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[RP] Pomme au chouchen bientôt dans vos assiettes

--Soeurpaulette
La soeur saissisant la p'tiote d'une oreille, de l'autre main elle tenait un bâton. Toutes deux arrivées devant une porte imposante, Paulette l'ouvre, pousse l'enfant à l'intèrieure de la salle, et entre à son tour, lentement mais surement, le regard froid, les traits crispés, les lèvres pincées, pour former une moue dédaigneuse.

Assieds toi sur cette chaise là, ne bouge pas, sinon ...

Pour accompagner ses paroles, la Soeur frappe le sol à l'aide de son bâton, signifiant à sa manière que la sentence ne serait pas amusante. Quelques secondes passent, pour que toutes les informations soient prises en compte, et la soeur se dirige vers Marie Pomme, finissant par se placer derrière la chaise.

Je pense que tu as compris que ces derniers jours ne seraient pas des vacances, n'essaye pas de faire le pire en attendant ta tante, car tout est encore possible ma petite.

Et en attendant une réponse, Paulette ajoute une autre réplique.

Demain les cours commenceront, j'espère que tu seras à la hauteur de nos espèrances.
Marie.pomme
Les cris de mécontentement n'avaient cessé qu'une fois à l'intérieur. Sa gorge commençait à être en feu (ce n'était pas si facile de tenir des notes suraiguës). A la place, elle avait opté pour une jolie tête de cochon. Les sourcils froncés, la mâchoire crispée et le regard le plus méchant possible. Elle ne cessait de fusiller sœur Paulette de ses yeux pleins d'animosité sans pour autant décrocher un mot. Elle se sentait blessée. Elle ne comprenait pas pourquoi on la forçait à se coucher tôt tous les soirs, pourquoi elle devait toujours écouter les sœurs, pourquoi elle n'avait même pas le droit de dormir avec son chat.

Je pense que tu as compris que ces derniers jours ne seraient pas des vacances, n'essaye pas de faire le pire en attendant ta tante, car tout est encore possible ma petite.

L'avertissement fusa et vint s'abattre telle une claque sur la petite. Elle avait presque envie de pleurer devant tant de sévérité, d'injuste sévérité, mais elle n'en montra rien, conservant son faciès contrarié. Sa tante ne la laisserait jamais ici, elle avait envie de le dire, de le crier à tout le monde. Il fallait qu'elle réussisse à les convaincre qu'elle n'était pas seule et que sa famille, bien qu'elle ne l'ait jamais vue, l'aimait. Il fallait qu'elle convainque chacun des habitants de ce couvent, que ce soit les sœurs, Yvain ou même les vaches. Il fallait qu'elle réussisse à les convaincre tous. Il fallait qu'elle réussisse à s'en convaincre.


Demain les cours commenceront, j'espère que tu seras à la hauteur de nos espérances.

Son regard de jeune tueuse était encore fixé sur sœur Paulette pendant que sa petite main serait avec force les deux lettres. La petite bouillait d'une colère et d'un désespoir mêlé à de l'incompréhension. Elle voulait partir d'ici, elle voulait qu'on vienne la chercher. Mais viendraient-ils ?
Elle ne répondit rien, trouvant que sa tête de cochon serait bien plus révélatrice de ce qu'elle en pensait de tout ça. Dans un coin de sa petite tête, elle se promettait aussi d'être tout sauf sage pendant ces derniers jours au couvent, histoire de se venger et de s'assurer qu'ici, on ne voudrait pas la garder. Sœur Paulette pouvait jouer du bâton, ça lui en été bien égale, elle avait l'habitude des corrections désormais.

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J'adule les haricots.
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--Soeurpaulette
Elle détaille la fille, toujours sa mine hautaine collée sur son visage ridé, scrutant les moindres grimaces, les moindres gestes, et à la fin de l'observation, elle s'arrête, et d'un très léger mouvement de tête, indique à la fillette qu'elle doit se lever.

Que faisiez vous dans la grange ? D'où viennent ces lettres ? Donnez les moi !

