas qu'il s'moque de moi... Les autres quand ils m'embêtent ou me disputent, je m'en fiche. Mais lui c'pas pareil...

Et elle resta, toute tristounette, à caresser le chaton rayé, en silence. Yvain était le seul ami qu'elle avait ici, et en somme, le seul ami qu'elle n'avait jamais eu. C'était certes une amitié un peu spéciale puisque le jeune garçon adorait la taquiner, l'embêter et lui faire sentir que c'était lui le plus fort des deux. Mais il n'en restait pas moins son compagnon de bêtises organisées (ou improvisées aussi) et la seule personne avec qui elle aimait vraiment passer du temps. En clair, il allait lui manquer (enfin, ça, elle ne se l'était pas encore avoué).


- Bon ! Jvais te lire des bouts des lettres comme ça tu vas voir comment elles sont trop gentilles ma tante et ma cousine !
Dit-elle, se levant dans une brusque ferveur. (Comme quoi, Marie-Pomme ne pouvait pas rester silencieuse bien longtemps, même seule.)
Elle déplia la lettre d'Alwenna avant de prendre une voix très enjouée :


- Alors : "C'est pas bien chez le couvent ? Moi j'aime pas, j'y suis allée une seule fois, je suis partie, c'était nul." Tu vois ! Elle pense tout comme moi ! C'est sûr qu'on va être copine en fait vu qu'on pense pareil ! Et elle reprit : "Je pense à toutes les bêtises qu'on pourra faire, et on pourra jouer des farces à Jean Clément, et on fabriquera des cachettes, et on partagera une chambre à deux, ce sera la mienne de maintenant parce que c'est la plus grande, et pis elle est rose, et le rose c'beau !!!" Bon, je sais pas qui c'est Jean-Clément. Peut-être un copain à-elle... En tous cas, on pourra faire des bêtises ! Ce sera bien ça, non ?

Et elle regarda le chat pendant deux minutes, silence théâtral. Elle attendait peut-être une réponse de sa part, mais le félin ne fit que redresser la tête, surpris du calme soudain.

- Me regarde pas avec ses yeux-là ! Je sais ce que tu te dis... Qu'elle aime le rose et tout ça donc qu'on est pas pareille ! Mais c'pas grave... Jlaimerai bien même si le rose c'est la couleur qu'elle préfère ! Et puis, elle aime peut-être le bleu tout comme moi aussi, hein ! Et puis, regarde ce qu'elle dit : " J'ai trop hâte de te voir, tu vas être ma meilleure copine, j'te jure que je prendrais bien soin de toi, tu seras comme ma sœur !" Tu vois ! On saura surmonter la différence coloriale !

De nouveau, elle regarda le chat avec un regard interrogateur, comme si elle attendait un quelconque avis. Cependant, Pantoufle ne fit que se relever rapidement, dressant les oreilles.

- J'ai l'impression que t'es pas trop d'accord avec moi...


Le chat ne répondit rien (normal me direz -vous), fit le gros dos avant de partir se cacher dans un recoin de l'étable. Trop tard pour Marie-Pomme, elle ne l'avait pas vue venir.

- Ah ! T'es là ! Tm'auras pas tu sais ! Jsavais bien qu't'étais pas dans ton lit ! Faut pas jouer à la plus finaude avec moi ma p'tite !


Sœur Paulette attrapa la petite par l'oreille d'un geste ferme, la tirant au dehors sans se soucier du fait qu'elle pouvait faire mal à l'enfant. Marie-Pomme ne pu que suivre n'oubliant tout de même pas de protester et de crier un minimum.
_________________
J'adule les haricots.
Quand jparle, c'est en bleu ! [code : teal]
See the RP information <<   1, 2, 3, 4   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)