Le regard sévère, les mains crispées, Paulette jette un regard dédaigneux envers la petite, et s'approche d'elle.

Un pas.

Deux pas.

Trois pas.


Tu vas me les donner ?! Espèce de petite sauvageonne ! Tu n'as le droit de rien garder de personnel ici ! Ne te souviens tu pas ?

Elle attendait la vieille, elle attendait la réaction, elle faisait tout pour l'énerver la petite, tout. Elle voulait qu'elle craque, pour pouvoir la punir, elle était sadique la vieille, méchante, et elle aimait ça. Agitant le bâton en sa direction, Soeur Paulette voulait la torturer, la voir pleurer, la regarder en train de supplier, elle voulait tout simplement la dresser, la faire souffrir.
Marie.pomme
Elle se leva, sentant que ça allait barder.

Que faisiez vous dans la grange ? D'où viennent ces lettres ? Donnez les moi !


Elle affichait toujours la même grimace à moitié énervée, à moitié vexée, et fixait inlassablement la sœur. Bien sûr, elle ne répondit rien, cela n'en valait pas la peine. Elle serait la mâchoire, plaquant les lettres contre son maigre corps pour empêcher Paulette de les prendre.

Tu vas me les donner ?! Espèce de petite sauvageonne ! Tu n'as le droit de rien garder de personnel ici ! Ne te souviens tu pas ?

Voilà qu'elle essayait de les prendre. Non, non, ça elle n'avait pas le droit !


Laisse-les moi ! Laisse-les moi ! hurla-t-elle, ne réussissant plus à rester silencieuse. Ce n'était pas un hurlement de colère, toute trace d'animosité avait d'ailleurs disparu. On pouvait la blâmer, se moquer d'elle, l'insulter, cela la faisait "seulement" entrer en rage. Mais toucher à la seule et unique chose de personnelle qu'elle avait, au seul et maigre lien qui semblait la relier à sa famille la faisait tomber dans une peur impressionnante. Lâche-les ! T'as pas le droit ! T'as pas le droit ! Et elle criait de plus belle, donnant de la voix comme jamais, pendant que la sœur tirait de toutes ses forces, un sourire sadique au coin des lèvres. Marie-Pomme se sentait impuissante, tellement impuissante face à cette grande personne. Elle se sentait comme attaquée, poussée dans ses derniers retranchements, chose qu'elle n'avait jamais ressentie. C'est mes lettres ! T'as pas l'droit ! La voix devenait fébrile au fur et à mesure que les larmes commençaient à couler. C'était presque une première ça aussi, de voir pleurer Marie-Pomme. La sœur ne se contentait plus d'essayer d'arracher les lettres des mains de l'enfant, elle avait désormais empoigné sa chevelure disperse et la tirait en arrière, espérant ainsi faire lâcher la petite.
Le coup de dents fusa. Marie-Pomme serra avec force entre ses mâchoires le bras de la sœur qui, sur le moment, resta muette de stupeur. Elle enfonça ses dents dans sa peau aussi profond qu'il était possible de le faire. Elle voulait la blesser, elle voulait lui faire mal, elle voulait lui faire regretter de s'en être prise à elle, elle voulait se défendre et garder ses lettres, lettres qui étaient la preuve qu'il existait bien quelqu'un qui pensait à elle.

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--Soeurpaulette
Humpf ! Lâche moi ! Espèce de petite enfant sans aucune connaissance, sans aucune notion de ce qu'est la vie !

Paulette poussa violemment Marie Pomme, et la toisa pendant qu'elle s'effondrait sur le sol. La vieille regarda son bras, puis l'enfant, encore son bras, serra les dents, comme si ce n'était qu'une petite blessure, alors que quelques gouttes de sang tombaient déjà par terre, pour former une minuscule flaque, la peau était déchirée autours des marques des dents, et la blessure était si profonde que pour la première fois de sa vie, Paulette grimaça de douleurs.

La petite est foudroyée sur place par les yeux plissés de la vieille. Elle aime faire mal, elle est sadique, mais ça vous le savez déjà. Paulette regarde aved une haine certaine l'enfant, une haine qu'elle tire d'un coin de son coeur, une haine qu'elle a apprivoisé au fur et à mesure de sa vie, une haine qu'elle a su dompter, une haine nourrie, une haine parfaite.


Petite insolente ... Tu n'as rien, n'as tu pas compris ? Tu n'as rien ! Tu n'es rien ! Crois tu que le monde a changé que tu es née ?!

Les mots viennent, ils coulent, comme une goutte glacée qui torture votre dos, une goutte qui s'infiltre dans votre corps, juqu'à atteindre le coeur, pour le blesser. Les mots sont choisis, comme préparés, comme si l'attaque avait été préparée depuis de longues années.

Donne moi ces lettres ! Ou tu ne verras plus jamais le ciel !

Et pour accompagner ses paroles, le regard se fait d'acier, sans aucune émotion, aucune lueur, pas la moindre goutte de tristesse, juste un éclair, que l'on peut appercevoir une seconde, un éclair de joie, une joie malfaisante ...
Solenn_wolback
[Quelques jours plus tard]

Dans son bureau, à Hennebont, en train de souffler sur ses doigts glacés.

Une nouvelle vague de froid qui s'abat sur la Bretagne, qui vient s'infiltrer dans les grands bâtiments. Les arbres sont saupoudrés de givres, les rares herbes encore debout sont engoncées dans une coque de glace. La nature au ralenti étincelle sous les rayons que le soleil darde, vaine tentative pour réchauffer les bretons.

Le regard qui se reporte sur la lettre entamée. Qu'il faut finir. Tourner les mots pour ne pas froisser. Elle sait comme sont les nonnes quand elles ont décidées de faire bonne impression, et ne souhaite aucunement que la petite soit encore plus malheureuse.




A Mère Anna, supérieure du couvent des Bois-Jolis, Saint Benoit
De Solenn Wolback de Montfort-Laval, duchesse d'Hennebont.

Hennebont, d'ar Meurzh 1 a viz C'hwevrer 1459

Ma mère,

J'ai bien reçu votre lettre et vous remercie pour votre réponse. J'ai dors et déjà trouvé une jeune femme qui prendra en charge l'éducation de la petite, ne vous préoccupez pas trop d'elle et ne vous faites point de soucis. J'imagine que le fait de ne pas avoir connu ses parents en fait une petite sauvageonne, je ne vous en tiendrai pas rigueur.
En attendant, je vous informe qu'un ami cher, Mumia, viendra récupérer la petite le 7 ou le 8 de ce mois, selon l'état des routes.
Il sera accompagné de quelques uns de ses amis et se chargera de la petite jusqu'en Bretagne. Je lui ai fait parvenir une lettre de ma main pour que vous n'ayez pas de doute sur son identité.

Je vous remercie sincèrement d'avoir veillé au bonheur de ma nièce,

Aristote vous garde,

Solenn Wolback de Montfort-Laval


Relisant la lettre, elle sourit. Elle espère bien qu'elle a veillé au bonheur de la jeune Wolback, mais en doute très franchement. Enfin, qui sait ce que peuvent raconter les enfants pour qu'on leur prête attention !

Jouant des doigts, elle reprend sa plume, à l'attention de sa nièce cette fois-ci. Autant n'utiliser qu'un seul messager.




A Marie-Pomme Wolback,
De Solenn Wolback de Montfort-Laval, duchesse d'Hennebont.

Hennebont, d'ar Meurzh 1 a viz C'hwevrer 1459

Ma nièce,

Je t'informe de la venue prochaine d'un de mes amis, Mumia. Il passera au couvent pour te prendre, toi, tes bagages et ton chat, aux alentours du 7 ou du 8 de ce mois.
Je compte sur toi pour te montrer obéissante avec lui et pour rester sage pendant le voyage.
Nous nous rencontrerons à votre arrivée à Vannes, où tu rejoindras Hennebont pour faire notre connaissance. Ta cousine Alwenna a hâte de te voir.

Avec mon affection,
Solenn Wolback de Montfort-Laval

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Alwenna
[Fougères, une taverne, une fillette]

Jean Clément ! Je te disais de sortiiiir ! Laisse moi tranquille s'pèce d'imbécile !

Toujours aussi gentille. La Rose, dans une taverne, Jean-Clément, dehors, une plume et du parchemin vierge posés devant la petite. Elle tapotait doucement du bout de la plume le coin de la table, une moue songeuse collée au visage.

Résumons un peu ce qui s'est passé ! La petite se souvient d'un nain qui l'a dragué lors de la réunion Montfort, elle lui écrit une lettre, apprend qu'il vit à Fougères, alors elle part en voyage avec JC et Cucu Rose. Rieux, ville naze, Rennes, ville morte mais sympa, Fougères, attente du Prince Charmant. Trois lettres reçues, trois lettres envoyées. Une quatrième en cours.

Pour combler l'attente du petit, petit qui a son âge, elle rencontre Maelle, 12 ans. L'enfant lui a généreusement laissé un petit livre avec des mots inscrits dedans, pour qu'elle puisse écrire d'elle même sans trop de difficultés. Pour remercier la fille, elle l'invite à Hennebont, mais ça bref ! C't'une autre histoire.

Elle est donc à Fougères, dans l'attente d'une lettre, se prépare à en écrire une, mais sa pensée se tourne doucement vers ... Marie-Pomme.

Cousine foureuveure, qu'elle n'a pas oublié, mais disons que cet épisode lui a détourné l'esprit de ce qu'elle avait promis, d'écrire tous les jours. Elle marqua alors le nom de sa cousine au lieu de celui de son Prince Charmant, et commença sa lettre avec l'aide de son livre.




A Marie-Pomme Wolback
De Alwenna Wolback de Montfort Laval

Demat, cousine ! Tu vas bien ? C'moi qui écrit la lettre de mes mains ! Grâce à mes leçons de écrire et mon livre pour apprendre les vrais mots. Si je fais des fautes je dis pardon mais parce que moi je saispas bien écrire encore, mais n'empêche que je sais presque.

J'ai un Prince Charmant, on s'envoit des lettres, et même que il me trouve vachement jolie ! Promis ! Je suis à Fougères, je me suis fais une amie, je te raconterais tout en détail quand tu viendras à Vannes. Y'a hâte !

J'ai fais une liste de tout ce qu'on pourra faire.

Je dois y'aller, mon poignet me fait mal ! Ouille !

Tchô !

Rose !

PS : J'ai une nouvelle encre bleue ! Juste pour toi !


Lettre rédigée, donnée à Jean-Clément, qui devra se débrouiller ...
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Marie.pomme
[Aux Bois-Jolis, dans la joie et la bonne humeur]

Elle l'avait mal digéré, très mal digéré. Paulette avait pris ses lettres, les avait lues, s'était moquée d'elle. De surcroît, elle avait été punie le soir-même pour insolence, violence et non respect des ordres et de la hiérarchie. Condamnée à rester plusieurs jours dans sa chambre sans autre nourriture que le fameux pain sec dont l'avait déjà menacé la mère supérieure. Heureusement, la résistance s'était organisée. Yvain se débrouillait pour venir la voir une fois par jour, déjouant la surveillance des nonnes, et en profitait pour lui amener une brioche, un peu de confiture, du lait, ou encore un petit morceau de jambon. Ensembles, autour de ces maigres victuailles, ils festoyaient gaiement, tentant de retenir leurs rires et leurs jurons pour ne pas que les bonnes sœurs les entendent. Ils critiquaient les habitants du couvent : tout le monde y passait, des nonnes jusqu'au vieux Marcel qui était chargé des basses besognes. Yvain lui racontait ses dernières farces. Tous deux, ils mettaient en place avec exaltation leur prochain plan de vengeance.
Marie-Pomme attendait donc chaque jour la venue de son camarade avec une grande impatience. Sa visite rompait en effet la monotonie imposée en ces lieux et la changeait de l'ambiance stricte et sérieuse des leçons de maintien et des prières.

La porte grinça, s'entrouvrit, une frêle silhouette fit son apparition.


- Yvain !
- Chuuuut ! J'ai d'jà failli m'faire repérer !
Assise sur son lit, la petite lui fit signe de venir s'asseoir près d'elle.
- Tiens, j'ai ça pour toi. Dit-il en sortant une petite brioche de sous sa chemise. Marie-Pomme sourit, le remerciant mille fois. Tous deux, ils entamèrent leur frugal goûter. Alors, tu survies ? T'vas finir par moisir en restant là !
- Binh ouais... Ca m'énerve ! Jveux aller dehors avec toi moi !
- Elles vont bientôt te laisser sortir... Enfin j'espère ! Jmennuie moi ! Les autres ils sont pas drôles. Trop sages et en train de prier. Ils sont bêtes. Il entama goulument un nouveau morceau de brioche avant de reprendre, un sourire moqueur sur les lèvres : Jtai vu aujourd'hui ! C'trop drôle comment t'es trop nulle à faire ça !
La petite fronça les sourcils, vexée.
- Maiiiiis !! Jtavais dit de pas vnir me regarder quand je faisais mes leçons ! C'pas drôle !
Lui avait plutôt l'air de trouver ça comique puisqu'il se voyait forcer de mettre les mains devant sa bouche pour étouffer son rire.
- Tu fais comme les grandes dames ! Ça te va pas ! Et puis tu sais pas faire !
- Siii ! Bien sûr que je sais faire ! Jsais très bien danser, et révérencer, et tout les trucs que les filles nobles elles font.
- Tsss ! T'es pas une fille d'toutes façons !

Et la scène continua ainsi. Yvain se moquant de Marie-Pomme. Marie-Pomme se renfrognant, se vexant, puis se défendant comme elle le pouvait. Et entre deux paroles, la brioche diminuait, dévorée par les deux enfants.
Au bout d'un moment, après que tous les sujets de conversations et de moqueries possibles et inimaginables eurent été évoqués voire traités de long en large, Yvain reprit un air sérieux.


- Eh Marie-Pomme, j'ai un autre truc pour toi. T'as dla chance que c'est moi qui l'aie, parce que si le monsieur l'avait donné aux sœurs, tu l'aurais pas eu jpense.

Et il sortit de la ceinture de son pantalon deux petites lettres.


- Tiens, jpense que c'est de ta famille.


Marie-Pomme prit les lettres, les ouvrant avec impatience avant de les lire, les yeux brillants d'un éclat nouveau.
*Oh !! Mais je vais vraiment bientôt partir d'ici ! Et puis ya tout le monde qui m'attend ! Oh !! Et puis ma cousine elle a écrit en bleu rien que pour moi !*
Yvain la regardait avec un air triste et envieux. Il ne voulait pas qu'elle parte : c'était son amie. Lui, il n'avait pas de famille, il était condamné à rester ici, et cette idée ne lui allait pas du tout. Il était heureux pour sa Marie-Pomme, mais triste pour lui. Triste de leur séparation prochaine.
La lecture des lettres semblait toujours être difficile, la petite butant sur certains mots mais comprenant tout de même l'essentiel.


- Yvain... Tu sais pas où ya de l'encre rose ? Faut que je réponde à ma cousine !
Finit-elle par demander après un long moment de déchiffrage.

Lui la regarda sans trop comprendre. Du rose ? Pour quoi faire ? Le rose c'était pour les gnognottes, et Marie-Pomme n'en était normalement pas une. Le rose, c'était pour les princesses hypra-parfaites, pas pour Marie-Pomme. Apprendre qu'elle allait bientôt pouvoir rejoindre sa famille l'avait-elle déjà changée ? Il y a quelques jours à peine, l'entendre parler de rose et autres trucs de fille était encore inimaginable. Erf... les filles, ça change trop vite de comportement, ça veut jamais les mêmes choses ! C'est vraiment trop compliqué ! Finit-il par conclure, dévisageant encore Marie-Pomme d'un regard inquiet.

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Marie.pomme
[Le soir, aux côtés de la Pomme, encore séquestrée dans son donjon par les vilains dragons]

Assise à la petite table qui lui servait de bureau, éclairée par la seule lumière d'une bougie, Marie-Pomme écrivait.



A Solenn Wolback de Montfort-Laval, duchesse d'Hennebont,
De Marie-Pomme Wolback,

Aux Bois-Jolis, le 5 février 1459.

Bonsoir,
Comment vas-tu ? Moi je vais bien. Je vais être sage avec Mumia, promis. Je suis toujours sage, tu sais. C'est juste les nonnes qui inventent et qui disent que je suis méchante. Je suis très très très contente de venir bientôt chez toi et de voir tout le monde. Pantoufle aussi est impatient !

A bientôt,
Marie-Pomme Wolback

La feuille fut soigneusement déposée sur le coin du bureau afin que l'encre puisse sécher. Marie-Pomme sortit un second vélin d'un des tiroirs, trempa de nouveau sa plume dans l'encre noire et continua ses écritures.



A Alwenna Wolback de Montfort Laval,
De Marie-Pomme Wolback,

Aux Bois-Jolis, le 5 février 1459.

Bonjour,
Je vais assez bien, même si je suis encore punie et que c'est pas juste (Mais dis pas à ta maman que je suis punie parce que je sais pas si elle va être très contente et je veux pas qu'elle se fâche avec les sœurs parce qu'elles me punissent). Et toi ? La chance d'avoir un prince ! C'est quand que tu le vois ? T'inquiètes pas, tu écris très bien, même que j'ai tout compris.
Je t'avais déjà dit que je venais avec Pantoufle, mon chat. Il a beaucoup envie de tous vous voir aussi. Tu crois qu'il pourra dormir avec moi ?
Je pense que toutes les deux on va beaucoup s'amuser.

A tout bientôt,
Marie-Pomme Wolback

P.S. : Je voulais écrire en rose mais Yvain a pas trouvé l'encre qu'il fallait.

Et la seconde lettre rejoignit la première. Précautionneusement, elle souffla dessus afin d'aider l'encre à sécher, puis elle plia les deux messages avant de les cacher dans les pans de sa robe. Il n'y avait plus qu'à les remettre à Yvain pour qu'il les fasse sortir du couvent et trouve quelqu'un pour les emmener à Vannes !
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Solenn_wolback
Une plume, un nouveau parchemin. Elle se décide pour l'écriture de l'officiel et pour un second, plus personnel.




Cher Mumia,

Cette lettre pour te dire que Mère Anna, supérieure du Couvent des Bois-Jolis, Saint Benoit est au courant de ta venue prochaine pour prendre Marie-Pomme sous ta garde jusqu'à Vannes.
Je lui ai indiqué t'écrire un mot pour l'assurer de ton identité, voilà donc qui est fait.

A très bientôt,
Prends soin de toi.

Solenn Wolback





Mum,

Cette seconde lettre que tu n'auras pas à montrer aux nonnes. J'ai reçu des échos de ce couvent qui ne me semblent pas être un lieu approprié du tout pour une jeune fille. J'espère que tu n'auras pas de difficulté avec les nonnes et que ma nièce se comportera correctement.
Je lui ai dit que j'étais d'accord pour qu'elle emmène son chat. J'espère que tu n'auras pas trop de difficulté avec la bête en plus.
J'ai hâte de te voir !

Pum'


Pigeon scellé, prêt à décoller !
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Mumia
Il avait reçu non pas un mesdames et messieurs mais deux, oui j'ai bien dit deux ! courriers de son amie Pumae ! le premier, plutôt neutre, et le second où elle lui expliquait la situation. Ca n'allait pas être une partie de plaisir, mais bon, il avait promis à Pum' de ramener sa nièce, alors il la ramenait, du-t-il employer les moyens appropriés à la situation. En clair, improviser.
Ils étaient arrivés tôt dans la journée à Saumur, et il s'enquit presque immédiatement du couvent de la ville. Plus tôt la gamine serait exfiltrée, le mieux ce serait.
Voici donc le roux devant la porte de l'édifice. Profonde inspiration, profonde expiration. Il frappe à la lourde porte.
--Soeurducouvent
Prévenue qu'un roux se présente à la porte du couvent, pendant la période de silence elle morigène le visiteur, intérieurement. N'ont-ils pas idée de venir à des heures pareilles ces gens ? Et puis un roux d'une part, et un homme d'autre part. Qu'est-ce qui l'amène chez elles ?

Dérangée, elle quitte son bureau et ses méditations pour rejoindre l'entrée du couvent. Froncement de sourcils inquisiteurs qui se portent sur le rouquin en essayant de comprendre le pourquoi du comment de sa visite en ces lieux. Sans parole on va dire que c'est difficile.

Elle enclenche son mode télégraphique (pardonnez-moi l'anachronisme) le regarde, lève le menton.


Oui ?
Mumia
Oh punaise...elle a pas l'air commode, la vieille. Et plutôt même, pour continuer dans la métaphore mobilière, bâtie comme une armoise à glace. Normande l'armoire. Ce qui, en terre angevine, dénote quelque peu. Mais passons sur ce genre de détail complètement insignifiant et inintéressant.
Impressionné le Mum quand même. Déjà une Mère. Et pas celle des druides...supérieure, de surcroît. Marrant comme chez les ecclesiastes c'est comme pour le jambon. Bref passons...
Pis elle a pas l'air marrante. Mais une mission est une mission. Il a promis à Pum. Alors chose promise à Pum', chose due à Pum. C'est comme ça. Flexion, extension. Il se lance.


Ma soeur...euh ma mère...ma tante...je viens de la part de la tante, justement, d'une de vos priso...pensionnaires...une certaine... il réfléchit quelques instants compote_de_pomme, un truc comme ça...non pas ça attendez. il farfouille sa besace à la recherche de la lettre de pumae, la trouve, la parcourt puis la tend à l'ecclésiaste. Marie-Pomme, voilà ! je dois la remettre en mains propres à sa tante, à Vannes, en Bretagne. Elle et son...chat...nous les escorterons tous deux et vous garantissons qu'elle arrivera entière à bon port.puis, plus bas...J'suis sûr que je vous enlève un fardeau là, j'me trompe ?avec clin d'oeil de circonstance, évidemment.
--Soeurducouvent
Et voilà qu'il se met à bredouiller à qui mieux mieux. Déplorable le roux. Elle se permet une remontée de sourcil de quelques millimètres et le fixe pendant qu'il tente, tant bien que mal de se dépêtrer avec ses mots et ses phrases.
Pause pour recherche dans la besace, courrier perdu et petit éclair de compréhension dans les yeux de la vieille. Pomme. Léger hochement de tête, de l'ordre du micron pour indiquer sa compréhension et elle attrape le parchemin tendu.
Sourcils qui remontent en flèche en entendant parler d'un chat. Où est-ce qu'il est allé chercher un chat au couvent ?
Il prend doucement de l'aplomb, le roux et achève sa tirade sans faute !
La tentative de charme la laisse froide comme une pierre (tombale) et les sourcils redescendent.


Vous étiez attendu.


Elle lui tourne le dos, laissant la porte ouverte et s'engage dans un couloir mal éclairé.
Mumia
Et bien ça se confirme, ça n'était pas qu'une impression. Elle est aussi froide qu'un glaçon au sommet du mont blanc celle là. Pas étonnant qu'elle ait fini au couvent, avec un tel caractère elle aurait fini seule. Au moins a-t-elle Aristote pour lui tenir compagnie, cette vieille pie acariâtre. Ah s'il n'avait pas besoin d'elle il lui dirait ses quatre vérités à celle-là !
Mais voilà, il fallait faire profil bas, récupérer la gamine, le chat, et tourner les talons. Pas le temps avec ces enfantillages.
Il pénètre à l'intérieur du couvent. Pas rassuré, un frisson lui parcourt l'échine. Il suit la religieuse.
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